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Spécialisée dans l’évènementiel, la société EVENTEK poursuit sa croissance

Interview de Salvatore PENNICA, fondateur d’EVENTEK. Il nous raconte le développement de son entreprise, de sa création jusqu’à aujourd’hui.

Comment vous êtes-vous lancé ?

Fraîchement doublement diplômé en 1999 de l’ESC Marseille et des facultés des Sciences de Saint Jérôme en tant qu’ingénieur des Techniques de Commercialisation d’Appareils Scientifiques, j’avais la volonté de faire le tour du monde mais l’opportunité de travailler pour un groupe international (Général Location) m’a fait accepter un poste à Marseille en tant que commercial grand compte sur la région sud. Par la suite, j’ai pris la Direction de France Location Azur, pour développer l’entreprise dans le territoire des Alpes-Maritimes (le 06). J’ai voulu revenir près de chez moi, dans les Bouches-du-Rhône (le 13) et ai donc créé en 2014 EVENTEK. J’évolue donc depuis 25 ans dans le secteur de l’événementiel.

Que proposait Eventek à ses débuts ? Propose-t-elle la même chose aujourd’hui ?

Dix ans après sa création, Eventek a évolué et propose du service « clé en main » ainsi qu’un accompagnement de ses clients sur l’aménagement de leurs évènements. Nous avons ainsi débuté modestement dans un garage de 75m2, avec Véronique MATHIS, et avons, petit à petit, développé une nouvelle clientèle à partir d’une offre consacrée autour de l’installation générale de salons, et l’aménagement d’évènements professionnels. Au fil des années, nous avons développé le chiffre d’affaires à plus de 2 millions d’euros. Eventek dispose désormais d’un entrepôt de 2 000 mètres carrés et 14 mètres de haut. Nous sommes huit salariés, disposons de notre propre flotte de véhicules et engins de manutentions pour mieux servir nos clients.

Qu’est-ce qui vous différencie des autres sociétés dans le sud ?

La différence réside avant tout dans l’engagement du personnel. Les décisions sont prises ensemble et toute l’équipe est profondément attachée à l’entreprise et à son évolution. Au quotidien, nous nous appuyons sur mes 25 ans d’expérience et j’éprouve un réel plaisir à former mes équipes dans une évolution logique pour mes salariés.
J’ai la chance d’entretenir des relations de proximité avec nos clients historiques et récurrents (SAVIM, Hero Festival, DITEX, Safim, CCI Marseille, etc…) ainsi que des lieux de réceptions (Palais du Pharo, Villa Gaby, Parc Chanot, Casa Delauze, etc…).

Aujourd’hui, sur combien de salons et autres événements êtes vous ?

Nous intervenons chaque année pour plus de 500 prestations en moyenne, que ce soit des clients récurrents ou de nouvelles agences événementielles qui souhaitent se challenger dans la région Sud.

Quelles ont été les grandes étapes de l’entreprise ?

La première étape était celle de la création : passer de Directeur d’Agence à Gérant. Et accepter les nouvelles responsabilités qu’imposent ce nouveau challenge Locataires à nos débuts. Eventek à fait l’acquisition de ses propres locaux & bureaux en 2022 afin de mieux gérer ses stocks, d’apporter du confort pour les salariés, et un meilleur service pour nos clients.

Quels sont vos objectifs pour l’avenir ?

Eventek continue sa lancée par de la croissance externe (acquisition de la société WP EVENTS en 07/2024), et souhaite développer de nouveaux produits (Mobiliers, Cadres BeMAtrix, Signalétique) sans oublier la proximité avec nos clients et fournisseur qui est l’ADN d’Eventek. Nous développons notre présence commerciale, en termes d’aménagements spécifiques (structures éphémères et atypiques type Orangerie, Pergolas, décors à thème) dans les départements du Var (83) et des Alpes Maritimes (06) jusqu’à Monaco.

Quelle est la plus grande difficulté que vous avez rencontrée et comment vous l’avez surmontée ?

Sans hésiter, l’année 2022, année de notre aménagement ! L’acquisition de notre nouvel entrepôt situé à Gardanne, entre Aix et Marseille et proche des grands axes autoroutiers pour livrer plus facilement le 83 et le 06 a nécessité des travaux conséquents, qui se sont ajoutés au reste… Au cours de la même période, nous avons connu une explosion de notre chiffre d’affaires, qui est passé de 1,5 million à plus de 2 millions d’euros. Cette croissance nous conduit donc à recruter de nouvelles compétences, tâche parfois chronophage qui demande une vraie analyse des besoins de l’entreprise mais aussi des personnes à recruter et à leur adaptabilité à notre métier. Beaucoup de changements donc. Aujourd’hui, je suis entouré d’une équipe parfaitement adaptée à la structure.

Qu’est-ce qui vous a le plus surpris depuis le début, depuis que vous avez créé votre entreprise ?

Ce qui m’a le plus surpris est l’évolution rapide du chiffre d’affaires et les très bons résultats d’Eventek ! La confiance accordée et mutuelle avec nos fournisseurs, nos partenaires, et confrères qui sont aujourd’hui aussi nos clients. Je suis passionné par mon métier et suis également quelqu’un qui consacre énormément de temps à mon travail et mes équipes. Cette passion se reflète dans mes choix : chaque année, je réinvestis près de 150 000 euros pour maintenir un matériel optimal, un confort de travail, et une flotte la plus adaptée possible à notre activité en perpétuelle évolution.

5 Conseils de Salvatore Pennica

  • Il ne faut pas compter. Il faut se donner à fond dans son travail et qu’il faut donner pour pouvoir recevoir. Il faut accepter parfois de perdre pour pouvoir gagner de l’argent.
  • l’humain est très, très important. Si vos salariés ont confiance en vous et qu’ils vous voient travailler avec eux, cela fait la différence. Un patron qui est sur le terrain est davantage respecté qu’un patron qu’on ne voit pas.
  • Rester toujours humble et être capable de porter la cravate comme de porter une blouse pour aller sur un chantier.
  • Être à l’heure. Quand nous démarrons un chantier à 7h00, c’est au patron d’être là à 7h00 le matin. C’est moi qui démarre le chantier et qui réceptionne.
  • Il faut rester près du client car c’est super important pour lui de nous voir, même si nous ne faisons que passer au début et à la fin. Mon téléphone est aussi toujours ouvert.

Prise de décision en haute pression 

Lorsqu’une entreprise traverse une crise ou doit agir dans l’urgence, son dirigeant est confronté à une pression intense. Décider vite, bien et sans certitude absolue est un exercice délicat qui peut faire la différence entre succès et échec. Pourtant, certains dirigeants semblent toujours prendre les bonnes décisions. Leur secret ? Une méthode rigoureuse et des réflexes forgés par l’expérience. Chaque choix peut avoir des conséquences majeures, la capacité à garder son sang-froid et à structurer sa réflexion devient un atout stratégique. Les entrepreneurs et dirigeants qui excellent dans cet exercice appliquent des principes précis qui leur permettent d’agir avec confiance, même lorsque le temps joue contre eux.

Gérer l’émotion pour éviter la précipitation

Face à une situation critique, l’instinct premier est souvent de réagir immédiatement. Or, la précipitation est l’ennemi des bonnes décisions. Alexandre Ricard, PDG de Pernod Ricard, l’a démontré lors de la crise du Covid-19. Plutôt que de couper brutalement les investissements par crainte d’une baisse des ventes, il a maintenu une dynamique commerciale en adaptant la stratégie digitale du groupe. Ce choix, guidé par une analyse rationnelle plutôt que par l’émotion, a permis à l’entreprise de sortir renforcée de la crise. 

Les dirigeants aguerris développent des techniques pour maîtriser leur stress et éviter les décisions impulsives. La respiration contrôlée, la reformulation des problèmes ou encore la prise de recul temporaire sont autant d’outils qui permettent de calmer l’esprit et d’aborder une situation avec plus de lucidité. Prendre quelques instants pour analyser la situation sous un autre angle est souvent ce qui différencie une décision précipitée d’une décision efficace.

Raisonner en scénarios plutôt qu’en choix uniques

Les dirigeants expérimentés ne se demandent pas simplement « Que dois-je faire ? » mais « Quelles sont mes options et leurs conséquences ? ». Cette approche élargit le champ des possibles et permet de limiter les risques d’erreur. Jean-Dominique Senard, président de Renault, a appliqué cette méthode lors de la refonte stratégique du groupe après l’affaire Carlos Ghosn. Plutôt que de prendre une décision hâtive, il a étudié plusieurs scénarios : consolidation des alliances, recentrage sur les marchés clés, accélération de l’électrification. En choisissant méthodiquement les alternatives, il a pu préserver l’équilibre du groupe tout en préparant son avenir.

