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Entreprendre à l’étranger

Un million d’entreprises à capitaux français à l’étranger ? Entreprendre à l’étranger, c’est possible ! Interview de Jacques Gérard, Membre honoraire du Conseil économique, social et environnemental

« Au moment où le marché du travail en France se restreint, pourrais-je créer mon entreprise à l’étranger ? ». C’est une question qu’on peut, en effet, se poser. De 200 à 300 000 compatriotes sont d’ores et déjà à la tête d’au moins une entreprise hors de France. Cette réalité est peu connue en raison d’une gestion encore trop administrative des statistiques tenues par nos consulats.

Un outil d’enregistrement existe

Un nouvel outil d’enregistrement est pourtant en place depuis plusieurs années et des modules annexes permettraient de distinguer les « chefs d’entreprise » ou « professions libérales » qui sont à leur compte, des autres, salariés d’une filiale française ou d’une société du pays d’accueil. Mais celui-ci n’est pas mis en œuvre. Ce vaste réseau demeure virtuel et n’est pas mobilisé pour développer davantage nos exportations. Certes, 50 % d’entre-eux s’y emploient déjà. Leurs résultats pourraient être rapidement décuplés s’ils étaient connus, reconnus et soutenus.

Avant la publication en 2004 par le Conseil économique et social de l’étude « Un atout pour notre pays : les entreprises créées par les Français établis hors de France », on ignorait quasiment tout de ces relais de notre économie, de notre technologie, de notre culture à l’étranger. Depuis, les choses ont évolué rapidement.

Des voyageurs de plus en plus médiatiques

Il y a 4 ans, Sylvain Peuch, a entrepris dans ce but un tour du monde d’un an. Il y a 2 ans, ce sont Grégoire Tiberghien, Matthieu Jan et Jean-Baptiste Dalle qui ont fait de même, mais, cette fois, à vélo ! Leurs sites se font l’écho de leurs rencontres, des difficultés et réussites de ces Françaises et Français qui les ont reçus. L’étude du CES, le bloc-notes de l’auteur et les sites de ces grands voyageurs répondent à de nombreuses questions que tout candidat à la création à l’étranger se pose. Tout comme, d’ailleurs, les émissions que radio BFM consacre à ces créateurs hors de France ou celles, trop rares, de nos chaînes télévisées. Les entrepreneurs qui souhaitent s’établir hors de France se posent généralement deux questions :

Est-ce facile de créer son entreprise à l’étranger ?

Sur le plan administratif : oui dans de nombreux états très libéraux ; non dans d’autres moins désireux d’ouvrir leur économie aux étrangers. Plusieurs exigent d’ailleurs une association avec des nationaux. Néanmoins, il n’est pas un pays au monde où des Français ne réussissent pas de brillantes affaires.

Sur le plan « politique » ou « sécuritaire » : oui encore pour la plupart des pays dans le monde et, de nouveau. Non dans ceux où le droit change souvent et où la justice privilégie systématiquement ses nationaux. Mais là encore, les plus belles affaires se font souvent dans les pays les plus difficiles.

La recommandation : là où cela est possible, éviter les « entreprises conjointes » au profit d’investissements à 100 % personnels. Pour des raisons de sécurité économique cette fois, l’analyse conduit à observer que, aussitôt que possible, il est souhaitable de devenir multi-créateur en développant une autre affaire, dans un secteur économique complètement différent du premier.

Des aides sont-elles facilement accessibles pour un créateur à l’étranger ?

En dehors de l’Union européenne, très rares sont les états qui ouvrent aux étrangers les mêmes droits qu’à leurs propres créateurs. Quant à penser obtenir des appuis pour s’implanter à l’international, de son pays d’origine, il ne faut malheureusement pas pour l’instant en rêver. Ces aides sont aussi rarissimes pour créer sa propre affaire qu’elles sont très nombreuses pour les futures filiales de groupes français, ou pour les encourager à développer leurs marchés à l’exportation. Ceci est une faille très importante des dispositifs de soutien français à l’économie,  mais cette remarque vaut pour la plupart des états au monde. Nos ministères n’imaginent notre économie à l’étranger que sous la forme d’exportations de France vers l’extérieur et non pas d’importations françaises depuis l’étranger !

