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Éviter une erreur d’embauche : la mécanique invisible des décisions qui comptent

Dans la vie d’une entreprise, certaines décisions n’ont l’air de rien au moment où elles sont prises. Un rendez-vous de vingt minutes, un échange de courriels, un CV parcouru sur un coin de bureau. Et pourtant, certaines de ces décisions structurent durablement l’avenir d’une équipe. L’embauche fait partie de celles-là, un acte à la fois simple et potentiellement lourd de conséquences.

La plupart des dirigeants le reconnaissent : une erreur de recrutement n’est pas toujours un crash spectaculaire. C’est souvent une dérive silencieuse. Le genre de situation où l’on commence par se dire « ça passera », puis « on verra », avant de réaliser que l’équipe s’est grippée, que les missions n’avancent plus, que l’ambiance s’est alourdie. Et que la bonne volonté ne suffit plus.

Comment éviter cette glissade ? Comment repérer, avant qu’il ne soit trop tard, ce qui pourrait fragiliser une embauche ? Les entrepreneurs, les DRH et les managers qui recrutent régulièrement savent que la question dépasse largement les compétences techniques. Elle touche à la culture de l’entreprise, à la lecture des signaux faibles et à la capacité d’écouter autre chose que ce que l’on croit vouloir entendre.

1/ Quand une embauche devient un pari émotionnel

Dans une PME du nord de la France, une dirigeante racontait récemment comment elle avait recruté, il y a deux ans, un commercial expérimenté. Le CV était solide, les recommandations très bonnes, l’entretien impeccable. « J’ai presque voulu qu’il soit la bonne personne », dit-elle aujourd’hui avec un léger sourire. Pendant les premières semaines, elle ignore les retours hésitants de l’équipe. « C’est le début, il faut qu’il s’adapte », se répétait-elle. Le problème ? En voulant y croire trop vite, elle n’avait plus les yeux tout à fait ouverts.

Ce biais de confirmation, ce réflexe qui nous pousse à ne considérer que les signes qui valident notre intuition, est l’une des erreurs les plus courantes dans un recrutement. Les neurosciences et la psychologie du travail le confirment : notre cerveau a tendance à verrouiller une impression initiale en quelques secondes, puis à chercher tout ce qui pourrait la conforter.

C’est ce qui explique pourquoi un CV parfaitement présenté impressionne davantage qu’il ne devrait, ou pourquoi un candidat très à l’aise à l’oral peut sembler « idéal » même quand certaines incohérences apparaissent.

Éviter une erreur d’embauche commence donc par une discipline intérieure : accepter de suspendre son intuition pour revenir aux faits.

2/ L’importance des signaux faibles : ces détails qui parlent plus fort qu’un discours

Contrairement à ce que l’on imagine, ce ne sont pas toujours les grandes compétences qui trahissent une future erreur d’embauche, mais les petites contradictions.

  • Un retard non signalé.
  • Un discours très maîtrisé, mais flou sur des points concrets.
  • Une difficulté à expliquer une transition professionnelle.
  • Un usage excessif du « je » dans un métier d’équipe.
  • Une manière d’éviter les sujets délicats.

Pris isolément, aucun de ces éléments n’est dramatique. Ensemble, ils dessinent parfois un schéma.

Une DRH d’une entreprise de 200 salariés résume cela d’une phrase : « Nous n’avons jamais regretté un candidat que nous avons écarté par prudence, mais nous avons déjà regretté ceux que nous avons engagés en dépit des doutes. »

Repérer les signaux faibles exige cependant du temps, mais aussi un processus structuré. Trop d’entreprises improvisent encore leurs entretiens. Un questionnaire pensé à la dernière minute, une conversation guidée par le feeling du recruteur, quelques questions rapides sur l’expérience… et l’affaire est conclue. Le risque, c’est que le candidat raconte ce qu’il pense que l’on veut entendre et qu’on ne perçoive que la surface.

3/ Les entretiens croisés : la meilleure manière d’éviter l’angle mort

Pour limiter les pièges de l’intuition, de nombreuses entreprises adoptent désormais une approche simple : faire passer le candidat par plusieurs regards.

  • Le manager évalue la technicité.
  • Un pair observe la capacité à collaborer.
  • Un membre des RH mesure l’adéquation avec la culture interne.

Chaque interlocuteur remarque des choses différentes. C’est souvent lors de ces échanges multiples que les incohérences apparaissent ou, au contraire, que les qualités discrètes se révèlent.

Dans une startup parisienne spécialisée dans la logistique urbaine, les fondateurs ont établi un rituel : chaque recrutement passe par un entretien « terrain ». Pas un test technique classique, mais une immersion concrète. Une heure avec un employé sur place, une vraie situation à gérer, un échange informel. « On voit rapidement si la personne trouve sa place ou si elle force », explique l’un des fondateurs. « Ce n’est pas scientifique, mais c’est très révélateur. »

4/ Les compétences comportementales : le terrain où tout se joue

Pendant des années, on recrutait surtout sur les compétences mesurables : maîtrise d’un logiciel, connaissance d’un marché, expérience dans un secteur. Aujourd’hui, la tendance s’est inversée. Les entreprises ont compris que les compétences techniques s’apprennent, mais les comportements sont profondément ancrés.

Cela ne veut pas dire qu’ils ne peuvent pas évoluer, mais une entreprise n’a ni le temps ni les moyens d’effectuer un travail de fond sur la communication, la gestion du stress ou le respect des règles. Ce qui compte désormais :

  • la manière dont la personne écoute ;
  • sa capacité à dire « je ne sais pas » ;
  • son rapport au conflit ;
  • sa façon d’assumer une erreur ;
  • son envie d’apprendre ;
  • son autonomie réelle, loin du discours.

Un recruteur expérimenté dira souvent : « Je préfère quelqu’un de moins technique, mais totalement aligné avec notre manière de travailler. » Non par charité, mais par réalisme opérationnel. Un bon comportemental peut apprendre. Un candidat brillant mais incompatible finit, tôt ou tard, par devenir un frein.

5/ L’épreuve du temps : la période d’essai comme outil, pas comme formalité

Beaucoup de dirigeants l’admettent : la période d’essai est parfois vécue comme une formalité administrative, alors qu’elle devrait être l’un des outils les plus stratégiques. Trop d’entreprises hésitent à mettre fin à une intégration qui se passe mal, souvent par crainte du conflit ou par espoir d’une amélioration spontanée.

Or la période d’essai a précisément été conçue pour éviter les erreurs d’embauche irréversibles. C’est le moment où il faut observer, encadrer, clarifier, ajuster. Pas pour traquer la moindre faute, mais pour vérifier que la collaboration fonctionne vraiment dans la réalité du terrain. Et surtout, pour oser agir rapidement si ce n’est pas le cas.