L’outil du « premortem », utilisé dans de nombreuses entreprises françaises, permet d’anticiper les échecs potentiels. Il s’agit de se poser la question : « Si cette décision échouait dans six mois, qu’en serait la cause ? ». Cette approche aide à révéler les failles d’un raisonnement et à ajuster les choix avant de les mettre en œuvre.

S’appuyer sur les signaux faibles et les bonnes personnes

Un dirigeant performant ne décide jamais seul. Il sait s’entourer d’experts, écouter ses équipes et analyser les tendances du marché. Xavier Niel, à la tête de Free, excelle dans cet exercice. Lors du lancement de Free Mobile, il a su capter les attentes des consommateurs et identifier les failles des concurrents avant d’introduire son offre disruptive. En combinant intuition entrepreneuriale et données objectifs, il a su prendre une décision risquée mais gagnante. Les signaux faibles – ces indices précurseurs d’un changement – ​​sont aussi un facteur déterminant. Il ne faut pas hésiter à s’appuyer sur une observation fine des comportements pour anticiper l’essor d’un secteur. Plutôt que de réagir aux tendances, il s’agit de les détecter en amont et structurer son offre en conséquence. Être attentif à ces indices permet d’anticiper les évolutions du marché et de prendre des décisions éclairées avant que la concurrence ne s’adapte.

Se préparer pour mieux décider sous pression

Si certains dirigeants semblent à l’aise en situation de crise, c’est avant tout parce qu’ils s’y préparent activement. Tony Parker applique à ses décisions entrepreneuriales la même rigueur que sur le terrain : anticipation des scénarios, visualisation des risques et mise en place de plans alternatifs. Cette discipline évite l’improvisation lorsqu’une crise éclate et permet d’agir avec méthode. Les grands dirigeants développent des routines décisionnelles qui les fournissent à structurer leur pensée en toutes circonstances. 

La méthode OODA (Observer, Orienter, Décider, Agir), issue de l’aviation militaire et adoptée par de nombreux entrepreneurs, est un excellent outil pour agir rapidement tout en conservant une vision claire. Elle repose sur une capacité d’adaptation rapide aux nouvelles informations, un atout précieux en période d’incertitude.

Trancher au bon moment

Une bonne décision prise trop tard peut être aussi désastreuse qu’une mauvaise décision prise trop tôt. Lors de la pandémie, Decathlon a su réagir immédiatement en réorientant la production de ses masques de plongée pour une utilisation médicale. Cette réactivité a permis d’apporter une solution innovante en un temps record, tout en renforçant l’image de l’entreprise. Les dirigeants qui réussissent reconnaissent le moment critique où l’hésitation n’est plus possible. Ils s’entraînent à identifier les signaux indiquant qu’une décision doit être prise et accepter de trancher sans attendre une certitude absolue. Ils savent également que l’inaction peut être plus risquée qu’une décision imparfaite, pourvu qu’elle soit ajustable en temps réel.

Au final, la meilleure décision est celle qui fait avancer. Prendre une décision sous pression ne signifie pas être infaillible, mais savoir ajuster son cap rapidement en cas d’erreur. Les grands dirigeants ne cherchent pas à éviter tout risque, mais à choisir la voie qui permet à leur entreprise de progresser. La clé du succès ne réside pas dans l’absence d’erreurs, mais dans la capacité à les corriger rapidement et à continuer d’avancer.

Les nouveaux modèles économiques : Abonnement, gamification, économie circulaire… quelle tendance adopter ?

Les entreprises qui prospèrent aujourd’hui ne se contentent plus de vendre un produit ou un service : elles repensent la manière dont elles génèrent des revenus. Avec l’évolution des attentes des consommateurs et les bouleversements technologiques, de nouveaux modèles économiques émergent et redéfinissent les règles du marché. En France, plusieurs acteurs ont su exploiter ces tendances pour fidéliser leurs clients, augmenter leur rentabilité et s’adapter aux nouvelles exigences sociétales. L’abonnement, la gamification et l’économie circulaire sont trois approches qui transforment les industries et ouvrent des opportunités inédites pour les entrepreneurs.

L’abonnement : une fidélisation rentable et prévisible

Le modèle de l’abonnement s’impose comme l’un des plus rentables et sécurisants pour les entreprises, en garantissant des revenus récurrents tout en maximisant la fidélisation des clients.

Blissim, anciennement Birchbox, a révolutionné l’industrie de la beauté en France en proposant des box mensuelles contenant des produits cosmétiques. Cette approche a permis à l’entreprise de créer un lien fort avec ses abonnés tout en offrant aux marques partenaires un canal efficace pour faire découvrir leurs produits.

Dans d’autres secteurs, des entreprises comme Back Market, leader du reconditionné, intégrant des services d’abonnement pour assurer la garantie et l’entretien des produits électroniques, générant ainsi une nouvelle source de revenus sans dépendre uniquement des ventes unitaires.

L’abonnement fonctionne particulièrement bien lorsque l’offre repose sur un contenu exclusif, une forte valeur ajoutée et une expérience fluide. Les entreprises qui adoptent ce modèle doivent veiller à éviter l’effet d’attrition, en proposant un service toujours pertinent et en renouvelant régulièrement leur offre pour maintenir l’engagement des abonnés.

La gamification : transformer l’engagement client en levier de croissance

Loin d’être réservé aux jeux vidéo, la gamification s’infiltre dans tous les secteurs d’activité pour dynamiser l’expérience utilisateur et augmenter l’implication des consommateurs. En introduisant des mécaniques de récompense, de progression et de défis, les marques créent des interactions plus engageantes et fidélisent leur clientèle de manière ludique.

Decathlon, par exemple, utilise la gamification dans son application mobile en proposant des défis sportifs et des récompenses pour motiver ses clients à pratiquer une activité physique régulière. Cette approche ne se limite pas à inciter à l’achat, mais crée un véritable écosystème où l’utilisateur est encouragé à interagir en continu avec la marque.

Dans le secteur bancaire, Fortuneo a su tirer parti de la gamification en intégrant des fonctionnalités qui permettent aux clients de suivre leurs objectifs d’épargne de manière interactive. En rendant la gestion financière plus ludique et accessible, la banque en ligne fidélise ses utilisateurs tout en les incitant à adopter de meilleures habitudes financières.

Les entreprises qui réussissent avec la gamification ne se contentent pas d’ajouter des éléments ludiques à leur offre, elles repensent l’expérience globale pour stimuler l’engagement et transformer chaque interaction en une opportunité d’adhésion à long terme.

L’économie circulaire : une rentabilité durable et un argument de marque puissant

Avec la prise de conscience écologique croissante, l’économie circulaire s’impose comme une alternative viable aux modèles traditionnels fondés sur la surconsommation. Plutôt que de vendre des produits destinés à être jetés, les entreprises qui adoptent cette approche misent sur la durabilité, la réparation et la réutilisation pour générer de la valeur.

Le Bon Coin illustre parfaitement ce modèle en facilitant la vente de produits d’occasion entre particuliers, transformant ainsi chaque utilisateur en acheteur et en vendeur potentiel. Ce modèle a non seulement conquis des millions de Français, mais il a aussi permis à la plateforme de devenir l’un des acteurs majeurs du e-commerce en France sans jamais produire un seul bien.

Dans le secteur de la mode, Patagonia et des initiatives comme Vestiaire Collective ont identifié la revente et la réparation de vêtements de seconde main, offrant ainsi aux consommateurs une éthique alternative et durable aux modèles traditionnels du fast fashion. Cette stratégie permet non seulement d’améliorer l’image de marque, mais aussi d’attirer une clientèle sensible aux enjeux environnementaux.

L’économie circulaire n’est pas seulement un levier marketing : elle permet également de sécuriser les approvisionnements en particulier la dépendance aux matières premières et d’optimiser les marges en valorisant chaque produit sur un cycle plus long.

Quelle tendance adopter pour son entreprise ?

Le choix d’un modèle économique ne doit pas se faire au hasard, mais en fonction de plusieurs critères stratégiques :

  • Le secteur d’activité : certains modèles s’adaptent mieux à certains marchés. L’abonnement fonctionne particulièrement bien pour les services numériques, la gamification pour le commerce de détail et l’économie circulaire pour les industries où la durabilité est un enjeu clé.
  • Le comportement des clients : une entreprise doit analyser les attentes et les habitudes de ses consommateurs pour identifier le modèle qui générera le plus d’adhésion.
  • La rentabilité à long terme : si l’abonnement assure des revenus récurrents, il implique également une logistique continue. L’économie circulaire, elle, demande des ajustements dans la chaîne d’approvisionnement mais peut générer des marges élevées sur le long terme.

