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Vaincre le syndrome de la page blanche

Écrire est un plaisir… En tout cas, il devrait l’être. Devant le nombre d’articles à rédiger pour vos blogs, vos sites, vos communiqués de presse, vous vous trouvez souvent victime du syndrome de la page blanche. Rassurez-vous ! Cela arrive à tout le monde. Revenons sur quelques habitudes qui permettent de débloquer l’écriture.

En premier lieu, trouvez un sujet : ayez toujours sur vous un crayon et un carnet pour noter vos idées (vous pouvez aussi vous envoyer des SMS…) L’inspiration peut venir n’importe quand, n’importe où, et vous ne devez surtout pas la laisser passer.
Une fois le sujet trouvé, contrôlez son intérêt : il ne doit pas avoir été récemment traité par vous ou par quelqu’un d’autre là où vous souhaitez le publier. Vous êtes à peu près certain de ne rien inventer, mais l’angle, les solutions, le ton du sujet peuvent varier…

Vous êtes prêt ? C’est parti !

Tout d’abord, choisissez le moment de la journée où vous êtes le plus créatif (personnellement, c’est le matin). Puis, isolez-vous ! Éteignez votre portable, supprimez le bruit de l’arrivée des messages sur votre ordinateur et fermez votre porte (si c’est possible). Enfin, concentrez-vous pour un remue-méninges efficace.
Écrivez le sujet en haut de la feuille et défoulez-vous : écrivez tout ce qui vous passe par la tête en rapport avec le sujet, évidemment ! Ni analyse, ni réflexion, ni jugement, laissez votre main écrire. Vous allez être surpris par la qualité de votre analyse et la diversité de vos idées. Ne posez aucune barrière à votre esprit. Si vous êtes vraiment coincé sur un sujet, consultez un dictionnaire analogique : il vous donnera tous les champs du possible autour d’un mot et relancera votre réflexion. Au bout d’une trentaine de minutes, vous devriez avoir fait le tour du sujet.

Phase deux : l’épuration

Prenez un stylo d’une couleur différente, et entourez les mots importants, les expressions qui vous semblent intéressantes. Hiérarchisez et classez vos idées en partant des plus importantes avec des numéros, des flèches. Prenez une feuille vierge (papier ou informatique) et commencez à rédiger vos titres de paragraphe (ou chapôs) avec une idée, développez ensuite votre idée dans le paragraphe. N’hésitez pas à donner des exemples, à illustrer vos propos de photos ou de graphiques.

Laissez reposer quelques heures (voire une journée) et reprenez votre feuille : relisez, corrigez, épurez. Rédigez votre introduction (elle présente l’objet de votre article et l’importance du sujet) et votre conclusion (elle ouvre sur d’autres sujets). Trouvez le titre de votre article. Un titre accrocheur est en grande partie ce qui attirera le lecteur vers votre écrit. Publiez… Et le tour est joué !

Florence Durif

Le combat du versioning : quand les logiciels béta se font publique

Vous connaissez probablement les logiciels suivis de leurs versions V 1.0, V 1.1, V 1.2… Ou alors ceux V1, V2, V3. Car oui, deux nomenclatures s’affrontent afin de pousser l’amélioration d’un logiciel vers la perfection. La simple analyse du schéma du développement d’un logiciel avant sa mise sur le marché peut en dire long sur l’état d’esprit entrepreneuriat de la société éditrice. Décryptage.

Le « versioning » est un étalon de mesure indiscutable dans le milieu du logiciel permettant à l’utilisateur de savoir l’état d’avancement de l’outil informatique qu’il utilise. Pour rappel la version 0 correspond à une version alpha, la version 1 pour Beta, la version 2 pour la version Release Candidate (première version « stable ») et enfin la version 3 qui est la version finale (mise à la disposition du public).

Cette démarche « normée » n’est cependant pas forcement appliqué par tous les éditeurs de solution informatique. Les anglophones ont une tendance à mettre tout de suite à disposition une version bêta en cour de développement auprès des futurs acheteurs, au contraire des Français qui préfère dévoiler un produit stable et éprouvé en interne.

Le rapport à l’échec du développeur et la manière dont il est perçu par l’utilisateur final a une influence indéniable sur le choix de proposer en premier une version Beta contre une version débuggée et stable.
Ce raccourci peut paraitre présomptueux et réducteur, néanmoins il n’est pas totalement dépourvu de sens au vu des réactions que l’on peut observer à l’accueil réservé au moment de la sortie d’un nouveau produit.

Quel est l’impact d’une telle décision en termes de business, d’organisation en interne, les pour, les contres ?

Lancement d’un logiciel en mode beta.

La Beta version est une version qui offre le cœur du produit et ces principales spécificités d’utilisation qui pour certaines peuvent être encore en cours de développement au moment de la présentation au public. Cette démarche s’accompagnait bien souvent d’un prix d’appel engendrant un début de notoriété tout en apportant un chiffre d’affaires.

La deuxième finalité, qui n’est pas des moindres, est de s’assurer d’un retour direct et franc des utilisateurs sur l’ergonomie, le côté ludique et les retours négatifs indispensables à l’adaptation rapide d’un produit sur son marché.