Un dirigeant raconte : « J’ai mis fin à une période d’essai au bout de dix jours. C’était difficile, mais l’équipe me remerciait déjà. Parfois, quand ça n’est pas le bon match, tout le monde le ressent. » Un autre témoigne : « Le pire recrutement est celui qu’on garde trop longtemps par gentillesse. »

6/ La culture d’entreprise : ce filtre invisible et souvent sous-estimé

On parle beaucoup de compétences, de personnalité, de parcours. On parle moins de culture. Pourtant, c’est souvent là que tout se joue.

La culture d’entreprise n’a rien d’un slogan affiché dans un hall. C’est la manière réelle dont les décisions sont prises, dont l’information circule, dont les tensions se règlent. Une entreprise très horizontale peine parfois à intégrer un candidat issu d’un environnement très hiérarchisé. Une structure en forte croissance supporte mal les profils qui ont besoin de stabilité absolue. Une équipe jeune peut être déroutante pour un talent habitué à des rythmes plus lents.

Ce n’est ni une question d’âge, ni une question de personnalité. C’est une question d’adéquation.

Ne pas définir clairement sa culture, c’est recruter à l’aveugle.

7/ Recruter sans se tromper : un exercice d’humilité

À la fin, éviter une erreur d’embauche n’est pas une science exacte. C’est un mélange de méthode, d’observation et d’écoute. Mais c’est surtout un exercice d’humilité.

  • Reconnaître que l’on peut se tromper.
  • Accepter d’être contredit par son équipe.
  • Admettre qu’un CV parfait ne garantit rien.
  • Comprendre qu’un candidat brillant peut ne pas être la bonne personne ou pas au bon moment.

Dans un monde où les entreprises doivent aller vite, où les talents sont plus mobiles que jamais, l’embauche reste l’un des rares lieux où le temps long est encore une nécessité. Prendre une heure de plus pour poser une question différente. Faire relire sa grille d’entretien. Discuter avec l’équipe. Observer ce que l’on n’a pas voulu voir. Tout cela coûte peu et peut éviter beaucoup.

8/ Et si la meilleure embauche était celle que l’on n’a pas faite ?

Il existe une phrase qui circule souvent dans les couloirs des PME et des startups : « On ne regrette jamais d’avoir pris plus de temps pour bien recruter. »

C’est peut-être là la clé. Dans le recrutement comme dans la navigation, la pire erreur n’est pas de changer de cap. C’est de continuer dans la mauvaise direction en espérant que le vent finira par tourner.

Convaincre votre banquier : l’art de transformer un projet en évidence

Le premier rendez-vous avec un banquier ressemble souvent à une scène vue mille fois dans les films : un entrepreneur plein d’idées, un dossier sous le bras, et de l’autre côté du bureau, un professionnel qui doit trancher. Dans la réalité, tout se joue dans les détails : la façon de présenter son projet, de parler de son marché, de maîtriser ses chiffres, mais aussi la manière de créer une relation de confiance. En 2025, convaincre votre banquier et chercher un financement n’est plus simplement une question de solvabilité : c’est une démonstration de sérieux, d’anticipation et de crédibilité.

1/ L’enjeu du premier contact : montrer que tout est sous contrôle

Les chargés d’affaires en banque le répètent volontiers : les premières minutes d’un rendez-vous donnent souvent le ton. L’entrepreneur n’a pas forcément besoin d’arriver avec un business plan de 80 pages, mais avec une idée claire.

Raconter, justement. Beaucoup d’entrepreneurs minimisent le pouvoir de la narration. Pourtant, expliquer pourquoi on se lance, comment est née l’idée, ou quel problème réel on cherche à résoudre, crée une accroche immédiate. Le banquier n’investit pas dans une idée abstraite : il investit dans quelqu’un. Une histoire bien structurée, sincère, sans emphase inutile, peut suffire à installer un climat favorable.

2/ Le business plan : non pas un exercice de style, mais une preuve de maturité

Si le récit donne de la chair au projet, le business plan en est la colonne vertébrale. Mais ici encore, les banquiers le constatent : ce n’est pas tant l’épaisseur du document qui rassure, mais la cohérence.

En 2024 et 2025, la plupart des banques françaises ont renforcé leur vigilance face aux projets fragiles, notamment dans les secteurs où la concurrence est féroce (restauration rapide, esthétique, services à la personne). Les conseillers cherchent donc des signaux simples :

  • L’étude de marché repose-t-elle sur des données récentes, locales et vérifiables ?
  • Le prévisionnel financier tient-il compte de la réalité du secteur ?
  • L’entrepreneur a-t-il identifié les risques, même mineurs ?
  • Et surtout : sait-il parler de ses chiffres sans regarder son tableau toutes les trente secondes ?

Là encore, il ne s’agit pas d’être expert-comptable, mais d’être capable de défendre chaque ligne. Quand un porteur de projet explique pourquoi il prévoit tel volume de ventes, comment il a fixé ses prix ou sur quoi repose sa marge, la discussion change immédiatement de niveau.

2/ L’apport personnel : la question qui ne souffre aucun flou

Qu’on le veuille ou non, l’apport personnel reste un marqueur de sérieux. Ce n’est pas qu’une question d’argent : c’est une preuve d’engagement. Les banques considèrent généralement qu’un apport entre 15 % et 30 % du projet est un niveau raisonnable, même si cela varie selon le secteur.

En 2025, une tendance se confirme : les banques prennent en compte non seulement l’apport financier, mais aussi « l’apport immatériel » : expérience, réseau, certifications, portefeuille initial de clients, notoriété personnelle. Cela ne remplace pas un apport en espèces, mais peut solidifier le dossier.

Un exemple revient souvent dans les agences : celui de micro-entrepreneurs déjà établis qui veulent passer en société. Leur chiffre d’affaires antérieur, même modeste, est considéré comme un élément de confiance.

3/ Comprendre comment pense un banquier : essentiel pour décrocher un oui

Convaincre un banquier, ce n’est pas « le séduire » : c’est parler son langage. Un banquier ne finance pas une vision : il finance une capacité à rembourser. Sa grille d’analyse est simple, même si elle paraît parfois froide :

  • Le projet est-il réaliste ?
  • Le marché est-il suffisamment solide, prouvé ou mesurable ?
  • L’entrepreneur a-t-il les compétences pour diriger l’activité ?
  • Le prévisionnel montre-t-il une capacité de remboursement stable et crédible ?
  • Les risques ont-ils été identifiés — et anticipés ?

Présenter un projet en tenant compte de ces cinq points, c’est montrer qu’on comprend les règles du jeu. Et un banquier qui se sent compris, c’est un banquier plus enclin à défendre le dossier auprès du comité de crédit.

4/ Ne pas sous-estimer la relation humaine

Un point revient dans toutes les discussions avec les conseillers : si deux projets sont similaires, le facteur humain peut faire la différence.

Convaincre, c’est :

  • être ponctuel,
  • montrer qu’on connaît la banque à laquelle on s’adresse,
  • arriver organisé,
  • écouter les questions sans se sentir agressé,
  • accepter les remarques comme des ajustements possibles, pas comme des obstacles.