Quant à nos banques implantées hors de notre pays, elles sont particulièrement frileuses en la matière et ne disposent généralement même pas d’un fichier de nos créateurs dans leur pays d’implantation.

Un capital pourtant nécessaire

Pour créer à l’étranger, il faut un capital. Ceci explique pourquoi la très grande majorité de nos créateurs se constitue d’anciens salariés à l’étranger qui, au fil du temps, ont identifié une opportunité de création et l’ont saisie, le moment venu. C’est la voie royale pour la création hors de France : y partir comme salarié dans le cadre d’un grand groupe, « apprendre » le pays, sa ou ses langues, observer le marché et identifier le bon créneau.

Quant aux « accompagnements », il ne faut généralement compter sur aucune de nos institutions. Mais seulement sur nos entrepreneurs à l’étranger qui ont réussi la même démarche. Il faut les rencontrer aussi vite que possible. Ils sont parfois « conseillers du commerce extérieur » mais n’en représentent qu’environ 10 % alors qu’ils créent 90 % des entreprises à capitaux français à l’étranger !

En conclusion, ceci ne doit nullement interdire de se lancer dans la création à l’étranger : de nombreux pays offrent, en raison de leur degré de développement, de vastes perspectives dans tous les domaines, par exemple « mais ceci n’est en rien exhaustif » : viticulture, tourisme, immobilier, médias électroniques, événementiel, restauration bien sûr mais aussi « très prisé à l’étranger », le conseil dans nombre de secteurs

Article par Jacques Gérard

Et si je partais à l’étranger pour créer ma boite ?

Où créer sa boite en Europe ? 

Focus sur quatre pays européens qui offrent des opportunités intéressantes pour les entrepreneurs.

Espagne : le leader européen de la création d’entreprise ! Une vingtaine de villes du pays proposent des guichets uniques qui offrent informations, conseils et aides au créateur pour lui faciliter ses démarches entrepreneuriales.

Belgique : les démarches pour créer son entreprise sur le territoire belge ont été simplifiées depuis 2003 avec le lancement de la Banque Carrefour des Entreprises (BCE). Celle-ci facilite les procédures administratives de l’entrepreneur en centralisant toutes les informations.

Irlande : le gouvernement irlandais a créé l’IDA, une agence gouvernementale pour les investissements étrangers. L’IDA conseille et aide les candidats étrangers à la création d’entreprise. Pour plus d’informations, consultez le site www.idaireland.com.

Angleterre : le pays attire de nombreux entrepreneurs étrangers car les formalités pour créer son entreprise y sont particulièrement simplifiées et allégées financièrement. En Angleterre, vous créez votre entreprise en 24 h ! Son taux d’impôt sur les sociétés est très bas et l’entreprise est exonérée d’Urssaf, de taxe professionnelle ainsi que de charges sociales tant que son activité n’a pas réellement démarré.

Focus sur deux zones qui font rêver les entrepreneurs

A la conquête de l’Amérique ?
Faites enregistrer votre entreprise pour seulement 50 dollars ! Cette somme sera votre unique dépense jusqu’aux premiers bénéfices réalisés par votre entreprise. La simplicité des démarches à effectuer et leurs coûts plus qu’abordables expliquent pourquoi les entreprises de moins de 50 salariés représentent environ 99 % du tissu économique des états-Unis.

La Chine, nouvel eldorado des entrepreneurs ?

La Chine a connu une croissance économique et un développement industriel impressionnant ces dernières années. Les entrepreneurs français peuvent profiter de cette expansion en implantant leur société en Chine. à savoir tout de même : s’il veut mettre toutes les chances de réussite de son côté, l’entrepreneur doit s’associer à un expatrié qui connaît parfaitement la Chine (la langue, la culture ainsi que les spécificités administratives et juridiques de chaque province).

