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ITINÉRAIRE D’UNE TOUCHE-À-TOUT DE L’ENTREPRENEURIAT

Maria Astoul arrive en France à l’âge de 13 ans en provenance du Portugal, son pays natal. Elle quitte l’école trois ans plus tard et commence à travailler, d’abord en tant que gardienne d’immeuble alors qu’elle n’a que 17 ans. Puis, la jeune femme enchaîne les petits boulots dans des magasins de prêt-à-porter et des solderies. Elle reprend les études de coiffure à l’âge de 25 ans et s’installe à son compte. C’est une réelle volonté que de travailler seule.

Maria recherche avant tout une certaine indépendance. Elle revend son salon en 2000, donne naissance à deux garçons et décide de changer d’orientation professionnelle en devenant assistante maternelle. « Je ne supportais pas l’idée que je doive juste m’occuper de mes enfants, il fallait que je veille sur ceux des autres également » se souvient-elle.
Toujours tentée par le désir d’autonomie, elle se lance ensuite dans le marketing relationnel pour des produits cosmétiques. « Le modèle du marketing de réseau m’a tout de suite plu. J’ai pu créer mes propres équipes indépendantes en France, au Portugal, en Espagne et en Australie. » Du fait du décalage horaire, Maria travaille la journée en lien avec ses équipes européennes et la nuit avec son équipe austra- lienne. Le rythme est imposant mais le plaisir est là. Seulement voilà : au bout d’un an, Maria met fin à l’aventure, à la suite d’un burn-out, « Je compare souvent cette expérience à un coma. On ne sait jamais si l’on va s’en sortir mais une fois terminé, on en ressort complètement différent » analyse-t-elle.

Grâce à ses amis, l’entrepreneure parvient à sortir de cette mauvaise passe. Mais il lui est impossible de reprendre la même activité. Elle décide de céder son entreprise gratuitement à une personne de confiance.
Pendant un an, la jeune femme se remet tout doucement de cette mauvaise expérience et apprend à se servir des réseaux sociaux. En parallèle, elle participe à un projet d’entrepreneuriat social avec un de ses amis.
Elle décroche un rendez-vous avec les fondateurs d’Activ’H.A, une entreprise de service et de conseil auprès des TPE-PME. « Je ne souhaitais pas me rendre à cet entretien car j’étais fatiguée » se souvient Maria. « Mais après la rencontre avec les deux fondateurs, j’avais à nouveau envie de me battre pour un projet. ». La jeune femme, qui a des idées plein la tête, accepte l’offre sans hésitation.

En tant qu’auto-entrepreneure, sa mission consiste à développer la marque dans la région parisienne. « Activ’H.A m’a ouvert les yeux sur un univers inconnu. En travaillant sur le terrain, je me rendais compte des réels besoins des clients. C’est un challenge professionnel car ce que nous proposons correspond vraiment à tous les besoins de l’entreprise. Mais il s’agit aussi d’un défi personnel puisque je suis passée des produits cosmétiques à du conseil en entreprise » conclut Maria, aujourd’hui épanouie dans sa nouvelle activité. Une reconversion réussie pour cette serial entrepreneure qui ne souhaite pas en rester là !

Steripure, garant de la qualité des produits industriels

Parcours d’Olivier Bourgois, fondateur de Steripure

Créée en 2012 par Olivier Bourgois, la société Steripure a pour mission de sécuriser certains ingrédients dits « secs » pour les industries agro-alimentaires et cosmétiques. Le procédé utilisé par l’entreprise s’appuie sur une technologie d’injection de vapeur saturée.

D’abord basée à Eguilles, près d’Aix-en-Provence, l’entreprise montre une croissance assez rapide et obtient trois soutiens successifs de Bpifrance dans le cadre de son développement. « En 2012, au moment du lancement, nous avons bénéficié d’une aide à l’innovation, dispositif non remboursable de 50 000 €.
Cet apport a eu deux effets positifs. D’abord, il s’agit d’une somme d’argent sonnante et trébuchante qui nous a permis de supporter les coûts des premières machines. Mais cette aide constituait aussi un élément déclencheur puisqu’elle nous a ouvert des portes en matière de financement et a renforcé notre crédibilité sur le marché » explique Olivier Bourgois. 

Bpifrance intervient alors en soutien auprès de la société qui demande l’appui financier des banques. Puis, en avril 2014, l’entreprise obtient de Bpifrance un PTZI (Prêt à Taux Zéro dédié à l’innovation) de 200 000 €. Des fonds qui ont d’ores et déjà permis à l’entreprise de passer à l’échelon supérieur, d’améliorer la productivité de ses machines et de constituer une équipe aux compétences solides pour développer un service de qualité. Steripure, qui affiche un chiffre d’affaires d’environ 400 000 € en 2014, ambitionne de dépasser les 900 000 € en 2015.