Les banquiers voient passer des dizaines de dossiers chaque mois. Un entrepreneur qui reste calme, transparent et honnête ressort du lot.

Il arrive aussi que la confiance se crée sur des détails anodins : une anecdote, une preuve de connaissance du secteur, une transparence inhabituelle, un retour rapide à un mail, un prévisionnel mis à jour sans qu’on le demande… Ces minuscules signaux révèlent la capacité du porteur de projet à être fiable une fois dans l’opérationnel.

5/ Préparer les objections : un exercice souvent oublié

Tout banquier éprouve le même réflexe : tester la solidité du projet. Ce n’est pas un interrogatoire, mais une façon de mesurer l’anticipation.

Les questions les plus fréquentes :

  • « Que se passe-t-il si vos ventes mettent trois mois de plus que prévu à décoller ? »
  • « Pourquoi les clients choisiraient-ils votre service ? »
  • « Quel est votre plan B si votre fournisseur principal augmente ses tarifs ? »
  • « Comment expliquez-vous la baisse de marge à partir de la troisième année ? »

L’erreur classique est de répondre de façon défensive. La bonne approche est de montrer qu’on a déjà réfléchi à ces hypothèses. Les projets qui inspirent vraiment confiance sont ceux qui ne tombent pas à la première objection.

6/ Le petit plus : montrer qu’on a déjà commencé avant d’avoir le financement

Les banques apprécient les entrepreneurs qui n’attendent pas l’argent pour prouver que leur projet est viable. Cela peut se traduire par :

  • une communauté déjà engagée,
  • un site internet actif,
  • un prototype en cours,
  • une liste d’intentions d’achat,
  • des partenariats pré-signés,
  • ou tout simplement un réseau de fournisseurs déjà validés.

Cela montre que le financement n’est pas le point de départ, mais un accélérateur.

7/ Après le rendez-vous : une étape décisive que beaucoup négligent

Dans plusieurs banques interrogées, une phrase revient régulièrement : « Les meilleurs dossiers sont aussi les mieux suivis. »

Un message envoyé dans la journée pour remercier du rendez-vous, une pièce manquante fournie rapidement, un ajustement proposé avant même qu’on le demande, ces gestes simples renforcent la crédibilité. À l’inverse, un silence de cinq jours peut fragiliser un dossier solide.

8/ Convaincre, c’est rassurer, c’est montrer qu’on maîtrise

Au fond, convaincre son banquier n’a rien d’un duel. C’est un exercice où l’entrepreneur doit prouver deux choses : qu’il maîtrise son sujet et qu’il est capable de faire face à l’imprévu. Les banques ne recherchent pas des projets parfaits, mais des projets robustes. Pas des visionnaires irréalistes, mais des dirigeants capables.

Dans un contexte économique plus exigeant en 2025, obtenir un financement reste possible mais cela se mérite. Et les entrepreneurs qui obtiennent un « oui » ne sont pas toujours ceux avec la meilleure idée : ce sont ceux qui savent la transformer en évidence.

Pourquoi la facture d’électricité s’impose comme un enjeu stratégique pour les entreprises

Pour beaucoup d’entrepreneurs, la facture d’électricité n’est plus une simple dépense rangée au milieu des autres. C’est devenu un véritable baromètre de l’époque : un document qu’on décortique, qu’on tente de prévoir, et qui peut, à lui seul, faire vaciller tout un budget. La hausse continue des prix de l’énergie a replacé la consommation électrique au centre des préoccupations, aussi bien dans le petit atelier de quartier que dans l’usine qui tourne jour et nuit.

1/ Quand l’électricité devient un enjeu stratégique

Depuis la crise énergétique, les établissements professionnels voient leurs coûts fluctuer à un rythme jamais observé. Les hausses du tarif réglementé, pourtant longtemps considérées comme un repère stable, ont forcé les dirigeants à revoir leur manière de piloter leurs dépenses.

Pour certains, l’impact est direct : fours, chambres froides, machines-outils, serveurs informatiques… Chaque hausse se traduit en centaines ou en milliers d’euros supplémentaires. Pour d’autres, l’électricité devient un poste “sensible”, qui doit être intégré dans les stratégies de pricing ou dans les négociations commerciales.

2/ Une facture devenue opaque… et parfois imprévisible

Pour les dirigeants, comprendre la facture électrique vire parfois au déchiffrage :

  • prix de l’abonnement,
  • coût du kWh,
  • TURPE,
  • taxes,
  • ajustements,
  • estimations,
  • régularisations…

Chaque ligne renvoie à un élément du système énergétique français, lui-même bousculé par les rénovations du parc nucléaire, la volatilité des marchés européens et les investissements massifs dans les réseaux.

Les offres des fournisseurs alternatifs, autrefois présentées comme une solution de liberté, ne sont plus toujours synonymes d’économies. Les contrats à prix variable exposent davantage aux secousses du marché, tandis que les offres fixes deviennent rares ou plus coûteuses.

Beaucoup d’entrepreneurs disent la même chose : la facture n’est plus seulement élevée, elle est devenue difficile à anticiper.

3/ Sobriété, pilotage et technologies : les leviers qui émergent

Face à ce nouveau contexte, les entreprises s’adaptent. Certaines ont adopté une démarche de sobriété électrique :

  • optimisation des horaires de production,
  • installation de capteurs pour suivre la consommation en temps réel,
  • extinction automatique des équipements,
  • relocalisation de postes énergivores en heures creuses.

D’autres misent sur les solutions techniques : panneaux solaires, batteries, systèmes de gestion intelligents, rénovation énergétique des locaux.
Les investissements, sont souvent soutenus par des aides publiques ou des dispositifs fiscaux, mais demandent une vision long terme.

Les plus petites structures, elles, s’appuient davantage sur des stratégies de négociation, sur l’accompagnement des chambres consulaires ou sur des groupements d’achat.

4/ Un sujet électrique… jusque dans les relations commerciales

La hausse du coût de l’électricité se répercute en chaîne. Les artisans l’intègrent dans leurs devis, les restaurateurs dans leurs menus, les industriels dans leurs prix de revient.
Dans certains secteurs, la capacité à maîtriser sa facture énergétique devient un argument face aux clients ou un risque si la hausse impose des tarifs moins compétitifs.

Les dirigeants doivent désormais arbitrer entre rester attractifs et préserver leur marge. Un exercice devenu quotidien.

5/ Vers un équilibre incertain

L’État promet un retour à une certaine stabilité tarifaire dès 2026 grâce à la remontée en puissance du nucléaire et au développement des renouvelables.
Les acteurs du secteur, eux, restent prudents : les investissements massifs et la transformation du mix énergétique laissent présager un prix de l’électricité durablement plus élevé qu’avant 2021.

Pour les entrepreneurs, une chose est sûre : la facture d’électricité est devenue un enjeu de pilotage, au même titre que la trésorerie ou les ressources humaines. Elle raconte non seulement la consommation d’une entreprise, mais aussi l’époque : un système énergétique en transition, un marché européen sous tension et une économie où l’énergie redevient un capital stratégique.

