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Deskopolitan, le nouveau réseau premium d’espaces partagés

Fondée par Alexis Rebiffé et Paul Chevrillon, Deskopolitan fait partie de cette nouvelle génération de réseaux d’espaces de bureaux partagés. Propriétaire de son immobilier, la marque au positionnement premium affiche, clairement, son ambition : revisiter les centres d’affaires en proposant une palette de services défiant toute concurrence. 

Revisiter des centres d’affaires.

Créée il y a cinq ans, Deskopolitan s’inspire des nouveaux modes de travail pour développer son réseau d’espaces de bureaux partagés. Après une première expérience ratée dans l’entrepreneuriat, son dirigeant, Alexis Rebiffé, souhaitait, pour sa prochaine société, un modèle basé sur un système d’abonnement. « Une fois que des personnes deviennent clients d’un espace de coworking et qu’elles jugent les services agréables, elles y restent », assure-t-il.

Pour les deux cofondateurs, Alexis Rebiffé et Paul Chevrillon, l’enjeu n’est pourtant pas tant de faire du coworking que de revisiter les centres d’affaires. « Nous souhaitions à la fois retrouver le côté convivial et social des espaces de coworking, tout en le mixant avec le professionnalisme des centres d’affaires ». Après six mois de travaux, le premier site ouvre ses portes en janvier 2017, rue du Château d’Eau, dans le Xème arrondissement de la capitale. Logés dans une ancienne manufacture (occupée auparavant par l’agence de publicité française BETC, ndlr), ce sont alors 1 350 mètres carrés, prévus pour accueillir 200 personnes, qui sont mis à la disposition des travailleurs. Et les deux cofondateurs entendent bien ne pas en rester là.

Faciliter le quotidien des utilisateurs.

« Notre clé d’entrée, c’est les services », lance Alexis Rebiffé. Affichant une offre premium, l’ambition de Deskopolitan demeure de faciliter la vie des collaborateurs, qu’ils soient freelances, salariés d’une PME ou encore d’un grand groupe. « Le premier élément qui vient gâcher la vie des travailleurs parisiens reste les transports », poursuit-il. Pour tenter de rapprocher les bureaux des lieux de résidence de leurs utilisateurs, les cofondateurs ont alors ciblé l’est de Paris, qui regroupe des quartiers résidentiels, pour y implanter leurs espaces de travail. « Nous aurions, certes, pu opter pour les banlieues mais le coworking fonctionne d’abord dans les villes où le coût de la vie s’avère élevé », explique le cofondateur.

Toujours dans cette logique de faciliter le quotidien des collaborateurs, une seconde réflexion naît d’un tout autre constat : « Lorsqu’arrive le weekend, ayant bien travaillé la semaine, les travailleurs n’ont qu’une envie : celle de se détendre. Nous nous sommes alors demandé comment intégrer les corvées de la vie quotidienne en semaine, les jours de travail. » Pour cette raison, les deux cofondateurs ont fait le choix d’intégrer un certain nombre de services à leurs espaces de travail comme de la conciergerie d’entreprise, un coiffeur pour hommes et femmes, un barbier mais aussi un service de restauration.

Des espaces non pas pour travailler mais pour « réussir ».

« Ce ne sont pas des espaces pour travailler mais des espaces pour réussir ! », affiche fièrement le slogan de Deskopolitan. « Nous sommes très attachés à construire une communauté de membres avec lesquels on partage les mêmes valeurs », affirme Alexis Rebiffé. Leur positionnement premium leur permet, selon lui, de s’adresser à des entreprises qui, en grande majorité, se portent extrêmement bien et qui se consacrent exclusivement à leur travail. « Chez nous, il n’y a ni babyfoot, ni console de jeux vidéo parce qu’on considère que le vrai loisir se trouve hors des murs, lorsqu’on quitte le bureau. Deskopolitan est, avant tout, un lieu dédié au travail », explique le dirigeant.

Bien que l’équipe de Benoît Hamon ait choisi leur espace, rue du Château d’Eau, pour y installer son QG lors de la dernière campagne présidentielle, Deskopolitan n’est associée à aucun mouvement politique mais a été qualifiée de simple « partenaire d’intérêt public ». Quoi qu’il en soit, sa culture porte d’abord sur sur la confiance et le prix juste : « Nous avons fait ce choix de vendre des services premium tout en étant très transparents avec le client pour qui la marge de négociation est très limitée  » Une stratégie qui leur a permis dès la première année, d’être bien au-delà des objectifs fixés.

Être propriétaire de son immobilier…

Un autre atout de Deskopolitan reste qu’il possède son propre immobilier. « Être propriétaire nous permet de générer de la rentabilité sur l’exploitation comme sur notre immobilier, une première sur le marché du coworking », dévoile Alexis Rebiffé, avant de poursuivre : « En travaillant sur le concept, nous nous sommes rapidement rendu compte que nous ne pouvions pas monter le projet seuls. Nous avions besoin de capitaux. »

Si acheter des immeubles de plusieurs milliers de mètres carrés n’était, au départ, pas leur ambition, les cofondateurs se sont vus offrir l’opportunité d’aller présenter leur projet au groupe, spécialisé dans l’investissement industriel et fondé par le père de Paul. « Notre première intention était de louer un plateau de bureaux pour ensuite commercialiser les postes », précise le dirigeant de Deskopolitan. Au bout du compte, ce sont plusieurs dizaines de millions d’euros qui seront investis par le groupe (est devenu actionnaire majoritaire de Deskopolitan, ndlr) dans la société pour l’achat de biens immobiliers. « En tant que jeunes start-uppers de 30 ans, sans capital de départ, cette activité nous aurait été inaccessible sans le soutien du groupe. »

…pour développer une offre la plus complète possible.

« Nos concurrents, même avec tous les moyens qu’ils mettent, ne parviennent pas à développer une offre aussi complète que la nôtre, regroupant l’ensemble des services sous le même toit », affirme le dirigeant de Deskopolitan. Selon lui, pour des raisons de réglementations liées à la sécurité, louer un ensemble immobilier permettant à la fois d’y développer des espaces de travail ainsi que des services annexes reste très compliqué compte tenu de l’obligation de dissocier les accès des évacuations.

Le cofondateur s’explique à ce sujet : « Lorsque nous élaborons le permis de construire, nous y intégrons directement notre activité d’exploitation, ce qui ne serait, sans doute, pas faisable avec un propriétaire-bailleur. Avoir différentes activités empilées dans un seul et même immeuble qui n’est pas le sien demeure, en ce sens, quasi-impossible. » Un avantage de taille qui leur permet, d’après Alexis Rebiffé, de couvrir les éventuels risques liés à l’exploitation de leur activité.

Sortir du lot pour vaincre la guerre du coworking.

L’arrivée de mastodontes tels que WeWork ou même Station F en 2017 a tendance à placer ladite année sous le signe de la guerre du coworking. Mais pour le dirigeant de Deskopolitan, « le plus intéressant reste à venir car le marché s’est structuré ». Il ajoute : « Ce dernier n’étant pas un puits sans fond, un léger ralentissement va se faire sentir et, à ce moment-là, on pourra, véritablement, observer ceux qui tireront leur épingle du jeu ». Les deux cofondateurs le savent, pour se démarquer, la notion de fidélisation constitue un élément clé. C’est pourquoi ils misent sur la qualité de leurs services mais aussi sur le soin apporté aux détails tels que le traitement de la lumière au sein des espaces, l’acoustique ou encore l’ergonomie.

Avec l’ouverture d’un deuxième site de 6 000 mètres carrés d’une capacité de 400 personnes, prévue pour l’été prochain, boulevard Voltaire, ils entendent d’ailleurs bien améliorer leur offre de services. « Nous serons alors le premier acteur à réunir sous le même toit des espaces de travail, des crèches, un fitness, un restaurant, une résidence hôtelière, un potager en toiture, divers ateliers ainsi que tous les services de bien-être. » Autour de ce bâtiment, désigné comme un « campus urbain », s’ajouteront également 1 000 mètres carrés d’espaces extérieurs. « Le bâtiment de Château d’Eau n’est, finalement qu’une sorte de préambule. En développant le concept de Deskopolitan, nous nous sommes rendu compte d’une chose : il s’agit d’un métier plus proche de l’hôtellerie que de l’office management », conclut, enthousiaste, son dirigeant.

Plongée au cœur du XVIe arrondissement de Paris avec Advanced Schema

La société Advanced Schema, fondée par Hervé Seban il y a maintenant 15 ans, affiche une croissance régulière et une belle santé financière depuis sa création. Depuis le début de l’année 2016, cette PME française spécialisée dans l’exploitation des données numériques a élu domicile dans un hôtel particulier, au cœur du XVIe arrondissement de Paris. Immersion. 

À peine arrivés dans les locaux de la rue Galilée, à l’Ouest de la capitale, nous comprenons pourquoi le fondateur d’Advanced Schema a eu un coup de cœur pour ces locaux de 850 m². L’ancien hôtel particulier qui trône au 19 de la rue est assurément charmant. L’intérieur est sobre, à l’image de l’humilité prônée par les dirigeants. Quelques écrans seulement s’affichent dans les salles de réunions.

Des locaux atypiques.

Alors que la plupart déménagent en banlieue pour réduire leurs coûts, Hervé Seban a fait le choix d’implanter son siège social en plein Paris, dans un des arrondissements les plus chers de la capitale. « Le fait que l’hôtel soit dans le XVIe ? Cela n’a pas d’importance. C’est un hasard. Plusieurs de mes collaborateurs et moi-même avons eu un coup de cœur pour ces locaux. Ce n’était pas dans le budget initialement prévu, mais nous avons décidé de mettre les moyens pour que chacun s’y sente bien. » L’homme est un dirigeant discret.

Ce matin-là, il nous accueille avec le sourire, presque un peu gêné de devoir raconter son aventure entrepreneuriale. Hervé est accompagné de son collègue Fabrice Haccoun, récemment nommé à la direction générale de l’entreprise. Ce dernier vient de rentrer d’un voyage d’affaires en Inde et les deux hommes ont passé 1h30 à faire un point ensemble sur les dernières avancées de l’entreprise. Entre deux tâches, ils prennent le temps de revenir sur l’histoire d’Advanced Schema.

Un profil d’ingénieur traditionnel.

« Ne sachant pas réellement dans quelle filière m’orienter après le bac, j’ai fait médecine puis me suis réorienté vers un parcours d’ingénieur » détaille Hervé qui avoue être « tombé dans la marmite » du développement informatique. « Je suis littéralement tombé amoureux de ce métier ! » Pendant une dizaine d’années, le dirigeant enchaîne les missions au sein de Grands Groupes dans lesquels il travaille à la mise en œuvre de projets technologiques. Assez rapidement, on lui confie des projets à fort challenge, avec des budgets très restreints, pour lesquels il doit trouver une solution rapidement. « J’ai donc cette double casquette : technicien et gestionnaire » explique-t-il.

Au cours de son parcours professionnel, Hervé participe à la mise en œuvre du programme multicanal de BNP Paribas. Concrètement, il met en place et coordonne le fonctionnement de plateformes technologiques conséquentes qui visent à gérer, structurer et analyser les données numériques du Groupe. à l’époque, à la fin des années 1990, le dirigeant développe déjà une vision de précurseur de sa profession.

« J’ai toujours voulu utiliser la donnée en vue d’en faire quelque chose d’utile pour les métiers ! Les experts de l’époque disaient qu’il fallait stocker le moindre clic, en se disant que dans les années à venir, on aurait des outils qui permettraient d’analyser les données… Pour ma part, je pensais que nous devions plutôt faire converger toutes les données signifiantes d’une entreprise vers des modèles de données structurées, afin que cette Data soit utile aux différents métiers de l’entreprise : finances, marketing, RH, etc. Il a fallu que je lutte contre le politiquement correct. »

Faire du Big Data… avant tout le monde !

Partant de ce constat, Hervé s’entoure d’une équipe de 10 consultants qualifiés, qu’il considère aujourd’hui comme « les meilleurs experts de France » sur les sujets qu’il adresse. Mais au sein des boîtes pour lesquelles il travaille, l’entrepreneur reste sur sa faim. « Avec mes collègues, j’ai clairement identifié un manque d’expertise sur ce marché de la donnée » dévoile-t-il. « Les entreprises voulaient de la convergence des systèmes et des informations dans un modèle de technologie multi-usage. C’est pour répondre à cette attente que nous nous sommes lancés en 2001. »

Cette année-là, le dirigeant décide de créer une société avec la même équipe de consultants et un associé. Advanced Schema est née. L’objectif ? Proposer aux Grands Comptes de structurer leurs données. L’entreprise, qui place la qualité au cœur de sa stratégie, prend tout de suite des allures de précurseur… « Nous avions en quelque sorte anticipé l’explosion des volumes de données et des usages sur les plateformes décisionnelles, analytiques, les CRM… J’ai toujours eu l’impression de travailler dans le domaine du « Big Data », même si ce terme est devenu populaire plus tard ! » raconte Hervé.

