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Gestion des contributeurs : la reconnaissance et la communication

Pour que l’Innovation Participative fonctionne, il ne faut pas oublier de témoigner de la reconnaissance et la communication à l’auteur d’une idée innovante.

La reconnaissance par les RH

Les marques de témoignages de reconnaissance envers les contributeurs de la démarche d’Innovation Participative doivent être prises en charge par les responsables des ressources humaines de l’entreprise. La politique RH de la société doit montrer de cette façon sa cohérence avec la volonté de promouvoir l’Innovation Participative au sein de l’entreprise. Ainsi :

  • Innovation Participative doit être prise en compte dans la définition de toutes les fonctions, et en particulier dans celles du management de proximité.
  • Les managers doivent être sensibilisés et/ou formés à leur rôle en matière d’Innovation Participative.
  • L’encadrement doit prendre en charge sa fonction de manager des idées de son équipe.
  • L’évaluation de tous les collaborateurs, selon leur capacité à innover et/ou à promouvoir l’innovation, doit figurer dans l’entretien avec la hiérarchie.
  • L’engagement dans la démarche d’Innovation Participative doit s’appliquer à la reconnaissance professionnelle des salariés (ex. : promotion…).
  • Des moyens d’apprentissage doivent permettre de développer la démarche d’Innovation Participative.

Il est recommandé que :

  • le processus d’Innovation Participative soit présenté en détail aux nouveaux embauchés ;
  • la diversité des recrutements soit encouragée pour favoriser la créativité/innovation ;
  • des enquêtes de satisfaction du personnel (opérationnel et encadrement) vis-à-vis de la démarche Innovation Participative soient réalisées régulièrement ;
  • l’Innovation Participative soit abordée avec les partenaires sociaux ;
  • des opportunités de développement culturel, et d’informations économiques et techniques soient données aux membres du personnel ;
  • les membres du personnel soient encouragés à s’ouvrir sur l’extérieur afin de mieux connaître l’environnement de leur entreprise.

Reconnaissance par la communication interne

Le ou les documents de présentation de l’organisation doivent intégrer l’Innovation Participative (Rapport annuel, plaquette de présentation…). Ainsi, il est également recommandé que des rubriques spécifiques existent dans les supports de communication de l’entreprise pour valoriser la démarche d’Innovation Participative et ses résultats (intranet, journaux internes…). Pour que la communication sur les innovations soit efficace, il est recommandé de mettre en place un site intranet d’informations dédié à l’innovation au sein de l’entreprise. Dans les démarches les plus avancées, l’entreprise peut mettre en place un benchmark interne permettant aux services d’évaluer l’état de leur démarche.

Un système de récompense est généralement utilisé pour féliciter les meilleures idées et les meilleurs contributeurs lors d’un événement créé à cette occasion. Ainsi, les responsables de l’Innovation peuvent être reconnus chaque année dans le cadre du trophée qui peut récompenser le plus actif dans l’année. Les auteurs d’une idée d’innovation peuvent également être récompensés lors de trophées, forum… Cette reconnaissance peut se prolonger dans l’intranet de l’entreprise. Les innovations réalisées et engendrées par la démarche peuvent être réutilisées au profit de la communication sur l’Innovation ou d’autres types de communication.

La reconnaissance de l’auteur

Pour que l’auteur d’une idée se sente valorisé, il est nécessaire qu’il soit pris en considération tout au long du processus de l’innovation (cohérence des moyens, écoute, respect des délais, qualité de la réponse…), et ce jusqu’à la fin de la mise en place de son innovation : l’auteur est informé des succès ultérieurs de son innovation.

Les principaux modes de reconnaissance des contributeurs sont honorifique (ex. : magazine interne, cérémonie et remise de trophées, « diplômes » intervention en réunion, valorisation devant leurs pairs, leur famille…), non pécuniaire (ex. : repas, visites techniques ou voyages d’étude) et financière (ex. : prime et gratification, intéressement, chèques cadeaux).

La reconnaissance par la communication externe

Pour que l’Innovation Participative fonctionne, il est nécessaire qu’une forte communication soit mise en place autour d’elle. Cette communication sera un plus, tant pour l’image de marque en externe, que pour la mise en commun des innovations en interne.

Pour communiquer en externe, l’entreprise doit participer à des événements orientés vers l’innovation et prévoir des actions pour valoriser la démarche d’Innovation Participative au sein de l’entreprise (ex. : journée de l’innovation ou forum programmé au moins une fois par an, témoignages d’innovations, de meilleures pratiques et succès stories sont faits périodiquement…). Dans les démarches les plus avancées, l’Innovation Participative peut être valorisée dans les supports de communication externe de l’entreprise (communiqués de presse, site Internet institutionnel, journaux à destination des clients…). Cela sera d’autant plus profitable à l’entreprise pour les idées citoyennes issues de l’Innovation Participative (sécurité, développement durable) qui peuvent être communiquées à l’extérieur.

Christophe Laval, Président Fondateur de VPHR (Vision Performance Humain Reconnaissance), auteur de « Plaidoyer pour la reconnaissance au travail ».

L’Innovation Participative est une pratique peu répandue dans les organisations. Elle constitue pourtant une opportunité fantastique de créer du sens au sein de la collectivité de travail en permettant aux salariés de se sentir impliqués et utiles. Elle constitue l’une des formes les plus concrètes de reconnaissance, mais malheureusement peu d’entreprises ont un programme structuré dont l’efficacité résiste à l’usure du temps.

Pour y arriver, il est fondamental d’associer le management de proximité et de lui faire jouer son rôle d’animateur. Il faut également reconnaître les idées exceptionnelles, impliquer ceux qui les ont eues dans leur mise en place opérationnelle et chiffrer leur impact. Enfin, je constate que la reconnaissance non monétaire de l’Innovation a souvent été un gage de pérennité et d’efficacité, bien plus qu’une incitation financière.

L’exemple de la poste

Depuis plusieurs années maintenant, La Poste s’est préparée à une baisse de son activité historique du Courrier. Elle a lancé, il y a 2 ans, un projet stratégique dénommé « Réinventons le Courrier » à horizon 2015.

Les enjeux

La démarche vise à générer une différenciation d’offre et de services créatrice de valeur et de croissance rentable, améliorer et satisfaire l’environnement actuel et à venir, et à contribuer à la réussite de la stratégie 2015 Réinventons le Courrier (marqueur Innovation).

La méthode 

Le dispositif a été annoncé par Nicolas Routier, Directeur Général du Courrier, en janvier 2010, en amont du Stratégie Tour du Courrier (qui a pour but d’échanger sur la stratégie et de diffuser plus largement le goût pour l’innovation). Il s’agit d’une démarche ouverte et collaborative, par/pour l’ensemble des acteurs du Courrier. Dans les grandes lignes;

  • Une démarche spontanée a été privilégiée.
  • Un module « BIP » a été mis en place sur l’intranet de la Direction de la Qualité et de l’Innovation (DQI) et à partir de l’Intranet de l’entité Courrier de La Poste, permettant d’émettre des idées.
  • Toutes les idées émises sont recensées (archivage informatique et horodatage), qualifiées par la DQI (contrôle de documentation), classées chaque mois (autour de 3 thèmes : développement, performance et vie au travail), examinées (en fonction de l’impact sur le client, l’entreprise La Poste et le personnel, facilité de mise en œuvre, gain ou économie qu’elle apporte, caractère innovant de l’idée) et cotées à 3 niveaux : l’établissement (local), la direction régionale et le siège.
  • Les idées peuvent être consultées par mots-clés, commentées et évaluées par l’ensemble des collaborateurs.
  • Les résultats sont communiqués aux postiers sur le site intranet, à travers la démultiplication des challenges et par la contribution à la mise en œuvre.
  • Les pratiques ou idées éprouvées localement sont étudiées en vue de leur généralisation.

