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3 campagnes de crowdfunding qui cartonnent

Voici trois campagnes de crowdfunding qui ont connu un immense succès et qui illustrent l’innovation et l’engagement des contributeurs

PEBBLE Time

Représente la plus importante campagne réalisée sur Kickstarter au mois de mars 2015. Cette montre connectée avec une autonomie de 7 jours est parvenue à lever 20 338 686 dollars au lieu des 500 000 demandés au départ.

Coolest Cooler

Deuxième plus gros succès de la plateforme de crowdfunding Kickstarter. Ryan Grepper, créateur de cette glacière connectée avait estimé son projet à 50 000 dollars et a finalement levé 13 285 226 dollars en août 2014.

Olydri Studio

Souhaitait faire de la web série Noob un film et a proposé son projet sur la plateforme Ulule. La somme demandée s’élevait à 35 000 euros, or il n’aura fallu que 15 heures pour les atteindre. Au terme des 70 jours prévus, l’objectif est atteint à 1 945 % avec le montant très largement supérieur de 682 161 euros. Cette campagne est l’une des meilleures réussites d’Ulule.

L’entrepreneur qui soigne la gestion financière des entreprises

Après 27 ans de carrière dans la gestion financière de plusieurs entreprises, Emmanuel Camus saute le pas dans l’entrepreneuriat à 51 ans. Il crée en mars 2014 Finartup, une société qui met à disposition des entreprises des directeurs financiers à temps partagé. Portrait d’un homme audacieux, créatif et pionnier dans son domaine.

« Ma grande passion à côté de ma société ? Je suis peintre amateur. Cette créativité, je l’insuffle aussi dans mon métier ». Emmanuel Camus, 53 printemps, fait partie des entrepreneurs qui ont le talent de se renouveler dans un métier vieux comme l’économie moderne : directeur financier.

Une expertise de 25 ans dans la direction financière

Diplômé de l’Ecole de commerce (ESCEM) en 1986, il démarre peu après une carrière dans les directions financières de plusieurs grands groupes et PME. Ceci, dans des secteurs très variés : travaux publics, industrie agroalimentaire, financement, services aux entreprises de traitements de documents et moyens de paiement. Et puis, fin 2013, après 27 ans d’expérience, l’envie de changer de cap professionnel le travaille. Il trouvera sa réponse dans l’entrepreneuriat comme il l’explique : « J’ai créé mon entreprise après avoir constaté que les dirigeants de TPE et PME consacrent trop de temps à la gestion financière dans leur entreprise. Ce temps consacré est vécu comme une contrainte. J’ai eu envie de les aider à se concentrer sur leur cœur de métier en les libérant de ses tâches administratives et financières. »

Finartup, un concept pionnier et innovant

Lancée le 10 mars 2014, il baptise sa société « Finartup » (« Fin » pour financement, « art » en référence à sa passion, « Up » comme start-up). Concrètement, cette société propose aux entreprises des directeurs financiers à temps partagé. Celles-ci bénéficient d’un expert les aidant à dresser un bilan clair de leurs finances pour une meilleure orientation dans leur stratégie de développement. Ponctuel, le coût de cette expertise est moins élevé qu’avec un directeur financier à temps plein. C’est là la clef du business model de Finartup.

Après un peu plus de deux ans d’existence, Finartup est déjà rentable. Son offre a été bien accueillie par les entreprises. « Mais vous savez, il y a une satisfaction encore plus grande, confie Emmanuel Camus. J’adore ce que je fais, mon quotidien professionnel est très riche, car je travaille avec différentes types d’entreprise. Pouvoir accompagner leurs dirigeants comme un proche collaborateur, c’est très positif humainement. »

Développer sa société, mais pas au détriment de sa famille

Pari gagné pour cet homme courageux qui a toujours considéré l’entrepreneuriat comme l’expression du goût de l’indépendance, l’envie de se réaliser et celle d’affronter de nouveaux défis. « Mais pas au détriment de sa famille, précise-t-il. Celle-ci me soutient beaucoup et je peux compter sur elle. Je n’oublie pas de lui accorder du temps aussi. »

Et de conclure en partageant quelques conseils pertinents : « Lorsque vous lancez, il ne faut pas hésiter. On dit souvent que l’entrepreneuriat est une aventure. Créer son entreprise exprime la capacité de développer sa créativité, de se dépasser, de sortir de sa zone de confort en permanence. Se lancer oblige à se dépasser en permanence et c’est l’occasion de faire de belles rencontres. »

3 entreprises qui ont été sanctionnées pour espionnage

Voici trois 3 entreprises qui ont été sanctionnées pour espionnage, illustrant les enjeux éthiques et juridiques autour de la protection des données et de la propriété intellectuelle.

Disney

Le groupe Euro Disney a connu une triple accusation « recel de corruption active », « de violation du secret professionnel » et de « détournement de données informatiques confidentielles ». Deux gendarmes demandaient à d’anciens collègues de leur donner des informations confidentielles sur des candidats à l’embauche provenant des fichiers de police Stic et de gendarmerie Judex. Le groupe s’est vu sanctionné d’une amende de 150 000 euros dont la moitié avec sursis.

Lidl

Cette entreprise de hard-discount allemande a été accusée à deux reprises d’utiliser des méthodes peu légales envers son personnel. En 2008, elle aurait engagé des détectives privés, écouté les conversations de ses employés durant les pauses, filmé en caméra cachée afin de se prémunir contre les vols internes, ce qui lui vaudra d’être condamnée à 1,46 million d’euros d’amende. En 2009, une nouvelle accusation est portée sur la firme : celle de demander des informations trop personnelles à ses salariés.

