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Interview de Pierre Kosciusko-Morizet, Fondateur et PDG de Price Minister

Interview de Pierre Kosciusko-Morizet, Fondateur et PDG de Price Minister

En quoi consiste l’activité de Price Minister ?

L’activité historique et principale repose sur le principe d’ « Achat-Vente Garanti » que nous avons inventé en août 2000. Ce système permet aux internautes de s’acheter et de se vendre entre eux des produits, sans que le produit passe entre nos mains. La mise en vente d’un produit est gratuite et la somme que paye l’acheteur inclut la commission de Price Minister. Le site Price Minister représente le « Tiers de confiance », c’est-à-dire la garantie pour le vendeur qu’il sera payé et pour l’acheteur qu’il recevra son produit ou, à défaut, sera remboursé. L’activité a démarré autour de la vente de livres, CD, DVD et jeux vidéo, puis nous avons élargi la gamme des produits à la téléphonie, images et sons, informatiques, textiles, articles de sport… Nous proposons maintenant tous types de biens.

Comment vous est venue l’idée de Price Minister ? 

Intellectuellement : l’idée est venue de la frustration que nous avons ressentie en vendant nos livres scolaires, repris à bas prix et partiellement. D’autre part, tout le monde n’habite pas à côté d’un magasin d’occasions. Nous avions donc à l’esprit d’optimiser ce marché.

Pratiquement : l’idée m’est venue aux états-Unis où j’ai travaillé en 1999. J’y ai découvert un site similaire qui a éveillé en moi l’envie de rapporter ce concept en France.

Comment s’est déroulée votre levée de fonds ?

La première levée de fonds s’est effectuée très rapidement. Une fois rentré en France, le 30 juillet 2000, j’ai débuté avec mes associés la réalisation du business plan que nous avons bouclé le 20 août. Le 15 septembre, nous avions les signatures des investisseurs pour un montant de 700 000 euros. Nous n’avons pas dit aux investisseurs potentiels « nous avons un projet », mais plutôt « nous avons monté une société ». Nous avons joué la carte de la mise en concurrence des investisseurs et du langage concret : « il nous faudrait tant, nous allons en faire tant, avec une valorisation de tant… ».

Ce parti pris a bien fonctionné puisque nous avons facilement réussi à lever des fonds en diluant le capital d’un peu moins du quart. En juin 2001, la seconde levée de fonds a été plus délicate. Nous avions mis en ligne le site en janvier 2001 mais, en juin, les transactions se faisaient encore rares. Le véritable décollage ne s’est produit que vers juillet 2001. Mais cela, les investisseurs ne pouvaient pas encore le savoir et nous avons failli être obligés de stopper l’activité car nous n’avions plus de cash. Nous ne pouvions même plus payer le loyer… Autant dire que l’ambiance était assez tendue ! Finalement, nous avons réussi à lever un million d’euros in extremis. Cela nous a permis de gérer la phase de croissance très forte que nous avons connue juste après. Nous avons grossi de 30 % tous les mois pendant deux ans ! Nous avons procédé à une troisième levée de fonds début 2002 à hauteur d’un million d’euros mais notre société avait déjà bien décollé et la procédure s’est avérée plus facile. Pour les trois levées de fonds, nous avons choisi de faire appel à des Business Angels.

Comment pouvez-vous expliquer ce décollage ?

Nous ne saurons jamais trop pourquoi. La théorie de l’effet des réseaux explique que « l’intérêt d’un réseau est proportionnelle au carré de ses utilisateurs ». Traduisons cette théorie par l’image du fax. Au début, la personne s’envoyait des fax à elle-même, puis à ses amis, et enfin, chacun s’étant équipé, tout le monde a voulu un fax… le phénomène a été similaire avec les téléphones, les sites de rencontres, d’emplois et les réseaux sociaux. En 2001, je pense que nous avons su convaincre suffisamment de vendeurs de faire confiance à notre site et de pouvoir ainsi proposer aux acheteurs un choix de produits assez vaste. Les vendeurs ont mieux vendu et ont commencé à conseiller le site à leur entourage.

Vos conseils pour les entrepreneurs ?

  • Montez votre boite ! Le risque est en réalité très léger puisque, si on connait l’échec, au pire des cas on retrouve facilement un travail après. Faites quand même attention à ne pas trop vous endetter car il faut pouvoir rebondir. évitez donc de vous porter caution personnelle.
  • Ne parlez pas de « projet » aux investisseurs mais d’ « entreprise » ! Si vous souhaitez tester votre idée, parlez-en avec vos proches. Mais n’oubliez pas que les investisseurs mettent de l’argent dans une société et non pas dans une idée.
  • Faites attention aux personnes avec qui vous vous associez. Dans les moments difficiles, il est important d’avoir une équipe solide.
  • Cherchez le juste équilibre entre les bons conseils et les discours pessimistes des personnes qui vous disent que cela ne marchera jamais.

Un mot aux investisseurs ?

Je suis moi-même investisseur à mon petit niveau. De par mon expérience, je peux affirmer que ce qui fait la réussite d’un projet se trouve au niveau de l’équipe et ne dépend pas des questions de haut de cycle ou bas de cycle. Si on se demande à quelle période il est préférable d’investir, j’opterai même pour le bas de cycle. Les entreprises qui se montent en période de crise ont moins de concurrence et démarrent sur des bases saines, car le fait de créer dans une période un peu tendue les rend plus solides. L’important est de vendre les actions en haut de cycle car il y a plus de chances d’être gagnant.

Interview de Gilles Babinet, Serial entrepreneur

Autodidacte et passionné par la création d’entreprise, Gilles Babinet s’est fait connaître par ses nombreux succès entrepreneuriaux. Cet entrepreneur en série fourmille d’idées et témoigne d’une véritable émulation créatrice. Prenez garde : sa passion pour la création d’entreprise est contagieuse !

Présentez-nous votre parcours entrepreneurial

Mon parcours est celui d’un autodidacte ayant quitté l’école vers 15 ans pour travailler. Mon baccalauréat, je l’ai finalement passé en candidat libre à l’âge de 20 ans, avant de monter ma première société à 23 ans. Durant deux années, j’ai développé une entreprise d’alpinistes du bâtiment qui n’a rapidement pas trop mal fonctionné. Je me suis ensuite tourné vers un nouveau projet de création d’entreprise dans un tout autre domaine, celui du design industriel de produits high-tech (téléphones, ordinateurs…). Cette aventure a duré 8 ans. J’ai revendu l’entreprise Absolut Design en 2000 au groupe Euro RSCG.

Puis j’ai créé et développé Musiwave, une société spécialisée dans le service de musiques pour les opérateurs de téléphones, jusqu’en 2006 où je l’ai revendue à des américains. Depuis cette date, je me suis impliqué dans plusieurs projets entrepreneuriaux, à titres divers : Mxp4, une société qui produit de la musique interactive, Eyeka, une plateforme reliant les marques à des auteurs de photos et vidéos, DigiCompanion, spécialiste de la distribution de contenus digitaux destinés au campagnes marketing, Awdio, un site permettant d’écouter les clubs en live dans le monde entier et enfin Sawd, dont la vocation est de faire émerger de nouveaux talents dans l’univers de la musique et de l’image. En plus de ma holding personnelle, je suis impliqué donc dans six sociétés.

Quand vous étiez jeune, rêviez-vous de créer des entreprises ?

