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Financement des TPE et PME, des solutions pour combattre le pessimisme

La fragilité accrue des pays de l’Union Européenne semble avoir terni l’optimisme renaissant des entreprises. Ainsi, l’inquiétude face à la crise concerne 85 % des dirigeants, soit le niveau le plus haut depuis janvier 2010. Loin de céder au pessimisme, la CGPME 75 valorise les solutions existantes pour le dirigeant en matière de financement.

Manque de crédit : trouver le bon interlocuteur

Quel est le meilleur interlocuteur pour répondre à une difficulté financière ? Pour répondre rapidement aux recherches des chefs d’entreprise, la CGPME 75 a mis en place une Cellule de soutien, composée de cinq tiers de confiance, ayant l’expérience de la gestion d’une PME. Cette cellule accompagne les TPE et PME en difficulté de financement sur les thèmes suivants :

  • suivi des banques,
  • fiscalité,
  • relations URSSAF,
  • restructuration d’entreprise
  • haut de bilan
  • gestion du compte client.

Lorsqu’un chef d’entreprise en difficulté contacte la CGPME 75, il est orienté vers un interlocuteur pouvant l’assister dans sa demande. Un exemple ? En cas de problème avec l’URSSAF, le dirigeant pourra s’entretenir avec un mandataire chef d’entreprise siégeant dans cette institution. Il sera ainsi plus à même de bien préparer son dossier pour régler un éventuel litige. Si ses difficultés persistent, le recours à un expert professionnel lui sera conseillé et facilité.

En matière de recherche de crédit, la CGPME 75 est tiers de confiance dans le processus de médiation. Près de 300 entreprises ont eu recours à son aide pour la constitution de leur dossier de demande de crédit. Elle peut être présente lors de la négociation et elle peut négocier avec la banque. Elle joue également un rôle d’interface auprès d’OSEO et du Médiateur, pour suivre le traitement du dossier.

 La médiation, un dispositif consolidé pour accéder au crédit

L’initiative de la CGPME 75 s’inscrit dans le contexte de la médiation du crédit. Celle-ci est en passe de s’installer durablement dans le paysage économique. Ce dispositif est ouvert à tout chef d’entreprise, qui rencontre avec sa ou ses banques des difficultés pour résoudre ses problèmes de financement ou de trésorerie. Le médiateur s’assure également du respect des engagements pris par les banques en faveur des entreprises.

Recourir au médiateur permet de ne pas rester seul face à ses difficultés. Il ne faut pas attendre d’être en situation d’urgence. Le but est de trouver des solutions concertées et adaptées à ses problèmes, de rencontrer des acteurs de proximité au service des entreprises en difficulté et de bénéficier d’une procédure gratuite, simple et rapide.

Depuis novembre 2008, 25 053 dossiers ont été traités, avec un taux de réussite de 63 %. Au 31 mai 2010, le cap des 200 000 emplois confortés par la Médiation du crédit a été franchi*1.

Les garanties d’OSEO pour les PME

Partenaire de la médiation du crédit, OSEO soutient l’innovation et la croissance des PME en partageant avec elles les risques. L’organisme est au cœur du plan de relance mis en place par le gouvernement, en tant que garant des TPE et PME ayant recours au crédit. En 2009, OSEO a accompagné, dans le cadre du Plan de relance, 23 500 entreprises, dans leurs projets d’investissement et de renforcement de leur trésorerie. Compte tenu de leur efficacité et des besoins persistants, les principales mesures de ce plan ont été prolongées en 2010.

Renforcer le soutien aux TPE

Reste que ces dispositifs ont tendance à bénéficier aux PME innovantes, ayant des perspectives de croissance. Les entreprises de petite taille sont toujours très vulnérables face à la crise. Régulièrement pointée par l’enquête mensuelle de la COFACE sur les défaillances d’entreprise, la situation des TPE est plus tendue que celle des autres entreprises.

Suite à l’action de la CGPME auprès de la Fédération des Banques, un premier pas a été fait par les banques. Celles-ci ont annoncé en mars 2010 mettre à disposition 96 milliards d’euros pour les TPE/PME. à cet égard, elles complètent le fait qu’OSEO réserve une partie du Fonds de Garantie Renforcement de la trésorerie des entreprises à destination exclusive des TPE. L’efficacité de ces dispositifs devra être évaluée, en fonction de la typologie des entreprises qui en ont véritablement bénéficié.

Des attentes fortes dans l’attitude des banques

L’attitude des banques demeure ainsi au cœur des préoccupations des dirigeants. La fréquence des entretiens entre banquiers et dirigeants a fortement augmenté. En effet, 68 % d’entre eux déclaraient en mai 2010 s’entretenir avec leur banquier au moins une fois par mois. Les banques se sont engagées à informer leur client sur leurs délais de réponse, devant être plus rapides. Pour autant, des efforts de communication sont encore à obtenir, pour donner plus de visibilité aux entreprises sur le moyen terme. Près de la moitié des dirigeants souhaitent connaître leurs notations bancaires, afin de mieux se positionner, d’évaluer leur marge de financement et leur possibilité de développement.