Open spaces : quand le bureau moderne se confronte à la réalité

Il y a une dizaine d’années, l’open space incarnait la modernité au bureau. Fini les murs, fini l’isolement : place à la collaboration permanente, à la transparence et à la créativité collective. Les managers y voyaient un moteur d’innovation, les designers un symbole de modernité, les salariés un espace stimulant. Mais en 2025, le tableau est plus nuancé. Derrière l’image dynamique et conviviale se cache une réalité faite de bruit, de fatigue et parfois de stress.

Pour beaucoup, l’open space est devenu un défi quotidien. Selon une enquête IFOP réalisée en 2024 auprès de 1 200 salariés français:

  • 65 % estiment que le bruit et les interruptions nuisent à leur concentration,
  • près de la moitié considèrent que cela affecte directement leur productivité.

1/ L’illusion de la collaboration

Dans les start-up parisiennes, les discussions improvisées autour de la machine à café ou au pied d’un tableau blanc rythment la journée. Les open spaces permettent de voir ce que font les collègues et de réagir rapidement.

Une étude menée, en 2023, auprès de 900 salariés français a montré que le stress et la fatigue mentale augmentent significativement dans les bureaux ouverts, surtout lorsqu’ils sont mal conçus ou surchargés. Le bruit constant, les interruptions fréquentes et l’absence d’intimité cognitive génèrent une surcharge qui freine l’efficacité.

Une étude de Harvard (2022) confirme que les interruptions fréquentes peuvent réduire la productivité individuelle jusqu’à 40 %. Chaque distraction nécessite un temps de reconcentration, souvent sous-estimé mais important. Ainsi, un espace pensé pour fluidifier la communication peut paradoxalement devenir une source de perte d’efficacité.

2/ Le prix humain

Selon la DARES (2023), 28 % des salariés en open space déclarent ressentir du stress lié à leur environnement, contre 17 % pour ceux travaillant dans des bureaux fermés. Insomnie, irritabilité, baisse de motivation… le quotidien peut vite devenir un parcours semé d’obstacles.

3/ Les réponses des entreprises

Face à ce constat, certaines entreprises françaises réinventent leurs bureaux. Selon l’IFOP, 40 % des sociétés équipées d’open space aménagent désormais des zones calmes ou modulables. Ces espaces permettent aux salariés de se concentrer quand leur travail l’exige, tout en conservant les zones d’échanges.

Certaines entreprises ajoutent des solutions architecturales et technologiques :

  • cabines individuelles,
  • bureaux silencieux,
  • cloisons amovibles,
  • “quiet rooms”.

L’objectif :

  • réduire le bruit,
  • offrir un espace de concentration
  • améliorer le bien-être.

Le cabinet Deloitte France (2024) note que les entreprises combinant open space et bureaux modulables voient la satisfaction de leurs employés augmenter de 20 %. Les espaces hybrides permettent d’alterner collaboration et moments de concentration, offrant une flexibilité adaptée aux besoins réels des salariés.

4/ Le dilemme des managers

Pour les dirigeants, il reste un outil stratégique. Il facilite la supervision, la communication et l’esprit d’équipe. Mais l’équilibre reste fragile, un espace trop ouvert fait grimper le stress tandis qu’un cloisonnement excessif étouffe la créativité.

Certaines sociétés instaurent des plages horaires “sans réunion” ou “sans interruption” pour permettre aux employés de travailler sereinement. D’autres organisent des rotations dans les open spaces, limitant le temps passé dans les zones les plus bruyantes. L’idée est de composer avec les contraintes de l’open space tout en préservant la performance et le bien-être.

5/ Une transformation nécessaire

L’open space n’est pas condamné, mais il est en mutation. Le modèle uniforme et bruyant laisse progressivement place à des environnements modulables, pensés pour concilier concentration et collaboration. Les français évoluent vers des espaces hybrides, avec cabines individuelles, zones de détente, salles de réunion informelles et même espaces extérieurs pour les pauses.

La modernité d’un bureau ne se mesure plus à l’absence de murs, mais à la capacité de créer un environnement humain où l’on peut collaborer, se concentrer et se sentir respecté. Open space ou bureau fermé, ce qui compte, c’est la flexibilité et l’attention portée à chaque salarié.

Kazakhstan numérique : désormais, les opérations bancaires dans l’application Freedom Bank sont effectuées par l’IA

Freedom Bank au Kazakhstan a intégré l’intelligence artificielle (IA) dans les services destinés aux entreprises. Dans sa super-application, la banque a lancé un assistant vocal basé sur l’IA capable d’exécuter des opérations financières à la place des entrepreneurs.

Grâce à cette innovation, les entreprises ont désormais accès à un nouveau niveau d’automatisation. Il suffit d’énoncer à voix haute les tâches bancaires courantes à l’assistant IA, sans perdre de temps sur des actions répétitives. L’assistant intelligent règle automatiquement les impôts, verse les salaires, effectue des virements entre comptes, dépose et retire des fonds, paie les amendes et bien plus encore. 

Au total, l’assistant IA exécute environ 119 commandes différentes, libérant ainsi les entrepreneurs de la saisie manuelle et leur faisant gagner du temps dans leurs opérations bancaires. Pour la mise en œuvre de ce projet, Freedom Bank a numérisé les principaux processus commerciaux à l’aide de la technologie d’intelligence artificielle. La banque a également offert un accès gratuit au chat GPT-5 à tous les entrepreneurs du Kazakhstan.

Ce n’est pas la première expérience de Freedom Bank dans l’intégration de l’intelligence générative dans ses processus. Actuellement, la banque utilise l’IA pour les contrôles de conformité (compliance). Le compliance IA permet une analyse approfondie des transactions clients, la détection de schémas cachés et la prévention du contournement des restrictions. Le système traite automatiquement les données en quelques minutes, en croisant les sources externes et internes. Ainsi, la charge de travail du personnel diminue et la précision de l’évaluation des risques s’accroît.

Parmi les innovations avancées de la banque figure sa propre monnaie d’investissement — Freedom, créditée en ETN (Exchange Traded Notes). Il s’agit d’une forme unique de cashback, permettant aux clients de recevoir une part des actions de la société Freedom Holding Corp., cotée au NASDAQ, à chaque achat. Ainsi, chaque client de la banque devient investisseur et profite de la hausse de la valeur des actions en bourse. En un an, le nombre de ces clients a dépassé 3 millions. Durant la même période, le cours de l’action FRHC a augmenté 2,5 fois — de 67 $ à 170 $. Autrement dit, si un client avait initialement reçu 20 000 ETN au taux de 1 ETN = 0,0067 $, la valeur de ses actifs s’élevait à 134 $ ; aujourd’hui, compte tenu de la hausse du prix à 1 ETN = 0,017 $, cette somme atteint 340 $.