L’encadrement

La DQI assure la continuité de la démarche, l’étroite association des 3 niveaux de cotation et l’alimentation des 17 programmes de la stratégie du Courrier « 2015 Réinventons le Courrier ». Elle est responsable, par son coté transverse, de l’interface entre les innovateurs et les métiers.

La reconnaissance

Les modes de reconnaissance utilisés dans la démarche « BIP » sont :

  • Financiers (ex. : gratification, chèque cadeau, etc.)
  • Honorifiques (ex. : trophée, diplôme, etc.)
  • Non pécuniaires (ex. : repas avec un « Patron du Siège », visite technique (Interne/Externe), etc.)
  • Professionnels (ex. : liés à la carrière, etc.)
    Chaque niveau d’experts est libre de définir le niveau de récompense pour chaque idée.

La communication

Une communication mensuelle est diffusée auprès du personnel sur la remontée des bonnes idées et les résultats obtenus. Cette communication est faite également lors des moments-clé du Groupe (réunion des dirigeants, rencontres lors de déplacements dirigeants sur le terrain…). Une communication interne en entreprise est aussi privilégiée et des innovateurs sont mis en avant dans les organes internes (au niveau local, régional, national), par exemple dans le journal « Facteurs ! » édité à 93 000 exemplaires.

Les résultats

Nombre de :

  • BIP : 4 779 en 15 mois.
  • mises en œuvre : 2 299, soit 48 %.
  • BIP distinguées par les experts du siège au total : 634.
  • BIP récompensées au total : 178.
  • votes sur l’intranet : 40 224.
  • commentaires sur l’intranet : 3 889.
  • visiteurs sur le site : 154 891 depuis son lancement, 340 personnes en moyenne par jour.

Article par PIERRE AGULLO | DIRECTEUR DE LA QUALITÉ ET DE L’INNOVATION | DIRECTION COURRIER DE LA POSTE

Faites aider vos salariés pour leurs achats immobiliers

Les services d’Action Logement (ex :1 % Logement) se sont fortement développés ces dernières années : prêt pour acheter son logement, aide à la mobilité professionnelle, avance du dépôt de garantie mais aussi conseils en financement et aides au montage du dossier des achats immobiliers.

Vos salariés connaissent des difficultés pour acheter un logement

Le cours de l’immobilier est en hausse et vos salariés ont donc de plus en plus de mal à se lancer dans l’accession immobilière. Hausse des taux d’intérêt, disparition du crédit d’impôt sur les intérêts d’emprunt immobilier et du PASS-FONCIER, nouveau prêt à taux zéro renforcé… : des termes techniques derrière lesquels se cachent des réglementations bien spécifiques et qui semblent très complexes aux yeux de vos salariés.

Vous versez chaque année votre participation Action Logement…

La Participation des employeurs à « l’effort de construction » (PEEC) a été mise en place en 1953 et cherchait à résoudre la crise du logement de l’après-guerre. Elle est plus connue sous le nom de « 1 % Logement » ou « 1 % patronal ».
Obligatoire pour les entreprises privées non agricoles d’au moins 20 salariés, elle permet à tout salarié des entreprises privées de cette taille d’obtenir grâce à son employeur, un prêt pour acheter sa résidence principale ou déménager suite à une mobilité professionnelle auprès d’un organisme Action Logement.

En plus du prêt, informez vos salariés qu’ils peuvent bénéficier de conseils gratuits

Monter un dossier de financement pour acheter un logement est loin d’être la chose la plus simple à effectuer… Et la complexité des démarches rebute bien souvent les candidats à l’accession immobilière. Mais si vous dirigez une entreprise de plus de 10 salariés, vous devez savoir que, en plus du prêt, vous pouvez permettre à vos salariés de profiter de conseils gratuits.

Pour accompagner vos salariés dans leur projet de financement, la plupart des organismes dits « Comité Interprofessionnel du Logement » mettent en effet gratuitement à leur disposition de véritables experts pour les aider à montrer leur projet de financement.

Ils permettent ainsi à vos salariés de profiter des connaissances financières, techniques et juridiques de spécialistes pour gérer en toute sécurité les projets de financement de vos salariés.

Où le salarié peut-il trouver ces conseils ?

La plupart des organismes dit Comité Interprofessionnel du Logement (CIL), chargé de recueillir les fonds, d’en assurer la gestion et de conseiller les salariés, pratiquent ces conseils. Il existe une vingtaine de CIL regroupés au sein de l’UESL.

Le montant de cette cotisation

A l’origine, les entreprises concernées par cette cotisation devaient verser 1 % de leur masse salariale au financement de la résidence principale des salariés. Désormais, ce sont les entreprises de plus de 20 salariés qui le sont.
L’expression « 1 % Logement » n’est plus valable depuis 1992, le taux de participation étant à 0,45 % des rémunérations brutes versées au cours de l’année précédente.

Les opérations concernées par le prêt acquisition Action logement ?

  • achat d’un terrain à bâtir
  • achat ou construction d’un logement neuf
  • acquisition dans logement ancien sans travaux.

Exemple : Les services de SOLENDI

Ainsi SOLENDI propose :

  • de mettre à la disposition de vos salariés des experts,
  • de les accompagner de manière personnalisée et adaptée,
  • de rechercher des meilleurs prêts pour vos salariés,
  • de leur donner des outils de simulations en ligne (étude de financement, simulation d’emprunt),
  • un service totalement offert.

Interview de Dominique Medina, responsable intermédiation bancaire et immobilière

Comment se différencie SOLENDI des autres CIL ?

Solendi a su écouter les demandes des salariés des entreprises en créant en 1994 une cellule de conseil en financement qui leur est totalement dédiée. Pour preuve, au cours des deux dernières années, nous avons répondu à plus de 21 000 demandes de conseils pour accompagner des salariés dans le projet de toute leur vie : l’acquisition de leur résidence principale. Nous assurons l’interface entre notre service de prêts accessions, nos partenaires bancaires et le notaire, afin de leur simplifier les démarches administratives. Les salariés n’ont donc plus qu’un seul interlocuteur pour mettre en place leur projet et se sentent ainsi rassurés. De plus, cet accompagnement est totalement offert et s’inscrit dans la continuité des services mis à disposition des entreprises.

Pouvez-vous donner un exemple ?

Un couple de 42 ans avec 2 enfants souhaitait acquérir le logement qu’ils occupaient à Chennevieres (94) et dont le loyer était de 650 euros. Nous avons pu, grâce à notre partenaire bancaire, optimiser au mieux leur financement, en leur permettant de devenir propriétaire avec des échéances de 850 euros par mois, en y incluant le prêt accession. Cette famille a pu acquérir ce logement en respectant le délai imparti dans leur compromis de vente, et tout cela en ayant un interlocuteur unique.

En route pour préserver la planète !

Sylvie Roland, directrice marketing de National/Citer, nous présente la nouvelle offre exclusive de location de véhicules électriques.

Êtes-vous les premiers sur le marché français à proposer une telle offre ?

Nous ne sommes pas les premiers à l’annoncer, mais par contre nous sommes les premiers à le faire réellement ! Nos concurrents ne proposeront des voitures électriques qu’à partir de 2012 pour la plupart.

Vous venez de lancer la location dans vos agences parisiennes de véhicules électriques ?

En effet, nous proposons depuis peu la location de véhicules électriques de Citroën C-Zero sur Paris, puis bientôt dans les grandes agglomérations françaises. Nous aurons bientôt 250 véhicules disponibles pour une location à partir de 35 € la demi-journée, et pour 80 € la journée entière.

Est-ce une offre qui peut intéresser les professionnels ?

Tout à fait. Silencieuse, facilement maniable et écologique, elle est idéale pour les courts déplacements urbains des professionnels. D’ailleurs de nombreuses entreprises éco-responsables nous ont déjà contactés pour faire bénéficier leurs collaborateurs de cette offre.