Quelques organismes peuvent vous aider dans votre projet de création à l’international

Les sites à consulter avant de s’expatrier :

www.ubifrance.fr : le site de l’agence française pour le développement international des entreprises et des Missions économiques. Ensemble ils constituent un réseau d’appui actif en France et aux quatre coins du monde pour aider les entreprises françaises à se développer à l’international de manière efficace et durable.

www.cnccef.org : un site pour accéder à toutes les informations relatives aux Conseillers du Commerce Extérieur de la France. Depuis plus de 110 ans, des conseillers sont nommés pour mettre leur expérience au service de la présence française économique dans le monde.

Faire sa valorisation : La méthode DCF

David Abikzir, CEO d’Advanxis, vous explique la méthode DCF (Discounted Cash-Flow) ou valeur de l’entreprise par l’actualisation des flux disponibles (AFD). L’AFD est, dans la pratique, l’une des méthodes les plus couramment utilisées, avec celles des multiples et des comparatifs, dans le cadre d’opérations d’acquisitions et de cessions.

Son succès auprès des spécialistes de banques d’affaires est largement justifié par la solidité de ses fondements théoriques, par la flexibilité qu’elle apporte par rapport à des approches plus simplificatrices et par sa capacité de modélisation du comportement futur des sociétés.

Avantages de cette méthode de calcul

  • Solidité des fondements théoriques grâce à l’actualisation de flux futurs et prise en compte des risques du marché ainsi que des risques industriels et financiers ;
  • Nécessité de conduire un diagnostic de la société, obligeant l’évaluateur à prendre connaissance de les aspects opérationnels de l’entreprise ;
  • Extrême flexibilité permettant de s’adapter à de nombreux cas, en particulier la nécessité d’évaluer les sous-ensembles ;
  • Possibilité de construire différents scenarios et de procéder à des analyses de sensibilité.

Inconvénients de La méthode DCF

  • Incertitudes liées aux prévisions d’exploitations dès lors qu’elles dépassent la période du plan à moyen terme habituel, limité en général à trois ans ;
  • Nécessité de formuler de nombreuses hypothèses ;
  • Risques d’optimisme excessifs dû soit au désir des dirigeants de promettre d’excellentes performances, soit à l’extrapolation d’une conjoncture économique.
  • Poids de la valeur résiduelle dans la valeur totale.

La pépinière : un lieu pour les entrepreneurs

Interview de Mano Madi, responsable de la pépinière Paris Soleillet

Qu’est-ce qu’une pépinière d’entreprise ?

La pépinière représente un outil de croissance économique qui participe au développement des territoires à travers l’accompagnement à la création d’entreprise. La pépinière Soleillet accueille aujourd’hui 42 entreprises. Les missions des pépinières se situent à deux niveaux :

  • La location de locaux (de 10m2 à plus de 100m2). Les entreprises bénéficient de salles équipées de matériel audiovisuel pour leurs réunions. Nous louons également des services tels que l’accès à des photocopieuses ou un service de coursiers.
  • L’accompagnement des entreprises présentes sur notre site par des conseillers en création d’entreprise de la Chambre de commerce et d’Industrie de Paris. Cet accompagnement est d’ordre divers : évaluation des besoins de formation, aide à la gestion, évaluation des besoins en financements, aide à la réalisation de plan d’affaires… La pépinière propose également une fois par mois des sessions collectives de formation.

Les pépinières sont en général tournées vers l’accueil d’entreprises technologiques ou numériques. La particularité de la pépinière Soleillet réside dans son orientation généraliste.

Pourquoi les créateurs viennent-ils en pépinière ?

Ils entrent d’abord pour rompre l’isolement du chef d’entreprise. Beaucoup d’entre eux ont créé une entreprise chez eux et ne bénéficient ni de l’accompagnement, ni de la possibilité de rencontrer et d’interagir avec d’autres chefs d’entreprise. On sait que, grâce à cet accompagnement, 90 % des entreprises qui sont passées par une pépinière sont pérennes. A l’inverse, on note un taux inférieur à 50 % pour les autres. Les créateurs entrent en pépinière également pour professionnaliser leur local. Cela reste important, notamment pour le contact avec les clients.

Quelles sont les conditions pour entrer en pépinière ?