Interview de Romain Niccoli, Cofondateur de Criteo

Interview de Romain Niccoli, cofondateur et directeur technique de l’entreprise Criteo qui a su adapter son business model et boucler des levées de fonds jusqu’à faire entrer son entreprise au Nasdaq.

En quoi vous associer vous a-t-il aidé ?

Pour résumer, nous avons fusionné deux projets. Le premier où j’étais avec Franck Le Ouay que je connaissais depuis très longtemps (ndlr : colocataire puis ils ont travaillé ensemble chez Microsoft) et celui de Jean-Baptiste Rudelle qui lançait à peu près le même projet en parallèle. Nous nous sommes rencontrés par hasard dans les locaux d’Agoranov.

Jean-Baptiste venait pitcher son projet en expliquant qu’il était le seul dans le monde à faire cela, les participants lui ont répondu qu’il y avait deux autres personnes qui faisaient la même chose de l’autre coté de la porte. Au bout de quelques semaines, nous nous sommes revus et nous avons fusionné les projets. Lui avait déjà créé une société qu’il avait revendu et nous avions développé une technologie. Cette association « naturelle » nous a permis de lever des fonds dans de bonnes conditions. Seuls, nous n’aurions pas pu lever cette somme dès le premier tour (ndlr : 3M€).

Qui s’occupait de quoi ?

Dès le départ, nous avons réussi à déterminer les fonctions de chacun, et ce que nous envisagions pour l’avenir. L’essentiel, pour nous, était que les conditions restent identiques entre tous les associés. Jean-Baptiste s’est concentré sur les levées de fonds, ce qui est extrêmement chronophage. Franck a travaillé sur la partie scientifique, c’est-à-dire sur le développement de l’algorithme et moi sur le développement de la plateforme.

Est-ce que vous aviez imaginé le succès qu’aurait Criteo en 2005 quand vous étiez chez Agoranov ?

C’est difficile d’imaginer ce que l’entreprise va devenir. Nous aurions signé pour un succès bien moins grand que celui d’aujourd’hui. Nous aurions été ravis de faire quelque chose qui marche simplement. Mais l’appétit vient en mangeant et quand nous avons franchi certaines étapes, nous nous sommes dit que nous pouvions en faire encore plus. Nous avons donc continué. Et c’est l’état d’esprit dans lequel nous sommes encore aujourd’hui.

Qu’est-ce qui fait aujourd’hui la qualité de votre technologie ?

D’abord, ce sont les chiffres de performance de la campagne publicitaire. Nos clients font des comparatifs, des tests entre les technologies. Celle de Criteo, ce n’est pas la formule de Coca Cola, ce n’est une invention que nous gardons secrète dans un coffre. Ce sont des algorithmes que nous améliorons en permanence et qui deviennent de plus en plus performants au fil des mois. Il y a deux grandes parties dans notre technologie. Celle de la « recommandation » qui est le choix du contenu, de la présentation, de l’animation, des produits dans la bannière publicitaire. Le deuxième aspect est de prédire la performance à l’avance avec la probabilité qu’un internaute clique et achète un produit.

Comment se sont passées vos levées de fonds ?

La première levée de fonds a eu lieu en mars 2006. Il n’y avait pas encore de business, aucun revenu et pas de produit formalisé. Les investisseurs cherchent trois choses : d’abord vérifier qu’il existe bien un marché ou que nous pouvons le créer et vérifier ensuite que l’équipe tient la route. Le troisième critère porte sur l’innovation technologique et l’approche du marché qui va permettre d’avoir un angle d’attaque efficace. Nous sommes allés directement sur du capital risque car le projet le permettait. Nous étions plutôt dans l’optique de lever un maximum de fonds le plus vite possible pour optimiser les chances de succès, de ne pas trop réfléchir à la dilution, aux pourcentages de parts.

Et comment avez-vous réussi votre seconde levée de fonds ?

Celle de fin 2007 s’est révélée la plus difficile. Le Business n’était pas à zéro mais le chiffre d’affaires demeurait très faible, nous restions très en retard sur le business plan et nous n’avions pas le niveau de succès espéré. Six mois plus tard, le business a décollé. Nous nous sommes entretenus avec le conseil d’administration du changement de stratégie et avons déduit que c’était là que résidait l’avenir.

