Accueil Blog Page 1099

Etre accompagné dans sa création d’entreprise, quels interlocuteurs ?

Se faire accompagner dans sa démarche de création d’entreprise augmente sensiblement ses chances de succès. Néanmoins, tous les organismes ne proposent pas le même type d’accompagnement. Etre accompagné dans sa création d’entreprise, quels interlocuteurs ?

Etre accompagné dans sa création d’entreprise par des interlocuteurs augmente sensiblement ses chances de succès. Passage en revu des organismes d’aides à la création d’entreprise selon 3 principaux critères :

La sensibilisation à l’entrepreneuriat, vous apporte de l’information généraliste sur la démarche de création d’entreprise par le biais d’informations collectives ou, plus rarement, de rendez-vous individuels.

L’assistance au montage du dossier, correspond à des rendez-vous individuels réguliers avec un conseiller création d’entreprise afin d’apporter conseils, accompagnement et orientation dans la constitution de votre entreprise.

Le suivi post-création, correspond à un accompagnement régulier avec un conseiller création d’entreprise après la constitution de votre entreprise. Cet accompagnement est destiné à vous aider dans le développement de votre entreprise et s’effectue par téléphone ou par des rendez-vous individuels réguliers.

Le tableau suivant vous indique également si la structure concernée comprend également une offre vous permettant de tester votre projet ou d’héberger votre entreprise.

  • sur les chambres des métiers et de l’artisanat
  • sur les boutiques de gestion
  • sur le pôle emploi
  • sur les associations. Par exemple Egee : www.egee.asso.fr

La banque et les dispositifs de garanties

Si vous souhaitez financer des biens durables tels que vos véhicules ou votre matériel informatique, rendez-vous chez votre banquier. Zoom sur la banque et les dispositifs de garanties.

Chaque banque a des critères d’attribution des prêts bien précis

Cependant, toutes demandes en général au créateur de posséder déjà au moins 30 % des besoins durables de l’entreprise (taux qui dépend du niveau de risque de l’entreprise). De toute façon, l’absence de fonds propres ferme les portes à l’obtention d’un prêt pour le créateur. Si celui-ci n’a pas de capitaux de départ, il a la possibilité de solliciter un prêt d’honneur (voir article du dossier), qui lui permettra de constituer un dossier recevable par le banquier en charge d’analyser le plan d’affaires de l’entreprise. Il faut également savoir que le banquier limite bien souvent la hauteur de son engagement à la somme des fonds propres du créateur.

Les prêts bancaires

Leur durée Ils sont octroyés pour une durée de 2 à 7 ans dans le cadre d’une création d’entreprise. Ce prêt peut néanmoins durer jusqu’à 12 ou 15 ans s’il s’agit d’une acquisition immobilière. Les prêts ont une durée maximale qui correspond à la durée fiscale d’amortissement des biens achetés.

La mise en concurrence des agences

Le bon plan pour avoir des taux intéressants Les critères d’acceptation d’un projet par la banque sont assez divers selon les établissements. Pour cela, adressez-vous à diverses banques pour présenter votre dossier. D’autres paramètres sont également assez variables : délais de remboursement, taux d’intérêt, demande de caution… Mettre en concurrence les établissements offre la possibilité de négocier ces paramètres afin de bénéficier des meilleures conditions de prêt. Cela permet aussi de ne pas se retrouver sans banque si la demande de prêt a été rejetée.

Que faire si votre demande de prêt est refusée ?

Une banque ne peut refuser un prêt sans apporter de motif et d’argumentation à cela. Le créateur a ainsi le droit de demander au banquier un certificat de refus de son prêt. Le médiateur du crédit peut être convoqué s’il y a litige au sujet de la motivation du refus de prêt.

Attention : Les banquiers analysent particulièrement les chiffres : niveau de chiffre d’affaires prévu, bénéfices évalués. Il observe également l’état du marché visé et juge la fiabilité des porteurs de projet.

Les dispositifs de cautionnement pour les créateurs d’entreprises

Les Fonds de garantie dédiés à la création sont nationaux, régionaux ou locaux. En voici quelques une :

  • Bpifrance
  • le fonds de garantie à l’initiative des femmes FGIF,
  • les fonds de garantie de France Active, dédié aux créateurs dont la situation personnelle est compliquée : allocataires du RMI, chômeurs en fin de droits,…
  • les Sociétés de caution mutuelle (SCM) généralistes telles que SOCAMA, SIAGI

Les aides et subventions

Les aides ou subventions destinées aux créateurs sont pour la plupart octroyées par l’Etat ou par les collectivités territoriales. Il existe également des associations ou fondations dont le soutien à leurs adhérents passe par l’octroi d’une bourse dédiée à leur projet. Ces aides ne sont pas uniquement destinées à financer la création de l’entreprise, même si l’aide OSEO ou certaines primes régionales sont, elles, dédiées au lancement du projet. La subvention sera généralement perçue pour financer des besoins précis (recrutements, investissements…).

Ne comptez pas sur ces subventions pour supporter les premiers besoins financiers de l’entreprise naissante. Celles-ci ne vous seront octroyées que plusieurs mois après le démarrage de l’activité.

Le dispositif NACRE

La nature de l’aide

Le dispositif NACRE se matérialise soit par des conseils, soit par une aide financière. Avec le NACRE, l’entrepreneur est accompagné au cours du montage et du développement de son projet. Les chômeurs bénéficiaires de l’allocation de retour à l’emploi et les jeunes de 18 à 25 ans bénéficient en priorité de ce dispositif.

NACRE donne l’accès à un accompagnement dans l’organisme labellisé par l’état du choix du porteur de projet. Cet accompagnement démarre avant la création/ reprise, se poursuit lors de la recherche de financements et prend fin 3 ans après la création de l’entreprise. Un prêt à taux zéro Nacre (qui remplace l’avance remboursable Eden) d’une valeur de 1 000 à 10 000 euros peut être donné dans le but d’aider la création/ reprise. Ce prêt est sans intérêt et d’une durée maximale de 5 ans est attribué après étude du projet par les experts du parcours d’accompagnement NACRE. Il est obligatoirement couplé avec un prêt bancaire dont la durée et le montant seront supérieurs à ceux du prêt à taux zéro. Il est remboursable dans un délai maximum de 5 ans à mensualités constantes et il n’y a pas de différé d’amortissement.

Sa prise en charge

Il est totalement pris en charge par l’état et s’adapte aux besoins des demandeurs d’emploi, salariés licenciés, jeunes et personnes en difficulté ou bénéficiaires de minima sociaux. Les chéquiers conseils n’existant plus, le financement se fait dès l’entrée en NACRE avec l’accompagnateur qui fait signer aux créateurs un formulaire qui permet à l’organisme de se faire financer par le gouvernement. Il n’y a pas d’avance de trésorerie de la part du créateur.