Elles sont propres à chaque pépinière. Pour la notre, il faut que l’entreprise soit spécialisée dans le service aux entreprises ou dans une activité industrielle légère et doit pouvoir justifier d’au moins deux ans d’activités. Si une entreprise désire intégrer Soleillet, celle-ci doit être ressortissante de la CCIP ou, le cas échéant, s’engager à le devenir.

Quels sont vos critères d’acceptation des dossiers ?

Nous vérifions principalement la cohérence économique du projet par rapport aux marchés et le potentiel de développement de l’entreprise.

Quel est le processus de candidature pour intégrer la pépinière ?

L’entrepreneur doit transmettre un dossier de candidature (les pièces à fournir sont précisées sur le site www.pepinieres-paris.com). Si son dossier est accepté, il sera convoqué environ un mois plus tard afin de présenter son projet devant un comité d’agrément.

Combien de temps peuvent-ils y rester ?

Au sein de Soleillet, la période d’accueil est de 24 mois, renouvelable deux fois pour une période d’un an. En tout une entreprise peut donc rester 4 ans.

L’alternance : témoignages croisés entreprise-étudiant

Interview croisée du Cabinet Tibaut (expertise comptable / commissariat au compte) a été créé en 2006 et d’un de ses étudiants en alternance. Trois travaillent aujourd’hui au sein de ce cabinet.

Pourquoi avoir choisi de recruter des alternants ?

Financièrement, l’embauche d’un alternant est très rentable. Le poids des salaires et charges sociales est fortement diminué, ce qui représente une bonne solution pour les entreprises naissantes. Cependant, mon choix de faire appel à des alternants ne se limite pas à l’aspect financier : un alternant apporte la fraicheur et la motivation de la jeunesse, indispensable dans toute entreprise. L’alternance permet également de trouver les futurs collaborateurs. Elle nous permet d’évaluer un jeune avant une éventuelle embauche en CDI.

N’est ce pas trop contraignant de devoir former un jeune ?

Non, les alternants sont en général assez autonomes car ils maîtrisent les outils de base. Même s’ils ne savent pas gérer un dossier de A à Z, ils demeurent très performants. Dans notre cabinet, les anciens alternants forment les nouveaux.

Un conseil aux entreprises pour bien recruter son alternant ?

Je conseille aux entreprises de recruter les alternants dotés d’un niveau d’étude suffisant car ils justifient d’une meilleure connaissance du métier, de sélectionner un alternant qui sache prendre des initiatives, qui soit dynamique, qui ait un bon relationnel et une grande soif d’apprendre. Pour trouver des candidats, adressez-vous aux écoles qui préparent le diplôme adapté à vos besoins.

Témoignage d’un étudiant

Pierig David, 21 ans, prépare actuellement un DSCG (Diplôme Supérieur de Comptabilité et de Gestion, BAC +5) en alternance au lycée de Sèvres afin de devenir expert-comptable.

Pourquoi avoir fait le choix ?

L’alternance représente la formule idéale pour concilier l’apprentissage scolaire et l’expérience du terrain. Avoir une bonne connaissance de la réalité de la profession reste primordial dans un domaine tel que la compta-gestion. Il est vrai qu’elle oblige l’étudiant à s’adapter en permanence aux univers très différents que sont l’école et l’entreprise. Il faut parfois jongler et toujours bien s’organiser ! Mais je sais qu’en optant pour l’alternance, je gagne des compétences qui sauront convaincre mes futurs employeurs.

Comment avez-vous trouvé votre employeur ?

La recherche de contrat a été relativement facile. J’ai téléphoné aux entreprises et envoyé mon CV à celles qui semblaient intéressées par l’embauche d’un alternant. Puis, j’ai trouvé un premier employeur, un grand cabinet d’experts comptables, mais j’ai démissionné au bout de deux semaines car je n’y étais pas suffisamment encadré. J’ai repris mes recherches et j’ai trouvé une place dans le cabinet de Mme Tibaut.

Parlez-nous de votre expérience dans l’entreprise ?