A qui s’adresse cette offre ?

Nos Citroën C-ZEro sont idéales pour des courts déplacements urbains. Elle s’adresse à tous ceux qui se sentent concernés par les démarches de développement durable. L’autonomie du véhicule est de 120 km et vous pouvez même mettre la climatisation ! Les voitures électriques étant encore un peu chères à l’achat, leur location représente une excellente alternative.

L’autonomie moindre de la voiture électrique par rapport au véhicule thermique ne représente pas un frein à l’utilisation ?

Je ne pense pas car l’autonomie est tout de même de 120 km, ce qui permet par exemple de faire un Paris-Roissy aller-retour sans problèmes. Mais il est sûr que cette voiture n’est pas adaptée aux longs trajets. De plus le rechargement de la voiture est accessible à tous, avec une simple prise électrique 16A traditionnelle ou dans la plupart des parkings ou garages. Le rechargement complet dure 6 heures. L’utilisateur qui louerait la voiture deux jours peut par exemple la recharger pendant la nuit.

Lancer la location de véhicules électriques : un coup de pub ?

Non car cette volonté de développer des offres éco-responsables ne date pas d’hier dans l’entreprise ! La volonté de protéger la planète fait partie des valeurs fondamentales de National/Citer. D’ailleurs 60 % de notre flotte émet désormais moins de 120 g de CO2 ! D’autre part, saviez-vous que nous avions déjà tenté de proposer la location de voitures électriques en 1996 ? Malheureusement à cette époque-là le marché n’était pas encore prêt à recevoir une telle offre, les clients avaient trop peur de tomber en panne. Ça a donc été un vrai flop ! Mais maintenant les véhicules électriques sont plus performants, les infrastructures de rechargement des voitures se sont développées et les conducteurs sont mieux informés. Aujourd’hui la demande est réelle. 

L’entreprise s’engage-t-elle autrement ?

Nous avons, depuis quelques années, réalisé un partenariat avec le programme Action Carbone de l’association de Yann Arthus Bertrand, Good Planet. Nous sommes engagés dans ce programme à tous les niveaux de l’entreprise. Déjà nous reversons régulièrement de l’argent à l’association pour compenser nos émissions de Carbone au siège de l’entreprise. Puis nous proposons à chacun de nos clients de rajouter à leurs frais de location 1,50 €, en nous nous engageons à doubler cette somme et à la reverser au programme Action carbone.

Est-ce que cette démarche de développement durable se ressent également dans la gestion quotidienne de l’entreprise ?

Depuis longtemps nous sommes passés aux ampoules basse consommation et nous trions les déchets dans l’entreprise. De plus, toutes nos brochures sont imprimées sur du papier recyclé. Et quelques unes de nos agences sont passées au nettoyage à sec.

Vous sentez-vous concurrencé par les Autolib qui vont arriver dans Paris ?

Pas vraiment car nous ne proposons pas exactement le même type d’offres. Toutefois, c’est quelque chose que nous allons regarder avec attention car il s’agit d’une offre subventionnée, et il ne faudrait pas que cela constitue une concurrence déloyale…

L’entreprise National / Citer

Citer est la filiale de location de véhicules de Citroën et franchisée du réseau National Car Rental, présent dans 85 pays, sur 3 200 agences. Nous disposons ainsi d’un parc de 260 000 véhicules de location. Malgré la crise qui a durement touché le secteur, nous continuons notre progression grâce à notre grande segmentation des offres. Depuis toujours, l’entreprise joue le jeu de l’innovation avec une constante volonté d’avancer vers des le développement d’offres éco-responsables.

Découvrer le potentiel de vos salariés

Interview de Muriel Garcia, Présidente de l’association Innov’acteurs.

Qu’est-ce que l’Innovation Participative ?

Dans Innovation Participative nous avons deux mots :

  • le mot innovation qui suggère une posture de d’éveil, de curiosité, d’audace et de prise de risque ;
  • le mot participatif qui invite à un mode de management privilégiant l’écoute et le dialogue, la prise d’initiative et le droit à l’erreur.

Ces notions induisent d’ores et déjà un essentiel du management des idées : tout collaborateur a du potentiel, il doit être en mesure de pouvoir l’exprimer au travers notamment d’un dispositif d’Innovation Participative. Par définition, l’Innovation Participative est une démarche de management structurée visant à stimuler et à faciliter l’émission, la mise en œuvre et la diffusion d’idées par l’ensemble du personnel. Avec les membres de l’association INNOV’ACTEURS, association que je préside, nous avons élaboré un outil d’aide à la mise en place de l’Innovation Participative : le référentiel INNOV’ACTEURS. Ce référentiel met en évidence les leviers d’actions pour réussir la mise en place de la démarche IP.

A quoi peut-elle servir dans une entreprise ?

Elle répond à des enjeux de performance économique et sociale. De ce point de vue ma posture personnelle consiste à affirmer que c’est la performance sociale qui génère la performance économique. La raison d’être de l’Innovation Participative est bien de créer les conditions favorables à l’expression des salariés, expression constructive et organisée, afin qu’ils soient des contributeurs, impliqués, actifs et producteurs d’idées nouvelles au service de l’intérêt général de l’entreprise et de sa croissance. Les gains économiques se mesurent plus facilement que les gains immatériels (la motivation au travail, le présentéisme…). A noter que pour le secteur industriel les gains financiers se mesurent en millions d’euros.

L’Innovation Participative améliore-t-elle les rapports avec la hiérarchie pour les salariés ?

Elle y contribue implicitement et directement dès lors qu’elle instaure une relation de confiance entre le managé et le manager, une forme de générosité et de bienveillance envers la capacité d’autonomie et d’initiative du collaborateur, capacité à générer et à recevoir leurs idées sans a priori et aussi capacité à s’engager, à les mettre en œuvre dès lors qu’elles sont évaluées objectivement pertinentes et bénéfiques à l’entreprise.
Chez Innov’acteur nos valeurs sont humanisme, ouverture, échange d’utilité et diversité en incarnation de ce que représente et véhicule le management des idées. En toute cohérence cela renvoie au rôle du manager, rôle de développeur de compétences confiant en la capacité d’autonomie et de prise d’initiative du collaborateur.

Comment savoir si la mise en place d’une démarche d’Innovation Participative serait adaptée pour mon entreprise ?

Je n’ai pas de réponse formatée sur le sujet. En revanche, elle induit un type de management participatif fondé sur la considération des personnes et une capacité d’écoute bienveillante et de prise en compte des propositions des collaborateurs qu’elles soient spontanées et ou orchestrées. La question initiale reste bien pour quoi faire et pour quelle utilité ? Tant que je n’ai pas pris le temps nécessaire pour y répondre, je construirais inévitablement une usine à gaz sans âme et sans résultat significatif.

Quelle est la différence entre l’Innovation Participative et la R&D dans une entreprise ?

La frontière est de moins en moins opportune dans un contexte où les stratégies d’alliance et de coopération sont de plus en plus pratiquées : une entreprise innovante, c’est l’ensemble des salariés au sein de l’entreprise qui doit être mobilisé chacun apportant sa compétence et son talent au service du projet d’entreprise.

De fait, la crise, financière et sociale a provoqué inévitablement des opportunités pour l’innovation de rupture et à l’ère du collaboratif, de la co-construction, de l’open innovation, du fonctionnement en réseau et en alliance, comment peut-on imaginer de préserver le cloisonnement dans l’entreprise et les baronnies : l’Innovation des salariés d’un côté, l’Innovation R&D de l’autre, un petit client au milieu ? L’Innovation est un tout et c’est un état d’esprit qui doit transpirer dans l’ensemble de l’entreprise et pas uniquement pour un secteur de celle-ci ou pour une partie de ses acteurs !