Cette méthode pourrait s’apparenter à l’adage « Action – Réaction » qui demande, selon la taille de l’entreprise, des ressources d’informaticiens polyvalents pour être à la fois en amont sur la R&D et sur le support. Ici, le support à une importance capitale puisse qu’il est le garant de l’image réactive que vont pouvoir observer les utilisateurs de cette version Beta.

Cette méthode a l’avantage de faire un partage des coûts entre ceux liés à la R&D et ceux liés au support. Il est important de souligné que cette formule est très certainement la formule gagnante, si, et seulement si, le produit ne possède que peu de bugs, et que les équipes techniques ont une bonne répartition des charges entre le correctif et le développement. Car dans le cas contraire, cette proposition de valeur peut devenir un gouffre financier avec un réel impact négatif sur le moral des équipes techniques… Sans parler de l’image ternie que pourrait subir la société. Aujourd’hui, dans notre société « zapping », les utilisateurs sont de moins en moins patients. Même pour les plus conciliants

Lancement d’un logiciel en mode Release Candidate, dite Stable

La version Release Candidate, dite stable est, pour sa part, l’aboutissement d’une solution complète et finale. L’utilisateur n’aura pas à attendre les caractéristiques promises sur le papier, et surtout ne devrait pas tomber (sauf cas très rare) sur un bug lui bloquant l’utilisation du produit. Cette version est bien souvent développée en 2 temps : une R&D intense, suivie rapidement de la recherche de défaut à corriger avant la mise en vente. Ici, la méthode pourrait s’allier avec la devise « Perfection sinon rien !», qui axe principalement ses atouts sur un produit fini et achevé sans aucune mauvaise surprise du côté du client final.

Dans ce contexte, l’éditeur du produit doit avoir les ressources financières nécessaires pour maintenir une équipe de développeurs sans rentrée d’argent provenant de la vente du produit. Bien souvent, les start-ups ont une activité de conseil ou de régie. Cela maintient la trésorerie à flot, avec pour effet, une répartition aléatoire du temps des informaticiens sur la R&D du logiciel.

L’inconvénient de cette méthode est de sortir des produits un peu plus tard que les concurrents, qui se lanceraient avec une version Beta tout en entrainant un risque de ne pas satisfaire à 100% le besoin réel identifié au préalable. Le « Plus » indéniable de cette méthode est une minimisation du taux de clients insatisfaits générant ainsi une réduction, des coûts liés au support une fois l’offre officiellement sorti.

Comment choisir ?

La version Beta est parfaite pour une jeune équipe qui se dirige sur des produits grands publics évoluant très vite due aux nouvelles technologies de développement ou tout simplement aux changements des usages. Twitter est l’exemple même d’une solution qui à l’origine n’était pas destiné à faire du micromessage et qui a changé de cap pour devenir ce qu’il est aujourd’hui.

La version Release Candidate est plus adaptée pour des solutions destinées aux entreprises qui investissent généralement pour 3 ans en privilégiant des produits opérationnels et stables. Et minimiser ainsi le risque de discontinuité de leur business.

La mise en place d’une stratégie d’écoconception

Comme nous l’avons vu dans la partie 1 de cet article, il ne faut surtout pas tomber dans le dogmatisme de l’éco-innovation à tout prix. Chaque démarche est propre à l’entreprise, en fonction de son contexte, de ses moyens et de son marché : comme le précise très bien Samuel Mayer, « une entreprise dotée de peu de moyens, sans attentes clients, dans un secteur peu concurrentiel et peu réglementé, n’aura peut-être pas intérêt à prendre un risque business en éco-innovant par une démarche globale et stratégique de développement produit, elle pourra dans un premier temps verdir un peu plus son produit en se contentant d’une démarche plus classique d’analyse des impacts de son produit sur l’environnement».

C’est pourquoi, Samuel Mayer préconise du cas par cas, et des pré-diagnostics d’analyse marketing et stratégique pour voir quel est l’objectif de l’entreprise, sa stratégie par rapport à l’environnement, et les outils et méthodes les plus adaptés à son cas. Si l’entreprise veut plus aller vers de l’écodesign, ou de l’écomarketing, les fonctions de l’entreprise qui sont touchées ne sont pas les mêmes, et les outils diffèrent.

Après un premier article consacré à l’explication de la notion d’écoconception, parlons désormais d’outils et de méthodes.

Une méthode globale et complexe aux multiples visages et aux nombreux outils

La méthode est globale, complexe et normée et se caractérise par deux approches, une approche multicritères puisqu’elle mesure tous les impacts environnementaux dans les différents domaines, eau, air, déchets, consommation de ressources, bruit, etc. et multiétapes puisqu’elle s’intéresse à toutes les étapes du cycle de vie du produit : fabrication, transport, consommation.

La méthode la plus précise aujourd’hui pour faire cette analyse globale est l’ACV (Analyse du Cycle de Vie) : cette méthode recense les flux entrants et sortants et les impacts environnementaux générés par ces flux (augmentation de l’effet de serre, pollution de l’air, pollution de l’eau et eutrophisation, épuisement des ressources naturelles, diminution de la biodiversité, production de déchets.) Il s’agit donc d’un inventaire poussé qui mesure quantitativement les impacts environnementaux sur tout le cycle de vie, ce qui suppose de travailler avec tous les acteurs de la chaîne ! 

