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L’entrepreneure qui rend la lecture accessible aux dyslexiques,

L’année dernière, Marion Berthaut a cofondé l’entreprise Mobidys. à 42 ans, la jeune femme entend faire du livre numérique un point d’appui pour aider les jeunes enfants dyslexiques à mieux s’intégrer socialement et scolairement.

Après l’obtention d’une maîtrise en sciences de gestion à Nantes, Marion Berthaut fait ses armes dans le conseil, avant de passer 11 ans en tant que manager opérationnel dans une importante PME du bassin Nantais. « Au fil des années, j’ai accumulé des cordes à mon arc, mais je ne savais pas très bien pourquoi je faisais tout cela » analyse-t-elle. « En 2014, lors du salon des entrepreneurs à Nantes, j’ai été marquée par le discours d’un intervenant qui disait : « Vous développez vos compétences, vous cumulez les expériences, mais pourquoi ? Pour qu’un jour, vous puissiez avoir les moyens de vos ambitions. Et bien, ce jour est venu. Cela a été le déclic. » Marion prend conscience que l’envie d’être utile prend une importance considérable dans sa vie. Et l’entrepreneuriat semblait un bon moyen d’y parvenir.

En parallèle, elle échange avec Nathalie Chappey, orthophoniste. Cette dernière lui confie qu’elle reçoit en séance des enfants dyslexiques qui ont des difficultés d’apprentissage autour du langage. Pour les aider, Nathalie passe un temps considérable à adapter, découper, colorier manuellement des textes utilisés pendant ses séances. « Je lui ai proposé d’utiliser le numérique et nous avons convenu de travailler ensemble autour d’un livre entièrement paramétrable, véritable aide à la lecture pour les enfants dyslexiques » raconte Marion.

Pendant l’été 2014, conscientes qu’un tel ouvrage demande de nombreuses fonctionnalités qu’elles ne peuvent pas développer seules, elles décident de se lancer dans une étude de faisabilité. Elles vérifient que le marché existe et Marion chiffre les besoins financiers de l’entreprise à 50 000 euros. « Nous avons présenté le dossier à Bpifrance qui nous a proposé de candidater à la bourse French Tech » dévoile la jeune femme. « Notre projet a été sélectionné en décembre 2014. »

Mi-2015, les deux femmes constatent que le marché est prêt à utiliser une telle technologie. Elles lancent un prototype de livre numérique 100 % accessible aux dyslexiques en se basant sur l’histoire d’Ali Baba et entament une campagne de crowdfunding, tout en créant la société « Mobidys » en parallèle. La campagne est un succès et le livre sort le 21 mars.

Récemment, les entrepreneures et leur troisième associé ont reçu 25 000 € grâce à l’appel à projets de La Fabrique Aviva. Une somme non négligeable qui devrait leur permettre de trouver des solutions pour que le livre soit lisible sur Android. « Il y a un vrai chantier à mener de ce point de vue » décrypte Marion. « Nous avons pour objectif de constituer un catalogue de 30 ouvrages, dont certains en anglais, en partenariat avec des maisons d’édition, dans les 3 ans à venir. »

Le dirigeant qui met le numérique au service des déficients visuels

Alex Bernier, 31 ans, est le directeur de BrailleNet, une association de personnes morales qui développe depuis sa création en 1998 des solutions numériques pour favoriser l’insertion sociale des personnes en situation de handicap visuel.  

A la fin de ses études d’ingénieur, Alex Bernier ne se voit pas entrer dans les grandes entreprises auxquelles il pourrait légitimement prétendre au vu de sa formation. En 2008, il entre dans l’association BrailleNet en tant que chef de projet. « Je devais améliorer la bibliothèque numérique de l’association » explique-t-il. « Progressivement, j’ai pris des responsabilités dans l’association et je suis devenu le directeur de la structure en janvier 2016. »

Même s’il a évolué dans un parcours classique, Alex analyse aujourd’hui son métier de dirigeant d’association comme une profession similaire à l’entrepreneuriat. « Comme nous sommes une petite structure, je dois être totalement polyvalent. Je fais de la technique, de la recherche de fonds, du commercial, de l’avant-vente, etc. C’est agréable de toucher à tout. »

Créée en 1998, BrailleNet est une association de personnes morales, regroupant entreprises, laboratoires de recherches et associations. Son fondateur de l’époque, Dominique Burger, ingénieur de recherche à l’INSERM, voit dans l’arrivée d’Internet une opportunité formidable pour favoriser l’accès à l’information pour les personnes malvoyantes.

Au fil des années, la structure a développé deux activités. « En 2004, nous avons créé le référentiel « AccessiWeb », qui définit des recommandations pour rendre les sites web accessibles, et qui nous amène aujourd’hui à proposer des formations et une labellisation » dévoile Alex. « En 2012, nous avons repensé un projet de création d’une Bibliothèque Numérique Francophone Accessible (BNFA) entamé en 2000. Concrètement, nous diffusons sur bnfa.fr des livres numériques dans des formats accessibles aux aveugles et malvoyants : audio, braille numérique, gros caractères. » La bibliothèque compte un catalogue de près de 30 000 livres.

Les projets de l’association sont financés soit en interne, par les prestations relatives à l’accessibilité du web, soit en externe, notamment grâce à des opérations de mécénat. En mars dernier, ils ont par exemple remporté 50 000 € dans le cadre de l’appel à projets La Fabrique Aviva.

« Cette somme devrait nous servir à acheter de nouvelles infrastructures informatiques, à la fois pour notre bibliothèque, mais également pour supporter le développement et la mise sur le marché d’une application mobile de lecture accessible aux aveugles et malvoyants sur smartphones et tablettes » détaille Alex.