Je me souviens que vers 20 ans, un ami m’avait demandé ce que je voulais faire plus tard. à cette question j’ai répondu que, selon moi, être entrepreneur était la pire des voies et que gagner de l’argent en montant des entreprises était tout simplement sans intérêt ! A cette époque je cherchais mon orientation professionnelle. J’ai tout envisagé, du métier d’ingénieur jusqu’à certains métiers de la fonction publique, sans découvrir ce qui m’enthousiasmait réellement. Lorsque j’ai crée ma première société, je travaillais comme manœuvre dans une société d’alpinistes du bâtiment. Voyant que ce secteur regorgeait de travail, l’idée m’est venue de créer ma propre société. Je ne connaissais absolument rien à l’entrepreneuriat, et je pense qu’en ce qui me concerne cela ne m’a pas été défavorable : quand un jeune monte une société, il bénéficie d’une certaine bienveillance de la part des autres.

Les investisseurs vous ont-ils toujours fait confiance ?

Je n’ai fait appel à des investisseurs que très tard dans mon parcours d’entrepreneur. Mes premières sociétés, je les ai créées avec mes fonds propres. Aujourd’hui je ne monte plus une entreprise sans lever des fonds. Cela me paraît presque inconcevable de choisir de ne pas profiter de ce levier de développement exceptionnel. Bénéficier de l’argent d’investisseurs représente un avantage conséquent pour l’entreprise car le développement n’est pas freiné par un manque de fonds. Il peut donc se faire rapidement et à une plus grande échelle.

Comment réussissez-vous à conserver cette créativité entrepreneuriale ?

J’ai finalement assez peu d’idées moi-même, mais je lis beaucoup et je rencontre énormément de monde. La clé pour avoir la bonne idée au bon moment reste, je pense, de garder toujours les oreilles et les yeux grands ouverts. Une bonne idée est parfois la synthèse de nombreuses autres.

Votre vision de l’entrepreneuriat a-t-elle évolué à travers toutes ces expériences ?

L’expérience donne évidemment de bons réflexes. La réussite de mes sociétés m’a ouvert de nombreuses portes et m’a permis de me constituer un réseau relationnel solide. Grâce à ce network, j’ai toujours une personne à contacter en cas de difficultés, en ce qui concerne n’importe quelle question relative à la création d’entreprise. Mais, malgré l’expérience, je continue à faire des erreurs.

Quel est le principal réflexe que vous avez acquis à travers vos diverses expériences de création d’entreprise ?

Une chose évidente mais que beaucoup d’entrepreneurs omettent de faire : lorsqu’on a une idée de création, le premier réflexe à avoir est de passer du temps à surfer sur le net et à rencontrer des gens afin d’avoir un aperçu de tout ce qui peut ressembler à son projet, en France comme à l’étranger. Cette démarche apporte beaucoup car elle permet d’analyser le fonctionnement d’une idée proche de la vôtre, de déterminer les pièges à éviter ainsi que les points à développer pour se démarquer.

Interview de Philippe Bloch, Co-fondateur de Columbus Café

Pouvez-vous nous expliquer en quelques mots votre expérience de création des cafés Columbus ?

Après avoir écrit mon premier livre « Service compris », consacré à la qualité de service que les entreprises peuvent apporter à leurs clients et animé de nombreuses conférences sur le sujet, j’ai voulu tester mon aptitude à mettre en pratique dans une entreprise les idées que je prônais. Tout fonctionnait bien pour moi, alors j’ai décidé de me mettre en danger et tenté de réinventer un marché.

Mon idée de création m’apparaît, lors d’un voyage à New York, en observant le succès d’un café copiant le modèle Starbucks. Je parle de l’idée à mon associé, qui n’y croit pas mais qui accepte de m’accompagner. En 1994, nous ouvrons les deux premiers Columbus Cafés qui connaissent un échec. Nous étions convaincus que nous devions lancer le projet tout de suite, sous peine de nous le voir copier, et du coup nous sommes allés trop vite et avons mal choisi nos emplacements. Nous disposions d’assez gros moyens financiers que nous avons dépensés sans faire preuve d’une grande imagination. Ce n’est que plus tard, lorsque nous avons été confrontés à de graves difficultés financières, que nous sommes redevenus créatifs !

Quel était votre différence avec les autres ?

Je ne souhaitais pas simplement vendre du café, mais surtout offrir à nos clients les 15 meilleures minutes de leur journée, 15 minutes de bonheur. De la même manière, ma relation avec mes équipes et mes collaborateurs était beaucoup plus chaleureuse que si mon but était juste de gagner de l’argent. Au bout d’un an de pertes, j’ai failli abandonner. À ce moment-là, ce sont nos équipes de baristas qui nous ont soutenus, et non pas notre banquier qui nous assommait !

Le quotidien était ponctué de difficultés. Mais j’étais passionné par mon projet et j’arrivais à me raccrocher à l’enthousiasme de mon rêve resté intact. J’ai compris que, si l’on veut se sortir d’une période de crise, il fallait l’affronter de manière frontale et courageuse. Nous avons rebondi en fermant nos deux premiers cafés et en ouvrant des points de vente à la Fnac et dans l’agence de pub DDB.

Que s’est-il passé ensuite ?

Nous avons ensuite repris du poil de la bête et acheté des fonds de commerce qui ont très bien fonctionné. En 2001, une dizaine de points de vente Columbus existent et, pour développer l’entreprise qui continue à perdre de l’argent malgré sa forte croissance, je décide de faire appel à des investisseurs, ce qui a été ma grande erreur. Associé avec celui qui était alors mon ami à hauteur de 50 %, je deviens minoritaire dans le capital et ne suis plus chez moi dans cette entreprise. Nous ouvrons un magasin par mois et commençons à nous développer en Belgique et au Moyen-Orient. Des divergences stratégiques apparaissent avec les actionnaires, qui s’opposent à ma volonté de développer l’enseigne en franchise. J’écris « Bienheureux les fêlés » qui rencontre un vif succès, ce qui a pour effet d’attiser la jalousie de mon associé. En 2004, je suis débarqué de ma propre boîte par mon associé et mes actionnaires.
Ils changent les serrures de nos bureaux afin que je ne puisse plus accéder à mes dossiers et à quinze ans de vie professionnelle. L’aventure s’arrête là pour moi, violemment.

Je n’ai cessé depuis d’entreprendre et d’investir dans des start-up, et trouve toujours le même plaisir à innover et à prendre des risques.

Cette expérience ne vous a-t-elle pas dégoûté de l’entrepreneuriat ?

De l’entrepreneuriat non, mais de l’amitié en affaires et de certaines associations, oui. Dans cette aventure, j’ai peut-être perdu d’un point de vue financier, mais j’ai beaucoup gagné en maturité et en expérience. J’assume toutes mes erreurs et mes échecs et n’éprouve aucune rancoeur. Ce ne sont pas les difficultés qui déterminent si l’expérience est bonne ou pas. La question est de savoir si on avance en prenant du plaisir. Cela reste ma plus belle aventure professionnelle.

Comment avez-vous réussi à garder votre enthousiasme au milieu des difficultés ?