Grâce à de tels outils, Freedom Bank aide les Kazakhstanais à passer d’un comportement de consommation à une approche d’épargne et d’investissement, contribuant ainsi à la formation d’une culture de l’éducation financière.

Il convient de noter que Freedom Bank est devenue l’un des leaders de la transformation numérique en Asie centrale. La banque a lancé une hypothèque numérique, le premier produit de la région où l’ensemble du processus — de la demande à l’enregistrement immobilier — se déroule entièrement en ligne. Au cours des sept premiers mois suivant le lancement, Freedom Bank a conquis 62 % du marché dans le cadre du programme hypothécaire public. Par la suite, la banque a introduit le crédit automobile numérique et les prêts en ligne pour les entreprises, réduisant le délai de traitement de 30 jours à une seule journée. Ces projets ont été rendus possibles grâce au développement du secteur GovTech au Kazakhstan, qui occupe la 28ᵉ place parmi 193 pays dans le classement mondial de l’ONU sur le développement de l’administration électronique.

La banque met l’accent non seulement sur le développement technologique, mais s’efforce également d’offrir à ses clients des solutions personnalisées. Par exemple, les cartes de paiement SuperCard présentent différents designs inspirés de l’univers DC, de Rick et Morty, de Naruto, du Seigneur des Anneaux et de Game of Thrones. L’utilisation de ces images a fait l’objet d’accords de licence avec Warner Bros. Discovery Global Consumer Products et TV Tokyo. Récemment, la banque a également annoncé des cartes illustrées par le célèbre chanteur Dimash Kudaïbergen. 

Freedom Bank est une institution financière du Kazakhstan faisant partie du groupe Freedom Holding Corp.

Négociations commerciales : quand la psychologie, les données et la pression du terrain redessinent les règles du jeu

Dans les open spaces comme dans les salles vitrées où se jouent les décisions importantes, la négociation commerciale n’a plus grand-chose à voir avec ces face-à-face un peu théâtraux que l’on connaissait encore il y a dix ans. Les entreprises naviguent désormais entre des clients devenus plus exigeants, des marchés traversés par l’incertitude et des équipes parfois usées par le rythme imposé trimestre après trimestre.

Dans ce climat tendu, une évidence s’impose au fil des discussions : les négociateurs qui tirent leur épingle du jeu ne sont plus ceux qui parlent le plus fort, mais ceux qui savent lire entre les mots, comprendre ce qui se cache derrière un silence, ajuster leur posture sans perdre de vue l’essentiel.

1/ La psychologie devient le vrai terrain de jeu

Les chiffres ne racontent pas autre chose. Une étude publiée par la Harvard Business Review en 2024 soulignait que près des trois quarts des négociations qui échouent ne butent pas sur le prix, mais sur une mauvaise lecture des attentes réelles de l’interlocuteur.
Plus étonnant encore : les commerciaux qui consacrent au moins un tiers de leur échange à reformuler et vérifier ce qu’ils ont compris augmentent de 23 % leurs chances d’aboutir à un accord.

On est loin de l’art oratoire ou des argumentaires bien huilés. Ce qui fait basculer une discussion aujourd’hui, ce sont les ponts que l’on prend le temps de construire, ces moments où l’on montre à l’autre que l’on a saisi sa situation autant que son besoin.

2/ La data, ce coéquipier discret qui s’invite à la table

La préparation d’une négociation n’a plus rien d’un rendez-vous improvisé. Dans beaucoup d’équipes, les commerciaux arrivent avec des tableaux de bord mis à jour en temps réel, des analyses de comportement, des prévisions d’intention d’achat ou des comparatifs sectoriels.
La data ne prend pas la parole pendant la réunion, mais elle chuchote à l’oreille de ceux qui négocient. Elle affine leurs hypothèses, éclaire un point de blocage, nuance une intuition.

Pourtant, elle ne remplace pas le ressenti : elle le complète. Car même avec des graphiques précis et des modèles prédictifs, il reste cette part humaine impossible à digitaliser un ton, une hésitation, une énergie dans la salle. Et c’est souvent là que se joue l’essentiel.

D’après une étude conduite par McKinsey en 2025, les organisations qui utilisent systématiquement la data en amont de leurs négociations affichent une hausse de 19 % de leur taux de conclusion.

Mais sur le terrain, cette tendance ne fait pas que des heureux : certains commerciaux reconnaissent que ce flot de données peut aussi “écraser” le ressenti humain. Une responsable grands comptes dans le retail confie ainsi que « l’analyse fine est indispensable, mais rien ne remplace la capacité à lire une hésitation dans la voix ou un silence trop long ».

Entre l’analyse froide et l’intuition chaude, les meilleurs performeurs avancent désormais avec un pied dans chaque monde.

3/ La montée d’un nouveau rapport de force

Il faut aussi regarder du côté des acheteurs. Eux aussi ont changé leurs armes. Les études sectorielles montrent que les acheteurs institutionnels sont formés à des techniques qui, autrefois, étaient réservées aux vendeurs : gestion du silence, scénarios alternatifs, ancrages psychologiques, analyse du langage corporel.
Un rapport de l’European Negotiation Observatory publié en mai 2025 note que 58 % des acheteurs utilisent désormais des scripts de négociation préconstruits, souvent mis à jour toutes les deux semaines en fonction des prix du marché.

Dans ce jeu d’équilibriste, la tension monte et les marges se resserrent. L’époque où l’on pouvait dérouler une argumentation standard appartient définitivement au passé.

4/ Les émotions : ce facteur que l’on a longtemps sous-estimé

Les émotions ne sont plus perçues comme des parasites à évacuer mais comme des indicateurs à décoder.
Plusieurs enquêtes menées en France en 2024-2025 par Kantar le montrent : les négociations où l’un des acteurs reconnaît explicitement les contraintes de l’autre (pression interne, délai serré, enjeux budgétaires) aboutissent deux fois plus souvent à des accords équilibrés.
Rien de spectaculaire dans la méthode, juste une forme de reconnaissance mutuelle qui apaise les crispations initiales.

On est loin du cliché du vendeur offensif. La tendance est à la coopération stratégique, où chaque partie tente de comprendre l’équation complète de l’autre pour trouver la zone de convergence.

5/ La négociation se joue aussi après la négociation

Dernier point souvent ignoré : la qualité post-accord. Une étude menée auprès de 1 800 entreprises européennes montre que près d’un tiers des contrats conclus en 2023-2024 ont été renégociés dans les douze mois, parfois sous pression, parfois dans un climat tendu.
Cela révèle une réalité : une négociation ne se termine pas à la signature, mais se poursuit dans le suivi, l’accompagnement, les ajustements.

Les organisations qui réussissent le mieux sont celles qui gardent un contact ouvert, qui anticipent les zones de friction et qui n’attendent pas la crise pour réajuster les termes.

