Lorsque vous avez débuté votre carrière de coiffeur, imaginiez-vous une telle réussite ?
Honnêtement, je ne pensais pas être un jour à la tête d’une telle entreprise. Aujourd’hui, je suis fier de cette réussite. Je suis arrivé dans un salon de coiffure un peu par hasard. J’ai rapidement été passionné par ce métier avec une forte envie de réussir, ce qui m’a conduit à créer le groupe Provalliance.
Je n’avais pas d’envie particulière d’entreprendre. En rentrant de chez son coiffeur dans la Sarthe, au Lude, le village dont je suis originaire, ma mère m’annonce que le petit salon pour dames dans lequel elle se rend cherche un apprenti. Sans a priori j’y suis allé, pour voir On ne peut pas dire qu’à cette époque ce métier me passionnait.
A 20 ans, sur les conseils de mon père, je me suis installé à Paris. C’est ici que j’ai rencontré des coiffeurs passionnés avec lesquels j’ai fréquenté un club de coiffure et préparé des concours. Je suis ainsi moi aussi devenu passionné et curieux.
De votre premier salon jusqu’au réseau actuel du groupe Provalliance, comment avez-vous développé votre réseau ?
J’exerce mon métier depuis plus de 30 ans et c’est comme je vous le disais la PASSION qui m’a toujours amené à progresser. J’ai ouvert mon 1er salon en 1975 à Saint-Germain-en-Laye, la banlieue chic de Paris. Champion de France, puis champion du monde en 1977, l’esprit de compétition et la soif de réussir ont nourri ma passion.
En 1979, j’ai inauguré le 1er salon parisien, vaisseau amiral de l’enseigne dans le 8e arrondissement, avenue Franklin Roosevelt, une adresse très prestigieuse.
L’ouverture de succursales, le lancement de la franchise, la création de nouvelles enseignes : tout est allé très vite. J’ai associé mes collaborateurs et me suis entouré d’un directeur administratif et financier, Daniel Gagnor, et d’un directeur du développement, Marc Aublet, qui m’ont rejoint en 1993 et 1995 afin de m’aider à construire cette entreprise et à développer la franchise. Ils sont restés fidèles et ont su m’aider à construire cet empire.
Ma famille m’a, elle aussi, toujours soutenu : ma femme, Natacha est à mes côtés depuis mes débuts, ma fille Olivia, dirige la communication internationale du groupe et mon fils Fabien est quant à lui directeur artistique. Construire une entreprise familiale à dimension internationale. En effet, le groupe Provalliance dont je suis président-fondateur est numéro 1 européen et numéro 2 mondial avec 9 marques : Franck Provost, Jean Louis David, Saint Algue, Fabio Salsa, Intermède, Coiff & Co, Interview Coiffure, Niwel et Jean-Marc Maniatis avec lequel nous collaborons.
Provalliance, aujourd’hui, c’est 20 000 collaborateurs, un siège social regroupant 200 personnes, 2 400 salons dans le monde avec une présence dans 30 pays et plus de 30 millions de clients par an.
Pourquoi avez-vous décidé de développer vos salons en franchise ?
J’ai toujours conservé la fibre artistique qui est à l’origine de ma passion mais j’ai aussi progressivement acquis le sens des affaires. Je reste d’abord un coiffeur qui souhaite sublimer les femmes. Après la création de mon premier salon à Saint Germain-en-Laye je me suis donc installé à Paris même. Une amie-cliente m’a présenté l’équipe de l’émission phare de l’époque : Sacrée Soirée, ce qui m’a permis de coiffer Jean-Pierre Foucault et de faire régulièrement des apparitions en prime time. Nous avons ainsi créé une agence Studio avec une douzaine de coiffeurs qui travaillent aujourd’hui sur la majorité des programmes télévisés.
La notoriété et le nombre de salons ont grandi mais j’ai souhaité me développer, d’abord en succursale puis en franchise 20 ans après l’ouverture de mon 1er salon. Mes associés, avec lesquels j’avais monté plusieurs salons sont passés, via des échanges, de la succursale à la franchise. Alors que le nombre de salons en succursales s’élevait à 25, Marc Aublet, m’a rejoint en 1995 en tant que directeur du développement. Il a su m’aider à développer les franchises tout en continuant l’ouverture de succursales qui représentent aujourd’hui 35 % des salons Franck Provost. Ainsi les franchisés savent de quoi je parle. Bien que je sois très heureux de l’évolution de mon activité, j’ai persévéré dans ce milieu plus par passion pour la coiffure et par envie de réussir.
Comment choisissez-vous vos futurs franchisés ?
Nous choisissons nos franchisés avec grande attention. Tout d’abord, nous souhaitons travailler avec des coiffeurs qui ont un esprit entrepreneurial mais il est très important pour nous que le franchisé ait une formation initiale de coiffeur. Nous demandons également de la rigueur. Il est en effet primordial que les franchisés respectent l’enseigne et reflètent ainsi à travers leur salon une image positive de la marque.
Nous leur demandons aussi d’être très attentifs à la formation (grâce à la franchise, ils ont la possibilité de faire des stages illimités, en fonction des disponibilités des centres de formation, pour les managers et leurs équipes).
Vous avez créé une académie. Comment formez-vous les futurs franchisés ? Que leur transmettez-vous ?
La formation est un des atouts majeurs de la franchise.
Quel que soit le niveau professionnel des apprenti(e)s, coiffeurs(euses), techniciens(iennes), ou managers, chacun d’entre eux pourra suivre le stage qui correspondra à ses objectifs de perfectionnement professionnel ou de développement personnel.
Tous les professionnels du groupe Provalliance, suivent au minimum deux fois par an un stage de perfectionnement afin d’être toujours à la pointe des nouvelles tendances et techniques.
Chaque marque détient son propre centre de formation à Paris mais nous avons aussi ouvert des centres de formations décentralisés à Marseille, Lyon, Bordeaux et Rennes.
Aujourd’hui, comment souhaitez-vous faire évoluer votre réseau ?
Nous souhaitons encore développer notre réseau. Nous avons pris le contrôle des marques européennes continentales du groupe Régis (Jean Louis David, Saint Algue, Intermède, Coiff & Co) en septembre 2007. Aussi, nous avons racheté les salons Jean-Marc Maniatis il y a quelques mois et je ne compte pas m’arrêter là.
En conservant l’identité et le positionnement de chaque marque, les enseignes cohabitent en parfaite harmonie. Je reste très proche de mes collaborateurs et franchisés qui souhaitent eux aussi progresser dans ce sens.
Mon objectif d’ici une dizaine d’années est que les grandes enseignes représentent 40 % du marché contre 25 % (en valeur) aujourd’hui.
Reproduire le succès de Franck Provost à l’international est aussi une vraie motivation.