Un développement pas à pas.

L’entreprise, financée sur fonds propres depuis le départ, se développe tranquillement, projet par projet. En 2008/2009, Advanced Schema compte environ 50 consultants et réalise près de 6 millions d’euros de chiffre d’affaires. Mais en 2009, les points de vue d’Hervé et de son associé divergent sur les aspects stratégiques. D’un commun accord, Hervé organise le rachat de ses parts et réorganise la boîte, seul.

Jusqu’en 2012, Advanced Schema fait 120 % de croissance et plusieurs étapes marquantes viennent ponctuer le développement de l’entreprise. En 2011, Hervé crée un pôle R&D, à la demande des clients qui désirent plus d’expertise en matière de système technologique. « Cela nous permettait de répondre à la fois à la demande du marché et à l’explosion des nouvelles technologies, comme l’émergence de la mobilité » précise le dirigeant, qui a décidé d’appuyer sur l’accélérateur ces prochaines années.

2015 : une nouvelle étape.

« L’année 2015 a été très importante » décrit Hervé. « Pendant deux ans, nous avions décidé de mettre la croissance en pause, afin de redonner du sens à notre activité. Pendant ces deux années, nous avons posé les fondations d’une structure beaucoup plus importante. » L’entreprise développe son activité, à la fois dans le web en général, en intégrant la petite start-up Kernel 42 et dans l’édition de logiciel avec la création de l’entreprise nodata.

Début 2015, la société se lance également dans l’aventure Nord-américaine en créant une nouvelle structure à Vancouver, au Canada. Cette année, en 2016, le passage à une nouvelle échelle continue. Advanced Schema a une nouvelle filiale dans le domaine de la santé connectée et a intégré Fabrice Haccoun comme directeur général en février. Après un parcours dans des Grands Groupes, ce dernier a décidé de rejoindre Advanced où il s’occupera des aspects commerciaux, de la communication et du marketing en particulier… Un profil très complémentaire à celui d’Hervé, plus technique. « La nomination de Fabrice est un moyen pour moi de me démultiplier, pas de me détacher ! » précise ce dernier. Enfin, l’installation de l’entreprise dans les locaux du XVIe arrondissement constitue également un aboutissement, qui vise à fédérer les équipes dans un lieu agréable.

Un créateur encore très opérationnel.

Malgré l’évolution en taille de son entreprise, Hervé reste un entrepreneur très opérationnel. Alors que d’autres dirigeants de PME de cette taille prennent plutôt un rôle de Business Developper ou de Manager au sens large, lui entend rester très proche des sujets de terrain. Il pilote, développe et travaille beaucoup à l’avant-vente des projets, ainsi que sur les tâches administratives. Un état d’esprit qu’il puise sûrement dans son passage au sein de Grands Groupes.

Alors qu’à l’époque, il était quasiment obligé de se projeter dans des postes de management, ce dernier a toujours refusé. « Cela ne m’intéressait pas. Je voulais garder ce côté opérationnel. » Dans ce cadre, pour Hervé, l’entrepreneuriat n’est qu’un moyen de parvenir à exercer un métier qu’il aime. « Dans toute ma vie, je n’ai jamais dit que j’étais un entrepreneur. Ce qui me fait avancer, c’est la création de valeur. La réussite financière n’est qu’une conséquence et un moyen et non une finalité. Je connais des entrepreneurs qui passent d’un domaine à l’autre. Pour ma part, je n’ai pas la prétention de savoir tout faire. Je sais bien faire mon métier, cela suffit. » analyse-t-il.

Un modèle de management horizontal.

Au-delà de sa solidité financière et de sa stratégie de développement ambitieuse, ce qui semble faire le succès d’Advanced Schema aujourd’hui, c‘est son modèle managérial. Fabrice Haccoun détaille : « Nous sommes organisés comme un réseau, avec un management diffus, très horizontal. Concrètement, chez nous, dès qu’un jeune est capable de porter un projet, il le porte. Nous recrutons des jeunes intelligents, motivés, curieux et nous les formons ensuite à nos convictions technologiques. Nous ne recrutons pas des experts ! »

Dans ce système qui se veut vertueux et proche des collaborateurs, chacun est invité à prendre des initiatives et des responsabilités. Le recrutement se fait sans responsable de Ressources Humaines. Dans 80 % des cas, un seul entretien avec Fabrice et Hervé suffit. Parfois, un second entretien plus technique s’avère nécessaire, même si en général, ce sont les valeurs humaines qui prédominent. « Nous attachons de l’importance à la diversité des profils et nous voulons à tout prix que les collaborateurs se sentent bien chez nous. C’est pour cela que nous n’industrialisons pas le recrutement. »

Et la méthode semble fonctionner : certains collaborateurs font toujours partie de l’aventure depuis le départ et le fondateur de l’entreprise est fier d’affirmer qu’ils n’ont jamais subi un seul procès aux prud’hommes en 15 ans d’existence. Bien sûr, il y a parfois eu des mauvaises surprises. « Parfois, principalement avec des collaborateurs confirmés qui témoignent d’un parcours classique, nous avons eu des mésententes. Dans notre système, nous brassons systématiquement les compétences et nous ne valorisons pas tant que cela les pilotes de projets. Cela peut donc ne pas plaire. Mais en général, les personnes qui ne sont pas en accord avec cette mentalité partent d’elles-mêmes. » explique Hervé.

En détail

Au sein d’Advanced Schema, 5 managers seulement sont identifiés. Ils constituent des relais, garants de la qualité des missions et qui maillent l’ensemble des comptes clients. Un comité mensuel de middle management est mis en place. Au cours de ces réunions, une vingtaine de personnes se réunit pour partager sur les sujets d’actualités, les demandes de ressources, les urgences. Par nature, les collaborateurs présents dans cette réunion ne sont pas toujours les mêmes. Sont présents ceux qui ont un sujet d’actualité dont ils désirent parler. Globalement, la culture d’entreprise est donc structurée autour de l’humain et du dialogue permanent. La recette semble bonne.

« Une part d’inconscience assumée ».

Aujourd’hui, Advanced Schema est une PME française en pleine forme. L’entreprise a des dizaines de demandes clients en attente. Un « problème de riches », selon les mots de son fondateur lui-même. La société intervient en France, en Belgique, en Italie, aux états-Unis, en Europe de l’Est et en Asie. De nombreux Groupes du CAC 40 leur ont fait confiance pour des projets de développement. Bref, on pourrait se dire qu’Hervé peut souffler… ! Désormais, l’entrepreneur parvient à lâcher un peu son activité le week-end, alors qu’il fut un temps où il passait 300 % de son temps concentré sur le projet. « Ce n’est jamais facile de balancer la vie professionnelle et la vie personnelle lorsque l’on est dirigeant » avoue-t-il.

« Mais je ne m’en plains pas, car mon travail n’est pas une contrainte. Bien sûr, il faut avoir une part d’inconscience assumée pour être dirigeant. Je pourrais gagner aussi bien ma vie en étant indépendant et je dormirais sans doute un peu mieux la nuit. Mais le fait de créer un projet et de le voir se développer indépendamment de soi est extrêmement valorisant. D’autant que je chéris particulièrement le modèle humain que nous avons voulu mettre en place ici. C’est très émouvant de recruter des jeunes à fort potentiel qui se révèlent au fil des projets et des années. Le jour où Advanced Schema entrera dans un modèle business plus classique, j’arrêterai ! »

D’ici là, il y a fort à parier que le fondateur conserve la patte opérationnelle et poursuive, en tandem avec Fabrice, le développement de cette belle entreprise… à taille humaine.

Les valeurs de l’entreprise

  • La qualité, le mot d’ordre ! C’est par leur volonté de qualité et d’expertise sur leur sujet que les consultants d’Advanced Schema sont aujourd’hui reconnus sur leur marché.
  • Créativité et innovation. Il s‘agit d’un point fondamental de la culture d’entreprise chez Advanced. Hervé, son fondateur, prône la délivrabilité, l‘itération et l’amélioration continue. Un discours en vogue aujourd’hui, mais qui a fait passer les fondateurs de l’entreprise pour des extraterrestres quand ils ont lancé ce principe il y a quinze ans !
  • L’humain au cœur de tout. « Sur des sujets compliqués, avec des équipes réduites, ce qui fait la différence, c’est l’envie et l’harmonie dans les équipes » explique Hervé. « L’expertise technologique associé à l’humain et à l’empathie avec le métier forme un cocktail explosif qui constitue aujourd’hui la clé de notre succès. »

CharLi, la start-up qui croît sans levée de fonds

Après être passée de 175 000 à 380 000 euros de chiffre d’affaires en un an, l’entreprise compte bien poursuivre sa croissance. Portée par sa marque phare CharLi Charger, solution de communication et de rechargement mobile, elle revendique une stratégie sans levée de fonds. Rencontre avec ses deux cofondateurs, Mikael Bes et Jean-Baptiste Antonini.

La naissance de CharLi.

L’idée du concept trouve son origine en Italie, en 2011, lorsque Mikael Bes fait la rencontre de Livio Valdemarin, un ingénieur : « Il faut s’imaginer le personnage comme celui d’un retraité, ayant dans la soixantaine, avec une moustache et très sympathique », raconte le dirigeant de CharLi, le sourire aux lèvres. L’ingénieur lui présente alors l’une de ses inventions, une borne permettant de recharger des Smartphones sans avoir recours à une prise électrique.

De retour en France, Mikael parle de cette invention à Jean-Baptiste Antonini, ancien camarade de son école de commerce et qui deviendra l’autre cofondateur de CharLi. Le processus enclenché, les deux associés mettront près de six mois à se lancer sur le marché. « Nous avons réalisé une étude approfondie afin de ne pas faire n’importe quoi. Il fallait penser notre stratégie tant sur le plan commercial que marketing que de la communication avant de présenter cette solution sur le marché français », explique Jean-Baptiste Antonini. En 2014, l’entreprise Smart Mobile Solutions, dont est issue la solution CharLi Charger, née.

Partir d’un besoin actuel et s’adapter selon ses évolutions.

L’aspect technique du produit CharLi Charger répond simplement à un constat, « celui de se dire que nous avons tous des problèmes de batterie. 71 % de la population qui possèdent des Smartphones sont nomophobes (« no mobile phobia », ndlr), c’est-à-dire qu’ils sont anxieux quand ils n’ont plus de batterie ou sont séparés de leur appareil », affirme Mikael Bes.

Peu importe le modèle du téléphone, la solution permet, selon lui, de recharger tout type de Smartphone grâce à ses cinq câbles rétractables, prévus pour les iPhones 5,6 et 7 ou Android, et à un port USB. « Ce dernier sert à recharger un sixième appareil tel qu’un eBook, une cigarette électronique ou un téléphone, à partir du moment où l’on dispose du câble sur soi », ajoute l’autre cofondateur, Jean-Baptiste Antonini. L’un des points forts de CharLi Charger demeure toutefois sa capacité d’évolution : « Même si les constructeurs prévoient de changer la connectique, nous pourrons procéder à la mise à jour en changeant les câbles ou port USB. »

Une borne de rechargement comme support de communication.

Doté d’un plexiglas sur sa partie supérieure permettant d’insérer une image telle qu’une offre promotionnelle ou un logo, « CharLi Charger est avant tout un support de communication », rappelle Jean-Baptiste Antonini. Le cofondateur précise sa pensée : « Capter l’attention des utilisateurs de Smartphone en rechargeant leur batterie implique qu’ils visualisent le message figurant sur le plexi, ce qui permet au propriétaire ou locataire d’un CharLi de communiquer avec ses clients. »

Grâce au NFC (Near Field Communication ou « communication dans un champ proche », ndlr) intégré, CharLi Charger permet également un « call to action », qui vise à ce que son utilisateur rejoigne, par exemple, l’établissement en question sur les réseaux sociaux. Au-delà d’une simple relation vendeur/client, entre CharLi et les professionnels qui ont recours à sa solution, il est aussi question d’un partenariat avec échange de visibilité, d’après les cofondateurs.

Ils prévoient d’aller encore plus loin en intégrant un écran HD, en phase de finalisation de prototypage et qui devrait être lancé sur le marché courant de cette année. « À court terme, cette forme de diversification devrait nous permettre de devenir une véritable régie média », s’enthousiasme Jean-Baptiste. Autrement dit, ils misent principalement sur le DOOH (Digital Out-Of-Home), qui « n’est pas l’exclamation que fait Homer Simpson en permanence (rire) », comme le rappelle le cofondateur, mais la notion désignant de la publicité extérieure digitale ou numérique.