Ce financement devrait également permettre aux lecteurs de livres numériques accessibles de paramétrer les voix des livres qu’ils téléchargent ou encore d’accéder à des ouvrages scientifiques ou techniques, dans un contexte scolaire ou universitaire par exemple.

 La Fabrique Aviva.

Les astuces pour garder la forme !

Personne ne vous contredira, la vie d’un dirigeant d’entreprise n’est pas toujours facile. Entre les horaires à rallonge, le stress quotidien, les clients et les collègues à gérer, les conflits à résoudre, les troupes à motiver… il est facile d’oublier que se maintenir en forme est essentiel si l’on veut durer. Mais les contraintes de la vie de tous les jours font que l’on n’a pas nécessairement le temps de faire du sport comme on le souhaiterait. Nous allons donc ici essayer de vous donner quelques conseils pour rester en forme.

De l’importance du sommeil !

Première chose, sans un sommeil de qualité, impossible de rester en forme. Pour bien dormir (à défaut de pouvoir dormir longtemps), évitez à tout prix les excès le soir. Prenez un repas léger et fuyez l’alcool, le thé et le café.

L’hydratation, on n’y pense pas toujours

Il est très facile d’oublier de s’hydrater. C’est pourtant indispensable pour que votre organisme fonctionne correctement. Il a besoin pour cela d’un litre et demi d’eau par jour, sans quoi, vous sentirez vite arriver la fatigue et vous aurez l’impression de fonctionner au ralenti, surtout durant les périodes les plus chaudes. L’idéal est donc d’avoir avec soi en permanence une bouteille d’eau, qui vous servira d’étalon pour la journée. Prenez une bouteille d’un litre et demi par exemple, remplissez-la le matin et garder comme objectif de l’avoir bue entièrement à la fin de la journée.

Pratiquez une activité physique !

L’idéal est bien entendu de pouvoir pratiquer un sport de manière régulière. Il est prouvé que l’endurance cardiovasculaire augmente la longévité. Si vous en avez la possibilité, faites une ou deux pauses sportives par semaine. Course à pied, vélo, natation… inscrivez-vous dans une salle de sport proche de votre travail ou de votre domicile, pratiquez à plusieurs si c’est possible. Il est toujours plus simple de pratiquer en groupe, les uns motivant les autres.

Si vous n’avez pas la possibilité de pratiquer un sport régulièrement, 10 minutes d’activité physique par jour peuvent suffire à faire la différence (30 minutes de sport par jour ont des effets encore plus marqués) ! Dans ce cas, nul besoin d’un équipement sophistiqué ou d’une tenue particulière. L’activité n’a pas non plus besoin d’être particulièrement soutenue pour être efficace. Plutôt que d’allonger la pause déjeuner, sortez et marchez. Gardez un rythme suffisant durant 10 à 30 minutes. Une activité quotidienne est bénéfique pour le physique puisqu’elle permet de maintenir la masse musculaire et d’éviter l’embonpoint, mais permet également de se détendre et de stimuler l’esprit. De retour au bureau, vous n’en serez que plus efficace. Prendre de bonnes habitudes, comme préférer les escaliers aux ascenseurs ou encore marcher quelques stations au lieu de prendre le bus ou le métro sur un parcours complet ne peut qu’être bénéfique. C’est l’occasion également de prendre votre dose de luminosité et de vous aérer. Tout rayon de soleil est bon à prendre !

Vous pouvez d’ailleurs faire ce test qui vous permettra de connaître votre activité : http://www.vamos.ch/fr/vitawalker/

Détendez-vous et faites-vous plaisir

Bien que votre emploi du temps soit chargé, ne négligez pas votre plaisir. Réservez-vous des moments de détente, c’est très important. Vous avez besoin de coupures régulières. Un restaurant entre amis, une séance de cinéma ou tout simplement une soirée avec un bon livre, rien de tel pour recharger ses batteries et repartir du bon pied.

Interview de Thomas Samuel, fondateur de Sunna Design

Entretien exclusif avec Thomas Samuel, fondateur de Sunna Design

Comment est née l’idée de votre entreprise ?

Sunna Design est spécialisée dans la conception et la fabrication de systèmes d’éclairage public solaire à LED. Après mes études d’ingénieur, j’ai passé plusieurs années dans des pays émergents, où j’ai pu me faire une idée précise des besoins de ces territoires. Près de deux milliards de personnes vivent avec peu ou pas d’électricité et seules les technologies du solaire représentent une véritable opportunité de voir la donne changer. J’ai d’abord créé mon entreprise en Inde pour imaginer et commercialiser des lampadaires destinés à l’électrification rurale. J’ai rapatrié l’entreprise en France en 2011 et j’ai débuté la commercialisation de différentes gammes de produits, pensés pour des usages différents, dans l’Hexagone en 2012. Aujourd’hui l’entreprise compte 30 collaborateurs et est en pleine croissance. Nous avons réalisé un chiffre d’affaires de 2,8 millions d’euros en 2015.

Quelles ont été les étapes marquantes en matière de financement ?

Nous avons réalisé deux levées de fonds. En 2013, nous avons levé 1,3 million d’euros auprès des fonds d’investissement Demeter 3 Amorçage, Aquitaine Création investissement et Techno’start afin de poursuivre nos développements technologiques, puis, un an plus tard, nous avons collecté 5,3 millions d’euros auprès de différents investisseurs privés pour accélérer sur le côté industriel et commercial.

En quoi Bpifrance est-il un soutien ?