OTOQI, la scale-up française qui se développe à l’international !

Interview de de Sébastien de Limon, fondateur d’OTOQI, qui a su développer une entreprise qui poursuit son aventure à l’international. Il a récemment levé 10 M€ pour c ses services de convoyage et de gestion de flotte en Europe.

Comment vous est venue l’idée de créer l’entreprise ?

Je ne suis pas issu du milieu de l’automobile. Et je travaillais chez Air Liquide. En Belgique, la voiture est un peu une excroissance naturelle du corps, une nécessité. Quand on s’installe à Paris, c’est donc une amputation douloureuse car la voiture ne fait plus partie de nos habitudes quotidiennes. J’ai commencé à regarder la mobilité, simplement parce que j’ai passé énormément de temps à aller récupérer ma voiture à la fourrière ou à chercher des places de parking. J’ai ainsi commencé à réfléchir à ce qui pourrait changer. C’était en 2016, l’année du boom de Deliveroo et d’UberEats. Il s’agissait de la première vague des services de livraison.
Avec un collègue, nous avons essayé de répondre à la question : pourquoi est-ce qu’on ne fait pas de livraisons de voiture ? Des managers chez PSA sont venus vers nous et nous ont fait part d’une demande : « nous cherchons quelqu’un ou des startups, pour nous créer des services livraison pour l’après-vente ». Nous nous sommes dit : « Pourquoi pas ? ». Si PSA était intéressé, c’est que cela devait être une opportunité. Nous avons levé très facilement 400 000 € et nous nous sommes lancés.

Que s’est-il passé ensuite ?

Le début fut très dur parce ce que nous pensions jusque-là était faux. Aucun de nous n’avait étudié s’il existait vraiment un marché ou une demande pour ce service. Il s’avère que le service d’origine, c’était en quelques mots : vous avez rendez-vous à un entretien de votre voiture, nous prenons votre voiture, nous l’amenons et nous vous la ramenons quand c’est fini. Or, la réalité, c’est qu’en France, cela coûte à peu près 70 € et que l’immense majorité des gens préfèrent perdre trois heures une fois par an que de dépenser cet argent.
Le deuxième point, c’est qu’il très difficile d’évangéliser ce marché, de faire en sorte que les gens connaissent un service méconnu. Par ailleurs, certains concessionnaires offraient gratuitement notre service et l’incluaient dans leur package d’entretien. En fin de compte, les clients ne savaient même pas que le service existait.
Le troisième point, c’est qu’une fois que vous arrivez à faire marcher ce service, il est très difficile à organiser car il y a de forts pics le matin et en fin de journée mais peu d’activités en milieu de journée.

Comment avez-vous surmonté cela ?

Nous sommes assez résilients et nous nous sommes accrochés. Nous avons réussi à faire démarrer le business et nous avons ainsi atteint un million d’euros de chiffre d’affaires. Au fur et à mesure que nous déplacions les voitures, nous nous sommes rendu compte qu’il y avait d’autres possibilités, beaucoup plus intéressantes et fructueuses, où il existait un véritable besoin de faire déplacer une voiture d’un point A vers un point B. Un marché est apparu et qui ne se limitait pas autour de la livraison de voitures neuves ou d’occasion, de leasing ou reprise.
En effet, il existe un marché qui est lié à la logistique de dernière minute, du dernier kilomètre automobile. C’est un marché de niche et c’est un peu comme si nous avions raté les rayons « frais et surgelés » dans un supermarché. En fait, cela nous a pris quelques années pour le comprendre. Nous avons donc repositionné et ouvert l’éventail des utilisations qui sont couvertes par Otoqi.

Vous avez commencé par le client au début si je comprends bien ?

Au début, c’est du B2B2C, donc c’est le client final qui payait, mais c’était proposé par le B. Aujourd’hui, il n’y a quasiment plus aucun cas où le client final paye notre service. Surtout, il y a trois facteurs qui ont vraiment changé dans notre secteur et qui ont créé l’émergence d’autres services.


Le premier facteur, c’est que la façon de vendre une voiture a beaucoup changé. À l’origine, il y avait beaucoup de concessions. C’était très granulaire et les gens allaient visiter plusieurs concessions. Or, le rôle des concessionnaires a parallèlement beaucoup évolué et donc côté concessions, notre réseau s’est réduit car la vente est de plus en plus directe. Nous voyons des modèles comme comme celui de Tesla où les showrooms sont apparus. Le showroom n’est plus qu’un endroit d’exposition et toute la logistique du véhicule se passe en dehors du showroom.


Le deuxième facteur est que la façon de vendre des voitures a évolué. La façon d’acheter la voiture a évolué aussi. Avant, on achetait avec ou sans crédit parce qu’avec l’entreprise, nous prenions un leasing. Maintenant, la partie leasing et la partie abonnement se sont beaucoup transformées. Tous ces services requièrent le fait de pouvoir déplacer très vite une voiture de A à B.

Le troisième et dernier facteur, c’est de savoir que la manière traditionnelle de bouger une voiture, c’est par camion. Cependant, le camion n’est pas adapté pour faire du dernier kilomètre. C’est un peu comme commander des sushis pour 10 € et on voit mal pourquoi ils seraient livrés en camion ou même en camionnette. C’est possible de livrer les sushis dans une camionnette, mais c’est juste inadapté. C’est un peu la même chose qui se passe sur tout ce qui est livraison dernier kilomètre. De plus, il y a un manque chronique de camions et les délais sont exponentiels. En moyenne, faire déplacer une voiture en camion va mettre 2 à 3 semaines alors que nous, nous allons le faire de 24 à 48 heures. Or, pour une voiture, c’est l’immobiliser qui vaut cher, donc les coûts de l’immobilisation. Pour certains grands acteurs, souvent, il est plus intéressant pour eux de déplacer le véhicule très vite en faisant rouler que d’attendre 2 à 3 semaines pour le faire déplacer en camion. Ce sont ces trois facteurs-là qui ont vraiment fait décoller notre business.

Quand est-ce que vous avez senti que le vent avait tourné ?

Je pense que nous avons vu ce vent tourner il y a quatre ans. Il y a une verticale importante chez nous, c’est la partie « fleet management » qui a commencé avec tout ce qui est « car sharing ». Le car sharing, en France, est apparu et maintenant, il est très résiduel. Tout ce qui est autopartage joue un rôle majeur en Italie, en Allemagne, sur nos autres marchés. Nous avons vu l’autopartage et nous nous y sommes engouffrés. C’est d’ailleurs maintenant une verticale clé dans l’entreprise. Il y a quatre ans, la partie logistique est devenue un secteur essentiel. A ce moment-là, celui-ci représentait 5 ou 10 % d’un chiffre très modeste. Aujourd’hui, c’est 70 % de chiffre d’affaires alors que nous avons réalisé 20 millions.

Vous avez levé 10 millions d’euros, je crois ?

Oui, exactement. Nous avons levé avec trois nouveaux investisseurs qui sont suisses et italiens. Nous voulions être soutenus par des gens de manière stratégique sur des sujets spécifiques, pour certains marchés. En l’occurrence, les marchés germaniques sont vraiment à la pointe et Peugeot a une réelle emprise en Italie. Par exemple, quand nous entrons dans des pays, un sujet qui est toujours complexe pour nous, c’est l’assurance, parce que les crédits assurance changent selon le pays. C’est souvent nos investisseurs qui nous ont aidés à trouver les bons partenaires pour les contrats d’assurance. Aujourd’hui, il nous faut désormais tout casser pour reconstruire. En réalité, on ne casse pas tout puisque l’on a conservé nos équipes mais il s’agit de casser tous les process.

Est-ce qu’il y a un point que je n’ai pas abordé que vous souhaiteriez aborder ?

Je pense qu’en fait, nous sommes dans une phase qui est assez intéressante parce que nous sommes sortis des périodes de confinement. Il y a eu beaucoup de discours négatifs, de plus en plus assumés, sur le fait que les startups, c’était négatif. Maintenant, c’est passer à l’extrême opposé elles sont considérées comme quelque chose de positif pour l’écosystème. Aujourd’hui, certains arrivent à percer avec très peu de moyens, parce que c’est un défi. J’ai envie de dire, il n’y a pas de raison de céder à la peur de se lancer.