Oceatech

Cette entreprise toulousaine, spécialisée dans l’informatique pour les professionnels de santé s’est vue contrainte de changer ses dispositifs de vidéosurveillance. Une employée remarque que les huit caméras ne sont pas légales et décide de prévenir la CNIL. Cette dernière vient pour une mission de contrôle et constate que les caméras sont non seulement équipées de micros, mais en plus, elles surveillent en permanence les employés et leur écran d’ordinateur, ce qui est parfaitement illégal.

L’entrepreneur ange gardien des entreprises

Après vingt années de salariat dans la banque, François Faure, a repris ses études à 40 ans pour redonner du sens à sa vie professionnelle. L’occasion de rencontrer son futur associé et de fonder Sernoptès, un des rares cabinets français de conseil en gestion globale des risques et des crises. Portrait d’un entrepreneur qui a su dompter ses peurs.

« Il n’ait pas de vent favorable à qui ne connaît pas son port. Je crois que ce qui nous a le plus aidés dans notre aventure entrepreneuriale, c’est notre détermination et la volonté de construire ce que nous sommes en train de construire. » François Faure, 50 ans, directeur général de Sernoptès, fait partie des entrepreneurs à qui défricher des nouvelles voies ne fait pas peur. Pourtant, rien ne le prédestinait à se lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat. Ergonome de formation, il a travaillé en tant que salarié pendant une vingtaine d’années au sein de grandes banques. Ceci, dans différents secteurs : ergonomie, informatique, organisation et risque.

« Redonner du sens à ma vie professionnelle »

« Et puis, j’ai voulu redonner du sens à ma vie professionnelle en approfondissant un domaine qui m’a particulièrement intéressé : la gestion des risques et les situations de crise pour tout type d’organisme. J’ai donc repris des études en 2005. », partage cet homme pragmatique et bienveillant. Il passe donc un DES en management de l’information à l’UTC de Compiègne. C’est lors de la rédaction son mémoire qu’il rencontre son futur associé, Pascal Germain. « A force d’approfondir notre sujet, on s’est rendu compte qu’il fallait aller plus loin qu’écrire une thèse professionnelle sur le sujet (rires). Sernoptès était née ! », raconte François avec enthousiasme.

Du mémoire de fin d’études à la création d’une société

Au début, les deux entrepreneurs souhaitent faire uniquement du conseil aux entreprises privées sur les PCA (plan de continuité d’activité). Mais après avoir passé un autre mastère spécialisé en management des risques sur les territoires en 2008, ils élargissent leur activité de conseil à tous types de risques, de crises et de structures, aux collectivités territoriales notamment.

De la difficulté de convaincre les prospects

Trouver des clients au début n’est pas simple comme l’explique l’entrepreneur : « Pour moi, la principale difficulté a été (et est toujours) de vendre mes prestations. Bien souvent, les entreprises ne mesurent pas l’importance de mettre en place des plans de gestion de risque. Aujourd’hui, la crise, la sécurité, la sûreté et plus généralement le management des risques sont dans toutes les bouches et les derniers évènements (catastrophes naturelles, terrorisme…) vont encore renforcer ces préoccupations. Pourtant force est de constater qu’aujourd’hui le management des risques et des crises provoque plus une espèce de tétanie de la part des entreprises et plus généralement de la population qui ne connaissent pas les risques, les outils qui existent pour vivre avec et surtout les opportunités qui se dégagent quand ils sont traités correctement. »

Prouver sa valeur avec un travail sérieux

Dix ans après le lancement de la société, la persévérance semble avoir payé. Sernoptès est désormais reconnu pour ses compétences et son sérieux. La société est stable économiquement et François Faure est désormais sollicité en tant que formateur en management des risques dans un grand nombre d’écoles d’université et d’organisme de formation professionnelle. « Grand lecteur de livres, j’ai toujours aimé apprendre de nouvelles connaissances et les transmettre aux autres. Je peux désormais m’épanouir dans cet autre aspect de ma vie grâce à l’entrepreneuriat », jubile le co-fondateur de Sernoptès.

Avant de conclure : « Etre entrepreneur est avant tout une école de la liberté. Cela m’a beaucoup apporté d’un point de vue humain, sur le savoir être plus encore que sur le savoir faire. J’ai dû apprendre à sortir du cocon confortable que m’avais offert les grandes entreprises dans lesquelles j’ai travaillé. J’ai redécouvert un certain nombre de principes autour de la valeur du travail, de la transmission des savoirs et bien sûr, des risques : l’entrepreneur aime le risque… A fortiori si c’est son domaine d’étude ! (rires) »

L’entrepreneur qui teste la viabilité de vos idées sur le marché

Commercial puis consultant en service informatique (SSII), Frédéric Tambutet prend le virage de l’entrepreneuriat en 1991 en créant Symbial, une des sociétés françaises innovante en étude de marché. Portrait d’un homme pragmatique et persévérant.

« La liberté de mettre en pratique ses propres idées et la sanction du marché si celles-ci ne sont pas bonnes ou mal vendues. Cette prise directe avec la réalité est-ce qui me passionne dans l’entrepreneuriat ». Frédéric Tambutet, 57 printemps et président-fondateur de la SAS Symbial, est un homme d’action. Et c’est peut-être cette qualité qui l’a amené à devenir entrepreneur.

Un commercial devenu expert en SSII

Diplômé de l’Institut Supérieur de Gestion de Paris en 1981, après son service militaire, il devient commercial en porte à porte et vend des publicités pour les centres de formation. Intéressé par l’arrivée de l’informatique, il entame une formation dans le domaine en 1986. Un an après, il démarre une carrière de développeur et de chef de projet en SSII chez SOPRA puis IBSI notamment pour la Caisse d’Epargne de Paris.

