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La pépinière : un lieu pour les entrepreneurs

Interview de Mano Madi, responsable de la pépinière Paris Soleillet

Qu’est-ce qu’une pépinière d’entreprise ?

La pépinière représente un outil de croissance économique qui participe au développement des territoires à travers l’accompagnement à la création d’entreprise. La pépinière Soleillet accueille aujourd’hui 42 entreprises. Les missions des pépinières se situent à deux niveaux :

  • La location de locaux (de 10m2 à plus de 100m2). Les entreprises bénéficient de salles équipées de matériel audiovisuel pour leurs réunions. Nous louons également des services tels que l’accès à des photocopieuses ou un service de coursiers.
  • L’accompagnement des entreprises présentes sur notre site par des conseillers en création d’entreprise de la Chambre de commerce et d’Industrie de Paris. Cet accompagnement est d’ordre divers : évaluation des besoins de formation, aide à la gestion, évaluation des besoins en financements, aide à la réalisation de plan d’affaires… La pépinière propose également une fois par mois des sessions collectives de formation.

Les pépinières sont en général tournées vers l’accueil d’entreprises technologiques ou numériques. La particularité de la pépinière Soleillet réside dans son orientation généraliste.

Pourquoi les créateurs viennent-ils en pépinière ?

Ils entrent d’abord pour rompre l’isolement du chef d’entreprise. Beaucoup d’entre eux ont créé une entreprise chez eux et ne bénéficient ni de l’accompagnement, ni de la possibilité de rencontrer et d’interagir avec d’autres chefs d’entreprise. On sait que, grâce à cet accompagnement, 90 % des entreprises qui sont passées par une pépinière sont pérennes. A l’inverse, on note un taux inférieur à 50 % pour les autres. Les créateurs entrent en pépinière également pour professionnaliser leur local. Cela reste important, notamment pour le contact avec les clients.

Quelles sont les conditions pour entrer en pépinière ?

Elles sont propres à chaque pépinière. Pour la notre, il faut que l’entreprise soit spécialisée dans le service aux entreprises ou dans une activité industrielle légère et doit pouvoir justifier d’au moins deux ans d’activités. Si une entreprise désire intégrer Soleillet, celle-ci doit être ressortissante de la CCIP ou, le cas échéant, s’engager à le devenir.

Quels sont vos critères d’acceptation des dossiers ?

Nous vérifions principalement la cohérence économique du projet par rapport aux marchés et le potentiel de développement de l’entreprise.

Quel est le processus de candidature pour intégrer la pépinière ?

L’entrepreneur doit transmettre un dossier de candidature (les pièces à fournir sont précisées sur le site www.pepinieres-paris.com). Si son dossier est accepté, il sera convoqué environ un mois plus tard afin de présenter son projet devant un comité d’agrément.

Combien de temps peuvent-ils y rester ?

Au sein de Soleillet, la période d’accueil est de 24 mois, renouvelable deux fois pour une période d’un an. En tout une entreprise peut donc rester 4 ans.

L’alternance : témoignages croisés entreprise-étudiant

Interview croisée du Cabinet Tibaut (expertise comptable / commissariat au compte) a été créé en 2006 et d’un de ses étudiants en alternance. Trois travaillent aujourd’hui au sein de ce cabinet.

Pourquoi avoir choisi de recruter des alternants ?

Financièrement, l’embauche d’un alternant est très rentable. Le poids des salaires et charges sociales est fortement diminué, ce qui représente une bonne solution pour les entreprises naissantes. Cependant, mon choix de faire appel à des alternants ne se limite pas à l’aspect financier : un alternant apporte la fraicheur et la motivation de la jeunesse, indispensable dans toute entreprise. L’alternance permet également de trouver les futurs collaborateurs. Elle nous permet d’évaluer un jeune avant une éventuelle embauche en CDI.

N’est ce pas trop contraignant de devoir former un jeune ?

Non, les alternants sont en général assez autonomes car ils maîtrisent les outils de base. Même s’ils ne savent pas gérer un dossier de A à Z, ils demeurent très performants. Dans notre cabinet, les anciens alternants forment les nouveaux.

Un conseil aux entreprises pour bien recruter son alternant ?

Je conseille aux entreprises de recruter les alternants dotés d’un niveau d’étude suffisant car ils justifient d’une meilleure connaissance du métier, de sélectionner un alternant qui sache prendre des initiatives, qui soit dynamique, qui ait un bon relationnel et une grande soif d’apprendre. Pour trouver des candidats, adressez-vous aux écoles qui préparent le diplôme adapté à vos besoins.

