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Accompagner les entrepreneurs : la priorité des experts-comptables

Agnès Bricard, Présidente du Conseil Supérieur de l’Ordre des Experts-Comptables répond à toutes les questions que vous vous posez sur le rôle et l’action des experts-comptables pour votre entreprise.

Pourquoi être accompagné par un expert-comptable ?

L’établissement et la garantie de l’exactitude des comptes annuels sont indispensables aux entreprises notamment pour répondre à leurs obligations légales. De ce fait, avoir recours à un expert-comptable pour la tenue et la surveillance de la comptabilité est judicieux et souhaitable. Cependant, le dirigeant de TPE/PME doit savoir que les missions de l’expert-comptable peuvent aller bien au-delà. Tout commence avec les comptes annuels. Avec votre expert-comptable, faites-en le levier de croissance de votre entreprise.

De quels leviers l’expert-comptable dispose-t-il pour augmenter les chances de succès d’une entreprise ?

Les comptes annuels constituent une matière première incontournable pour dynamiser la croissance de votre entreprise. Parce qu’ils mettent en lumière des indicateurs issus des informations économiques, comptables et financières, ils permettent de bien les analyser pour accroître votre réussite. Par ses compétences, un expert-comptable sera à même d’exploiter ces indicateurs et d’en tirer parti pour vous aider à mieux positionner votre entreprise sur son marché. Il sera capable de détecter les opportunités et les faiblesses de votre entreprise et de construire avec vous un plan d’action efficace et adapté.

L’expert-comptable vous accompagne donc bien au-delà de la simple tenue de votre comptabilité. Par exemple, il peut faciliter l’accès au financement de votre entreprise. Il peut également vous guider dans un changement de statut, pour transformer une entreprise individuelle en EIRL. L’expert-comptable peut aussi vous accompagner dans des domaines tels que la prévention avec l’Assurance Santé Entreprise, ou encore dans l’évaluation de la valeur de votre entreprise. Bénéficier de la marque Expert-Comptable, c’est donc bénéficier de missions de conseil à haute valeur ajoutée ; vous optimiserez ainsi la réussite et le développement de votre entreprise.

Pourquoi évaluer son entreprise ?

Une évaluation intervient à l’occasion d’une opération majeure au sein de votre entreprise, telle que la réalisation d’un investissement, d’une succession ou d’une restructuration par exemple. En outre, l’évaluation est incontournable pour des opérations importantes, telles que : l’entrée de nouveaux actionnaires, la recherche d’un partenaire stratégique, les augmentations de capital, les introductions en bourse, ou encore l’essaimage d’une grande organisation. Certains de vos partenaires ont besoin de connaître les informations indispensables pour défendre leurs intérêts tout en encourageant le dynamisme et en respectant la pérennité de votre entreprise. Ainsi, l’évaluation fournit aux actionnaires une meilleure compréhension des bénéfices associés à certaines opérations. En outre, les entrepreneurs sont nombreux à considérer que les méthodes de valorisation des actifs selon telle ou telle méthode auront un impact sur leurs comptes. Il est donc nécessaire qu’ils fassent appel à des spécialistes de l’évaluation au premier rang desquels figurent les experts-comptables.

Comment les experts-comptables définissent-ils la valeur des actifs d’une entreprise ?

Cette démarche d’évaluation se décompose en plusieurs étapes. Il s’agit d’abord d’établir un diagnostic préalable, fonction par fonction, de la place de votre entreprise sur son marché et de l’évolution prévisible de celui-ci. La connaissance de la situation réelle de l’entreprise, de son savoir-faire et de son avantage compétitif permettra alors d’éviter des prises de décisions inopportunes ou néfastes pour le futur de l’entreprise.

Suite à cet audit, l’évaluateur vous remettra un rapport d’étape qui vous permettra de décider ou non la poursuite de son travail. L’évaluateur aura, à la fin de cette étape, une idée assez précise de l’organisation de votre entreprise et il sera alors en mesure de vous préparer une lettre de mission détaillée, qui vous permettra alors de vérifier qu’il a bien compris votre besoin : nature de l’opération envisagée, degré d’urgence…

Une fois la lettre de mission validée, l’évaluateur mettra en œuvre toutes ses compétences pour mener à bien l’évaluation et permettre le maintien et le dynamisme de votre entreprise en favorisant des opérations prometteuses et adaptées à votre structure. Pour faciliter et optimiser le travail de l’expert-comptable, vous devrez être en mesure de lui fournir tous les documents dont il aura besoin et dont vous trouverez la liste exhaustive sur :
www.experts-comptables.fr/csoec/Focus-bases-documentaires/Evaluation-d-entreprise/Les-documents-a-obtenir.

Quel est l’intérêt du statut d’EIRL ?

Depuis le 1er janvier 2011, tout entrepreneur individuel peut adopter le statut d’Entrepreneur Individuel à Responsabilité Limitée (EIRL) en déclarant un patrimoine d’affectation. Ce statut, créé par la loi du 15 juin 2010, permet aux entrepreneurs individuels de protéger leur patrimoine personnel sans être contraint de créer une société. Il s’accompagne d’un régime fiscal propre, l’EIRL étant autorisé à opter pour l’impôt sur les sociétés. Pour découvrir tous les aspects de ce statut, nous vous invitons à consulter le site officiel www.eirl.fr, dont la gestion a été confiée au Conseil Supérieur de l’Ordre des Experts-Comptables par le Ministère. L’EIRL s’adresse à tous les entrepreneurs individuels, créateurs d’entreprise ou chefs d’entreprise déjà en activité, quelle que soit l’activité exercée (commerciale, artisanale, libérale ou agricole).

Comment transformer son statut en EIRL ?

La transformation d’une entreprise individuelle en EIRL comporte quatre étapes clefs. La transformation débute par l’identification des biens professionnels à affecter au patrimoine de l’EIRL selon leur nature. Attention, les biens non utilisés pour les besoins de l’activité professionnelle (placements financiers, immeubles donnés en location…) ne peuvent être affectés au patrimoine de l’EIRL. Ils sont transférés dans le patrimoine personnel du chef d’entreprise. Cette situation peut générer la taxation de l’éventuelle plus-value réalisée. Une fois ces biens identifiés, il s’agira alors de les évaluer.