Entreprendre sur des fonds propres…

L’une des particularités de CharLi demeure sa croissance sans levée de fonds. Partis sur des fonds propres d’un montant de 3 000 euros, les deux cofondateurs revendiquent un développement progressif et organique. « Lorsqu’on pense à une start-up, on a tendance à se dire que cela décolle tout de suite, qu’il faut lever des fonds et aller directement taper dans le mille. Notre philosophie s’avère de rester notre propre patron, d’accomplir nos objectifs et de suivre notre propre vision », explique Mikael Bes. Pour cette raison, ils ont préféré rester indépendants et ne pas faire appel à des investisseurs. Aujourd’hui, ils ne s’alimentent, selon eux, qu’avec leurs revenus commerciaux et leurs fonds propres. « Nous impliquons réellement nos collaborateurs, qui partagent ce parti pris de se construire au fur et à mesure. Pour être efficace, chaque euro dépensé doit en rapporter trois », ajoute-t-il.

… tout en poursuivant sa croissance.

Au cours de leur aventure, les deux associés ont, à plusieurs reprises, été confrontés à certains stéréotypes : « L’idée qui subsiste est qu’une start-up ne réussit pas sans lever des fonds. Nous nous battons contre cela en mettant en avant une belle croissance », témoigne Mikael. Passée de 175 000 à 380 000 euros de chiffre d’affaires en un an, CharLi justifie d’une croissance de l’ordre de 117 % sur l’année 2016.

Pour le cofondateur, il faut toutefois veiller à ne pas confondre développement lent et « slow business » (qui consiste à réintroduire une meilleure gestion du temps dans l’entreprise, ndlr). « On met souvent en opposition la notion de « slow business » avec une start-up qui croît rapidement alors que les deux ne sont pas incompatibles. Nous essayons de le prouver en montrant qu’il est possible de décoller à partir de fonds propres », explique-t-il. Pour 2017, Mikael et Jean-Baptiste placent la barre encore plus haut en se fixant un objectif de 800 000 euros de chiffre d’affaires, avec 4 000 CharLi Charger vendus, contre 2 500 l’année précédente.

Cibler des comptes clés.

Dès le départ, les cofondateurs se tournent vers ce qu’ils appellent des « comptes clés » et ciblés au préalable. En d’autres termes, des franchises. Fort de leur présence sur de nombreux salons et en activant leur réseau, ils décrochent un rendez-vous avec l’enseigne Columbus Café & Co et leur présentent CharLi Charger. « Ils ont adoré le concept. Ils proposaient déjà le Wifi à leurs clients et l’idée du rechargement rentrait parfaitement dans cette direction », raconte Jean-Baptiste Antonini.

Un véritable coup d’éclat pour les deux associés qui leur permet de mettre le pied à l’étrier : « L’enseigne a décidé d’utiliser CharLi dans l’intégralité de son réseau français, soit 150 points de vente, sans compter un taux d’ouverture de l’ordre d’une vingtaine d’établissements par an », ajoute-t-il. S’installer dans les lieux où il y a une fréquentation et un passage importants fait partie de leur stratégie. Une telle implantation leur a permis d’accroître leur visibilité au sein de lieux publics tels que des gares et de se faire repérer par la SNCF, particulièrement iDTGV, qui a intégré CharLi Charger dans ses trains.

Personnifier son produit pour le rendre plus accessible.

« La plus grosse erreur lorsqu’on parle de CharLi est de dire que c’est un chargeur », lance Jean-Baptiste Antonini. Les cofondateurs aiment personnifier leur produit. Sur leur site internet, une rubrique dédiée intitulée « Adoptez-le » semble suggérer l’idée que les gens qui achètent CharLi Charger doivent en prendre soin : « Il fait partie intégrante de l’entreprise étant donné qu’il rend service à tout le monde, en permettant de recharger sa batterie et en constituant le moyen de communiquer ». Récemment, les cofondateurs ont organisé le concours « Dessine-moi un CharLi », ouvert à tous les artistes. Jean-Baptiste revient sur son fonctionnement : « Nous fournissions un CharLi blanc et les artistes devaient le customiser en y apportant leur univers. La gagnante a pu éditer son œuvre en 50 exemplaires, réalisés à la main. » Une petite entorse à leur business model, basé sur le B to B, leur permettant de toucher un plus grand nombre de personnes.

Continuer d’innover grâce à la R&D.

Faisant appel à des prestataires externes tels que des écoles ou cabinets d’ingénieur pour toute leur partie développement, les cofondateurs bénéficient d’aides à la recherche. Leur statut de jeune entreprise innovante leur permet de ne payer qu’un tiers des charges patronales pendant sept ans et de profiter de subventions telles que le Crédit d’Impôt Recherche. « Cela est un peu comme une boîte de Pandore : nous avons accès à différentes expertises et bénéficions de subventions publiques », explique Mikael Bes. « Malgré notre croissance organique, notre objectif demeure de faire évoluer notre produit et ces aides permettent de débloquer certains verrous technologiques », précise-t-il. D’ores et déjà présent au sein de huit pays, CharLi compte bel et bien poursuivre son développement notamment grâce à l’innovation et surtout, sans levée de fonds !

L’entreprise qui veut révolutionner le « Search »

La start-up Algolia n’est pas forcément connue du grand public. Logique, puisque son cœur de cible se concentre sur les développeurs de sites web ou d’applications mobiles. Algolia leur propose un moteur de recherche qu’ils peuvent facilement intégrer sur leur site ou application. L’entreprise, créée, en 2012 connaît une croissance fulgurante.

Deux cofondateurs au profil technique.

À l’origine de l’aventure, Julien Lemoine et Nicolas Dessaigne sont deux ingénieurs de talent. Le premier a fait un tour par l’Epita (Ecole pour I’Informatique et les Techniques Avancées) et le second, passé par l’ESIEA, entre au sein de l’entreprise Arisem enn 2001 pour y faire un doctorat en collaboration avec l’université de Nantes. Nicolas poursuit son parcours et devient CTO de l’entreprise à l’issue de ses études. Arisem se fait racheter par Thalès en 2004 et le jeune homme quitte l’aventure en 2010 pour rejoindre la start-up Exalead, qui se fait avaler par Dassault Systèmes peu de temps après. « J’avais signé pour une start-up et je me suis retrouvé dans un grand groupe » raconte-t-il. « J’ai dirigé la partie R&D d’Exalead, qui comportait une soixantaine de collaborateurs. »

Ne pas reproduire la culture d’entreprise propre aux Grands Groupes.

Nicolas apprécie ses expériences professionnelles, mais il reste convaincu qu’il n’est pas fait pour les Grands Groupes. « Je ne suis pas séduit par les aspects politiques inévitables à toute grande organisation et je regrette la lenteur des processus de décision ainsi que le manque de confiance accordée aux équipes » précise-t-il. « J’ai adoré l’expérience humaine de mes différents jobs, tout en regrettant de ne pas pouvoir aller plus loin sur les aspects de responsabilisation des salariés. Chez Arisem, j’ai particulièrement vu à quel point la puissance des individus n’est pas mise à profit dans l’entreprise. » Progressivement, le travail de Nicolas évolue vers le management, alors que la technique était son cœur de métier initial. La question de changer de voie professionnelle se pose alors clairement.

L’idée d’un moteur de recherche pour les développeurs.

En parallèle de ces expériences, Nicolas rencontre Julien, d’abord chez Thalès puis chez Exalead. Les deux hommes travaillent quelques mois ensemble. Nicolas reste au sein de son entreprise pendant deux ans. Mais rapidement, il s’interroge. « Je me posais des questions quant à mon avenir professionnel et je me suis rendu compte que Julien se trouvait dans une phase d’interrogation similaire. En discutant, nous nous sommes dit qu’il y avait un business à créer ensemble. »

Nicolas et Julien passent tous les deux une demi-journée à discuter du type d’entreprise qu’ils aimeraient créer et de la culture qu’ils veulent insuffler. « Julien a lui aussi vécu une expérience un peu malheureuse dans les Grands Groupes. Nous avons passé du temps à s’assurer que nous étions compatibles et que nous étions sur la même longueur d’onde en terme de culture d’entreprise » explique Nicolas. La mayonnaise prend et les deux amis décident de s’associer. Les deux compères évoquent l’idée initiale d’un moteur de recherche à destination des développeurs d’applications, pouvant fonctionner localement sur mobile. Partant de ce concept, ils décident de se lancer en novembre 2012.

Un pivot rapide après le démarrage.

En utilisant une méthode agile et un fonctionnement itératif, les deux entrepreneurs développent un bon produit, avec une expérience utilisateur intéressante. Seul bémol : le marché ne répond pas favorablement. « Le produit fonctionnait bien techniquement mais personne ne semblait prêt à payer ! »

A l’époque, Nicolas et Julien proposent la solution au prix de 599 $ la licence, pour une durée illimitée. Ils obtiennent quelques centaines de prospects et un ou deux importants clients signés. Pas assez pour satisfaire leurs ambitions. « Nous aurions pu construire une petite entreprise sur cette base, mais nous nous étions lancés pour développer un projet plus ambitieux » détaille Nicolas. « Le retour de nos utilisateurs nous a poussés à pivoter vers un modèle SaaS en janvier 2013. »

Aujourd’hui, les utilisateurs payent à l’usage et le service d’Algolia est également exploitable par les développeurs de site internet et pas seulement d’applications mobiles. Concrètement, quand un internaute recherche une personne sur Viadeo ou un produit sur Vestiaire Collective, les barres de recherches sont fournies par Algolia.

Une année 2014 qui dépasse toutes les espérances.

Après ce changement de stratégie effectué au tout début de l’année 2013, les fondateurs d’Algolia lancent une version bêta de leur moteur de recherche en mars. Grâce aux fonds propres injectés dans l’entreprise, Nicolas et Julien financent les améliorations de leur produit jusqu’à l’été 2013, date à laquelle ils lèvent 1,2 million d’euros auprès de fonds parisiens et européens. Puis, les étapes s’enchaînent. Les fondateurs commercialisent leur technologie à partir de septembre 2013 et embauchent leur premier salarié dans la foulée.

Puis, en janvier 2014, ils déménagent l’entreprise aux États-Unis en vue d’intégrer l’accélérateur « Y Combinator », qui a notamment hébergé des géants du marché web américain, Dropbox et AirBnb en tête. « Nous sommes devenus une boîte américaine avec une filiale française. Nous réalisions à l’époque 10 % de croissance par semaine ! » raconte Nicolas. « L’expatriation aux états-Unis nous a apporté des avantages indéniables en matière de visibilité au niveau mondial ! Nous sommes beaucoup plus crédibles depuis San Francisco sur le marché-cible des développeurs. Enfin, c’est beaucoup plus simple de lever de l’argent là-bas ! » L’année 2014 se termine comme elle a commencé : en fanfare. Algolia compte 9 collaborateurs et 400 clients dans 50 pays du monde. Au cours de l’année, l’entreprise a connu un taux de croissance mensuel de 30 %.

Une accélération marquée en 2015.

L’an dernier, les fondateurs de la start-up ont décidé d’appuyer sur l’accélérateur. Ils lèvent 18 millions de dollars en série A auprès du fonds Accel Partners en mai 2015. « Cet apport en capital était nécessaire pour que nous puissions nous développer plus vite. Si nous n’avions rien levé, nous n’en serions pas au stade de développement actuel » analyse Nicolas. Le chiffre d’affaires décolle réellement et Algolia quadruple ses effectifs pour atteindre 35 personnes en fin d’année, non seulement dans le domaine technologique, mais également aux équipes de vente, du marketing… 2015 marque également l’expatriation personnelle de Nicolas à San Francisco. « Après notre passage chez Y Combinator, nous étions tous revenus en France » détaille-t-il. « Nous vendions aux états-Unis depuis Paris, ce qui était assez lourd en termes d’organisation car nous effectuions beaucoup de trajets sur place. » Le fondateur déménage pendant l’été.

Des ambitions sur le marché du Search.

Pour Algolia, l’année 2016 présage une belle réussite. L’entreprise compte déjà 50 collaborateurs et les fondateurs expriment de fortes ambitions pour les années à venir. « Nous aimerions changer la manière dont les internautes effectuent des recherches sur le web. En réalité, nous voudrions qu’ils ne cherchent plus, mais que nous les guidions vers le résultat ! » se réjouit Nicolas. « Pour créer cette interaction entre l’utilisateur et le module de recherche, il faut développer des fonctionnalités précises, qui intègrent le GPS ou les suggestions de recherche automatisées. En moins de 100 millisecondes, nous voulons pouvoir proposer un résultat à chaque utilisateur qui tape une recherche ! »

L’ambition est claire : devenir le leader du marché du Search B to B proposé en mode SaaS. Et la croissance d’Algolia passera forcément par l’international : l’entreprise présente aujourd’hui des clients dans plus de 100 pays et fait 60 % de son chiffre d’affaires aux états-Unis, qui constitue ainsi son premier marché-cible. Plus de 12 milliards de requêtes par mois sont traitées dans 36 data centers dans le monde.