En 2012 et 2013, nous avons bénéficié de deux subventions pour développer la R&D : 47 000 € dans un premier temps, puis 30 000 € ensuite. En 2013, Bpifrance nous a accordé un prêt participatif d’amorçage de 95 000 €. Un second PPA nous a été attribué en 2014 (350 k€) et Bpifrance soutient également financièrement un de nos projets phares en ce moment, « Monolit », qui a pour ambition de développer une solution dédiée à l’éclairage urbain robuste au vandalisme et aux conditions climatiques extrêmes. Par ailleurs, depuis le début de l’année dernière, nous sommes incubés au « Hub ». Bpifrance constitue donc clairement un allié indispensable qui nous a accompagnés depuis le début de l’aventure.

Entrepreneurs, Bpifrance vous soutient en prêt et capital, contactez Bpifrance de votre région : bpifrance.fr

Interview de Alexandre Ernandez, cofondateur d’Anasounds

Entretien exclusif avec Alexandre Ernandez, cofondateur d’Anasounds

Comment est née l’idée de votre entreprise ?

Pendant ma troisième année d’études en ingénierie électronique, j’avais besoin d’une pédale d’effet pour « customiser » le son de ma guitare. J’ai regardé sur internet et avec mes connaissances, j’ai pu fabriquer ma propre pédale d’effet. Les personnes autour de moi ont trouvé le produit intéressant, j’en ai donc fabriqué de plus en plus dans ma résidence étudiante. Magali Goullet m’a rejoint en tant qu’associée pour réaliser le design des produits et la demande a littéralement explosé ! Au départ, en 2013, j’étais seulement auto-entrepreneur et nous vendions les pédales au travers d’une simple page Facebook. Nous avons mis toutes nos économies dans l’aventure.

Quelles ont été les étapes de développement ?

Nous avons d’abord créé un site e-commerce et aujourd’hui nous avons 20 points de vente en France et autant à l’étranger qui distribuent nos produits. Nous avons vendu 700 pédales en 2015 et nous visons les 200 000 euros de chiffre d’affaires en 2016. Aussi, nous sommes trois au sein de l’équipe. Au vu de notre succès, nous avons créé officiellement la société Anasounds en janvier 2016 pour amorcer un développement plus important.

En quoi Bpifrance est-elle un soutien dans votre aventure ?

Aujourd’hui, nous voulons aller au-delà des simples pédales d’effet. Nous voulons créer le « Drive Lab », un prototype de pédale totalement customisable pour que les musiciens créent leur propre son et soient plus à l’aise sur scène. Bpifrance nous accompagne sur ce projet en nous octroyant la subvention « French Tech » dont le montant s’élève à 30 000 euros. Nous allons utiliser cet apport pour recruter, réaliser l’étude de marché, faire de la R&D et travailler la communication et le marketing du projet.

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L’entrepreneur infirmier qui innove dans l’aide à domicile

Infirmier de formation et ancien rugbyman de haut niveau, Loïc Angemont a lancé Ozéné, une société d’aide à domicile permettant à des personnes atteintes de pathologies lourdes de recevoir des soins chez elles.

Diplômé de l’Institut de Formation en Soins Infirmiers (IFSI) de Longjumeau en 2008, Loïc Angemont exerce dans les services de réanimation et d’urgence des grands hôpitaux parisiens jusqu’à fin 2012. « Après cinq ans d’expérience solide dans mon domaine, l’envie d’entreprendre m’est venue. J’ai remarqué que beaucoup de patients atteints de pathologies lourdes aspiraient à recevoir leurs soins de chez eux au lieu de devoir tout le temps se déplacer à l’hôpital. Il fallait faire quelque chose » raconte l’entrepreneur du haut de ses 28 printemps. Selon lui, peu d’agences d’aide à domicile ont les compétences pour prendre en charge ce type de personnes. C’est pour répondre à ce besoin qu’il fonde la SARL Ozéné en 2013.

« J’ai financé le lancement de mon entreprise grâce à mes économies issues des heures supplémentaires effectuées lorsque je travaillais à l’hôpital » explique cet ancien rugbyman de haut niveau, qui assure avoir appris l’esprit de « leadership » lorsqu’il était capitaine d’équipe. En 2013, Loïc Angemont commence l’aventure tout seul. Il jongle entre la partie gestion de la société et les prestations d’aide à domicile sur le terrain. « Cela m’a demandé beaucoup de courage et d’énergie, mais c’était le prix à payer pour constituer une base de trésorerie » se souvient-il.

Rapidement, l’infirmier passe à la deuxième étape et embauche ses premiers collaborateurs au bout du 2ème semestre 2013. « J’attache une importance capitale aux qualités humaines et professionnelles des aides-soignants et je suis très sélectif. La principale difficulté que j’ai rencontrée a été de trouver les personnes en adéquation parfaite avec les valeurs d’Ozéné. »

Aujourd’hui, son entreprise compte 20 salariés dont 18 aides-soignants. Ozéné est rentable et propose ses services dans tout le nord de l’Essonne (91). Son business model repose sur les recettes issues des prestations délivrées. Loïc Angemont confie : « De plus en plus de médecins et d’infirmiers des hôpitaux locaux nous recommandent. Nous sommes en quelque sorte devenus un pont entre les établissements de santé et le domicile des patients souffrant de handicaps ou de pathologies lourdes mais qui ne nécessitent pas une hospitalisation permanente. »

En mai 2016, une deuxième agence va ouvrir à Gif-sur-Yvette et dans les cinq ans à venir, Loic Angemont espère en inaugurer d’autres à travers toute l’Île-de-France. Mais il prévient : « Peu importe le nombre de structures et de collaborateurs, je m’efforcerai de conserver un management de proximité. Je mets un point d’orgue à valoriser au maximum mes équipes car il s’agit d’un métier difficile. » Et le fondateur d’Ozéné de conclure en partageant sa clé pour réussir dans l’entrepreneuriat : « Il faut savoir cultiver le doute, ne rien considérer comme acquis. Cela permet de ne pas tomber dans l’autosatisfaction et de progresser dans son projet. »

Interview de Marie-Hélène Dick, Présidente de Panpharma et Virbac

Rencontre avec Marie-Hélène Dick, présidente des entreprises Panpharma et Virbac, qui ont été fondées par son père. Après le décès de ce dernier, la jeune femme a restructuré le groupe familial et en a fait un des fleurons de l’industrie pharmaceutique française. 