L’intervention d’un expert-comptable, d’un commissaire aux comptes ou d’une association de gestion et de comptabilité est obligatoire pour les biens d’une valeur supérieure à 30 000 €. Une déclaration d’affectation est alors à remplir (modèle disponible sur www.eirl.fr). Cette déclaration, accompagnée de l’attestation d’évaluation, est à déposer au Centre des Formalités des Entreprises, accompagnée de deux formulaires (P2 et PEirl) disponibles sur www.service-public.fr. N’oubliez pas cependant que cette transformation de statut est payante. L’adoption du statut d’EIRL peut entraîner un changement du statut fiscal de l’entreprise. En effet, si par principe l’EIRL relève de l’impôt sur le revenu, une option pour l’impôt sur les sociétés est expressément prévue impliquant des incidences sociales.

Sur le site www.experts-comptables.fr un simulateur vous permettra de comparer le régime fiscal et social de votre entreprise en fonction du statut juridique et des options fiscales choisis, et d’identifier les particularités de l’EIRL et leurs impacts sur votre situation. Enfin, l’EIRL est soumise à des obligations spécifiques, qu’elles soient comptables, juridiques et financières. En effet, l’EIRL a l’obligation de tenir une comptabilité commerciale (y compris les professionnels libéraux), d’établir des comptes annuels et de les déposer dans les six mois de la clôture. Elle doit également ouvrir un compte bancaire dédié à l’activité et utiliser une dénomination comprenant le sigle EIRL ou la mention Entrepreneur Individuel à Responsabilité Limitée

Parlez-nous de l’Assurance Santé Entreprise.

Lorsque le dirigeant d’une TPE/PME perçoit des signes avant-coureurs d’une dégradation de la santé financière de son entreprise avec notamment une dégradation de la trésorerie, son premier réflexe est de contracter les dépenses pour éviter une aggravation de la situation. C’est pourtant dans ces moments que le dirigeant doit se donner les moyens de faire face à cette situation en recourant aux services d’experts de crise qui lui permettront de rester mobilisé sur le développement économique de son activité et de sauvegarder ses emplois.

C’est dans cette logique que le Conseil Supérieur de l’Ordre des Experts-Comptables a été l’initiateur du contrat d’Assurance Santé Entreprise qui permet au dirigeant de satisfaire ce besoin de conseils et d’accompagnement grâce à la prise en charge des honoraires des experts de crise en cas de turbulences pouvant mettre en cause la pérennité de l’entreprise. Ainsi, grâce à cette assurance, une entreprise « malade » se fait accompagner durant sa « guérison » et sa « convalescence ».
Les conseils des experts de crise permettent aux dirigeants de maintenir la motivation des salariés, de préserver la confiance des sous-traitants et des fournisseurs ainsi que d’assurer la continuité de ses relais de financement.
L’intérêt de cette assurance est triple : maintenir l’emploi ; développer réellement la prévention dans les entreprises ; assurer le financement. Il en va de la responsabilité du dirigeant de contracter une telle assurance. En effet, une de ses missions consiste en l’anticipation et la gestion des risques. Pour en savoir plus sur l’Assurance Santé Entreprise et les compagnies d’assurances qui proposent un contrat : www.experts-comptables.fr, rubrique « Assurance Santé Entreprise ».

Cette assurance intervient à l’initiative :
– D’un tiers lors du déclenchement d’une procédure d’alerte
• Commissaire aux comptes ;
• Président du Tribunal de Commerce ou du Tribunal de Grande Instance.
– Du dirigeant
• En sollicitant un mandat ad hoc ou une conciliation (auprès du
président du Tribunal de Commerce ou du Tribunal de Grande Instance) ;
• En présentant des délais de paiements à la Commission des Chefs des
Services Financiers (CCSF), auprès du directeur départemental des
finances publiques ;
• En prenant rendez-vous avec le Centre d’Information et de Prévention (CIP).

L’expert-comptable peut-il accompagner l’entrepreneur pour accèder aux financements ?

L’obtention rapide de financements de faibles montants (inférieurs à 25 000 €) peut s’avérer indispensable pour votre entreprise. En effet, ils vous permettent de mieux faire face à un accident de trésorerie ou de faciliter l’embauche d’un nouveau salarié. Or, jusqu’à présent, les banques se sont souvent montrées frileuses pour octroyer ce type de crédits, pourtant nécessaires au dynamisme des petites entreprises. C’est pourquoi les experts-comptables ont décidé de se mobiliser pour relever le défi majeur que constitue le financement des TPE/PME et contribuer ainsi à la réussite de votre entreprise.

Le Conseil Supérieur de l’Ordre des Experts-Comptables a signé une convention de partenariat avec trois grands réseaux bancaires que sont les Banques Populaires, LCL et le Crédit du Nord. D’autres banques devraient prochainement s’inscrire dans cette voie. Si vous souhaitez bénéficier de ce type de crédit, vous pouvez télécharger les dossiers modélisés sur le blog Financement du CSOEC : www.financement-tpe-pme.com. Contactez ensuite votre expert-comptable pour compléter et transmettre le dossier à la banque. Sachez que vous pouvez bénéficier de ces crédits même si vous n’êtes pas client d’une des banques partenaires.

Le partenariat signé entre le CSOEC et la Siagi a également été déterminant dans les progrès réalisés pour faciliter l’accès des TPE/PME aux financements. La Siagi, organisme de garantie de l’artisanat, intervient pour sécuriser les concours mis en place par un établissement bancaire (crédits amortissables de 2 à 5 ans minimum). La quotité de garantie va de 20 % à 50 % du montant du concours garanti. Vous pourrez être éligible si votre entreprise est basée en France, que votre activité est du domaine du commerce ou de l’artisanat et que vous pouvez présenter au moins deux bilans.