Ma conviction est que, quand on s’entraîne à l’adversité, on devient plus fort et on peut par la suite encaisser beaucoup de choses. Quand on vit dix années de difficultés, cela devient un style de vie. Alors, les mauvaises nouvelles font partie du quotidien et les bonnes, on en profite pleinement !
Un deuxième point : je ne sais pas faire les choses sans y mettre une grande ambition. Avec Columbus, je voulais devenir le numéro 1 du café. Lorsqu’on nourrit un grand rêve, les difficultés du quotidien semblent moins importantes. Je me disais que ce n’était pas si grave que cela d’être harcelé par mon banquier pour 10 000 euros de TVA puisque j’allais devenir le numéro 1 ! Avoir un grand but permet d’encaisser toutes les difficultés. Après, je pense que tout le monde n’est pas fait pour entreprendre. Certaines personnes ont une inclinaison naturelle à l’angoisse et risquent de mal vivre le stress lié à la création.

Que pensez-vous de l’entrepreneuriat en France ?

Je ne sais pas encore comment on va sortir de la crise, mais je pense qu’on va voir émerger de nouveaux modes de travail. L’entrepreneuriat sera une valeur en hausse dans les années qui viennent, en France comme ailleurs. Il existe une vraie énergie entrepreneuriale en France. Créer sa boîte est devenu facile et les risques liés à la création ont été dédramatisés. De toute façon, on prend des risques chaque jour dans sa vie, alors autant s’amuser ! Malgré les difficultés, on prend beaucoup de plaisir à créer son entreprise. C’est quand même un beau métier l’entrepreneuriat !

Les 5 conseils de Philippe Bloch aux entrepreneurs

  • Importer l’angoisse et exporter de l’enthousiasme.
  • Penser grand.
  • Ne jamais écouter celui qui vous explique pourquoi ça ne marchera jamais.
  • Être tenace, volontaire, faire confiance à ses équipes.
  • Ne jamais tout faire uniquement pour l’argent

Interview de Pierre-Edouard Stérin, Fondateur et PDG du groupe Smart&Co

Interview de Pierre-Edouard Stérin, Fondateur et PDG du groupe Smart&Co

Avez-vous toujours rêvé de créer votre entreprise ?

Oui, déjà tout petit, cela m’amusait de faire du commerce ! Après un premier poste de salarié et une création d’entreprise à l’époque de la bulle Internet, j’ai recherché pendant deux ans une idée de business. J’ai travaillé sur 20 à 30 projets dans des secteurs très divers, souvent quelques heures ou jours, parfois quelques mois. À chaque fois, j’essayais de construire un business plan jusqu’à ce que je me rende compte que le modèle économique n’était pas viable, que j’étais sur un micromarché ou bien que la concurrence était telle que je ne pourrai jamais percer. À court d’argent, j’ai été obligé de quitter mon studio parisien pour retrouver ma chambre de lycéen chez mes parents en Normandie. J’avais 27 ans et mes copains de promo travaillaient tous dans des grandes sociétés et leurs salaires leur permettaient de s’acheter appartement et voiture.

Alors, comment êtes-vous arrivé sur le marché des coffrets cadeaux ?

On m’a parlé de deux belges qui venaient de lancer un « truc génial » : un concept de coffrets cadeaux qui fonctionnaient déjà bien en Belgique. J’ai donc pris le Thalys pour leur proposer de dupliquer le concept en France dans le cadre d’une société indépendante liée à eux par un contrat de franchise. Ne visant pas le marché français, ils ont accepté, et c’est ainsi que j’ai lancé l’entreprise.

Comment avez-vous financé l’entreprise ?

J’ai démarré avec 10 000 € de capital social. Une banque et le Conseil général de l’Eure m’ont chacun fait un prêt de 20 000 €. Nous avons fait très attention à ne pas trop dépenser. J’ai loué des locaux sous les combles et trouvé des bureaux de récupération. Heureusement, le concept a pris très vite. Au départ, un seul distributeur, le Bon Marché, a accepté de vendre nos coffrets. Nous avons essayé de faire de cette faiblesse une force et avons envoyé un communiqué de presse pour annoncer que nous avions donné l’exclusivité au Bon Marché ! Ce n’était absolument pas vrai, mais cela justifiait la présence d’un seul distributeur. De nouveaux distributeurs ont été intéressés et nous sommes rentrés dans le cercle vertueux d’une croissance constante depuis 6 ans.

À quoi attribuez-vous cette réussite ?

Je pense déjà que j’ai eu l’énorme chance d’être tombé sur cette idée géniale. Ensuite, la réussite vient du marché gigantesque sur lequel nous sommes positionnés : celui du cadeau. Troisième point, je suis extrêmement ambitieux, tout comme mon équipe dirigeante et la totalité de mes collaborateurs. Et quand on est ambitieux on va loin. Mon objectif à 6 ans n’était pas d’avoir 10 salariés mais d’atteindre le demi-milliard de CA, chiffre dont on s’approche.

C’est notre ambition qui nous a permis de nous développer si vite. Si nous n’avions pas été ambitieux, nous n’aurions pas recruté autant ou encore lancé le concept sur 18 pays. Autre point, la ténacité. Comme tout créateur d’entreprise, j’ai connu X galères et X fois j’ai eu envie de jeter l’éponge. Mais c’est parce que je n’ai cessé de me dire que j’allais réussir que j’ai continué à me battre, à croire en mon projet et à le porter là où il est aujourd’hui. Enfin, j’ai toujours eu à l’esprit que tout est possible et que ce n’est pas parce qu’une chose n’a jamais été faite que nous ne pourrons pas le faire. Sur tous les sujets, on se dit « pourquoi pas ? » et on relève le défi de montrer que c’est possible.

Vos canaux de diffusion sont très divers (B to B, B to C, points de distribution, magasins en propre, site Internet…) Comment avez-vous pensé cette stratégie ?

Nous fonctionnons d’une manière très simple : nous commençons par nous fixer un objectif en terme de chiffre d’affaires et définissons ensuite les moyens concrets permettant d’y parvenir. Aujourd’hui nous avons un plan de route à horizon 2020 qui est extrêmement ambitieux. Le réalisera-t-on ou non, je ne sais pas. Quand j’étais petit, je rêvais d’être champion du monde de tennis. Je ne suis même pas devenu champion de mon département, mais cela me motivait pour aller jouer tous les matins. Pour nous c’est pareil. Nous rêvons d’être les champions du monde de l’entrepreneuriat, les champions du monde des entreprises françaises ! Nous réfléchissons donc : si nous voulons atteindre tel chiffre d’affaires, dans combien de pays doit-on être présents ? Sur quels types de marchés ? À travers quels canaux de distribution ? Toute notre créativité vient de ces objectifs chiffrés que nous nous sommes fixés.

Quelle stratégie de développement adoptez-vous ?

Nous allons nous développer sur 10 à 15 pays dans les trois ans qui viennent. Sur chacun des pays sur lesquels nous sommes présents nous allons élargir notre gamme afin de toucher tout type de publics. Ensuite, pour atteindre les objectifs ambitieux que nous nous sommes fixés pour 2020, ne faire que des coffrets cadeaux ne suffit pas. Nous cherchons donc de nouveaux concepts à fort potentiel. Nous lançons des start-up en interne et rachetons des sociétés sur le secteur de l’intermédiation de loisirs, telles que Gault et Millau.