Les conditions liées à sa personne

Pour bénéficier de NACRE, il faut être en phase de pré-création. Les créateurs d’une entreprise de moins de 2 ans peuvent tout de même exceptionnellement entrer dans le parcours directement en phase d’appui au démarrage et au développement. Le bénéficiaire du dispositif NACRE doit obligatoirement avoir le contrôle effectif de l’entreprise, c’est-à-dire :

  • soit posséder plus de 50 % du capital (seul ou en famille (*) avec au moins 35 % à titre personnel),
  • soit exercer la fonction de dirigeant de l’entreprise et avoir au minimum 1/3 du capital (seul ou en famille (*) avec au moins 25 % à titre personnel), sous réserve qu’un autre associé ne possède pas directement ou indirectement plus de la moitié du capital.

(*) Famille : sont prises en compte les parts du conjoint, des ascendants et des descendants du bénéficiaire de l’aide.

Plusieurs personnes peuvent recevoir séparément l’aide pour un seul et même projet. Il y a des conditions pour cela :

  • qu’elles possèdent collectivement plus de 50 % du capital,
  • qu’un ou plusieurs d’entre exerce la fonction de dirigeant,
  • que chaque bénéficiaire possède au moins 1/10e de la fraction du capital détenu par la personne qui possède la plus forte.

PCE

Bénéficiaires

Le PCE s’adresse à toutes les entreprises, en phase de création (numéro siren attribué) quel que soit leur secteur d’activité, et n’ayant pas encore bénéficié d’un prêt bancaire égal ou supérieur à deux ans.

Nature de l’aide

Le PCE est un prêt :

  • de 2000 à 7000 euros
  • sans cautions personnelle, ni garantie,
  • sa durée est de 5 ans.
  • son taux est identique à celui du prêt bancaire dans la limite d’un taux plancher publié mensuellement.
  • son remboursement ne commence qu’à partir du 6e mois. Il s’effectue par 54 échéances mensuelles constantes.

Il finance la trésorerie de départ, les investissements immatériels (frais commerciaux, publicité) et les aléas de démarrage. Sont éligibles tous les projets de création d’entreprise.

Conditions

Il accompagne obligatoirement un concours bancaire à plus de 2 ans (financement de matériel, véhicule…) d’un montant au moins égal à 2 fois le montant du PCE. Il est obtenu soit directement auprès de votre banque, soit avec l’appui d’un réseau qui vous aide à monter votre dossier.

Contrat de développement innovation d’oseo

Bénéficiaires

Les PME de plus de 3 ans, constituées en société et qui engagent des programmes ayant un caractère innovateur tel que :

  • le lancement industriel et commercial d’un produit,
  • le développement d’une technologie innovante,
  • la modernisation de l’outil de production,
  • la conquête de nouveaux marchés,
  • le développement de nouveaux modes de commercialisation de produits, de services.

Nature de l’aide

Le Contrat de Développement et d’Innovation est un apport d’argent ayant pour but de permettre le financement des investissements immatériels et des besoins en fonds de roulement du programme d’innovation de l’entreprise.

Les dépenses de l’entreprise qui peuvent être ainsi financées sont : les frais de recrutement et de formation, la prospection, la négociation des premières commandes, les investissements en marketing et communication, les mises aux normes, le matériel (tel que progiciels), les équipements à faible valeur de revente, des éventuelles augmentations du besoin en fonds de roulement générées par le projet.

Conditions

Il s’agit d’un prêt sans garantie ni caution personnelle de 40 000 à 400 000 euros, dans la limite des fonds propres et quasi fonds propres de l’entreprise, d’une durée de 6 ans avec un allègement du remboursement la première année. Ce prêt est accompagné d’un concours bancaire qui peut bénéficier de la garantie d’OSEO ou être partagé avec OSEO

Interview de Hervé Novelli, Secrétaire d’état chargé du commerce, de l’artisanat, des PME, du tourisme et des services

« C’est au quotidien que je m’assure que les porteurs de projet aient accès au financement. ». Interview de Hervé Novelli

Pensez-vous qu’il est aujourd’hui difficile de financer son entreprise en France ?

Les difficultés de financement des entreprises connaissent naturellement des fluctuations. Mais la crise financière a fait naître des craintes légitimes sur l’accès au crédit des PME. C’est pourquoi, dès le 2 octobre, nous avons mis en place un plan de soutien aux PME. Ceci, avec un montant de 22 milliards d’euros. Aux 17 milliards d’euros alloués à l’ensemble des banques s’ajoutent 5 milliards mobilisés au travers de l’établissement public OSEO.

De surcroît, M. René Ricol a été désigné « médiateur du crédit » par le Président de la République. Il peut être saisi par toute PME et suivra, département par département, la façon dont les prêts sont accordés par les banques. L’accès des PME au crédit est véritablement une préoccupation centrale pour le gouvernement et tout est mis en œoeuvre pour limiter l’impact de la crise sur les entrepreneurs. Le tout récent plan de relance annoncé par le Président de la République comporte des mesures additionnelles. Ceci afin d’améliorer la trésorerie des entreprises. Enfin, les apports en fonds propres doivent rester un levier majeur de financement des entreprises. Ils ont un caractère contra-cyclique très important.

Les difficultés liées à la recherche des premiers financements ne représentent-elles pas un frein pour les jeunes qui rêvent d’entreprendre ?

C’est parfois le cas et c’est pourquoi nous avons mis en place des dispositifs destinés à surmonter ces difficultés et à rendre solvables les projets pour leur permettre d’accéder au crédit bancaire. Parmi ces dispositifs, on peut notamment évoquer les prêts d’honneur et les prêts solidaires des associations de micro-crédit, les prêts à la création d’entreprise ou encore la garantie de crédits bancaires.

Pourquoi encourager l’entrepreneuriat ?

L’une des grandes priorités du gouvernement est la promotion de l’esprit d’entreprendre et la volonté de faciliter l’émergence de projets de qualité débouchant sur des créations d’entreprises pérennes.

En outre, les entreprises, notamment les petites et les moyennes, par leur ancrage territorial, par leur contribution essentielle à la cohésion sociale grâce aux emplois de proximité qu’elles créent ou maintiennent dans nos villes ou nos zones rurales. Ceci aussi par les services qu’elles rendent à la population et leur rôle fondamental dans l’aménagement du territoire. Enfin, elles participent activement au développement économique et social du pays.

Le kit de l’auto entrepreneur est-il justement l’une des mesures destinées à encourager l’entrepreneuriat ?