Les projets éligibles sont les projets d’investissements, le financement du BFR ou la reprise d’entreprise, avec un crédit garanti allant de 10 000 à 25 000 €. Pour en bénéficier, il vous faut présenter une assurance modérée délivrée par un expert-comptable. Sachez que c’est l’expert-comptable qui prendra en charge les modalités pratiques, allant de la constitution du dossier jusqu’à la prise de contact avec les banques et la Siagi en cas d’éligibilité de votre dossier. Outre leur implication pour vous aider à obtenir un financement bancaire, les experts-comptables vous accompagnent aussi dans la recherche de solutions de financement alternatives. Ainsi, si vous dirigez une PME, une des solutions de financement est le renforcement des fonds propres.

Grâce à la plateforme OSEO Capital PME créée à l’initiative des experts-comptables, vous serez mis plus facilement en relation avec les investisseurs. L’expert-comptable pourra notamment vous aider à constituer votre dossier de financement auprès des fonds gérés ou financés par CDC Entreprise-FSI, suite au partenariat signé avec le CSOEC. Vous pouvez télécharger le dossier sur le blog www.financement-tpe-pme.com.

les grandes lignes des partenariats qui ont été mis en place :

• Suite à une demande de crédit, réponse de la banque sous 15 jours ;
• Pour les crédits amortissables inférieurs à 25 000 €, engagement de l’expert-comptable, (dit « assurance modérée ») qui valide les hypothèses ayant permis de constituer le dossier de prêt, ce qui rassure la banque et garantit la crédibilité des prévisionnels qui lui sont remis par l’entrepreneur ;
• La banque reste seule décisionnaire, mais en cas de refus du prêt, elle s’engage à en donner les motifs.

Engagement d’une société par un actionnaire

Une société ne peut être engagée que par son représentant légal ou par une personne dûment mandatée pour agir en son nom et pour son compte.

Un contrat signé par une autre personne serait, en principe, inopposable à la société. Ainsi, les juges viennent de rappeler qu’une société n’est pas engagée par un contrat conclu par l’un de ses actionnaires, serait-il majoritaire. Par exception toutefois, l’engagement d’une société par un acte pris par une personne qui n’a pas le pouvoir d’agir pour son compte lorsque les circonstances ont conduit l’interlocuteur de cette personne à croire légitimement qu’elle disposait des pouvoirs nécessaires. On parle dans ce cas de « mandat apparent ». Dans cette affaire, les juges ont estimé que le seul fait d’être l’actionnaire majoritaire d’une société (en l’occurrence détenant plus de 84 % du capital) n’est pas suffisant pour caractériser l’existence d’un mandat apparent. Cassation commerciale, 22 novembre 2011, n°10-23125.

Victoire Passage : les secrets du buzz !

Retour sur l’évènement qui a marqué la campagne présidentielle : la mise en ligne du clip de Victoire Passage, la jeune admiratrice de Jean-Luc Mélenchon. Avec le lancement de ce buzz énorme, l’agence de communication Passage Piéton a livré un vrai cas d’école sur les techniques pour créer la viralité.

A moins d’avoir fait un petit séjour à l’autre bout du monde en avril, vous avez forcément entendu la douce voix de Victoire Passage chantant son amour pour Jean-Luc Mélenchon. Et encore, même de l’autre côté de la planète, la jeune chanteuse a fait son petit effet : on a parlé d’elle en Argentine et même sur CNN ! Preuve de son succès, le clip de sa chanson « Prends le pouvoir sur moi » a été vu plus de 2 millions de fois et pas un média n’a omis de faire un article sur elle. Mais qui est cette jeune artiste à la blondeur toute « Paris-Hiltonienne » ? Tout simplement un des plus grands fakes de ces dernières années ! Le tout, piloté par l’agence de communication Passage Piéton.

Un coup de fraîcheur dans une campagne trop ennuyeuse

7 ans, l’âge de raison. En fêtant la septième année de leur agence de communication, les délirants créatifs de Passage Piéton auraient pu se calmer… Et bien non, pour célébrer l’évènement, ils décident de se faire plaisir ! Et pas n’importe comment : en créant de toute pièce un buzz qui redonnerait le sourire aux français dans cette campagne présidentielle plombée par un lourd climat de crise. « Manière de redynamiser les équipes, mais également d’en profiter pour se faire un joli coup de pub » explique Frédéric Lambert, cofondateur de Passage Piéton.

Une question se pose vite : comment prendre la parole de manière ludique dans ce contexte ? L’idée de créer un personnage qui déclare sa flamme à un candidat s’impose alors, en référence aux fameuses « Obama girls » ou aux « filles de Poutines ». Banco : les créatifs sentent qu’ils tiennent là un concept capable de déchaîner les passions sur le web. C’est finalement sur Jean-Luc Mélenchon, personnage haut en couleur et moins clivant qu’un Hollande ou un Sarkozy, que se porte leur choix.

La naissance de Victoire Passage

Le personnage de Victoire Passage prend forme : la jeune femme sexy et naïve est une fille à papa et, surtout, elle ne comprend rien au discours de Mélenchon. Ce qu’elle aime chez le candidat, ce n’est pas son programme (qu’elle n’a d’ailleurs pas lu !), c’est son « flow », elle l’affirme dès les premières notes de la chanson. L’idée est de ne surtout pas tomber dans la moindre politisation du clip. Si ce clip est tourné au second degré, il faut tout de même qu’il paraisse crédible aux yeux des journalistes.

De vrais professionnels sont sollicités pour la création de cette vidéo : un musicien conçoit la mélodie, une chanteuse est castée pour faire la voix et un label de production réalise le clip. Il ne reste plus qu’à trouver la star de la vidéo. C’est une jeune et jolie comédienne suédoise, Rebecca Carlborn, qui est retenue. Pour créer l’effet de crédibilité recherché, les équipes de Passage Piéton vont au bout du concept : ils créent un label de production, sortent un single de la chanson, le rendent disponible sur iTunes et sur les autres plateformes. Ils prennent une attachée de presse pour Victoire Passage et peaufinent son identité numérique afin que les journalistes trouvent des traces de la chanteuse sur Internet. Ils lui créent par exemple un compte Facebook qu’ils ferment ensuite pour que les journalistes ne puissent pas voir qu’il vient d’être créé.