Quel a été votre parcours avant l’entrepreneuriat ?

J’ai un parcours scientifique. Formée à l’école vétérinaire de Nantes, je suis passionnée par la recherche. J’ai notamment rejoint l’équipe de l’Institut Pasteur et participé à la recherche d’un vaccin contre le paludisme. Mais je me suis aperçu au fil du temps que la recherche n’était pas vraiment pour moi. Le virus de l’entreprise est le plus fort. Mon père, entrepreneur charismatique, était un modèle, il m’a donné envie de devenir mon propre patron. Je me suis donc lancé en 1990 dans une formation complémentaire en suivant un MBA à HEC. à la sortie, en 1991, j’ai travaillé dans un laboratoire pharmaceutique où j’ai fait de la vente et du marketing.

En 1992, un accident vient marquer votre vie…

Oui. Le 1er mai de cette année-là, mon père est décédé d’une attaque cardiaque. J’avais 27 ans. Il possédait deux entreprises. La première, Virbac, un groupe spécialisé en santé animale, avait été fondée en 1969. Elle faisait à l’époque 130 millions d’euros de chiffre d’affaires et comptait 1 000 collaborateurs. Elle est aujourd’hui co-sponsor avec Saint-Michel, d’un bateau skippé par mon frère Jean-Pierre. La seconde entreprise, c’est Panpharma, fabricant de produits pharmaceutiques injectables, qui avait été fondée en 1983. En compagnie de mes frères et sœurs, et avec l’aide de mon mari, nous avons décidé de reprendre le flambeau.

Comment s’est déroulée la reprise des activités familiales ?

D’un point de vue patrimonial, mon père avait bien préparé les choses. Nous avons donc pu garder les entreprises. En revanche, d’un point de vue gestion, il n’y avait pas de numéro 2 clairement identifié au sein des deux entités. Il a donc fallu restructurer les entreprises alors que nous étions tous très jeunes : mes frères avaient 23 et 25 ans, et moi 27. La tâche n’a pas été simple, d’autant que nous avons eu beaucoup d’offres de rachat à l’époque. On nous a dit que nous n’y arriverions pas, que mon père était trop charismatique et qu’il avait marqué son entreprise à vie. Les banquiers nous ont même conseillé de vendre ! Mais comme nous sommes tous des batailleurs persévérants dans la famille, ces réactions nous ont donné le goût de poursuivre cette aventure qui avait été écrite avant nous. Comme j’étais formée, j’ai pris les rênes et mon mari, chef d’entreprise lui aussi, nous a énormément aidés dans ce voyage semé d’embûches.

Comment avez-vous réorganisé les entreprises ?

Je me suis beaucoup appuyé sur les équipes en place pour aller dans le bons sens. Chez Virbac, nous avons changé le mode de gouvernance et désigné un président du directoire. Quant à Panpharma, je me suis attelée au recrutement de nouveaux collaborateurs pour m’aider. Constamment dans mon parcours, j’ai cherché à m’entourer de personnes qui ont du talent et qui savent jouer en équipe. Je refuse de recruter des égos surdimensionnés. Je préfère des personnalités passionnées et engagées dans ce qu’elles font. J’ai également restructuré l’activité de Panpharma au sens large en interrompant certaines activités non rentables et des projets de recherche trop coûteux.

En 1996, le destin vous frappe une nouvelle fois…

Cette année-là, un incendie a complètement détruit la seule usine de production de Panpharma. 100 % de notre chiffre d’affaires provenait de là ! Nous savions que les délais pour la reconstruire allaient être colossaux, donc nous nous sommes sérieusement demandé si nous voulions repartir de l’avant. Personnellement, j’avais envie d’essayer. En quelque sorte, une nouvelle aventure s’offrait à moi. J’avais l’opportunité de repartir de zéro et de remonter un projet de A à Z. Malheureusement, nous avons dû licencier une bonne partie du personnel. Pendant les 18 mois qu’ont duré les travaux, j’ai trouvé les financements et quand la nouvelle unité de production de médicaments stériles a été terminée, nous avons redémarré l’activité avec une équipe réduite d’à peine 15 personnes.

Quelles ont été les principales étapes de développement des entreprises jusqu’à aujourd’hui ?

D’abord en ce qui concerne Panpharma, nous avons racheté entre 2000 et 2002 deux entreprises pour compléter notre offre de médicaments injectables à usage hospitalier. L’une se situe en Allemagne, l’autre en Bretagne, à Beignon. Alors que jusqu’à présent, nous avions une stratégie très exportatrice, avec une faible présence en France, nous avons décidé en 2007/2008 de changer de cap. Nous avons opté pour vendre plus dans l’Hexagone et en Europe, plutôt que vers d’autres pays qui valorisaient moins la qualité de nos produits. Enfin, nous développons continuellement nos ventes à l’hôpital. Nous nous sommes donnés pour objectif de sortir au moins trois nouveaux produits par an. Au global, nous avons su développer un laboratoire pharmaceutique d’une taille significative avec un chiffre d’affaires au-delà des 100 M€. Quant à Virbac, le développement est continuel année après année depuis les débuts. Tous les ans, nous essayons de compléter notre développement par l’acquisition de sociétés ciblées. Aujourd’hui, nous sommes implantés dans 80 autres pays avec 30 filiales. L’entreprise a réalisé 852 millions de chiffre d’affaires en 2015 et compte 4 500 collaborateurs.

Quel regard portez-vous sur votre secteur aujourd’hui ?