La série des normes ISO 14040 décrit la méthodologie et la déontologie que doivent suivre ces études ACV. De nombreux logiciels d’ACV existent mais ils sont encore très coûteux : une analyse de cycle de vie globale pouvant se monter facilement dans les 50 000 euros, pour une petite PME, cela représente de sacrés frais à engager…L’ACV est une démarche complexe, il est donc conseillé de faire appel à des spécialistes.

Mais attention, il n’est pas forcément nécessaire de tout quantifier parfaitement avec une ACV, lourde, complexe et onéreuse, surtout pour les PME, pour se prévaloir de l’engagement dans une démarche d’écoconception. Les principaux impacts peuvent tout à fait se mesurer par d’autres méthodes plus simplifiées. « il existe en effet une multitude de méthodes pour s’engager dans une démarche d’écoconception »comme le rappelle très bien Philippe Schiesser. « L’important c’est bien de faire une analyse holistique sur l’ensemble du cycle de vie, l’ACV est certes l’outil le plus précis et le plus sensible car il travaille sur tous les flux qu’il traduit en impacts mais il y en a plein d’autres, les outils d’analyse environnementale publics dont le bilan Produit de l’ADEME, les outils privés, sectoriels, il existe même un outil d’analyse pour les designers », renchérit Samuel Mayer.

N’utilisez donc pas l’argument de la complexité pour ne rien faire, une démarche d’écoconception peut-être progressive en travaillant sur les étapes pertinentes et les enjeux environnementaux importants : faire une analyse de cycle de vie simplifiée (ESQCV) en réduisant l’étude à une étape du cycle de vie, ou encore à un domaine environnemental en faisant une ACV monocritère, par exemple, sur la quantité de CO2 émis ou sur la quantité de déchets…Gare ceci dit dans les évaluations simplifiées aux transferts de pollution sur une autre étape en diminuant l’impact environnemental d’une autre étape du cycle de vie. 

Encore une fois, l’important est d’utiliser les bons outils en fonction des objectifs et des fonctions concernées dans l’entreprise.

Philippe Schiesser est de toute façon catégorique, l’ACV n’est pas le seul moteur des démarches d’écoconception, « Des choix technologiques peuvent tout à fait être à l’origine de démarches d’écoconception comme en témoigne la mise sur le marché des technologies LED à moindre impact environnemental ». Des ruptures technologiques pilotent le changement de la conception qui se tourne intuitivement vers des choix plus respectueux de l’environnement.

De plus rajoute Philippe Schiesser, « l’ACV n’est pas forcément pertinente dans les premières étapes de la conception et du développement produit,  pauvre en données quantitatives sur les poids et les matières notamment ».

Il précise néanmoins que« l’ACV reste intéressante pour des entreprises très motivées, poussées par une demande client particulière et surtout dotées des capacités d’ingénierie nécessaires », autant dire que ce n’est pas le lot de beaucoup de petites PME ! Travailler sur l’efficacité des processus et des procédés demande des bases de données poussées et un système de qualité très structuré pour suivre les indicateurs de performance environnementaux, ce qui n’est pas la panacée des petites entreprises. De plus, Il s’agit d’une démarche de fond qui associe R&D, innovation et impacte fortement les métiers de la conception, parfois réticents à de telles démarches complexes, lourdes, nécessitant des logiciels coûteux, des bases de données interfacées et dont en plus ils ne sont pas certains des résultats qu’ils recherchent, « l’amélioration fonctionnelle du produit ».

Néanmoins, le futur va dans ce sens puisque les nouveaux logiciels de conception des produits intègrent de plus en plus des modules d’ACV permettant un accès plus facile aux informations environnementales. Néanmoins, soyons réalistes, comme le dit Philippe, « le critère environnemental n’est qu’un critère supplémentaire, à la recherche d’une technologie et d’une performance équivalente du produit, il n’est pas sûr qu’il l’emporte ». Enfin, cette démarche permet quand même d’inciter les concepteurs à mettre du « green » et des prescriptions environnementales dans leurs cahiers des charges ! Tout ceci servant évidemment l’entreprise dans sa démarche responsable et dans son reporting RSE aux prises avec les attentes de plus en plus poussées de ses parties prenantes. Et comme le dit encore une fois très bien Philippe, « l’ACV est le juge de paix pour mesurer les impacts des produits et communiquer de façon la plus transparente qui soit sur les indicateurs de performance ».

Et les coûts ?

Comme le précise bien Samuel Mayer, « il y a un surcoût au départ notamment au niveau de la montée en compétences nécessaires et des investissements outils mais plus les projets se développent, plus les coûts diminuent ». Quand l’innovation repose avant tout sur les sous-traitants, le retour sur investissement peut déjà se faire sentir plus facilement. Quoique, ce n’est pas si simple, alors ne faisons pas de généralités.
Ce qui est sûr c’est que d’après une étude ADEME, une grande majorité de entreprises qui ont entamé une démarche d’écoconception ont continué par la suite : pas de « one shot » donc dans ces démarches. C’est encourageant !

Quant à l’étude qu’a menée le Pôle Ecoconception de la CCI de Saint-Etienne en 2008 sur les coûts, elle est très éclairante sur deux points, 1/3 des entreprises qui ont éco-conçu leur produit ont augmenté leur vente et leur marge brute. Et surtout, ce sont celles qui ont travaillé sur la phase d’utilisation du produit et non sur les matières premières entrantes ou la fin de vie du produit qui ont eu de tels résultats.