Transparence et… vacances illimitées !

Mais en parallèle de leurs ambitions légitimes de croissance, les deux dirigeants n’en oublient pas ce qui a motivé leur entrée dans le monde de l’entrepreneuriat : la valorisation des équipes. « Nous travaillons au quotidien sur la notion « d’Empowerment » (octroi de pouvoir aux individus, ndlr). Nous recrutons des collaborateurs qui peuvent prendre des décisions, des initiatives, qui vont sortir de leur zone de confort. Et pour y parvenir, rien ne vaut l’octroi de liberté et la transparence des dirigeants » décrit Nicolas. « Chez nous, les salaires sont transparents et les vacances sont illimitées ! Nous avons mis en place cette culture afin de responsabiliser chacun des membres de l’équipe. Cela constitue sans aucun doute une des raisons du succès d’Algolia aujourd’hui » conclut-il.

L’entreprise qui veut rendre les coursiers heureux

Accompagné notamment de son fidèle associé, Clément Benoit qui a fondé Resto-in à 22 ans, Benjamin Chemla a lancé Stuart, une application qui permet aux coursiers de choisir leur course. Avec une croissance fulgurante et une levée de fonds récente de 22 millions d’euros, l’entrepreneur revient sur la stratégie de l’entreprise depuis ses débuts. 

Une idée née d’un constat.

L’idée naît en 2014, un peu avant l’été, aux termes d’une expérience liée à la livraison de repas avec la création de Resto-in par Clément Benoit huit ans auparavant. L’entreprise référence alors près de 1 800 restaurants dans cinq pays grâce à une logistique passant exclusivement par des intermédiaires. Lors de cette expérience chez le précurseur du modèle Deliveroo et UberEATS, les cofondateurs constatent que l’enjeu de la logistique du « dernier kilomètre » (ndlr : livraison de proximité en ville) constitue un véritable défi pour de nombreux commerçants et e-commerçants.

La réflexion est la suivante : « De manière générale, internet va aller de plus en plus vers le local, les retaillers vont davantage utiliser leurs magasins comme entrepôts et points de départ du dernier kilomètre ». De là, ils concluent que « la logistique de livraison de repas au départ de restaurants ne constitue que l’antichambre de la logistique de demain ». Pour eux, se faire livrer un burger plus facilement qu’un colis n’est pas normal. Pour résoudre cette équation, ils décident de lancer un player 100 % B to B, qui constituera un lieu d’optimisation et de mutualisation de différents acteurs en passant par le food, le retail et le e-commerce.

Des débuts tonitruants.

Après avoir observé des modèles comme ceux de Postmates ou Deliveroo, ils travaillent sur leur propre business plan pour, fin 2014, immatriculer l’entreprise. Les deux associés cèdent Resto-in et montent Stuart avec comme premier client… Resto-in. Très rapidement, les cofondateurs gagnent la confiance de grandes enseignes comme Sushi Shop, Franprix ou Carrefour, ce qui leur permet de gérer une partie de leurs livraisons. Dès le départ, la plateforme technologique fonctionne bien avec ses applications et son API (Application Programming Interface) sur laquelle peut se brancher à n’importe quel opérateur e-commerce et programmer des courses. Ils se lancent immédiatement dans le recrutement de livreurs indépendants auxquels ils proposent une application « très simple où il suffit d’insérer son mode de transport pour ensuite recevoir des propositions de courses qu’ils peuvent accepter ou non tout au long de la journée. »

Les grandes étapes de développement.

La première étape pour l’entrepreneur, Benjamin Chemla, renvoie à la naissance de l’activité, qui inclut une prise de risque conséquente avec le financement de l’activité et le recrutement d’une première équipe de développeurs et d’ingénieurs (ndlr : cette dernière leur a permis de réaliser une première version de l’application). Peu de temps après, les cofondateurs décident de lever des fonds, ce qu’ils réussissent en mars 2015 avec près de 1,5 million levé auprès d’investisseurs traditionnels du e-commerce et de business angels.

Ils bouclent ce premier tour de table en cherchant des fonds auprès de ceux qui pourraient se révéler des clients ou des advisors comme Jacques-Antoine Granjon (Vente-privee.com), Olivier Mathiot (PriceMinister), Jean-Baptiste Blanc (AlloCiné) ou encore Hervé Louis (Sushi Shop). Benjamin Chemla nous dévoile : « Tout cela nous a permis de structurer l’entreprise, d’accélérer les recrutements clés et de pouvoir commencer à tester le produit dans les mois qui ont suivi ».

Troisième étape, en novembre 2015, ils font la rencontre du groupe La Poste, qu’ils trouvent « épatant ». Selon eux, le groupe a compris les enjeux de demain du digital mais également du dernier kilomètre. Il affiche d’ailleurs une forte participation au capital avec un investissement de plus de 20 millions d’euros. A l’époque, l’entreprise compte sur ces 10 à 12 salariés, sa technologie et sur un savoir-faire acquis dans le delivery depuis 8 – 9 ans par les dirigeants. Dans les 18 mois qui suivirent, ils parviennent à lancer cinq villes, trois pays, recrutent 95 personnes et 5 000 livreurs, et réalisent plusieurs milliers de commandes.

Un modèle bien différent de celui de Deliveroo.

Si le business model et les levées de fonds peuvent faire penser à Deliveroo, ils n’ont pourtant pas grand-chose à voir. « Notre niveau de marge est différent. Nous nous positionnons aux alentours des 38 – 40 % alors que Deliveroo est à 20 – 22 % en moyenne sur ses commandes », explique le cofondateur, mais la vraie différence n’est pas là. Elle réside dans le fait qu’ils constituent un intermédiaire entre des consommateurs, qui s’avèrent être des entreprises, et des coursiers indépendants. Ils facturent ainsi des prestations de course pour le compte du livreur en prenant une petite commission.

D’un autre côté, ils ne subissent pas non plus les mêmes frais liés à l’acquisition client. « Quand nous établissons un partenariat avec Franprix ou Carrefour, cela génère immédiatement plusieurs centaines de courses tous les jours », précise le dirigeant. Nul besoin de lancer des campagnes marketing coûteuses pour exister et aller à la conquête de clients. Benjamin Chemla ajoute : « Nous avons également le bénéfice, quand nous lançons une ville, de pouvoir demander l’avis de nos clients. » Un point commun entre eux et Deliveroo reste toutefois lié à la rentabilité. Le seuil est atteint une fois le « break even » (ndlr : « point mort ») dépassé, qui se situe à partir de plusieurs milliers de courses pour une même ville. De la même manière, l’entrepreneur conçoit qu’on ne peut pas attendre qu’une ville devienne rentable pour en ouvrir une autre car le marché demeure compétitif.

Les défis de l’hyper croissance.

Désormais en phase d’hyper croissance avec 96 personnes recrutées, l’entreprise a dû faire face à plusieurs enjeux. D’abord, celui de garder son ADN et sa culture d’entreprise. Pour le cofondateur, un point essentiel se trouve au niveau des équipes avec « 100 % des gens addicts au projet et à la vision ». Mais si le recrutement s’avère crucial, le dirigeant nous confie que « le plus important reste de profiter en permanence de cette mobilisation et de faire en sorte que les gens veuillent faire toujours plus de courses que la veille ».

Pour conserver un esprit start-up, il compte sur la décentralisation car leurs petites structures locales ne dépassent jamais plus de 35 – 40 personnes. Enjeu parallèle, celui de l’évolution des collaborateurs, difficile à gérer pour une start-up. « Lorsqu’on intègre une boîte en sortie d’école avec 10 à 12 personnes et que, moins de 2 ans plus tard, elle en compte 95, il est fondamental de permettre à celui qui est arrivé de progresser mais aussi de se projeter pour continuer à être mobilisé », explique-t-il.

Pour lui, cette projection peut notamment se faire grâce à la mobilité qu’ils proposent. Lorsqu’ils se lancent sur une nouvelle ville étrangère, par exemple, ils regardent d’abord s’ils détiennent des personnes bilingues pouvant intervenir sur celle-ci. L’un des autres défis de l’hyper croissance reste de faire preuve d’une « bonne maîtrise des coûts, ainsi qu’une gestion, paradoxalement, hyper ambitieuse en stratégie de développement, mais hyper rigoureuse en trésorerie », confie Benjamin Chemla.

La motivation au cœur de l’entreprise.

L’entreprise vient de recevoir le label « HappyAtWork » mais pour l’entrepreneur, le label importe peu, il représente avant tout l’occasion de « sonder la motivation des équipes et connaître les éléments à corriger, et les points positifs pour les renforcer ». Benjamin ajoute : « Lorsqu’il n’y a que dix personnes, on lit plus ou moins sur les visages des gens. Quand il commence à y avoir pas mal de monde, les salariés ne disent pas tout à leurs managers. Le meilleur moyen de sonder reste de le faire de manière anonyme ».

Le résultat de cette action ? « On se prend des baffes et d’énormes satisfactions », en rit le dirigeant. D’après lui, le bilan ne doit toutefois pas aller que dans un sens : il faut pouvoir identifier des problèmes qui peuvent s’avérer différents selon les pays. Le plus important, pour le cofondateur, demeure de « motiver les gens en s’intéressant à eux ». Pour interagir, l’entreprise n’hésite pas à organiser régulièrement des évènements de team building, à aller au contact en permanence des équipes, à établir des échanges avec des salariés de Londres qui peuvent venir à Paris et inversement mais surtout, ils mangent ensemble tous les midis.

« Tout le monde n’est, bien sûr, pas obligé de manger avec nous mais nous offrons le déjeuner à nos salariés. Nous nous faisons livrer des burgers, des pizzas et des repas plus légers aussi ! ». Le dirigeant ajoute avec enthousiasme : « Nous nous rendons également, toutes les deux semaines, dans un café pour boire un verre et tous les mois, nous organisons une sortie repas. »

Des défis particuliers pour les nouvelles villes.

Si l’entreprise est aujourd’hui en plein développement, le cofondateur évoque une difficulté toute particulière lors de l’ouverture de villes à l’étranger. Pour ce dernier, elle résulte du fait qu’ils doivent adapter leur modèle et bien appréhender les enjeux légaux, ce qui implique souvent d’être bien accompagnés. Il deviendrait alors nécessaire d’analyser la dimension logistique « même si cela reste facile de s’installer dans des locaux avec des incubateurs ou dans des espaces de coworking », confie-t-il. Le plus difficile demeure, selon le dirigeant, le recrutement de gens locaux ainsi que l’identification de talents.

Pour faciliter ce développement, l’entreprise a créé un pôle de « talents recrutement » qui les cherche en permanence en ciblant les villes qu’ils souhaitent lancer. L’installation au sein d’une nouvelle ville se déroulant simplement, avec quelqu’un sur place, le lanceur. « Il va jouer le rôle de General manager par intérim et va d’abord occuper des missions liées au commercial, à l’opération et au marketing, le temps que l’ensemble de ces fonctions soient gérées par la personne recrutée », détaille Benjamin Chemla.

Les futurs enjeux de Stuart.

Alors que Stuart vient récemment d’être rachetée par GéoPost, les enjeux de l’entreprise ne s’arrêtent pas là puisque l’objectif s’avère de rendre profitable un maximum de villes ouvertes depuis plus de deux ans, d’après le cofondateur. Autre défi, celui avec le groupe La Poste, minoritaire aujourd’hui, mais « actionnaire de référence » puisqu’il devrait devenir un client important au cours des mois à venir.

Pour l’entrepreneur, aucun doute : « Cela va accélérer la profitabilité de l’entreprise, permettre de poursuivre l’expansion en dehors du food delivery et de profiter de volumes générés par l’application tout au long de la journée ». Le but ultime est pleinement assumé par le dirigeant : « Devenir l’application préférée des livreurs en offrant des courses de 9h à minuit 7 jours / 7, et pas seulement lors des repas ! ». Pour Benjamin Chemla, la motivation des livreurs sera au centre de la réussite. S’il sponsorise déjà des évènements de cette communauté, notamment sportifs, c’est bien dans la quantité d’offres que réside la clé. Et avec sa « godview » lui permettant de voir toutes les courses en cours simultanément sans aucune intervention humaine, on lui espère des milliers de points supplémentaires.

Blablacar, L’entreprise où on ne fait pas que parler

Le célèbre service de covoiturage, BlaBlaCar, nous ouvre ses portes le temps d’une immersion dans l’entreprise. Visite guidée dans une entreprise où il fait bon vivre.