Il s’agit d’un secteur de mastodontes ! Les leaders mondiaux de la pharmacie ont des moyens considérables. Mais cela constitue également une opportunité pour des entreprises familiales comme les nôtres, car nous avons la possibilité de nous affirmer comme un spécialiste dans un domaine en particulier. Un second aspect de ce secteur : il est par nature international. Quand vous vous lancez, il faut viser le monde immédiatement. Aujourd’hui, moins de 10 % du chiffre d’affaires de Virbac est réalisé en France. Panpharma est présent dans 100 pays, la France ne représentant que 40 % du chiffre global. Enfin, il s’agit d’un secteur en croissance ! C’est globalement plus simple de se développer sur un marché porteur.

Comment parvenez-vous à innover encore aujourd’hui ?

Panpharma possède une gamme de 40 produits, dont 20 antibiotiques. Nous sommes devenus leaders en la matière car nous sommes les seuls à fabriquer encore un certain nombre d’antibiotiques. Le marché a été abandonné par de nombreux laboratoires ! Au total, 32 antibiotiques ont été arrêtés en France sur les 10 dernières années et seulement 2 nouveaux ont été produits. Il s’agit là d’un véritable problème de santé publique. Notre objectif consiste à remettre sur le marché des antibiotiques oubliés chez Virbac, 7 % du chiffre d’affaires est investi en R&D chaque année. Nous possédons des centres de recherche sur les 5 continents pour nous adapter aux besoins locaux spécifiques.

Comment fait-on pour s’imposer à la tête d’une entreprise alors que l’on est une héritière ?

Ce n’est pas parce qu’on est héritier qu’on est légitime. Les preuves que vous l’êtes se voient dans la durée. Il faut montrer ce que vous savez faire, vos compétences et surtout, votre attachement à l’entreprise. Chez Virbac, certains membres des équipes étaient en place depuis 30 ans. Ils se sentaient donc légitimement les héritiers de l’entreprise. C’est pour cela qu’il est important de montrer que nous aussi nous y étions attachés et que l’on voulait construire un projet sur le long terme avec eux. D’une manière générale, ce n’est pas facile de diriger des collaborateurs qui vous ont connue quand vous étiez enfant. Parfois, vous ne pouvez réellement prendre le pouvoir qu’en mettant en place une ou deux personnes que vous recrutez vous-même. Le dirigeant que nous avons mis en place il y a 16 ans, Éric Marée, est par exemple toujours aux manettes de Virbac. Les entreprises familiales ont besoin d’une certaine stabilité. On ne change pas de collaborateurs tous les quatre matins !

Que représente l’entrepreneuriat pour vous ?

L’entrepreneuriat, c’est la construction de projets, la prise d’initiatives, le développement de boîtes. J’ai cet état d’esprit en moi depuis ma naissance je crois. Et je la transmets autour de moi ! Chez Panpharma, nous avons 5 valeurs différentes et l’entrepreneuriat en fait clairement partie ! Toute l’entreprise doit être tournée vers cet objectif. C’est vital pour une société familiale qui se veut agile face aux concurrents qui sont des géants. Pour y parvenir, nous testons aussi cette valeur chez nos collaborateurs.

Est-ce facile de gérer une entreprise en famille ?

Pour gérer une entreprise familiale, il faut des règles de gouvernance assez strictes. Par exemple, nous avons créé un conseil de famille indépendant, qui ne fait pas partie de l’entreprise. Au sein de la société, nous avons séparé les prérogatives et les expertises au travers d’organes de gestion, d’un directoire, d’un conseil de surveillance. L’idée générale, c’est de ne pas mélanger les genres. Il faut aussi clairement désigner un leader parmi nous.

Comment parvenez-vous à concilier vie professionnelle et vie personnelle ?

Il faut une bonne santé et beaucoup d’organisation ! J’ai quatre enfants qui sont grands aujourd’hui, ce qui me laisse plus de liberté pour réaliser mes projets. Quand ils étaient plus petits, il y a eu des moments plus compliqués pour concilier les deux, mais j’étais bien entourée sur le plan professionnel et personnel, ce qui m’a permis de déléguer ce qui pouvait l’être et d’assurer la continuité de l’activité sans problèmes. De toutes les façons, quand vous êtes passionné par ce que vous faites, vous vous en sortez, quelles que soient les difficultés !

Comment vous voyez-vous dans quelques années ?

Ce qui compte en priorité, c’est le développement des entreprises et dans ce cadre, leur performance économique est la clé, car c’est le gage de notre indépendance. En faisant des bénéfices, nous pouvons réinvestir dans la recherche, les acquisitions et les investissements de nos usines. J’aimerais que les deux entreprises continuent de devenir de plus en plus internationales, plus agiles, qu’elles soient capables de s’adapter aux nouvelles tendances. D’un point de vue personnel, je trouve essentiel de cultiver le projet familial. J’ai envie de donner le goût de l’entrepreneuriat à la nouvelle génération de petits-enfants, pour qu’ils prennent le relais. Mais attention, je ne veux pas les contraindre. L’essentiel, c’est que chacun trouve sa place. Nous avons un modèle, la famille Mulliez, qui a fondé le groupe Auchan. Tout en restant discrets, nous voulons favoriser tous les projets entrepreneuriaux de la famille. Nous espérons qu’il y aura d’autres Virbac et Panpharma à l’avenir.

Vos enfants pensent-ils déjà à entreprendre ?

Oui, clairement. Ma fille aînée a 23 ans, elle termine sa formation en Angleterre et pense déjà à créer quelque chose. Ma deuxième est médecin et préside une association. Mes enfants possèdent ce goût pour la création de projets, pour l’entreprise. Ils entreprendront sûrement dans leur domaine. Mais ce n’est pas une fin en soi. Ce qui nous importe, c’est qu’ils soient heureux dans leur quotidien. J’ai vu trop de personnes rentrer dans des entreprises familiales par contrainte. Cela ne fonctionnait pas bien, ni sur la plan personnel, ni sur le plan économique !