En parlant de résultats, si justement nous allions voir quelques exemples concrets ?

Des exemples parlants

L’entreprise Optilia, bureau d’études spécialisé dans l’agencement de locaux, a notamment éco-conçu une chambre d’hôtel 3 étoiles en travaillant sur l’écoconception et l’ecodesign. Elle utilise des matériaux respectueux de l’environnement choisis en fonction de leurs critères d’usages et des bénéfices d’usages. La chambre est créée à partir de matériaux nécessitant moins d’eau et de produits chimiques, les produits sont composés à 100 % de ressources naturelles et les résultats sont plus que prometteurs : cette chambre concurrence d’ailleurs toutes les chambres d’hôtels traditionnelles ! Au passage, l’éco conception n’est donc pas réservée aux produits, elle peut tout autant concerner les services.

Quant à CVP packaging, qui fabrique des emballages de beauté cosmétique, de l’alimentaire et de la chimie, ils ont développé une marque So green qui permet de repérer les emballages issus de la nature ou valorisés. Michel Lehembre, PDG, précise bien d’ailleurs « Tous nos emballages flacons et pots sont fabriqués en PEHD 100 % végétal et notre entreprise s’inscrit bien dans une démarche craddle to craddle, qui garantit qu’un produit doit pouvoir, une fois recyclé, être réutilisé ou valorisé dans un autre domaine d’application, assurant ainsi zéro pollution et 100 % de recyclage » et Jean-Michel ajoute, « cette démarche permet à l’entreprise de se différencier et de répondre à une réelle attente clients ».

Enfin comment ne pas parler de l’exemple de Pocheco, une entreprise du Nord Pas de Calais spécialiste de l’enveloppe de mise sous pli automatique, qui a développé l’enveloppe Oxymore, une enveloppe écoconçue, qui bénéficie d’ailleurs du label NF environnement : « Notre enveloppe est à la fois meilleure pour l’environnement et moins chère pour le client, autant dire que c’est bénéfique pour tous » précise Medhi Dutheil, responsable de la relation avec les grands groupes. Malgré que le marché du papier de l’enveloppe soit d’ailleurs sinistré, Pocheco arrive à tirer son épingle du jeu en tant qu’indépendant spécialiste du marché de l’enveloppe de gestion et peut porter à son actif de gros clients comme SFR et le Crédit Agricole. Et Medhi Dutheilde rajoute « que leur capacité à innover sans cesse pour apporter toujours plus de valeur ajoutée pour le client leur permet de mieux concevoir l’enveloppe en travaillant sur la composition et l’utilisation de l’enveloppe, avec trois axes clefs dans leur démarche, la baisse des impacts sur l’environnement, la diminution de la pénibilité des postes de travail et les gains de productivité ». « Certes l’investissement de départ a été important mais le retour sur investissement est rapide et nous démontrons aujourd’hui qu’il est moins coûteux de produire en respectant l’environnement » conclue Medhi Dutheil.

Ces trois PME ont d’ailleurs reçu un prix de la part d’Alliance, une association du Nord-Pas-De-Calais qui accompagne les entreprises dans leur démarche de RSE, lors du concours sur l’Ecoconception qu’elle a organisé en 2012.

Et comment le promouvoir auprès des PME ?

Enfin, il ne faut pas se leurrer, toutes les entreprises ne sont pas aussi en avance et pour aider les PME toujours plus démunies que les grands groupes pour engager de telles démarches, il faut trouver la motivation qui fait le lien avec le business : et pour aller dans ce sens et inciter les entreprises à s’engager, les CCI ont leurs rôles à jouer : en tant que relai incontournable d’appui au développement économique des PME, elles montent des opérations collectives pour accompagner les PME dans ces démarches, appuyées de surcroit par des consultants experts. Philippe Schiesser est l’expert retenu pour l’opération collective « Eco-concept » pilotée par la CCI de Paris Seine-Saint-Denis qui accompagne 24 PME dans des démarches d’écoconception. Et il ressort très bien d’après Philippe que « promouvoir et vendre cette démarche auprès des PME en tant que méthode d’efficacité des procédés et processus est insuffisant, les entreprises ont besoin de créer de la valeur en collaboration avec leurs parties prenantes pour toucher leur marché ». L’écodesign a en ce sens de belles heures devant lui qui l’attendent. Travailler main dans la main avec des clients et fournisseurs stratégiques permet par exemple de développer des filières innovantes, notamment sur les déchets en développant par exemple le surcyclage qui permet de conserver la matière pour en faire un produit source de plus grande valeur, typiquement, des bâches de camion transformées en sacs à main de luxe !

Un futur encourageant source de nouveaux business model

En tout cas ce qui est sûr, c’est que l’écoconception amène au développement de nouveaux business model innovants : l’écodesign est déjà bien partie, l’innovation avec les usagers va quant à elle très certainement aussi se développer dans les années à venir, pour répondre au besoin de plus en plus impérieux des clients de simplification et de facilitation d’utilisation des produits, tel est le futur, comme le prédit bien dans son livre Thierry Kazazian, « l’âge des choses légères ».

Et l’avenir dans l’éco-socio-conception ?