Témoignage d’un étudiant

Pierig David, 21 ans, prépare actuellement un DSCG (Diplôme Supérieur de Comptabilité et de Gestion, BAC +5) en alternance au lycée de Sèvres afin de devenir expert-comptable.

Pourquoi avoir fait le choix ?

L’alternance représente la formule idéale pour concilier l’apprentissage scolaire et l’expérience du terrain. Avoir une bonne connaissance de la réalité de la profession reste primordial dans un domaine tel que la compta-gestion. Il est vrai qu’elle oblige l’étudiant à s’adapter en permanence aux univers très différents que sont l’école et l’entreprise. Il faut parfois jongler et toujours bien s’organiser ! Mais je sais qu’en optant pour l’alternance, je gagne des compétences qui sauront convaincre mes futurs employeurs.

Comment avez-vous trouvé votre employeur ?

La recherche de contrat a été relativement facile. J’ai téléphoné aux entreprises et envoyé mon CV à celles qui semblaient intéressées par l’embauche d’un alternant. Puis, j’ai trouvé un premier employeur, un grand cabinet d’experts comptables, mais j’ai démissionné au bout de deux semaines car je n’y étais pas suffisamment encadré. J’ai repris mes recherches et j’ai trouvé une place dans le cabinet de Mme Tibaut.

Parlez-nous de votre expérience dans l’entreprise ?

Je suis considéré comme un collaborateur à part entière et l’on me confie des responsabilités. Mon tuteur m’a emmené à tous les rendez-vous afin que j’appréhende mieux le travail réalisé par le cabinet. Aujourd’hui, trois mois après le début de mon contrat, je gère même un portefeuille de clients

L’alternance, des avantages pour l’étudiant et l’entreprise

Interview de Marie-Christine Soroko, déléguée générale de la Fédération de la Formation professionnelle

Votre Fédération en quelques mots ?

Notre fédération est un Syndicat professionnel qui regroupe plus de 400 organismes privés de formation. Ces organismes délivrent des formations aussi bien auprès des salariés, des particuliers, des demandeurs d’emploi et des jeunes. Plusieurs organismes proposent ainsi des contrats de professionnalisation mais également des contrats d’apprentissage.

Quels sont les avantages pour l’entreprise ?

L’avantage clair et évident pour l’entreprise est qu’elle bénéficie d’un alternant pendant 2 ans qu’elle pourra tester. Il s’agit d’une sorte de pré-embauche.

Elle paye un jeune en pourcentage du SMIC. Celui-ci est variable en fonction du niveau et de l’âge du jeune. Ce jeune partagera son temps entre la formation et l’entreprise. L’entreprise pourra, au fur et à mesure du déroulement des deux ans, observer et vérifier l’évolution des compétences. Cela permet d’avoir un regard approfondi sur le travail d’une personne.

Y a-t-il des devoirs particuliers ?

Oui, et le premier devoir de l’entreprise est d’encadrer très sérieusement le jeune. Elle doit notamment lui proposer un tuteur. Cet encadrement est primordial, l’entreprise doit être à l’écoute du jeune pour identifier les difficultés qu’il peut rencontrer pour s’insérer dans son poste. Il ne faut pas oublier que ce poste est peut-être celui qu’il est destiné à intégrer par la suite.

Peut-ON rompre ces contrats ?

Oui, on peut les rompre. Tout contrat peut être par nature rompu. Cependant, il existe des règles précises à respecter.

Est-ce avantageux pour les étudiants ?

Les avantages pour un étudiant demeurent nombreux ! Pour lui, l’alternance lui permet pratiquement d’avoir la garantie de trouver un emploi à long terme puisqu’il acquiert des compétences professionnelles différentes voire complémentaires de celles qu’il apprend au sein d’un école de commerce. Ces compétences développées en situation de travail possèdent l’avantage de correspondre au besoin des entreprises. Elles constituent une garantie pour le chef d’entreprise d’embaucher un salarié déjà formé à la culture de l’entreprise et possédant des compétences immédiatement opérationnelles !

Les entreprises sont-elles favorables à l’alternance ?

Je pense que les nombreuses campagnes de communication sur les atouts de l’alternance mises en œuvre ont permis aux entreprises d’être sensibilisées et de reconnaître aujourd’hui les bénéfices à utiliser ce mode de formation. Pour l’entreprise, comme je l’ai dit, cette formule à l’avantage de permettre de tester, de challenger sur le temps son futur salarié. Or, c’est souvent à travers le temps que l’on peut apprécier les qualités personnelles, relationnelles et de travail d’une personne !