Il est aux alentours de 10h du matin quand nous arrivons dans les locaux de BlaBlaCar. L’accueil est sobre et épuré. Le vaste hall nous donne immédiatement une impression d’entreprise comtemporaine. D’autres occupants de renom cohabitent au sein du même immeuble. Parmi eux, Facebook et Devialet. Après avoir franchi l’entrée, nous rejoignons Laure Wagner, la première salariée de l’entreprise, dans l’espace dédié dit « Blablavillage », qui porte bien son nom et qui est situé au RDC de l’immeuble.Elle nous accueille avec le sourire et nous indique que l’entreprise organise des petits déjeuners chaque vendredi pour ses collaborateurs. à notre entrée dans l’espace en question, nous remarquons plusieurs photographies, qui nous interpellent. Il s’agit des collaborateurs « ambassadeurs » que nous avons le plaisir de retrouver autour des viennoiseries.

Le petit déjeuner, composé de produits bio et non bio, représente une occasion de « faire connaissance avec les autres services » et de « partager des moments ensemble » nous confie Laure. L’ambiance chaleureuse nous permet de nous intégrer rapidement aux équipes, très accueillantes, en ce début de matinée. Une fois terminé, nous empruntons un ascenseur moderne. Pendant ce bref voyage, nous apprenons que les équipes sont réparties sur différents open-spaces.

Des débuts pas si faciles.

Si aujourd’hui l’entreprise a bel et bien grandi, elle a traversé par bien des étapes. L’idée est venue à Frédéric Mazzella au moment de Noël, alors qu’il n’avait pas réussi à trouver de place dans le train pour rentrer chez lui, passer les fêtes en famille. Pendant trois ans, il travaille seul sur le projet et fait la rencontre de Francis, en 2006, par l’intermédiaire d’un voisin. Il s’agit de l’un des moments clés de l’entreprise. L’arrivée de ce dernier « a donné l’impulsion nécessaire renfermant la possibilité de développer une version mobile et de rendre la plateforme dynamique ».

L’idée se transforme alors en un vrai service pour le grand public. L’année suivante, Frédéric rencontre Nicolas à l’Insead, où ils définissent un business plan pour les dix années à venir. Ils planifient tout mais, aujourd’hui, force est de constater qu’ils sont allés bien plus loin qu’ils ne l’avaient imaginé. D’autres éléments comme les levées de fonds ont représenté « des accélérateurs », nous confie Laure. Mais, s’il en retient un, c’est bien celui de 2012 auprès d’Accel Partners  pour conquérir l’international : « c’est le moment où nous sommes passés d’un petit site de covoiturage en France à BlaBlaCar, leader du covoiturage européen ».

Une association qui a fait du bien.

Sa meilleure décision ? C’est « de ne pas avoir voulu être le seul et unique chef à la tête de l’entreprise, mais de partager celle-ci avec d’autres cofondateurs », il est fier d’avoir constitué un véritable trio. Laure (Wagner) nous confirme qu’il s’agissait d’une équipe de départ très complémentaire pour lancer et scaler une startup  « L’un détenait la vision de la confiance et du produit (Frédéric), l’autre maniait la technique en charge (Francis) et le dernier (Nicolas), s’occupait des levées de fonds et de l’internationalisation ».

Le bon vivre chez BlaBlaCar.

Nous poursuivons notre discussion et nous apprenons que le bon vivre, « c’est son travail ! ». Pour elle, la règle est simple « Il faut que les personnes se sentent bien dans leur tête et dans leurs baskets ». Comment se sentir bien dans sa tête ? « Un bon management, une vision claire et transparente de l’entreprise mais aussi de la mission au niveau de l’équipe », chaque « Tribe » a d’ailleurs son leitmotiv écrit sur son mur. Pour elle, l’important est qu’« on sache ce que l’on fait, qu’il n’y ait pas de doutes mais de beaux challenges », même s’il demeure important de « laisser libre court à la créativité, que les collaborateurs ne deviennent pas seulement des exécutants de décisions qui viennent du haut ».

Si les grandes lignes sont ainsi définies par les fondateurs, les salariés sont également impliqués. Pour définir la « road map » 2017 à 2019, l’ensemble des équipes a reçu un « business case ». Réunies en « workshop » par équipe ou cross équipe, des propositions ont, de la sorte, pu être émises afin d’atteindre les objectifs. Laure nous rappelle que « chaque Tribe est autonome et définit sa road map, son planning, ses priorités ». Mais si les équipes sont bien dans leur tête, c’est avant tout grâce à « la transparence et aux Blablatalk ».

Les Blablatalk en quelques mots

Ayant lieu chaque mercredi, les Blablatalk permettent aux équipes de venir à tour de rôle présenter les projets sur lesquels elles travaillent, leurs objectifs et leurs missions. Enfin, être bien dans ses baskets implique qu’il y ait « la confiance et le fait de se connaître ». Suivant cette logique, sont organisés, des petits déjeuners chaque vendredi (comme celui auquel nous avons participé), un break annuel, des soirées tous les deux mois, des « afterwork » le jeudi soir, ainsi que le blabla lunch tous les mercredis, où un tirage au sort détermine avec quelle personne on va échanger et donc partager la table. « Il s’agit du côté humain qui fait partie des valeurs de l’entreprise et qui consiste à être à l’aise, être soi-même. » Du côté des valeurs, Laure nous confirme que « l’équipe se les sont appropriées ».

Une ambiance chaleureuse.

Chez BlaBlaCar, on s’occupe de la déco. Une ambiance aire de pique-nique avec des bancs en bois, des couleurs, ou encore des stickers collés aux murs forment une sorte de signalétique. L’idée demeure de créer du lien avec les autres tout en évoluant dans un contexte agréable. Dès le premier jour, des videos d’eLearning destinées à l’intégration des nouvelles recrues sont diffusées pour mieux comprendre comment fonctionne l’entreprise et ne pas s’y perdre car elle compte désormais plus de 500 collaborateurs.

Un changement de business model.

Un autre moment clé pour l’entreprise fut celui de la réservation en ligne. Il s’est révélé être un grand moment de stress car « nous avions levé des fonds en pitchant que nous serions capables de mettre en place un système de réservation en ligne. Autrefois, le règlement se faisait directement auprès du conducteur mais cela engendrait de nombreux problèmes comme des annulations de dernière minute par les passagers ». Ce modèle économique de base avait pourtant déjà été pensé depuis 2007 mais un business model d’attente en B to B avait dû être mis en place en attendant que 10 à 15 personnes rejoignent l’équipe. Le jour du changement de modèle économique, « on s’est dit que c’était un grand défi stratégique ! », assure Laure.

Certains passagers voulaient encore payer dans la voiture alors il a fallu faire un grand travail d’éducation sur les vertus de ce nouveau système. à l’inverse, l’équipe de BlaBlaCar reçoit des critiques positives des conducteurs. « Il faut comprendre qu’un tiers des passagers ne venaient pas et certains conducteurs avaient pris l’habitude de faire du surbooking », et ce sont les conducteurs qui finalement deviendront les premiers ambassadeurs de la réforme. « Ils ont fait de la pédagogie pour nous en expliquant les problèmes engendrés sous l’ancien système. Malgré tout, ce fut une période difficile où on a vu certains membres créer des sites parallèles gratuits. Mais finalement la fiabilité du service rendait celui-ci attractif pour les conducteurs et les passagers ont suivi. Cela a marché car on apportait un véritable service doté d’un décompte des places en temps réel, de SMS ainsi que d’un récapitulatif envoyés par email la veille ».

… Mais aussi de rôle pour le fondateur.

Seul en décembre 2003, le fondateur fait la rencontre de Francis trois ans plus tard. Au début, Frédéric était « très couteau suisse et faisait tout ». Mais, du jour au lendemain, il a pu lâcher le code qu’il a confié à son associé, très compétent dans ce domaine. Laure nous confirme qu’aujourd’hui, Frédéric aime transmettre sa vision et a mis en place une culture de la transparence. Il aime théoriser ses pensées comme il l’a fait avec les piliers de la confiance DREAMS ou ses articles sur Linkedin autour de l’histoire et de l’évolution de BlaBlaCar.

La consolidation de l’entreprise.

Aujourd’hui, « l’entreprise ne développe pas d’autres pays et s’organise. Il ne s’agit plus de lever des fonds mais de consolider ce que nous avons bâti. Nicolas et Francis sont les managers de 22 pays dans lesquels nous pouvons progresser », nous raconte un des membres de l’entreprise. L’objectif ? Croître dans certains pays, où ils sont à l’heure actuelle quelques centaines de milliers de membres pour faire du covoiturage un nouveau réflexe de déplacement. Et si l’entreprise peut prendre son temps, c’est parce qu’elle a battu son concurrent, Tripda, le copy cat de rocket internet qui se lançait partout où l’entreprise n’y était pas.

Laure nous raconte ainsi : « Ils se sont lancés dans 13 pays très rapidement, du coup une course au planté de drapeaux s’est engagée entre nous sous le principe du « Winners takes all ». Ils ont rapidement brûlé leur budget et ont fermé début 2016. Sensibiliser au covoiturage prend du temps et s’avère coûteux, c’est pourquoi nous ne sommes pas encore rentables ». Si l’information peut surprendre, Laure nous rappelle qu’il s’agit « d’un choix puisque nous investissons dans l’amélioration du produit ou dans la communication afin de faire connaître le service, sur des campagnes de communication pour évoluer rapidement dans un pays… »

Une nouvelle organisation de l’entreprise.

Autre moment stratégique : la mise en place d’une nouvelle organisation. Il faut dire que l’entreprise a fortement évolué. Au début, structurée de manière classique, les entrepreneurs se lancent dans un important travail de réflexion et de veille pour réorganiser l’entreprise. « Nous nous sommes dit que nous allions remettre à plat notre organisation et faire en sorte que les gens travaillent par « tribe ».

Nous avons commencé par une première équipe pilote puis, comme l’essai s’est montré concluant, toutes les équipes sont passées à cette organisation ». Laure nous raconte les origines du changement : « Le problème est que les équipes étaient réparties par métier et non par projet. Ce système ralentissait l’entreprise. Nous avons décidé de mélanger les compétences pour créer des sortes de mini startups en interne dédiées à un grand besoin identifié de la communauté. Et cela marche beaucoup mieux. Cela développe plus de mobilité car il peut y avoir des besoins dans une tribe à un certain moment et il y a de la mobilité entre tribe. Nous essayons tout de même de mixer les profils pour avoir toujours un junior et un sénior même si le choix final se fait lors de réunions. Après, globalement, les gens restent affectés à une tribe de base et donc spécialisés. »

Une stratégie qui reste conforme aux valeurs.

On l’aura compris si l’entreprise a bien évolué, elle reste conforme à ses valeurs, piliers qui permettent de « connaître la bonne direction à suivre et de prendre des décisions sur le long terme ». Laure s’étend sur le sujet : « il est difficile de savoir dans quelle direction aller sans valeur car il faut toujours être à la pointe de l’innovation et ne pas être un simple suiveur. Pour nous situer, il nous faut donc une direction et les valeurs en sont une. Ainsi, « In trust we trust » nous indique que nous devons aller vers toujours plus de confiance.

Et ces valeurs, elle y croit et se sent bien dans l’entreprise : « ce que j’aime, c’est le projet. Ils se sont bien fait avoir, j’aurais pu être bénévole pour BlaBlaCar puisque je travaillais, à l’époque, au ministère de l’écologie (ndlr : BlaBlaCar étant connue pour réduire les émissions de gaz à effet de serre grâce à son principe du covoiturage). », nous lance-t-elle tout en nous rappelant le moment le plus agréable de l’entreprise, en 2011, lorsque « celle-ci atteignait le million de membres et qu’ils regardaient le compteur ». Aujourd’hui, les millions s’enchainent et c’est mérité.

Les valeurs de l’entreprise

We Are Passionate We Innovate :

« nous sommes passionnés, nous innovons ». « Nous sommes passionnés par notre activité. La passion stimule l’innovation. Nous sommes une équipe passionnée utilisant nos cœurs et notre cerveau pour faire du monde un meilleur endroit »

In Trust We Trust « dans la confiance nous croyons ».

« La confiance est la condition nécessaire pour libérer le pouvoir de partage à l’échelle. Confiance entre pairs, confiance dans notre plate-forme, confiance dans notre équipe. Donc la confiance est finalement c’est ce en quoi nous croyons, et ce que nous nous efforçons de construire et de préserver. »

The Member Is The Boss :

« le membre est le patron ». BlaBlaCar est avant tout une communauté. Nous vivons pour et par nos membres. Nous veillons à ce que nous n’oublions pas que tout ce que nous faisons doit viser à rendre leur expérience plus transparente et agréable.

Think It Build It UseIt :

« Pense-le, construits-le, utilises-le ». La seule façon de comprendre et d’améliorer continuellement un service est de l’utiliser. C’est un élément crucial de notre capacité d’anticiper et de répondre aux besoins de notre communauté.