3 Conseils de Sébastien de Limon

  • Bien choisir son marché. Souvent, l’énorme différence qu’il peut y avoir, c’est d’avoir la chance de viser un marché de niche. Bien souvent, on ne se rend pas compte que la taille du marché est centrale. C’est un peu comme les gènes que nous avons à la naissance. Tout le monde ne naît pas avec les mêmes opportunités en main. Quand on monte une startup, on a la chance un peu de choisir le patrimoine initial d’un bébé.
  • S’entourer des bonnes personnes. En tant que fondateur, je suis toujours avec le souci d’un manager, et il faut garder en tête qu’à tout moment d’intégrer les meilleures personnes dans son équipe.
  • Bien choisir son timing.

Entrepreneurs et santé mentale : Gérer le stress et éviter le burnout

Lancer et diriger une entreprise est un défi exaltant, mais souvent éprouvant. Les entrepreneurs jonglent avec des responsabilités multiples, des incertitudes financières et une pression constante pour réussir. Si cette adrénaline peut être un moteur puissant, elle peut aussi devenir une menace lorsqu’elle n’est pas maîtrisée. Le stress chronique et l’épuisement professionnel touchent de plus en plus des dirigeants et peuvent mettre en péril non seulement leur bien-être, mais aussi la pérennité de leur entreprise.

La face cachée de l’entrepreneuriat

Derrière les success stories et les levées de fonds impressionnantes, la réalité entrepreneuriale est souvent plus grossière. En France, de nombreux chefs d’entreprise témoignent des sacrifices qu’ils ont dû consentir pour faire grandir leur projet. Guillaume Gibault, fondateur du Slip Français, reconnaît avoir connu des périodes de fatigue intense où la charge mentale devenait difficile à gérer. L’investissement total dans son entreprise, sans limites claires entre vie professionnelle et personnelle, peut conduire à un isolement progressif et à une fatigue croissante. Ce phénomène est particulièrement marqué dans les startups où l’exigence de croissance rapide pousse les fondateurs à travailler sans relâche. Le cas de nombreux entrepreneurs incubés à Station F illustre bien cette tendance : des semaines de travail dépassant largement les 60 heures, peu de temps pour souffler et une pression sociale valorisant l’hyperproductivité. Pourtant, ce mode de fonctionnement n’est pas durable et conduit inévitablement à des phases d’épuisement.

L’isolement est un autre facteur aggravant. Contrairement aux salariés qui évoluent dans un cadre structuré avec des collègues et un management, l’entrepreneur porte seul la responsabilité du succès ou de l’échec de son projet. Cette solitude décisionnelle peut accentuer l’anxiété, d’autant plus lorsque les difficultés s’accumulent. Certains dirigeants, à l’image de Céline Lazorthes, fondatrice de Leetchi, ont exprimé la nécessité de créer des espaces d’échange entre entrepreneurs pour briser cette solitude et partager les réalités du métier sans filtre.

Reconnaître les signaux d’alerte avant qu’il ne soit trop tard

Le burnout ne survit pas du jour au lendemain. Il s’installe insidieusement à travers des symptômes que beaucoup d’entrepreneurs ignorent ou minimisent. La fatigue persistante, les troubles du sommeil, l’irritabilité ou encore la perte de motivation sont des signaux d’alarme. Thomas Rebaud, ancien PDG de Meero, a confié dans des interviews avoir traversé une période de grande détresse avant de prendre conscience qu’il devait ralentir. Son expérience rappelle que l’épuisement peut frapper même les plus performants et qu’il est essentiel de ne pas attendre d’être au bord du gouffre pour réagir. 

L’un des premiers réflexes à adopter est d’accepter que la fatigue et le stress ne sont pas des signes de faiblesse, mais des indicateurs qu’un rééquilibrage est nécessaire. Pourtant, de nombreux entrepreneurs restent enfermés dans une logique où le ralentissement semble impensable. Les injonctions à la réussite, notamment dans l’écosystème des startups, pousser à repousser sans cesse ses limites, au risque d’y laisser sa santé.

La difficulté à décrocher est une autre caractéristique du stress entrepreneurial. L’omniprésence du numérique, avec les emails et les notifications qui rythment la journée (et souvent la nuit), empêche une véritable déconnexion. Beaucoup d’entrepreneurs témoignent d’une sensation de ne jamais pouvoir souffler, même en vacances. Cette charge mentale permanente est une terre fertile pour le surmenage et la perte de discernement face aux décisions importantes.

Trouver des stratégies pour préserver son équilibre

Face à cette réalité, certains entrepreneurs adoptent des stratégies pour éviter l’épuisement. Matthieu Stefani, fondateur du média Génération Do It Yourself, prône une approche pragmatique : déléguer et structurer son emploi du temps pour préserver des plages de repos. L’idée qu’un dirigeant doit tout gérer seul est une illusion qui mène droit au surmenage. Apprendre à faire confiance à ses équipes et à s’entourer de profils complémentaires permet non seulement d’améliorer l’efficacité globale, mais aussi de soulager la pression quotidienne. 

D’autres suggèrent de s’imposer des rituels pour garder un équilibre de vie. Cédric O, ancien secrétaire d’État au Numérique et entrepreneur, explique qu’il a toujours veillé à maintenir une activité physique régulière, même lors des périodes les plus chargées. Le sport, le yoga ou simplement des moments de pause loin des écrans jouent un rôle clé dans la gestion du stress. De nombreuses études démontrent d’ailleurs que l’exercice physique contribue à une meilleure résilience face aux pressions professionnelles.

Certaines entreprises ont également pris conscience de l’enjeu et mettent en place des dispositifs pour accompagner leurs dirigeants et employés. Alan, la mutuelle santé 100 % digitale, propose par exemple des programmes de prévention du stress et du burnout pour les entrepreneurs et indépendants. Ce type d’initiative démontre qu’il est possible d’allier ambition et bien-être, sans sacrifier sa santé sur l’autel de la performance.

Un changement de culture nécessaire

Si les initiatives individuelles sont essentielles, un changement plus global est nécessaire dans la culture entrepreneuriale. En France, des réseaux comme Repreneurs d’Entreprises Fatigués commencent à émerger, offrant des espaces d’échange où les dirigeants peuvent parler ouvertement des difficultés qu’ils rencontrent. L’objectif est de briser le tabou autour de la santé mentale et de normaliser le fait qu’un entrepreneur n’a pas besoin d’être en permanence au maximum de ses capacités pour réussir. Les fonds d’investissement commencent également à s’intéresser à cette problématique. 

Certains investisseurs intègrent désormais la santé mentale des fondateurs dans leurs critères d’évaluation. Un entrepreneur épuisé, même avec un excellent projet, court le risque de voir son entreprise péricliter. La prise de conscience progresse, mais reste encore trop timide face à l’ampleur du problème.

Entreprendre sans s’épuiser, un défi à relever

Il est temps de changer de paradigme : réussir ne signifie pas s’épuiser. L’entrepreneuriat est un marathon, pas un sprint. Adopter des stratégies de gestion du stress, apprendre à s’entourer et à déléguer, mais aussi accepter ses propres limites sont des leviers essentiels pour construire une entreprise pérenne sans y laisser sa santé. 

Bootstrapping vs levée de fonds : Pourquoi certaines startups réussissent mieux sans investisseurs ?

La manière de se financer est une question pour toute startup. Si la levée de fonds est souvent perçue comme un passage obligé pour réussir, de plus en plus d’entrepreneurs choisissent une autre voie : le bootstrapping. Cette approche consiste à financer son entreprise avec ses propres moyens, en réinvestissant les revenus générés au lieu de dépendre d’investisseurs extérieurs. Moins spectaculaire que les levées de millions d’euros, le bootstrapping offre pourtant des avantages considérables : indépendance totale, contrôle stratégique et meilleure rentabilité à long terme. 

L’indépendance, un atout décisif

Lever des fonds permet certes d’accélérer la croissance, mais cela implique aussi de céder une part de son entreprise et de partager le pouvoir décisionnel avec des investisseurs. À l’inverse, les startups qui se développent en bootstrapping conservent un contrôle total sur leur stratégie, leur vision et leurs choix opérationnels.

Mailjet, acteur français de l’emailing, est un parfait exemple de startup qui a réussi à grandir sans dépendre de financements extérieurs au départ. Grâce à une approche basée sur la rentabilité immédiate et une forte optimisation des coûts, l’entreprise a su se développer et se positionner sur le marché en se finançant avec son propre chiffre d’affaires avant d’être rachetée par Mailgun.

Cette indépendance permet aux fondateurs d’éviter la pression des investisseurs, souvent focalisés sur une croissance rapide et sur des objectifs à court terme. En bootstrapping, les entrepreneurs gardent la maîtrise du rythme de développement et privilégient la pérennité de leur activité plutôt qu’une expansion accélérée.