Un lancement bien orchestré

7 jours : c’est le temps qu’il faut à Passage Piéton pour concrétiser leur idée et mettre en ligne le clip. Les équipes choisissent Twitter pour lancer cette « bombe médiatique ». En 30 minutes, l’info explose déjà ! 200 tweets se propagent à vitesse grand V et, en l’espace de deux heures seulement, 5 gros médias reprennent l’info. Parallèlement à cela, le single est envoyé aux radios et l’attachée de presse entame son travail. Les membres de l’agence de communication se mettent dans la peau d’une jeune fille souhaitant lancer son clip et réfléchissent aux stratégies qu’elle adopterait. Comme elle a peu de moyens, elle ne peut se payer que les services les plus basiques de son attachée de presse et est obligée de faire une partie de sa promo par elle-même.

Victoire Passage, via son compte Gmail fraîchement créé, envoie donc quelques messages à une dizaine de médias. L’agence tient à ne pas faire d’emailing groupés sur 150 sites à la fois pour ne pas risquer d’être vite catalogué « opération buzz marketing » par les journalistes. Des fautes d’orthographe et des tournures maladroites sont même volontairement insérées dans les emails par les équipes, manière de prouver aux rédacteurs en chef qu’ils ont bien à faire à une jeune bimbo ! Et une collaboratrice de l’agence est désignée pour incarner Victoire Passage lors des interviews par téléphone.

Des journalistes tous piégés !

« En postant le clip sur Twitter, nous étions conscients que ça allait faire le buzz ! Mais ce qui nous a bluffés c’est le chemin que cela a pris. Nous pensions que le clip serait repris par les réseaux sociaux et quelques sites habitués à publier des vidéos insolites. Mais c’est à travers les médias classiques et sérieux qu’il s’est fait connaître » raconte Frédéric Lambert. Cette reprise massive par les médias classiques, il l’explique par le fait que la vidéo a bénéficié d’une période de creux dans la campagne au moment de son lancement. Le clip a profité également de l’avidité des journalistes ayant été un peu vexés d’avoir été rattrapés par les réseaux sociaux sur la diffusion de cette vidéo. Au final, Victoire Passage aura cumulé plus de 700 parutions dans les médias en quelques jours.

Pas un seul média en France n’a omis de diffuser le clip ! Et beaucoup de titres européens ont évoqué le sujet. Les journalistes sont tombés les deux pieds dans le plat, sans se poser de questions sur l’origine de la vidéo. Au cours d’une interview, une journaliste d’investigation du Figaro annonce tout de même : « Arrêtez tout de suite, je sais exactement qui vous êtes ! » quelques heures seulement après le lancement. Tremblement parmi les équipes de Passage Piéton… Avant de comprendre que la journaliste n’avait en fait simplement découvert que le vrai nom de Victoire Passage est Rebecca et qu’elle veut lancer un album ! Ce « scoop » diffusé dans le Figaro ne fait finalement que servir l’histoire inventée par Passage Piéton et crédibilise l’affaire auprès des autres médias.

Une information qui avait pourtant filtré

Et pourtant, sur Twitter l’information que le clip émanait de l’agence de communication avait rapidement filtré. En cause : toutes les personnes qui apparaissent dans le clip ne sont autres que les collaborateurs de l’agence. Autre indice : le refrain, répétant de manière appuyée « T’es mon passage piéton » ! Il n’y a finalement qu’un journaliste du site Pure People qui a réussi à découvrir l’implication de l’agence de communication dans ce buzz. Mais l’article ne freine pas les internautes qui sont vite plus de 2 millions à visionner le clip. Même Bouygues Télécom contacte l’agence au bout de quelques jours pour pouvoir faire de la chanson « Prends le pouvoir sur moi » une sonnerie de portable !

Des risques de fausses notes

Le buzz créé par le clip prend une telle ampleur que les journalistes commencent à se dire qu’il doit y avoir quelque chose derrière… Certains sites à tendance conspirationniste vont chercher une théorie assez inouïe : comme les premiers médias ayant sorti le clip appartiennent à Dassault et Lagardère, connus pour être francs-maçons, et que Jean-Luc Mélenchon l’est également, des journalistes en concluent qu’il doit y avoir un lien avec la loge maçonnique !

Autre polémique : certains affirment que les frais de production du clip seront déduits des comptes de campagne du Front de Gauche. Jean-Luc Mélenchon, qui se dit amusé par le clip, doit même publier un démenti à ce sujet sur son blog. Comme la rumeur enfle, et que le premier tour de l’élection n’est plus qu’à une semaine, Passage Piéton décide de révéler l’affaire, sept jours après le lancement, pour ne pas polluer le discours politique. C’est un appel de l’AFP, déterminé à savoir qui se cache derrière Victoire Passage, qui sera l’occasion rêvée pour faire ce « coming out ».

La création anticipée de l’entité digitale

« Cela aurait été trop dommage de ne pas surfer sur ce succès ! » explique le fondateur de Passage Piéton. Rapidement il prend la décision d’anticiper l’ouverture de l’entité digitale de l’agence, prévue à l’initial pour septembre. Autre décision, au lieu de s’appeler Passage Piéton Digital, cette nouvelle entité prend naturellement le nom de Victoire Passage. Manière d’associer durablement le nom de l’entité à ce buzz qui prouve la créativité des équipes.

Après la révélation du fake, l’agence communique auprès de ses clients et prospects qui apprécient l’audace de l’opération. Depuis son lancement, la nouvelle entité a d’ailleurs reçu une cinquantaine de propositions de contrat ! « Aujourd’hui l’activité explose et notre nouveau défi est de réussir à gérer toutes ces retombées ! » conclut Frédéric Lambert. Le buzz aura donc été très profitable à l’agence… et la « mélenchonophile » Victoire Passage est entrée dans l’Histoire comme un des évènements dont on a le plus parlé durant cette campagne !

Une opération pilotée en temps réel

« La clé du succès de l’opération Victoire Passage est le pilotage en temps réel que nous avons mené pour réagir immédiatement et rediriger le buzz dans le sens voulu » explique Frédéric Lambert. Les décisions ont toutes été prises en temps réel, comme cette résolution à révéler l’affaire finalement plus tôt que prévu. Plusieurs options avaient été imaginées. L’une d’entre elles prévoyait que dans l’entre deux tours, Victoire Passage se prenne finalement de passion pour un autre candidat, avec une nouvelle chanson ! Les créatifs avaient envisagé tous les scénarii possibles, surtout les pires, afin de pouvoir réagir. Trois personnes, les yeux rivées sur les réseaux sociaux et les différents médias, ont été dédiées à plein temps sur la gestion de l’affaire.