4 Conseils Marie-Hélène Dick

  • Faites ce dont vous avez envie ! Cela doit être votre moteur principal !
  • Sachez vous entourer, c’est primordial. Tout seul, vous n’y arriverez pas. S’entourer implique en revanche de savoir motiver les gens autour de vous pour qu’ils restent à vos côtés. Et cela implique également de partager le pouvoir !
  • Soyez persévérant ! Il y a tellement d’embûches dans une aventure entrepreneuriale… Si vous arrêtez au premier problème, vous n’y arriverez jamais ! Prenez les difficultés avec philosophie et parfois avec détachement. Il faut parfois savoir lâcher du lest pour les affronter avec plus de force.
  • N’oubliez pas que vous avez la limite de vos rêves. Soyez ambitieux et donnez-vous les moyens d’y parvenir.

« Quand vous êtes passionné par ce que vous faites, vous vous en sortez, qu’elles que soient les difficultés ! »

Interview de Carlos da Silva, Cofondateur de MisterFly

Rencontre avec Carlos da Silva, dirigeant et cofondateur de l’entreprise MisterFly, qui a été récompensé cette année aux « Victoires des Autodidactes ». Une satisfaction pour ce serial-entrepreneur de l’univers du voyage qui nous a ouvert les portes de sa réussite. Entretien. 

Comment êtes-vous entré dans le monde professionnel ?

à 17 ans, je me trouvais seul et sans ressources en France, alors que ma famille ne vivait pas dans le pays. De façon très pragmatique, j’avais besoin d’argent donc j’ai décidé de trouver un travail. J’ai fait du porte-à-porte dans les commerces de proximité : boucher, boulanger et agence de voyage. J’ai poussé la porte de l’agence Go Voyages en 1982. C’est l’expérience professionnelle la plus significative dans mon parcours. Mon discours était clair : je ne sais rien faire mais je suis sûr que je ne vais pas vous décevoir, prenez moi à l’essai pendant 15 jours, sans me rémunérer. Lucien Klat, le patron de l’époque, a aimé ce culot et il m’a donné ma chance. J’ai tout fait pour montrer ma motivation, je restais tard le soir par exemple. Le travail a fini par payer, car j’ai obtenu un poste en CDI et j’ai pu rapidement monter les échelons chez Go Voyages. L’aventure a duré 7 ans.

Qu’avez-vous fait ensuite ?

J’ai quitté Go Voyages en 1989. Lucien Klat, qui avait lui aussi quitté la maison, m’a proposé de le rejoindre pour la création d’une start-up, que nous avons nommée Look Voyages. L’entreprise est aujourd’hui devenue un grand tour operator français. Grâce à cette expérience, j’ai vraiment appris ce qu’était la création et la gestion d’une société. La société avait atteint le milliard de franc de chiffre d’affaires en 1995. J’ai quitté le navire deux ans plus tard.

Pourquoi ?

J’ai quitté Look Voyages 8 mois après l’entrée du groupe Canadien Transat au capital de l’entreprise, car à partir de ce moment là quelque chose avait été cassé. Je n’étais plus du tout en phase avec les nouveaux choix stratégiques de la nouvelle direction et dans cette organisation j’avais clairement beaucoup perdu de mon autonomie et de mon pouvoir de décision. Je me suis quand même accroché pendant quelques mois en espérant que la situation évolue dans le bons sens et aussi pour apprendre car c’était clairement une expérience nouvelle dans mon parcours professionnel. Mais plus les semaines passaient plus je perdais ma motivation et j’ai alors sérieusement commencé à rêver de voler de mes propres ailes.

Quel projet plus en accord avec vos valeurs avez-vous trouvé ?

En 1997, je me suis lancé dans une première aventure business avec Nicolas Brumelot et Karim Massoud. à ce moment-là, Air France possédait Go Voyages mais avait fermé cette entité. La marque était clairement dans un tiroir. Nous avons voulu la racheter. Air France nous l’a cédée à un prix abordable et nous avons pu lancer le « nouveau » Go Voyages. Le challenge était très excitant car la marque était connue et représentait beaucoup pour moi. Cela a duré une quinzaine d’années. Le démarrage a été fantastique et le succès a tant été au rendez-vous que dès 1999, le groupe Accor nous a sollicités pour entrer dans le capital de la société. Ils possédaient un département dédié au tourisme mais personne n’était vraiment expert dans le billet d’avion, ce qui était notre spécialité. Nous avons donc accepté de céder 38,5 % du capital au groupe en 1999. à la suite de notre mauvaise expérience avec Transat, nous avions peur qu’ils fassent de l’ingérence, mais le président avait promis de nous laisser carte blanche ! Au fur et à mesure des années, Accor est monté progressivement au capital. En 2004, ils possédaient 100 % des parts. Mais le président Jean-Marc Espalioux a insisté pour nous garder en tant que salariés. Nicolas et moi gérions le projet sans être actionnaires. Puis, Jean-Marc Espalioux a été remplacé, le groupe a changé de politique et Accor s’est progressivement désengagé de ce qui n’était pas son cœur de métier.

Pour autant, vous n’avez pas quitté Go Voyages…

Non ! Avec Nicolas, nous avons réinvesti pour rester à la tête de l’entreprise. Nous en sommes redevenus actionnaires et avons continué à développer l’entreprise qui a très vite obtenu une part très importante du marché de la vente de billets d’avion en ligne en France, avec plus d’1 milliard d’euros de chiffre d’affaires ! Mais si nous voulions continuer à croître, il fallait passer à l’étape supérieure. En 2011, nous avons eu l’opportunité de créer le numéro 1 mondial de la vente de billets d’avion en rachetant Opodo, qui faisait alors 1,5 milliard de chiffre d’affaires. Nous avons fusionné avec eDreams, un concurrent qui faisait à peu près la même taille que nous. L’entité ainsi constituée s’est intitulée Odigeo.