Comment arriver à faire une seconde levée de fonds sans avoir connu le succès ?

Il a fallu expliquer aux investisseurs pourquoi la première n’avait pas porté ses fruits et ce que nous faisions de différent. Nous étions entre la version 1 et la version 2 de notre produit principal et la version 2 améliorait significativement les choses. Nous venions de la sortir mi-2007 quand nous avons débuté  les discussions. Fin 2007, nous avions développé le chiffre d’affaires, et même plus que prévu. Au printemps 2008, nous avons tout focalisé sur le modèle de la publicité à la performance.

A l’époque combien d’argent avez-vous levé ?

La deuxième levée de fonds (fin 2007) était de 7 millions d’euros. La 3e levée, en 2010, auprès d’un fonds d’investissement américain de 5 millions d’euros. Cette dernière nous a permis de mettre un pied aux États-Unis en nous donnant des contacts et une crédibilité avec un fonds d’investissement de premier plan. Entre la deuxième et la troisième levée de fonds, nous en avons réalisé une autre en 2009, que j’appelle 2 bis. Elle nous a apporté 2 millions d’euros, ce qui n’était en soi pas indispensable, mais nous voulions maximiser les chances de réussite. Chaque levée de fonds possède son utilité propre.

Comment avez-vous réussi à conquérir les États-Unis entre 2008 et 2012 ?

Nous avions une ambition mondiale dès le départ. L’idée consistait à dire : « on y va, on verra bien ce qui marche, ce qui ne marche pas, on ne se fixe pas de limites d’entrée de jeu ». En Europe, nous étions en mode évangélisation, nous expliquions comment cela marchait, les gens ne connaissaient pas. Aux États-Unis, quand nous sommes arrivés, on nous a répondu : « on a déjà essayé ce genre de choses, cela ne marche pas ».

Nous avons eu du mal à convaincre nos prospects de faire un test technique et à recruter l’équipe commerciale qui avait le bon carnet d’adresses pour faire le test. Autre difficulté, quand nous faisions un test et que cela marchait bien, nous nous sommes aperçus que la personne qui a le pouvoir de faire le test n’a pas forcément le pouvoir de faire plus ! Il faut donc avoir le bon contact chez le client. Cela a été la grande difficulté et a pris un peu de temps -quelques années- pour les convaincre. Et finalement, le business a bien pris fin 2011 avec 20 % du chiffre d’affaires mondial réalisé aux États-Unis.

Les Conseils de  Romain Niccoli

  • Ne pas s’autolimiter. Si le produit fonctionne, autant se lancer. Il faut qu’il soit finalisé et c’est sûr que si vous n’essayez pas, vous n’allez pas y arriver.
  • Recruter les meilleurs. Jouez pour le succès et donnez-vous les moyens de réussir vos ambitions. C’est un peu l’histoire de Criteo : nous embauchons les personnes les plus talentueuses dans tous les domaines. Il n’y a pas les fondateurs d’un coté et les salariés de l’autre. C’est une aventure collective qui dépasse largement les fondateurs.
  • L’association. Il est important qu’il y ait une complémentarité. Si tout le monde veut tout faire cela peut poser des problèmes.
  • être en mode lean start-up. Clarifiez les facteurs de risques ou d’incertitudes dans le projet. Il ne suffit pas simplement d’essayer de maximiser les profits et revenus le plus vite possible mais cela consiste à modéliser. Vérifiez les hypothèses que vous faites et les plus incertaines le plus vite possible.
  • Ne pas s’arrêter à la première difficulté. Insistez suffisamment car ce n’est pas facile. Il ne faut pas non plus aller dans une impasse mais prenez le recul nécessaire. Il n’y a pas de recette magique pour le savoir mais il est nécessaire de se donner des méthodes de succès, de vérifier ses hypothèses. Bien analyser est essentiel.

L’entrepreneure qui mêle le créatif au commercial

Parcours de Juliette Parcevaux, fondatrice de Dessine Moi Un Soulier

Pendant son parcours étudiant à Science Po Bordeaux puis à l’ESC Toulouse, Juliette Parcevaux enchaîne les stages dans le domaine du marketing. À l’issue de sa formation en 2009, elle est recrutée par La Halle aux Vêtements en tant que chef de produit.

Mais l’expérience ne lui plaît que moyennement. Travailler au sein d’une grande chaîne, dans le rayon textile pour bébés, un domaine éloigné de sa passion première (la chaussure, ndlr), ne lui convient pas. Un an après sa première embauche, elle plaque tout et décide de lancer son business. « J’ai un petit problème avec l’autorité et la hiérarchie. J’avais envie de sortir du cadre, de pouvoir réaliser ce que je désirais vraiment, c’est-à-dire créer des produits, monter une marque et développer mon côté commercial. » confie-t-elle.