L’alternance est-elle adaptée aux petites structures ?

Quelle soit petite ou grande, les deux structures sont adaptées. Je dirais tout de même que dans une petite structure le jeune est plus à même de percevoir le poste qu’il occupe dans son intégralité car il est souvent plus polyvalent. Autrement dit, dans l’une il participe plus activement à toutes les tâches de l’entreprise alors que dans l’autre, il travaille en général de manière plus spécialisée et peut ne pas appréhender toutes les facettes d’une entreprise.

L’apprentissage en France : la diversité des profils

L’apprentissage représente une voie de formation qui permet de préparer un diplôme professionnel de l’enseignement secondaire (CAP, BEP, BAC PRO, BP, BT), de l’enseignement supérieur (BTS, DUT, diplômes d’ingénieur, d’école de Commerce) ou encore d’obtenir un titre enregistré au répertoire national des certifications professionnelles.

L’ouverture à l’enseignement supérieur : moteur de croissance du nombre d’alternants

L’apprentissage s’est progressivement ouvert à tous les niveaux de formations grâce à la loi SÉGUIN du 23 juillet 1987. La réforme Licence-Master-Doctorat (LMD), mise en place en 2002, a permis le fort développement dans le supérieur d’inscriptions d’apprentis en licence et aujourd’hui en master. Cette diversité des formations accessibles en alternance représentent une véritable aubaine pour les entreprises qui peuvent choisir leurs futurs apprentis dans presque toutes les formations.

L’apprentissage reste tout de même majoritairement orienté vers les formations techniques et professionnelles. Les spécialités de la production demeurent celles qui forment le plus d’apprentis en France. Néanmoins, les secteurs qui accueillaient traditionnellement les apprentis (alimentation, hôtellerie, restauration, bâtiment, carrosserie, réparation automobile, coiffure etc.) s’ouvrent également aux métiers du tertiaire, sur des spécialités du domaine des services (gestion, finances, communication, ressources humaines). On assiste également au développement d’un apprentissage post-baccalauréat qui forme des alternants dans des domaines nettement plus variés.

Les apprentis ont vieilli !

Si le nombre d’apprentis augmentent, leur âge moyen augmente de manière notable : l’orientation très précoce vers l’apprentissage est en baisse, avec un taux 7,7 % des entrants qui n’ont pas atteint la classe de troisième contre 13,5 % en 2000.

Le développement de l’apprentissage dans le supérieur a entraîné le « vieillissement » des apprentis : la part des apprentis âgés de 20 ans ou plus passant ainsi de 28,8 % en 2003 à 32,3 % en 2006. Désormais, l’âge des apprentis se situe en moyenne entre 18 et 19 ans.

Un milieu qui demeure largement masculin mais en évolution.

La part des jeunes filles dans le taux d’alternants et d’apprentis est passée de 28,8 % en 1996 à 30,5 % en 2006. Les spécialités de formation restent très marquées par des divergences dans leurs proportions d’étudiants fille/garçon : 81 % des garçons choisissent le domaine de la production, tandis que 85 % des filles préfèrent celui des services. à noter également : les filles sont globalement plus présentes dans l’apprentissage en enseignement supérieur que dans le secondaire.

Combien me coûte un alternant ?

Deux formes de contrats entrent dans la catégorie des contrats d’alternance disponibles tant pour les employeurs que pour les « jeunes » qui souhaitent accéder au marché de l’emploi, tout en continuant leurs études : le contrat d’apprentissage et le contrat de professionnalisation. Combien me coûte un alternant ?

La différence de base sur les deux contrats

Leur définition permet de distinguer la nature de ces deux types de relations entre entreprise et jeune. Le premier, l’apprentissage, est bien là pour permettre d’acquérir au bout d’une formation solide et progressive une qualification reconnue par un diplôme. Le second, la professionnalisation, doit permettre de compléter une formation initiale après enregistrement du contrat auprès de la DDTEFP et avis d’un OPCA quant à son financement.

Des différences sur les aides et exonérations

Chacun de ces contrats, selon leur spécificité, bénéficie d’aides ou d’exonérations.