Œuvrer au bien-être de ses salariés : pari gagnant !

Interview de Patrick Dumoulin, directeur général de Great Place To Work® France, l’institut qui établit chaque année le classement des entreprises où il fait bon travailler.

Comment définissez-vous une entreprise où il fait bon travailler ?

Dans les entreprises qui veillent au bien-être de leurs salariés, les collaborateurs ont confiance dans le management et sont fiers de leur travail et de leur entreprise. Une atmosphère de convivialité et de bonne humeur y règne. Confiance, fierté et convivialité sont la base de l’épanouissement du salarié dans l’entreprise. Et cela est non négligeable car n’oublions pas que le salarié est le premier ambassadeur, voire le premier recruteur, de l’entreprise.

Travailler au bien-être de ses salariés : est-ce une des missions du dirigeant ?

Absolument ! Il faut bien comprendre que le social et l’économique sont indissociablement liés. Si vous êtes bon socialement, vous avez plus de chance d’être bon économiquement car le bien-être au travail contribue très largement aux performances du salarié. Dans ces entreprises où il fait bon travailler, il est intéressant de noter que vous n’avez pas ou très peu d’absentéisme et que le turn over est très inférieur à celui que l’on observe dans les secteurs concernés. Améliorer les performances sociales d’une entreprise permet de garder les meilleurs éléments. Plus qu’une stratégie, c’est devenu une obligation du chef d’entreprise. C’est dans un environnement propice à l’épanouissement que chacun va pouvoir donner le meilleur de lui-même. être une entreprise où il fait bon travailler devrait être l’objectif premier du conseil d’administration !

Est-ce que les bonnes pratiques managériales visant le bien-être des salariés sont applicables aux tpe/pme ?

Être une entreprise où il fait bon travailler n’est pas une question de secteur ni de moyen, c’est la plupart du temps une simple question de bon sens. Dans beaucoup d’entreprises aujourd’hui, il est par exemple impossible d’envoyer un email après 19h ou avant 7h pour protéger l’équilibre entre la vie pro et la vie perso des collaborateurs. Vous n’avez pas besoin d’être une grosse société pour mettre cela en place. Pour les petites entreprises, améliorer le bien-être des salariés va par exemple passer par l’achat d’un petit canapé, d’un frigo avec des boissons dedans,… tout cela pour permettre au salarié de faire des petits breaks agréables avec ses collègues. Créer une atmosphère conviviale, c’est mettre en place des choses simples et peu coûteuses mais qui changent le quotidien du salarié, comme célébrer les anniversaires de chacun par exemple.

Dans les entreprises où il fait bon travailler, la rémunération est-elle supérieure à la moyenne ?

En parlant de rémunération, on aborde le sujet important de la reconnaissance. Au niveau de la reconnaissance matérielle, les salaires ne sont ni plus ni moins élevés que la moyenne dans les entreprises où il fait bon travailler. Mais des sociétés comme Leroy Merlin par exemple pratiquent d’autres formes de rémunération avec l’actionnariat salarié ou le versement d’intéressements au bénéfice avec des bonus égalitaires. Ensuite, il y a la reconnaissance immatérielle qui passe par des phrases simples telles que « Merci pour les efforts que vous avez fait ! » ou « Bravo pour les performances de l’équipe ! ». Cette attention portée aux individus est très importante. Vous avez par exemple le groupe Netapp dont le président, qui se trouve aux états-Unis, prend le temps plusieurs fois par semaine de téléphoner directement aux salariés qui ont fait de bons résultats pour les féliciter et les remercier.

L’évolution des salariés est elle aussi un facteur important pour leur épanouissement ?

Très clairement. Il y a des entreprises telles que McDonald’s où l’on peut partir du bas et monter petit à petit les échelons. De plus en plus d’entreprises sont davantage attentives aux talents issus d’horizons divers et à la motivation qu’aux diplômes de telle ou telle école. La formation est aussi un enjeu important dans ce parcours d’évolution. On constate que les entreprises où il fait bon travailler dédient à la formation un budget supérieur à celui imposé légalement. La formation ne sert pas qu’à augmenter les compétences des collaborateurs. Elle est aussi utilisée pour ouvrir culturellement les salariés. Cela fait partie de l’effort de reconnaissance.

Faut-il copier ces entreprises pour créer une culture forte dans son entreprise ?

La culture d’entreprise doit rester unique pour chaque société. Ce n’est pas parce qu’il y a des bonnes pratiques qui fonctionnent bien dans l’entreprise X que cela marchera aussi bien chez vous. Bien sûr les pratiques des entreprises où il fait bon travailler peuvent être une source d’inspiration. Mais je ne crois pas aux vertus du copier-coller dans ce domaine. La seule chose à copier serait le souci de remise en question et d’amélioration constante du management et des performances sociales des entreprises où il fait bon travailler. Cette obsession permanente de progression marque l’ADN des entreprises dans lesquelles les salariés sont épanouis.

3 Conseils de Patrick Dumoulin

  1. Écoutez attentivement ce que vous disent vos salariés. Et ayez l’humilité de remettre en question votre style de management.
  2. Mettez en place des choses simples : Chez nous par exemple nous organisons régulièrement des petits déjeuners à thèmes. Cela ne coûte pas une fortune ! Ces petits évènements simples vont fédérer les équipes.
  3. Faites des actions qui seront bonnes pour tous : Organiser des team building, il vaut mieux aller moins loin avec tout le monde qu’aller plus loin avec très peu. Les managers ont tendance à ne récompenser que les forces commerciales. Or ceux qui gèrent les comptes ou la logistique sont tout aussi importants pour l’entreprise !

La rémunération des gérants de SARL

Chaque gérant de SARL a le droit de percevoir une rémunération, sauf disposition contraire prévue par les statuts ou par une décision collective des associés.