Tournant vers l’entrepreneuriat

Mais en 1991 sa vie professionnelle prend un tournant. Il explique : « J’avais envie de mettre en pratique une autre vision de la relation entre patrons et collaborateurs, en créant une symbiose entre les deux. Vu que je ne la trouvais pas chez mes employeurs de l’époque, je me suis dit que j’allais la créer. » Avec ses propres fonds, il lance donc Symbial, sa propre société de services et d’ingénierie informatique. Ce sera son cœur de métier jusqu’en 1998, année où Frédéric fait prendre un virage à son entreprise. Il réoriente celle-ci vers l’analyse et la compréhension des données marketing, un secteur en plein boom à ce moment. Symbial devient un institut d’études marketing. Le but selon l’entrepreneur : « Tester les idées de nos clients sur le marché avant d’investir. Cela passe par des sondages, des newsletter, des études de marché qualitatives, etc. Le tout, avec une approche marketing et une expertise digitale pointue qui permet à tous nos clients d’opérer leur transformation numérique. Leur éviter de se faire “ubériser“ en quelques sortes ! »

Stabilité

Aujourd’hui, la société est stable économiquement et réalise un chiffre d’affaires d’un peu plus d’1 million d’euros par an en moyenne avec ses associés. Elle compte 20 à 30 clients à l’année. « Cela va de la grande entreprise à l’organisation professionnelle, la collectivité territoriale ou la PME » précise Frédéric Tambutet. L’équipe de Symbial est composée de 6 collaborateurs freelance et de trente en plateau téléphonique à Granville chez son actionnaire partenaire, LBP.

« Des projets passionnants »

A propos des principales difficultés rencontrées au fil du chemin, l’entrepreneur confie : « Je me suis rendu compte du besoin d’expertise en matière de fiscalité. J’ai dû me mettre au niveau. Et puis, aussi cela n’a pas été si simple de vendre nos prestations au début. Il a fallu bien rôder notre offre produit et notre stratégie commerciale pour convaincre les prospects. »

Mais à côté de cela, l’entrepreneur connaît aussi de grandes satisfactions : « J’ai eu l’occasion de travailler sur des projets passionnants comme le TGV Méditerranée, les Aéroports de Paris, la rénovation de la Gare d’Austerlitz, les grandes innovations qui arrivent dans le domaine bancaire (la sécurité du paiement, le paiement par téléphone, la block-chain). »

Un futur sous le signe de l’innovation et de l’international

Permettre à ses clients de s’adapter aux nouvelles technologies du numérique, c’est là que se situe le futur de Symbial. Des développements en ce sens sont à prévoir. Aussi, le lancement d’une offre à l’international est en cours. « Cela devient nécessaire, car aujourd’hui, un produit doit viser le marché mondial pour durer », ajoute Frédéric. Comme premier pas en ce sens, l’entreprise vient d’intégrer deux partenaires internationaux pour s’implanter sur les marchés anglo-saxons.

Et de conclure avec quelques conseils à donner aux jeunes entrepreneurs : « Il faut prendre au sérieux les lacunes qu’on peut avoir. Surtout, ne pas faire l’autruche et se dire que ça passera quand même. Un non-gestionnaire doit s’entourer d’un spécialiste dans le domaine. Un non-commercial doit s’appuyer sur un partenaire ou un bon vendeur ! etc. »

Interview de Mickaël Cabrol, Fondateur de Easyrecrue

Après un parcours traditionnel en école de commerce, Mickaël Cabrol entre à Lyon en école de commerce et se lance dans la création d’entreprise dès son parcours étudiant, d’abord avec Geolid puis, plus récemment, Easyrecrue. Entretien. 

Comment êtes-vous arrivé à l’entrepreneuriat ?

J’ai un parcours plutôt traditionnel. Après deux ans passés en classe préparatoire économique effectuée à Toulouse juste après le Baccalauréat, en 2004, j’ai intégré l’école de commerce de Lyon (EM Lyon). Pendant mes études là-bas, je suis devenu président d’une association qui éditait Le Petit Paumé un guide local décrivant les meilleurs restaurants de la région. Pendant cette période, j’ai travaillé avec Gautier et Guillaume, qui sont devenus plus tard mes associés chez Geolid. Concrètement, notre activité consistait à démarcher commercialement les restaurants, bars et boîtes de nuits de la région pour leur vendre des encarts publicitaires dans notre guide. En démarchant ces commerçants, nous nous sommes aperçus que ces enseignes ne possédaient pas forcément de présence sur internet.

Est-ce partant de ce constat qu’a débuté l’aventure Geolid, en 2007 ?

Tout à fait. Les restaurants et bars nous ont d’abord exprimé leur besoin de visibilité sur internet et en creusant un peu le sujet, nous avons rapidement vu qu’il y avait des tas d’entreprises qui n’avaient pas accès aux technologies, qu’il s’agisse d’un simple site-vitrine ou d’une stratégie en matière de référencement. Comme nous étions déjà sensibilisés au marché de la publicité locale avec l’édition de notre guide, nous avons décidé d’étendre notre modèle au web. Avec mes deux associés, j’ai donc fondé cette société, spécialisée dans la publicité locale sur Internet. L’idée générale consistait à proposer à ces enseignes de leur assurer une présence et une visibilité sur le web.

Comment a évolué l’aventure dans le temps ?

Au démarrage de l’aventure, j’ai mis en place les premières ventes afin d’analyser comment réagissent les prospects. J’ai fait cela pendant un an avant que nous n’intégrions des commerciaux. La mayonnaise a pris assez vite en réalité. Nous devions signer entre 10 et 20 nouveaux clients par mois. Côté financement, nous avons réalisé un premier tour de table de 250 000 euros en 2008. Puis nous avons rapidement grossi et la seconde levée de fonds de 2 millions d’euros est intervenue en 2010. à l’époque, nous étions déjà une petite quinzaine de collaborateurs. Puis l’entreprise a véritablement décollé et nous avons embauché plus de monde. Aujourd’hui, Geolid compte plus de 3 000 clients dans le monde.