Une discipline financière qui renforce la solidité de l’entreprise

Les startups qui lèvent des fonds disposent souvent de capitaux abondants, ce qui peut conduire à des dépenses excessives et une structuration inefficace de l’entreprise. En bootstrapping, chaque euro compte, ce qui oblige à une gestion rigoureuse des ressources et à une optimisation constante des coûts.

Shine, la néo-banque française destinée aux indépendants, a longtemps fonctionné en autofinancement avant d’être rachetée par Société Générale. En provoquant les levées de fonds précoces, l’entreprise a pu se concentrer sur son produit et son marché sans diluer son capital. Cette approche lui a permis d’atteindre la rentabilité rapidement et de négocier sa vente en position de force.

Les startups en bootstrapping adoptent souvent un modèle économique viable dès le départ, en cherchant rapidement à monétiser leur produit ou service. À l’inverse, de nombreuses startups financées par des levées de fonds brûlent des millions sans générer de revenus significatifs, espérant atteindre la rentabilité bien plus tard – parfois trop tard.

L’agilité et la liberté de pivoter sans contrainte

Lever des fonds implique souvent de répondre aux attentes des investisseurs, ce qui peut limiter la capacité d’une startup à pivoter si son modèle initial ne fonctionne pas. Une entreprise autofinancée, en revanche, peut ajuster sa stratégie à tout moment, en fonction des retours clients et des opportunités de marché.

Un exemple parlant est celui de PayFit, startup française qui simplifie la gestion de la paie pour les entreprises. Avant d’accepter des financements, ses fondateurs ont testé différents modèles et affiné leur produit jusqu’à atteindre une traction suffisante. Cette approche leur a permis de lever des fonds ensuite, mais avec une base solide et un produit déjà validé.

Une approche plus humaine et durable

Le bootstrapping favorise souvent une culture d’entreprise plus saine et équilibrée. Plutôt que de viser une hypercroissance à tout prix, ces startups misent sur un développement progressif et maîtrisé, qui respecte le bien-être des équipes et la qualité du produit. Il faut dire que le financement externe pousse souvent à une croissance ultra-rapide, avec une multiplication des recrutements et des objectifs ambitieux. Si ce modèle peut fonctionner, il conduit aussi à des cas de surchauffe, où l’entreprise brûle trop de cash et se retrouve dans une impasse financière en quelques années.

Des entreprises comme Lunii, qui produisent des conteurs audios pour enfants, ont choisi de grandir sans levée de fonds massif, en privilégié une croissance organique et un modèle basé sur la satisfaction client plutôt que sur la performance financière immédiate. Cette approche leur a permis de conserver leur ADN et de créer une entreprise rentable et durable.

Bootstrapping vs levée de fonds : quel modèle choisir ?

Le bootstrapping et la levée de fonds sont deux stratégies aux implications très différentes. Tout dépend des ambitions, du secteur d’activité et du modèle économique de l’entreprise.

  • Lever des fonds est pertinent pour des startups à forte intensité capitalistique, qui nécessitent des investissements lourds pour se développer (deeptech, biotech, industrie…). C’est également une bonne option pour ceux qui veulent conquérir rapidement un marché et devenir des leaders avant leurs concurrents.
  • Le bootstrapping , en revanche, est idéal pour les entreprises de services, les logiciels SaaS, les e-commerces ou tout modèle qui peut générer des revenus dès le départ sans nécessiter d’investissement massif.

De nombreux entrepreneurs choisissent aujourd’hui une voie hybride : ils démarrent en bootstrapping pour valider leur marché et atteindre une certaine rentabilité, avant de lever des fonds pour accélérer leur croissance une fois leur business model éprouvé. Cette stratégie permet de conserver un maximum d’indépendance tout en bénéficiant d’un financement externe lorsque cela devient réellement nécessaire.

Objectif croissance : comment faire ?

Interview d’Inès Besbes, fondatrice de Seedext et ex-collaboratrice de Google. Cette entrepreneure développe une solution pour améliorer la productivité des entreprises. Lauréate de plusieurs distinctions, notamment de Salesforce et SAP, elle a su convaincre récemment Microsoft.

Comment vous est venue l’idée de créer Seedext ?

L’idée m’est venue naturellement puisque j’ai travaillé dans l’IA et la tech pendant plusieurs années notamment en IoT cyber. J’avais constaté le développement de l’IA en Asie et en backend, c’est-à-dire l’utilisation de l’IA en interne pour des process d’analyse. J’avais remarqué qu’il y avait très peu de modèles applicatifs concrets sur des tâches qui sont chronophages et quotidiennes. J’ai pitché cette idée à un concours en 2021, organisé par Salesforce sur l’automatisation des tâches chronophages et le fait d’augmenter la productivité pour les collaborateurs pour leur permettre d’être plus efficaces grâce à l’IA. J’ai imaginé avoir un assistant intelligent qui effectue beaucoup de tâches. La première de celles-ci, c’est la prise de notes en réunion.

Vous avez commencé par la prise de notes en réunion et aujourd’hui, qu’est-ce que peut faire votre IA ?

L’IA va développer de manière exponentielle des sujets différents. Par exemple, la détection des voix autour d’une table. En fait, en résumé, qui a dit quoi, aujourd’hui. Résultat : vous n’avez même pas besoin de prendre de notes. Votre assistant intelligent le fait à votre place. Ainsi, si nous sommes en Visio, il va détecter les différentes voix, les différents interlocuteurs par le biais du micro. Cela s’applique dans une même salle où ils seront détectés automatiquement. Ensuite, il y a des modèles de synthèse interne qui sont personnalisés par entreprise et par métier. Vient en plus, l’analyse conversationnelle, une analyse donc complète de tout ce qui a été dit.

Combien avez-vous de clients aujourd’hui ?

Nous avons près d’une quarantaine de clients. Cela ne fait qu’un an que nous existons commercialement et nous sommes donc fort satisfaits d’avoir déjà tous ces clients, dont des entreprises du CAC 40, des grands groupes publics, etc.

Qu’est-ce qui attire les professionnels vers votre offre ?

La demande principale s’avère la personnalisation. Aujourd’hui, en fait, il y a plein d’outils d’IA qui existent, mais ils sont très généralistes. La deuxième demande c’est la sécurité. Ce sont des demandes qui leur tiennent à cœur parce que les entreprises attendent que nous leur démontrions un ROI concret. En effet, les budgets restent entre guillemets « serrés » dans la période actuelle. Les entreprises doivent présenter un certain retour sur investissement dans l’intégration de nouvelles pratiques. Le fait d’avoir des IA personnalisées qui correspondent à chaque métier et dans lequel on va avoir un vrai retour sur investissement, c’est là où ils vont investir et en parallèle sur toutes les IA qui vont sécuriser des IA. Ils veulent savoir où va la donnée, comment la donnée est utilisée. Ils veulent être sûrs de ne pas se mettre en péril.

Vous êtes pour le moment seulement dans l’audio ?

Nous sommes principalement dans l’audio et nous avons intégré un logiciel d’analyse conversationnel. Nous nous consacrons davantage au textuel, c’est-à-dire que nous allons poser des questions à une IA qui va travailler sur toute la base de données de conversations qui ont été énoncées pendant les échanges. Typiquement, je retrouve ce qui a été dit pendant notre échange actuel et demande à l’IA de l’analyser. Par exemple, nous pouvons demander à l’IA de créer un email récapitulatif de notre échange actuel pour l’envoyer aux différents partis pris de l’équipe de Seedext. Elle peut nous créer un email et l’analyser aussi. Elle peut analyser et vous dire si l’échange a été positif ou négatif, si l’un des participants était plutôt inquiet ou plutôt content.

Quels sont vos objectifs de croissance pour rejoindre le thème du dossier ?

Nos objectifs de croissance sont très clairs. Notre premier objectif concerne toutes les entreprises. Nous voulons augmenter notre développement commercial, donc accélérer toutes nos équipes de commercial pour pouvoir répondre à la demande actuelle du marché. Nous avons beaucoup de demandes de clients et nous avons beaucoup de clients potentiels qui ne sont toujours pas équipés. Nous souhaitons évangéliser le marché et développer commercialement la solution. Ensuite, nous envisageons de réaliser une prochaine levée de fonds et de nous étendre en Europe parce que nous commençons à être sollicités. Le concept est de capitaliser sur cette vague.

Vous avez déjà fait une levée de fonds, il me semble ?

Oui, nous avons fait une levée de fonds d’environ plus de deux millions d’euros il y a quelques mois. Le but était l’accélération commerciale. En effet, nous allons passer d’une équipe de près de quinze personnes à près d’une quarantaine l’année prochaine. L’objectif de cette dernière levée de fonds est d’avoir les équipes nécessaires soit en support, soit en développement, soit en commercialisation avec des profils sales. Nous sommes aussi en train de développer un partenariat avec un laboratoire de recherche que nous présenterons l’année prochaine de manière plus officielle.