Les grands groupes ont quant à eux désormais intégré que la RSE pouvait être réellement stratégique et créer de nouveaux avantages concurrentiels : en quête de nouveau moyens de se différencier et poussés par un contexte réglementaire et sociétal de plus en plus exigeant, ils ne tarderont pas à intégrer les « aspects sociaux » dans le cahier des charges du développement des produits : la manière de fabriquer son produit a de beaux jours devant elle…

Alors à vos cerveaux, les ingénieurs, les designers, les marketeurs… soyez créatifs, il y a de quoi faire !

Les durées de règlement qui s’éternisent, non merci

Entre le décompte d’un intérêt de retard qui frôle le taux usuraire, la facturation de 40 euros pour le recouvrement des sommes impayées, ou encore l’émission d’un rapport du commissaire aux comptes à l’attention du ministère de l’Économie et des Finances informant des anomalies constatées, il existe un arsenal de mesures dissuasives pour aider au bon règlement des factures. De plus, il existe en France une loi qui indique que les règlements entre entreprises doivent s’effectuer au plus tard à 60 jours fin de mois date de facture.
Malheureusement, cela n’endigue pas la déferlante de non-paiement que les entreprises connaissent actuellement.

En effet, que constate-t-on sur le plan du financement à court terme des entreprises à l’heure de la crise ? Des donneurs d’ordres privés échelonnent leurs paiements au-delà de ce qui est permis. D’autres donneurs d’ordres publics qui malgré les promesses, exécutent les paiements déjà émis que tardivement. Et en finalité, les banques se refusent à financer le Besoin en Fonds de Roulement de l’entreprise.

Se faire de la trésorerie au sein de l’entreprise, comment ?

Quelques exemples tout simples : payer ses précomptes salariaux cash (obligatoire), en étalant les charges patronales sur six mois, pourrait être une solution. Échelonner le paiement des impôts sur la même durée, ou encore en ne réglant pas ses fournisseurs et différer les paiements.
Attention à ne pas produire un effet domino, tout cela mettrait à mal de très nombreuses TPE et PME.

Comment gérer ces situations pour le chef d’entreprise ?

Le gérant doit faire preuve de persuasion et de persévérance avec chacune des parties concernées (clients, fournisseurs, banques). Quelques recommandations viennent naturellement à être citées, à savoir :
Du côté de ses clients: 

  • Surveiller comme le lait sur le feu sa balance clients et s’alerter de tout retard.
  • Se déplacer pour faire le recouvrement de ses clients, la seule relance téléphonique ne suffit plus.
  • Accepter un échelonnement avec des demandes de garanties personnelles exécutables.
  • Ne pas hésiter à recourir à des procédures contentieuses (relance courriel, relance par lettre simple, relance par lettre recommandée, recours à un huissier de justice) afin d’obtenir au mieux un paiement.
  • Accorder éventuellement une remise pour paiement comptant – mieux vaut tenir que courir !
  • Instituer le prélèvement automatique.
  • Ne pas hésiter à se séparer d’un client « problématique » ou « dangereux ».

Du côté des fournisseurs:
– Négocier avec ses fournisseurs des délais de paiement.
– Obtenir des remises pour paiement en avance sur la date prévue au contrat.

Du côté des banques:
– Rencontrer régulièrement son banquier avec les prévisions d’exploitation et de trésorerie.
– Négocier une facilité de caisse.
– Envisager la mise en place de l’escompte, d’un « DAILLY », d’un affacturage.

En un mot comme en cents, il faut tout essayer ! Face à la crise de liquidité qui touche les TPE et les PME, il est nécessaire d’être proactif et de résister. Et pour cela ne pas hésiter à s’entourer de son expert-comptable et d’un huissier de justice pour qu’ils deviennent les véritables « CREDIT MANAGER » de votre entreprise !
La vague est forte, il faut vite apprendre à surfer pour vivre et survivre.

Réussir un concours pour développer son produit !

Portait de Sébastien Bolis qui lance sa société, Wavelens, en novembre 2012 en compagnie de deux autres membres du CEA LETI (Arnaud Pouydebasque et Fabrice Jacquet). 

L’idée a pour origine une problématique qu’il rencontre alors fréquemment dans son milieu professionnel. Cette problématique ? La difficulté d’intégrer des fonctions optiques avancées telles que l’autofocus, le zoom ou encore la stabilisation d’images dans nos Smartphones ou caméras miniatures. Pour arriver à développer sa technologie, il décide de participer au 14e concours national d’aide à la création d’entreprises de technologies innovantes lancé par Oséo (aujourd’hui BPI France) et le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche dont il devient l’un des lauréats.

Pour lui, celui-ci a l’avantage « de se situer très amont du projet de création » et de l’avoir aidé à passer « d’un projet à des produits ». Cette participation, il ne la regrette pas. Selon lui, elle lui a permis « de démarrer la société dans les meilleures conditions possibles ». Aujourd’hui, il recommande d’ailleurs à chaque entrepreneur qu’il croise d’y participer afin de bénéficier de l’aide financière. Mieux, la dotation lui permet aujourd’hui d’être dans une meilleure position pour sa levée de fonds. Sans elle, il n’aurait en effet pas pu développer sa technologie, avoir des clients… Alors tenté par une participation ?