Pour ce qui est relatif à l’apprentissage, au-delà de la rémunération qui correspond à un pourcentage du SMIC en fonction de l’âge, le salaire est exonéré de charges sociales pour les entreprises de moins de 11 personnes et/ou artisanale et n’est soumis qu’aux cotisations patronales retraites et chômage pour les autres. Par ailleurs, une aide régionale d’au moins 1 000 euros par année de formation est versée à l’employeur, qui se doit de libérer son « apprenti » 400 heures au moins par an pour la formation dans un CFA.

En ce qui concerne la professionnalisation, rencontrant sa mise en œuvre au travers d’un CDD ou d’un CDI, il n’existe qu’une exonération dans la limite du SMIC des cotisations patronales d’assurance maladie, d’assurance vieillesse et d’allocations familiales. L’employeur est par ailleurs tenu d’assurer une formation d’au moins 15 à 25 % de la durée du CDD ou de la période de professionnalisation du CDI avec un minimum de 150 heures. Une aide à la formation de 9,15 euros de l’heure de formation sera versée à l’employeur. Il sera également possible d’obtenir une aide au tutorat pour le responsable de la professionnalisation.

Le système dé rémunération

A titre de rappel, et pour les apprentis, en fonction de l’âge et de l’année de l’apprentissage la rémunération se situera entre 25 % du SMIC pour les personnes de moins de dix huit ans en première année, à 78 % du SMIC pour une personne de plus de 21 ans en troisième année. Un système identique existe pour les contrats professionnalisation en fonction du diplôme d’origine et de l’âge au moment de la conclusion du contrat permettant une rémunération de 65 % à 85 % du SMIC.

Une perspective gagnante-gagnante

En examinant la situation de ces deux types d’accès à l’emploi pour les jeunes, il apparait que l’accord entre un salarié et un employeur est dans une perspective gagnante-gagnante. Le coût est faible pour une présence dans l’entreprise d’environ 900 à 1 000 heures pour l’apprenti et d’environ 1 300 à 1 400 heures pour le contrat de « professionnalisation ». A titre de rappel, le SMIC est en ce début d’année voisin de 1 325 euros brut, et que les charges sociales flirtent les taux de 20 % pour les salariés et 45 % pour les employeurs. S’il est pris en considération les exonérations citées plus haut, les contrats de professionnalisation sont véritablement intéressants pour les deux parties. Au-delà de l’économie de coûts, c’est aussi une valeur ajoutée que de fidéliser un jeune pour l’avenir.

Article par André-Paul BAHUON

Les incubateurs : une solution pour monter son projet

Interview d’Henry Pironin, responsable de l’incubateur Télécom Paristech : « les incubateurs réduisent le taux d’échec des créations d’entreprises. »

Pourquoi intégrer un incubateur ?

Les incubateurs sont une réponse complémentaire à tout ce qui a été mis en place depuis une vingtaine d’année en matière d’appui à la création d’entreprise. En effet, les dispositifs d’appui à la création se sont développés, professionnalisés, et certaines innovations ont vu le jour. Des formations, des lieux d’accueil, des pépinières, des centres de documentation, et des incubateurs sont venus compléter ce dispositif.

Intégrer un incubateur permet aux participants de vivre une expérience de création unique. Ils sont baignés dans une dynamique entrepreneuriale durant toute la durée de leur incubation même si l’expérience n’est pas transformée.

Comment cela se passe en pratique ?

La direction de l’incubateur considère que le meilleur moyen pour aider un créateur, c’est de le faire coacher par quelqu’un qui connaît bien la problématique de la création d’entreprise. Surtout ,il a été lui-même a entrepreneur, a pris du recul et a reçu une formation supérieure et possède un grand réseau relationnel.

Le coach s’appuie sur son réseau d’experts qui apportent de précieuses informations dans les disciplines du droit, du marketing, du management, de la stratégie, etc… Puis d’autres éléments viennent en plus : la sensibilisation à l’entrepreneuriat par des chercheurs ou des étudiants quand un incubateur fait partie d’une école. Cours, formations, séminaires aident le créateur à anticiper les problèmes auxquels ils seront confrontés.

Après arrive le moment du « passage à l’acte ». Parfois, certains veulent seulement tester la cohérence de leur projet. Ils ne sont pas tout à fait sûrs, ils viennent à l’incubateur et décident de le valider ou non et de se lancer, le cas échéant. Quoi qu’il en soit, le créateur qui décide de se lancer est suivi, encadré et conseillé dans ses démarches.

Y-a-t’il d’autres avantages ?