*1 L’ensemble des chiffres sont issus du Baromètre KPMG / CGPME sur le financement et l’accès au crédit, enquête récurrente consultable sur www.cgpme.fr.

Qu’est-ce que c’est ?

La CGPME, Confédération Générale des Petites et Moyennes Entreprises, est une organisation patronale interprofessionnelle, privée et indépendante, dont la représentativité est officiellement reconnue. Elle assure la représentation et la défense de l’ensemble des petites et moyennes entreprises, tous secteurs confondus (industrie, commerce, services, artisanat), au niveau national, tant auprès des pouvoirs publics que des partenaires sociaux, ainsi qu’au niveau international. Elle regroupe à la fois des fédérations professionnelles et des structures territoriales interprofessionnelles.

Article par CGPME ILE-DE-FRANCE

Après-crise : la personnalité du dirigeant jouera à plein dans la recherche de financements

Depuis plusieurs années, la tendance est à l’exaltation de la concertation dans la prise de décision : l’ère de l’homme providentiel semble révolue, seule la décision collégiale apparaît raisonnée et pondérée.

Celles et ceux qui décideraient seul(e)s sont montré(e)s du doigt par les gourous du management participatif. Et pourtant… au cœur de la tempête, c’est bien au capitaine du navire, le dirigeant d’entreprise, que l’on s’en remet. Dans le contexte fragile et incertain de la crise et d’un timide rebond, ses décisions pèsent lourd, notamment pour toutes les questions liées au financement de l’entreprise.

Les enseignements du baromètre

C’est pour connaître les actions et les orientations choisies par les chefs d’entreprise en matière de gestion financière dans un contexte économique tendu que l’Institut Sage a interrogé avec BVA 410 dirigeants de PME de 10 à 100 salariés en avril dernier. Les résultats de ce baromètre apportent plusieurs enseignements intéressants que je vous propose de partager.

Pendant la crise, on préfère la négociation avec le banquier à l’appel aux subventions (28 % contre 24 %). Cette tendance devrait se confirmer puisque les dirigeants qui ont connu des problèmes de financement des entreprises cette année (31 % des répondants) envisagent en priorité des crédits bancaires ou le recours à des fonds propres pour se financer dans les 12 prochains mois. En écho à mes propos, je dis à cet égard que le pouvoir de conviction et la personnalité du dirigeant face au banquier engage, du moins dans le cadre d’une PME, l’avenir de l’entreprise tout entière.

Un capitaine ne doit pas oublier son navire

Cependant, et bien évidemment, un capitaine n’est rien sans son navire. L’étude de l’Institut Sage montre que c’est au cœur même de sa structure que le dirigeant cherchera les solutions pour poursuivre le développement de son entreprise en 2011.

D’une part en puisant dans les fonds propres de l’entreprise pour se financer, d’autre part en capitalisant sur les ressources humaines : la formation sera le principal domaine d’investissement (74 % des répondants) et l’optimisation de la coordination du personnel le principal objectif.

Ces choix seront-ils pertinents ?  Espérons-le car la période de reprise fragile ne laisse pas de place à l’erreur. Plus encore que d’habitude, tout mauvais choix fera courir un risque important à l’entreprise.

Article par DAMIEN LOUVET | DÉLÉGUÉ GÉNÉRAL | INSTITUT SAGE

Acquérir ses locaux professionnels en crédit-bail immobilier

Depuis plus de quarante ans, le Crédit-bail Immobilier accompagne et facilite le développement des entreprises. Il a notamment favorisé la modernisation du commerce et de l’hôtellerie et l’essor des PME régionales. S’il permet aux grandes entreprises de réaliser des montages financiers complexes, il concerne de plus en plus les PME .

Près de 80 % des 3 500 opérations annuelles sont réalisées en région au profit des PME . Vous cherchez un financement souple et sécurisé pour acquérir des locaux professionnels.

Le principe du Crédit Bail Immobilier

Le Crédit Bail Immobilier vous permet de financer vos locaux à usage professionnel à partir de 150 000 €, et ce quel que soit :

  • le type de local : entrepôt, atelier, bureau, local commercial, cabinet médical,
  • le type d’opération immobilière : achat dans le neuf ou dans l’ancien, construction ou réhabilitation.

Les organismes de crédit bail (banques) couvrent 100 % du financement de l’opération et établit avec vous, un contrat de location d’une durée de 7 à 15 ans (voire plus) assorti d’une promesse de vente dont le prix est convenu dès la signature du contrat (souvent 1 €). Pour acquérir le bien, l’entreprise doit effectuer une levée d’option d’achat qui déclenchera le transfert de propriété du bien immobilier.

Les avantages du Crédit Bail Immobilier

Ils sont nombreux :

  • sécurité : le profil de vos loyers s’adapte à vos besoins (loyers constants, dégressifs ou spécifiques),
  • souplesse : si vous faites construire, vous choisissez vous-mêmes les différents intervenants (architecte, entreprises…),
  • optimisation fiscale : les loyers sont déductibles,
  • optimisation comptable : vous amortissez la construction sur la durée du contrat de crédit-bail, soit une durée plus courte que celle pratiquée en détention directe.