A quel type d’entreprise cette démarche s’adresse-t-elle ? Est-ce qu’elle peut être mise en place dans une petite entreprise ?

Toute sans exception, la philosophie, l’état d’esprit et le raisonnement reste le même quelles que soient la taille et la structure de l’entreprise. En revanche et à l’identique du management de projet, plus la taille de l’entreprise est grande, plus son organisation est complexe, plus le nombre d’acteurs est important, plus il convient de structurer et formaliser le projet.

Si je reprends le référentiel d’INNOV’ACTEURS la logique des questions à se poser pour réussir reste la même ; au nombre de trente, elles pourraient se résumer à :

  • pourquoi et pour quoi je souhaite moi dirigeant d’entreprise, avec mon staff, mettre en place l’IP chez moi ? Faire des économies, améliorer les conditions de travail, associer à la conception de la stratégie, traiter les dysfonctionnements, etc. ?
  • Quel dispositif je mets en place, comment je l’anime et avec qui (leviers processus, idée spontanée et provoquée) ?
  • Qui j’associe en interne et en externe (fournisseurs, client), pour quel rôle ou responsabilité ?
  • Comment je valorise et reconnais la performance de mes collaborateurs ; dois-je les former à la créativité, aux méthodes de résolution de problème, à l’animation de groupe…?
  • Comment je communique sur le sujet tant en interne qu’en externe…

En passant en revue l’ensemble des questions et en structurant le projet je me donne les moyens de réussir sachant qu’en tant que dirigeant mon rôle se doit d’être exemplaire et je dois encourager, porter et accompagner par ma présence, mon discours, mes actes le projet IP de mon entreprise.

Comment l’Innovation Participative est-elle née ?

Historiquement, les premières manifestations de l’Innovation Participative apparaissent dans les années 80 avec la boîte à idées. Assez peu organisée, sporadique, il s’agit d’une démarche spontanée qui émerge d’abord dans cercles de qualité. Puis au fil des années 90 et au début des années 2000, l’approche évolue, les outils de gestion des idées apparaissent. On formalise les délais, la traçabilité, on utilise des scénarios de résolution de problème. à l’époque, l’Innovation Participative est quantitative et verticale. Elle s’inscrit plutôt dans le monde industriel, largement pilotée par le domaine de la qualité.

Progressivement a émergé un « univers de l’innovation » : une communauté de parties prenantes internes et externes. L’Innovation au sens large concerne maintenant aussi bien l’Innovation incrémentale que l’Innovation de rupture et elle peut être portée par la R&D ou le marketing, mais aussi par tout salarié quand il s’agit d’améliorer les procédés. Jusqu’ici, la collaboration était dissociée.

Aujourd’hui, c’est l’interaction de cet ensemble qui fait qu’une entreprise pourra être décrétée innovante. Grâce aux nouvelles technologies, tous les secteurs d’activité de l’entreprise sont touchés et l’Innovation Participative se concentre maintenant sur le qualitatif. Elle mise sur la créativité, en lien avec la stratégie, dans une logique de bulle ouverte et dynamique. L’Innovation Participative est de plus en plus perçue comme un moyen de faire entrer l’humain dans l’entreprise mais aussi de redonner du sens à l’action. On n’est plus dans la seule recherche d’innovation mais dans la construction d’un état d’esprit global d’entreprise innovante.

Les chiffres-clés

L’Observatoire du Management de l’Innovation 2009 de Bearing Point révèlent que 75 % des entreprises du panel de l’étude, déclarent s’être dotées de dispositifs de management de l’Innovation salariés, quelle qu’en soit l’appellation (Innovation Participative, Innovation salariés, management des idées …). Trois ans en arrière, rien ne transpirait sur le sujet. Exemple : en 2010, Le  groupe La Poste, signataire en 2008 de la charte d’engagement IP d’INNOV’ACTEURS affiche 10 107 idées : 60 % sont produites par La Banque Postale avec un taux d’application de 72 %.

Zoom sur les aides à la création

Chaque mois, deux aides à la création d’entreprise sont désormais présentées. Le panorama des aides commence par le FGIF et Envie d’agir, deux dispositifs plutôt méconnus mais qui pourraient vous correspondre.

FGIF : Un fonds de garantie destiné aux femmes

Le FGIF est un dispositif d’état qui sert à favoriser la création, la reprise ou le développement d’entreprises par les femmes. Il vise à promouvoir une dynamique de création d’entreprise à l’initiative du public féminin qui ne représente qu’un tiers des porteurs de projet alors qu’elles manifestent une volonté de création au moins égale à celle des hommes. Piloté par le Service des Droits des Femmes et de l’égalité (SDFE), le dispositif est géré par France Active depuis 2002.

Les caractéristiques des prêts FGIF

Le FGIF garantit des prêts répondant aux critères suivants :

  • le prêt a une durée allant de deux à sept ans ;
  • le montant doit être de 5 000 € minimum sans limite de montant maximal ;
  • la quotité garantie maximale est de 70 % ;
  • le montant garanti est limité à 27 000 € ;
  • bénéficier d’une telle garantie permet d’exclure les cautions personnelles sur le prêt bancaire, évitant ainsi d’engager le patrimoine personnel des porteurs de projet.

Les conditions pour avoir accès au FGIP

Destiné à financer des besoins en fonds de roulement ou des investissements (hors crédit bail) ; il s’agit de prêts inscrits dans le plan de financement de démarrage (création ou reprise d’entreprise) ou de développement de l’entreprise. Le FGIF peut être attribué à toutes les femmes qui veulent créer, développer ou reprendre une entreprise ; et ce quels que soient le statut de la créatrice (salariée, sans emploi…), la forme juridique de l’entreprise, son secteur d’activité… La responsabilité de l’entreprise doit être assumée en titre et en fait par une femme.

Pour pouvoir bénéficier de ce fonds de garantie, l’entreprise bénéficiaire doit avoir été créée ou reprise depuis moins de 5 ans. En 2010, le FGIF a permis à 1 356 femmes de créer leur entreprise contre 1 070 en 2009, soit une hausse de + 27 %. Le volume de prêts bancaires garantis par le FGIF croît au même rythme. En 2010, 36,3 millions d’euros ont été mobilisés contre 27 millions € en 2009, une progression de + 34 %.

Envie d’agir : un tremplin pour les jeunes

Le programme Envie d’agir est la succession d’expérimentations et d’initiatives du ministère de la jeunesse à l’endroit du soutien à l’initiative des jeunes. En 1987 avec la création de Défi jeunes, le ministère marquait sa volonté d’avoir un dispositif mobilisable sur tout le territoire avec un règlement unique. En 2003, à Défi jeunes vient s’ajouter Projets jeunes qui permet de s’initier à la conduite de projet contrairement à Défi jeunes qui d’emblée vise la professionnalisation. Ces deux dispositifs réunis constituent le programme Envie d’agir. Envie d’agir c’est déjà : 1 992 projets soutenus, 8 500 bénéficiaires, 10 000 jeunes sensibilisés et 3 564 000 € octroyés par le ministère pour le financement des bourses

 Envie d’agir –Deux types d’aide

Défi Jeunes

  • Qui ? Tous les jeunes de 18 à 30 ans.
  • Quoi ? Tous les projets qui présentent qui ont un impact sur le projet de vie des jeunes qui les portent.
  • Combien ? De 2 000 €  à 6 000 € . Les candidats doivent réunir 30 % du montant sollicité sous la forme de parrainages (financiers, en nature).
  • Comment ? Des jurys régionaux en mars, juin et novembre.

Projets Jeunes

  • Qui ? Tous les jeunes de 11 à 30 ans.
  • Quoi ? Des premiers projets, individuels ou collectifs, présentant un caractère d’intérêt général, d’utilité sociale…
  • Combien ? Jusqu’à 1 000 €
  • Comment ? Plusieurs jurys départementaux par an.