Entrepreneurs, Bpifrance vous soutient en prêt et capital, contactez Bpifrance de votre région : bpifrance.fr

Quand les produits naturels empêchent le burn-out…

Résilient, audacieux, persévérant, courageux, travailleur, leader naturel, optimiste… Les qualités nécessaires pour mener à bien une entreprise sont nombreuses. Et cela, quelle que soit son envergure. Mais force est de constater qu’un élément essentiel à la création, au développement et la pérennisation d’une entreprise est souvent mis de côté : la santé de l’entrepreneur. 

Préserver son capital santé est pourtant facile : faire de l’exercice, avoir une bonne alimentation, du sommeil, une approche positive et des activités sociales loin de votre Smartphone, PC ou Mac. Une étude du New York Times réalisée de janvier 2012 à juin 2013 révèle qu’en réalité, de tous les conseils que l’on pourrait donner, un seul peut-être réellement suivi par les entrepreneurs, le créneau de bien-être personnel qu’ils s’accordent étant limité. Si cela est votre cas, autant privilégier la méthode la plus efficace. Voici quelques pistes 100% naturelles à efficacité prouvée pour préserver votre santé, et contribuer à la réduction du déficit de la sécurité sociale.

Votre santé physique

Vous êtes entrepreneur, vous avez donc l’âme d’un sportif de haut niveau : la sueur, la discipline, la résilience font partie de votre vie. Quelques longueurs dans une piscine, une demi-heure de jogging ou de la marche sont donc un jeu d’enfant pour vous. Il n’est jamais trop tard pour retrouver votre forme physique. Votre corps vous dira merci. 

Votre sommeil 

Impossible de dormir car votre entreprise requiert toute votre attention ? Comme les Japonais, prenez tout de même 5 à 10 minutes par jour pour vous assoupir le temps d’une micro-sieste, réduire votre stress et améliorer votre concentration. En France, les techniques de relaxation par le sommeil se multiplient. Un entrepreneur bien inspiré, Christophe Chanhsavang, vous propose de recharger vos batteries dans un bar à sieste situé rue Choiseul à Paris. Au menu, micro sieste dans un fauteuil apesanteur ou un lit massant shiatsu, pédicure, manucure, réflexologie plantaire. Soméo, né à Lyon, est également une offre dédiée aux problématiques liées à la somnolence qui permet d’effectuer des pauses régénératrices dans des conditions optimales. 

Votre alimentation 

Prendre le temps de cuisiner des aliments frais est la meilleure source d’énergie et de plaisir. Si vous n’y parvenez pas, l’alternative pour compenser les déficiences en nutriments essentiels se trouve dans des compléments alimentaires bien connus des adeptes de diététique naturelle. La spiruline ou le moringa pour l’énergie et renforcement du système immunitaire ; la poudre de pulpe de baobab ou guarana pour le tonus et la concentration ; le maca, un antistress mieux connu comme stimulant de la libido ; le ginkgo pour booster la mémoire ; les extraits de pépin de pamplemousse ou les produits de la ruche pour prévenir grippes, rhumes et autres maux handicapants en saison hivernale ; les élixirs floraux de Bach pour maitriser ses émotions… 

 Vos proches 

Certes, vous êtes actuellement plus proche de votre expert-comptable ou de votre banquier que de votre conjoint, vos enfants, vos amis, vos parents… Autant de personnes qui sont là pour vous écouter sans vous juger tant votre vie semblent déconnectées de la leur. Déconnecter et prendre du recul sur votre rythme de vie effréné, s’assurer de la cohérence de votre projet avec votre personnalité, c’est là tout l’avantage à se tourner vers ses proches. En particulier dans les moments les plus difficiles. Vos proches vous ont connu dans votre vie ante-entrepreneuriat et durant votre enfance. Ils sauront, dans les moments de doute, vous rappeler vos valeurs et ce qui vous rend heureux.

Votre instant privilège 

Tout ceci est bien sympathique, mais irréalisable compte tenu de votre agenda. Voici donc l’option ultime pour vous booster en un temps record : le massage. Les centres de bien-être et cabinets de kinésithérapie se trouvent à tout coin de rue. Vous n’aurez que l’embarras du choix entre massages rééquilibrant (Shiatsu, réflexologie plantaire, holistique, thaïlandais), massage antistress (ayurvédique, californien, coréen,) massage tonifiant et assouplissant des muscles (africain, oriental, balinais, suédois).

Le choc de simplification gagne le financement de l’innovation

« Simplification ». Depuis plusieurs mois, le mot est sur toutes les lèvres, particulièrement lorsqu’il s’agit des procédures auxquelles sont soumises les entreprises, qu’il s’agisse par exemple d’un accroissement de la dématérialisation des procédures (marchés publics, paiement de la TVA…) ou encore de l’allègement des obligations comptables pour les TPE et PME dès 2014. Même la constitution de la BPI est présentée comme participant de cette dynamique : simplifier et coordonner les actions d’OSEO, de la Caisse des Dépôts et Consignations et du FSI. 

La nouvelle programmation de l’Agence Nationale de la Recherche (ANR), dénommée plan d’actions 2014, n’échappe pas à cette tendance. Refondant totalement les modalités de financement et de dépôt de dossiers, ce plan d’actions a « pour principal objectif de réduire le nombre d’appels à projets et de rendre plus lisible l’offre de financement »… autrement dit : simplifier !