Mêler le créatif à l’aspect commercial et vendre des chaussures sur-mesure fabriquées en France, voilà l’idée. Mais pas question de se lancer immédiatement pour la jeune femme. Pendant près d’un an et demi, Juliette se forme aux métiers de la chaussure et au dessin. Elle étudie les patronages, les cambrures, la technique pour pouvoir dessiner et monter toute une collection. En septembre 2011, le site Internet de la société « Dessine Moi Un Soulier » voit le jour.

Malgré son enthousiasme, la jeune femme se heurte au début de l’aventure à des difficultés qu’elle n’avait pas forcément prévues. Le business décolle difficilement et surtout, Juliette est une femme. « Il existe encore énormément de sexisme et de misogynie en France, particulièrement dans l’industrie. On m’a claqué de nombreuses fois la porte au nez, j’ai même eu droit à des propositions indécentes ! La plupart des fabricants ne m’ont pas prise au sérieux. J’ai dû me battre pour m’imposer. » raconte l’entrepreneure.

À force de pugnacité, Juliette tient le coup. Elle parvient à trouver un atelier capable de produire rapidement et qualitativement des paires de chaussures à l’unité. Progressivement, le nombre de clientes grandit et les portes s’ouvrent. La créatrice vend même ses produits à l’international, en Belgique, en Suisse, en Angleterre, en Espagne et un peu aux États-Unis. Les ventes mettent environ un an et demi à grimper réellement et la société devient rentable en 2014, pour la première fois. « J’ai clôturé 2014 à 400 000 € de chiffre d’affaires et j’emploie deux personnes en plus de moi. J’observe que mon chiffre d’affaires double chaque année, c’est plutôt très bon signe pour la suite. » se réjouit alors Juliette.

Bien sûr, elle n’entend pas s’arrêter là. Doubler son chiffre tous les ans reste une volonté, au même titre que le développement des ventes en Asie et aux États-Unis et l’extension de la gamme. Juliette semble avoir trouvé sa voie dans l’entrepreneuriat. Et l’aventure est loin d’être terminée, puisque l’objectif est de devenir la référence de la chaussure sur-mesure en France. Assurément, un beau « pied-de-nez » à la crise…

Le jeune fonceur qui mise sur le réseau

Le chemin qui mène à l’entrepreneuriat, Elie Wague l’a emprunté très tôt. Après le collège, il s’oriente au lycée professionnel par choix, puis se lance dans des études variées : psychologie, sociologie, japonais, arabe et enfin une licence en communication à Paris 8 qu’il interrompt au bout de deux ans. « Je m’étais dirigé vers cette filière par instinct, mais au bout de ces deux années, j’estimais avoir atteint mes objectifs. Je ne souhaitais pas obtenir le diplôme et rentrer dans la case « communiquant ». C’est pour cela que j’ai quitté la formation. » explique-t-il. 

En 2008, alors qu’il travaille comme assistant d’éducation, Elie lance sa première start-up, Avogoo, en association avec son meilleur ami. Ce réseau social met en relation les restaurateurs et consommateurs, qui peuvent y noter les enseignes, donner leur avis et le partager avec leur communauté. En retour, les restaurateurs peuvent en profiter pour lancer des campagnes promotionnelles auprès des utilisateurs. Le projet semble bon, mais la mayonnaise ne prend pas. « Cela a été un échec. Nous étions novices dans le domaine de l’économie numérique et l’association avec mon meilleur ami n’a pas fonctionné.
Je m’investissais beaucoup alors que lui restait un peu timoré. Le projet traînait en longueur, nous avons fini par abandonner. »
 précise Elie. 

L’entrepreneur poursuit son métier d’assistant d’éducation jusqu’en mai 2012, date à laquelle il se lance dans une seconde aventure entrepreneuriale.
Il crée Dream2web, une agence de création de sites web. Mais le dirigeant n’est pas réellement satisfait de cette idée. Le 7 décembre de cette même année, une amie entrepreneure lui précise que son entreprise manque de visibilité mais qu’elle ne peut pas se permettre financièrement de se lancer dans une stratégie digitale globale. C’est le déclic. 

Le lendemain matin, il crée Beuzy, réseau social de mise en relation de professionnels. Unique en son genre, cette plateforme répond à une problématique différente des réseaux traditionnels. Au lieu de permettre à l’entrepreneur de se mettre en avant, Beuzy propose à l’entreprise de gagner en visibilité et de faire connaître son produit, sa spécialité, ses partenaires.