La pratique du « lease back »

Pour un certain nombre d’entreprises qui sont déjà propriétaire de leurs murs et à la recherche de trésorerie, il existe le « lease back ». Avec ce système, les murs sont vendus à l’organisme qui va vous les louer en crédit bail. De propriétaire vous devenez locataire mais en récupérant une souplesse en trésorerie. En plus, vous préservez l’équilibre de votre bilan et de votre trésorerie et vous augmentez votre capacité d’investissement ce qui fera plaisir à votre banquier. Conseils « Avant de négocier avec un acquéreur éventuel, interrogez le crédit-bailleur et vos conseils habituels, afin de déterminer les modalités adaptées à votre situation. »

Article par AYMERIC BINET

Les réseaux mixtes et féminins : l’arme business des entrepreneuses… qui savent s’en servir !

Pour intégrer des réseaux mixtes et féminins, la première chose est d’en avoir envie et de décider d’y consacrer du temps : les événements ont lieu en général en dehors des heures de bureau. Il faut savoir aller de l’avant et parfois faire preuve d’audace, vaincre sa timidité et aller parler aux autres sans pour autant avoir été présenté.

Choisir ses réseaux

Pour effectuer un choix judicieux, il s’agit d’étudier toutes les sollicitations, de vous renseigner sur les réseaux que vous voyez dans la presse, dont on vous a parlé, ou tout simplement dont vos amis chefs d’entreprise font partie. Fréquenter 3 ou 4 réseaux semble être un bon équilibre.

Cela dépend néanmoins de votre implication, de votre poste et de votre ambition. Certains clubs proposent une soirée tous les deux mois. D’autres des commissions de travail, des participations aux Comités Directeurs et Assemblées générales.

Vous pouvez également choisir entre trois types de réseaux. Ceux qui correspondent à votre secteur d’activité professionnel, ceux qui correspondent à votre fonction et ceux qui correspondent tout simplement à vos envies, votre motivation personnelle.

Les différents réseaux mixtes et féminins suivant votre profil

Les dirigeants ont plusieurs choix. Ils peuvent participer à divers réseaux selon leur profil.

  • Dirigeant engagé dans la défense des valeurs de l’entrepreneuriat : choisissez alors des réseaux d’aide aux porteurs de projets ou futurs chefs d’entreprises tels que les Journée Des Entrepreneurs, le réseau Entreprendre, liInstitut du Mentorat, 100 000 Entrepreneurs etc.
  • Dirigeant engagé dans les combat s visant à libérer l ’énergie Entrepreneuriale, à aider à la croissance et diminuer les freins sociaux, fiscaux, législatifs : choisissez un réseau comme CroissancePlus, Esprits d’Entreprises, Institut Montaigne, Association Pour le Management) etc.
  • Femme dirigeante engagée pour développer la présence des femmes dans l’entrepreneuriat, les conseils d’administration et, au sens large, dans l’économie. Tournez-vous vers des réseaux tels que Terra Femina, Force Femmes, Dirigeantes, Paris Pionnières, Professionnal Women Network, Women Corporate Director, Club L, VOX Femina etc. Il est conseillé aux femmes de mixer les réseaux mixtes et féminins pour apporter une dimension plus large à leur networking.

Dernier élément de choix, non négligeable : le coût d’adhésion

Il y a 2 types de fonctionnement : ceux dont l’adhésion conséquente (2 à 4 000 € par an) donne accès aux manifestations sans frais supplémentaires, et ceux à faible coût d’adhésion (200 €), nécessitant un paiement à chaque manifestation – ce qui au final revient quasiment au même si vous êtes régulier. Les réseaux gratuits, ont une viabilité et une indépendance soumise à leurs sponsors ou mécènes.

Comment rendre le réseau productif et efficace pour le business ?

Une fois votre choix fait, le secret de l’optimisation de sa fréquentation d’un réseau réside dans l’assiduité et l’implication. Il faut le plus possible s’attacher à construire une relation avec les organisateurs et les participants. C’est en voyant plusieurs fois les mêmes personnes que finit par s’installer la confiance nécessaire au partage.

Pendant la manifestation, quelques conseils :

  • Le coup d’œil rapide et efficace. Les réseaux bien organisés font des badges afin que chacun puisse savoir qui est l’autre. Aussi, ciblez les personnes avec qui vous voulez entrer en contact à travers cette première information.
  • La bonne attitude réseau professionnel
  • Portez des couleurs vives. Votre tenue et votre maquillage doivent rester élégants mais identifiables dans un univers qui en général est plutôt constitué de costumes noir et gris ;
  • Ayez toujours des cartes de visites à distribuer ;
  • Souriez et soyez de bonne humeur ;
  • Préparez une présentation de votre parcours et de votre entreprise en 2 minutes.
  • L’audace d’entrer en contact avec les autres. Une relation commence souvent par l’intérêt que l’un porte à l’autre. Soyez curieux, renseignez-vous, identifiez les entreprises et les parcours. Et lancez-vous !

Autre élément important : ces clubs peuvent être aussi pour vous l’occasion de faire une intervention, qui vous apportera notoriété, échanges et contacts directs avec les autres intervenants. Vous pouvez proposer de mettre à disposition vos expertises (exposé marketing, recherche des méthodes de financement, contact dans les administrations…). Ceci afin d’aider le réseau et ses adhérents. Proposez de même vos services pour accompagner des jeunes entrepreneurs, participer à des comités d’experts, des commissions ou des comités directeurs.