Claudine Coin- Tentations sucrées

Je viens d’ouvrir une boutique de glaces artisanales et confiseries à Clermont-Ferrand. Avant de monter mon entreprise, j’ai décidé de suivre des stages de formation à la création. C’est là que j’ai découvert Auvergne Active du réseau France Active et le dispositif FGIF. Ma propre banque refusait alors de me soutenir, malgré un apport personnel de 40 000 €. J’ai alors sollicité Auvergne Active et bénéficié de l’expertise du fonds territorial du réseau qui travaille main dans la main avec les banques régionales. J’ai pu ainsi obtenir un prêt bancaire de 38 000 €. Ce que j’ai particulièrement apprécié ? Le dynamisme des accompagnateurs du FGIF qui m’ont permis de monter l’entreprise en 6 mois et d’ouvrir ma boutique pour la grosse période estivale.

Claudine Coin- Tentations sucrées

Mathieu Bellès– Producteur de Spiruline

Mon entreprise est la première ferme de spiruline artisanale, située dans l’Aude. La spiruline est un « superaliment » ancestral qui mérite d’être connu et consommé par tous ! J’ai souhaité bénéficié du dispositif défi jeune car mon projet est axé sur le développement durable (faible consommation d’eau et autonomie énergétique, récolte manuelle, séchage solaire…). Ce projet amène une solution nutritionnelle au niveau local car la spiruline représente une des solutions contre la malnutrition. Ce prix m’a apporté une reconnaissance. Le fait que le ministère de la jeunesse et des sports valide mon projet me permet de moins passer pour un extra-terrestre quand je suis face à d’autres instances étatiques. Ce prix m’a bien sur également permis d’améliorer considérablement mes conditions de travail et d’élevage.

Mathieu Bellès– Producteur de Spiruline

La simplification administrative des PME

Une réglementation administrative mal conçue et obsolète peut décourager la création d’entreprise, entraver l’innovation et dresser des obstacles rendant les entreprises moins compétitives au plan international. En France, et plus largement au niveau de l’Union Européenne, des efforts sont entrepris pour simplifier les relations entre l’administration et les TPE et PME. La CGPME Ile-de-France avance des propositions concrètes pour gagner encore en simplification administrative des PME au profit de la croissance. Explications par Abdellah Mezziouane, secrétaire général de la CGPME Ile-de-France

Quel est le poids des tâches administratives pour les TPE et PME ?

A l’heure actuelle, la charge administrative est encore très présente dans le quotidien des PME. Une TPE de moins de 5 salariés doit chaque année établir 38 déclarations, échanger avec 8 organismes différents et réaliser 30 actes de paiement. Environ 168 millions de bulletins de paie sont émis chaque année dont l’élaboration représente un véritable casse-tête pour les PME. Il en résulte que 91 % des personnes interrogées estiment que les démarches administratives en France sont « trop » lourdes1.

La simplification administrative des PME pose donc la question de la coordination entre les différents ministères et autorités publiques : communiquer une même information sous différentes formes et par de multiples canaux est contre-productif. Par exemple, le chiffre d’affaires d’une TPE lui est demandé une quinzaine de fois. 

Quel impact sur la croissance des entreprises ?

L’accumulation des délais et des coûts a des effets dissuasifs, dommageables pour la croissance des PME. Certaines procédures sont très contraignantes, comme l’allongement des délais de réponse, parfois abusifs, de l’administration. Ainsi, le délai d’instruction d’un permis de construire pour les bâtiments industriels est de trois mois, mais varie, selon les régions, de trois mois à un an. Le traitement d’une autorisation d’exploitation d’une installation classée pour la protection de l’environnement (Seveso) demande entre six mois et deux ans.

S’ajoute à cela les frais de dossiers parfois significatifs. Les demandes d’autorisations dans le domaine de l’environnement nécessitent de recourir à des audits ou à des experts et ont un coût non négligeable : une simple demande d’autorisation d’embouteillage de l’eau coûte en moyenne plus de 11 000 euros par an à une PME.

Des avancées sont-elles visibles et suffisantes ?

La Loi sur la Modernisation de l’économie (2008) a apporté certaines réponses à ces écueils. Plus récemment, des correspondants-PME ont été installés par l’état pour recueillir les témoignages de PME en matière de procédures administratives, afin de nourrir le contenu des Assises de la Simplification Administratives 2011.
C’est à l’occasion de ces Assises, organisées dans chaque région, que la CGPME Ile-de-France a porté un ensemble de propositions auprès du Préfet de la Région Ile-de-France Daniel Canépa. Ces 60 améliorations nécessaires ont été formulées également par notre organisation patronale au niveau national, afin de libérer le temps et les ressources des entreprises.

Quel exemple d’amélioration est proposé par la CGPME Ile-de-France ?

Premier exemple de proposition : améliorer l’accessibilité des PME à la commande publique. Très souvent, les acheteurs demandent à plusieurs reprises les mêmes documents. Ces demandes répétitives et coûteuses pourraient être évitées. Des documents complémentaires sont aussi fréquemment demandés à l’appui des documents obligatoires et les doublonnent.

La CGPME Ile-de-France propose donc que les documents obligatoires à fournir dans le cadre de marchés publics de petits montants soient clairement déterminés et regroupés dans un document unique. Les attestations fiscales et sociales ne devraient être fournies qu’une seule fois par l’entreprise via une plate-forme électronique, en application du principe « only once » encouragé par le Small Business Act pour l’Europe (SBAE).

De plus, les exigences des marchés publics, comme des donneurs d’ordre privés, sont croissantes en matière de responsabilité sociétale. Un accès facilité aux marchés publics devrait être mis en œuvre pour les petites et moyennes entreprises qui s’engagent dans une démarche de management environnemental ou sociétal. Ainsi, ces entreprises pourraient-elles bénéficier d’un avantage favorable dès lors qu’elles ont satisfait aux exigences d’une démarche de certification environnementale ou de management en matière de RSE.

Pouvez-vous préciser l’idée de créer un coffre-fort électronique ? 

Il est également important de franchir un niveau supplémentaire dans la dématérialisation pour que davantage de documents soient remplis en ligne et transmis directement par voie dématérialisée aux administrations. à titre d’exemple, pour une entreprise qui souhaiterait céder un de ses véhicules, le certificat de cession d’un véhicule est disponible en ligne où il peut être rempli. Toutefois, pour finaliser la procédure, il faut transmettre le document par courrier ou bien se déplacer en préfecture. Des gains seraient acquis simplement :

  • en permettant aux PME de remplir en ligne tous les imprimés « CERFA » et de les transmettre directement via Internet à l’administration compétente ;
  • en harmonisant et sécurisant la signature électronique dans l’Union Européenne et en permettant la création d’une carte d’identité électronique infalsifiable commune à tous les états membres ;
  • en créant un « coffre-fort » numérique, permettant à une PME de stocker en une seule fois tous les documents nécessaires pour s’acquitter de ses différentes obligations.

Article par CGPME ILE-DE-FRANCE

Ouvrir un commerce

L’expérience montre que, pour ouvrir et faire prospérer son commerce, l’élément le plus important est la méthodologie. Les informations et les connaissances viennent ensuite se greffer pendant le cheminement. Pour ouvrir un commerce, il est préférable d’avancer étape par étape, en se faisant aider par des spécialistes, si cela est possible.

Définir le positionnement

La première étape consiste à transformer une idée en concept. En effet, la plupart des entrepreneurs pensent « produits », mais ne réfléchissent pas à l’image que donnera leur commerce. Or ce facteur est crucial pour que la boutique attire des clients. Ainsi, pour un produit comme le parfum, on ne se réduit pas à la vente d’une formule chimique. A travers la fragrance, c’est l’atout de celui-ci sur le pouvoir de séduction du client qu’on propose.