Son échec précédent l’ayant forgé, Elie entend bien ne pas répéter deux fois les mêmes erreurs. Seul cette fois, il fait le nécessaire pour être encadré, il se forme, lit avec intensité sur le sujet et développe son outil pendant deux ans. En mai 2014, après avoir longtemps étudié les différentes fonctionnalités et posé les bases d’un modèle économique viable, il met sa solution en ligne. Quelques mois après, la plateforme affiche plus d’une centaine de membres inscrits et l’entrepreneur peut commencer à viser plus loin. Il se focalise aujourd’hui sur sa campagne de communication et entend séduire les investisseurs dans le but de lever au minimum 15 millions d’euros dans les prochains mois.

Impulsif, passionné, Elie voit aujourd’hui l’entrepreneuriat comme le seul et unique moyen d’être libre. Celui qui ne supporte pas de suivre les règles à part celles qu’il a construites lui-même affiche des objectifs ambitieux pour sa start-up. Et fonceur comme il est, il y a fort à parier qu’il parviendra à ses fins.

L’entrepreneur qui valorise l’apprentissage des langues

A 41 ans, Olivier Haquet est le fondateur d’ADomLingua, organisme de formations linguistiques pour les entreprises, les salariés et les particuliers. Rencontre.

Quel est votre parcours (professionnel et personnel) avant la création de votre entreprise ?

Après des études d’ingénieur et un MBA, j’ai commencé ma carrière professionnelle aux États-Unis. J’ai débuté à l’Ambassade de France dans le domaine de la coopération culturelle et scientifique puis j’ai déménagé sur la côte ouest pour aider les entreprises américaines à s’installer en France. C’était au tout début des années 2000 et à force de côtoyer les start-ups qui allaient devenir les géants du web, le virus de l’entrepreneuriat m’a pris. Une amie de promotion m’a alors contacté pour me proposer de prendre avec elle la direction d’une jeune société internet à Paris et je suis rentré en France. L’expérience a été intense et j’ai beaucoup appris sur le développement et la structuration d’une société. C’est après un bref passage dans le conseil en stratégie que j’ai créé ADomLingua.

Pourquoi s’être lancé ?

J’ai créé ADomLingua en 2004 par goût de l’entrepreneuriat et par intérêt pour les langues. J’en ai moi-même appris 5, même si mon niveau reste bien modeste ! Au départ, je me suis intéressé au secteur des services à la personne qui était alors en plein boom. Je me suis demandé si je pouvais développer un positionnement différent des sociétés existantes, qui proposaient pour nombre d’entre elles un soutien scolaire « toutes matières ». Je souhaitais également pouvoir me développer sur le marché des adultes. Les langues sont alors apparues comme une évidence et ADomLingua, cours à domicile pour les particuliers était née. En 2005, j’ai créé l’entité « ADomLingua Communication » qui est un organisme de formation continue. Cette deuxième activité est rapidement devenue majoritaire et compte aujourd’hui pour 80% de notre chiffre d’affaires.

Que représente l’entrepreneuriat pour vous ? 

C’est le moyen de s’épanouir, de se réaliser, de s’accomplir. Le fait d’être autonome, même si c’est parfois lourd à gérer, constitue également un gros plus. L’entrepreneuriat permet aussi d’avoir un rapport au travail complètement différent. Je n’ai d’ailleurs pas souvent l’impression que c’est du travail ! On progresse tout le temps en investissant son énergie et ses ressources sur des sujets variés afin de servir un objectif que l’on a fixé. C’est exaltant.

Quelles ont été les principales difficultés rencontrées ? Inversement, les principales satisfactions ? 

En matière de difficultés, je note que la législation est particulièrement lourde dans notre pays. L’environnement fiscal, administratif et social est complexe mais surtout trop fluctuant. Parmi les satisfactions, je relève le sentiment d’être utile : l’entrepreneur crée des services, des emplois, des richesses, il contribue aussi à l’épanouissement des autres. Je me rappelle d’un salarié qui est entré chez AdomLingua avec peu de bagages académiques mais un beau potentiel intellectuel.

Il a pu accéder à un Master en alternance et ainsi envisager un développement de carrière ambitieux. De même, il est satisfaisant de pouvoir accompagner et promouvoir les personnes les plus méritantes autour de soi. Quand on est entrepreneur, on peut faire la différence ! Même s’il s’agit d’une goutte d’eau, nous contribuons à l’évolution de notre société. Je tire enfin un grand plaisir d’avoir structuré notre activité en optimisant les processus pour produire un service de qualité et ce, avec efficacité.