Je suis considéré comme un collaborateur à part entière et l’on me confie des responsabilités. Mon tuteur m’a emmené à tous les rendez-vous afin que j’appréhende mieux le travail réalisé par le cabinet. Aujourd’hui, trois mois après le début de mon contrat, je gère même un portefeuille de clients

L’alternance, des avantages pour l’étudiant et l’entreprise

Interview de Marie-Christine Soroko, déléguée générale de la Fédération de la Formation professionnelle

Votre Fédération en quelques mots ?

Notre fédération est un Syndicat professionnel qui regroupe plus de 400 organismes privés de formation. Ces organismes délivrent des formations aussi bien auprès des salariés, des particuliers, des demandeurs d’emploi et des jeunes. Plusieurs organismes proposent ainsi des contrats de professionnalisation mais également des contrats d’apprentissage.

Quels sont les avantages pour l’entreprise ?

L’avantage clair et évident pour l’entreprise est qu’elle bénéficie d’un alternant pendant 2 ans qu’elle pourra tester. Il s’agit d’une sorte de pré-embauche.

Elle paye un jeune en pourcentage du SMIC. Celui-ci est variable en fonction du niveau et de l’âge du jeune. Ce jeune partagera son temps entre la formation et l’entreprise. L’entreprise pourra, au fur et à mesure du déroulement des deux ans, observer et vérifier l’évolution des compétences. Cela permet d’avoir un regard approfondi sur le travail d’une personne.

Y a-t-il des devoirs particuliers ?

Oui, et le premier devoir de l’entreprise est d’encadrer très sérieusement le jeune. Elle doit notamment lui proposer un tuteur. Cet encadrement est primordial, l’entreprise doit être à l’écoute du jeune pour identifier les difficultés qu’il peut rencontrer pour s’insérer dans son poste. Il ne faut pas oublier que ce poste est peut-être celui qu’il est destiné à intégrer par la suite.

Peut-ON rompre ces contrats ?

Oui, on peut les rompre. Tout contrat peut être par nature rompu. Cependant, il existe des règles précises à respecter.

Est-ce avantageux pour les étudiants ?

Les avantages pour un étudiant demeurent nombreux ! Pour lui, l’alternance lui permet pratiquement d’avoir la garantie de trouver un emploi à long terme puisqu’il acquiert des compétences professionnelles différentes voire complémentaires de celles qu’il apprend au sein d’un école de commerce. Ces compétences développées en situation de travail possèdent l’avantage de correspondre au besoin des entreprises. Elles constituent une garantie pour le chef d’entreprise d’embaucher un salarié déjà formé à la culture de l’entreprise et possédant des compétences immédiatement opérationnelles !

Les entreprises sont-elles favorables à l’alternance ?

Je pense que les nombreuses campagnes de communication sur les atouts de l’alternance mises en œuvre ont permis aux entreprises d’être sensibilisées et de reconnaître aujourd’hui les bénéfices à utiliser ce mode de formation. Pour l’entreprise, comme je l’ai dit, cette formule à l’avantage de permettre de tester, de challenger sur le temps son futur salarié. Or, c’est souvent à travers le temps que l’on peut apprécier les qualités personnelles, relationnelles et de travail d’une personne !

L’alternance est-elle adaptée aux petites structures ?

Quelle soit petite ou grande, les deux structures sont adaptées. Je dirais tout de même que dans une petite structure le jeune est plus à même de percevoir le poste qu’il occupe dans son intégralité car il est souvent plus polyvalent. Autrement dit, dans l’une il participe plus activement à toutes les tâches de l’entreprise alors que dans l’autre, il travaille en général de manière plus spécialisée et peut ne pas appréhender toutes les facettes d’une entreprise.

L’apprentissage en France : la diversité des profils

L’apprentissage représente une voie de formation qui permet de préparer un diplôme professionnel de l’enseignement secondaire (CAP, BEP, BAC PRO, BP, BT), de l’enseignement supérieur (BTS, DUT, diplômes d’ingénieur, d’école de Commerce) ou encore d’obtenir un titre enregistré au répertoire national des certifications professionnelles.