Les 5 conseils de Jean-Edouard Stérin pour les entrepreneurs

  • Se fixer un objectif. Si l’on n’a pas d’objectif clair, on n’avance pas.
  • Être tenace sans non plus être têtu. Lorsque je cherchais mon idée de business, j’avais suffisamment de recul pour arrêter le projet si je me rendais compte qu’il n’était pas viable.
  • Travailler. Je n’ai pas trouvé la recette miracle qui permet d’avancer sans travailler, donc je travaille énormément. Le travail pour moi est synonyme de réussite potentielle.
  • Mettre en place la culture du sourire dans son entreprise. Dans nos relations avec les fournisseurs, les partenaires mais aussi en interne, nous demandons à nos équipes d’être tout le temps positives, de bonne humeur et de le montrer.
  • Ne recruter que les meilleurs. À chaque fois que j’ai accepté des gens moyens je m’en suis toujours mordu les doigts. Ne pas hésiter à investir sur les RH.

Interview de Alain de Mendonça, PDG de Promovacances.com

Interview de Alain de Mendonça, PDG de Promovacances.com

Comment s’est déroulée votre levée de fond ?

Nous sommes très vite tombés dans l’éclatement de la bulle Internet en 2001, ce qui représentait le pire moment pour démarrer sur le web ! Le contexte s’est effondré en mars et nous avons cherché des fonds à partir d’avril. Nous avons dû effectuer 242 RDV pour lever 3 millions d’euros ! 2 mois avant, nous aurions pu lever 20 millions d’euros en 2 coups de téléphone ! Les débuts ont été très difficiles mais finalement très salutaires. On le voit souvent dans les histoires d’entreprises ou d’hommes : ce sont des débuts difficiles qui forgent des personnalités au fer.

Comment avez-vous fait pour persévérer ?

Je l’ai fait car l’entrepreneuriat c’est un véritable acte de foi. Tout le monde nous démontrait que notre idée était mauvaise, qu’on arrivait trop tard, qu’on ne connaissait rien au voyage et qu’on était bien trop jeunes. Mais notre conviction nous a portés et nous avons fini par réussir. Si on n’y croit pas, on n’a aucune chance de réaliser son projet.

Quel a été votre plus grand moment de stress ?

La levée de fonds, car en 2001 plus personne n’y croyait. C’est très difficile d’aller contre le pessimisme, mais à un moment la conviction et l’acharnement l’emportent ! Nous étions dans le doute. Nous travaillions sur le projet depuis un an, je m’étais endetté à hauteur de 150 000 euros et avais demandé à des amis de quitter leurs boulots pour venir me rejoindre. à un moment nous étions prêts à jeter l’éponge, car nous ne pouvions plus payer les loyers. Jusqu’à la veille de la signature, rien n’était sûr. Cela a été une épreuve physique et nerveuse. Mais c’était palpitant et nous en sommes ressortis grandis. Nous sommes entrés sur le marché avec 10 fois moins d’argent que nos concurrents, nous sommes partis 2 ans après eux… mais nous avions notre chance, et pour nous, cela valait de l’or.

Qu’est-ce qui vous a fait passer des difficultés au succès ?

En 2002, nous faisions 55 millions d’euros de CA, ce qui nous permettait d’amortir la masse du coût fixe. à ce moment là, c’est comme en ski nautique, tout d’un coup on décolle. Et une fois qu’on prend de la vitesse, il faut savoir garder son équilibre. Si on va trop vite, on risque de couler et si on ne prend pas suffisamment de vitesse, on tombe. Nous avons su bien doser afin de garder toujours un développement commercial et financier. C’est un « mix » de développement organique et de développement externe qui a permis à Promovacances de connaître la réussite.

Pourquoi avoir revendu l’entreprise en 2005 ?

Cela correspondait à une phase de maturité pour nos actionnaires qui ont décidé de revendre l’entreprise. Mais en 2007, nous l’avons rachetée, et pour un prix plus élevé que celui auquel on l’avait vendu ! Bien plus qu’à l’argent, nous étions attachés à l’histoire de l’entreprise.

Comment avez-vous vécu la perte de votre entreprise ?

Dans l’entrepreneuriat, il y a une grande dose d’affectif. On travaille énormément, il y a beaucoup d’énergie, de passion, d’implication. Quand on vend sa société, on se coupe une partie de soi. Mais les gens ne comprennent pas cela car la vente représente une belle opération financière. Or, la motivation entrepreneuriale est ailleurs.

Que vous ont apporté vos études à Harvard ?

Cela m’a énormément aidé car le système français est complètement anti-entrepreneur. Aux états-Unis, on glorifie les entrepreneurs comme Michael Dell, Bill Gates ou Steeve Jobs qui sont des icônes. En France ce sont, non pas les créateurs, mais les grands patrons comme Carlos Goshn qui font rêver. Les gens se mettent des barrières psychologiques en pensant qu’ils ne seraient pas capables de créer une entreprise. Sur le campus, des entrepreneurs viennent régulièrement témoigner et j’ai fini par me dire « pourquoi pas moi ? ». L’entrepreneur est rarement un génie, c’est un pragmatique simple. Pour créer Promovacances, nous n’avons rien fait de sorcier ! Nous avons juste lancé un concept et poussé les bonnes portes. Il faut se décomplexer et démystifier l’entrepreneuriat. Avoir fait des études aux états-Unis m’a ouvert à la mentalité américaine pragmatique et orientée vers l’action. Or, l’entrepreneuriat, c’est 95 % action et 5 % réflexion. C’est sans arrêt en mouvement, il faut agir très vite. Beaucoup d’entrepreneurs ont gagné grâce à leur rapidité.

Comment arrivez-vous à gérer le stress de l’entrepreneur ?

C’est très important d’essayer de prendre du recul pour mieux gérer le stress, de faire du sport ou du yoga, même si ce n’est pas facile de prendre du temps. L’entrepreneur est comme dans une pièce de théâtre. Il joue un rôle mais il ne doit pas oublier que la vie ce n’est pas seulement son entreprise. Ce n’est pas facile de prendre du temps car l’entrepreneur est sur-impliqué et si il se désimplique, il risque de perdre en énergie. Il y a une sorte d’équilibre psychologique à trouver. J’ai la chance d’avoir des collaborateurs qui sont à mes côtés depuis le début de l’aventure. J’ai confiance en eux et cela m’aide un peu à porter le fardeau !

Les 5 conseils d’Alain de Mendonça aux entrepreneurs

  • Croire : c’est la base de tout.
  • Travailler : on ne peut pas espérer un miracle sans travailler.
  • Vendre : un entrepreneur doit sans cesse vendre son entreprise aux actionnaires, aux collaborateurs, aux clients, aux partenaires…
  • Savoir compter : je ne suis pas un financier ni un comptable mais je sais compter. Si un entrepreneur ne sait pas un minimum compter, il va droit dans le mur.
  • Fédérer les bonnes personnes : dans l’entrepreneuriat, on voit toute sorte de profils ! on rencontre des escrocs, des magouilleurs… on est dans la forêt et on peut rencontrer Cendrillon, comme on peut tomber sur le méchant loup !
  • Toujours garder l’esprit « petite boîte ».

Interview de Jean-Emile Rosenblum, Co-fondateur de Pixmania

Entretien exclusif avec le co-fondateur de Pixmania, Jean-Emile Rosenblum, spécialiste des appareils connectés mobiles neufs et reconditionnés en ligne.

D’où est venue cette envie de créer votre entreprise ?

J’ai toujours eu envie de créer ma boîte. J’ai eu la chance d’avoir un père qui lui-même était son propre patron et qui m’a sans cesse encouragé à suivre sa voie. Comme moi, il a toujours travaillé avec son frère. C’est à l’occasion du stage que j’ai réalisé en fin d’études que mon envie de devenir entrepreneur était devenue claire pour moi.

Comment est né Pixmania ?