Le nouveau régime de l’auto-entrepreneur répond à un besoin réel : les personnes qui veulent commencer une activité économique, éventuellement en complément d’une autre, souhaitent bénéficier d’un régime simple, d’un coût raisonnable et qui leur permettent d’anticiper facilement les charges sociales et fiscales qu’ils devront supporter. Le régime de l’auto-entrepreneur répond à cette demande. Le créateur est dispensé des frais d’immatriculation aux registres légaux, il ne paye pas de charges s’il n’a pas d’activité. En effet, son impôt sur le revenu et ses cotisations sociales sont strictement proportionnels à son chiffre d’affaires. Je suis absolument persuadé qu’avec l’auto-entrepreneur, nous avons mis en place une véritable arme anticrise, qui libérera toutes les énergies de notre pays.

Quelles sont les mesures concernant le financement que le gouvernement pourrait prendre pour encourager la création d’entreprise ?

Nous allons dans les jours à venir donner plus de moyen à l’Association pour le Droit à l’Initiative économique. Le micro-crédit est un instrument particulièrement bien adapté pour encourager la création d’activité. Il me semble indispensable que les auto-entrepreneurs qui se déclareront à partir du 1er janvier 2009 aient accès à ce type de financement. Je souhaite aussi que des réseaux bancaires s’engagent à financer les auto-entrepreneurs, comme nombre d’entre eux se sont engagés en soutien à la création d’entreprise.

La crise affecte-t-elle la recherche de financement pour la création d’entreprise ?

La crise renforce la prudence des banques, mais il existe des solutions appropriées pour lever leurs réticences. Je pense notamment aux mécanismes de garantie, qui permettent le partage des risques, et les prestations d’accompagnement, rendues par les chambres consulaires et des réseaux associatifs qui sécurisent les projets. La crise est évidemment au coeœur des préoccupations du gouvernement. C’est au quotidien que je m’assure que les porteurs de projet puissent avoir accès au financement.

Quel est son impact sur les créations d’entreprise ?

Il est pour le moment limité. En effet, si le nombre cumulé de créations des mois d’août, septembre et octobre 2008 est en baisse de 3,4 % par rapport aux mêmes mois un an auparavant, on constate que sur le long terme, la création d’entreprise reste dynamique en France. Ainsi, au cours des 12 derniers mois, plus de 333 000 entreprises ont été créées, soit une hausse de 5,3 %.

Soutenir la création d’entreprise est-elle une solution pour enrayer la crise ?

Oui, bien sûr. D’une manière générale, créer des entreprises, c’est créer des emplois pour demain et pour longtemps. Et la création d’entreprise est d’autant plus pertinente que certains secteurs économiques recèlent un très important potentiel de croissance. Par exemple, l’environnement, les énergies renouvelables, la santé ou encore les services à la personne.

Existe-t-il, selon vous, suffisamment d’aides financières pour la création d’entreprise ?

Absolument, les aides financières à la création d’entreprise sont nombreuses. Les principaux reproches que je reçois sur ce point concernent plutôt l’abondance de l’offre et son manque de lisibilité. Ceci dit, pour une entreprise donnée, en un lieu donné, il est possible d’identifier facilement les aides les plus pertinentes. Et pour s’y retrouver, il existe des outils de recherche en ligne très performants.

Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui rêve de créer son entreprise ?

Je lui conseillerais de consulter le site de l’Agence pour la Création d’Entreprises. Il pourra y trouver la méthode à suivre pour rencontrer le succès avec son projet ainsi que des pistes pour trouver les réponses aux questions qu’il se pose.

Je lui conseillerais de se faire accompagner pour valider son projet avant la création, mais également après la création. L’accompagnement pré et post-création est un facteur déterminant de la pérennité de la jeune entreprise. Associatifs ou consulaires, les réseaux d’accompagnement sont nombreux. Le porteur de projet pourra le choisir en fonction de la région où il habite et de sa situation personnelle : si plusieurs réseaux sont généralistes, d’autres sont en effet plus spécialisés dans certains types de projets « à fort potentiel », ou bien s’adressent à des publics précis, tels que les chômeurs ou les Rmistes. Les informations nécessaires pour faire un choix sont disponibles sur le site de l’APCE.

Interview de Franck Provost, PDG de Franck Provost

Lorsque vous avez débuté votre carrière de coiffeur, imaginiez-vous une telle réussite ?

Honnêtement, je ne pensais pas être un jour à la tête d’une telle entreprise. Aujourd’hui, je suis fier de cette réussite. Je suis arrivé dans un salon de coiffure un peu par hasard. J’ai rapidement été passionné par ce métier avec une forte envie de réussir, ce qui m’a conduit à créer le groupe Provalliance.

Je n’avais pas d’envie particulière d’entreprendre. En rentrant de chez son coiffeur dans la Sarthe, au Lude, le village dont je suis originaire, ma mère m’annonce que le petit salon pour dames dans lequel elle se rend cherche un apprenti. Sans a priori j’y suis allé, pour voir… On ne peut pas dire qu’à cette époque ce métier me passionnait.

A 20 ans, sur les conseils de mon père, je me suis installé à Paris. C’est ici que j’ai rencontré des coiffeurs passionnés avec lesquels j’ai fréquenté un club de coiffure et préparé des concours. Je suis ainsi moi aussi devenu passionné et curieux.

De votre premier salon jusqu’au réseau actuel du groupe Provalliance, comment avez-vous développé votre réseau ?

J’exerce mon métier depuis plus de 30 ans et c’est comme je vous le disais la PASSION qui m’a toujours amené à progresser. J’ai ouvert mon 1er salon en 1975 à Saint-Germain-en-Laye, la banlieue chic de Paris. Champion de France, puis champion du monde en 1977, l’esprit de compétition et la soif de réussir ont nourri ma passion.

En 1979, j’ai inauguré le 1er salon parisien, vaisseau amiral de l’enseigne dans le 8e arrondissement, avenue Franklin Roosevelt, une adresse très prestigieuse.

L’ouverture de succursales, le lancement de la franchise, la création de nouvelles enseignes : tout est allé très vite. J’ai associé mes collaborateurs et me suis entouré d’un directeur administratif et financier, Daniel Gagnor, et d’un directeur du développement, Marc Aublet, qui m’ont rejoint en 1993 et 1995 afin de m’aider à construire cette entreprise et à développer la franchise. Ils sont restés fidèles et ont su m’aider à construire cet empire.

Ma famille m’a, elle aussi, toujours soutenu : ma femme, Natacha est à mes côtés depuis mes débuts, ma fille Olivia, dirige la communication internationale du groupe et mon fils Fabien est quant à lui directeur artistique. Construire une entreprise familiale à dimension internationale. En effet, le groupe Provalliance dont je suis président-fondateur est numéro 1 européen et numéro 2 mondial avec 9 marques : Franck Provost, Jean Louis David, Saint Algue, Fabio Salsa, Intermède, Coiff & Co, Interview Coiffure, Niwel et Jean-Marc Maniatis avec lequel nous collaborons.