L’ouverture à l’enseignement supérieur : moteur de croissance du nombre d’alternants

L’apprentissage s’est progressivement ouvert à tous les niveaux de formations grâce à la loi SÉGUIN du 23 juillet 1987. La réforme Licence-Master-Doctorat (LMD), mise en place en 2002, a permis le fort développement dans le supérieur d’inscriptions d’apprentis en licence et aujourd’hui en master. Cette diversité des formations accessibles en alternance représentent une véritable aubaine pour les entreprises qui peuvent choisir leurs futurs apprentis dans presque toutes les formations.

L’apprentissage reste tout de même majoritairement orienté vers les formations techniques et professionnelles. Les spécialités de la production demeurent celles qui forment le plus d’apprentis en France. Néanmoins, les secteurs qui accueillaient traditionnellement les apprentis (alimentation, hôtellerie, restauration, bâtiment, carrosserie, réparation automobile, coiffure etc.) s’ouvrent également aux métiers du tertiaire, sur des spécialités du domaine des services (gestion, finances, communication, ressources humaines). On assiste également au développement d’un apprentissage post-baccalauréat qui forme des alternants dans des domaines nettement plus variés.

Les apprentis ont vieilli !

Si le nombre d’apprentis augmentent, leur âge moyen augmente de manière notable : l’orientation très précoce vers l’apprentissage est en baisse, avec un taux 7,7 % des entrants qui n’ont pas atteint la classe de troisième contre 13,5 % en 2000.

Le développement de l’apprentissage dans le supérieur a entraîné le « vieillissement » des apprentis : la part des apprentis âgés de 20 ans ou plus passant ainsi de 28,8 % en 2003 à 32,3 % en 2006. Désormais, l’âge des apprentis se situe en moyenne entre 18 et 19 ans.

Un milieu qui demeure largement masculin mais en évolution.

La part des jeunes filles dans le taux d’alternants et d’apprentis est passée de 28,8 % en 1996 à 30,5 % en 2006. Les spécialités de formation restent très marquées par des divergences dans leurs proportions d’étudiants fille/garçon : 81 % des garçons choisissent le domaine de la production, tandis que 85 % des filles préfèrent celui des services. à noter également : les filles sont globalement plus présentes dans l’apprentissage en enseignement supérieur que dans le secondaire.

Combien me coûte un alternant ?

Deux formes de contrats entrent dans la catégorie des contrats d’alternance disponibles tant pour les employeurs que pour les « jeunes » qui souhaitent accéder au marché de l’emploi, tout en continuant leurs études : le contrat d’apprentissage et le contrat de professionnalisation. Combien me coûte un alternant ?

La différence de base sur les deux contrats

Leur définition permet de distinguer la nature de ces deux types de relations entre entreprise et jeune. Le premier, l’apprentissage, est bien là pour permettre d’acquérir au bout d’une formation solide et progressive une qualification reconnue par un diplôme. Le second, la professionnalisation, doit permettre de compléter une formation initiale après enregistrement du contrat auprès de la DDTEFP et avis d’un OPCA quant à son financement.

Des différences sur les aides et exonérations

Chacun de ces contrats, selon leur spécificité, bénéficie d’aides ou d’exonérations.

Pour ce qui est relatif à l’apprentissage, au-delà de la rémunération qui correspond à un pourcentage du SMIC en fonction de l’âge, le salaire est exonéré de charges sociales pour les entreprises de moins de 11 personnes et/ou artisanale et n’est soumis qu’aux cotisations patronales retraites et chômage pour les autres. Par ailleurs, une aide régionale d’au moins 1 000 euros par année de formation est versée à l’employeur, qui se doit de libérer son « apprenti » 400 heures au moins par an pour la formation dans un CFA.

En ce qui concerne la professionnalisation, rencontrant sa mise en œuvre au travers d’un CDD ou d’un CDI, il n’existe qu’une exonération dans la limite du SMIC des cotisations patronales d’assurance maladie, d’assurance vieillesse et d’allocations familiales. L’employeur est par ailleurs tenu d’assurer une formation d’au moins 15 à 25 % de la durée du CDD ou de la période de professionnalisation du CDI avec un minimum de 150 heures. Une aide à la formation de 9,15 euros de l’heure de formation sera versée à l’employeur. Il sera également possible d’obtenir une aide au tutorat pour le responsable de la professionnalisation.