Comment vous êtes-vous financé ? 

Nous avons entièrement fonctionné sur fonds propres. J’ai initialement investi 10 000€ de mes économies personnelles. Puis, nous sommes passés à l’autofinancement, en ne prélevant aucune rémunération sur la société pendant deux ans.

Pouvez-vous me donner les chiffres de votre entreprise (date de création, nombre de salarié, chiffre d’affaires…) ?

ADomLingua a été créée en 2004 et ADomLingua Communication, organisme de formation en 2005. Nous avons atteint un million d’euros de chiffres d’affaires en 2010. Du fait de notre activité, plutôt que le nombre de salariés, mieux vaut indiquer le nombre d’équivalents temps plein qui est d’une douzaine.

Comment conciliez-vous vie professionnelle et vie personnelle ?

Pas si facilement que ça… Mais je suis aidé par ma conjointe qui est très conciliante et qui possède, elle aussi, une activité passionnante et chronophage puisqu’elle est chirurgienne. Je réalise qu’au-delà du temps passé pour ADomLingua, c’est surtout le fait d’avoir en permanence l’entreprise en tête qui use de l’énergie. En revanche, en vacances, je coupe complètement et les personnes présentes au bureau savent qu’il ne faut pas me déranger.

En tant qu’entrepreneur, la frontière entre vie professionnelle et vie personnelle est partiellement abolie, car on prend plaisir à développer son entreprise, à y réfléchir et finalement à s’y épanouir. En plus de cela, on a en partie la maîtrise de son emploi du temps. Quand je sors de rendez-vous et qu’il fait beau je rentre tranquillement en vélib’ en profitant de notre belle ville ! Par ailleurs, dans la mesure où AdomLingua est mécène de plusieurs concerts de musique ainsi que d’une pièce de théâtre cette année, j’ai l’occasion de découvrir de nouveaux univers, c’est plaisant !

Avez-vous une anecdote à partager ?

Je pense à la plus simple et en même temps la plus excitante : le premier cours d’anglais vendu. Nous avions passé des semaines à lancer notre activité, à nous investir jours et nuits jusqu’à ce qu’un matin, un client passe une première commande. Un sacré souvenir ! Je peux également citer comme anecdote l’arrivée des premiers clients renommés, qu’il s’agisse de VIP, d’entreprises connues, de PDG de grandes entreprises à former, de palaces parisiens… Il y a quelques années, nous avons même été sollicités par l’Élysée. J’ai aussi une pensée pour notre cliente la plus fidèle dont nous avons accompagné la fille depuis la maternelle. Cette dernière rentrera l’année prochaine au lycée.

Quelles sont les perspectives d’avenir pour votre entreprise ?

Les perspectives à court terme sont liées à la mise en place de la réforme de la formation professionnelle et notamment à l’apparition du CPF (Compte Personnel de Formation) qui secoue notre secteur. A plus long terme, l’impact des nouvelles approches pédagogiques comme les MOOCs est un sujet d’attention.

Le prêt à la création d’entreprise (PCE) a disparu

L’aide destinée aux jeunes entrepreneurs a été abrogée le 1er avril, Le PCE remplacée par des garanties de prêts pour des projets plus importants. Qu’est-ce que le PCE ?

Qu’est-ce que le PCE ?

Le prêt à la création d’entreprise (PCE), offrait des prêts bancaires de 2000 à 7000 euros prévus pour le financement de projets de création d’entreprise, sans caution personnelle ni garantie. Cette aide permettait aux entrepreneurs de s’installer, la durée du prêt étant fixée à 5 ans et le remboursement du capital et des intérêts différés de 6 mois.

Remplacement du prêt à la création d’entreprise

Un autre dispositif de Bpifrance, consistant en une garantie de prêts destinés aux entreprises de moins de 3 ans, a vu le jour. Cette nouvelle possibilité permet de financer jusqu’à 70% du projet. Des demandes simplifiées, ne comprenant plus qu’un dossier unique, pourront être effectuées pour des projets atteignant jusqu’à 200 000 euros d’investissements.

Cette « garantie création » propose une couverture de 50 à 60% du concours bancaire pour les PME (Petites et Moyennes Entreprises) de moins de trois ans et dont le chiffre d’affaires annuel reste inférieur à 50 millions d’euros. Cela permettra notamment de financer le BFR (Besoin en Fonds de Roulement) et les investissements.

Quel type de véhicule choisir ?