D’autre part, l’incubateur permet d’avoir un hébergement quasiment gratuit – selon les programmes – le temps de la création. Cette formule permet à l’incubé de rester dans une dynamique de création. Il peut aussi être sans cesse en contact avec des experts et d’autres créateurs. Cela permet à la fois de débloquer des problématiques et des situations rapidement. Cela forge aussi l’expérience de l’incubé en lui permettant d’apprendre sur le tas. Dans les domaines scientifiques, l’incubateur favorise le contact entre le porteur de projet et les laboratoires si besoin est.

Un incubateur fonctionne-t-il comme une communauté ?

En effet, un incubateur est une communauté basée sur l’échange autour de la création d’entreprise. Bien qu’il y ait parfois des concurrents qui se retrouvent. Les « petits déjeuners mensuels » proposent des points sur l’actualité, les nouvelles mesures, les nouvelles problématiques et les formations ponctuelles dans des disciplines aussi diverses que variées.

Dans toute la chaîne de l’appui à la création, il y a la sensibilisation, la formation, le coaching individuel, les experts, le suivi, les financements. Quand on débute, il n’est pas automatique d’avoir les connaissances nécessaires en amont. De ce fait, les incubateurs réduisent le taux d’échec des créations d’entreprises.

A noter : Télécom Paritech se targue d’avoir un taux de succès proche des 90 % sur 10 ans.

Les incubateurs : pourquoi y faire appel ?

Interview de Guilhem Bertholet, Directeur de l’incubateur académique d’HEC

Comment est né votre incubateur ?

Le campus d’HEC regorgeait d’étudiants dont la volonté était de créer leur entreprise. Beaucoup de bonnes idées mais aucune aide n’avait été créée pour soutenir ces jeunes dans leurs projets. Nous avons simplement eu envie de leur donner un coup de pouce en leur offrant une structure d’accompagnement à la création d’entreprise.

A quel moment intégrer l’incubateur ?

Le plus tôt représente le mieux. Dès qu’une idée germe, l’étudiant ou le jeune diplômé a tout intérêt à en parler et à se renseigner du côté des aides à l’entrepreneuriat. Il existe des programmes d’aide destinés à tous les stades de la création : de « j’ai une idée mais je ne sais pas quoi en faire » à « j’ai mon projet et je suis prêt à m’y investir ». L’incubation intervient au moment où l’on sent que derrière son idée, il y a un business.

Que propose l’incubateur au porteur de projet ?

  • Des locaux et des équipements (téléphones, ordinateurs)
  • Des séances de coachings avec des professeurs d’HEC, des experts des domaines de la finance, du droit et des séances «challenge» avec des diplômés de l’école. Ces challengers donnent un feedback objectif, partagent leur expérience, apportent le recul nécessaire au bon jugement du projet et ouvrent leur réseau aux entrepreneurs.
  • Du Networking avec le réseau HEC qui permet d’accéder plus facilement aux financements, partenariats, clients…
  •  Une dynamique de groupe qui permet au porteur de projet de sortir de l’isolement. On assiste à des échanges humains très enrichissants entre les incubés.

Intégrer un incubateur : pour combien de temps ?

Dans notre incubateur nous comptons environ 6 mois pour définir le projet et lever des fonds, et ensuite 6 mois de suivi. Cette période représente le délai nécessaire à l’étudiant pour bien roder son projet et être prêt à prendre son envol. Elle demeure assez brève afin de le forcer à se responsabiliser vis-à-vis de sa future entreprise. Le but d’intégrer un incubateur est ainsi qu’au bout de ces 6 mois il puisse être autonome.

Comment poursuivre son parcours de création après le passage en incubateur ?

Les porteurs de projets peuvent bien sûr intégrer ensuite une pépinière mais il n’existe pas de parcours type. Après être passé par l’incubateur, le porteur de projet comprend qu’il a tout intérêt à s’entourer afin d’avancer sur sa création d’entreprise. Il peut donc continuer à s’appuyer sur le réseau obtenu grâce à son passage dans l’incubateur.

Comment se fait la sélection des projets ?

Tout d’abord, nous rencontrons les étudiants candidats à l’incubation. La sélection se fait à la fois sur des facteurs humains et sur une analyse du business plan. Celui-ci doit être suffisamment avancé et solide pour être apte à passer devant le jury, composé notamment d’entrepreneurs, de business-angels, et des partenaires de l’incubateur (Ernst&Young et iSource). Nous sélectionnons les projets qui présentent un caractère innovant, notamment dans leur business-model ou leur approche de leur marché. Dans le cadre d’un positionnement sur un marché de niche, nous privilégions les projets simples et intelligents.