L’enjeu est alors d’augmenter le pouvoir d’attraction de votre activité pour que les gens puissent avoir des raisons de venir dans votre commerce. Pour réussir cela, il ne faut pas faire l’impasse sur un certain nombre de questions : qu’aurai-je de plus que mes concurrents ? Quelle sera ma différence ? Qui sera ma clientèle ? Serai-je un spécialiste ou un généraliste ? Quelle sera ma politique de prix et de services ?… Votre objectif à obtenir c’est celui d’être présent dans l’esprit des futurs clients lorsqu’ils penseront aux types de produits ou de services qui seront proposés dans votre magasin.

Trouver le local commercial

C’est seulement après avoir répondu à ces questions que vous pourrez déterminer le bon emplacement commercial. La deuxième étape de votre travail, avant de pouvoir ouvrir votre boutique, consistera à trouver un local cohérent avec sa politique commerciale. Les facilités d’accès, la surface, les possibilités de stationnement à proximité, l’ambiance du quartier ou la complémentarité avec les autres commerces sont autant d’éléments qui entreront dans votre choix.

Troisième étape : l’enseigne et la décoration. Ceux-ci doivent être pensés toujours avec à l’esprit ce but de faciliter la mémorisation de votre commerce. Une politique de communication doit-être mise en place pour participer à l’image de votre boutique. Installez ainsi une enseigne facile à mémoriser, composée de deux couleurs de base liée à un style correspondant aux produits. Le logo se retrouvera sur toute la communication écrite et éventuellement sur un site Internet et sur un véhicule. Les supports et leur qualité seront à définir en fonction du style du magasin.

Parallèlement à votre recherche et à l’installation de votre fonds de commerce, vous devrez travailler sur l’établissement d’un montage financier. Celui-ci devra intégrer différents paramètres : le droit au bail, le financement des travaux de la boutique, le stock de départ, la trésorerie nécessaire pour le lancement et le besoin en fonds de roulement.

Soigner le plan de financement pour ouvrir un commerce

Déterminer le chiffre d’affaires minimum

L’apport personnel, les garanties et l’emprunt devront couvrir l’achat du local ou du droit au bail avec les frais, les travaux, le stock de départ, la communication… Il reste à déterminer si l’activité pourra vous permettre de vivre et de rembourser l’emprunt. Pour cela, le calcul d’un seuil de rentabilité est nécessaire. C’est-à-dire qu’il vous faudra déterminer le chiffre d’affaires minimum à réaliser pour couvrir les besoins personnels et rembourser les dettes liées aux emprunts. Il vous suffira de diviser l’ensemble des besoins par la marge moyenne espérée, afin d’obtenir le chiffre d’affaires minimum HT à réaliser. Ce chiffre sera à comparer avec une étude de faisabilité, donnant au moins une hypothèse haute et une autre basse. En connaissant le panier moyen du client, cette étude pourra se traduire en nombre de ventes par jour/mois et permettra de vérifier son réalisme.

Réaliser un tableau de trésorerie prévisionnel

Le futur gérant du commerce ne doit pas oublier de réaliser un tableau de trésorerie prévisionnel. Sur une première colonne seront inscrits les estimations de ventes et donc d’achats, les frais, les charges sociales et cotisations, la TVA à reverser, les remboursements et, selon la structure juridique, les prélèvements personnels à prévoir. Dans une autre colonne seront détaillés les chiffres réels.

L’important est, d’une part, de comparer la réalité aux prévisions et, d’autre part, d’observer la tendance du solde mensuel cumulé. Si ce solde se détériore, il est important de vérifier si les prévisions n’étaient pas trop optimistes. Si ce n’est pas le cas, vérifiez que la marge est suffisante et que les frais sont raisonnables. Un suivi de l’activité par rayon est donc nécessaire, car c’est lui qui permet de réajuster ses commandes en fonction des ventes réelles. Une mise en place de la gestion des stocks permet d’éviter une immobilisation financière trop importante et offre une meilleure adaptation des produits stockés à la demande.

Communiquer pour attirer les clients

Une fois le commerce ouvert, vient le moment de se faire connaître. Pour cela, le gérant doit réussir à intégrer sa boutique à la vie du quartier. Commencez par organiser une inauguration de votre point de vente avec les autres commerçants de la rue et des responsables locaux. Un cadeau pour une première visite pourra être envisagé. N’oubliez pas d’y lier une action de promotion. être membre de l’association des commerçants de la ville ou du quartier, participer à des manifestations sportives comme sponsors, créer un fichier pour établir une communication ciblée avec ses clients, utiliser des médias locaux pour communiquer… il existe bien des moyens de se faire un nom. Mais il ne faut pas oublier que la meilleure publicité reste le « bouche à oreilles » qui ne fonctionnera pour votre boutique que si l’accueil y est agréable et qu’il y a une véritable prise en considération du client.

Se former pour améliorer ses compétences

Attention, tous ces conseils n’auront aucun intérêt si l’acte de vente n’est pas maîtrisé. Il s’agit, avant de proposer de bons produits, de poser les bonnes questions et d’avoir un minimum d’empathie, afin que le client se sente compris et donc rassuré. Pour cela, il existe différentes méthodes qui peuvent s’acquérir lors de stages, par exemple.
Ouvrir un commerce, peut être nécessaire de suivre des formations pour apprendre à réaliser un plan de trésorerie, à calculer les marges, à savoir communiquer, à devenir un bon vendeur… Ces formations vous éviteront des erreurs qui parfois coûtent chers. Elles pourront également vous aider à commencer par déterminer si vous êtes faits pour le métier de gérant de commerce ! Car il ne convient pas à tous de vivre avec le stress du chiffre d’affaires, avec l’impérieuse nécessité d’être un contact agréable et d’accepter les contraintes des horaires et jours d’ouvertures…

Autre conseil

Pour faire prospérer votre commerce, il est indispensable que vous suiviez l’actualité et l’évolution de votre branche professionnelle. La visite des salons, la lecture des revues professionnelles et les syndicats permettent de rester en contact avec la réalité économique de votre secteur.

Article par GILBERT SPALETTA | AUTEUR & ANCIEN CONSEILLER EN CCI

Interview de Stéphanie Pellaprat, Fondatrice de Restopolitan

Comment avez-vous appris le métier d’entrepreneure ?

Je me suis dit qu’on pouvait comparer la gestion d’une boite au moment où l’on fait des courses : on prépare la liste, on se demande combien on doit prendre dans son porte-monnaie et si avant on doit passer au distributeur… L’entrepreneuriat on s’en fait tout un monde alors que, pour moi, ce n’est qu’une question de bon sens !

Comment avez-vous financé le démarrage de Restopolitan ?

J’ai d’abord réussi à convaincre 4 proches de mettre une petite somme dans la société. Puis Paris Entreprendre m’a accordé un prêt d’honneur de 40 000 euros, ce qui m’a permis de bénéficier d’un prêt bancaire de 70 000 euros. Puis, au bout d’un an, j’ai réalisé une levée de fonds de 450 000 euros auprès d’un fonds d’investissement.

Pourquoi vous êtes-vous lancée juste après avoir obtenu votre diplôme ?

Je pense que l’entrepreneuriat c’est une fibre que l’on a ou pas. Pour ma part, cette envie d’entreprendre coule dans mes veines ! C’était donc évident quand j’ai fini mes études de me lancer dans la création d’une entreprise. En plus, j’ai fait mon stage de fin d’études aux états-Unis, pays où la culture d’entreprendre est très forte et encouragée.

Comment avez-vous trouvé votre idée de business ?

Je me suis posée 15 jours sur mon canapé à réfléchir et à lister toutes les idées de création qui me venaient en tête. Et c’est à ce moment là que je me suis souvenue qu’aux états-Unis je me servais d’un système de réservation en ligne de tables de restaurant, Open Table, et que ce type de service n’existait pas en France. J’ai tout de suite senti que ce concept pouvait prendre chez nous. Et puis, venant d’une famille de restaurateurs, cette idée m’a tout de suite plu !