Le système dé rémunération

A titre de rappel, et pour les apprentis, en fonction de l’âge et de l’année de l’apprentissage la rémunération se situera entre 25 % du SMIC pour les personnes de moins de dix huit ans en première année, à 78 % du SMIC pour une personne de plus de 21 ans en troisième année. Un système identique existe pour les contrats professionnalisation en fonction du diplôme d’origine et de l’âge au moment de la conclusion du contrat permettant une rémunération de 65 % à 85 % du SMIC.

Une perspective gagnante-gagnante

En examinant la situation de ces deux types d’accès à l’emploi pour les jeunes, il apparait que l’accord entre un salarié et un employeur est dans une perspective gagnante-gagnante. Le coût est faible pour une présence dans l’entreprise d’environ 900 à 1 000 heures pour l’apprenti et d’environ 1 300 à 1 400 heures pour le contrat de « professionnalisation ». A titre de rappel, le SMIC est en ce début d’année voisin de 1 325 euros brut, et que les charges sociales flirtent les taux de 20 % pour les salariés et 45 % pour les employeurs. S’il est pris en considération les exonérations citées plus haut, les contrats de professionnalisation sont véritablement intéressants pour les deux parties. Au-delà de l’économie de coûts, c’est aussi une valeur ajoutée que de fidéliser un jeune pour l’avenir.

Article par André-Paul BAHUON

Les incubateurs : une solution pour monter son projet

Interview d’Henry Pironin, responsable de l’incubateur Télécom Paristech : « les incubateurs réduisent le taux d’échec des créations d’entreprises. »

Pourquoi intégrer un incubateur ?

Les incubateurs sont une réponse complémentaire à tout ce qui a été mis en place depuis une vingtaine d’année en matière d’appui à la création d’entreprise. En effet, les dispositifs d’appui à la création se sont développés, professionnalisés, et certaines innovations ont vu le jour. Des formations, des lieux d’accueil, des pépinières, des centres de documentation, et des incubateurs sont venus compléter ce dispositif.

Intégrer un incubateur permet aux participants de vivre une expérience de création unique. Ils sont baignés dans une dynamique entrepreneuriale durant toute la durée de leur incubation même si l’expérience n’est pas transformée.

Comment cela se passe en pratique ?

La direction de l’incubateur considère que le meilleur moyen pour aider un créateur, c’est de le faire coacher par quelqu’un qui connaît bien la problématique de la création d’entreprise. Surtout ,il a été lui-même a entrepreneur, a pris du recul et a reçu une formation supérieure et possède un grand réseau relationnel.

Le coach s’appuie sur son réseau d’experts qui apportent de précieuses informations dans les disciplines du droit, du marketing, du management, de la stratégie, etc… Puis d’autres éléments viennent en plus : la sensibilisation à l’entrepreneuriat par des chercheurs ou des étudiants quand un incubateur fait partie d’une école. Cours, formations, séminaires aident le créateur à anticiper les problèmes auxquels ils seront confrontés.

Après arrive le moment du « passage à l’acte ». Parfois, certains veulent seulement tester la cohérence de leur projet. Ils ne sont pas tout à fait sûrs, ils viennent à l’incubateur et décident de le valider ou non et de se lancer, le cas échéant. Quoi qu’il en soit, le créateur qui décide de se lancer est suivi, encadré et conseillé dans ses démarches.

Y-a-t’il d’autres avantages ?

D’autre part, l’incubateur permet d’avoir un hébergement quasiment gratuit – selon les programmes – le temps de la création. Cette formule permet à l’incubé de rester dans une dynamique de création. Il peut aussi être sans cesse en contact avec des experts et d’autres créateurs. Cela permet à la fois de débloquer des problématiques et des situations rapidement. Cela forge aussi l’expérience de l’incubé en lui permettant d’apprendre sur le tas. Dans les domaines scientifiques, l’incubateur favorise le contact entre le porteur de projet et les laboratoires si besoin est.