6/ Une discipline qui redevient humaine

Derrière les chiffres, les frameworks, les stratégies d’ancrage et les analyses prédictives, un fil rouge s’impose :
La négociation commerciale redevient un art profondément humain.
Comprendre l’autre, se préparer, savoir où l’on peut concéder et où l’on ne peut pas, garder une porte ouverte, reconnaître une inquiétude ou un blocage…

Les technologies ne remplacent pas la relation. Elles la complètent.
Et c’est sans doute ce qui explique pourquoi, en 2025, les entreprises les plus performantes réinvestissent dans la formation émotionnelle, dans le coaching comportemental et parfois même dans des séances de simulation grandeur nature.

Parce qu’au fond, un bon accord n’est jamais seulement une question de chiffres.
C’est une question de confiance, de contexte et de compréhension.

S’implanter à l’international : un défi d’abord stratégique pour les entrepreneurs français

En 2025, l’international continue de faire briller les yeux de nombreux dirigeants français. Près d’une PME française sur trois envisage désormais l’international, selon Team France Export. Un chiffre prometteur, mais qui dit aussi la complexité du moment : s’étendre à l’étranger n’a plus rien d’une aventure improvisée. C’est un choix stratégique qui exige préparation, lucidité et une vraie capacité à naviguer dans l’incertitude.

1/ Un monde où les règles ont changé

Depuis la pandémie, le commerce international s’est transformé à grande vitesse. Les relocalisations partielles bousculent les chaînes de valeur. Les politiques protectionnistes durcissent les conditions d’accès aux marchés. Les normes environnementales imposent de nouveaux standards que tous les pays n’appliquent pas au même rythme.
Selon l’OCDE, les échanges mondiaux ont reculé de 2,4 % en 2024, tandis que les investissements étrangers se concentrent désormais dans des zones jugées « sûres » : Europe, États-Unis, Asie du Sud-Est.

En clair : partir à l’international, oui, mais plus aucune destination ne s’improvise.

2/ Les zones qui attirent les PME françaises

Certaines régions tirent pourtant leur épingle du jeu et captent de plus en plus l’attention des entrepreneurs français.

  • L’Afrique francophone poursuit sa dynamique. Avec une population active qui devrait augmenter de 30 % d’ici 2030 et une classe moyenne plus consommatrice, le marché devient un terrain fertile pour les entreprises qui savent s’adapter localement.
  • L’Asie du Sud-Est, de la Malaisie au Vietnam, reste portée par sa stabilité politique relative et par une main-d’œuvre qualifiée, accessible à des coûts encore compétitifs.
  • L’Europe centrale, de la Pologne à la République tchèque, demeure un choix rassurant pour l’industrie : proximité, infrastructures solides et intégration au marché unique.

Mais les spécialistes le répètent : le choix d’un pays doit découler d’une analyse de marché claire, pas d’un simple « bon plan ».

3/ Comprendre le terrain : le vrai facteur décisif

La digitalisation facilite beaucoup de choses, mais elle ne remplace ni les rencontres ni la connaissance du terrain. En 2025, un projet d’implantation réussie repose toujours sur la compréhension fine des usages locaux :

  • négociation,
  • relation client,
  • gestion du temps,
  • hiérarchie… autant de codes qui varient d’un pays à l’autre et qui peuvent faire ou défaire un partenariat.

Les entreprises françaises ne partent cependant pas seules. Elles peuvent s’appuyer sur :

  • Team France Export, qui accompagne chaque année 30 000 sociétés dans leur développement international ;
  • Bpifrance Export, qui finance et soutient les dirigeants à l’étranger ;
  • Les Chambres de commerce françaises à l’international, présentes dans plus de 90 pays.

Une étude Bpifrance–Business France publiée début 2025 résume d’ailleurs la situation : les entreprises vraiment préparées ont 60 % de chances supplémentaires de réussir leur implantation.

4/ Le digital, nouvelle porte d’entrée vers le monde

Beaucoup de PME n’attendent plus d’ouvrir une succursale pour tester un marché. Le e-export, soutenu par le plan France 2030, progresse de 18 % par an depuis 2022.
Marketplace internationales, campagnes en ligne, réseaux sociaux : la prospection se globalise sans déplacement.

Près de 45 % des PME exportatrices françaises vendent déjà en ligne à l’étranger, selon la Fevad. Mais là encore, l’apparente facilité n’exonère pas d’un vrai travail d’adaptation : langues, normes de données, exigences de cybersécurité, habitudes de consommation… Le digital n’efface pas les frontières culturelles.

5/ Les obstacles qui freinent encore les dirigeants

La conquête internationale reste un parcours semé d’embûches. Une étude KPMG 2025 identifie trois freins majeurs :

  1. Le financement, pour près d’un dirigeant sur deux.
  2. La gestion RH, notamment le recrutement de talents connaissant les marchés étrangers.
  3. La complexité administrative et douanière, qui continue d’en décourager plus d’un.

Pour y répondre, Bpifrance et la Banque Européenne d’Investissement ont lancé un fonds de 500 millions d’euros dédié au développement international des PME, en particulier dans le numérique, la santé et l’énergie.

Côté compétences, les profils bilingues ou spécialisés en droit international manquent encore. Beaucoup d’entreprises choisissent donc de former leurs équipes ou de recourir à des consultants export.

6/ Une aventure profondément humaine

Derrière les chiffres, l’international reste une affaire de rencontres.
Les dirigeants qui réussissent sont souvent ceux qui prennent le temps d’écouter, d’observer et d’ajuster leur stratégie sans arrogance.
L’agilité ne se joue pas seulement dans les tableaux Excel : elle tient aussi à la capacité à créer du lien, à comprendre l’autre, à s’immerger dans un nouvel environnement.

7/ Avancer, mais avec méthode

En 2025, s’implanter à l’étranger n’est plus un saut dans le vide. C’est une manière de repenser son activité, d’apprendre d’autres marchés et d’augmenter la résilience de son entreprise.

Le monde n’a jamais été aussi connecté… ni aussi fragmenté. Et dans cette configuration mouvante, la réussite tient moins à la vitesse qu’à la préparation.

Partir à l’international, aujourd’hui, c’est surtout accepter de construire sur le long terme.

L’externalisation : pourquoi les entrepreneurs y voient une stratégie clé en 2025

L’entrepreneur d’aujourd’hui n’a plus les mêmes réflexes qu’il y a dix ans. Là où l’on cherchait autrefois à tout gérer en interne, beaucoup d’entrepreneurs choisissent désormais une voie plus souple : faire de l’externalisation une véritable stratégie clé en confiant certaines missions à des prestataires spécialisés. Ce changement répond à une réalité : la complexité croissante des marchés, la pression sur les coûts et l’accélération technologique poussent les entreprises, petites comme grandes, à repenser leur fonctionnement et à adopter des modèles plus agiles.

1/ Une dynamique portée par les mutations économiques

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : selon Statista (février 2025), 68 % des PME européennes ont externalisé au moins une fonction au cours des douze derniers mois. Trois ans plus tôt, elles n’étaient que 52 %. Les activités les plus concernées ?