Lorsque le mode de calcul de la rémunération du gérant n’est pas précisé par les statuts, la rémunération est fixée par décision collective ordinaire des associés. En pratique, le mode de calcul de la rémunération du gérant n’est que rarement précisé par les statuts aux fins de tenir compte de l’évolution de la société et des flux monétaires. De sorte qu’un gérant pourrait se retrouver sans rémunération, s’il n’obtient pas une décision collective des associés en ce sens. Il doit alors agir en responsabilité contre la société, puisque le juge est incompétent pour fixer ou revaloriser sa rémunération.

La Cour de cassation a rappelé dans un arrêt du 4 octobre 2011 que la détermination de la rémunération des gérants de SARL (société à responsabilité limitée) par l’assemblée des associés ne procède pas d’une convention réglementée. Ainsi, « l’associé-gérant » peut prendre part au vote pour sa propre rémunération, ce qui pourrait être constitutif d’un abus de majorité lorsque l’associé-gérant est majoritaire.

D’après cet arrêt, la délibération fixant la rémunération de l’associé-gérant majoritaire constitue un abus de majorité uniquement si son objet est contraire à l’intérêt social et qu’elle a été prise dans l’unique dessein de favoriser la majorité au détriment de la minorité. Toutefois, le gérant-majoritaire ne pourrait s’accorder des rémunérations excessives puisque ces dernières constitueraient un délit d’abus de biens sociaux. 

Assistance pour la prévention des risques !

Dorénavant, l’employeur devra être assisté par une personne en interne ou extérieure à l’entreprise.

Plusieurs risques sont détectables en entreprise. Afin de mieux les contrôler, l’employeur doit recruter plusieurs personnes pour l’aider gérer la détection des risques professionnels.

En cas de manque de personnel pour réaliser ces tâches, il devra désormais faire appel à des personnes extérieures.

Si le salarié désigné est interne à l’entreprise, l’employeur devra désigner un salarié. Les tâches confiées requièrent une compétence ou du moins une expérience dans les domaines de la santé ainsi que de la sécurité du travail.

Cette décision doit être acceptée auprès du comité d’hygiène, de sécurité ainsi que celui des conditions de travail. Dans le cas contraire, l’entreprise peut faire appel à des délégués du personnel.

La personne désignée aura pour mission la rédaction des fiches d’instruction sur le respect des consignes ainsi que des avertissements. Pour l’acquisition de ces fonctions elle pourra demander si elle le désire avoir accès à une formation concernant la santé du travail.

Dans le second cas, celui d’un intervenant extérieur à l’employeur, ce dernier peut après avoir demandé l’avis du CHSCT, ou aux délégués du personnel prétendre à introduire dans l’entreprise des intervenants en charge des mesures de sécurité. Cette introduction dans l’entreprise devra être conclue par une convention qui aura pour objectif de mettre en forme les activités confiées, les moyens accordés…

Voir le décret ici

Interview de Adriana Karembeu, Cofondatrice d’AKD

Interview croisée d’Adriana Karembeu, mannequin/entrepreneur, de son associé, Alain Legout, de leur entreprise AKD, et d’Alain Faveau, président des campings Sunêlia.

Comment vous est venue l’idée de votre entreprise AKD ?

Adriana Karembeu : L’idée a commencé à germer dès notre première rencontre, en 2004. Alain avait déjà envie de lancer un concept en cosmétique.
Alain Legout : Nous nous sommes rencontrés sur le Vendée Globe où Adriana était présente pour représenter la Croix Rouge. Nous avons passé deux jours à parler de tout et de rien… Puis cette idée de s’associer pour créer ensemble une entreprise a surgi.
A.K. : Nous avons commencé par lancer une toute petite gamme de sept produits, qui s’est par la suite étendue. Puis nous avons lancé le maquillage et les soins jusqu’à arriver aujourd’hui à proposer 300 produits environ. En 2008, nous avons commencé à nous diversifier en créant une ligne de spas.

Comment vous répartissez-vous les rôles dans la direction de l’entreprise ?

A.K. : Alain est le président, il s’occupe de la gestion de la société et des comptes. De mon côté, je gère la sélection, le test et la promotion des produits.
A.L. : Cette répartition nous a paru naturelle car, pour ma part, je venais du monde de l’entrepreneuriat, tandis qu’Adriana avait déjà, tout au long de sa carrière, testé des produits. Elle baignait également dans l’univers de la communication qu’elle maîtrisait bien.

Quelle est votre stratégie pour imposer AKD face à des géants comme L’Oréal ?

A.K. : Je ne parlerai pas de stratégie, mais plutôt de chemin… Nous avons opté pour un moyen de distribution de nos produits différent de celui des grandes marques de cosmétiques comme L’Oréal. Nous sommes distribués dans les instituts de beauté haut de gamme et dans les spas. La concurrence y est plus réduite que dans les réseaux type Sephora.
A.L. : Oui, nous n’essayons pas de nous attaquer de front à ces énormes marques très bien implantées. Nous sommes tout de même un peu lucides !
Adriana Karembeu, vous êtes mannequin, animatrice télé, actrice, bénévole à la Croix Rouge et entrepreneure.

Votre secret pour réussir à tout faire ?

A.K. : Je crois que je vais changer rapidement mes cartes de visite car je ne veux plus y voir écrit « mannequin » (rire) ! Je n’ose cependant pas encore inscrire « vice-présidente de AKD » sur mes cartes, cela me fait très bizarre…! Redevenons sérieux, comme je n’ai pas d’enfants et que ma famille est loin, j’ai encore beaucoup de temps disponible pour m’occuper de tout cela. Mes activités dans l’entreprise me prennent beaucoup de temps, alors je dois bien m’organiser. à vrai dire, je n’avais pas envisagé que mon engagement dans AKD serait aussi prenant. Mais je crois dans nos produits et je suis à fond dans cette aventure !

Avez-vous pris goût à l’entrepreneuriat ?

A.K. : J’ai découvert que j’aimais être dans un bureau et réfléchir à un produit bien plus qu’être sur un podium, maquillée et à faire le mannequin. Mon travail dans l’entreprise est passionnant car je vois naître des produits qui plaisent aux clientes. Je vais désormais m’impliquer de plus en plus dans le lancement des spas que nous créons en partenariat avec les campings Sunêlia. Nous ne sommes qu’au début de l’aventure ! Mon métier de mannequin est derrière moi maintenant.