Un incubateur fonctionne-t-il comme une communauté ?

En effet, un incubateur est une communauté basée sur l’échange autour de la création d’entreprise. Bien qu’il y ait parfois des concurrents qui se retrouvent. Les « petits déjeuners mensuels » proposent des points sur l’actualité, les nouvelles mesures, les nouvelles problématiques et les formations ponctuelles dans des disciplines aussi diverses que variées.

Dans toute la chaîne de l’appui à la création, il y a la sensibilisation, la formation, le coaching individuel, les experts, le suivi, les financements. Quand on débute, il n’est pas automatique d’avoir les connaissances nécessaires en amont. De ce fait, les incubateurs réduisent le taux d’échec des créations d’entreprises.

A noter : Télécom Paritech se targue d’avoir un taux de succès proche des 90 % sur 10 ans.

Les incubateurs : pourquoi y faire appel ?

Interview de Guilhem Bertholet, Directeur de l’incubateur académique d’HEC

Comment est né votre incubateur ?

Le campus d’HEC regorgeait d’étudiants dont la volonté était de créer leur entreprise. Beaucoup de bonnes idées mais aucune aide n’avait été créée pour soutenir ces jeunes dans leurs projets. Nous avons simplement eu envie de leur donner un coup de pouce en leur offrant une structure d’accompagnement à la création d’entreprise.

A quel moment intégrer l’incubateur ?

Le plus tôt représente le mieux. Dès qu’une idée germe, l’étudiant ou le jeune diplômé a tout intérêt à en parler et à se renseigner du côté des aides à l’entrepreneuriat. Il existe des programmes d’aide destinés à tous les stades de la création : de « j’ai une idée mais je ne sais pas quoi en faire » à « j’ai mon projet et je suis prêt à m’y investir ». L’incubation intervient au moment où l’on sent que derrière son idée, il y a un business.

Que propose l’incubateur au porteur de projet ?

  • Des locaux et des équipements (téléphones, ordinateurs)
  • Des séances de coachings avec des professeurs d’HEC, des experts des domaines de la finance, du droit et des séances «challenge» avec des diplômés de l’école. Ces challengers donnent un feedback objectif, partagent leur expérience, apportent le recul nécessaire au bon jugement du projet et ouvrent leur réseau aux entrepreneurs.
  • Du Networking avec le réseau HEC qui permet d’accéder plus facilement aux financements, partenariats, clients…
  •  Une dynamique de groupe qui permet au porteur de projet de sortir de l’isolement. On assiste à des échanges humains très enrichissants entre les incubés.

Intégrer un incubateur : pour combien de temps ?

Dans notre incubateur nous comptons environ 6 mois pour définir le projet et lever des fonds, et ensuite 6 mois de suivi. Cette période représente le délai nécessaire à l’étudiant pour bien roder son projet et être prêt à prendre son envol. Elle demeure assez brève afin de le forcer à se responsabiliser vis-à-vis de sa future entreprise. Le but d’intégrer un incubateur est ainsi qu’au bout de ces 6 mois il puisse être autonome.

Comment poursuivre son parcours de création après le passage en incubateur ?

Les porteurs de projets peuvent bien sûr intégrer ensuite une pépinière mais il n’existe pas de parcours type. Après être passé par l’incubateur, le porteur de projet comprend qu’il a tout intérêt à s’entourer afin d’avancer sur sa création d’entreprise. Il peut donc continuer à s’appuyer sur le réseau obtenu grâce à son passage dans l’incubateur.

Comment se fait la sélection des projets ?

Tout d’abord, nous rencontrons les étudiants candidats à l’incubation. La sélection se fait à la fois sur des facteurs humains et sur une analyse du business plan. Celui-ci doit être suffisamment avancé et solide pour être apte à passer devant le jury, composé notamment d’entrepreneurs, de business-angels, et des partenaires de l’incubateur (Ernst&Young et iSource). Nous sélectionnons les projets qui présentent un caractère innovant, notamment dans leur business-model ou leur approche de leur marché. Dans le cadre d’un positionnement sur un marché de niche, nous privilégions les projets simples et intelligents.