Provalliance, aujourd’hui, c’est 20 000 collaborateurs, un siège social regroupant 200 personnes, 2 400 salons dans le monde avec une présence dans 30 pays et plus de 30 millions de clients par an.

Pourquoi avez-vous décidé de développer vos salons en franchise ?

J’ai toujours conservé la fibre artistique qui est à l’origine de ma passion mais j’ai aussi progressivement acquis le sens des affaires. Je reste d’abord un coiffeur qui souhaite sublimer les femmes. Après la création de mon premier salon à Saint Germain-en-Laye je me suis donc installé à Paris même. Une amie-cliente m’a présenté l’équipe de l’émission phare de l’époque : Sacrée Soirée, ce qui m’a permis de coiffer Jean-Pierre Foucault et de faire régulièrement des apparitions en prime time. Nous avons ainsi créé une agence Studio avec une douzaine de coiffeurs qui travaillent aujourd’hui sur la majorité des programmes télévisés.

La notoriété et le nombre de salons ont grandi mais j’ai souhaité me développer, d’abord en succursale puis en franchise 20 ans après l’ouverture de mon 1er salon. Mes associés, avec lesquels j’avais monté plusieurs salons sont passés, via des échanges, de la succursale à la franchise. Alors que le nombre de salons en succursales s’élevait à 25, Marc Aublet, m’a rejoint en 1995 en tant que directeur du développement. Il a su m’aider à développer les franchises tout en continuant l’ouverture de succursales qui représentent aujourd’hui 35 % des salons Franck Provost. Ainsi les franchisés savent de quoi je parle. Bien que je sois très heureux de l’évolution de mon activité, j’ai persévéré dans ce milieu plus par passion pour la coiffure et par envie de réussir.

Comment choisissez-vous vos futurs franchisés ?

Nous choisissons nos franchisés avec grande attention. Tout d’abord, nous souhaitons travailler avec des coiffeurs qui ont un esprit entrepreneurial mais il est très important pour nous que le franchisé ait une formation initiale de coiffeur. Nous demandons également de la rigueur. Il est en effet primordial que les franchisés respectent l’enseigne et reflètent ainsi à travers leur salon une image positive de la marque.

Nous leur demandons aussi d’être très attentifs à la formation (grâce à la franchise, ils ont la possibilité de faire des stages illimités, en fonction des disponibilités des centres de formation, pour les managers et leurs équipes).

Vous avez créé une académie. Comment formez-vous les futurs franchisés ? Que leur transmettez-vous ?

La formation est un des atouts majeurs de la franchise.

Quel que soit le niveau professionnel des apprenti(e)s, coiffeurs(euses), techniciens(iennes), ou managers, chacun d’entre eux pourra suivre le stage qui correspondra à ses objectifs de perfectionnement professionnel ou de développement personnel.

Tous les professionnels du groupe Provalliance, suivent au minimum deux fois par an un stage de perfectionnement afin d’être toujours à la pointe des nouvelles tendances et techniques.
Chaque marque détient son propre centre de formation à Paris mais nous avons aussi ouvert des centres de formations décentralisés à Marseille, Lyon, Bordeaux et Rennes.

Aujourd’hui, comment souhaitez-vous faire évoluer votre réseau ?

Nous souhaitons encore développer notre réseau. Nous avons pris le contrôle des marques européennes continentales du groupe Régis (Jean Louis David, Saint Algue, Intermède, Coiff & Co) en septembre 2007. Aussi, nous avons racheté les salons Jean-Marc Maniatis il y a quelques mois et je ne compte pas m’arrêter là.

En conservant l’identité et le positionnement de chaque marque, les enseignes cohabitent en parfaite harmonie. Je reste très proche de mes collaborateurs et franchisés qui souhaitent eux aussi progresser dans ce sens.

Mon objectif d’ici une dizaine d’années est que les grandes enseignes représentent 40 % du marché contre 25 % (en valeur) aujourd’hui.

Reproduire le succès de Franck Provost à l’international est aussi une vraie motivation.

Interview de Dan Serfaty, Co-fondateur et PDG de Viadeo

« Il ne faut pas attendre d’avoir besoin d’un réseau pour le créer. »

Quelle est la spécificité de Viadeo par rapport aux autres plateformes ?

Viadeo a une approche à la fois globale et locale. Notre ambition est de devenir une référence mondiale. Dans chaque pays où nous sommes présents, nous cherchons à devenir leader en y installant des équipes et en privilégiant avant tout le tissu économique local. Si je suis directeur d’une agence bancaire par exemple, ce sont les entrepreneurs de ma ville et de ma région qui m’intéressent, pas de savoir qui travaille dans la Silicon Valley. De la même manière, il est important qu’un cadre italien ait le sentiment d’être sur un site italien quand il surfe sur Viadeo.

Pourquoi s’inscrire sur Viadeo  ?

C’est simple ! Grâce à Viadeo, vous pouvez développer votre réseau de contacts professionnels et faire naître de nombreuses opportunités de carrière et de business. Tout cela grâce à une plate forme et des outils simples et efficaces. S’inscrire sur un réseau social professionnel, c’est comme prendre l’autoroute, cela permet d’aller beaucoup plus vite dans le développement de son business. Je pense qu’il ne faut pas attendre d’avoir besoin d’un réseau pour le créer. En cette période de crise, où l’avenir de beaucoup d’entreprises reste incertain, se constituer un solide réseau peut s’avérer crucial. Sur Viadeo les membres gardent une totale maîtrise de leur image. Ici pas de mélange des genres. Tout reste axé sur le professionnel.

Comment se créer son réseau sur Viadeo ?

Pour commencer, il est facile de se constituer un réseau en retrouvant sur le site ses amis, collègues, anciens camarades d’études. Ceux-ci vous sont d’ailleurs proposés dès votre inscription à Viadeo. Ensuite, en fonction des objectifs que vous vous êtes fixés, vous pouvez contacter les membres dont le profil correspond à vos critères de recherche. Pour ce faire, il vous suffit d’utiliser le moteur de recherche mis à votre disposition. Celui-ci vous permet d’effectuer vos recherches en jouant sur de nombreux filtres et d’obtenir des réponses et des contacts pertinents. Autre avantage propre au réseau social, vous avez accès aux contacts de vos contacts. Une garantie supplémentaire d’être en contact avec des interlocuteurs compétents et fiables.

Justement, comment s’adresser à un contact de l’un de mes contact ?