Justement, pourquoi ce partenariat avec Sunêlia ?

Alain Faveau : Notre stratégie était de faire monter de gamme la marque et d’apporter du rêve à nos campings en y intégrant des spas. De leur côté, Adriana et Alain souhaitaient démocratiser le concept du spa. Nous nous sommes donc naturellement rejoints sur nos envies, même si le pari semblait un peu fou ! Il y a eu, à travers ce projet, un rapprochement d’entrepreneurs ayant des intérêts communs, tout en préservant les intérêts de chacun.
A.L. : Ce partenariat est né d’une rencontre entre entrepreneurs ayant une vision et des objectifs communs. cela a été une réelle opportunité pour nous.

Est-ce que l’on peut apparaitre crédible quand on vient du mannequinat et que l’on se lance dans le business ?

A.K. : J’avoue qu’au départ cela a été difficile d’être prise au sérieux. J’étais victime de beaucoup de préjugés sur mon métier et sur mon implication dans l’entreprise. Les gens pensaient alors, et je les comprends tout à fait, que je n’étais qu’une façade dans l’entreprise. Il nous a fallu convaincre les clients que AKD est une vraie marque, avec une vraie gamme efficace. Mais une fois que les produits ont fait leur preuve, tout s’est mieux passé.

Qu’est-ce qui vous a décidé à ouvrir votre capital et à entrer en bourse ?

A.L. : Il y a plusieurs raisons qui ont motivé ce choix. D’abord parce que nous devions assurer le financement de notre développement et que nous souhaitions faire participer ainsi les acteurs de la cosmétique, nos clients et nos partenaires. Entrer en bourse était également une bonne opportunité pour communiquer auprès d’une cible différente. Nous n’intéressions encore souvent que la presse people et la presse pro spécialisée dans la beauté et la cosmétique. Désormais c’est dans la presse économique qu’on parle de nous régulièrement ! Cette entrée en bourse nous a apporté une bonne crédibité.

Interview de Ludovic Huraux, Cofondateur d’Attractive World

Interview exclusive de Ludovic Huraux, cofondateur du site de rencontres haut de gamme Attractive World.

Comment vous est venu le goût de l’entrepreneuriat ?

Je crois que depuis tout petit cela me plaisait… Déjà enfant, j’essayais de comprendre comment les boulangers gagnaient leur argent ! Mais au départ, je me voyais plutôt devenir agent de sportifs, comme Tom Cruise dans le film Jerry Maguire. Puis je me suis rendu compte que ce monde était trop fermé pour que je puisse réaliser mon rêve.

Alors vous vous êtes dirigé vers une carrière dans les fonds d’investissement ?

Oui, j’ai commencé à m’intéresser au secteur du private equity. J’ai réussi à m’y glisser par un petit trou de souris ! à 21 ans, j’ai finalement été embauché par un fonds qui gérait 200 millions d’euros. Pendant trois ans j’ai travaillé dans ce fonds qui me confiait de grosses responsabilités malgré mon jeune âge et dans lequel je gagnais extrêmement bien ma vie. Cela a été très dur de quitter ces conditions de rêve pour monter ma propre boite !

Justement, pourquoi avoir lâché ce poste en or pour créer votre entreprise ?

Dans le fonds, je travaillais avec des entrepreneurs qui avaient bien réussi. Et moi je n’avais qu’une idée en tête : je rêvais d’être à leur place, pas à la mienne ! J’avais d’ailleurs une idée tous les mois de business à créer. Mais je n’avais pas le courage de quitter mon super job dans lequel je savais que je gagnerai beaucoup d’argent. Et puis bien sûr ma famille avait tendance à me déconseiller de prendre ce risque.

Quel a été le déclic ?

Un jour, j’ai eu l’idée d’Attractive World. J’en ai parlé à mes deux meilleurs amis qui m’ont dit qu’ils en avaient assez de m’entendre parler de mes idées de création sans que je me décide à me lancer. Ils m’ont dit que, soit je devais créer mon entreprise, et que dans ce cas là ils se lançaient avec moi, soit je le regretterais. Ils m’ont convaincu en me disant que si je n’osais pas faire ce pas, alors je pourrais rester dans mon job confortable et raconter mes exploits dans les dîners, mais que je ne serais jamais heureux.

Comment vous est venue l’idée d’Attractive World ?

A l’époque, le marché de la rencontre amoureuse était trusté par le géant Meetic, qui était déjà coté en bourse. Je me suis dit que le marché allait forcément finir par se segmenter en fonction des attentes et des styles de vie des gens. L’idée d’Attractive World est de proposer un service plus haut de gamme avec une sélection des membres à l’entrée, pour créer la confiance. Via un formulaire d’inscription envoyé par le célibataire souhaitant intégrer la communauté, les membres d’Attractive World peuvent décider ou non de le faire entrer. Il n’y a qu’environ un tiers des demandes qui sont retenues. Autre élément de différenciation : nous proposons aux membres des évènements dans la vie réelle.

N’est-ce pas difficile de gérer cette sélection à l’entrée ? Vous perdez beaucoup de clients ainsi…

Oui, mais nous étions obligés de passer par là si nous voulions ne pas tomber dans les travers des autres sites de rencontres. Après, c’est vrai que pour faire accepter cette idée aux investisseurs, nous avons dû trouver un modèle qui nous permette d’être rentable malgré cela. C’est la raison pour laquelle notre abonnement est jusqu’à deux fois plus cher que chez nos concurrents. Fixer ce prix plus élevé était un vrai pari : nous savions que les gens étaient prêts à payer 30 euros par mois un site de rencontre, mais rien ne nous assurait qu’ils accepteraient d’en payer le double.
Deux ans après le lancement vous êtes passés du modèle gratuit au payant.

Comment avez-vous fait passer la pilule auprès des membres ?

Les membres était prévenus dès le départ qu’un jour le site deviendrait payant, donc ils n’ont pas été étonnés. Ensuite, pour faire accepter ce changement de modèle, nous avons accordé de la gratuité supplémentaire aux clients inscrits avant le changement.