Après la manifestation : comment transformer l’essai ?

Il faut être généreux et ne pas attendre un retour sur investissement immédiatement après la manifestation. Il est rare de trouver l’interlocuteur recherché au premier coup, il faut être créatif dans ses discussions, trouver des connexions communes ou des idées de contacts qui vous rapprocheront de votre cible. Dans ces échanges, il faut toujours qu’il y en ait un qui donne le premier : sa carte de visite, un mail croisé de mise en contact, une adresse, un nom… Ensuite, le savoir vivre doit générer un retour, plus ou moins rapide et plus ou moins ciblé.

Conseil supplémentaire

En rentrant de votre manifestation réseau faites deux choses de façon quasi immédiate (au maximum dans les 48h) :

  • Classez les cartes de visite dans un groupe online ou dans un classeur de cartes par réseau. N’hésitez pas à mettre un mémo derrière la carte.
  • Envoyez le mail comme vous vous y êtes engagé : faites le premier pas, cela donnera une image de vous organisée, professionnelle et généreuse

Article par SANDRA LE GRAND

Investir dans son capital relationnel

Tous les entrepreneurs comprennent la notion de capital financier, mais bien peu comprennent celle de « capital relationnel ». Celui-ci appréhendent les idées, les connaissances, les informations, les opportunités, les contacts et bien sûr, les recommandations. Et participent activement à la création de richesses pour l’entreprise.

Le capital relationnel ne se construit pas au hasard. Wayne Baker, auteur d’Achieving Success Through Social Capital écrit : « Des études montrent que les gens ouverts aux autres augmentent leur chance d’être au bon endroit au bon moment en construisant un réseau de connaissances leur permettant de saisir les opportunités ». L’une des clefs pour acquérir un capital relationnel élevé est de se constituer un réseau professionnel solide. Plus que jamais, les réseaux contribuent à la réussite professionnelle. Particulièrement s’ils sont bien structurés et respectent certaines règles telles que la non-concurrence métier dans une même communauté, la recommandation appropriée ou la recherche active d’affaires pour les autres membres du groupe.

Trois clefs pour créer votre capital relationnel.

  • Planifiez et organisez le développement de vos relations professionnelles. Trop de sociétés disparaissaient dans les trois premières années de leur activité, simplement parce qu’elles n’ont pas réalisé un vrai business plan. Celui-ci doit en effet prendre en compte tous les paramètres. Ainsi, la construction et la gestion de son réseau relationnel sont trop souvent négligées au sein du business plan.
  • Mettez le plus souvent possible en relation les personnes que vous connaissez afin de les aider à développer leur propre activité. La recommandation fait partie des fondamentaux qui interviennent efficacement dans le développement de son réseau.
  • Adoptez une attitude professionnelle en toutes circonstances : respect des engagements, recherche de solutions adaptées, courtoisie, ponctualité,… Cette posture permet de construire une réputation, d’inciter vos interlocuteurs à rejoindre votre réseau, et donc d’enrichir votre capital relationnel. Bien que le climat actuel des affaires, particulièrement compétitif, conduise certains entrepreneurs à adopter des méthodes discutables, la réputation et le professionnalisme doivent rester des éléments clefs pour bâtir son développement.

Le temps investi dans la gestion de son réseau agit directement sur la rentabilité de son entreprise ; il s’agit donc d’un investissement productif. Faire des efforts pour renforcer un capital relationnel aura de fait, un impact positif sur son capital financier.

Article par MARC-WILLIAM ATTIÉ | DIRECTEUR ASSOCIÉ | BNI-FRANCE

La convention collective applicable, un casse-tête dont il faut connaître les règles du jeu

Il existe en France 528 conventions collectives (nationales, régionales, étendues), ce qui ne facilite pas les choses pour un chef d’entreprise dans le choix de la convention collective applicable au sein de sa structure quand il débute son activité

La plupart du temps, le dirigeant d’entreprise n’a pas le choix et doit appliquer la convention collective de branche étendue correspondant à son activité professionnelle sous peine de sanctions. La question est alors de savoir comment on détermine si, oui ou non, on entre dans le champ d’application d’une convention collective. Est-ce que la simple référence au code APE (Activité Principale Exercée) suffit .

Le code APE ne constitue qu’un indice parmi tant d’autres.

Pour savoir s’il entre dans le champ d’application d’une convention collective, le dirigeant d’entreprise doit s’attarder sur « l’activité effective » de sa société et, plus encore, sur « l’activité principale » de cette dernière. Pour déterminer l’activité principale de la société, l’employeur pourra utiliser plusieurs indices (quelle activité génère le chiffre d’affaire le plus important, quelle activité occupe le plus de salariés, que précisent les statuts de la société sur l’activité de l’entreprise, quel est le code APE de la société).

Si le chef d’entreprise n’est pas certain de son analyse, il pourra aller jusqu’à consulter l’administration par le biais de l’inspection du travail. Il peut arriver que « l’activité principale » de l’entreprise n’entre dans le champ d’application d’aucune convention collective. Dans ce cas l’employeur n’aura pas à appliquer obligatoirement une convention collective de branche.