Une fois la décision prise de se constituer une flotte automobile ou d’acquérir un véhicule de société se pose la question du type de véhicule à choisir. Un mauvais choix peut avoir de lourdes conséquences. éléments de réponse…

L’utilisation de la voiture

La première question à se poser réside dans l’utilisation du véhicule, il est évident que celle-ci détermine la catégorie à sélectionner et constitue un premier vecteur de choix : utilitaire, berline… Tout doit d’abord dépendre de ce que le salarié en fera. Il serait inconcevable d’acquérir une berline pour des métiers où stocker du matériel est indispensable et difficile pour un commercial d’effectuer des milliers de kilomètres à bord d’un véhicule non adapté à de nombreuses heures de conduite. La première question à laquelle vous devez répondre est donc : à quoi va servir le véhicule ?

Une forme de reconnaissance pour le salarié

En dehors de ce choix, posez-vous une question essentielle et relevant de la culture même de votre entreprise : devez-vous distinguer le niveau de véhicule en fonction du niveau hiérarchique de vos salariés ou tout le monde doit-il être logé à la même enseigne ? La différence reste subtile mais importante. Dans le cas où le véhicule s’adapte, il sera perçu comme une sorte de récompense de l’effort fourni mais créera une frontière entre les différents niveaux hiérarchiques et une forme de jalousie au sein de votre entreprise. Cette solution s’adapte à des structures où la hiérarchie est plutôt apparente. Dans l’autre, la voiture apparaîtra comme un avantage lié à l’entreprise et ne sera pas un motif de distinction entre salariés.

Le choix de la catégorie de véhicule

Une fois l’utilisation du véhicule définie, le choix doit ensuite se porter sur la catégorie de véhicule. Il peut apparaître comme évident que plus le modèle sera haut-de-gamme, plus l’impact sur la motivation et le sentiment de reconnaissance pour le salarié seront forts. La plupart des constructeurs propose différents modèles et vous aurez donc un choix relativement large. Dans le cas de l’acquisition d’un véhicule, n’oubliez pas qu’il peut engendrer une forme de fidélisation du salarié. Celui-ci bénéficie dans le cas de modèle premium d’une amélioration de son quotidien et le risque d’immobilisation en cas d’accident s’en retrouve limité. Autre donnée à prendre en compte : tous les véhicules ne conservent pas la même valeur avec le temps. La valeur résiduelle est également à prendre en compte et non simplement le coût à l’achat. Le prix de vente du véhicule quelques années plus tard si votre trésorerie le permet devra aussi être analysé.

Véhicule électrique ou non ? 

Le véhicule électrique répond à un certain nombre de besoins. Les avantages sont nombreux : absence de bruit et de pollution, confort de conduite. Ce type de véhicule est apprécié notamment lorsque la distance à parcourir est inférieure à 100 km et le bonus écologique vous permet d’acquérir ces véhicules à des prix abordables. L’autonomie limitée (70 à 120 km), le temps de recharge et des infrastructures trop peu nombreuses, la faiblesse du marché de l’occasion, peuvent cependant représenter un véritable frein à l’acquisition de ce type de véhicule. En cas d’indécision, l’hybride peut représenter une véritable solution intermédiaire et a séduit un nombre croissant d’entreprises. Celle-ci diminue l’impact écologique tout en conservant des conditions économiques acceptables.

Social Moov optimise la présence des marques sur les réseaux sociaux

Parcours de Véronique Bergeot, cofondatrice de Social Moov

Aujourd’hui, les réseaux sociaux comme Facebook, Twitter, Google+, LinkedIn et Viadeo sont des incontournables. À tel point que les marques les intègrent désormais à part entière dans leur plan média. C’est partant de ce constat que Véronique Bergeot et Sylvain Eche ont monté Social Moov en 2011, une plateforme qui leur permet de développer et gérer la publicité sur Facebook et Twitter pour le compte de grandes marques.

Dans le cadre de son développement, la jeune entreprise a bénéficié de l’appui de Bpifrance en 2012 puis en 2013. « Nous avons présenté notre bilan et nos objectifs à Bpifrance qui nous a accordé un prêt à taux zéro, à hauteur de 550 000 € », précise Véronique Bergeot. L’aide financière leur a permis d’ouvrir des bureaux à Londres, de recruter des ingénieurs et d’étoffer les équipes produits.