A titre personnel, c’était le moment de prendre un nouveau départ…

Oui. Pour ma part, je travaillais depuis plus de trente ans énormément, je n’avais pas vu grandir mes enfants. J’ai donc quitté l’entreprise et j’ai emmené ma famille faire un tour du monde pendant 1 an. J’ai vraiment découvert mes enfants, qui avaient 3 et 5 ans à l’époque. Entre nous s’est créée une énorme complicité. Cette aventure me marquera à vie.

Pourquoi avoir choisi le secteur du voyage pour se lancer ?

Le secteur est venu par hasard ! Si, à 17 ans, avant d’entrer dans l’agence de voyage, le boucher avait accepté ma candidature, je n’aurais peut-être jamais essayé le métier d’agent de voyage. Je n’ai pas choisi ce métier. En revanche, quand, trois mois après être entré chez Go Voyages, on m’a proposé de partir à New-York pour un week-end gratuitement, j’ai vu à quel point c’était incroyable de voyager. à mon retour j’ai su que c’était ce métier que je voulais faire, à la fois parce que c’est fantastique de vendre du rêve et de pouvoir en profiter soi-même. Aujourd’hui, j’adore toujours autant les voyages !

La création d’entreprise vous a-t-elle titillé à nouveau à votre retour de voyage avec votre famille ?

Oui, clairement, à mon retour, l’envie d’entreprendre s’est fait ressentir. Et le contexte était favorable à la création ! J’ai recontacté Nicolas Brumelot pour qu’on se relance ensemble dans une aventure entrepreneuriale. Nous trouvions tous deux décevantes les méthodes et la qualité de service donnée au client dans notre secteur. Avec de nouvelles idées, une énergie immense et les valeurs qui sont les nôtres, entre-autres, la satisfaction de nos clients et le plaisir de travailler avec collaborateurs et fournisseurs, nous avons lancé MisterFly en avril 2015, avec pour objectif de devenir le spécialiste de la distribution de billets d’avion en France tant auprès des compagnies aériennes qu’auprès des agences de voyages et du grand public. Au total, 48 % du capital de l’entreprise est réparti à l’ensemble de nos collaborateurs. Nous voulions vraiment en faire une aventure commune et pas seulement une aventure financière pour Nicolas et moi. Si notre travail paie, il faut que tout le monde en profite ! Et je n’ai pas d’inquiétude, quand je vois que le démarrage est plutôt positif : nous avons fait en trois mois un chiffre d’affaires de 10 millions d’euros…

Cet amour de l’entrepreneuriat constitue-t-il votre ADN ?

Sûrement ! Honnêtement, à 17 ans, ma seule préoccupation consistait à obtenir de l’argent pour me payer à manger et un toit. Assez rapidement, j’ai eu envie de ne pas me voir imposé mes choix par d’autres. Lucien Klat, qui a été mon patron pendant longtemps, m’a toujours étonné par sa capacité à diriger. Je l’enviais, il faisait ce qu’il voulait mais il était tellement gentil avec tous ses collaborateurs. Je trouvais cela fantastique : être libre et décider des actions qui vont dans le sens du bien-être des collaborateurs. Je voulais pouvoir répliquer ce modèle !

Que représente l’entrepreneuriat pour vous aujourd’hui ?

C’est la notion de liberté qui prédomine, bien sûr. Mais le revers de la médaille, ce sont les responsabilités qui vont de pair. En tant que dirigeant, vous êtes responsable de tout ce qu’il se passe dans votre entreprise. Si l’entreprise va mal, c’est un problème pour tous les collaborateurs et vous devez pourtant assumer les salaires, la gestion quotidienne, le management dans la difficulté. Pour ma part, cela constitue une motivation supplémentaire afin de faire en sorte que tout se passe le mieux possible chez MisterFly.

Vos proches vous ont-ils soutenu dans vos choix d’entrepreneur ?

Complètement. Mes proches connaissaient tous Lucien. Ils étaient rassurés que cette aventure chez Look Voyages soit réalisée de concert avec lui car il est reconnu comme un excellent professionnel et très bon patron. En revanche, plus de questions se sont posées avec Go Voyages. Pour racheter l’entreprise à Air France, j’ai dû m’endetter.

Quels sont les clés de votre réussite aujourd’hui ?

Ma détermination et mon optimisme sont sans conteste les deux atouts qui m’ont mené au succès ! Je me pose des questions avant de me lancer, mais une fois que j’ai fait un choix, j’y vais à fond et j’y crois à 100 %. Je suis intimement convaincu que le fait d’être positif ouvre certaines portes qui seraient restées entrouvertes, voire fermées, si vous n’avez pas ce caractère. J’ai également toujours su bien m’entourer. J’ai toujours fait le choix de travailler avec d’excellents professionnels, quitte à sacrifier des parts dans mes entreprises ou à avoir une masse salariale plus élevée. Je crois qu’une de mes qualités, c’est de percevoir assez bien les qualités et défauts des personnes. Cela permet de positionner chacun dans une zone de confort et d’efficacité maximale en attribuant des tâches là où est la performance et non l’inverse. Cela vient du fait que je suis un joueur de poker depuis longtemps. Dans cette discipline, vous devez apprendre à lire les autres joueurs. Cela m’a servi du côté professionnel. Aujourd’hui, je peux rapidement dire avec qui je veux travailler.