Mon frère ainé avait déjà créé depuis quelques années Photowatch, une société spécialisée dans la commercialisation de montres personnalisées. Il voyageait alors pour trouver une nouvelle idée de business. Des états-Unis, il a rapporté le concept du tirage photos par Internet à l’usage des appareils photos numériques. Il m’a alors parlé de cette idée et, comme je finissais mes études, j’ai saisis cette opportunité pour démarrer avec lui Pixmania en mars 2000. à l’époque, nous étions un peu trop en avance sur notre temps car les gens n’étaient pas encore suffisamment équipés en informatique et que le haut débit n’était pas bien diffusé. Nous nous sommes donc adaptés au marché et avons décidé de nous lancer dans la vente d’appareils photos numériques. Pixmania était né !

Comment vous êtes vous organisés la répartition du travail avec votre frère ?

Nous avions des profils complémentaires. J’ai plutôt un profil de frontoffice (la vente, les achats et le marketing), alors que mon frère a plus d’affinités avec le backoffice (les finances, l’informatique, la logistique). Au début je m’occupais de la traduction du site mais, rapidement, dès que nous avons commencé à vendre, je suis devenu directeur commercial.

Comment arrivez-vous à prendre les décisions importantes ?

Le plus souvent, nous avons le même point de vue concernant les décisions stratégiques. Quand nous ne sommes pas d’accord, nous laissons celui qui est dans son domaine de compétences prendre la décision. Il arrive parfois que le désaccord persiste. Dans ce cas là, nous abandonnons l’idée tout simplement.

Avez-vous rencontré des difficultés lors de la création de Pixmania ?

Nous en avons rencontré beaucoup ! Mais celle qui a été la plus marquante reste la LBO que nous avons réalisée sur la société familiale spécialisée dans le service photos. Mon père et mon oncle s’apprêtaient à vendre la société à quelqu’un lorsque mon frère leur a demandé d’attendre afin qu’il puisse lui aussi faire une offre. Arrivée le jour du closing, les fonds qui nous appuyaient ont pris peur et ont abandonné. Ce premier échec était dû probablement à notre jeune âge (j’avais 21 ans et mon frère 25 ans). Un an plus tard, nous avons tout de même réussi à réaliser cette LBO avec un fonds d’investissement, malgré l’éclatement de la bulle Internet et les évènements du 11 septembre 2001. Je vous laisse imaginer la complexité de la situation et la pression que nous avions pour réaliser de bons résultats ! Malgré ces contraintes, nous avons réussi à être rentables dès la création.

Quelle a été votre stratégie pour optimiser la rentabilité de l’entreprise ?

Nous avons pris le pari d’attaquer l’Europe tout de suite et, ainsi, de ne pas être dépendant d’un seul marché. Nous nous sommes d’abord lancés en France puis, très vite, nous étions présents dans 26 pays d’Europe. Ceci nous a permis de multiplier nos chances de croissance et de résultats. Nous avons opté pour la même stratégie concernant nos produits. Nous avons commencé à vendre des appareils photos et des caméscopes, puis nous nous sommes entendus sur l’image, le son, l’informatique et l’électroménager. Notre maîtrise des métiers de l’e-commerce nous a donné l’idée de développer une société de services nommée E-merchant. Aujourd’hui, des clients comme Bouygues Telecom utilisent notre plateforme. Ce marché étant moins concurrentiel que celui du site Pixmania, nous avons pu nous imposer assez facilement.

Avez-vous eu des conflits avec votre frère ?

Tout s’est toujours bien passé entre nous. Au début nous n’étions pas engagés à 50/50 dans l’entreprise mais, comme nous fournissions la même dose d’efforts pour le développement de Pixmania, mon frère a décidé de lui-même de rééquilibrer les parts. Je pense que cela est important lorsqu’on est associé et qui plus est de la même famille. C’est une des clés de la réussite. Nous avons chacun eu nos hauts et nos bas dans notre implication. Mon frère a eu des enfants plus tôt que moi, il a naturellement eu envie de passer plus de temps avec eux. Maintenant, je suis devenu papa et moi aussi j’ai envie de rester davantage auprès de ma famille.

Comment avez-vous géré les dividendes de l’entreprise ?

Depuis que l’on a créé notre entreprise, nous ne nous sommes jamais versés de dividendes. Tout a été investi dans notre société. Nous préférons miser sur la croissance et sur une logique de valorisation d’entreprise.

Pensez-vous que lorsqu’on crée une entreprise, il faut savoir tout sacrifier ?

Il faut être prêt à le faire mais ne pas tout sacrifier. Quand je voyais mes amis partir le week-end, je me disais qu’il fallait que je fasse des choix et que je pourrai en bénéficier dix fois plus par la suite. Aujourd’hui, l’entreprise se porte bien et je prends le temps de profiter de mon fils et de ma femme. Mais il est vrai que les débuts étaient durs ! Pendant les cinq premières années, nous travaillions 6 jours sur 7, 14h par jour avec quelques nuits blanches.

Les 5 conseils de Jean-Emile Rosenblum aux entrepreneurs

  • Démarrer tôt. Lorsqu’on est jeune, on est beaucoup plus libre et on a moins de responsabilité. Une fois que l’on a goûté au confort du salarié, que l’on commence à monter les échelons et que l’on a créé une famille, c’est trop tard. Prendre des risques mesurés à ce moment là devient très difficile.
  • Ne pas être influencé par les personnes qui disent : faites vos expériences d’abord .
  • Avoir de l’ambition. Il faut décider de devenir le premier, pas le deuxième.
  • Être prêt à travailler.
  • Écouter les conseils et savoir bien s’entourer.

Interview de Natanael Wright, PDG et co-fondateur de Wall Street Institut

Entretien exclusif avec Natanael Wright, PDG et co-fondateur de Wall Street Institut

Parlez-nous de votre entreprise.

Wall Street Institute est le numéro 1 des formations d’anglais en France. Le numéro 2 sur ce marché doit faire la moitié de notre CA. L’entreprise est organisée sous forme de franchises organisées par zones territoriales. Aujourd’hui nous avons 67 centres en France mais nous projetons d’en ouvrir 100 supplémentaires. Notre succès vient du fait que notre formation délivre un résultat mesurable et garanti par la formule du client satisfait ou remboursé.

Avez-vous toujours rêvé devenir entrepreneur ?

Mon père, qui était cadre dans une multinationale, a été licencié à 42 ans, en partie à cause de sa « grande gueule ».Observant que j’avais la même « grande gueule » que mon père, voire pire, je me suis dit que j’allais très logiquement finir de la même manière ! à 15 ans je me suis donc dit que je voulais devenir mon propre patron.

Comment est née l’entreprise Wall Street Institute en France ?

En 1983, mon père a importé le concept Wall Street d’Italie et a acheté les droits pour la zone francophone. Au départ, l’entreprise n’a pas fonctionné et mon père a même frôlé la faillite. Un directeur d’agence de pub m’a demandé de lui donner des cours d’anglais afin de l’aider à vendre des campagnes à des clients anglo-saxons. à partir de là, l’entreprise s’est vite spécialisée dans les cours d’anglais destinés aux agences de pub, ce qui a duré 6 ans.

Mon père a été embauché par une agence de pub par un drôle de hasard : l’agence lui avait demandé de faire lui-même la présentation en anglais devant le client qui a été emballé et ne voulait plus travailler qu’avec mon père ! Il m’a appelé en urgence pour le remplacer à la tête de Wall Street. J’ai donc quitté mon poste de banquier en Afrique et suis rentré dans le groupe en 1993, à 26 ans. à l’époque, Wall Street faisait 700 000 € de CA… et 150 000 € de pertes !