Les 4 composantes du plan d’actions de l’ANR 

Un document unique remplace les multiples appels à projets lancés par l’ANR. Ainsi, le plan d’actions est constitué de 4 composantes : 

Grands défis sociétaux : 9 grands défis, couvrant tous les champs de la R&D&I ont été identifiés.
Aux frontières de la recherche : Vise à soutenir des recherches qui ne sont pas en lien avec les grands défis sociétaux.
Construction de l’Espace Européen de la Recherche (EER) et attractivité internationale de la France),
Impact de la recherche pour l’industrie : cette composante regroupe des dispositifs déjà existants tels que LabCom (Laboratoires communs organismes de recherche publics) ou les chaires industrielles.

Cette nouvelle approche prévoit différents instruments de financement, notamment les projets en partenariat public-privé ou encore la mise en place de challenges thématiques (ex : robotique, matériaux…). 

Une simplification du processus de sélection

L’autre volet de la simplification de la réponse aux appels à projets de l’ANR réside dans une refonte de son processus de sélection. En effet, jusqu’en 2013, l’élaboration de dossiers techniques très détaillés était nécessaires, ce qui représentait une barrière à l’entrée pour un nombre non négligeable d’entreprises, au regard de l’incertitude concernant la sélection ou non des projets par le financeur. Désormais, la procédure de sélection se compose de deux étapes avec au préalable la rédaction d’une pré-proposition relativement synthétique qui vise à la présélection des projets. Seuls les projets sélectionnés devront faire, dans un second temps, l’objet d’une proposition détaillée, similaire à celle qui était jusqu’alors requise. 

Moindre éparpillement, accès plus facile, l’ANR a ainsi été impactée par le fameux « choc de simplification ». Il semble toutefois que l’idée soit plus largement répandue car la nouvelle programmation européenne en matière de financement de la R&D, Horizon 2020, vise également à la simplification, sans la nommer : création d’un dispositif unique de financement, homogénéisation des règles d’éligibilité et de financement, réduction des délais de déblocage des fonds…
Nous espérons que ces mesures seront suivies d’actes concrets et réconcilieront les PME avec ses instruments de financement

L’action en concurrence déloyale pour sanctionner la contrefaçon ?

La société Christian Liaigre conçoit et commercialise des meubles et accessoires mobiliers. En 1996, elle a confié à un fabricant de meubles les plans de six canapés et sièges pour réaliser des prototypes qui n’ont finalement jamais vu le jour.

Quelques années plus tard en 2003, la société Christian Liaigre constate que le fabricant de meubles, à qui elle s’était jadis adressée, commercialise lui-même les meubles dont elle lui avait donné les plans. Une action judiciaire est intentée sur le fondement de la concurrence déloyale

Un rejet de la cour d’appel..

Le 30 mai 2012, la Cour d’appel de Paris rejette les demandes de la société Christian Liaigre en retenant que : « sauf à méconnaître le principe de la liberté du commerce et de l’industrie ainsi que la règle de la libre concurrence en découlant, le simple fait de copier du mobilier n’est nullement fautif dès lors qu’il s’agit d’éléments usuels communs à toute une profession et pour lesquels il n’est pas justifié de droits de propriété intellectuelle et d’un effort créatif dans la mise en œuvre de données caractérisant l’originalité de l’ œuvre ». 

En d’autres termes, la copie ne pouvait être sanctionnée puisque, faute d’originalité dans leur forme, les meubles n’étaient pas protégés par le droit d’auteur. 

Et la Cour d’appel ajoute que le fabricant de meubles n’ayant pas apposé la marque de la société Christian Liaigre sur le mobilier, aucun risque de confusion n’était créé dans l’esprit de la clientèle. Point de droit d’auteur, point de marque, le fabricant de meuble avait-il agi dans les limites de la libre concurrence

La Cour de cassation à la rescousse

Ce n’est pas l’avis de la Cour de cassation. Dans son arrêt du 9 juillet 2013, la haute juridiction estime que « constitue un acte de concurrence déloyale la copie servile d’un produit commercialisé par une entreprise susceptible de créer un risque de confusion dans l’esprit de la clientèle ».

Si l’action en concurrence déloyale ne tend pas aux mêmes fins que l’action en contrefaçon, en l’espèce elle supplée avantageusement à celle-ci puisqu’avec la notion de copie servile, c’est tout de même la reproduction d’une forme qui est sanctionnée. En l’absence de droits de propriété intellectuelle (et donc de monopole sur un objet), cela offre aux plaideurs un moyen d’action efficace.

Les auto-stoppeurs de la reprise d’entreprise

Un grand nombre de repreneurs font le pari de sourcer des dossiers d’entreprises à céder par leurs propres moyens. Comme le font les auto-stoppeurs les jours de grands départs, ces repreneurs se postent en embuscade le long des grandes autoroutes de la reprise (sites internet, bourses d’opportunités papier ou électronique, associations de repreneurs,…)

Ces derniers prient tous les Saints (surtout Saint-Christophe, patron des voyageurs) qu’un cédant philanthrope veuille bien s’arrêter à leur hauteur pour les faire monter à bord. Cheveux au vent, pouce levé, cette façon très économique de voyager peut séduire.