C’est donc toujours l’activité de la société, et non celle d’un salarié

C’est elle qui permet de définir la convention collective applicable (sauf populations salariales particulières : VRP, journalistes avec carte de presse…). Il est essentiel de ne pas se tromper quand on «choisit» la convention collective appliquée dans sa société car, en cas d’erreur, les conséquences pourraient être lourdes (demande de dommages & intérêts de salariés devant le conseil de prud’hommes, sanctions pénales en cas de salaires inférieurs aux minima prévus par la convention collective normalement applicable, intervention de l’inspection du travail, application cumulative de la convention collective choisie par erreur et de la convention collective normalement applicable).

Je ne peux donc que vous recommander de choisir avec patience et attention la convention collective que vous devrez appliquer au sein de votre société, quitte à demander l’avis de l’inspection du travail avant de faire votre choix.

Article par ANTOINE GROU | AVOCAT

Fonds de commerce, droit au bail… Comment intégrer son commerce ?

Avant de démarrer son activité, l’entrepreneur sera souvent confronté à la question de savoir s’il recherche un local en vue de son installation ou s’il rachète un fonds de commerce déjà existant.

La vente du fonds de commerce

Dans ce cas, l’acquéreur achète un ensemble (une universalité comprenant les éléments corporels et incorporels du fonds) constitué à la fois du droit au bail portant sur les locaux commerciaux mais également la clientèle de son prédécesseur attaché au commerce, le matériel, l’enseigne, …

Dans une certaine mesure, l’acquéreur s’assure un certain chiffre d’affaires. Aussi, le prix du fonds commerce dépendra de plusieurs facteurs et notamment les résultats de son prédécesseur. Cet acte doit être rédigé avec le plus grand soin dans la mesure où la cession est très encadrée juridiquement. En soit, le fonds de commerce constitue pour l’acquéreur un élément incorporel de l’actif immobilisé, non amortissable.

Le droit au bail

Dans ce cas, l’acquéreur reprend un bail en cours qui a été conclu entre le précédent occupant et le propriétaire. A la différence de la cession du fonds de commerce, l’acquéreur achète le seul droit de bénéficier d’un bail commercial en cours, pour la durée restant à courir et dans des conditions, identiques, notamment en ce qui concerne le loyer. Ce droit au bail est payé au locataire sortant, son prix dépendant du montant du loyer et de la durée du bail restant à courir.

On notera que la cession du seul droit au bail est très souvent interdite par le bail lui-même. Cependant, la cession du fonds de commerce ne peut pas être interdite,. Aussi, le bailleur n’a pas le droit de s’opposer à la cession du droit au bail quand celui-ci est vendu en même temps que le fonds de commerce. Pour l’acquéreur, le droit au bail constitue également un élément incorporel non amortissable inscrit à l’actif du bilan.

Le pas de porte

Dans ce cas l’entrepreneur ne succède pas à un prédécesseur mais conclut directement un bail avec le propriétaire des murs. Il est parfois prévu lors de la conclusion du bail le versement au bailleur d’une somme qui s’ajoute aux loyers. Celle-ci tend à dédommager le bailleur des contraintes imposées par le statut des baux commerciaux. Cette somme est considérée parfois comme un supplément de loyer ou comme une indemnité correspondant à des avantages commerciaux.

Ce « droit d’entrée » constitue généralement pour le locataire entrant des frais de premier établissement amortissables. De ce fait, ils sont déductibles dans une certaine mesure. Parfois, il arrive que le contrat de location ne comporte pas de droit au bail.

Dans ce cas, le loyer est généralement plus élevé puisqu’il inclut à la fois le montant de la valeur locative des lieux et l’amortissement d’un droit d’entrée qui n’est pas versé à la conclusion du bail. Aussi, l’ensemble de ces éléments doivent donc être pris en compte notamment dans le cadre d’un budget prévisionnel d’exploitation.

Article par Antoine Grou, Avocat

La logistique verte du dernier kilomètre avec La Petite Reine

Des vélos totalement dimensionnés au dédale des petites rues du milieu urbain, des cyclistes-livreurs heureux d’avoir retrouvé un emploi, c’est la réalité de la Petite Reine, une entreprise verte, rentable et sociale. Pas moins que Chronopost, Géodis, DHL ou Essilor sont à citer parmi les clients les plus prestigieux de l’activité de La Petite Reine.

Un concept très écologique

En effet, cette société répond à un enjeu majeur : la logistique du dernier kilomètre. La Petite Reine est la seule entreprise européenne de transport capable d’effectuer 100 % de ses prestations avec des véhicules propres, Elle a réussi à s’intégrer dans un marché très concurrentiel, sur le transport des colis de moins de 30 kg.

L’offre de La Petite Reine consiste à savoir s’adapter à des situations d’hyperdensité urbaine – où les camionnettes et autres véhicules utilitaires légers (VUL) se révèlent inadaptés et surdimensionnés, tels que dans les centres villes réservés aux piétons, les espaces touristiques, etc. Elle repose sur l’utilisation coordonnée de plates-formes logistiques urbaines et de véhicules propres, conçus ou choisis pour leur parfaite adéquation.