Mais vous ne faites plus partie de la structure…

Non, j’ai quitté l’aventure en juillet 2012, au moment où nous amorcions un troisième tour de table. J’étais un peu fatigué de ce secteur et notre relation en tant qu’associés avait un peu vécu. Nous n’étions plus en phase sur de nombreux sujets relatifs à la stratégie de développement ainsi qu’à la répartition des tâches entre nous. Cela nuisait un peu à l’ambiance au sein de l’entreprise, il nous a paru logique de nous séparer. Avec le nouveau tour de table en cours, j’ai eu l’opportunité de sortir dans de bonnes conditions financières. Cela m’a d’ailleurs permis de réinvestir dans ma nouvelle boîte de manière plus sereine.

Qu’avez-vous fait après Geolid ?

Je suis parti aux états-Unis en août 2012 pendant quelques mois afin de faire un break et d’observer le marché dans le but de trouver de nouvelles idées à lancer. J’ai fait le tour des incubateurs, fonds d’investissement et entrepreneurs. J’en ai profité pour rencontrer du monde afin d’analyser les concepts qui fonctionnaient bien là-bas. Je me suis intéressé à deux sujets en particulier : l’éducation en ligne – un domaine qui cartonne depuis, avec l’explosion des MOOCs notamment ! – et les solutions d’entretiens vidéo, pratique innovante en matière de recrutement. J’ai vraiment été séduit par cette technologie. En tant que recruteur chez Geolid, si j’avais eu accès à cette solution logicielle, cela m’aurait vraiment rendu service. En rentrant en France, j’ai hésité entre les deux secteurs et en étudiant rapidement le marché de l’entretien vidéo, je me suis aperçu qu’il n’existait pas de concurrents dans ce domaine ! J’avais identifié plusieurs acteurs aux états-Unis, dont le plus important, HireVue. En Europe, il existait quelques sociétés dans chaque pays, mais aucun leader. Je me suis donc lancé dans ce domaine, avec pour ambition de devenir la référence au niveau européen !

Cette nouvelle aventure s’appelle donc Easyrecrue…

Parfaitement. J’ai créé l’entreprise, en août 2013, après avoir travaillé sur le projet et testé le produit auprès des premiers clients pendant 6 mois auparavant. Rapidement, j’ai vu que le concept plaisait. Il s’agit simplement de faciliter le recrutement digital aux RH avec la vidéo. Concrètement, nous commercialisons une solution logicielle en mode SAAS à destination des professionnels du recrutement. Nous avons levé 500 000 euros en février 2014, puis nous avons réalisé un second tour de table en mars 2015, un an après. En 2015, notre start-up affichait une croissance du chiffre d’affaires de 300 % ! Nous comptons aujourd’hui plus de 250 clients en Europe tels que Manpower, Accor Hotels ou Louis Vuitton. Au total, près de 1 700 utilisateurs RH ont fait appel à Easyrecrue pour rencontrer plus de 40 000 candidats en vidéo. En 2016, le développement de l’entreprise se fait à une allure toute aussi vive, puisque nous avons racheté notre concurrent Visio4People en mars et nous voulons doubler nos effectifs d’ici la fin de l’année pour passer de 40 à 80 collaborateurs. Nous avons d’ailleurs mis en place une logique dans laquelle tous les collaborateurs de l’entreprise peuvent s’associer et participer au capital.

Pourquoi cette stratégie ?

Cela me paraît logique, dans une boîte en croissance comme la nôtre, de proposer aux collaborateurs une récompense vis-à-vis de leur investissement. Ils se donnent du mal pour que l’entreprise fonctionne, la masse de travail est importante, il faut être assez ambitieux… On demande à tout le monde de sortir de sa zone de confort, donc il demeure normal qu’en échange, tout le monde puisse récupérer les fruits de la croissance d’Easyrecrue.

Quels sont les pays dans lesquels vous êtes présents aujourd’hui ?

Nous commercialisons notre produit en France bien sûr, dans des villes comme Paris, Lille et Lyon. Nous sommes également présents à Bruxelles, Londres, Madrid et Milan. Nous avons fait un essai d’implantation en Allemagne mais nous n’y retournerons pas tout de suite car nous avons eu le sentiment que les allemands nous prenaient de haut et qu’il était difficilement concevable pour eux de travailler pour une entreprise française.

On sent que vous pouvez entreprendre dans de nombreux secteurs. Pourquoi cette envie de se mettre à son compte ?

J’ai toujours voulu monter ma boîte, je crois que je suis entrepreneur dans l’âme. à la fin de mon parcours à l’EM Lyon, j’ai signé un contrat en alternance chez Accenture, dans le conseil. Je n’ai pas trop accroché au côté « grande entreprise », les tâches ne m’intéressaient pas plus que ça… J’avais envie de développer un projet qui me soit propre, quitte à ne pas gagner beaucoup d’argent. J’y suis resté un an avant de me lancer dans Geolid. J’ai préféré au confort des grands groupes l’indépendance de l’entrepreneuriat. J’aime la liberté que procure ce statut. Cela étant dit, je n’irais pas vendre des boulons ou des plaques d’égout car ces domaines m’intéressent moins. Mais globalement, j’aime l’idée que peu importe le secteur dans lequel vous entreprenez, c’est la manière d’exécuter, l’envie et l’application que l’on met dans son travail qui peuvent constituer une bonne partie du succès d’une boîte !

D’où vous vient cette fibre entrepreneuriale ?