Share More Learn More :

« Partage Plus, apprends plus ». Les membres de notre équipe sont encouragés à partager systématiquement leurs connaissances à travers l’entreprise afin que chacun puisse en bénéficier, comprendre toutes les dimensions de notre activité et se sentir inspiré par un environnement qui permet l’apprentissage continu.

Fail Learn succeed :

« échoue, Apprends, réussis ». L’échec est inhérent au processus d’apprentissage. Nous ne devons pas craindre d’échouer, sinon nous empêcherons l’innovation. Il est important d’apprendre de ses erreurs, d’en tirer les leçons nécessaires, d’en partager les raisons, et d’en sortir grandi, prêt pour de nouveaux défis.

Done Is Better Than Perfect :

« Fait, c’est mieux que parfait ». Notre culture d’entreprise est axée sur l’amélioration du service au quotidien ainsi que l’évaluation et l’intégration continuelles des retours et suggestions de nos membres.

Vanity Sanity Reality :

« Vanité, sain, réel ». Ne soyez pas aveuglés par des gros chiffres de l’ordre de la vanité. Afin de croître, vous devez regarder les bonnes métriques, celles qui représentent la réalité, puis les améliorer.

Never Assume Always Check :

« Ne suppose jamais, vérifie toujours ». Avec 40 millions de membres dans 22 pays on ne peut plus baser nos décisions sur des intuitions. Nous vérifions nos hypothèses avec des datas ou du benchmark pour éviter d’investir nos ressources dans la mauvaise direction.

Fun&Serious : « Marrant et sérieux ».

On peut se permettre d’avoir une ambiance très fun dans l’équipe seulement si chacun travaille de manière sérieuse à son poste. Le respect mutuel permet une collaboration plus détendue et de profiter de chaque moment.

Chez Lonsdale, les marques dans la peau

Fondée par le britannique Richard Lonsdale en 1961, Lonsdale est la première agence de branding et de design en France. Élue en 2017 « Agence de Branding Stratégique de l’Année », son but est de faire des marques, des vecteurs de progrès et d’innovation en les aidant à réaliser leur mutation. Immersion au cœur d’un écosystème, dans un univers propice à l’échange et à la créativité des salariés. 

Vendredi, il est 9h lorsqu’au détour de la rue Lavoisier, dans le 8ème arrondissement de Paris, nous arrivons en face d’un imposant bâtiment haussmannien. Sur la façade, nos yeux se focalisent sur le slogan « We are Brand Transformers » et quelques éléments de l’identité visuelle de la société dans laquelle nous allons nous immerger pour quelques heures, l’agence Lonsdale, d’une superficie de plus de 2 000 m2 sur 5 étages. Nous sommes accueillis par Héléne Gosset, la Brand Director de l’agence.

Elle nous fait découvrir le hall qui résume à lui seul les fonctions et les valeurs de l’entreprise. À droite, l’accueil, où s’affiche sur le mur, le visage du fondateur, Richard Lonsdale, créé à partir des différentes photographies des collaborateurs. À gauche, l’ambiance est animée, la salle de conférence « Shaker » (agitation en français) destinée aux discussions et aux conférences, se remplit peu à peu. Nous apprenons qu’un manager va faire une présentation. Lorsque nous pénétrons à l’intérieur, nous redécouvrons le slogan visible à l’extérieur, transposé sur une énorme porte orange et apercevons un dessin d’une « constellation » où les différentes expertises de l’agence sont mises en lumière. Sur les portes, 1961, une date clé pour l’agence…

Un nouveau lieu pour accélérer sa transformation.

Près de là, une table où boissons chaudes et viennoiseries sont proposées. La bonne humeur semble présente au sein de l’entreprise, où les bonjours et les sourires s’échangent spontanément. Créée en 1961 par Richard Lonsdale, l’agence est « l’une des premières à avoir eu l’idée de développer des concepts innovants reposant sur l’observation précise des comportements consommateur. ». Cependant, elle traverse des moments difficiles dans les années 2000, ne disposant plus que de 12 salariés et de 1,6 million de chiffre d’affaires. Frédéric Messian, expert de la communication et l’entrepreneuriat avec deux agences créées en 1990 et 1997, se décide en 2007 à la racheter.

C’est le début du renouveau pour l’entreprise : « le principal défi a été de redonner à l’agence ses lettres de noblesse, elle avait une valeur et nous nous sommes attachés à la faire croître et embellir. Et même si nous sommes fiers du résultat au bout de 11 années, c’est une bagarre permanente pour rester parmi les meilleurs » Face à la croissance de l’entreprise, le dirigeant a décidé d’investir de nouveaux locaux en 2017 pour « rassembler en un même lieu tous les métiers de l’agence (…) favorisant la réflexion, les échanges, la convivialité et les rencontres plus informelles. »

À chaque espace, son domaine d’expertise.

Il est temps de découvrir ce lieu atypique et lumineux, où chaque étage rassemble ses métiers et affiche sa propre couleur. Comme au rez-de-chaussée, la plupart des espaces de travail sont aménagés en open space. L’entreprise veut également apporter une touche écologique à son lieu de travail : les bureaux ne disposent pas de poubelles, des bacs de tris sont accessibles près des ascenseurs. De couleur orange, le premier espace est consacré à l’identité de marques et au brand content, la stratégie et le digital. Nous découvrons dans cet endroit, le studio de production vidéo « Make My Day » qui crée contenu et image pour les marques. Plusieurs robots Pepper sont également disposés dans l’espace. Développés par la société SoftBank Robotics, Lonsdale a un partenariat d’exclusivité pour concevoir de nouveaux usages et services pour l’UX (expérience utilisateur, ndlr) et le design. L’agence a notamment développé des applications pour des grandes entreprises. 

L’agencement des lieux

Direction le premier étage, à chaque demi étage, se trouve une salle de réunion. Lorsque nous montons l’escalier, nous découvrons sur le mur une signalétique graphique « les marques transforment le monde». Au 1er étage se trouvent de petits espaces de travail et d’échanges à proximité des escaliers et à chaque étage. Des salles de réunions sont également mises à disposition et dont le nom évoque les éléments chimiques comme « Nickel », « Mercure », « Titane » ou encore « Cobalt ». Un clin d’œil au nom de la rue où se situe Lonsdale, celui du célèbre chimiste français Antoine Lavoisier, considéré comme le père de la chimie moderne. Toutes les salles de réunions disposent d’un tableau de bord numérique, et peuvent être réservées via une application mobile.

D’autres salles de réunions plus vastes sont munies d’un grand panneau textile capitonné sur le mur pour assurer la confidentialité. De couleur bleue, les étages 2 et 3 sont liés à l’architecture et retail ici se conçoivent, et se déploient des lieux d’expériences pour les marques. Une large bibliothèque expose des matériaux qui serviront à réaliser les concepts de marque comme Orange ou Citroën. De couleur verte, les étages 4 et 5 se concentrent sur le packaging et activation où les équipes conçoivent, déploient et animent des marques produits.

Un univers créatif et innovant.

Chaque étage dispose d’illustrations murales avec des tatouages grands formats. Si plusieurs messages de l’agence sont présents sur les murs comme « Brand transformers », « Stratégie », « Création » « Singularité » et « Beauté », des évocations aux marques sont également suggérées dans les tatouages. L’agence est aussi respectueuse de son fondateur, un tatouage le qualifie de « designer et visionnaire ». La date de création est souvent visible tandis que des tatouages de Big Ben ou le drapeau anglais ainsi que des mots comme « identity » ou « Oh my God » rappellent l’origine de Richard Lonsdale.

Ces illustrations sont également visibles à l’intérieur d’un ascenseur qui mène aux différents étages. Un moyen de conserver l’ADN de Lonsdale pour le dirigeant, « L’agence est repartie des origines du « branding », c’est à dire le marquage du bétail au fer rouge réalisé pour exprimer une identité. Dans cette même veine, Lonsdale a misé sur le tatouage pour certains aspects de sa décoration en faisant des clins d’oeil sur le fondateur, l’histoire de l’agence et sur son savoir-faire. »

Une ambiance de détente et de convivialité collective.

Nous retournons au rez-de-chaussée, afin d’accéder à la cafétéria et l’espace de détente au niveau-1. Pour y accéder, nous prenons l’escalier dont les murs sont tapissés de palmiers et plantes vertes avec une identité sonore faite de de chants d’oiseaux, nous transportant dans un univers tropical. Une salle de jeu retient notre attention : trois babyfoot et une petite table de ping-pong sont installés pour des moments de pause.

Une salle de sport serait également en prévision. Puis, nous visitons la cafétéria spacieuse aux couleurs grises et jaunes où une nouvelle fois la citation de Lavoisier « Rien ne se perd, rien ne se crée tout se transforme » est affichée dans de multiples tableaux sur une partie du mur. Depuis la cafétéria les collaborateurs ont accès à une terrasse avec un mur végétalisé. Plusieurs temps forts sont proposéesaux collaborateurs de l’entreprise pour leur bonheur et leur bien-être. Un service de conciergerie est proposé aux collaborateurs et chaque matin un petit déjeuner est offert. Une réunion Mix & Match entre nouveaux talents arrivés et collaborateurs plus anciens est mise en place pour que chacun puisse se présenter et créer des liens. Frédéric Messian précise que « la bonne humeur est collective et communicative ! Il appartient à chacun de la partager et ça fonctionne plutôt bien ici. »

Une stratégie et une ambition tournées vers l’international.

L’agence est aujourd’hui performante, avec un chiffre d’affaires qui dépasse les 30 millions d’euros, et travaille avec des marques prestigieuses… Le dirigeant conclut notre visite en dévoilant ses ambitions : « Lonsdale a récemment signé un accord de partenariat avec l’agence indépendante américaine CBX, spécialisée dans le consumer branding, pour accompagner ses clients aux États-Unis et dans leurs réflexions de marque internationale. Pour nous, cet accord est la première étape vers la construction d’une plateforme internationale avec la capacité d’offrir à ses clients les meilleurs experts dans leurs domaines, afin de répondre à leurs besoins de manière agile et ciblée. »

Les grandes valeurs de l’entreprise

  1. Singularité : Accompagner les marques pour les aider à affirmer leur singularité
  2. Engagement : Développer l’attractivité et la préférence des marques auprès de leurs publics
  3. Ambition : Savoir détecter de nouvelles opportunités et ambitions pour nos clients
  4. Relationnel : Anticiper le mode de relation pour que les marques conquièrent de nouveaux publics. Et comme l’enthousiasme est source de dépassement, Lonsdale s’entoure des meilleurs experts sur chacun de ses métiers !

L’entreprise qui fait elle-même le buzz !

Entre son succès grandissant, la fermeture de son site internet pour passer au 100 % social et 100 % vidéo, et son partenariat avec TF1, MinuteBuzz fait parler d’elle. Son cofondateur et dirigeant, Maxime Barbier, revient sur les moments clés de la boîte.

Passer du « monde de la nuit » à l’univers du digital.

En arrivant sur Paris, Maxime Barbier a d’abord travaillé dans un tout autre domaine avant de se lancer dans l’aventure de MinuteBuzz. « Pendant près de six ans, je travaillais dans le monde de la nuit et organisais des soirées », confie-t-il. Le cofondateur avait déjà recours au célèbre réseau social, Facebook : « Je me servais de cet outil pour promouvoir mes soirées, en tant que canal de diffusion. » Lassé d’organiser des soirées, Maxime décide, en 2008, de se réorienter dans le digital.

Un secteur prometteur qui intervient au moment où les marques commençaient à utiliser Facebook. « J’ai d’abord créé une petite structure visant à aider les marques à mieux communiquer sur le réseau social. Puis, deux ans plus tard, j’ai été amené à faire une mission de conseil au sein d’une société », raconte le dirigeant. À cette occasion, il y rencontre son associée, Laure Lefevre. Ensemble, ils ont l’idée de créer MinuteBuzz, un média destiné, selon eux, à montrer que le monde dans lequel on vit n’est pas si sombre que peuvent le dire les autres médias.

Les réseaux sociaux comme fer de lance.

« La vraie promesse de MinuteBuzz est d’essayer de changer un peu le monde en apportant du bonheur », rappelle le dirigeant. En d’autres termes, l’entreprise s’assimile à un média positif, ou plutôt un journal de bonnes nouvelles à grande échelle. « Depuis toujours, ce qui me passionne, c’est captiver l’attention des gens qui me ressemblent, les 18-35 ans », confie Maxime Barbier. « Et nous avons la chance de disposer d’une ligne éditoriale plutôt sympathique, sexy, légère, qui plaît aux jeunes », explique-t-il. En produisant des contenus que les gens aiment partager, ils sont parvenus à se faire connaître grâce aux différentes plateformes qui les ont mis en avant. « Au moment où MinuteBuzz a explosé, il y a trois ou quatre ans, certains articles étaient partagés 10, 20, 30 000 fois ! C’est le pouvoir des réseaux sociaux », raconte le cofondateur.