Mais très efficace !

Alors que le taux d’échec de livraison en messagerie express traditionnelle est de 6 %, il est proche de zéro avec la formule vélo. Ce sont donc des milliers de tonnes de CO² évitées, tout en assurant à tous les clients un service fiable et rapide. Quoi de plus simple pour livrer des petits catalogues, des paires de lunettes ou tous les petits paquets aux commerçants des centre ville.

Tout naturellement, les plateformes logistiques sont situées en centre ville, et majoritairement dans des parkings. L’outil de travail est le cargocycle. Ce véhicule se présente comme un tricycle à assistance électrique et peut contenir jusqu’à 180 kg de marchandise. Il dispose d’un volume de 1 200 à 1 500 L.

Quelques informations sur la Petite Reine

Créée en 2001, et filiale à 100 % d’Ares depuis 2008, La Petite Reine compte aujourd’hui plus de 65 collaborateurs et a dégagé en 2009 un chiffre d’affaires de 1,3 million d’euros. L’entreprise est centrée autour de deux activités principales : la logistique du dernier km ainsi que la production de véhicules tricycles et triporteurs à assistance électrique.

La Petite Reine, possède aujourd’hui 6 agences à Paris, Bordeaux, Lyon, Rouen, Dijon et à Genèves sous forme de franchise. L’objectif de croissance est de 20 sites d’ici fin 2012, en propre ou en franchise. Avis aux amateurs qui pourront postuler sur le site www.lapetitereine.com. Et les perspectives de développement du business sont fortes, car toutes les entreprises engagées dans une démarche développement durable représentent des clients potentiels de l’entreprise La Petite Reine.

A la volonté écologique s’ajoute l’engagement social.

La jeune société est également engagée dans l’insertion en faveur du développement professionnel. Pour être embauché, 2 pré-requis hautement symboliques suffisent : une réelle motivation à travailler et une très forte envie de s’en sortir. Vous êtes plutôt dégourdi(e), vous avez entre 20 et 30 ans et les missions « sportives » ne vous font pas peur ? Alors vous pouvez postuler pour entrer dans l’entreprise La Petite Reine et peut-être devenir livreur à vélo.

Chaque chef d’agence consacre du temps pour la formation de chaque chauffeur, qui travaille ensuite en toute autonomie et ce notamment pour le tri, le scanning et la programmation de ses deux tournées quotidiennes. De plus La Petite Reine a adopté une logique de management individualisé selon les capacités de chaque individu. Et pour couronner le tout : l’entreprise a reçu le prix PME et Développement Durable décerné le 16 juin 2010 par le Club Ile de France pour le Développement durable. La société a été récompensée pour sa démarche de conventionnement en entreprise d’insertion qui traduit un engagement social et une démarche de Développement Durable globale.

Interview de Diaa Elyaacoubi, Fondatrice de Streamcore

Entretien exclusif avec Diaa ELYAACOUBI, fondatrice de Streamcore et présidente du club Esprits d’Entreprises.

Comment êtes-vous arrivée à l’entrepreneuriat ?

Ce ne sont pas mes études qui m’ont donné la soif d’entreprendre, mais mon expérience au sein d’une petite entreprise qui était alors une jeune start-up, Cegetel. Je me suis retrouvée face à d’importants challenges au sein de cette start-up. L’impression de partir d’une page blanche et d’avoir tout à écrire a éveillé en moi cette dynamique de création qui m’a poussée à entreprendre.

Je conseille d’ailleurs aux jeunes qui sentent en eux un profil d’entrepreneur, de se tourner vers les jeunes entreprises plutôt que vers les grands groupes dans lesquels il n’y a pas la même énergie émulatrice. Dès qu’on y goûte, on ne peut plus s’en passer ! C’est ainsi que, dès que Cegetel a commencé à se structurer en grande entreprise, le besoin de monter ma propre entreprise s’est imposé à moi.

Dans quelles conditions s’est faite votre première création d’entreprise ?

J’ai d’abord essayé de monter ma société en interne chez Cegetel, ce qui s’est avéré trop compliqué à réaliser. J’ai alors décidé de me lancer sans filets avec mon associé de l’époque. Nous nous disions qu’au pire des cas la seule chose qui pouvait nous arriver était d’échouer et de reprendre une activité salariée. La peur de l’échec a été plus faible que l’envie d’agir. Il faut dire que nous avions la chance de vivre dans une période formidable d’émulation entrepreneuriale avec l’essor des start-up Internet.

Nous avons lancé E-Brands, un fournisseur d’accès à Internet en marque blanche. Nous fabriquions toute l’infrastructure que nous revendions aux marques existantes telles que Wanadoo. Même si cela n’a pas toujours été rose, l’entreprise a tellement bien marché que nous avions deux possibilités : soit continuer seuls avec du financement, soit nous adosser à un groupe industriel. Le groupe Vivendi nous a convaincus et nous avons revendu l’entreprise pour développer en interne ce que nous faisions en externe.

Pourquoi avoir accepté l’offre de Vivendi ?