Vous êtes au début de la croissance. Comment est-ce que vous l’avez anticipée ?

La croissance, c’était très simple en termes d’anticipation. En 2021, quand je parlais d’intelligence artificielle, tout le monde me regardait en me disant « c’est impossible ce que tu veux faire ! ». Alors que techniquement, je savais que c’était quelque chose qui était réalisable. Avec l’arrivée de Chat GPT, tout a été rendu facile parce que les gens ont été davantage curieux. Ils ont vu concrètement la plus-value de l’IA et ils ont évangélisé ainsi le marché à notre place. Ce qui veut dire que nous, en termes d’anticipation, au début nous pensions que nous devrions former les gens, les informer, etc. Grâce à ChatGpt, nous avons pu accélérer notre R&D et sortir notre produit. Nous l’avons sorti fin d’année dernière.

Comment est-ce que vous pensez gérer la croissance future ?

Pour bien réussir cette croissance, il faut surtout que nous arrivions à recruter les bonnes personnes dans l’équipe, recruter des personnes qui ont cet esprit entrepreneurial, un esprit aussi de start-up. C’est un esprit qui est très différent de ce qu’on peut voir dans les grandes entreprises. Il est vraiment nécessaire d’ être motivé. Mais une fois les bonnes équipes recrutées, il faut développer une bonne stratégie d’exécution de notre produit pour nos clients et pour la demande actuelle.

Pour l’avenir, beaucoup plus lointain, qu’est-ce que vous visez ?

Les objectifs de croissance sont clairs : nous voudrions tripler notre nombre de clients. Nous voulons faire une série A, aller lever beaucoup plus d’argent d’ici la fin de l’année prochaine. Et même pour nos effectifs internes de passer de près de quinze personnes à quarante personnes.

Quel va être votre plus grand défi à venir ?

Le plus grand défi pour nous va être la possibilité de former les collaborateurs internes pour qu’ils se rendent compte de l’apport de l’IA. Il s’agit qu’ils ne soient pas des réfractaires à l’IA. Parce qu’aujourd’hui, nous avons des personnes qui sont, des entreprises d’ailleurs, très curieuses d’intégrer ces solutions. Mais à l’inverse, les utilisateurs, donc pas les décideurs, mais les personnes qui vont utiliser notre produit, peuvent être réfractaires à l’IA en se disant cela va supprimer des emplois. Certains peuvent se sentir en danger. Or, cela devrait être complètement l’inverse.

L’enjeu majeur de ces prochaines années, va être de démontrer aux utilisateurs que cette technologie doit être prise en main pour les aider, pour les assister plutôt que de remplacer des métiers comme beaucoup pourraient le croire. C’est comme la bulle internet qui a éclaté au début des années 2000 où tout le monde avait peur pour les emplois. Or, en réalité une nouvelle économie a été créée, des emplois ont été transformés et de nouveaux emplois sont apparus. En fait, il y a toute une dynamique à prendre en main mais il est indispensable que les utilisateurs soient prêts à l’entendre.

Le marché n’est toujours pas évangélisé depuis ChatGPT ?

En fait, cela a attisé la curiosité mais aussi la peur. C’est une courbe. J’avais dit à un moment donné par rapport à la courbe d’intégration de nouveaux outils sur le marché, nous commençons par nous interroger sur le fait qu’il y a un nouvel outil, être émerveillé, puis ensuite être surpris, puis ensuite avoir peur. Il y a toute cette vague et après l’outil est apprivoisé. Il existe donc tout ce cycle qui doit être pris en main et il est réellement important de le garder en tête parce qu’il s’agit d’un frein pour certains. Nous sommes dans cette vague-là, nous sommes dans ce cycle-là et l’idée est de les accompagner et d’ être là au moment où cette crainte se transforme en adoption.

Est-ce que l’IA demain sera un peu obligatoire pour ambitionner une croissance ?

Totalement ! Je pense que les entreprises de demain qui n’auront pas d’IA seront complètement en retard par rapport à leurs concurrents, comme nous avions vu des entreprises qui étaient réfractaires à la numérisation, la digitalisation au début des années 2000, qui n’ont pas voulu innover sur cette partie-là et se sont trouvées complètement en retard par rapport au marché. Certains n’ont pas pu combler leur retard. C’est maintenant qu’il faut équiper les entreprises, former les collaborateurs, les intégrer dans les processus avant de se faire rattraper par d’autres concurrents et se retrouver complètement lésés sur le marché.

Vous, en tant que dirigeants de votre entreprise, est-ce que vous avez une stratégie pour la fidélisation de de clients, même si vous visez la croissance ?

Alors pour nous, la stratégie de fidélisation est très simple : c’est par notre outil. Les clients vont personnaliser leur outil tellement bien que ce ne sera pas l’utilisateur et même pas par métier ou par secteur. Nous allons aller bien au-delà. Chaque personne a la possibilité de le paramétrer, de le personnaliser pour elle. C’est-à-dire qu’en fait, la fidélisation va se faire assez tacitement. Parce que quand nous avons paramétré un outil exactement comme nous le souhaitons nous n’avons pas envie de changer d’outil. Nous devrons pouvoir l’adapter et je pense que là, nous avons une vraie carte à jouer avec Seedext sur la personnalisation. Plus l’outil va être personnalisé à l’entreprise et aux collaborateurs, plus ils vont intégrer l’outil dans leurs pratiques. Et là, par exemple, moi, je sais que depuis un an, je n’ai plus du tout l’habitude de prendre des notes. En effet, si je reprends l’ancienne habitude de prise de notes, cela va être une contrainte pour moi au quotidien de me réadapter. Je préfère avoir mon assistant. C’est même un sentiment de sécurité où je sais que je pourrais toujours revenir sur mes notes, je pourrais toujours revenir sur ce qui a été dit. Je ne perds pas d’informations. Par exemple, le fait de ne pas l’avoir dans certaines réunions, je réalise sa pertinence.

Est-ce que vous avez fait des partenariats stratégiques ?

Nous allons réaliser des partenariats stratégiques, et nous en avons déjà. Nous avons eu celui de Microsoft récemment, nous avons eu celui de SAP, de Google, de Slack, de Salesforce. Nous avons plusieurs partenaires officiels. Nous avons gagné des concours qui nous ont mis sur le devant de la scène. Ces partenariats vont nous permettre de proposer les meilleures solutions à nos clients, que ce soit pour les clients qui utilisent Microsoft, pour les clients qui utilisent SAP, Salesforce…

Quelle est la plus grande difficulté que vous avez rencontrée ?

La plus grande difficulté a été l’évangélisation. Cependant, plus nous allons avoir de concurrence, plus nous allons être plusieurs à évangéliser le marché. La concurrence s’avère donc une bonne nouvelle. Beaucoup de personnes perçoivent la concurrence comme négative. Je suis quelqu’un qui la voit comme positive. Cela va nous permettre de proposer à tous nos clients la meilleure des solutions à intégrer dans leur processus interne. Cela rejoint évidemment ce que je disais tout à l’heure, le fait qu’il faut absolument former les gens, leur permettre de voir que cela a un vrai impact dans leur quotidien pour qu’ils puissent les adopter. Et comme moi, en fait, un an plus tard, ils ont tellement de tâches automatisées qu’ils n’ont plus envie de revenir sur un modèle complètement manuel.

Vous aviez quelque chose à dire sur les sur les KPI ?

Nous, nous avons des KPI au niveau de Seedext, c’est-à-dire qu’un collaborateur passe en moyenne quatre heures par semaine à faire des comptes rendus de réunion. Ce qui veut dire que pour nous, en fait, il y a un vrai retour sur investissement, c’est que nous parlons d’un collaborateur en moyenne. Je ne parle pas de certains métiers où ils passent leur temps à faire des comptes rendus. En moyenne, une personne passe quinze à vingt minutes à faire des comptes rendus et il s’agit d’une moyenne. Il y en a qui passent une heure, deux heures à faire des comptes rendus ou des rapports de leurs réunions. Il y a des entreprises qui ne structurent pas du tout, c’est-à-dire qu’en fait, ils font plein de réunions, ils perdent des informations et ils continuent. Ils font des réunions en continu sans garder de traces de ce qui a été dit parce qu’ils n’ont pas le temps de pouvoir le faire. Et en fait, nous, il y a un ROI qui est direct, nous avons une efficacité qui est à plus de quatre-vingt-dix pour cent. Pour certains métiers, quatre-vingt-seize pour cent ou en gros, ils n’ont juste qu’à relire ce qui a été dit et l’envoyer, le télécharger et l’envoyer. Et ils ont déjà tout le travail qui a été prémâché pour qui veut dire qu’à la fin de l’année, nous considérons qu’il s’agit d’un salaire par employé par an qui est épargné en utilisant Seedext.