Réseau entreprendre, un prêt d’honneur certes mais un accompagnement aussi !

Interview de Bruno Tesson, Directeur général de Réseau Entreprendre.

Qu’est-ce que réseau Entreprendre ?

Réseau Entreprendre regroupe des chefs d’entreprise dont la vocation est de faire émerger et réussir des nouveaux entrepreneurs. Nous proposons un service d’accompagnement ainsi qu’un appui au financement par un système de prêt d’honneur. Nous sommes positionnés sur les futures PME, les entreprises qui ont un certain potentiel de développement et de création d’emplois (en moyenne 5 à 10 salariés dans les trois premières années).

Qu’est-ce que le prêt d’honneur ?

Un outil formidable qui a fait ses preuves ! Le prêt d’honneur est un prêt à la personne, ce qui signifie que le prêteur ne s’implique pas directement dans l’entreprise. Les avantages du prêt d’honneur pour l’entrepreneur : taux 0, sans caution, aucune garantie demandée et remboursable sur 5 ans. Ce prêt est souvent attribué avec un différé de remboursement. Son intérêt réside dans son utilisation puisqu’il pourra être porté en capital ou en compte courant d’associé et qu’il représente ainsi une possibilité de consolider ses capitaux propres. Il permet à l’entrepreneur de financer l’immatériel ou le BFR, ce qui représente bien souvent la plus grande difficulté !

Par nature, le prêt d’honneur implique qu’en cas d’échec de l’entreprise, il n’y aura pas d’action contentieuse engagée. Il ne s’agit pas d’enfoncer le créateur qui a des soucis, qui a perdu son entreprise et son emploi ! Puisque ce prêt est dit « d’honneur », il reviendra au créateur de définir par lui-même – dans son honneur – ce qu’il peut rembourser et quand. En plus de ce prêt, nous offrons au créateur un accompagnement de 3-4 heures par mois par un chef d’entreprise et la participation à un club mensuel des « lauréats » pour échanger, s’entraider et se former au métier de chef d’entreprise.

A quel montant s’élève le prêt d’honneur ?

Rappelons que ce prêt n’est en aucune façon conçu pour remplacer le prêt bancaire, mais plutôt pour le faciliter et l’optimiser. L’important reste donc toujours de trouver un équilibre entre les apports personnels du créateur, ce que nous allons lui prêter et le montant qu’il va contracter auprès des banques. Vient ensuite le moment où nous procédons à une première simulation avec le prêt d’honneur d’un montant qui correspond à ce qu’apporte le créateur (on n’apporte rarement plus que le créateur lui-même). En général, nous calculons l’effet de levier de notre prêt d’honneur de la manière suivante : nous regardons les capitaux bancaires sollicités ceci en rapport au montant de notre prêt d’honneur. En général, nous sommes à 4,5 en création pure et à 15 en reprise.

A quel moment faire appel à ce prêt ?

L’idéal reste que les créateurs puissent contacter Réseau Entreprendre avant la phase de création, mais nous pouvons également accueillir des entrepreneurs durant leurs trois premières années d’activité. Les entrepreneurs s’orientent en général vers le prêt d’honneur juste après avoir rassemblé des fonds avec la love money.

Quelles sont les étapes pour obtenir ce prêt ?

Dès le premier contact avec l’entrepreneur, nous vérifions que son projet correspond à notre cible. Si tel est le cas, nous lui proposons un premier rendez-vous afin de connaître son parcours, ses motivations à entreprendre, son adéquation avec le projet et organiser son parcours de validation. L’objectif est alors de faire mûrir le projet dans la tête du créateur. Pour cela, nous lui affectons un chargé d’études.

En tenant compte de la nature du projet ainsi que du profil du créateur, nous l’orientons vers 4 à 6 chefs d’entreprises qui le recevront pour échanger et l’aider. Le créateur leur présente son projet et, par un effet de miroir, les questions qu’ils vont poser lui permettront d’avancer sur le projet.

Quand le projet nous paraît mûr dans la tête du créateur et fiable dans la nôtre, nous réunissons un comité d’engagement, composé d’une dizaine de chefs d’entreprises. Ceux-ci vont recevoir officiellement le candidat. Si nous estimons alors à l’unanimité que nous avons affaire à une personne capable avec notre aide de devenir entrepreneur et en qui nous pouvons avoir confiance, alors nous déclenchons le prêt d’honneur, la recherche d’un accompagnateur, l’intégration au club et la mise en réseau. Beaucoup de portes s’ouvrent alors à lui.