C’est vous qui avez redressé l’entreprise ?

Pendant 3 ans nous avons vivoté. Nous avions un vrai problème de cash et je passais chaque jour la moitié de mon temps au téléphone à négocier avec le banquier pour lui expliquer que le cash allait arriver. à un moment, alors que j’avais trois mois de retard de salaire, j’ai décidé de faire autrement. Je suis allé voir ce qui se faisait en Espagne où les franchises Wall Street fonctionnaient très bien grâce à un CD-Rom qu’ils avaient développé. Voyant que je voulais tout changer, mon père m’a demandé de ne pas mettre en danger l’entreprise familiale et de créer une filiale. Là, tout a décollé ! Au bout de 6 mois la filiale a racheté la maison mère car c’est elle qui avait ce fameux contrat de franchise qui nous intéressait.

Comment avez-vous fait ?

Nous avons fait preuve d’audace ! D’abord au niveau de notre communication : je suis allé voir le métro parisien et leur ai fait une proposition un peu folle. Je leur ai promis que nous allions toujours leur allouer un pourcentage de nos CA s’ils acceptaient de nous faire un tarif de bouclage pour seulement 20 affiches qui n’auraient pas trouvé de clients. Ils nous ont dit « pourquoi pas » et ça a tout de suite fonctionné. Ensuite nous avons contacté deux grosses entreprises en leur proposant notre méthode mais en étant payé d’avance et en encaissant la caution pour le matériel que nous leur prêtions. Nous avons pris de gros risques mais c’est ainsi que nous avons réussi à générer du cash.

En tant qu’ancien banquier, comment avez-vous géré les contacts avec les banques ?

Je me suis d’abord adressé à la banque familiale mais celle-ci m’a adressé un refus d’emprunt qu’elle m’avait pourtant promis. Je lui ai simplement dit qu’elle allait le regretter plus tard et le lendemain j’ai changé de banque ! 6 mois plus tard ils sont revenus taper à notre porte et nous ont envoyé une banque filiale… mais c’était trop tard. Lorsqu’on arrive à tenir tête aux banques dès le départ et qu’on réussi ensuite à générer du cash, on devient les rois du pétrole ! L’entreprise n’est alors plus cliente de la banque, mais celle-ci devient un partenaire fournisseur de crédit.

Quel est votre secret pour retrouver le moral lorsque vous avez des moments de découragement ?

Avoir des projets motivants ! Personnellement, c’est la crise qui m’a permis de retrouver ma motivation… Avec l’arrivée de la crise, nous avons été obligé de nous remettre à créer, à innover. Nous nous sommes remis au travail ! Aujourd’hui nous allons ouvrir de nombreux nouveaux centres et nous nous apprêtons à lancer une nouvelle offre réservée aux professionnels. La crise nous a fait un bien fou !

Avez-vous réussi à concilier vie professionnelle et vie personnelle ?

Au moment où l’entreprise connaissait un fort développement, j’ai décidé de prendre un peu plus de temps pour moi. J’ai commencé à prendre des jours de vacances, ce qui m’a fait le plus grand bien et m’a permis de profiter de ma famille. Aujourd’hui je travaille également souvent à mon domicile.

Les 5 conseils de Natanael Wright pour les entrepreneurs

  • Se fixer des objectifs et les écrire, puis les relire chaque matin. Cela permet d’intégrer totalement ces objectifs et de trouver naturellement les moyens de les réaliser.
  • Oser. Comme l’ont fait Michel et Augustin lorsqu’ils ont présenté leur nouveau yaourt à moitié-nu avec des tâches de vaches dans un supermarché !
  • Choisir de créer dans le cadre d’un réseau de franchise. Un bon moyen pour l’entrepreneur de se sentir moins seul et de bénéficier de points de repères pour développer sa rentabilité.
  • Définir un business plan clair et réaliste. Ce qui fait peur aux banquiers ce sont les entrepreneurs qui se présentent avec un business plan annonçant 180 % de croissance par an. Il faut présenter des chiffres qui montrent que si, par malheur, le CA baissait, l’entreprise s’en sortirait toujours.
  • Connaître les décisionnaires des banques et les convaincre de votre projet, par exemple en leur faisant visiter les locaux de l’entreprise. Il faut être pro-actif pour faire accepter ses petites demandes de prêts lorsqu’on en a besoin.

Interview de Charles Beigbeder, Fondateur de Selftrade, Poweo, Gravitation, AgroGeneration, Audacia et Happy Time

Entretien exclusif avec Charles Beigbeder le fondateur de Selftrade, Poweo, Gravitation, AgroGeneration, Audacia et Happy Time

Comment avez-vous trouvé vos premières idées de création d’entreprise ?

En lisant les pages saumon du Figaro. Pour ma première création, Selftrade, j’étais tombé sur un article qui parlait du développement de la bourse en ligne aux états-Unis. Une directive européenne venait de tomber pour annoncer la libéralisation du secteur des services boursiers. J’ai creusé le sujet et découvert qu’à la Bourse de Paris tout s’était déjà automatisé. à l’époque il fallait encore téléphoner à son agent de change pour passer un ordre de bourse et les commissions prélevées étaient exorbitantes. Plus j’amassais des informations sur le sujet, plus cela me confortait dans la conviction que mon idée était excellente.

Lorsque j’ai souhaité créer à nouveau une entreprise, j’ai cherché quel secteur d’activité serait libéralisé après les finances par la Commission Européenne. Le secteur de l’énergie m’est apparu comme le plus intéressant à creuser et c’est ainsi que j’ai créé Poweo en 2002. Alors que Poweo se développait bien, je me suis dit que j’avais encore beaucoup d’autres idées et d’autres rêves. Observant que le défi alimentaire est en passe de devenir un des enjeux les plus importants pour faire face à l’augmentation de la population, j’ai décidé de créer Agrogénération. Cette entreprise agit pour remettre les terres en jachère au travail, comme par exemple les anciens kolkhozes en Ukraine, et développer de nouvelles surfaces cultivables.

Qu’est-ce-que l’entrepreneuriat représente pour vous ?

Pour moi, être entrepreneur c’est rester adolescent, c’est avoir des rêves et les réaliser. Lorsqu’on est enfant, on pense que l’on peut tout faire, mais par la suite le système fait tout pour nous casser et nous faire rentrer dans le moule de la réalité. Or, le seul moyen de prendre son destin en main, d’être autonome, de développer une vraie capacité d’épargne pour acheter des biens immobiliers, reste de créer son entreprise. Il n’existe pas d’aventure plus excitante que la création d’entreprise !

Qu’est-ce qui a éveillé en vous ce goût pour l’entrepreneuriat ?

Le constat qu’en étant salarié, j’étais prisonnier de ma situation, même si j’étais un prisonnier de luxe ! J’avais envie d’être plus autonome, de créer quelque chose, de laisser une trace. Devenir entrepreneur relève presque d’un questionnement métaphysique.

Qu’est-ce-qui vous motive pour créer toutes ces entreprises ?