Concrètement, cela se passe comment ?

L’IA intervient donc comme un participant. Là, vous ne pouvez pas le voir parce que vous êtes par téléphone, mais là, l’IA, est intégrée comme un participant en plus dans la réunion Seedext de Visio. Sinon, elle peut être intégrée en enregistrant un échange. Donc là, typiquement, ce que vous êtes en train de faire avec votre enregistreur, vous pouvez mettre votre enregistrement directement dans Seedext pour permettre à l’IA de mouliner et de créer le compte rendu. Et donc c’est du présentiel et de l’hybride et du distanciel.

L’effet cumulatif dans l’entrepreneuriat 

Les grandes réussites entrepreneuriales ne naissent pas toujours d’une idée révolutionnaire ou d’un coup de génie isolé. Souvent, elles sont le fruit d’une série d’actions modestes, répétées et améliorées au fil du temps. L’effet cumulatif, ce principe selon lequel de petites décisions bien orientées finissent par produire des résultats hors normes, est l’un des leviers les plus sous-estimés par les chefs d’entreprise. Pourtant, de nombreuses entreprises françaises ont bâti leur succès sur cette approche patiente et méthodique. 

Plutôt que de rechercher un changement spectaculaire du jour au lendemain, l’entrepreneur avisé mise sur des progressistes avancés qui, à terme, lui offrent une position dominante. Cette vision à long terme ne se limite pas au développement commercial : elle s’applique aussi à la gestion des équipes, à l’innovation produit ou encore à l’optimisation des processus internes. Lorsqu’elle est maîtrisée, elle devient un moteur puissant de différenciation et de succès.

La force des ajustements progressifs

Il suffit d’observer l’évolution de Michel et Augustin pour comprendre la puissance de l’effet cumulatif. Au départ, ces deux amis se lancent dans la confection de biscuits artisanaux avec un budget restreint et un réseau limité. Plutôt que de rechercher une croissance éclatante immédiate, ils s’attachent à peaufiner leurs recettes, affiner leur communication et renforcer progressivement leur distribution. Chaque action, même minime, contribue à renforcer leur marque. Résultat ? Quelques années plus tard, leurs produits sont référencés chez Starbucks et leur marque devient un acteur incontournable du secteur agroalimentaire. 

Cet exemple illustre un principe fondamental : une entreprise ne devient pas un succès du jour au lendemain, mais par une série d’ajustements stratégiques qui s’accumulent et finissent par porter leurs fruits. À l’inverse, ceux qui recherchent des résultats immédiats, sans fondement solide, s’exposent à des risques accumulés.

Le cas du groupe Le Slip Français est également parlant. Plutôt que de viser d’emblée une expansion internationale, la marque a d’abord consolidé son image en France, mettant sur le savoir-faire local et une communication authentique. Année après année, elle a renforcé sa production, amélioré son expérience client et multiplié ses collaborations stratégiques. Aujourd’hui, elle est devenue une référence du Made in France, avec une communauté engagée et fidèle.

L’apprentissage continu, moteur de la progression

L’apprentissage rapide et permanent est un facteur déterminant. Alan, l’assureur 100 % digital, en est un bon exemple. Plutôt que de tenter de révolutionner le marché de l’assurance d’un seul coup, cette entreprise française a misé sur une constante de ses services. En analysant les retours des clients, en optimisant son interface et en élargissant progressivement son offre, Alan a su s’imposer comme une référence du secteur.

Ce modèle d’amélioration continue de reposer sur une remise en question permanente et une capacité à ajuster son offre en fonction des retours du marché. Il s’agit d’un processus d’itération où chaque version du produit est meilleure que la précédente. Ce qui peut sembler insignifiant sur quelques mois devient un avantage concurrentiel énorme sur plusieurs années. Les entrepreneurs qui intègrent cette dynamique bénéficient d’un effet boule de neige. En affinant régulièrement leurs processus et en testant de nouvelles approches, ils accumulent une expertise précieuse qui se traduit, à terme, par un positionnement plus fort sur leur marché. À l’inverse, ceux qui stagnent ou s’accrochent à un modèle dépassé prennent le risque d’être distancés par des acteurs plus agiles.

La discipline et la régularité, clés du succès à long terme

L’effet cumulatif repose également sur la capacité d’un entrepreneur à maintenir un cap avec rigueur. Xavier Niel, fondateur de Free, a su appliquer cette logique en révolutionnant les télécoms en France. Plutôt que de s’attaquer frontalement aux opérateurs historiques avec une offre classique, il a patiemment construit un modèle alternatif, basé sur la baisse des coûts et la simplicité des offres. Chaque avancée – du lancement de la Freebox à l’introduction du forfait mobile à 2 € – s’est appuyée sur les précédentes, créant un effet boule de neige qui a fini par redessiner complètement le paysage des télécommunications. Derrière chaque réussite entrepreneuriale durable, on retrouve cette même discipline : l’accumulation d’efforts constants, parfois invisibles sur le court terme, mais dont l’impact devient exponentiel avec le temps. Il ne s’agit pas simplement de travail acharné, mais d’une stratégie pensée et mise en œuvre avec Constance.

L’histoire de Blablacar illustre également parfaitement cette approche. À ses débuts, la plateforme de covoiturage a mis sur une communauté engagée, un service fiable et une écoute attentive des utilisateurs. Plutôt que de brûler les étapes, elle a consolidé sa proposition de valeur année après année. Aujourd’hui, elle domine son marché et continue d’innover grâce à cette vision à long terme.

Transformer chaque action en levier de croissance

L’effet cumulatif s’applique également à la gestion des équipes et à la culture d’entreprise. Chez ManoMano, plateforme française spécialisée dans le bricolage en ligne, la progression ne s’est pas faite en une nuit. La clé de leur succès ? Un travail minutieux sur l’expérience client, une innovation continue dans la logistique et une fidélisation progressive des utilisateurs. Plutôt que de viser une croissance explosive risquée, l’entreprise a préféré construire une base solide en accumulant des améliorations successives. Cette approche permet également de mieux gérer les périodes d’incertitude. Les entreprises qui ont su s’adapter lors de la crise sanitaire, en mettant sur des ajustements progressifs plutôt que sur des révolutions brutales, sont celles qui ont traversé cette période avec le plus de résilience. Certains entrepreneurs l’appliquent à tous les niveaux – produit, marketing, gestion des talents – maximisent leurs chances de bâtir un modèle pérenne.

L’accumulation, un facteur de différenciation

Trop d’entrepreneurs cherchent des raccourcis vers le succès, espérant une percée soudaine qui changera tout du jour au lendemain. Or, les réussites spectaculaires sont souvent le résultat de milliers de petites décisions bien pensées. Ceux qui prennent conscience de ce principe et l’exploitation stratégique se donnent un avantage considérable. Ce n’est pas l’idée géniale qui fait la différence, mais la somme des efforts quotidiens qui l’entretiennent et la font grandir. En adoptant une démarche de progression continue, en restant rigoureux dans l’exécution et en s’adaptant intelligemment aux évolutions du marché, les entrepreneurs peuvent transformer de simples ajustements en résultats hors normes.

Au final, l’effet cumulatif n’est pas qu’un concept théorique : il est la clé de toute réussite entrepreneuriale durable.

Les stratégies fiscales que les riches utilisent 

Les grandes fortunes et les entreprises de premier plan n’hésitent pas à déployer des stratégies sophistiquées pour réduire leur charge fiscale. Loin de chercher à contourner la loi, elles utilisent les dispositifs offerts par le système pour optimiser leurs impôts de manière tout à fait légal. En France, comme ailleurs, ces méthodes – souvent méconnues du grand public – reposent sur des montages juridiques et financiers astucieux qui illustrent la maîtrise de l’art de la fiscalité. 

L’utilisation des holdings pour centraliser et optimiser la fiscalité

L’une des techniques les plus utilisées par les employés consiste à créer des sociétés holdings. Ces structures permettent de regrouper plusieurs filiales sous une même entité. Cela facilite ainsi la remontée des dividendes et l’optimisation de la fiscalité sur les plus-values. En France, de nombreuses grandes entreprises, comme certaines filiales du groupe Bolloré ou même des acteurs moins médiatisés, utilisent ce mécanisme pour bénéficier du régime mère-fille, qui permet une quasi-exonération d’impôt sur les dividendes perçus. En centralisant la trésorerie et en réinvestissant les bénéfices dans de nouveaux projets, la holding offre une grande flexibilité tout en allégeant la charge fiscale globale de l’entreprise.