Premier conseil : il est essentiel, au préalable, de remplir son profil correctement ! Quelle que soit la demande que j’émets, qu’elle passe par un intermédiaire ou pas, la première chose que fera la personne contactée sera d’aller voir votre profil. En cas de prospection commerciale, nous recommandons toujours de passer par un contact commun pour atteindre la personne visée. En cas de recherche de fournisseur, passer par le contact commun permet de savoir si cela vaut la peine de faire appel à cette personne ou pas. Par contre, si votre objectif est de recruter, mieux vaut une prise de contact directe pour garantir une totale confidentialité.

Comment fait-on vivre son réseau sur Viadeo ?

En tenant son profil à jour, en partageant et en recommandant des articles, en créant ou en participant à un HUB. Au travers des « mini-news », à chacune des actions que j’effectue sur Viadeo mon réseau en est informé. L’inverse est aussi vrai.

Les 5 conseils pour optimiser son profil Viadeo de Dan Serfaty

  • N’oubliez pas de mettre une photo : +35 % de clic quand il y a une photo. Ce n’est pas une histoire de drague, Viadeo n’est pas Meetic ! Mais il existe un facteur psychologique qui nous pousse à aller plus facilement vers un profil avec une photo.
  • Soignez la partie « libre » du profil : à côté du CV se trouve une partie à remplir librement et qui, donc, laisse plus de place à la créativité et permet aux gens de mieux comprendre qui vous êtes. On peut comparer cette partie libre à la lettre de motivation, d’un CV. Et, bien-sûr, veillez à ne pas faire de fautes d’orthographe ou de syntaxe sur votre profil !
  • Positionnez-vous : la plateforme offre plusieurs possibilités d’afficher ses centres d’intérêt. Vous pouvez intégrer un HUB spécialisé sur une de vos passions, ou, mieux encore, créer un HUB et l’animer. Vous pouvez également recommander et commenter des articles que vous souhaitez partager avec votre réseau.
  • Placez-vous en tant qu’expert d’un sujet : le site comporte un espace « expert » où l’on peut poser une question et où n’importe qui peut répondre. S’exprimer sur cet espace permet de mettre en valeur ses compétences et, encore une fois, de se positionner.
  • Surveillez le nombre de vos contacts : le nombre de contacts que vous avez a une influence sur l’opinion que les gens vont se faire de vous. Si une personne n’a que 2 ou 3 contacts, on comprend qu’elle ne doit pas être très active sur le site ou bien qu’elle n’a pas de réseau. La personne qui a plus de 1 000 contacts, on sait d’office qu’elle fait la course aux contacts pour se montrer. Un tel réseau n’a que peu de sens, vous ne connaissez pas vraiment vos contacts et vous ne pouvez donc ni les recommander, ni vous faire recommander par eux. La moyenne d’un réseau efficient se trouve à 50 contacts. Ne me prenez pas pour exemple : j’ai environ 1 500 contacts ! Lors du lancement de Viadeo, j’ai dû contacter le monde entier pour faire partir la mécanique virale !

Interview de Cathérine Néressis, Fondatrice de PAP, Particulier à Particulier

Interview de Cathérine Néressis, Fondatrice de PAP, Particulier à Particulier

D’où vous est venue l’idée de créer PAP ?

Je me suis lancée dans l’aventure PAP, il y a 33 ans, avec mon compagnon, devenu depuis mon mari (Patrick Jolly).

Alors étudiante, je ne possédais pas beaucoup d’argent et recherchais un appartement. à l’époque, la seule possibilité pour trouver un logement, consistait à passer par une agence immobilière. Cela impliquait de leur verser un mois de loyer. J’ai refusé de devoir débourser cet argent et me suis mise à la recherche d’annonces de particuliers dans les associations, supermarchés…

L’idée de rassembler ces annonces dans un journal a alors germé dans mon esprit.

Comment avez-vous mis votre idée en oeuvre ?

A l’occasion d’un petit travail au sein de la rédaction de Stratégies, j’ai pu étudier les différentes étapes de la fabrication d’un journal. J’étais prête pour lancer mon projet. Les banquiers que nous avons rencontrés afin d’obtenir un prêt pour la création n’ont pas cru à notre projet. « Si c’était une bonne idée, ce serait déjà fait ! », nous ont-ils assénés !

Nous nous sommes donc passés des banques, à l’amorçage comme tout au long de la vie de l’entreprise : nous avons tout financé par des fonds propres.

Le démarrage réel de l’entreprise a ainsi été retardé d’une année, le temps que nous arrivions à rassembler suffisamment d’économies. Ce choix ne nous a peut-être pas permis d’aller aussi vite que si nous avions eu un capital important dès le début. Au départ nous avons publié sur Paris, puis nous avons su convaincre des municipalités d’île de France, les régions et enfin la France entière.

Quand on crée, on commet nécessairement des erreurs. Démarrer petit nous a permis de les faire à petite échelle. Nous n’étions pas nés avec des journaux dans notre berceau mais ce développement dans la durée nous a permis d’avoir le temps d’apprendre notre métier, de nous roder.

Etudiante et Femme, avez-vous rencontré des barrières spécifiques ?

Aujourd’hui, sauf dans certains milieux, la parité est devenue la règle. à l’époque, une femme créant son entreprise, c’était très original. Mes interlocuteurs me considéraient au premier abord comme une secrétaire charmante et me demandaient de rencontrer ma direction ! Et comme je sortais tout juste des études, on pensait souvent que PAP était l’entreprise de mes parents ! S’imposer dans un secteur a parfois été une tâche complexe.

Avez-vous toujours eu envie de créer une entreprise ?

J’ai monté mon entreprise car je désirais plus de liberté. Mes expériences professionnelles en tant que salariée ne correspondaient pas à mes attentes. Avant tout, je voulais comprendre pourquoi je travaillais. L’envie d’entreprendre mûrissait également dans la tête de mon mari. Nous nous sommes donc lancés en pensant que si cela ne marchait pas, nous pourrions en tirer une expérience précieuse. à ce moment, notre grand rêve était d’avoir 5 salariés, et il représentait pour nous le stade ultime du développement de l’entreprise. Aujourd’hui nous sommes 270 !

Comment a évolué le groupe PAP ?

Nous avons débuté l’activité avec un seul journal, « De Particulier à Particulier » et, petit à petit, nous avons diversifié notre offre et lancé d’autres titres tels que Immoneuf, Faire construire sa maison, Bureaux et Commerces… soit en tout 12 références couvrant les différents secteurs de l’immobilier. L’autre évolution majeure du groupe s’est faite grâce au minitel puis au Web, qui se sont imposés et ont révolutionné nos méthodes de travail : nous avons surfé sur la déferlante Internet et créé un site sur lequel le nombre d’annonces proposées et les photos associées ne sont plus limitées par les contraintes matérielles liées à la fabrication du journal.

Quelle est votre stratégie de développement de l’entreprise ?