Des investisseurs qui croient au projet.

Ce n’est bien évidemment pas en « chantant dans la rue », comme lance avec humour le dirigeant, que MinuteBuzz s’est financée. Et pour cause, très rapidement, ils sont parvenus à lever des fonds à hauteur de 500 000 euros grâce à des business angels qui ont cru d’emblée au projet. « Avoir cette somme d’entrée de jeu nous a permis de bien démarrer et de prendre des bureaux », explique Maxime Barbier. Mais ce n’est pas tout puisque, dans la foulée, ils décident d’internaliser la régie et leurs commerciaux, l’une des clés de leur succès, selon eux. « Nombreux sont les médias à externaliser leur régie, et c’est, d’après moi, ce qui leur nuit », précise-t-il. Ils deviennent par la suite très vite rentables et lèvent un million d’euros, en 2014, pour accélérer leur développement.

Devenir 100 % social et 100 % vidéo.

En octobre dernier, une tout autre particularité a vu le jour chez MinuteBuzz. Elle constitue, selon Maxime, le premier média à avoir fermé son site internet pour devenir 100 % social et 100 % vidéo. Autrement dit, la diffusion ne se fait que par le biais de plateformes sociales, et plus aucun article ne paraît, seulement des vidéos. Ils ne détiennent donc ni site internet, ni application mobile. Et quand on demande la raison de ce choix, celui-ci répond : « Avant, il fallait être bien référencé pour générer du trafic. Depuis maintenant deux ans, les plateformes sociales ont envahi les usages et cela ne fait que s’accentuer. »

Pour ce qui est d’opter pour le 100 % vidéo, le dirigeant l’explique par le fait que ce type de format est en forte croissance ces dernières années. Un risque, selon lui, clairement maîtrisé : « Notre business model est basé sur du brand content (ndlr : créer un contenu en association avec une marque). Que l’on mette le contenu d’une marque sur un site ou une plateforme, cela ne change rien car l’important reste qu’il soit vu. » Maxime Barbier ajoute à cela le fait que ce pivot a permis à la société de rester concentrer sur un même objectif, à savoir celui d’être fort en social. Une stratégie qui semble porter ses fruits puisqu’en 2016, ils sont passés d’un million à 10 millions d’abonnés, mais aussi de 50 millions à 250 millions de vues tous les mois, sur l’ensemble des plateformes.

Faire de la chaîne TF1 son alliée.

Il y a tout juste quelques mois de cela, la plus grande chaîne européenne, TF1, est devenue l’actionnaire majoritaire de MinuteBuzz. En juin de l’année dernière, une personne chargée de la direction de la régie de la chaîne, Sylvia Tassan Toffola, avec qui ils avaient déjà travaillé auparavant lorsqu’elle travaillait pour une agence, les contacte. Elle leur propose de travailler ensemble, notamment au niveau de la régie commerciale. Les deux cofondateurs expliquent qu’un modèle buzzfeed CNN pourrait leur convenir mais qu’autrement, ils n’y a pas d’intérêt.

De là, s’organisent des rendez-vous avec le top management de TF1, jusqu’au comité exécutif. « Nous avons rencontré des personnes beaucoup plus humbles que ce qu’on pensait et on a également goûté à la puissance de la télé », raconte le cofondateur. Est né de ces rencontres un rapprochement capitalistique : « Nous souhaitions rester indépendants et garder nos parts. On ne voulait pas un rachat pur, contrairement à ce qu’a pu dire la presse. Bien que TF1 soit majoritaire, ils n’ont donc pas tous les droits de décision. »

Pour Maxime Barbier, le salut de la télévision passe d’ailleurs par un rapprochement de ces derniers avec des acteurs du web : « Nous sommes comme un petit vaisseau qui part devant et qui regarde un peu ce qu’il se passe. Et de notre côté, ce sont des énormes producteurs de contenus, d’importantes puissances financières et d’audience. »

De la vidéo, encore et toujours de la vidéo !

Concernant les vidéos diffusées par MinuteBuzz sur les différentes plateformes, celles-ci sont au nombre de 500 à 600 par mois. Environ 15 à 20 % d’entre elles sont tournées dans des studios et réalisées par l’équipe elle-même. Il peut s’agir de comédiens ou de petits « live » dans leurs bureaux. D’un autre côté, une part importante du montage se compose de trois autres parties. La première repose sur les personnes qui souhaitent être mises en avant par MinuteBuzz. « Tous les mois, nous recevons entre 1 000 et 1 500 vidéos. On les récupère et, si elles sont intéressantes, on les met en ligne », dévoile le cofondateur.

La seconde partie se traduit par les ayants droit, tels que Reuters, auprès de qui ils peuvent acheter des vidéos. Et pour finir, les « histoires-vidéo ». Maxime Barbier s’explique à ce sujet : « C’est un peu l’article nouvelle génération qui consiste à surfer sur l’actualité et parler de films, de start-up qui viennent de se lancer ou autres ». Cette année, ils ont d’ailleurs pour projet de renforcer leur capacité de tournage en créant un studio pour l’ensemble de leurs marques dans l’idée de diffuser toujours plus de contenus.

Des projets à venir, sous l’emblème tricolore.

Alors qu’ils détiennent déjà quatre marques : MinuteBuzz, Superbon, Hero, et plus récemment, Social Shopping, les deux associés projettent de lancer une cinquième marque (ndlr : dont le nom reste secret). Du côté de leur prise de participation avec TF1, un projet de news 100 % plateformes, mais aussi un rapprochement des deux régies, est également à l’ordre du jour. « On accorde aussi de l’attention à la réalité virtuelle. Il est encore un peu tôt mais on se renseigne », dévoile Maxime.

En ce qui concerne l’international, le dirigeant estime qu’il demeure compliqué de créer des contenus à destination d’autres pays : « Il faut connaître la langue, le type d’humour et cela s’avère très onéreux. Nos concurrents y sont allés et en sont revenus ! », ironise-t-il. Pour lui, il reste un important marché français à prendre et qui grandit d’année en année. « Et puis, j’adore mon pays. Je trouve qu’il y a plein de choses à y faire ! », conclut Maxime Barbier.

Wonderbox, le « réalisateur de rêves »

Leader sur le marché des coffrets cadeaux et de la vente d’activités de loisirs, Wonderbox poursuit sa croissance en France comme à l’international. Son leitmotiv : vivre une aventure. Immersion dans l’entreprise qui a le pouvoir de faire d’un rêve, une réalité.

« Fais de ta vie un rêve, et d’un rêve, une réalité. »

La citation d’Antoine de Saint-Exupéry inscrite au milieu de montgolfières sur l’une des portes des locaux reflète l’esprit de Wonderbox. Quartier Saint-Lambert, dans le 15ème arrondissement de la Capitale, un immeuble de 2 500 m², répartis sur cinq étages, abrite les 180 salariés de l’entreprise. Spécialisé dans les coffrets cadeaux et la vente d’activités de loisirs sur internet, le service de W Group « permet d’offrir simplement des expériences », explique sa cofondatrice, Bertile Burel.

Elle poursuit : « Il consiste à acheter un coffret dans lequel se trouve un chèque-cadeau valable pour une expérience [pour laquelle le choix de la date revient au bénéficiaire, ndlr] ainsi qu’un livret présentant l’activité. » Si le best-seller reste « Nuit Insolite » avec la possibilité de dormir dans une maison d’hôtes, une yourte, une cabane suspendue dans les arbres ou même un tipi, le choix des activités comme des lieux reste large. Du week-end en amoureux, au repas gastronomique et à la thalasso, en passant par le saut en parachute, il est possible de choisir parmi plus de 65 000 activités.

Un voyage de noces autour du monde…

C’est en revenant de leur voyage de noces que Bertile Burel et James Blouzard ont l’idée de Wonderbox. En pleine période de Noël, alors qu’ils rentrent d’un tour du monde, les deux globe-trotteurs se rendent dans les grands magasins afin d’offrir des cadeaux à leurs proches. « Nous venions de passer six mois avec un short, un tee-shirt et des baskets, et nous n’avions jamais été aussi heureux avec si peu. Nous ne voulions pas acheter un parfum ou une simple cravate, mais partager ce que nous venions de vivre », raconte la cofondatrice de Wonderbox. Ils se mettent alors en quête de trouver des expériences de vie telles qu’une randonnée à cheval en Mongolie ou faire du surf à Hawaï…

Mais la tâche se révèle fastidieuse. « Pour un simple massage, il fallait trouver nous-mêmes le masseur et prendre rendez-vous avec lui », explique-t-elle. De là, le concept de Wonderbox germe dans la tête du couple d’aventuriers. En janvier 2004, ils fondent l’entreprise et, au mois de décembre suivant, ils lancent leur site internet avec leurs deux premiers produits : Adrénaline et Turbo, qui permettaient d’avoir accès à une vingtaine d’activités sportives en France comme du rafting, du pilotage de voitures de course ou encore du saut à l’élastique.

Vivre une aventure.

Au rez-de-chaussée, les locaux donnent sur un grand espace de vie lumineux, où trônent quelques petits canapés et fauteuils. Un présentoir affiche fièrement des dizaines de coffrets de la marque. Si les murs restent blancs, des poteaux peints en bleu (pour « séjour & weekend »), rouge (« restaurant & gastronomie »), rose (« beauté & bien-être »), orange (« sport & aventure ») et vert (« multi-thèmes »), selon les étages, rappellent le code couleur des activités de Wonderbox. Actuellement leader sur son marché, le service puise sa force dans sa culture d’entreprise, si l’on en croit sa cofondatrice : « Mon mari et moi avons créé Wonderbox pour partager certaines expériences vécues et émotions ressenties car cela a du sens. Et, dans nos recrutements, nous sélectionnons des profils qui détiennent cette même envie et qui perçoivent l’entreprise comme une aventure. ».

Un programme interne « Testeur de rêves » permet à chaque salarié d’expérimenter, une fois par an, l’une des activités contenues dans les coffrets, avec des crédits allant jusqu’à 500 euros (ils bénéficient également de 30 % de réduction sur l’ensemble des box, ndlr). L’idée demeure qu’ils fournissent, à la fin de ladite activité et en tant que « client mystère », un compte rendu sur la qualité de la prestation délivrée par le partenaire. « Nous ne faisons pas que commercialiser les expériences, nous les vivons ! », s’exclame Bertile Burel, avant de poursuivre : « Automatiquement, lorsqu’on fait quelque chose avec le cœur, que l’on vend un produit ou service que l’on apprécie et que l’on a envie d’offrir, ça cartonne. »

« Faire avec ce qu’on a ».

À chaque étage des bureaux, l’agencement est identique. Une porte décorée d’une image représentant l’une des activités de la marque, sur laquelle est inscrite une citation, ouvre sur un open-space. Seules quelques pièces, vitrées, sont fermées. Un baby-foot, des jeux de société et un écran plat, mais aussi une cuisine à l’américaine dotée de grandes tables, sont prévus pour les temps libres des salariés.

Et, plusieurs fois par semaine, des corbeilles de fruits et même des « food trucks » (« camions de nourriture », en français, qui sont disposés dans la cour de l’immeuble, ndlr) leur sont proposés. Des photos de salariés placardées au mur, des affiches illustrant les activités contenues dans les coffrets Wonderbox et même des citations inspirantes, décorent les cinq étages des locaux.

La question du financement

Avant d’être rentable grâce à l’achat d’expériences, à la vente de coffrets ainsi qu’à un modèle de réservation inspiré de celui des agences de voyage, la question du financement s’est posée. Au départ, lever des fonds n’a pourtant pas constitué une priorité pour Bertile Burel et James Blouzard. « Nous nous sommes aperçu que lever de l’argent représente un vrai défi. Cela prend un temps fou et n’aurait pas nécessairement servi notre business », lance la cofondatrice. Un peu de « love money », à laquelle s’ajoutent leurs propres réserves personnelles (soit près de 6 000 euros, ndlr), suffisent à lancer l’activité. « Nous avons adopté la stratégie de faire avec ce qu’on a. Nous avons travaillé à fond et dépensé peu pour générer le plus rapidement possible du chiffre d’affaires », poursuit-elle.

Mais au bout de cinq années d’existence, la donne change : « Avec la crise, nous nous sommes finalement dit qu’il fallait lever tant qu’on le pouvait. Et c’est ce qu’on a fait. » Grâce à un tour de table estimé aux alentours des 3,9 millions d’euros en 2009, Wonderbox entre dans une phase d’hypercroissance. Neuf ans plus tard, le chiffre d’affaires du groupe (qui se compose de la marque de coffrets cadeaux belge, Vivabox, rachetée en 2015, du leader néerlandais des coffrets cadeaux, Gift for you, racheté en 2017, du spécialiste des bons plans week-end, Wonder Weekend et, récemment, du n°2 du coffret cadeau au Portugal, Lifecooler, ndlr) avoisine les 220 millions d’euros.