  • IT et cybersécurité,
  • marketing digital,
  • comptabilité,
  • gestion administrative
  • tout ce qui demande expertise pointue ou disponibilité permanente.

Les hausses de charges, l’inflation et les difficultés de recrutement pèsent lourd. Face à ces pressions simultanées, l’externalisation s’impose comme une solution pratique : elle permet de maintenir la cadence sans étouffer la structure sous les coûts fixes.

2/ L’externalisation change de visage

L’image de la sous-traitance lointaine, perçue autrefois comme impersonnelle et risquée, s’efface progressivement. En 2025, l’externalisation s’est enrichie de nouveaux modèles beaucoup plus flexibles :

  • L’externalisation “onshore”, en France ou en Europe, privilégiée pour la qualité et la proximité.
  • Les freelances spécialisés, capables d’intervenir rapidement sur un besoin très précis.
  • Les grandes plateformes de talents (Malt, Upwork, Fiverr Business), qui facilitent la mise en relation et sécurisent les missions.

D’après une enquête France Num 2024, plus d’un entrepreneur sur deux fait appel à un freelance au moins une fois par trimestre. Dans les jeunes structures tech, cette approche est presque devenue un réflexe : elle permet de démarrer vite, sans multiplier les embauches.

3/ Un levier d’agilité devenu indispensable

Pour les dirigeants, l’avantage principal reste clair : maintenir le cap sur le cœur stratégique. Externaliser libère du temps pour ce qui compte vraiment : comprendre son marché, développer son produit, construire la relation client. Mais l’enjeu est aussi financier. Dans un climat incertain, la flexibilité offerte par des prestataires externes rassure. Elle permet de réduire les coûts fixes et rend l’organisation plus réactive si la demande évolue.
Selon le baromètre EY 2025, 71 % des dirigeants estiment que l’externalisation leur a permis de gagner en agilité opérationnelle.

4/ Les limites : cohérence, contrôle et dépendance

Tout n’est pas idyllique pour autant. Beaucoup d’entrepreneurs évoquent les mêmes risques : une perte de contrôle, un message de marque qui se dilue, des frictions dans les échanges, ou encore des enjeux de confidentialité mal gérés.

La tendance actuelle consiste à trouver un équilibre : garder en interne les fonctions “cœur”, vision, produit, relation client et déléguer les missions techniques, répétitives ou trop gourmandes en temps. Une forme d’hybridation qui permet de conserver la cohérence tout en bénéficiant de l’expertise extérieure.

5/ Une externalisation plus “intelligente”

L’intégration massive d’outils collaboratifs et de solutions d’IA transforme la manière de travailler avec des prestataires.
Tableaux de bord partagés, suivi en temps réel, messageries intégrées aux plateformes, automatisations : la relation devient plus fluide, presque transparente.

Les outils comme Deel ou Remote.com simplifient désormais la gestion administrative d’équipes dispersées. Paie, contrats, conformité fiscale : les barrières qui freinaient la collaboration à distance tombent les unes après les autres.

6/ Une évolution culturelle durable

Au-delà des pourcentages et des courbes de tendance, l’externalisation dit quelque chose de plus profond sur l’évolution du travail entrepreneurial. Le dirigeant de 2025 n’est plus ce chef d’orchestre entouré d’une équipe fixe et permanente. Il ressemble davantage à un coordinateur d’écosystème, capable de mobiliser des spécialistes au bon moment, selon les besoins du projet.

Cette manière de travailler parle particulièrement aux nouvelles générations d’entrepreneurs. Plus mobiles, plus connectées, moins sensibles aux codes hiérarchiques traditionnels, elles privilégient l’efficacité collective à la rigidité des structures pyramidales. Pour elles, ce qui compte, ce n’est pas la taille de l’équipe interne, mais la qualité du réseau qu’elles savent activer.

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Fixer les objectifs de demain : repenser l’entretien annuel

Longtemps cantonné à un exercice administratif un peu figé, l’entretien annuel revient sur le devant de la scène en 2025… mais pas sous la forme qu’on lui connaissait. Dans un monde du travail où les salariés réclament plus de sens, de reconnaissance et de clarté, les entreprises revoient entièrement ce rendez-vous pour en faire un moment d’échange authentique presque un acte de management à part entière.

L’entretien annuel d’évaluation, autrefois redouté pour son côté formel et parfois arbitraire, change donc de visage. Exit les longues grilles à cocher et les critères standardisés. En 2025, la tendance est claire : remettre l’humain au centre, et redonner de la cohérence à un rituel souvent perçu comme contraint.

Une étude publiée en février 2025 par Gartner le confirme : 68 % des salariés européens estiment qu’un entretien ne sert à quelque chose que s’il débouche sur un plan d’action clair et personnalisé. En somme, ils veulent comprendre où ils vont et comment l’entreprise compte les accompagner.

1/ Un exercice de bilan… mais surtout de projection

Si l’entretien reste un moment pour revenir sur l’année écoulée, il devient surtout un espace de projection. Les RH encouragent les managers à adopter une posture de coach, davantage tournée vers l’avenir que vers le passé.

Dans les grandes entreprises, la transformation est déjà en cours. Chez L’Oréal, les managers sont depuis 2024 formés à la “conversation continue” : des échanges réguliers, plus courts, mais plus sincères. Orange suit le même chemin avec son plan “People 2025”, qui met l’accent sur le feedback en continu et la co-construction des objectifs.

2/ Des objectifs plus flexibles, plus humains

Définir les objectifs de l’année suivante reste un moment délicat. Pendant longtemps, ils étaient presque exclusivement chiffrés : CA, volume de ventes, productivité… Désormais, les entreprises élargissent le champ pour y intégrer des indicateurs qualitatifs et comportementaux.

Selon une enquête de l’ANDRH (mai 2025), 54 % des entreprises françaises incluent au moins un objectif lié aux compétences humaines ou à la qualité de vie au travail.

Ainsi émergent des objectifs autour de la collaboration, de la créativité, du partage de connaissances ou de l’engagement collectif. Des dimensions longtemps ignorées mais devenues incontournables, surtout dans un contexte de transformation numérique.

3/ Le rôle clef du manager

Cette évolution des pratiques impose une condition : investir dans les compétences managériales. Car tout, absolument tout, repose sur la capacité du manager à écouter, reformuler, valoriser… et donner envie d’avancer.

Mais cette exigence relationnelle réclame du temps. Pour le libérer, certaines entreprises, Decathlon ou Crédit Agricole, par exemple ont décidé de réduire de moitié leurs formulaires d’évaluation. Moins de cases à cocher, plus de conversation.

4/ La technologie, nouvel allié du dialogue

Contrairement aux idées reçues, les outils numériques ne déshumanisent pas forcément l’entretien. Ils peuvent au contraire fluidifier le processus.

Des plateformes comme PerformanSe, BambooHR ou Factorial permettent de suivre l’évolution des objectifs au fil des mois et de nourrir l’entretien final de données factuelles plutôt que d’impressions subjectives.