Cela fait 33 ans que nous improvisons ! Quand on crée son entreprise on se construit tout un scénario, mais le développement d’une entreprise ne se déroule jamais comme prévu. Si je devais résumer ma stratégie, ce serait celle de la « plus rapide réaction ». Dans le monde actuel je pense qu’on ne peut rien prévoir. Qui aurait imaginé la place que prend aujourd’hui Internet dans les entreprises ? Tout bouge très vite et on ne peut pas prévoir ce que sera l’entreprise demain. Quelle nouvelle technologie séduira la population et avec laquelle il faudra composer ?

Vos deux enfants ont créé des entreprises. l’entrepreneuriat, c’est contagieux ?

Mes deux enfants ont grandi avec cet état d’esprit que créer son entreprise, c’est du domaine du possible. Ils se sont donc orientés vers ce chemin naturellement. L’entrepreneuriat est contagieux ! L’exemplarité d’un parcours réussi inspire les autres. Les gens voient qu’on parle de notre entreprise de façon heureuse : ils osent donc plus facilement concrétiser leurs aspirations.

Quelques conseils pour les futurs chefs d’entreprise ?

  • Démarrez petit ou en ne réalisant qu’une partie de votre projet. Le développement sera plus lent mais solide.
  • Ayez l’obsession du client : c’est le client qui fait vivre l’entreprise, pas les subventions.
  • Créez pour satisfaire le client, l’argent viendra naturellement. Commencez par la question « comment trouver le jackpot ? » mène à un échec certain. Demandez vous d’abord si votre produit/service apporte un plus au client, si vous lui faites plaisir, si vous l’aidez.
  • N’hésitez pas à sauter le pas, même en cas d’échec, cela représentera une expérience qui séduira vos futurs recruteurs.
  • Ne considérez pas l’entrepreneuriat comme une prison : créer son entreprise ne vous enferme pas dans le rôle de chef d’entreprise pour la vie.
  • Embarquez dans l’aventure la personne avec laquelle vous vivez : Si il/elle ne vous soutient pas, cela va être très dur. Créez la complicité autour de votre projet.

Interview de Mathilde Thomas, Fondatrice et gérante de l’entreprise de cosmétique Caudalie

Interview de Mathilde Thomas, Fondatrice et gérante de l’entreprise de cosmétique Caudalie

Comment est née Caudalie ?

Je me trouvais avec celui qui allait devenir mon mari dans la propriété de famille, sur les vignes du château Smith-Haut-Lafitte, en 1993 lors de la période des vendanges. Nous y avons fait la connaissance du professeur Vercauteren, directeur du laboratoire de chimie des substances naturelles à l’université pharmaceutique de Bordeaux. Il nous a raconté ses découvertes concernant les vertus anti-oxydantes et anti-âges des polyphénols contenus dans les pépins de raisin. Et, cela a été le déclic. Nous avons tout de suite senti qu’il y avait une véritable opportunité dans ces pépins magiques !

Avez-vous toujours eu envie de créer votre entreprise ?

Mon mari voulait créer une entreprise. Pour ma part, je rêvais d’une carrière dans la cosmétique, les parfums, les huiles essentielles et les plantes. Le projet de l’entreprise Caudalie rejoignait nos deux ambitions.

A ce moment-là, nous étions encore tous deux étudiants en école de commerce, lui à l’ESSEC et moi à Sup de Co Nice. Nous avons passé notre dernière année d’étude à réfléchir chacun de notre côté au projet et nous avons profité des cours pour réaliser une étude de marché exhaustive et interroger des chefs d’entreprise. Nous cherchions à savoir s’il était possible de faire exister une marque de cosmétiques à base de pépins de raisin en France. Le résultat de cette étude de marché a été clair : il y avait une place pour l’innovation en matière de produits de soins cosmétiques. Les femmes étaient prêtes à essayer une marque qu’elles ne connaissaient pas si elle apportait une réelle innovation et une grande efficacité. Tout juste diplômés, nous avons décidé de nous lancer.

Comment avez-vous financé le démarrage de l’entreprise ?

Nous avons mis 50 000 francs pour créer la SARL puis avons fait le tour des banques du quartier mais aucune d’entre elles ne voulait les prendre. Aujourd’hui, pas un jour ne se passe sans qu’un banquier ne sollicite notre directeur administratif et financier ! Finalement, une petite banque a accepté de nous faire confiance. Malgré tout, personne ne voulait nous prêter de l’argent. Alors, nous sommes allés frapper à la porte familiale et nous avons emprunté l’équivalent de 150 000 euros.

Nous avons commencé tout petits, sans se payer pendant 2 ans, sans salariés et en ne fabriquant que très peu de produits. Nous faisions absolument tout, réinvestissant le peu que nous gagnions dans l’entreprise. Au final Caudalie n’a jamais été endettée. Nous avons réalisé nos avancées tranquillement, les unes après les autres, et grâce à cela, aujourd’hui, Caudalie c’est du solide !

Pensiez-vous créer une entreprise de cette envergure ?

Lorsqu’on dépose les statuts, on ne peut pas imaginer l’avenir qui nous attend. à ce stade, on est bien souvent apeuré par le risque que l’on prend en créant sa propre entreprise. Je me souviens qu’à cette époque je pensais souvent : « je ne suis raisonnable d’investir de l’argent dans un domaine si saturé de produits qu’est la cosmétique ». Tout le monde me disait : « avec tes diplômes, tu ferais mieux d’aller travailler dans un grand groupe ». En dépit de cela, nous avons quand même décidé de nous lancer. Avec mon mari nous nous disions : « si jamais un jour nous atteignons un million de chiffre d’affaires, ça sera magnifique » ! Aujourd’hui, avec ses 450 salariés, Caudalie a dépassé toutes nos espérances.

Comment avez-vous fait connaitre vos produits ?

Je suis allée à la rencontre des journalistes du domaine de la beauté afin de pouvoir développer la médiatisation de nos produits et avoir ainsi de la publicité gratuite. Je leur ai tout simplement parlé de mon histoire, de l’efficacité de mes produits, du naturel des compositions et de l’aspect glamour des textures. Ils ont été séduits, c’est de cette façon que la marque Caudalie a commencé à se faire connaître parmi les femmes.

Ensuite nous avons énormément investi en échantillonnage de nos produits car nous savions que notre formule donnait des résultats visibles. Nous avons fait le tour des pharmacies afin de développer la distribution. Nous en profitions pour former les pharmaciens aux vertus des produits Caudalie pour qu’ils relaient le message auprès de leurs clientes.

A quel moment le grand démarrage de l’entreprise s’est produit ?