Les inconvénients à prendre en compte par le repreneur

Avant d’opter pour cette solution, notre auto-stoppeur de la reprise devra bien prendre en compte tous les inconvénients que cette méthode présente :

– Il ne doit pas être pressé. Sauf coup de chance, l’attente en bord de route peut être longue…
– Il devra être choisi par l’automobiliste qui, les jours de grands départs sur les grands axes, a souvent le choix entre plusieurs passagers potentiels qui ne présentent pas tous les mêmes charmes…
– Pour que le « deal » se réalise, lui et le conducteur devront être d’accord sur une condition sine qua non : aller dans la même direction (l’analogie avec « la chose et son prix… » tient la route).
– Pendant le trajet, il devra bien s’entendre avec le conducteur susceptible de le débarquer à tout moment !
– Enfin, le véhicule du conducteur devra être suffisamment en bon état pour qu’il puisse espérer arriver à bon port !

Une difficulté supplémentaire par rapport à auto-stop

Comme nous le voyons, l’auto-stop présente certes quelques attraits mais aussi beaucoup d’aléas.
Qui plus est, notre comparaison auto-stoppeur/repreneur montre à ce stade ses limites. En effet, le repreneur rencontre une sérieuse contrainte que peu d’auto-stoppeurs connaissent : convaincre le conducteur, de lui vendre le véhicule à l’issue du trajet !

Fort heureusement, il existe pour le repreneur d’autres façons de voyager, bien moins aventureuses.

Pour boucler cette parabole, nous vous suggérons de méditer cet adage de Saint-Augustin, qui combattit les Manichéens, « Il ne suffit pas d’être sur le bon chemin, encore faut il ne pas y rester assis ».

R2I : la Révolution Industrielle Informatique (partie I)

La Révolution Industrielle Informatique ou R2I pointe le bout de son nez ! Analyser les très profondes mutations qu’elle va induire dans la vie des entreprises est essentiel pour comprendre les conséquences sur nos entreprises. 

L’aube d’une révolution 

Nous sommes aujourd’hui à l’aube d’une profonde révolution ; les méthodes et démarches industrielles vont progressivement s’imposer et la dimension « artisanale » de l’informatique d’aujourd’hui va rapidement laisser la place à des solutions beaucoup plus industrielles.
Toutes les facettes d’un Système d’Information vont être touchées par cette R2I : infrastructures, applications et ressources humaines. Cette rupture aura de nombreux impacts.

Une bonne nouvelle pour les « clients » entreprise

Automobile, transport aérien, énergie électrique…. Chaque fois qu’un secteur d’activité est passé à la dimension industrielle, les clients en ont tiré de très nombreux avantages en termes de coûts, de fiabilité et de choix.
La première voiture industrielle, la Ford T était moins élégante, plus rustique qu’une Bugatti, oui… mais elle a permis à des millions de personnes d’acquérir une automobile.
L’informatique des années 2010 – 2020, en s’industrialisant pour la première fois, ressemblera peut-être, pendant quelques années, un peu plus à une Ford T qu’à une Bugatti, mais c’est le faible prix à payer pour avoir, enfin, une informatique d’entreprise qui fonctionne, fiable, modulaire et économique.

Une mauvaise nouvelle pour la majorité des fournisseurs

Une bonne nouvelle pour la demande signifie souvent une mauvaise nouvelle pour l’offre ! C’est l’envers de la médaille de l’industrialisation : si les entreprises peuvent obtenir des solutions informatiques plus fiables et moins chères, cela veut probablement dire que les fournisseurs vont… vendre moins.
Fournisseurs de PC, de serveurs, de réseaux, de logiciels intégrés, sociétés de services… il n’y a pas une seule famille de fournisseurs informatiques qui ne doive pas se poser la question de son avenir dans un monde de plus en plus industriel. 

Le musée de l’informatique de Mountain View en Californie est passionnant à visiter mais c’est aussi un… cimetière d’anciennes gloires de l’industrie informatique qui n’ont pas su s’adapter. Burroughs, Control Data, Commodore, Digital Equipment, Compaq, Data General, Tandy, Wang,.. la liste est longue de ces « cadavres » informatiques.
Quels seront, en 2020, les nouveaux fournisseurs informatiques qui auront rejoint ce cimetière ? Nous en connaissons déjà deux nouveaux membres, qui étaient encore il y a 5 ans des leaders incontestés de la téléphonie !

Intégré, intégrateur, intégration… vous oubliez ces « maux »

Dans toutes les industries, on utilise des composants standards et interchangeables. L’époque où tous les éléments d’une voiture étaient spécifiques, fabriqués sur mesure, est désormais révolue.

Demain, ce sera aussi le cas dans un monde informatique industriel. Si le client n’est pas satisfait d’un composant logiciel ou matériel, il pourra le remplacer par un autre, venant d’un fournisseur différent.
Le métier d’intégrateur sera progressivement remplacé par celui d’agrégateur, capable de proposer toute une palette de composants interchangeables. 

En résumé, cette Révolution Industrielle Informatique, c’est :

● Une excellente nouvelle pour les entreprises, et en priorité pour les PME, quand les dirigeants sauront tirer partie de cette révolution.
● Une bonne nouvelle pour les fournisseurs de solutions qui auront été capables d’anticiper cette révolution.
● Une très mauvaise nouvelle pour les fournisseurs de solutions qui ne sauront pas s’adapter ou feront l’autruche devant cette révolution.

Le « comment » de cette industrialisation, pour les infrastructures et les usages sera présenté dans les prochains billets de cette série.