L’intelligence artificielle, utilisée avec prudence, permet aussi d’identifier plus rapidement des besoins de formation ou des tendances de performance. Mais la ligne rouge reste claire : l’IA ne remplace pas le jugement humain.

5/ De l’évaluation à l’engagement

Au fond, l’enjeu réel de ces entretiens est simple : créer de la confiance. Lorsqu’ils sont bien menés, ils deviennent un puissant moteur d’engagement.

D’après une enquête OpinionWay pour Empreinte Humaine (mars 2025), 74 % des salariés ayant vécu un entretien “constructif et bienveillant” se disent plus motivés pour l’année suivante.

À l’inverse, un entretien bâclé peut laisser des traces durables : perte de motivation, incompréhension, départ anticipé.

Pour éviter cet effet boomerang, certaines entreprises notamment dans le conseil et la tech ont instauré un entretien de mi-parcours. À mi-année, on ajuste les objectifs, on recadre, on rassure si besoin. Une façon de faire de l’entretien annuel un processus vivant et non un rituel figé.

6/ Un moment stratégique pour 2026

À l’approche de la vague d’entretiens de fin d’année, une tendance se confirme : la personnalisation.

Plus question d’appliquer un modèle unique. Chaque collaborateur suit désormais un chemin professionnel qui lui est propre. Dans un marché du travail marqué par la pénurie de talents, cette personnalisation est devenue une nécessité stratégique.

L’entretien annuel devient ainsi autant un levier de fidélisation qu’un outil de performance collective.

En résumé

L’entretien annuel n’est plus une simple formalité administrative. C’est un moment de vérité, un espace d’écoute et un outil de projection. Fixer les objectifs de 2026 revient à :

  • donner du sens à l’action,
  • reconnaître les efforts,
  • tracer une trajectoire claire,
  • renforcer le lien manager–collaborateur.

Avant de vous lancer dans l’entrepreneuriat : ce que les chiffres et le terrain racontent vraiment

Créer son entreprise fait toujours rêver. En 2025, la France dépasse le million de nouvelles immatriculations par an, portée par une génération en quête d’indépendance et par un écosystème numérique qui facilite chaque étape de la création. Mais derrière cette effervescence, les chiffres rappellent une réalité plus rugueuse : la moitié des jeunes entreprises disparaissent avant cinq ans. Avant de se jeter dans le vide, mieux vaut connaître les nouvelles règles du jeu.

1/ Un élan entrepreneurial inédit

Jamais les Français n’ont autant voulu entreprendre. L’INSEE a recensé 1,08 million de créations en 2024, une progression de 4,2 % en un an. Le salariat à vie n’est plus un modèle évident, et l’envie de construire “son propre projet” gagne du terrain. Mais si l’entrepreneuriat attire, il ne s’improvise pas. Cette énergie nouvelle exige une préparation sérieuse.

2/ Première étape : valider son idée, pas son rêve

En 2025, lancer un projet sans avoir testé son marché revient à avancer dans le brouillard. La concurrence est mondiale, les consommateurs plus exigeants et la fidélité devient une denrée rare.

Les professionnels donnent un conseil simple : commencer par interroger sa cible.
Grâce à des outils comme Typeform, Google Surveys ou Make.org, sonder un échantillon de clients potentiels n’a jamais été aussi rapide et abordable.

L’objectif n’est pas d’obtenir des compliments, mais de vérifier si votre idée répond à un besoin réel, à une frustration concrète. C’est souvent là que se joue la différence entre un concept prometteur et une illusion enthousiasmante.

3/ Le business plan, toujours indispensable

Le mouvement “lean startup” a fait croire que le business plan appartenait au passé. En réalité, banques et investisseurs restent très attachés à cet outil, car il montre la solidité d’un projet et la maturité de son porteur.

En 2025, ils attendent davantage :
• des modèles économiques hybrides,
• des revenus digitaux,
• des offres par abonnement,
• et des engagements environnementaux crédibles.

Le rapport 2024 de Bpifrance est clair : les projets intégrant une dimension durable ou technologique ont 35 % plus de chances d’être financés. Un signal fort : les financeurs soutiennent les projets prêts à tenir dans la durée.

4/ Trésorerie et fiscalité : les pièges à anticiper

C’est souvent le point faible des débuts. D’après la Banque de France, près d’un quart des cessations d’activité en 2024 sont liées à des problèmes de trésorerie.
Factures qui tardent à être réglées, charges sous-estimées, fiscalité mal comprise… Les premières années exigent une discipline quasi militaire.

Les experts recommandent :
• une trésorerie tampon de six mois,
• un expert-comptable dès le lancement,
• des outils de gestion automatisée comme Pennylane, Indy ou Dougs.

Depuis 2025, le programme “France Créative 2025” encourage d’ailleurs les micro-entrepreneurs à se former à la gestion numérique, preuve que l’État lui-même veut réduire le taux d’échec des débuts.

5/ Le réseau : un levier devenu indispensable

Créer son entreprise n’a jamais été un exercice solitaire, mais en 2025, c’est encore plus vrai. L’écosystème français s’est densifié : incubateurs, pépinières, accélérateurs, clubs d’entrepreneurs…

France Initiative recense plus de 600 structures d’accompagnement actives sur le territoire.
De Station F à Paris à The Camp à Aix-en-Provence, en passant par Lyon Start Up, l’accompagnement n’est plus réservé aux start-up tech : il existe pour presque tous les secteurs.

Ces réseaux offrent du mentorat, des financements, des formations et une visibilité précieuse. Beaucoup d’entrepreneurs le disent : le réseau ouvre des portes qu’on n’aurait jamais pu pousser seul.

6/ Entreprendre en 2025, c’est aussi une affaire d’équilibre

L’époque du fondateur qui dort au bureau pour “réussir à tout prix” appartient au passé. Les entrepreneurs eux-mêmes rejettent ce modèle.

Une étude de Malakoff Humanis publiée en 2024 révèle que 62 % des dirigeants estiment que leur équilibre personnel est un facteur direct de performance.
Nouvelles générations, nouveaux réflexes : travail hybride, équipes resserrées, freelances spécialisés, outils collaboratifs… Le modèle rigide de l’entreprise pyramidale laisse place à des organisations plus légères et plus adaptables.

7/ Un projet à préparer comme une expédition

L’entrepreneuriat n’a jamais été aussi accessible, mais il n’a jamais été aussi exigeant non plus. Il offre des libertés immenses, mais demande rigueur, lucidité et endurance.

Ceux qui réussissent ne sont pas forcément les plus audacieux : ce sont ceux qui préparent leur aventure comme une expédition.
Cela commence bien avant le dépôt des statuts : se former, vérifier son marché, construire son réseau, anticiper les obstacles.

Créer son entreprise, c’est un chemin long, passionnant, parfois rude — mais toujours transformateur. En 2025, ceux qui y arrivent sont ceux qui prennent le temps de comprendre ce dans quoi ils s’engagent.