Les premiers produits ont été mis en vente mi-1995, mais il a fallu attendre l’année 2000 pour que les ventes de produits explosent, à la suite de l’ouverture du spa utilisant les techniques de soin de la «Vinothérapie®», créée par Caudalie. Ce spa a permis une exposition médiatique de grande ampleur de l’entreprise au niveau international.

Continuez- vous la recherche et développement ?

La recherche et développement a depuis toujours été au cœur de la progression de notre entreprise. Nous investissons d’ailleurs 10 % de notre C.A dans la R&D. Nous travaillons depuis les débuts avec le professeur Vercauteren, qui a déposé de nombreux brevets pour Caudalie.

Comment vous partagez-vous les tâches avec votre mari ?

L’organisation est simple et efficace. Lui s’occupe de commercialiser les produits. Je les crée avec le professeur et les équipes pharmaceutiques. Ce duo fonctionne toujours aussi bien depuis plus de 13 ans maintenant.

Quelles sont les perspectives de développement de Caudalie ? 

Nous venons tout juste d’ouvrir un nouveau spa dans un lieu mythique et magnifique : le Plazza de New York. Notre challenge est de faire vivre et fonctionner cet espace de détente et de soins. Nous concentrons également nos efforts sur le spa des étangs de Corot récemment ouvert à 15 min de Paris. Nous continuons également de développer de nouveaux produits tels que le « Sérum Pulpe Vitaminée » destiné aux trentenaires.

Interview de Jacques Olivier Chauvin, Directeur Général de Relais et Châteaux

Interview de Jacques Olivier Chauvin, Directeur Général de Relais et Châteaux

Pourriez-vous nous expliquer ce qu’est Relais et Châteaux ?

J’aime présenter Relais et Châteaux (R&C) davantage comme une famille que comme une chaîne hôtelière. L’association regroupe des indépendants qui, il y a 50 ans, ont compris qu’ils seraient plus forts ensemble que seuls. Aujourd’hui le réseau rassemble 500 établissements présents dans 55 pays. Il est constitué de personnalités uniques dans 500 lieux uniques allant du ryokan au Japon au château dans la vallée de la Loire offrant tous des expériences uniques ! Les adhérents R&C conçoivent les relations humaines fortes comme l’élément fondamental de l’expérience client.

Vous avez beaucoup travaillé sur les valeurs de la marque R&C. Quelles sont ces valeurs ?

Nous ressentions en effet le besoin de nous recentrer sur notre ADN de marque, c’est-à-dire sur ces valeurs qui étaient en nous, mais de manière cachée. Nous avons pu identifier 5 valeurs clés, 5 idéaux qui se traduisent concrètement dans l’expérience des clients.

  • Le passeport de l’amitié qui unit et réunit ces établissements entre eux pour former une véritable route à travers le monde
  • La générosité et l’âme d’un aubergiste authentique
  • La célébration des sens
  • Le sens du lieu, du terroir
  • Le sentiment de plénitude

Par quels moyens ces valeurs sont-elles traduites concrètement ?

Nous avons un système de contrôle qualité composé d’inspecteurs de nationalités, de culture et de palettes de compétences très diverses (tels que des critiques gastronomiques, des journalistes, d’anciens hôteliers). Nous sensibilisons nos 22 000 collaborateurs à ces valeurs au travers de « Relais et Châteaux days ». Dans le cadre de ces formations, nous apprenons pendant une journée à nos équipes comment faire le saut entre la promesse R&C et l’expérience que peut vivre le client dans l’établissement.

Comment le travail sur la marque a-t-il influencé la communication de R&C ?

Cela nous a permis de structurer notre communication, de lui donner du sens, de réduire le « gap » entre le message et la réalité. La signature « Partout dans le monde, unique au monde », parue il y a 2 ans, est la transcription, dans un langage simple mais évocateur, de ces cinq expériences clients que nous promettons.

Si une entreprise ne respecte pas sa promesse client, quelles en sont les conséquences ?

Pour nous elles sont catastrophiques ! Une mauvaise expérience et la généralisation à l’ensemble du réseau est immédiate. En revanche, si une erreur est commise mais habilement et honnêtement réparée, d’un client insatisfait, on peut en faire le plus bel ambassadeur de la marque.

Comment parvenez-vous à fédérer les équipes ? Existe-t- il des valeurs universelles qui fédèrent ?

Appliquer les valeurs de solidarité et de générosité est la clé pour fédérer les équipes. La solidarité puisque chaque membre du réseau a des droits comme des devoirs vis-à-vis des autres. La générosité ensuite, qui doit se traduire dans la formation des jeunes par exemple ou dans le service apporté à un client. Plus de 2 000 apprentis sont formés chaque année dans les Relais & Châteaux du monde. Au sein de R&C, la cohésion se crée également au travers du respect des cultures de chacun. R&C parle ainsi 6 langues dans ses communications avec ses clients dont le japonais ! En termes de management, l’effet est extrêmement positif. Cela permet aux équipes de ressentir de la fierté et de la reconnaissance. Rendre une personne fière dans son métier représente une motivation considérable et un levier colossal de son action.

Parvenez-vous à créer cette solidarité entre les différents établissements ?

Oui et pour cela nous rassemblons les propriétaires et directeurs d’établissement chaque année lors d’un congrès mondial. Au niveau du partage de l’expérience et de la transmission d’information, ce congrès est absolument indispensable. A un niveau plus local, R&C est divisé en une vingtaine de délégations, par région du monde. Cette logique locale reste un élément clé de l’efficacité et de la pertinence des actions ancrées à l’échelle d’un pays. Nous venons d’ailleurs de créer une délégation sud-américaine et une délégation asiatique ; toutes deux emblématiques de notre développement international. Nous disposons également d’un extranet qui permet les échanges transversaux, même si, selon moi, le contact virtuel ne peut fonctionner que dès lors qu’un premier lien a déjà été créé lors d’une rencontre physique. Dans un métier basé sur les relations humaines directes, on ne peut totalement virtualiser les échanges.

Comment réussir à créer la cohésion entre des membres de cultures très diverses ?

Nous avons abandonné le principe de charte qualité factuelle, liée à des points de contrôles attachés à notre culture occidentale, en faveur d’un principe de charte qualité basé sur des valeurs. Nos clients sont à 70 % non français et, de la même manière, 80 % de nos établissements ne sont pas français. Nous sommes donc dans une logique multiculturelle.

Dans ce contexte de crise, comment se porte R&C ?

Les établissements ne sont pas tous touchés par la crise de la même manière. Ceux possédant une personnalité très forte, une unicité démontrée résistent relativement bien. L’authenticité de l’expérience client est un levier efficace de résistance à la crise.