Aujourd’hui, l’entreprise entend bien poursuivre ce développement à l’international. Véronique Bergeot explique : « Nous souhaitons clairement renforcer le travail sur l’Europe. Aujourd’hui, on se développe en Allemagne, en Espagne, en Italie. Nous sommes présents en Russie et nous venons d’ouvrir en Israël. Dans un coin de la tête, nous gardons également l’idée de nous développer aux États-Unis en 2015 mais nous restons prudents car c’est un marché compliqué. En fonction des aides que Bpifrance pourra apporter, nous envisagerons de nous développer en Amérique latine. » Le message est lancé. 

L’entrepreneuse au service de ses pairs

Dorothée Courteuge a toujours été passionnée par le monde des entrepreneurs. Après avoir travaillé à leurs côtés pendant de nombreuses années, elle décide de franchir le cap et fonde LYDD Consulting pour les aider à gérer l’administratif et les former.

De voyages en voyages

Étudiante, Dorothée est d’ores et déjà intéressée par l’administratif des entreprises. Elle suit une formation d’assistante de direction en alternance, ce qui lui apporte sa première expérience professionnelle. BTS en poche, elle part s’installer à Londres où elle occupe un poste de reception manager. De retour en France après un an et demi, la jeune femme multiplie les postes d’assistanat principalement en mission d’intérim ou en CDD. Les durées déterminées lui permettent de voir toutes les facettes du métier, de l’assistance comptable à l’aspect logistique ou commercial. Ce fonctionnement lui permet de continuer à voyager. Elle s’installe en Nouvelle-Zélande pendant un an avant de travailler six mois en Australie.

Dorothée rentre définitivement en France et se lance dans la fonction d’office manager. Dans ce métier, l’aspect qui l’intéresse le plus réside dans la mise en place de processus et la formation de nouveaux employés. Elle réalise alors qu’elle pourrait accomplir ces tâches en tant qu’indépendante et proposer un service utile pour les entrepreneurs. C’est alors que l’idée de créer sa société germe en elle. Elle passe un an à préparer sa future société, tout en continuant à travailler.

Les résultats de l’expérience acquise

Forte de 15 ans d’expérience dans l’assistanat, Dorothée lance LYDD Consulting en janvier 2014 et propose de l’aide administrative aux gérants de PME. L’entrepreneuse peut désormais pratiquer ses activités favorites que sont l‘assistanat et la formation, les deux services proposés par LYDD Consulting.

Dès son lancement, l’activité rencontre un franc succès. La jeune femme parvient à atteindre les objectifs qu’elle s’est fixée, dont le lancement de son site internet et l’obtention de l’agrément nécessaire pour être reconnu comme organisme de formation.

Grâce à son entreprise, Dorothée ressent de la joie à l’idée de soutenir et d’accompagner des entrepreneurs, tout en ayant la satisfaction de posséder, elle aussi, sa société. Elle voudrait aller plus loin et alors qu’aujourd’hui, LYDD Consulting vient tout juste de fêter son anniversaire, elle espère recruter et former des collaborateurs qui pourront, à leur tour, former de jeunes entrepreneurs. Mais ça, c’est une autre histoire…

Trois questions à… Dorothée Courteuge

Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées ?

La principale difficulté, d’après moi, résidait dans le fait de prendre le « costume » du chef d’entreprise. Lorsque l’on a été salarié pendant 15 ans, il s’avère difficile de s’habituer. J’ai personnellement mis du temps à réaliser ce qu’il se passait. L’autonomie a représenté une autre sorte de difficulté à mes débuts. J’ai dû me débrouiller par moi-même, mais cela s’est avéré très formateur. J’ai par exemple eu à écrire un édito pour un dossier de presse, chose nouvelle pour moi. Je suis heureuse d’avoir franchi ces obstacles, car il s’agissait de défis positifs et très intéressants à relever !

Parvenez-vous à concilier vie professionnelle et vie privée ?

L’entrepreneuriat a causé de nombreux changements dans ma vie personnelle et me prend évidemment beaucoup de temps. Mais je me suis lancée en connaissance de cause. J’avais conscience que les premières années allaient être très difficiles et que j’allais devoir sacrifier une partie de ma vie personnelle. J’ai donc moins de temps pour moi mais cela ne me frustre pas, grâce à l’épanouissement que m’apporte mon métier.

Comment imaginez-vous votre avenir et celui de votre entreprise ?

Concernant LYDD Consullting, mon but à court-terme est de pouvoir embaucher et former des consultants. A long-terme, j’aimerais pouvoir embaucher huit consultants d’ici quelques années, afin de pouvoir réaliser d’autres projets. Je constate qu’il existe assez peu de formation pour expliquer ce dont un chef d’entreprise a réellement besoin, principalement en matière de gestion. Mon but est donc de proposer une formation qui répondrait à ces besoins.