En quoi consiste l’accompagnement par des chefs d’entreprises ?

Une fois le démarrage commercial de l’entreprise commencé, le nouvel entrepreneur va se voir affecter un chef d’entreprise accompagnateur qui, pendant 2 ans, chaque mois, va le rencontrer dans son entreprise afin de l’aider à prendre du recul, à choisir les bonnes options stratégiques et à anticiper. Il partage avec lui son expérience d’entrepreneur.

D’autre part, cet accompagnement donne l’occasion aux créateurs et repreneurs d’une même promotion de se suivre pendant minimum 2 ans, lors des réunions mensuelles du club qui représentent des lieux d’échanges, d’entraides et de formation. Il s’agit d’apprendre ensemble le métier de chef d’entreprise sous forme de tables rondes ou de formations.

Un intervenant chef d’entreprise ou expert intervient sur des thématiques telles que le management, le recrutement des premiers collaborateurs, la gestion du financement, la mise en place de tableaux de bord, chaque mois pendant 20 séances.

La Caravane des entrepreneurs : une formation itinérante pour les créateurs

Selon les statistiques de l’APCE, seulement 15 % des créateurs d’entreprise seraient accompagnés dans leur projet et le taux de repreneurs faisant appel à des coachs à la création est quasi-nul. Puisque les créateurs d’entreprise ne se dirigent pas facilement vers des conseillers, alors ce sont les conseillers qui iront vers les entrepreneurs. Tel est le point de départ de l’aventure de la Caravane des Entrepreneurs

La caravane des entrepreneurs en quelques mots

Ce pôle d’expertise itinérant spécialisé en création, reprise/transmission d’entreprises parcourt entre 80 et 100 villes par an, en France, Belgique et Suisse. Son fondateur déclare ainsi « Depuis 6 ans, moins de 10 % des entrepreneurs que nous rencontrons sont accompagnés dans leurs parcours et aussi peu se sont formés, ce qui est dramatique. Il faut donc aller à la rencontre des gens, sur leur terrain, pour organiser l’accompagnement par des acteurs et experts locaux. L’environnement est complexe et, seuls, ils ont du mal trouver les bons conseils ».

Quel est le projet de la caravane ?

Le principe de la Caravane des Entrepreneurs est simple et efficace : la Caravane s’installe pour une journée sur une place très fréquentée dans un centre ville. Lorsque les entrepreneurs entrent dans la Caravane, ils sont reçus par les consultants qui commencent par réaliser un diagnostic général.

Qui est le porteur de projet ? Quel est son projet ? Où est-ce qu’il en est ? Quels sont ses besoins et ses difficultés ? En fonction de ce diagnostic, les visiteurs sont orientés vers les experts de la caravane. Il faut noter que les experts qui participent à la Caravane sont en majorité des locaux (avocats, experts-comptables, banquiers, financeurs, assureurs, gestionnaires de patrimoine, spécialistes de la protection sociale, sociétés de portage salarial, mais aussi consultants en développement commercial, coachs de dirigeants d’entreprises, spécialistes des stratégies internet etc…).

Une démarche pour soutenir les créateurs d’entreprise

Suite au diagnostic d’entrée, les porteurs de projets sont reçus individuellement par les experts. Ils peuvent ainsi se sentir comme s’ils étaient dans le vrai bureau de cet expert, à deux différences près : toutes les consultations sont gratuites et les experts sont tous rassemblés dans un même lieu, permettant ainsi aux visiteurs d’aller d’un expert à l’autre rapidement et facilement. Le processus s’avère donc très efficace.

L’édition 2009 de la Caravane des Entrepreneurs a réalisé un peu plus de 62 étapes en France et en Belgique. La Caravane des Entrepreneurs reste spécialisée en création, reprise, franchise et transmission d’entreprise. Néanmoins, dans l’édition de 2009, un volet développement des entreprises est venu compléter le programme. Il semble important aujourd’hui de s’occuper également des entreprises créées ou reprises.

Histoire de la Caravane

Derrière la Caravane des Entrepreneurs se cache la passion d’un homme pour l’entrepreneuriat :Jean-Paul Debeuret. Ce dernier poursuit son objectif de promouvoir et aider la création d’entreprise à travers diverses initiatives. De formation expert-comptable, il part du point zéro et crée son propre cabinet d’experts (E3C) qui devient vite le numéro trois en France au niveau des TPE et PME. Après avoir fait fructifier son entreprise, fidélisé quelques 14 000 clients, créé 700 emplois répartis sur 80 bureaux en France, il la revend fin 2001.