Je n’en ai aucune idée ! Aucun membre de ma famille n’est entrepreneur et l’école de commerce nous sensibilise assez peu au sujet, ou en tous cas uniquement d’un point de vue très « marketing », au travers de grands discours. Quand j’ai obtenu mon diplôme en 2008, nous étions 3 sur 300 à monter une boite, dont 2 faisaient partie de Geolid ! Vous imaginez que l’entrepreneuriat ne constituait pas un sujet aussi puissant qu’à l’heure actuelle. Aujourd’hui, les mentalités ont évolué sur le sujet. Mais globalement, les jeunes diplômés se projettent plutôt dans des grands groupes, car ils y voient la sécurité de l’emploi.

A l’époque où vous vous êtes lancé, vous aviez 23 ans. La jeunesse d’un entrepreneur est-elle un atout ou un inconvénient ?

Sans doute un peu des deux. Bien évidemment, il reste plus compliqué de rassurer les investisseurs quand vous êtes jeune. Pour lever les 250 000 euros du démarrage, nous avons dû convaincre vraiment beaucoup de monde. Contrairement à ma nouvelle aventure entrepreneuriale, où les tours de table se font plus rapidement, nous avons dû faire des efforts pour convaincre que le projet Geolid était bon !

Il existe un « Mickaël Cabrol » que l’on connaît moins : celui qui investit dans le football…

Oui, depuis quelques années, avec trois amis, j’investis dans le club de Boulogne-Billancourt, en région parisienne. Je m’implique dans la partie commerciale et sur l’aspect communication. S’occuper d’un petit club et le faire monter progressivement dans les différentes divisions nous paraissait un challenge intéressant. Quand nous avons approché le club, il jouait en division d’honneur. Depuis, nous avons connu deux montées successives ! Ce qui m’intéresse, au-delà du football, c’est vraiment le challenge : partir de rien et gravir un à un les échelons.

Gérer un club de football, est-ce similaire à la gestion d’une entreprise ? Qu’est-ce que l’un apporte à l’autre dans votre quotidien ?

Les deux univers sont très complémentaires. J’ai essayé de tirer le meilleur des deux mondes. Dans le football, j’apporte au club une méthodologie sur le plan de la prospection commerciale, du marketing et de la communication. Ils n’avaient pas du tout pris en compte cet aspect. Au sein de l’entreprise, je joue sur l’émulation collective et la motivation des équipes de ventes, notamment. J’attache de l’importance à montrer aux collaborateurs que nous sommes une équipe soudée avec un objectif commun. Je montre que nous devons nous dépasser, travailler en synergie… et faire la fête quand nous enregistrons de bons résultats !

En substance, est-ce aussi un moyen de faire la promotion d’Easyrecrue ?

Franchement, ce n’est pas le but premier, mais cela ne fait pas de mal à l’entreprise de se voir associée à un club de football. L’entreprise est partenaire, notre logo est affiché sur le site du club, mais nous n’avons pas de visibilité particulière sur les maillots. Il n’y a aucun échange d’argent entre l’entreprise et le club, même si j’ai investi à titre personnel dans les deux structures.

Comment parvenez-vous à concilier vie professionnelle et vie personnelle ?

Je n’ai pas vraiment de soucis de ce côté-là. Tout est une question d’organisation. Je commence à travailler très tôt le matin pour réussir à faire tout ce que j’ai à faire et je rentre chez moi vers 20h. Cela marche plutôt bien et je concilie parfaitement la vie de famille et la vie d’entrepreneur : je me suis marié en septembre et j’attends un heureux événement… !

3 Conseils de Mickaël Cabrol

  • Persévérer. Quand vous débutez une aventure entrepreneuriale, sachez qu’il ne faut jamais baisser les bras ! Vous devez faire preuve de courage pour aller au bout de l’histoire !
  • Se placer en position d’apprenant. Ne soyez pas satisfait de ce que vous avez, essayez de toujours vouloir être meilleur. Cherchez à apprendre, à vous améliorer !
  • EXECUTION FIRST.  L’idée ne fait pas grand-chose, mais l’exécution compte pour beaucoup ! Tout se joue dans les détails, des plaquettes commerciales au tableau de bord financier.

« J’ai préféré au confort des grands groupes l’indépendance de l’entrepreneuriat. J’aime la liberté que procure ce statut. »

Une entrepreneure spécialiste de l’insertion professionnelle

Après dix années à travailler dans la réinsertion socio-professionnelle, Karine Cochard intègre le groupe Samsic emploi, l’un des leaders de l’intérim en France. Sa mission ? A l’instar d’un entrepreneur indépendant, créer et développer des agences de A à Z. Portrait.

A 47 printemps, Karine Cochard, est-ce qu’on pourrait appeler « une entrepreneuse passionnée de l’insertion professionnelle ». Après l’obtention d’un master AES option sciences de l’éducation à l’université de Rennes 2, elle devient en 1993 formatrice pour les personnes en reconversion. « Ce premier poste a été décisif dans la suite de ma carrière. Il m’a permis de saisir ma vocation : côtoyer tous les jours des gens et leur permettre de trouver du travail dans des entreprises », confie-t-elle. Pendant dix ans, elle acquiert une solide expérience en la matière, travaillant dans un Cap Emploi, en RH dans une société de prestation de services, dans l’intérim d’insertion.