Pour dire vrai, le groupe a mis sur la table une offre qu’on ne pouvait refuser ! Au-delà, nous sentions que le marché évoluait et qu’il valait mieux être adossé à un groupe. De plus, avec Vivendi, nous avions beaucoup plus de moyens à notre disposition pour développer l’entreprise. Dernier point : entrer par la grande porte chez Vivendi représentait pour nous une petite revanche vis-à-vis du groupe dont nous étions sortis quelques années auparavant par la petite porte (ndlr : Cegetel est une filiale de Vivendi) ! Malheureusement, au sein de Vivendi je n’avais pas la même indépendance en tant qu’entrepreneur et je suis donc partie au bout de deux ans, après avoir assuré et développer le service après vente !

Comment avez-vous vécu le rachat de votre entreprise par Vivendi et son évolution au sein du groupe ?

Pour un entrepreneur, l’entreprise est comme son bébé. Il a donc du mal à la voir aller dans une autre direction. Cela n’a pas été facile à vivre pour moi. Le fondateur est quelque part l’âme de l’entreprise. Quand il se retire du projet, l’entreprise perd son esprit initial.

Vous vous êtes alors lancée dans un nouveau projet entrepreneurial ?

Non, pas tout de suite. Le développement de E-Brands a été pour moi une belle aventure entrepreneuriale, un magnifique laboratoire pour apprendre à gérer une entreprise et se challenger sur son business model. Je savais donc que j’avais envie de créer une nouvelle entreprise mais, avant cela, j’ai pris le temps de découvrir de nouveaux horizons. J’ai fait un tour du monde d’un an, équipée de mon sac à dos.

Je suis rentrée juste après l’explosion de la bulle internet. Les gens étaient assommés et personne n’osait plus se lancer dans l’entrepreneuriat. Je me suis rendue compte qu’en France nous avions un terreau de jeunes et d’innovations extraordinaires mais que les gens ont peur d’entreprendre et de l’entreprenariat par peur de l’échec. J’ai alors ressenti la nécessité de rassembler les jeunes entrepreneurs pour les encourager et les aider. J’ai donc fondé le club Esprits d’Entreprises dont le but est d’inciter l’émergence d’une dynamique entrepreneuriale en France.

Quelle est la particularité de ce club business ?

La vocation de ce club est de promouvoir les valeurs entrepreneuriales à travers des actions et des prises de positions militantes. Nous considérons que les valeurs entrepreneuriales sont celles qui sont les plus précieuses pour un pays et qu’il est de notre responsabilité de les encourager. Pour cela il faut donner l’exemple de parcours d’entrepreneurs et aider les porteurs de projets qui en ont besoin. Je pense que nos actions militantes contribuent à changer la donne.

Et vos propres projets entrepreneuriaux ?

J’ai monté une nouvelle entreprise, Streamcore, spécialisée dans la construction d’équipements de réseaux télécom. Rien que cette année, l’entreprise a reçu 5 prix de l’innovation ! Tout l’enjeu de cette société est pour moi de développer en France une innovation compétitive à l’échelle mondiale.

Chef d’entreprise, présidente d’association et désormais mère de jumeaux : arrivez-vous à tout concilier ?

Je veux montrer, grâce à mon parcours, qu’on peut mener à bien des projets associatifs et entrepreneuriaux, tout en menant une vie de famille. Ce n’est qu’une question d’envie, de volonté et de discipline. La clé est de réussir à concentrer son énergie et d’aller à l’essentiel dans chacune de ses activités.

5 CONSEILS

  1. Ne pas hésiter à prendre des risques. Contrairement à ce qu’on croit, le risque qu’on prend en créant son entreprise est beaucoup plus faible que les bénéfices qu’on peut tirer. Et on ne peut pas gagner si on ne prend pas de risques. Le plus bel ascenseur social aujourd’hui ce n’est plus l’école mais la création d’entreprises.
  2. Savoir bien s’entourer.
  3. Rester lucide.
  4. être énergique et très enthousiaste.
  5. Ne pas se raconter d’histoire par rapport à la situation. On peut être enthousiaste pour se motiver ou pour motiver les gens autour de soi, mais un entrepreneur doit toujours regarder les choses avec lucidité.

Interview de Cristiano Sereni, Fondateur de Cinebank et Amorino

Interview de Cristiano SERENI, fondateur de Cinebank et Amorino

Quel a été votre parcours jusqu’à la création d’Amorino ?

Italien d’origine, je suis arrivé en France pour y créer Cinébank, un réseau de franchises qui propose des machines de distribution automatique de vidéo/DVD. Cette activité n’existait pratiquement pas en France, alors qu’elle fonctionnait très bien en Italie. Le concept a bien pris et en huit ans j’ai ouvert 3 000 magasins ! J’ai revendu cette entreprise en 2002 pour passer à une nouvelle aventure entrepreneuriale. C’est à cette époque que j’ai créé Amorino avec un ami d’enfance, originaire de la même petite ville italienne que moi, Paolo Benassi.

Comment vous est venue l’idée de créer une chaîne de glaciers ?