L’envie de réaliser mes rêves. Je suis heureux car, en créant ma holding industrielle et financière Gravitation, j’ai trouvé le mécanisme qui me permet de le faire. Moi je suis un créateur, un animateur stratégique, mais je n’ai pas le temps d’être opérationnel sur toutes les entreprises. Au sein de cette holding, nous lançons les idées, puis identifions les managers qui vont être capables de les porter. Avec Gravitation, j’ai en quelque sorte industrialisé ce que j’avais déjà fait cinq fois lors de mes précédentes créations d’entreprises.

Comment faites-vous pour garder le moral ?

La clé est de bien savoir s’entourer car, quand vous êtes déprimé, les autres ne le sont jamais tous en même temps. Je ne suis pas toujours très énergique, très optimiste, comme tout le monde, j’ai des périodes difficiles. J’ai ma femme, qui est la première personne qui me soutient, et mes collaborateurs. Je pense également que, pour garder le moral, il faut avoir un bon sens de l’humour et ne pas se prendre trop au sérieux. J’essaie aussi d’avoir la foi. Je pense que nous ne sommes pas tout seul et qu’il existe autre chose au-delà de notre monde matériel, ce qui me donne une énergie supplémentaire.

Vous vous engagez en faveur de l’entrepreneuriat, comment à votre avis populariser la création d’entreprise en France ?

Il y a en France un vrai paradoxe : l’entreprise n’est pas aimée dans notre pays, mais quand vous demandez aux jeunes ce qu’ils rêvent de faire, ceux-ci répondent majoritairement qu’ils veulent créer une entreprise. La relation entre les français et l’entrepreneuriat est complexe ! Pour faire bouger cela, je m’engage à Croissance Plus, dont j’ai été président ou au Medef, dont je fais parti du conseil exécutif. Je m’engage aussi en politique en assurant la vice-présidence de la Fondation pour l’innovation en politique. Je m’implique dans le débat politique pour faire changer cet état d’esprit contre l’entreprise.

Les choses changent doucement mais il y a encore beaucoup de travail ! Je veux transmettre aux français un message pour qu’ils soient plus nombreux à découvrir ce qu’est le bonheur d’entreprendre. N’oublions pas également que c’est grâce au dynamisme économique créé par les entrepreneurs qu’on peut en France financer notre modèle social. Pour qu’on puisse bénéficier d’une protection sociale élevée, nous avons besoin de favoriser la liberté d’entreprendre.

Dans le livre Energie positive, qui prônait l’entrepreneuriat, que défendiez-vous ?

Que la création d’entreprise n’est pas réservée à une élite et que les vrais obstacles sont souvent dans la tête. Il suffit d’avoir un peu d’audace, de courage, d’humour et une capacité à bien s’entourer. L’entrepreneuriat est une aventure fantastique !

Les 5 conseils de Charles Beigbeder pour les entrepreneurs

  • Lire les journaux
  • Dès qu’une idée vient, la noter et prendre le temps de réaliser un bon business plan, le week-end par exemple.
  • Ne pas hésiter à se jeter à l’eau. Ne pas s’arrêter à l’idée si le business model est bon et que l’idée tient la route.
  • Bien s’entourer, ce qui est le plus dur. Il faut également bien définir la répartition du capital. Les partages à parts égales ne sont pas une bonne solution car l’entreprise a besoin d’un chef.
  • Avoir confiance en soi tout en étant capable de se remettre en cause, avoir de l’humour et de la ténacité.

Interview de Oleg Tscheltzoff, PDG de la banque d’images Fotolia

Retrouvez notre entretien exclusif avec Oleg Tscheltzoff, PDG de la banque d’images Fotolia.

Parlez-nous de votre parcours ?

Après des études d’ingénieur, j’ai fait un MBA à HEC, puis j’ai été embauché par L’Oréal en tant que chef de produit. J’ai vite compris qu’être salarié d’un grand groupe ne me convenait pas et que j’avais un profil plutôt entrepreneurial. Je me suis alors lancé dans la production de spectacles pour les pays de l’est. J’ai d’ailleurs lancé Patricia Kaas en Russie ! Par la suite, j’ai créé une première entreprise, toujours en Russie, dans le domaine des télécoms. J’ai revendu cette société avant de rentrer en France pour créer avec mon meilleur ami l’entreprise Amen qui est devenue le numéro 2 français de l’hébergement de sites internet. Nous avons vendu Amen en 2004 puis avons lancé Fotolia avec Thibaud Elzière, un ancien collaborateur d’Amen.

Qu’est-ce qui vous a donné l’envie d’entreprendre ?

Au départ, j’avais cette volonté d’être libre dans mes choix et dans mes actions. Puis, dès que j’ai commencé à entreprendre, je me suis senti comme un sportif qui se bat pour se trouver à la première place du podium. Je sentais également qu’en créant mon entreprise je pouvais, à mon échelle, réussir à faire changer les choses.

Comment vous sont venues les idées d’Amen puis de Fotolia ?

Nous avons créé Amen à la suite à la loi de dé-régularisation des noms de domaine. Nous avons donc cherché à développer des offres packagées bon marché pour démocratiser l’internet, et Amen est née. L’idée de Fotolia est elle aussi liée au développement du web. Les personnes avaient besoin d’illustrer leurs sites web et leurs supports de communication, mais les photos proposées par les banques d’images traditionnelles coûtaient trop cher. Nous avons donc découvert qu’il existait une véritable demande pour des contenus visuels de qualité à des prix compétitifs. Aujourd’hui, Fotolia est la banque d’images leader en Europe sur le marché de la microstock avec plus de 550 000 clients et 1,7 millions de membres.

Quel est le cœur de métier de Fotolia ?

Fotolia est une place de marché de contenus visuels et vidéo libres de droits qui propose sur son site 8 millions d’images de photographes, de créatifs et d’agences photos parmi les plus renommées à travers le monde. Lorsque ces contenus sont retenus, ils sont mis en vente sur le site via un moteur de recherche multilingue qui fait apparaître les résultats indexés. Les agences de communication, les organismes de presse, les éditeurs, les administrations et collectivités locales et les TPE/PME achètent ensuite ces photos pour diverses utilisations : illustration de site web, de blog, de newsletter, de catalogue ou de publicité…

Avez-vous connu des moments difficiles ?

Lorsqu’Amen a été lancée, les clients ont afflué. Les débuts de Fotolia ont été très différents. Pendant presque un an et demi, nous avions pour objectif d’enrichir notre banque d’images. Nombre de mes associés pensaient que le site n’allait jamais décoller et qu’il valait mieux s’arrêter. Mais j’ai persévéré jusqu’au moment où le nombre de clients s’est mis à augmenter grâce au bouche à oreille. Les photographes professionnels, quant à eux, se sont aperçus qu’ils pouvaient gagner de l’argent grâce au volume de ventes généré.

Pourquoi avoir décidé de vous engager en tant que business angel ?

Quand je me suis lancé dans les affaires, il n’y avait aucun fonds pour m’aider à financer mes projets. Cela a été très difficile de devoir autofinancer mes projets et je n’ai pas réussi à concrétiser toutes mes idées faute d’argent. Je pense qu’il doit y avoir beaucoup d’entrepreneurs qui se trouvent dans cette situation et j’ai envie de les aider. Il ne faut pas oublier qu’il y a aussi des opportunités. Je préfère placer mon argent dans des jeunes entreprises plutôt que de le laisser dormir à la banque.

Vous venez de lever 100 millions dollars. Comment avez-vous fait ?