Les 5 conseils de Jacques Olivier Chauvin aux entrepreneurs

  • Ancrez votre différence : la proposition d’un entrepreneur doit apporter quelque chose de nouveau ou de différent au marché qu’il aborde. Cultiver sa différence est extrêmement important, surtout quand on est très petit.
  • Soyez régulier : il n’y a rien de mieux pour réussir. L’important n’est pas de faire très bien un jour, mais de durer. Mettez en œuvre des processus qui assureront une régularité.
  • Ne restez pas seuls : on s’enrichit énormément de ses pairs. Allez vers vos voisins mais aussi vers l’international.
  • Soyez humble : veillez à ce qu’il n’y ait pas de différences entre la promesse de votre marque véhiculée dans sa communication et la réalité du service. Une des bases du marketing mais surtout une forme d’humilité indispensable.
  • Ne perdez pas de vue la formation : toute entreprise a par nature, une vocation de formation qui constituera une des clés de sa pérennité.

Interview de Marc du Pontavice

Interview de Marc du Pontavice, Fondateur et président de Xilam, société de production audiovisuelle et multimédia

Présentez-nous votre parcours ?

Peu de temps après la fin de mes études, le groupe Gaumont est venu me chercher pour démarrer une activité dans laquelle ils souhaitaient se développer : la production de télévision. En 1990, Gaumont Télévision a été créé et nous avons rapidement connu d’importants succès, comme la série Highlander qui s’est fait connaître dans le monde entier. En 1994, j’ai eu envie d’acquérir une autonomie éditoriale de producteur et c’est ainsi que j’ai proposé à Gaumont de créer une nouvelle division, Gaumont Multimédia. Avec cette nouvelle entité, j’ai lancé de nombreux projets de dessins animés, de jeux vidéo et de sites Net. Là aussi, nous avons connu des succès impressionnants et très rentables comme Oggy et les cafards ou les Zinzins de l’espace. En 1999, Gaumont a décidé de se séparer de cette branche, que j’ai rachetée et renommé Xilam. Ensuite, j’ai continué à développer cette affaire en toute indépendance, puis j’ai eu envie de l’amener en bourse pour intensifier son développement. Xilam est donc entrée à la Bourse de Paris en 2002.

Pourquoi Gaumont avait-il décidé de se séparer de cette branche multimédia ?

A cette époque, le groupe investissait massivement dans les multiplexes et consacrait toute la trésorerie à cette activité. Pour eux, il n’était pas stratégique de conserver le pôle multimédia, activité considérée comme périphérique, au sein de Gaumont.

Créer votre entreprise a donc été une histoire d’opportunité ?

Même si je ne cultivais pas le rêve de créer mon entreprise, j’ai depuis toujours eu un tempérament très indépendant. Chez Gaumont tout se passait très bien. L’activité de Gaumont multimédia était un peu à part et le groupe me laissait une grande autonomie. Quand Gaumont a décidé de se séparer de cette branche, j’ai voulu mener la logique d’indépendance jusqu’au bout. J’ai profité de cette belle occasion pour me lancer.

Vous avez racheté l’entreprise avec vos fonds propres ?

J’ai fait un montage financier qui me permettait de racheter la branche multimédia à un prix abordable en conservant la totalité du capital. J’avais passé des accords de diffusion importants avec une firme allemande dont les besoins d’investissement étaient très importants car elle venait tout juste d’être cotée en bourse. Ces fonds ont été suffisants pour que je puisse racheter Gaumont Multimédia. Le groupe a consenti un prix très correct et plutôt favorable en ce qui me concerne. J’ai pu financer la boîte, en partie en cash et en partie grâce à un crédit-vendeur, ce qui m’a permis de rester indépendant.

Au moment de la création, avez-vous eu peur de vous lancer ?

Je n’ai pas eu de doutes, mais j’ai eu des peurs. Quand on est entrepreneur on a toujours peur car l’entrepreneuriat est toujours lié à la notion de risque. Dans mon cas, lorsque je me suis lancé, je connaissais parfaitement le marché et j’y étais déjà bien implanté. Dès le lancement de Xilam, j’avais déjà un portefeuille de productions en cours et un carnet de commandes. La peur demeure présente, bien sur, car il faut gérer la trésorerie. Comme toute activité de commandes, notre métier génère un stress important. Chaque année nous devons chercher de nouvelles commandes, ce qui demande énormément d’énergie et de confiance.

Qu’avez-vous retenu de votre passage dans un grand groupe ?

J’ai appris deux choses qui me servent aujourd’hui : à structurer mon entreprise en termes d’encadrements et à toujours travailler avec des personnes expertes dans leurs domaines.

Le leadership, l’avez-vous de manière innée ou bien avez-vous dû le développer ?

C’est dans mon tempérament. Selon moi, améliorer son leadership, n’est pas une question d’autorité ou de commandement, mais une affaire de capacité à tirer les autres vers le haut. Un bon dirigeant emmène avec lui ses salariés à un niveau auquel ils ne travailleraient pas forcément s’ils avaient un poste dans un grand groupe, avec des responsabilités plus segmentées.

Confiez-vous beaucoup de responsabilités à vos salariés ?

Je délègue assez facilement. Il s’agit davantage d’une affaire de dialogue que de répartition des responsabilités. Le bon fonctionnement de ce type d’organisation au sein de Xilam réside dans le fait que, dans une structure moyenne comme la nôtre, l’échange avec l’ensemble des cadres peut se faire quotidiennement.

Avec l’expérience, j’ai fait évoluer l’organisation interne de la société. Suite à l’entrée en bourse, j’ai pensé, dans un premier temps, qu’il fallait introduire une notion de direction générale au sein de Xilam. Pendant plusieurs années, tout s’est bien passé, mais, quand le DG a quitté l’entreprise, je ne l’ai pas remplacé. Je me suis rendu compte que, lorsque, sur une activité comme la nôtre, vous avez un DG, les cadres qui travaillent avec lui ont tendance à se sentir déresponsabilisés ou infantilisés. Lorsque le DG est parti, les cadres se sont sentis responsabilisés. La délégation, au lieu d’être centralisée, s’est trouvée distribuée sur l’ensemble des cadres qui dirigent la maison.

Dans vos locaux sont placardés de petites affiches annonçant : « Le dernier mercredi du mois, c’est jour de massage ». Qu’est-ce qui vous a motivé à organiser cette activité pour vos salariés ?
Il y a quelques années, j’étais à New York, en visite dans une entreprise du secteur. J’avais été un peu surpris car je voyais des gens se faire masser à droite à gauche dans les bureaux. J’ai trouvé cette idée formidable car, dans notre métier, les gens passent tout leur temps devant leur écran. Cela leur fait beaucoup de bien d’avoir la possibilité de se délasser de la sorte une fois par mois. Dans une activité qui requiert une grande concentration, le corps doit suivre autant que la tête. Les 20 min de massage ne sont pas trop chères et cela procure un grand bien-être aux employés.