Quel regard portez-vous sur l’importance d’une association dans une aventure entrepreneuriale ?

Entreprendre à plusieurs, c’est très stimulant ! On réfléchit mieux à plusieurs. Quand l’un d’entre nous a un coup de mou, l’autre l’aide à se relever vite. Il faut simplement faire attention à ne pas entrer en conflit entre associés. C’est facile à dire mais pas simple à faire ! Avec Nicolas, nous avons vite réalisé qu’on était fait pour s’entendre. Depuis 1984, nous sommes associés et nous ne nous sommes jamais engueulés au sens propre du terme ! Souvent, nous n’avons pas été d’accord, mais à chaque fois, le débat s’est avéré constructif et des solutions ont émergé.

3 Conseils de Carlos da Silva

  • Bien s’entourer, que ce soit de collaborateurs ou d’associés. C’est vital dans le succès du projet.
  • Ne pas hésiter à partager avec d’autres entrepreneurs, à les questionner pour valider vos avancées. Allez chercher des contradictions auprès de vos proches ou de conseillers pour vous aider à mieux ficeler le projet !
  • Avant de se lancer, il faut croire à 100 % dans son projet. C’est extrêmement difficile de créer, il ne faut pas se leurrer. Pour 100 tentatives, il n’y en a qu’une qui va au bout ! Il faut se lancer au bon moment et avoir la bonne exécution. Il faut donc une foi absolue en son projet pour percer.

« Ma détermination et mon optimisme sont sans conteste les deux atouts qui m’ont mené au succès ! Je me pose des questions avant de me lancer, mais une fois que j’ai fait un choix, j’y vais à fond et j’y crois à 100 %. »

5 éditeurs de jeu qui ont connu la gloire sur le secteur

5 éditeurs de jeu qui ont connu la gloire sur le secteur

King Digital Entertainment

Il s’agit d’une entreprise britannique de jeu vidéo fondée en 2013. Cette société est principalement connue pour son jeu « Candy Crush Saga ». En mars 2013, le jeu est considéré comme le plus populaire sur Facebook avec une moyenne de 9,7 millions d’utilisateurs quotidiens et 100 millions de joueurs dans le monde. En 2015, le jeu comprend 1 810 niveaux répartis en 121 épisodes.

Supercell

Studio Finlandais fondé en 2010, il est spécialisé en développement de jeux pour plateformes mobiles. Il est principalement connu pour être l’auteur du jeu Clash of Clans. Le but de ce dernier est de construire et développer un village fortifié et d’attaquer les autres joueurs. Fort d’une communauté de 200 millions d’utilisateurs, il se place dans le top des jeux les plus rentables sur ces plateformes, avec 1,8 milliard de dollars de profits.

Rovio Enternainment

Il s’agit d’une entreprise finlandaise fondée en 2003. Elle a créé en 2009 la série Angry Birds pour smartphones et PC. Angry Birds est un jeu de type casse-tête où il faut catapulter des oiseaux sur des structures abritant des cochons. En 2012, le jeu cumule 12 milliards de téléchargements. Surfant sur le succès, la marque se décline en de nombreux produits dérivés, une série de dessins animés, des parcs à thèmes et même un film prévu pour 2016.

Zynga

Cette société a longtemps été le leader des jeux sociaux notamment avec ces jeux tels que Cityville et Farmville. Le but de ses jeux et de créer et de faire prospérer une communauté et l’on peut se faire aider pour cela par d’autres joueurs. Zynga est rentrée en bourse le 16 décembre 2011 pour 1 milliard de dollars. La société connaît d’importantes difficultés financières et a dû licencier en 2014 15 % de ses effectifs à la suite d’une perte nette de 45,1 millions de dollars sur un an.

Playfish

Cette société est l’exemple parfait de l’entreprise qui n’a pas su se maintenir dans le marché des jeux sociaux. Alors que son jeu Who has the Biggest Brain est l’un des premiers jeux sur Facebook à attirer plusieurs millions de joueurs, en 2013 la société voit ses studios fermés un par un et ses jeux sont suspendus de manière définitive à la suite d’une baisse drastique du chiffre d’affaires.

4 organismes utiles en cas de difficultés

De nombreux organismes peuvent vous offrir un soutien, des conseils et une assistance financière, en cas de difficultés

La fédération des centres de gestions agréés (CGA)

Créée en 1978, la Fédération des centres de gestion agréés (FCGA) est une association qui a pour objectif d’assister les petites entreprises du territoire. Pour y parvenir, les CGA possèdent des outils d’analyse fiables. Aujourd’hui, la fédération regroupe 100 centres de gestion agréés (CGA) qui représentent 300 000 petites entreprises.

www.fcga.fr 

Les Centres d’Information sur la Prévention des difficultés des entreprises (CIP)

Ces associations sont composées de professionnels bénévoles qui ont pour objectif de faire prendre conscience aux dirigeants qu’anticiper les difficultés est la meilleure solution pour les éviter. Vous trouverez des CIP sur l’ensemble du territoire. N’hésitez pas à les contacter.

www.cip-national.fr

Le Comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI)

Cet organisme gouvernemental a pour objectif d’aider les dirigeants à élaborer des solutions face aux difficultés rencontrées.Il s’adresse aux entreprises de plus de 400 salariés. Si votre boîte compte moins d’effectif, tournez-vous vers les Comités départementaux d’examen des problèmes de financement des entreprises (Codefi)

goo.gl/0nk3rY

Les conseils régionaux d’experts-comptables

Ces derniers constituent des alliés indispensables à la bonne marche de votre entreprise, surtout si vous avez des difficultés. Les experts-comptables pourront vous aider à évaluer votre entreprise et ses difficultés de trésorerie, et ils pourront vous aider à vous réorganiser pour faire face aux problèmes.

goo.gl/chevGI