Le chemin entrepreneurial de Jean-Paul Debeuret se poursuit avec la création, en 2002, de la société FORCES. La vocation de FORCES est d’aider à créer, gérer, développer, rentabiliser et pérenniser les entreprises. Pour compenser le déficit de formation des créateurs et des entrepreneurs d’une manière générale, FORCES conçoit et produit des formations en vidéo, ce qui permet de s’adapter à leurs contraintes.

Le site de e-learning www.forces.fr propose 130 formations accessibles à la demande sur internet (ou cdrom). Des parcours spécifiques (formation + coaching) ont même été conçus : créateur, repreneur, franchisé, cédant. Pour promouvoir et faciliter la formation continue des entrepreneurs et managers, FORCES vient de lancer www.tvdesentrepreneurs.com une web TV qui diffuse gratuitement plus de 200 modules de formation en vidéo et compte déjà plus de 10 000 abonnés.

Outre les besoins en formation, le manque d’accompagnement des porteurs de projets est à l’origine de la Caravane des Entrepreneurs, créée en 2004.

L’association Love Money ou l’art de réunir des fonds

L’association Love Money forme et accompagne à la fois les dirigeants de jeunes entreprises innovantes et les assujettis à l’ISF désirant investir dans les PME non cotées. Créée en 1983, l’association Love Money avait milité pour que les Français, au lieu de spéculer sur de grandes valeurs, s’intéressent aux petites entreprises pour financer leur croissance. Pour atteindre cet objectif, l’idée était d’utiliser un petit compartiment de la bourse, appelé « le marché Hors Cote », pour négocier des actions de PME. Aujourd’hui, en raison de la crise, les entreprises en phase de développement trouvent difficilement des financements bancaires.

Le changement intervenu par la loi TEPA

Avec la loi TEPA, les entreprises peuvent recevoir des capitaux de particuliers souhaitant réduire leur ISF et acceptant d’investir dans leur capital. Faut-il encore que ces entreprises présentent une sécurité certaine et, si possible, des perspectives de croissance et de plus-values. Ces fonds sont investis directement dans l’entreprise par les particuliers souscrivant à une augmentation de capital d’une Société. Les capitaux ainsi collectés auprès de 30 à 50 personnes représentent des montants pouvant totaliser de 100 000 à 400 000 euros.

Les personnes qui veulent ainsi réduire leur ISF sont très souvent néophytes pour définir la valeur des sociétés dans lesquelles ils vont investir. Il leur est indispensable d’avoir un document présentant la valeur et les perspectives de l’entreprise. Ce document doit être établi par une structure neutre, intègre et experte dans ce domaine.

Le rôle de l’association Love Money

Ainsi, le rôle de l’association Love Money consiste à aider les dirigeants à :

1. élaborer un « prospectus de souscription »

En s’inspirant fortement des règles de l’AMF (Autorité des Marchés Financiers) c’est-à-dire apportant toutes les informations nécessaires aux particuliers, l’association les aide à fonder leur jugement sur le patrimoine, l’activité, la situation financière, les résultats et les perspectives ainsi que sur les droits attachés aux actions émises.

2. Superviser la bonne marche de l’entreprise et les relations avec les actionnaires

Sur une période minimum de 5 ans, cela consiste  à :

  • superviser le fonctionnement administratif, financier et commercial de la société ;
  • organiser et suivre un marché d’actions de gré à gré pour les actionnaires de la société ;
  • gérer le back-office titres de la société et assurer l’exécution des Ordres de Mouvement ;
  • superviser et conseiller la société dans sa communication avec les actionnaires.

3. Respecter et défendre les intérêts des actionnaires.

L’entreprise doit signer le pacte de bonne conduite Love Money. Celui-ci est l’équivalent d’un pacte d’actionnaires classique mais qui inclut et protège la totalité des actionnaires, y compris ceux apportant de très faibles participations.

La loi TEPA donne la chance de développer des jeunes entreprises innovantes à fort potentiel de création d’emplois et pouvant apporter des plus-values aux particuliers. Elle permet, avec Love Money, d’investir en direct, sans frais ni droit d’entrée, dans des jeunes entreprises innovantes. Ces deux concepts réunis donnent une chance à tous les projets ambitieux de réussir. Pourquoi pas le vôtre ?

Article par Jean et Didier Salwa