Pour lever des fonds, l’important est que le business model soit clair et que la base soit saine, car la valorisation se fait par rapport à la profitabilité. Ensuite, je pense que l’entrepreneur doit être dans une vraie démarche active. Il ne suffit pas d’attendre que quelqu’un vienne vous racheter. Il faut s’entourer de conseillers et d’une banque d’affaires. Les financeurs cherchent à investir dans une entreprise à croissance explosive. Si votre boite a ce profil, il n’y a pas de raisons pour que vous ne réussissiez pas à lever de l’argent.

Quelles sont vos perspectives de développement ?

Nous lançons aujourd’hui un nouveau service avec flixtime.com : les contenus vidéos. Bien que de plus en plus à la mode, la vidéo reste très chère à produire. Nos clients peuvent désormais créer gratuitement des animations vidéos à partir de photos, de texte et de bande son. Nous continuons par ailleurs notre développement à l’international. Contrairement à nos confrères, nous sommes implantés localement dans 11 pays, et nos services sont disponibles en 10 langues. Nous développons une adaptation des moteurs de recherche pour chaque zone géographique afin de proposer les photos qui correspondent le mieux aux spécificités locales.

Les 5 conseils pour les entrepreneurs

  • Ne pas être paresseux, surtout dans les débuts. Il faut être au four et au moulin, 24H sur 24. Il faut donc s’assurer qu’on sera prêt à s’engager de la sorte pour son entreprise et que la personne avec laquelle on vit puisse l’accepter.
  • Suivre son intuition. Comme Fotolia, beaucoup de business ne fonctionnent pas tout de suite. Si nous n’avions pas eu cette intuition que l’entreprise pouvait fonctionner, nous aurions probablement arrêté.
  • Ne se fâcher avec personne, car le monde est petit !
  • Rester humble. Ce n’est pas parce qu’on connaît le succès qu’il faut prendre la grosse tête.
  • Ne pas avoir peur de gagner de l’argent. La plupart des entrepreneurs à succès sont des personnes qui considèrent qu’ils doivent gagner le maximum. On peut comparer cela à un coureur qui vise un temps de 8 secondes pour atteindre les 12 secondes.

Interview de Tristan Lecomte, Fondateur d’Alter Eco

Retrouvez notre interview exlusive de Tristan LECOMTE, créateur de la marque de commerce équitable Alter Eco

Quel a été votre parcours de création de la marque Alter Eco ?

Une de mes sœurs avait acheté le journal des sans-abris dans lequel il y avait un article sur le commerce équitable. Elle m’en a parlé et le sujet m’a intéressé alors j’ai eu envie de me lancer. J’ai d’abord monté une petite boutique dans un quartier central de Paris, en 1998. Après avoir été obligé de mettre la clé sous la porte, j’ai monté une seconde boutique, plus grande, dans le même quartier. Deuxième échec commercial. J’ai ensuite créé un site Internet en 2000, toujours sur le thème de la vente d’artisanat équitable. Là encore le projet s’est arrêté, faute de débouchés. J’ai fini par trouver le bon filon en me réorientant vers la vente de produits alimentaires équitables dans la grande distribution. Aujourd’hui, grâce au succès de la marque dans les supermarchés, nous pouvons aider réellement les producteurs et trouver un équilibre économique.

Pourquoi avoir d’abord choisi d’appliquer votre concept à travers l’ouverture de boutiques ?

Je pensais que c’était le moyen le plus simple de vendre les produits. Or, gérer une boutique en centre ville est très compliqué. De plus nous vendions de l’artisanat, qui n’est pas un produit de consommation courante. Désormais, je me rends compte que ce n’était pas les bons produits et pas le bon circuit de diffusion que nous avions choisis. Peut-être également que nous arrivions trop tôt et que les consommateurs n’étaient pas prêts à acheter équitable.

A travers tous ces échecs, qu’est-ce qui vous a poussé à rebondir et à retenter une nouvelle fois l’aventure ?

La volonté que cela réussisse, je pensais qu’il y avait un vrai intérêt pour les producteurs, une vraie utilité. Je sentais également un attrait de la part des consommateurs. Pour ces raisons, je n’ai pas laissé tomber, jusqu’au moment où cela a décollé, lorsque nous avons pris le parti de vendre nos produits en grande distribution.

Pendant toutes ces années où votre projet ne démarrait pas, n’avez-vous jamais eu envie de tout arrêter ?

Bien sûr ! De temps en temps, je me décourageais mais je ne doutais pas de la validité de mon projet. Nous avons été soutenus par de nombreuses personnes autour de nous qui croyaient dans le concept Alter Eco, ce qui nous a permis de ne pas baisser les bras. Même si l’entreprise ne fonctionnait pas, les gens nous encourageaient à continuer.

Comment vous avez réussi à convaincre les réseaux de grande distribution de vous suivre ?

Je leur ai montré que nos produits étaient de qualité et qu’ils pouvaient à la fois développer des ventes et se valoriser avec ces produits. Les distributeurs ont vite compris que vendre les produits Alter Eco était intéressant d’un point de vue économique, mais aussi pour leur image. J’ai eu la chance de rencontrer des personnes motivées par le thème du commerce équitable dans ces enseignes. à l’époque j’étais tout seul dans l’entreprise. J’ai frappé à la porte des réseaux de grande distribution et l’enseigne Monoprix a été la première à accepter de me faire confiance. Par la suite, les autres distributeurs ont quasiment tous suivi et l’entreprise a décollé.

Aujourd’hui vous essayez d’étendre votre marque à l’international. Quelle stratégie adoptez-vous pour développer Alter Eco à l’étranger ?

Nous développons notre marque aux états-Unis et en Australie, grâce à des entrepreneurs qui ont souhaité s’engager pour développer la marque et qui créent des filiales d’Alter Eco à l’étranger. Ce système fonctionne assez bien et la marque commence à bien se développer à l’international.

Quelles sont pour vous les valeurs de l’entreprise Alter Eco ?

L’ouverture d’esprit, la solidarité et l’envie de changer le monde.

Comment appliquez-vous ces valeurs dans l’entreprise au quotidien ?

En discutant avec les collaborateurs de notre mission et de ses enjeux. Nous avons essayé de créer un espace de travail convivial et propice à ce genre de discussions. Les collaborateurs ne sont pas tous des personnes super engagées pour le commerce équitable, mais ils partagent tous cette ouverture d’esprit, la qualité la plus importante pour nous. Nous vendons plus que des produits. Nous sommes là pour susciter un mouvement car tout l’enjeu du changement se trouve à l’intérieur de chacun. Les produits ne sont qu’un prétexte pour générer des réactions et faire que les personnes se posent des questions. Le but de la marque Alter Eco est de susciter une dynamique de changement des états d’esprit.

Vous incluez un véritable volet social dans l’entreprise. Cet aspect social est important pour vous en tant que créateur d’une entreprise solidaire ?

Oui, nous essayons d’avoir un engagement solidaire global. Nous avons fait travailler des SDF pour vendre nos produits sur des stands par exemple. Nous travaillons également avec un CAT (Centre d’Aide par le Travail) au Havre pour le conditionnement de nos produits. Pour nous, il est normal d’agir de cette manière, que ce soit avec les petits producteurs à l’étranger ou en France.

Votre plus grande satisfaction dans cette aventure ?

La cohérence de notre projet avec les valeurs que nous prônons.

Les 5 conseils de Tritan Lecomte pour les entrepreneurs

  • Croire en ses idées.
  • Ne jamais laisser tomber.
  • Écouter les conseils des personnes expérimentées.
  • Croire en soi.
  • Croire que tout est possible.