L’optimisation via les dispositifs d’investissement et les niches fiscales

Les dispositifs d’investissement favorisés par l’État, tels que le crédit d’impôt recherche (CIR) ou le statut de Jeune Entreprise Innovante (JEI), constituant d’autres leviers permettant de réduire le montant des impôts. Les fortunes investissent massivement dans la recherche et le développement pour profiter d’avantages fiscaux non négligeables. Des groupes comme Dassault Systèmes ou Safran, par exemple, consacrent une part importante de leur budget à l’innovation, ce qui leur permet de récupérer une partie substantielle de leurs dépenses via le CIR. De même, certains investisseurs orientent leurs capitaux vers des secteurs privilégiés comme prioritaires par les pouvoirs publics. Ils bénéficient ainsi de niches fiscales qui allègent leur imposition tout en stimulant l’économie.

Le recours à l’international et aux conventions fiscales

Les stratégies fiscales incluent souvent une dimension internationale. Les grandes fortunes et les multinationales recourent à des montages complexes impliquant des filiales à l’étranger pour optimiser leur fiscalité. Grâce aux conventions fiscales signées par la France avec d’autres pays, il est possible d’éviter la double imposition et de bénéficier de taux réduits sur certains revenus. Des entreprises du CAC 40, par exemple, tirent partie de ces accords pour optimiser leurs résultats financiers. Il ne s’agit pas de fuir l’impôt, mais d’utiliser les règles du jeu international pour réduire légalement la charge fiscale sur les revenus générés à l’étranger, tout en respectant scrupuleusement les obligations légales.

La planification successorale et la transmission d’entreprise

Pour les familles fortunées, la transmission du patrimoine représente un enjeu crucial et nécessite une planification fiscale pointue. Les stratégies de donation, la création de trusts ou l’utilisation de pactes Dutreil sont autant de dispositifs qui permettent de réduire les droits de succession. En France, le pacte Dutreil, par exemple, est particulièrement prisé par les chefs d’entreprise pour transmettre leur patrimoine tout en bénéficiant d’exonérations fiscales importantes. 

Le rôle stratégique des conseils fiscaux et juridiques

Au cœur de ces optimisations se trouvent des équipes de conseillers spécialisés, souvent issues des cabinets les plus réputés en France. Ces experts jouent un rôle essentiel en structurant les montages financiers et en anticipant les évolutions réglementaires. La veille fiscale, l’analyse des jurisprudences et la connaissance fine des dispositifs d’exonération permettent de construire des stratégies sur mesure. Les grandes fortunes ne laissent rien au hasard et font appel à des spécialistes pour exploiter chaque opportunité offerte par la loi. 

L’impact de ces stratégies sur la compétitivité et l’investissement

Au-delà de la simple réduction des impôts, ces stratégies fiscales favorisent la réinjection des capitaux dans l’entreprise et stimulent l’innovation. En particulier leur charge fiscale, les entreprises disposent de plus de ressources pour investir dans leur développement, qu’il s’agisse de recherche et de développement, d’acquisitions stratégiques ou d’expansion à l’international. Cette dynamique est particulièrement visible dans des secteurs à forte intensité technologique où la compétitivité repose sur la capacité à innover en continu. 

Une approche légale et structurée pour un avenir serein

Il est important de souligner que ces stratégies reposent sur une utilisation légale des dispositifs fiscaux. Loin des idées reçues sur l’optimisation agressive ou l’évitement fiscal, les entreprises et fortunes qui emploient ces techniques le font dans le cadre d’un respect strict de la loi. La transparence et la conformité sont des priorités, notamment dans un contexte de renforcement des contrôles fiscaux internationaux. 

Pourquoi la « Simplicité Extrême » est la clé du marketing de demain

Nous sommes saturés d’informations et de messages publicitaires. La tendance est désormais donc à l’allégement. La complexité ne séduit plus et ce qui compte, c’est de distiller l’essence d’une offre en quelques mots et images percutantes. Aujourd’hui, le marketing de demain se définit par sa capacité à simplifier l’expérience client et à créer une connexion immédiate avec son audience. La « simplicité extrême » n’est pas un simple effet de mode, mais bien une stratégie gagnante qui permet de se démarquer et de fidéliser durablement.

Dépouiller le message pour mieux captiver

Les consommateurs sont de plus en plus submergés par des contenus nombreux et souvent confus. Pour émerger, il faut savoir épurer son discours et éliminer le superflu. Une communication concise et limpide permet d’atteindre son public sans détour, en allant droit au but. Des marques françaises ont su mettre sur un message simple et décalé qui reflète leur identité et séduit une clientèle en quête d’authenticité. La force de leur communication réside dans le fait qu’elle ne se perd pas dans des explications interminables, mais offre une vision claire et immédiatement compréhensible de l’offre proposée. Cette approche favorise l’engagement et crée un sentiment de proximité qui s’avère indispensable dans un marché où l’attention se fait rare.

La simplicité comme levier de différenciation

Choisir la simplicité représente un véritable acte de différenciation. Les entreprises qui réussissent à réduire la complexité de leur offre parviennent à transmettre une image de marque accessible et rassurante. Par exemple, dans le secteur de la fintech, Qonto a misé sur une interface utilisateur épurée et des processus simplifiés pour offrir une expérience bancaire fluide aux PME et aux indépendants. En retirant les obstacles techniques et en facilitant l’utilisation de ses services, Qonto a su transformer une offre perçue comme compliquée en un outil intuitif et attractif, démontrant ainsi que la simplicité peut devenir un avantage compétitif majeur.

Optimiser l’expérience client par la clarté

La simplicité ne se limite pas à un message publicitaire dépouillé ; elle doit s’inscrire dans toute l’expérience client. Les entreprises qui adoptent cette philosophie travaillent à rendre chaque point de contact le plus fluide possible. Il s’agit, par exemple, de rendre la navigation intuitive, d’utiliser visuels épurés ou encore de simplifier le parcours d’achat pour permettre ainsi aux clients de trouver rapidement l’information dont ils ont besoin. Cette approche réduit le temps de décision, diminue les taux d’abandon de panier et renforce la satisfaction globale. Cela se traduit par une fidélisation accumulée et une augmentation du chiffre d’affaires sur le long terme.

La simplification des outils marketing

Au-delà du message et de l’expérience client, la simplicité s’exprime également dans les outils de marketing. Les solutions analytiques et de gestion de campagnes sont désormais pensées pour offrir une vision synthétique et des actions claires. Par exemple, des plateformes françaises comme Sendinblue proposent des interfaces intuitives qui permettent aux marketeurs de lancer des campagnes ciblées sans être submergés par des données complexes. Ce type d’outil aide à concentrer les efforts sur l’essentiel, à identifier rapidement les leviers de performance et à ajuster la stratégie en temps réel. L’automatisation intelligente et la simplification des processus opérationnels créent une communication agile et réactive.

La créativité dans la sobriété

Adopter la simplicité extrême ne signifie pas renoncer à la créativité. Au contraire, les marques qui réussissent le mieux réussiront à innover en fonction de leur message à l’essentiel. Elles utilisent des visuels marquants, des slogans courts et percutants, et des formats interactifs qui sollicitent l’engagement de l’audience. Dans le secteur du luxe, par exemple, certaines marques françaises ont su créer des campagnes minimalistes qui, par leur sobriété, confèrent une aura d’exclusivité et de raffinement. Cette démarche permet non seulement de se démarquer des communications saturées, mais aussi de créer une identité forte et mémorable, difficile à imiter pour la concurrence.

Une stratégie durable face à l’évolution des médias

À l’heure où les médias numériques évoluent rapidement et où les formats courts dominent, la tendance à la simplicité s’avère être un choix stratégique pérenne. Les consommateurs, habitués aux contenus complexes et aux messages surchargés, recherchent désormais des expériences claires et directes. Les entreprises qui anticipent cette évolution et qui adaptent leur communication en conséquence se positionnent comme les leaders du marketing de demain. Des initiatives pionnières montrent que la réduction du bruit publicitaire et la focalisation sur l’essentiel permettent d’optimiser les budgets tout en augmentant l’impact des campagnes. Cette approche, intégrant produit, expérience client et communication, constitue la base d’un marketing moderne et efficace, qui saura résister aux évolutions futures et aux changements de comportement des consommateurs.

L’adoption de la simplicité extrême va bien au-delà d’une simple tendance esthétique ; elle s’inscrit dans une vision stratégique globale qui place l’utilisateur au centre de toutes les décisions.