C’est simple : mon associé et moi venons d’une ville où, pour 150 000 habitants, on compte environ 80 magasins de glaces ! Nous avons grandi en mangeant quasiment une glace par jour ! Dans cette région de l’Italie la culture du bien manger est omniprésente et on y trouve des glaces excellentes. C’était pour moi un besoin quasiment physique de trouver de bonnes glaces à Paris, mais je n’en trouvais pas qui avaient la même qualité que celles qu’on trouve dans mon village. De là est venue l’idée que, comme on ne trouvait pas de tels produits sur la capitale, alors nous avions de bonnes chances que cela fonctionne. Nous voulions créer un concept qui aille plus loin que le simple magasin de glaces. Alors nous avons soigné chaque détail, que ce soit la décoration des points de vente ou la qualité du service proposé. Nous avons également voulu que les glaces y soient proposées en forme de roses dans les cornets : une idée simple mais qui nous permettait déjà de nous différencier de la concurrence.

Comment avez-vous réussi à créer un business si performant à partir d’un métier artisanal ?

Depuis le départ, notre idée était de ne pas nous arrêter à un seul magasin, mais de créer une chaîne en France, puis dans plusieurs pays. évidemment nous avons commencé petit en nous concentrant sur un, puis deux, puis cinq points de vente. Nous voulions tester ainsi la viabilité du concept et apporter quelques améliorations. L’idée ensuite a fait son chemin car le concept a très bien fonctionné. Une étape importante dans le développement de l’entreprise fut la création du centre de fabrication des glaces en 2005. Lorsqu’on fabriquait les glaces de manière indépendante en arrière-boutique, on ne pouvait s’approvisionner en produits sophistiqués. Si l’on veut par exemple avoir le parfum d’une mangue d’Inde, il faut faire venir les fruits par containers complets. Dès que nous avons réuni la production en un seul centre, nous avons donc réalisé un important travail sur nos recettes.

Vous vous êtes lancés dans un métier que vous ne maitrisiez pas. Comment avez-vous y pallié ?

Nous avons appris au fur et à mesure. Mon associé s’occupe des recettes. Pour cela, il a réalisé un énorme travail de documentation et fait des formations. Comme moi il est passionné par les bonnes choses. Nous faisons ensemble le tour des fournisseurs pour choisir le bon fournisseur et les meilleurs produits.

Comment avez-vous financé votre premier point de vente sur la prestigieuse Ile-Saint-Louis ?

Grâce à la revente de Cinébank notamment, nous avons pu apporter la moitié de l’investissement. L’autre moitié, nous l’avons emprunté par concours bancaire. J’ai bénéficié de la totale confiance des banquiers avec qui je travaillais déjà sur Cinébank. Ma précédente entreprise faisait autour de 70 millions de chiffre d’affaires, donc les banquiers n’ont pas hésité à me suivre dans ce nouveau projet !

Comment avez-vous réussi à vous imposer face à des marques très populaires comme Haagen Dazs ou Ben & Jerry’s ?

Ce que nous sommes en train de faire, personne ne l’avait jamais fait à cette envergure. Nos produits ont un positionnement très différent de celui des glaces industrielles américaines qu’on trouve dans les supermarchés et qui n’ont pas la même qualité. Chez Amorino, nous produisons des glaces qui respectent la tradition italienne et dont la qualité des ingrédients est surveillée de manière très stricte. Notre plus grand plaisir c’est de voir des italiens qui nous disent qu’ils ne trouvent pas de telles glaces chez eux ! Notre stratégie a été de nous placer dans des lieux touristiques où, habituellement, la qualité de ce que l’on y trouve à manger est très mauvaise.

Pourquoi avoir fait le choix du développement de l’entreprise sous forme de franchise ?

La franchise est un modèle auquel je crois beaucoup et dont j’avais pu observer les vertus lors de ma précédente expérience. La franchise permet la présence d’un patron dans chaque point de vente. Et un collaborateur ne sera jamais aussi motivé qu’un patron pour s’investir dans la réussite du réseau. Nous effectuons une sélection très stricte des franchisés qui ont tous en commun une même philosophie. Autre point : le modèle de la franchise permet d’aller plus vite. Les investissements sont moindres et l’entreprise peut monter en puissance très rapidement.

Vous développez désormais Amorino à l’international. Quelle stratégie adoptez-vous pour cela ?

J’ai fait appel à mes connaissances, mes amis situés dans différents pays. Je les ai simplement convaincus de rejoindre l’aventure Amorino et de prendre en charge le développement de l’entreprise dans leur pays. Ils ont été faciles à convaincre car l’activité d’Amorino est très belle : nous vendons du plaisir, et en plus les marges sont bonnes. J’ai donc par exemple mon beau-frère qui développe aujourd’hui Amorino en Italie. Ça reste familial !

Vous vendez un produit très saisonnier. Comment faitesvous pour faire tout de même des bénéfices en hiver ?

Nous avons développé une activité complémentaire pour générer du trafic dans les magasins, même en hiver. Presque tous nos points de vente ont une cafétéria qui fournit une grande gamme de cafés et chocolats chauds italiens. Nous vendons également des produits italiens et des chocolats en vrac. Aujourd’hui, ces activités complémentaires représentent 20 % de notre chiffre d’affaires. Et une fois que les clients sont entrés en magasin pour se fournir en épicerie fine ou boire un café, ils se laissent facilement tenter par une petite glace !