Etait-ce difficile d’être crédible face aux investisseurs alors que vous n’aviez que 23 ans ?

Honnêtement, je ne me suis jamais posé la question ! J’y suis allée tête baissée et c’est peut-être pour cela que personne n’a jamais osé me dire que j’étais trop jeune.

Vous ne saviez pas faire un business plan à l’époque il me semble ?

Le business plan, je savais alors à peine ce que c’était… Il faut dire que pendant mes études de commerce, j’étais plus souvent au café qu’en cours ! Pour me rattraper, je me suis acheté toute la panoplie de livres qui expliquent comment faire un business plan. Je me suis très vite présentée à des concours de création d’entreprise et, comme j’ai une âme de battante, je ne voulais pas les rater. C’est ce qui m’a poussée à réaliser un vrai business plan.

Quel est le cœur de métier de Restopolitan ?

Nous aidons les restaurants à conquérir et à fidéliser les clients. Pour cela nous avons créé un système de réservation en ligne sur les sites partenaires ou sur notre propre site. Nous nous sommes rendu compte que les internautes étaient avides de bons plans, alors nous avons créé Resto Privé qui propose des menus en ligne à des prix très intéressants. Restopolitan et Resto Privé viennent tout juste de fusionner. Notre métier n’a donc pas cessé d’évoluer depuis le démarrage de l’activité.

Lors de votre première levée de fonds, votre capital n’a été dilué que de 10 %. Comment avez-vous fait ?

Tout cela n’a été en fait qu’une question de chance ! Ma force a peut-être été de réussir à transmettre le message suivant aux investisseurs : donnez-moi votre argent et quoiqu’il en soit j’en ferai quelque chose de bien !

Comment avez-vous réussi à convaincre tous ces grands noms de l’Internet pour votre seconde levée de fonds ?

J’ai eu de la chance car ils sont tous très amis. Au départ Xavier Niel (Free) et Oleg Tscheltzoff (Fotolia) se sont intéressés à mon projet. Puis ils en ont parlé à Marc Simoncini (Meetic) qui a convaincu Jacques-Antoine Granjon (Vente Privée) qui a ramené avec lui Steeve Rosenblum (Pixmania)…

Qu’est-ce que ça fait de voir qu’ils vous font confiance ?

Dans tous les cas, c’est toujours très flatteur de savoir qu’on vous fait confiance. Je relativise aussi car ces personnes investissent dans beaucoup d’autres boites que la mienne. Mais quoi qu’il en soit, j’ai des choses à prouver et il faut cartonner !

Quel usage faites-vous des médias sociaux ?

J’ai un collaborateur en charge du community management car cette dimension de lien humain avec nos clients est très importante pour nous. Pour cela, nous essayons d’animer le plus possible notre page Facebook, nos comptes Tweeter et le blog. Nous y postons des infos pertinentes ou drôles sur la boîte ou sur le secteur. Nous délivrons également des bons plans à nos clients.

Comment faites-vous pour vous ressourcer ?

Comme j’enchaîne pas mal de rendez-vous chaque jour, je passe beaucoup de temps dans ma voiture. Dans ces moments là, je suis dans ma bulle : je ne réponds pas au téléphone, je mets la musique à fond et je chante ! Cela me permet de créer des coupures, des moments à moi où rien ne peut interférer.

N’avez-vous pas de problèmes pour affirmer votre ambition ?

Non car je pense que les choses évoluent en France. Ces dernières années on a vu l’exemple d’entrepreneurs qui ont très bien réussi et qui n’en sont pas pour autant inhumains. Et puis il y a deux formes d’ambition : j’écrase tout sur mon passage ou tout simplement je trace ma route. Je me situe dans le deuxième cas.

Votre culot est-il un des secrets de votre réussite ?

Oui, en effet j’ai souvent bluffé ! Mais attention, à chaque fois le risque était maîtrisé. J’ai notamment fait croire à un futur partenaire que j’avais déjà 4 000 restaurants référencés quand je n’en n’avais que 400 ! Mais j’avais déjà anticipé la capacité de développement que nous avions. Mais après ce coup de poker, nous avons dû carburer pour assurer ! J’ai mis tout le monde à contribution : les stagiaires, les cousins, les mamans, les copines… Et nous avons réussi le challenge. Mais ça a été très rock’n’roll !

Les 5 conseils

  1. Prendre du recul sur son business. Au moins une fois par mois, il est bon de passer au moins une demi-journée pour prendre du recul sur sa boîte. Cela permet de se poser des questions : sommes-nous dans la bonne direction ? L’entreprise est-elle rentable ?… Cette remise en question régulière est fondamentale.
  2. Ne pas avoir peur de revoir entièrement son business model. En fonction de ce qui plaît au marché, il faut savoir évoluer et s’adapter. Le secret de la croissance est de savoir saisir toutes les chances qui se présentent.
  3. Avoir une mentalité d’épicier : « j’achète un, je vends deux ». Il ne faut pas perdre un centime. On peut l’oublier, mais le but de l’entrepreneur c’est chaque jour de faire gagner de l’argent à sa société..
  4. Fédérer ses équipes. Quand je vois que toute l’équipe s’organise des activités ensemble, là je me dis que c’est vraiment réussi.
  5. Instaurer une communication fluide dans l’entreprise.

Interview de Louis Le Duff, Fondateur de Le Duff

A l’occasion de la sortie de son nouveau livre, Enfin patron ! Louis Le Duff revient sur son parcours d’entrepreneur. Interview exclusive du fondateur du groupe international Le Duff qui rassemble des enseignes prestigieuses comme Brioche Dorée, Del Arte ou Fournil de Pierre.

Comment êtes-vous arrivé à la création d’entreprise ?

Je suis né dans une famille de petits entrepreneurs bretons. Mes parents avaient cette mentalité de ne pas attendre que l’état fasse quelque chose pour eux. Il était donc naturel pour eux de créer leur propre entreprise. Quand j’ai eu l’âge de choisir mon avenir professionnel, je ne me suis pas vraiment posé de question, c’était clair qu’il fallait que moi aussi je monte ma société. Je n’avais pas d’autre objectif professionnel. Lorsque vous étiez étudiant vous avez monté beaucoup de petits business. Parlez nous de ces premières expériences.

Comme je vous l’ai dit, c’était naturel pour moi de me mettre à mon compte, et ce même dans le cadre de mes emplois étudiants. J’avais un stand où je vendais des caravanes. Un copain de promo était même mon petit employé du week-end ! Après cela, j’ai vendu des livres par abonnements. J’ai eu jusqu’à 60 vendeurs dans tout le Grand Ouest de la France. Puis j’ai monté une petite crêperie lors de mes études au Canada.

Quel type d’entreprise rêviez-vous alors de créer ?

Au départ, j’étais plus intéressé par le domaine de l’informatique. Mais je me suis vite aperçu que, pour monter une boite dans l’informatique, il fallait des millions ! Je n’avais alors que peu d’argent à disposition et, si je m’étais lancé dans ce projet, je n’aurai pu avoir qu’à peine 5 %, 10 % maximum du capital. Comme je souhaitais avoir l’entière possession des parts de ma future entreprise, je n’ai pas gardé cette option. Avec l’informatique, il fallait être tout de suite « big or nothing ». Mais j’aurais pu être le petit Dell breton !

Votre entreprise en quelques chiffres ?

Actuellement nous faisons 1,105 milliard de chiffre d’affaires. 40 % de notre chiffre d’affaires est réalisé en France, 40 % en Amérique et 20 % dans les autres pays sur lesquels nous sommes présents. Nous avons 1 095 restaurants et boulangeries de par le monde. Le groupe Le Duff emploie 13 400 personnes.

Comment avez-vous trouvé votre idée d’entreprise ?