Quelles ont été les plus grosses difficultés que vous avez rencontrées ?

Je crois que, quand nous nous sommes lancés, nous étions très naïfs. Si nous avions imaginé toutes les difficultés que nous avons rencontrées et les besoins en financement qui ont été nécessaires, je ne suis pas sûr que nous nous serions lancés ! Nous nous disions alors que lancer un site ne devait pas être si compliqué que cela, or c’est très complexe. Nous aurions pu vraiment aller dans le mur fin 2008 à cause d’erreurs techniques. En effet, nous avions sous-traité la construction du site à un prestataire qui nous a rendu avec 6 mois de retard un site complètement inexploitable. Nous ne pouvions pas passer au modèle payant car le site buggait de partout !

Comment avez-vous financé le site ?

Au départ, nous avons mis nos propres économies, 100 000 euros au total. Et nous avons fait notre première levée de fonds en 2008 de 550 000 euros auprès de business angels. Cette première levée m’a permis de commencer à me verser un salaire, 8 mois après le démarrage. Depuis le début, nous avons levé en tout 5,3 millions d’euros auprès de business angels uniquement.

Est-ce que cela a été difficile de faire la première levée de fonds ?

Oui, car au début le site était une sorte de coquille vide, sans chiffre d’affaires, sans équipe… Après je pense qu’on a été aidé par le fait que les médias s’intéressaient à nous. Lorsqu’on a contacté les business angels, nous avions déjà fait plusieurs passages à la télévision.

Est-ce que votre expérience en tant qu’investisseurs vous a aidé pour la levée de fonds ?

Oui, car je savais comment préparer un bon dossier, avec un discours raisonnable et une vraie étude de marché. Je savais parler leur langue ! C’est vrai aussi que j’avais la chance de m’être constitué un solide réseau dans le capital investissement.

Les 4 conseils

  1. S’associer avec des gens qui ont les mêmes valeurs mais pas la même personnalité. Pour réussir, il vaut mieux choisir des associés avec qui l’on partage les mêmes valeurs, mais qui n’ont pas les mêmes compétences. Sinon il est probable que cela aille au clash car personne ne trouve sa place dans l’entreprise : tout le monde est fort pour les mêmes tâches et personne ne veut s’atteler à d’autres pôles.
  2. Ne pas sous-estimer le besoin de financement. Vous pouvez avoir une superbe idée, si vous sous-estimez le besoin de financements ou si vous vous y prenez trop tard pour lever, tout peut s’écrouler. Il faut bien anticiper, bien évaluer.
  3. Bien choisir des actionnaires. S’il y a une mauvaise entente avec les actionnaires ou que ceux-ci sont trop court-termistes, qu’ils veulent faire des plus-values trop rapidement, cela peut tout casser.
  4. Pensez à l’épanouissement de vos salariés. C’est une chance incroyable de pouvoir entreprendre. à partir du moment où les choses marchent, il faut vraiment essayer de le rendre au maximum à ses salariés.

Un buzz en slip !

Le créateur de la marque Le slip français a créé le buzz grâce à ses affiches électorales détournées. Résultat : une explosion des ventes !

Une vidéo qui a fait le buzz

Connaissez-vous l’autre grand gagnant de l’élection présidentielle ? C’est le slip ! La jeune marque Le Slip Français a surfé sur la vague du buzz créé par l’élection pour faire parler d’elle. L’entreprise a réussi à s’imposer dans les médias, puis chez ses clients, en jouant la stratégie de l’humour. Avez-vous vu les versions détournées par Le Slip Français des affiches électorales ? « Le changement de slip c’est maintenant » affirme sur l’une d’entre elles notre nouveau président ! « Prenez le pouvoir du slip » clame pour sa part Jean-Luc Mélenchon ! Nicolas Sarkozy, lui, se prononce pour « La France forte en slip » ! Mais le créateur de la marque Le Slip Français, Guillaume Gibault, ne s’est pas arrêté là. C’est sa vidéo parodiant le clip de campagne de François Hollande, et tournée en un après-midi avec trois amis, qui a créé le buzz sur la toile. Déjà près de 90 000 vues sur Youtube !

Une startup née d’un pari

C’est pour répondre au pari lancé par un ami qui voulait savoir s’il serait capable de vendre des slips que Guillaume Gibault s’est lancé. L’entrepreneur, convaincu qu’il pourrait en vendre s’ils étaient estampillés « français », a donc créé sa marque. Une start-up hors norme pour une communication décalée ! 

Un travailleur de nuit ?

Suite à un manque d’informations, la Cour de cassation a tenté de préciser la qualification du travailleur de nuit. De ce fait, elle a définit que les heures de nuit qui sont affectées dans l’horaire de travail ordinaire doivent être calculées pour savoir si le salarié est considéré comme travailleur de nuit ou non.

Selon la Cour de cassation, un salarié ayant le statut de travailleur de nuit est considéré comme tel lorsqu’il effectue fréquemment des heures de travail entre 21 heures et 6 heures du matin. Ce travail est licite dans la mesure où le salarié l’effectue sur une période préalablement fixée avec son employeur, qu’il s’agisse d’heures minimales, et que le changement est notifié par convention ou par un accord collectif.

Quand un salarié détient le statut de travailleur de nuit, il doit avoir des jours de repos de compensation, ainsi qu’une surveillance médicale plus importante qu’un salarié « lambda ». Il faut savoir que certaines personnes ne peuvent prétendre à ce statut, tels que les cadres dirigeants et les personnes âgées de moins de 18 ans (sauf en cas de dérogation). Dans le cas où des salariés bénéficient de cette protection et de ces avantages, les heures comptées ne représentent que les heures travaillées pendant la tranche des horaires de nuit.

Autrefois, on pouvait penser que si un salarié est absent durant la tranche de nuit pour des raisons diverses liées à son travail de jour, suivi de formation, ou représentation syndicale il ne peut être considéré comme travailleur de nuit car il n’a pas été suffisamment présent. La Cour de cassation a sanctionné ce principe en proclament que les heures de nuit effectuées durant l’horaire de travail habituel de la part d’un salarié doivent être calculées pour décider de l’application du statut de travailleur de nuit.

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