Premier pas dans le monde de l’intérim

En février 2007, après avoir travaillé plusieurs années dans la région Alsace, elle aspire à revenir en Bretagne, sa région natale. Grâce à son réseau d’anciens camarades de fac, elle trouve un poste de responsable d’agence d’intérim chez Samsic emploi dans la ville de Saint-Brieuc. Elle commente à ce propos : « Dans ce type de structure, le rythme est différent et l’aspect économique est plus présent que dans des structures d’insertion. Là où je gérais un planning de 30 personnes avant, à c’était 150 et 180 à Samsic. Un challenge plus entrepreneurial s’offrait à moi. »

Jusqu’en septembre 2012, elle met les bouchées doubles pour développer le chiffre d’affaires de l’agence, jusqu’à en ouvrir une autre dans le même secteur géographique. Envie d’évoluer, envie d’autres challenges, Karine demande à sa direction un poste répondant à ses attentes et sur une grande ville de préférence. Une nouvelle mission lui est confiée en septembre 2012 : remettre à flot économiquement trois agences parisiennes et en développer 20 dans cette région à l’horizon 2018. « J’ai dit banco et suis partie sur Paris pour relever ce défi. Aujourd’hui, nous avons ouvert 11 agences sur l’IDF, 4 agences en province », ajoute-t-elle.

A la question de savoir si ce qu’elle fait ressemble à de l’entrepreneuriat, elle répond : « Oui, c’est exactement la même démarche sauf que je n’ai pas la pression du banquier si on peut dire. Ma fonction ressemble à celle d’une « patronne » : la stratégie commerciale, le commerce Terrain, l’accompagnement des équipes, le management, la gestion des centres de profits, toutes ces tâches sont celles d’un entrepreneur. »

« Management participatif »

Satisfaite par ces journées « où aucune journée ne se ressemble », Karine Cochard trouve dans ce poste une certaine adrénaline, une autonomie, un contact direct avec ses collaborateurs et des circuits de décision très rapides. Elle insiste : « A Samsic, les collaborateurs, peu importe leur niveau hiérarchique, travaillent en synergie. Le management y est très participatif. Nous sommes exigeants en termes de résultats, mais ce, dans un contexte convivial. Cela fait partie des valeurs du groupe en fait. D’ailleurs, celles-ci s’avèrent utiles lorsque nous rencontrons des difficultés. Les collaborateurs savent que le N+1 est accessible ; L’accompagnement opérationnel permet de connaître les collaborateurs et anticiper certaines situations.

Chez SAMSIC emploi, nous fêtons les réussites, nous partageons les joies et les peines.

La « passion du métier »

D’un point de vue plus personnel, Karine Cochard explique que sa clef pour relever les défis au quotidien est « la passion du métier. » Elle ajoute que dans celui-ci, il faut savoir être polyvalent, bien connaître ce qu’on vend et se remettre en cause régulièrement. « Ce n’est parce qu’on est N+1 qu’on a la science infuse ! s’exclame-t-elle. Je n’hésite pas à dialoguer avec mes équipes pour trouver des solutions. C’est aussi une manière d’instaurer de la confiance entre nous. »

Rester concentrée

Aujourd’hui, la quinzaine d’agences qu’elle a sous sa direction ont des chiffres d’affaires en croissance. Si Karine Cochard atteste ces bons résultats, elle n’a pas pour habitude de se reposer sur ses lauriers : « Tant que l’objectif 2018 n’est pas atteint, je reste concentrée à 200%. »

Et de conclure en exprimant sa reconnaissance envers ses paires : « Quand je regarde en arrière, je réalise que j’ai eu la chance de rencontrer des dirigeants qui m’ont fait confiance et qui, surtout, ont pris le temps de me former. Je leur en suis très reconnaissante. »

Interview de Dominique Brogi, Présidente de Meetphone

Rencontre avec la dynamique Dominique Brogi, dirigeante au parcours atypique. Originaire de Madagascar, elle a vécu de voyages et d’entrepreneuriat, avant de prendre la présidence de la société technologique Meetphone en 2012.

Racontez-nous votre parcours personnel avant votre entrée dans le monde professionnel.

J’ai entamé une formation en BTS « commerce international » en 1983, que j’ai abandonné en cours de deuxième année parce qu’une entreprise en Angleterre m’a fait une proposition d’embauche. C’est ainsi que j’ai commencé à travailler dans le secteur de l’impression d’emballages. Pour faire plaisir à ma mère, je suis revenue passer mon BTS en candidate libre l’année suivante. Un an plus tard, j’ai atterri au Canada car une société m’avait repérée en raison de ma très bonne pratique de la langue anglaise et de mon esprit curieux et passionné pour le monde des affaires. Ce dirigeant y a vu des atouts fondamentaux pour son entreprise. J’ai traversé l’Atlantique à 21 ans avec une petite cantine, mes assiettes, mes couverts, mon jeu de draps, un oreiller… Et j’ai commencé mon parcours sur ce nouveau continent !

C’est ce challenge de l’inconnu qui a fait de vous une dirigeante énergique aujourd’hui ?

Je viens d’une famille de français d’Outre-Mer, arrivés en France lorsque Madagascar a commencé à marcher vers l’indépendance. J’avais 3 mois et j’ai grandi dans une famille déracinée. Il m’a fallu trouver ma voie, faire mon chemin seule. Je dois ma force de caractère à cet environnement, combiné à l’héritage du tempérament de mes parents entre une mère débordante d’énergie positive et un père travailleur forcené.

Depuis toute jeune, l’attrait de l’inconnu a été un moteur puissant dans mes choix de carrière et de vie, de même que la détermination à faire face aux épreuves ! Pensez qu’à l’époque, il n’y avait pas du tout les mêmes facilités d’interaction et de communication : pas d’e-mail, pas de portable, encore moins de réseaux sociaux. Se délocaliser, s’immerger dans l’inconnu ne pouvait se faire sans un caractère téméraire et une énergie inépuisable. Ajoutez à cela ma passion de l’entreprise et mon intérêt pour les relations publiques et vous obtenez un parcours très riche qui a fait de moi une dirigeante énergique.

D’où vous vient cette passion de l’entreprise justement ?