Je suis parti aux états-Unis pour trouver des idées de business. à l’époque tout le monde parlait du livre de Servan Schreiber, Le Défi américain. J’étais convaincu que les idées qui se développaient là-bas finiraient par arriver en France quelques années plus tard. Les américains étaient en avance sur nous d’une quinzaine d’années au niveau du mode de vie : les femmes travaillaient, tout le monde avait déjà une voiture… Et, à l’époque, je savais que, les mêmes causes produisant toujours les mêmes effets, les business qui fleurissaient là-bas n’allaient pas tarder à devenir indispensables en France également.

C’est donc de cette façon que vous avez déniché le concept de la restauration à thème ?

J’ai d’abord pensé aux supermarchés mais il y en avait déjà en France, c’était trop tard. J’ai alors été frappé par la forte présence de chaînes de restauration à thème aux états-Unis : restaurants de poisson, de grill, de sandwich… et même des chaînes de crêperie ! En France cela n’existait pas encore. J’ai profité de mon séjour aux états-Unis pour apprendre le système de gestion des restaurants à thème et je l’ai appliqué avec des produits de tradition française.

Comment avez-vous financé l’ouverture de la première Brioche Dorée ?

Je n’avais qu’un capital de 10 000 francs, ce qui n’était pas suffisant pour ouvrir ma première Brioche Dorée. J’ai alors créé Restaurel, une entreprise destinée à générer des capitaux pour me permettre d’investir ensuite dans la Brioche Dorée. Cette entreprise, qui fait de la location gérance dans la restauration collective, a très bien fonctionné. Grâce à cette société, j’ai pu financer mes premières ouvertures de boulangerie. Quand on n’a pas d’argent, il faut avoir des idées !

Pourquoi avoir fait le choix du développement en franchise de vos restaurants

Avant de privilégier le développement en franchise, j’ai créé 200 succursales. J’ai lancé mes premières franchises lorsque j’ai ouvert des Brioche Dorée hors de la France métropolitaine. C’était trop loin, trop difficile à gérer sous forme de succursale. J’ai ensuite commencé à appliquer le système de la franchise en France également. Mais le choix de la franchise avait pour but aussi de permettre à de nouvelles personnes d’entreprendre. J’ai souhaité offrir à mes employés la possibilité de vivre eux aussi cette grande aventure de la création d’entreprise en devenant franchisés. Aujourd’hui, nos franchisés s’appuient sur le succès de plus de 30 ans du groupe pour bâtir leur réussite.

Vous avez développé l’entreprise par croissance interne et par des rachats. Pourquoi avoir choisi cette stratégie de développement double ?

Nous avons développé l’entreprise en croissance interne (organique), magasin par magasin et en développant de nouvelles marques. Et puis, de temps en temps, nous avons fait l’acquisition de nombreux restaurants que nous avons transformés en Brioche Dorée ou conservés sous leur marque d’origine. Nous avons acquis Pizza Del Arte en 1996 et La Madeleine en 2002. Enfin cette année, nous avons fait notre plus importante acquisition en rachetant les 302 restaurants de la marque Brueggers bakery, très puissante aux états-Unis. Cette dernière acquisition a placé le groupe Le Duff au 2e rang mondial du secteur du café bakery.

Avec ces rachats vous avez diversifié l’offre produit du groupe. Comment faites-vous pour vous diversifier sans vous disperser ?

Nous ne nous diversifions pas réellement car nous restons autour des métiers de la pâte. Nous avons une forte culture produits de tradition : « le plaisir et la santé dans l’assiette ». La logistique, le type de services et les achats restent donc les mêmes, ce qui permet de garder une vraie puissance. De plus, nous proposons à chaque fois des produits de qualité à prix raisonnable, qui s’adressent à un type de clientèle que je connais bien. Il y a un vrai cumul d’expérience qui fonctionne pour toutes nos enseignes.

Vous avez dit que pour demeurer indépendant « le cash flow ne doit pas dépasser l’ego ». Expliquez.

C’est un principe que je tiens de ma grand-mère bretonne qui parlait à peine français ! Elle me répétait qu’on ne doit pas dépenser plus qu’on ne gagne. C’est un principe simple mais qui m’a permis de développer mon groupe pas à pas, sans avoir des ambitions qui dépassaient mes possibilités d’investissement. Grâce à cela j’ai pu conserver la totalité de mon capital.

Vous avez dit « nous ne sommes rien sans nos équipes ». Justement, comment motivez-vous vos équipes ?

Je pense que l’important est de les laisser respirer. Les salariés c’est un peu comme vos enfants : si vous les écrasez ils vont étouffer, ne pas s’épanouir et ne pas développer tout leur potentiel. Donc nous créons des équipes autonomes qui ont leurs propres objectifs, leurs résultats à atteindre et aussi leur participation à ces résultats. Il faut permettre à chacun de réaliser son rêve. Ensuite je pense qu’il est nécessaire de partager un aspect social avec ses équipes. Personnellement cela correspond à mes valeurs, je suis proche de mes collaborateurs. Quand le cœur et l’intérêt vont dans le même sens c’est plus facile ! Nous avons des collaborateurs qui sont fidèles. Certains sont là depuis le début !

Vous avez fini votre thèse en 2004. Pourquoi vous êtes-vous lancé ce nouveau défi ?

C’est une thèse sur la franchise que j’avais commencé dans les années 80, lorsque j’étais maître de conférences à l’université de Brest. Puis je l’ai mise de côté. Un jour l’université m’a recontacté pour m’encourager à aller au bout. J’ai finalement repris cette thèse à zéro car ma vision avait évolué. Je n’étais plus un jeune prof et j’avais une grande expérience du secteur.

Vous avez écrit deux livres avec Hervé Novelli, ancien Secrétaire d’état aux PME. Pourquoi avoir choisi de collaborer avec lui ?

Ce n’est pas une question d’orientation politique. J’ai souhaité coécrire ces livres avec Hervé Novelli car il se trouve qu’il est lui-même un chef d’entreprise. Ce qui m’intéresse c’est d’aider la création d’entreprise pour les jeunes et de leur transmettre mon expérience d’entrepreneur. C’est également cet objectif qui m’a poussé à créer la fondation Bretagne Entreprendre.

Quel est votre moteur ?

J’aime profondément le travail en équipe, le fait de partager un projet et une réussite avec d’autres. D’ailleurs je pense que, plus que de l’intelligence, que du talent, et même que du génie, le succès vient de l’effort avec une équipe passionnée. C’est un peu comme au football : si vous vous ennuyez avec l’équipe, vous allez donner de mauvais résultats, mais si vous prenez du plaisir à jouer avec les autres membres de l’équipe, alors vous allez réaliser votre plein potentiel.

Les 5 conseils

  1. Osez. N’ayez pas peur et avancez. Rêvez fort et soyez l’entrepreneur de votre propre vie.
  2. Faites ce qui vous plaît. Car un passionné avance beaucoup plus loin qu’un simple travailleur. Le passionné travaille pour sa réalisation personnelle. D’ailleurs je pense qu’on ne peut pas être heureux et on ne peut pas réussir si on ne travaille pas avec passion.
  3. Ménagez votre monture. C’est ce qui vous permettra d’aller loin.
  4. équilibrez votre vie professionnelle et votre vie personnelle. La vie est un équilibre global. Le travail est important, mais il est nécessaire de prendre du temps et de s’investir également dans sa vie familiale et amicale. S’il n’y a pas cet équilibre, vous êtes comme une chaise dont il manque un pied : un jour vous tomberez.
  5. Faites-vous accompagner par des chefs d’entreprise. Je crois beaucoup aux vertus du coaching ou du tutorat. Le système du tutorat fonctionnait naturellement à l’époque. Le chef d’entreprise recevait les jeunes du village pour les conseiller. Avoir un patron d’apprentissage permet d’apprendre vite le métier.