Un lancement à l’international… difficile.

Présent à la fois en France, Espagne, Italie, Suisse, Belgique, Hollande et, récemment, au Portugal, l’internationalisation a posé quelques problèmes au démarrage de l’activité. « Nous revenions d’un tour du monde et, après avoir traversé tous ces pays, il nous semblait évident de faire un lancement mondial », dévoile Bertile Burel. En 2006, les deux associés ouvrent, simultanément, Paris et New York. Mais voilà, tout ne se passe pas comme prévu. « Si c’était si facile, tout le monde ferait des lancements internationaux », ironise la cofondatrice. « Nous n’étions que deux et le décalage horaire nécessitait d’être opérationnels 24h / 24. Au bout de deux ans, épuisés, nous avons préféré nous recentrer, dans un premier temps, sur le marché français. »

La « Wonder attitude ».

« N’aie pas peur de l’échec », « Crée l’effet Waouh dans ce que tu fais », « Sois créatif, think out of the box », « Joue-la collectif et entraîne les autres »… Autant de commandements inscrits dans la « Wonder Attitude ». Chez Wonderbox, les salariés n’ont pas tant d’obligations sur le plan horaires, mais plutôt au niveau des objectifs. « Nous sommes basés sur le résultat et n’imposons pas de contraintes particulières », lance Bertile Burel.

Elle confie : « Chacun détient une partie variable dans son salaire, du commercial à la personne à l’accueil. Le n+1 décide du pourcentage à attribuer selon le travail effectué et fixe des objectifs trimestriels. » D’un autre côté, Wonderbox, c’est aussi « convivial et sympathique » avec une « ambiance à la Google », comme le décrivent plusieurs de ses collaborateurs autour du distributeur de boissons fraîches et snacking. « Nous ne manageons pas des salariés mais des êtres humains qui passent pas mal du temps de leur vie au travail », lance la cofondatrice. Prendre en compte les personnes dans leur ensemble, une partie de leur vie privée inclue, c’est là l’une des valeurs de l’entreprise, d’après Bertile Burel : « Un individu heureux professionnellement donnera le meilleur de lui-même. »

Une ambiance festive !

« Célèbre tes victoires. » Un crédo qui fait, lui aussi, partie de la culture de Wonderbox. « Chaque signature de gros contrat ou même une simple bonne nouvelle est une occasion de déboucher le champagne ! », lance avec enthousiasme la cofondatrice. Célébrer confère, selon elle, la force et l’envie de repartir de plus belle. Sans doute l’une des raisons pour laquelle les membres de l’entreprise s’adonnent, régulièrement, à la fête.

Regarder des matchs de foot, se réunir autour d’un sapin lors de la période de Noël et s’offrir des cadeaux, aménager un parking en aire de jeux, organiser une grande soirée annuelle avec les collaborateurs implantés dans d’autres pays jusqu’à 5 heures du matin… « Nous pensons que, dans la vie, on ne progresse que si l’on célèbre nos victoires. »

Dans les bureaux situés à Paris, des activités de team building (accrobranche, courses de voitures, kayak…), du running avec un coach, des paris sportifs, des cours d’œnologie mais également des massages sont mis en place pour le bien-être des salariés. « L’entrepreneuriat peut, certes, être difficile à certains moments. Il faut savoir dépasser ses peurs, mais lorsque cela fonctionne, c’est génial. C’est la jonction entre la vie sauvage et le développement économique de la France », lance Bertile Burel, avant de conclure : « Il n’y a pas meilleur job en matière de liberté. Entreprendre demeure une belle aventure. »

Les grandes valeurs de l’entreprise

  1. Aventure. Nous faisons vivre des aventures uniques aux gens. Un certain nombre de nos salariés sont de grands voyageurs et proviennent, parfois même, de différents pays. Wonderbox, c’est à la fois aimer l’aventure, voir la vie comme une aventure, mais aussi percevoir l’entreprise comme une aventure.
  2. Dépassement de soi. Nous laissons les salariés extrêmement autonomes mais, en contrepartie, nous voulons qu’ils s’investissent pleinement dans l’entreprise. S’ils ne sont pas challengés, il n’y a aucun intérêt. Ce qu’on veut, c’est grandir avec eux, d’où notre croissance.
  3. Innovation. Nous avons pitché entre nous, et avons finalement opté pour « ADN », même si le « N » d’ « innovation » ne constitue pas la première lettre (rires). L’innovation renvoie au fait de se poser la question de savoir ce que nous pourrions faire de différent pour nous améliorer et aller encore plus loin.

Votre plateforme pour vos événements : partir de la fin pour commencer

Ludovic Mingot et Franck Auzanneau ont réussi à se positionner dans le milieu ultra-concurrentiel de l’événementiel en proposant un service clé-en-main bien moins coûteux comparé au fait de créer sa propre plateforme  » Goomeo « . Retour sur une stratégie payante pour s’imposer au milieu des grands groupes. 

« Goomeo est une plafeforme créée en 2010, qui permet de créer des applications mobiles pour l’événementiel », résume son cofondateur.

Pourtant la première idée était bien différente, comme nous le confirme le dirigeant : « La première idée est née en 2005. Il s’agissait d’un jeu via des montres pour créer une interaction avec des gens dans le bus ! Au cours de notre cheminement, nous sommes arrivés aux Smartphones mais à l’époque ils ne possédaient guère le niveau technologique actuel et les investisseurs n’étaient pas convaincus par cette approche. Nous avons cependant développé une technologie qui permettait aux téléphones de s’interconnecter entre eux sans réseaux autour».

Il poursuit : « La 3G n’existait pas. Il fallait donc que les utilisateurs se trouvent au même endroit, en même temps. Nous avons pensé que les spectacles ou les salons représentaient de bonnes opportunités et nous avons découvert qu’ils y avaient là un véritable besoin puisqu’ils n’avaient ni le temps ni les moyens financiers de développer une application pour un salon qui dure deux ou trois jours. Nous nous sommes dit qu’il fallait faire une plateforme afin d’industrialiser et de permettre à chacun d’avoir sa propre application ».

Une plateforme pour créer des applications multifonctions et personnalisables.

Le besoin de personnalisation est immédiatement identifié comme nous le confie le dirigeant : « Nous nous sommes lancés dans une usine à Clio avec la possibilité de personnaliser. » Le service permet de manière basique de créer directement une plateforme qui leur est propre via l’appli tout en la personnalisant pour tout ce qui relève de l’informatif : le programme, les speakers, le plan, les informations pratiques, la liste des exposants. Elle propose également de nombreux services interactifs : système de vote, questions du public, networking, prises de rendez-vous d’affaires, selfies, plan en 3D avec géolocalisation… Un système très vaste. Une solution permettant de créer simplement une application qui leur est propre avec du contenu personnalisé. Pour aller plus loin dans la personnalisation, la plateforme se vend en marque blanche, comme nous le précise le dirigeant : « l’application est au nom de l’événement et porte ses couleurs : il n’y a aucune mention de Goomeo. »

Un business model inchangé.

Si l’idée du jeu a bien évolué, le business model de l’entreprise, lui, n’a pas subi de grands changements. « Le business model est toujours le même. Nous sommes partis du principe qu’il s’agissait d’une licence d’utilisation de la plateforme pour un événement, une édition. Chaque année nos clients re-souscrivent s’ils sont satisfaits, ce qui est le cas (rire). » Le prix moyen (entre 8 000 et 10 000 euros) reste « faible alors que nous sommes sur du sur-mesure et que si vous deviez développer vous-même la même appli, il faudrait compter entre 100 et 150 mille euros, sans le backoffice permettant de la gérer en temps réel et de faire des pushs, de la pub… »

Une stratégie initiale au culot.

Avant d’arriver à ce succès, les fondateurs ont pris une stratégie que beaucoup estimerait risquée mais qui s’est avérée payante. « Nous sommes allés voir les grands comme Reed Expositions France et Comexposium. Petit à petit, nous avons travaillé avec les grands organisateurs puis à l’international. Il faut comprendre que les petits n’ont pas forcément moins de moyens que les grands. Ils aiment bien regarder ce qui se fait avant d’investir. Aujourd’hui, nous faisons aussi bien des salons professionnels que des congrès médicaux ou des évènements internes entreprises avec de belles marques comme Cartier ou Decathlon. »

L’objectif initial de la stratégie ? « Construire rapidement notre notoriété. » Et pour les convaincre, il est clair que l’entrepreneur a dû prendre son courage à deux mains. « Le premier client était Franchise expo. Le salon avait lieu en mars et ils ont accepté en septembre. Ils ont joué le jeu et cru en nous. C’était un peu la panique quand je suis revenu voir mon associé à Limoges car le produit n’était pas terminé. Nous étions encore en train de coder et le plus drôle c’est qu’un autre salon un mois plus tard, IT Partners, a également accepté alors qu’il avait lieu un mois plus tôt, en Février. Nous étions considérés comme des extraterrestres et je les remercie encore de leur confiance. »

Des difficultés techniques et défis marketing.

Tout n’a bien sûr pas été facile puisque l’entreprise a rencontré des défis techniques notamment avec le développement sur BlackBerry, qu’ils ont arrêté fin 2014 mais aussi des défis marketing. « Nous pensons que nos meilleurs commerciaux sont nos applications. Nous nous engageons à faire de la qualité avant tout car nous souhaitions développer le bouche à oreille. Le travail du marketing, quant à lui, consiste à faire du lead mais nous voulions de la recommandation. Il y a donc eu tout un travail de notoriété à réaliser.»

Il ajoute : « Il fallait que le nom Goomeo sancre dans le petit milieu de la profession. Nous avons davantage opté sur des actions partenariales que sur du recrutement exponentiel de commerciaux même si nous en avons intégré quelques-uns notamment sur Paris puisque nous sommes implantés à Limoges. Il fallait également bien développer la plateforme qui est arrivée à maturité, pour moi, en 2015 même si elle continue d’évoluer bien entendu. »

Une consécration par un prix métier.

Pour l’entrepreneur, pas de doute, la récompense de son travail acharné est arrivée lors de cette 4ème édition des Event Technology Awards, qui s’est tenue le 9 novembre 2017 à Londres lors du salon Event Tech Live. L’heureux gagnant du prix « Best Event App » nous confie ainsi : « C’est une magnifique récompense car nous étions les seuls Français dans ce domaine sur la scène internationale et cela fait très plaisir notamment car c’était une reconnaissance de la profession. Nous avons eu d’autres prix avant mais cela a été particulièrement magique. »

Si le succès a été au rendez-vous c’est notamment grâce au plan et à la gestion de données que propose l’entreprise dans les applications fournies. « Nous avons un plan qui est interactif et qui a un beau rendu. En dehors du fait que les applications tournent bien, je pense que nous avons su nous démarquer grâce à la gestion de données qui est la plus poussée et nous sommes à même d’en gérer beaucoup. C’est l’arrière-boutique mais cela compte. »

Des axes de développement clairs.

S’ils ont toujours plus ou moins travaillé avec la partie corporate, l’entrepreneur souhaite aujourd’hui accélérer le développement sur cette partie depuis l’année dernière « car nous voulions être prêts en termes de produit avant de l’attaquer ». Mais si l’entrepreneur se démarque c’est par cette certitude que « demain, il n’existera plus de site internet pour les évènements. Aujourd’hui dans l’application on fait presque tout sauf l’inscription mais demain ce sera différent ».

Le défi consiste, pour l’entrepreneur, à développer cette partie. « Je pense que le but c’est d’aller sur de la transformation mobile et non digitale car quelqu’un qui télécharge l’application est forcément plus engagé auprès de la marque. Quand vous irez sur le salon, vous aurez tout ce qu’il vous faut via votre mobile. L’inscription est le point de départ d’un événement, et pourtant c’est ce que nous développerons en dernier. C’est un peu comme si nous avions commencé par la fin. »

Une stratégie d’innovation qui repose donc sur le dépoussiérage de vieilles habitudes vers de nouvelles prenant en compte notamment la technologie mobile. Pour le développement international, l’entreprise se concentre sur son cœur de métier et souhaite se développer à travers des partenaires et revendeurs. Un esprit d’adaptation et de personnalisation toujours présent.

Pas d’objectif de levée de fonds.

Si l’entrepreneur a réalisé des petites levées de fonds auprès de Business Angels au début de l’entreprise afin de financer le développement du produit et le BFR initial, aujourd’hui l’objectif n’est clairement plus de lever de l’argent. « Ce n’est pas un objectif du tout. Nous suivons notre route et nous grandissons à notre rythme. Je ne vois pas l’utilité d’en faire une nouvelle surtout quand je vois le nombre de sociétés qui coulent après avoir levé des fonds. »