Depuis toute jeune, j’ouvre grands mes yeux, mes oreilles, je suis très attentive à tout ce qui se passe autour de moi et je mène une réflexion permanente sur la façon d’apporter des solutions pragmatiques aux problèmes que je rencontre. Je suis entrepreneure dans l’âme. L’entrepreneuriat, c’est quelque chose qui s’est naturellement imposé à moi, d’où ma conviction que l’on ne devient pas entrepreneur, on naît entrepreneur ! J

Je dois tenir cela de mes parents : mon père, commerçant, était un travailleur acharné qui ne comptait pas ses heures. Il avait une journée « off » par semaine et il considérait cela comme ses vacances ! Ajoutez à cela l’énergie de ma mère et cela donne un mélange explosif ! Je suis convaincue qu’il existe deux formes d’entrepreneurs : ceux qui, en sortant de grandes écoles, prennent des postes à responsabilités au sein d’entreprises et évoluent dans des chemins de carrières où ils deviennent dirigeants, et ceux qui, comme moi, portés par ce moteur fait de curiosité, de compétences, de courage face aux challenges et d’un tempérament de leader savent saisir les opportunités pour développer et renforcer une culture entrepreneuriale.

Quel a été votre parcours à partir de 1987 ?

J’ai immigré à Montréal pour travailler dans le domaine de l’impression d’emballages, pour le compte d’une entreprise qui s’appelait Mécanabec. Ayant rempli leur carnet de commandes, cette société m’a transféré chez un de leurs confrères, Rotoflex, qui m’a successivement délocalisée à Toronto, puis en Allemagne pour l’ouverture de leur siège européen, puis sur Paris pour créer leur bureau en charge des marchés français, italiens espagnols et portugais. Détachée d’une société étrangère, j’ai créé ce bureau dans un statut d’agent isolé.

Concrètement, cela signifie que j’étais impliquée dans chaque étape de la vie d’une entreprise : déclarations URSSAF, volets juridiques, comptables, commerciaux, etc. Cela m’a forcément mis le pied à l’étrier de l’entrepreneuriat ! En octobre 1989, j’ai créé ma première entreprise, intitulée Meghan Systems, à la demande de mes clients qui ne voulaient pas s’embarrasser des formalités d’importation de produits et de recherches de fournisseurs étrangers. Je l’ai gardée 5 ans, avant de reprendre un poste de Vice-Présidente chargée des ventes internationales chez Arpeco, à Toronto.

Un poste que vous avez quitté fin 1997. Pourquoi ?

J’avais 32 ans et l’avion était littéralement devenu ma maison ! Même si ma vie professionnelle restait très riche, ma vie personnelle passait au second plan. Lorsque j’ai exprimé mon souhait de changement, j’ai été approchée par plusieurs cabinets de recrutements nord-américains mais leurs offres signifiaient la même vie de voyages permanents à l’international, ce que je ne voulais absolument pas. Je me suis interdit toute continuation dans ce secteur pratiqué pendant 13 ans. Puis, j’ai fait mes premiers pas dans le monde des nouvelles technologies. J’ai rejoint la société LMSoft à Montréal, qui avait sorti un produit multimédia concurrent direct à PowerPoint ! Autant vous dire que mon rôle a été de démontrer au board d’actionnaires la non viabilité de l’entreprise et je suis rentrée à Paris fin 1998.

Et vous y avez trouvé un emploi ?

Pas du tout, au contraire ! Personne n’a voulu de moi malgré mes 13 ans d’expérience professionnelle… Je suis revenue en France avec des preuves concrètes de succès, des croissances à deux chiffres sans les sacro-saints diplômes de grandes écoles nécessaires pour être considérée. Je n’ai été reçue par aucun chasseur de têtes. Il s’agit d’un syndrome français… Aux états-Unis si vous ne bougez pas au-delà de 2 ans dans un poste, on vous pousse vers la sortie car vous démontrez un manque d’intérêt ! La France a trop longtemps fonctionné sur des principes qui ont fermé les portes à des tas de talents. Néanmoins, aujourd’hui, les choses changent. L’auto-entrepreneuriat est de mieux en mieux valorisé, de plus en plus de gens se lancent sans études, quitte à se former à côté pour comprendre la comptabilité et la gestion.

Comment avez-vous rebondi ?

J’ai retrouvé un emploi en intérim grâce à ma maîtrise de l’anglais. Une société m’a fait passer un examen de trader. J’ai détesté ce poste, que j’ai occupé pendant une petite année, mais cela m’a permis de lever un capital pour redevenir mon propre patron, loin de la France. Initialement, j’ai voulu reprendre une entreprise au Québec mais les affaires en vente demandaient des capitaux bien supérieurs à mes moyens ! En revanche, j’ai commencé à regarder des offres de rachat sur les Dom-Tom, Nouméa et Tahiti. Avec deux associés, nous avons décidé de racheter une distillerie artisanale à Tahiti et je me suis à nouveau exilée en mars 2000.

Racontez-nous cette nouvelle aventure.

Avec le recul, je pense qu’il s’agit de ma plus riche aventure entrepreneuriale. Là-bas, tout est un challenge. Si vous avez besoin de cartons pour emballer vos produits, il faut les acheter en palettes en provenance des îles Fidji… Mais sur le plan humain, vous n’imaginez pas la richesse que cela vous apporte d’être celui qui fait vivre des familles polynésiennes, allant jusqu’à s’en occuper dans leur quotidien. J’ai développé cette entreprise, qui s’appelait Ava Tea Distillation, pendant 5 ans. Nous sommes montés à 10 collaborateurs.

J’ai revendu cette distillerie à l’entreprise Brapac, société de négoce très implantée sur le territoire, en octobre 2005. Je ne partageais pas vraiment leur vision, plus mercantile que la mienne, donc je ne suis pas restée dans l’aventure. Ils ont acheté la majorité des actions ainsi que la valeur de mon pacte d’actionnaire. Après cette expérience, je suis devenue consultante au service d’entreprises polynésiennes sur des sujets phares : cosmétologie, tourisme et perle. J’ai participé au développement économique de la Polynésie en Amérique du Nord, en me partageant entre Los Angeles et Tahiti. Et tout s’est arrêté fin 2010, avec ma décision de rentrer en France.

Comment a débuté l’aventure Meetphone ?

Courant 2012, l’un des actionnaires m’a demandé de procéder à un audit de cette société créée 2 ans plus tôt. Cet audit a révélé de graves failles de gestion et de conduite de projet. J’en ai pris la présidence en août 2012 dans le but de faire rebondir une entreprise en difficultés ! Je vous assure que c’est bien plus compliqué que de donner naissance à son idée d’entreprise. Il m’a fallu entrer de plein fouet dans ce monde survolté du numérique et des technologies mobiles, ce qui n’avait rien de simple non plus.

Le premier défi a été de créer en octobre 2013 un réseau social d’entraide et de proximité sur application mobile : FabTown. L’idée était bonne mais nous n’avons pas trouvé le modèle économique associé. à partir de là, j’ai eu l’idée de construire des solutions professionnelles de communication B to B to C sur applications mobiles, qui permettent à l’émetteur d’amener à son public des réponses immédiates et pragmatiques à des besoins identifiés dans son domaine d’activité. In fine, c’est aussi un outil puissant pour renforcer du lien de proximité. Nous avons ainsi sorti fin 2014 la « fabFamily », qui comporte les solutions FabGroup pour les associations, Fabcare spécialement dédié aux associations de patients, FabCorp pour les entreprises et FabVille une application citoyenne pour les collectivités territoriales. En septembre dernier, nous avons levé 2 millions d’euros auprès d’investisseurs privés.

Votre parcours professionnel aurait-il été différent si vous aviez eu des enfants ?

Sans aucun doute. Suite à une opération ratée, j’ai appris à 26 ans que je ne pourrai jamais être maman. Cet événement a clairement changé mon parcours. De femme mariée qui se voyait dans une vie plus traditionnelle où je voulais planter des racines et construire une famille,  j’ai reporté mon énergie sur la création et la reprise d’entreprises. Si j’avais eu des enfants, j’aurai certes continué d’être une chef d’entreprise car on ne change pas un tempérament, mais je n’aurai jamais opté pour une carrière internationale faite de délocalisations permanentes.

Comment vous voyez-vous dans 10 ans ?

à titre professionnel, j’espère que je serai arrivée à faire de Meetphone une entreprise solide, génératrice d’emplois et de forte rentabilité, en la positionnant comme un acteur incontournable dès qu’il s’agit de communication, d’applications mobiles et d’objets connectés. L’innovation et le changement d’usage prennent du temps, la technologie est fortement consommatrice de trésorerie, l’univers du numérique est impitoyable en terme de concurrence… C’est donc un vrai challenge ! à titre personnel, j’aimerais avoir toujours la même créativité et rester à l’écoute de mon environnement. Et dès à présent, je vais me forcer à prendre plus de temps pour moi, car la vie file à une vitesse incroyable et être entrepreneur, c’est vivre et dormir avec son ordinateur. à un moment, il faut savoir profiter et personne d’autre que vous-même n’a la capacité d’orchestrer cela !

3 Conseils de Dominique Brogi

  • Faire preuve d’écoute et d’humilité, en fonction de l’âge que vous avez et de l’expérience dont vous disposez.
  • Savoir s’entourer. Avoir autour de vous des collaborateurs qui vous font confiance est une merveilleuse récompense.
  • Soyez énergique, ne comptez pas vos heures, foncez dans votre projet ! Il faut avoir de la pugnacité et le courage de ses opinions !

« Etre entrepreneur, c’est vivre et dormir avec son ordinateur. à un moment, il faut savoir profiter et personne d’autre que vous-même n’a la capacité d’orchestrer cela ! »

Etre présent sur Internet, est-ce obligatoire ?

72% des entreprises interrogées déclarent que le succès de leur entreprise est lié à la maîtrise de leur présence en ligne. Devenu incontournable, il ne semble presque plus nécessaire de démontrer la puissance du phénomène Internet. Pourtant seulement la moitié des entreprises sont dotées d’un site web.

Que ce soit dans le but de se faire connaître, d’obtenir de nouveaux prospects ou encore de trouver un nouveau canal de vente, créer sa présence en ligne peut s’avérer un moyen efficace. Au-delà des simples sites vitrines, De nombreux outils existent pour affirmer sa présence en ligne, notamment les réseaux sociaux, les blogs ou encore les forums.

Se distinguer des autres sites internet n’est pas chose facile surtout quand on veut être présent dans les premières pages des moteurs de recherche.

Une solution alternative…

Internet est rentré aujourd’hui dans le quotidien de nombreux français. Selon l’Observatoire du numérique, plus de 70 % des Français utilisent Internet pour rechercher des biens et des services. La création de blogs peut
être rapidement envisagée pour pallier l’absence d’un site internet, et ce, sans vous demander de débourser le moindre euro. Le rythme des parutions peut varier et vous pouvez adapter votre temps passé à vos disponibilités.

Une bonne visibilité sur les réseaux sociaux

Plus de 86 % des français sont présents sur Facebook et Twitter. Afin d’être visible sur la toile, une solution classique et peu chronophage (au début) reste de créer une page dédiée à l’entreprise sur les réseaux sociaux.
Les plus fréquentés demeurent Facebook et Twitter, qui se réclament de plus d’un milliard d’utilisateurs dans le monde. Il reste très facile d’y créer une page en quelques minutes. Autres avantages : aucun investissement financier n’est nécessaire et vous pouvez rediriger vos fans vers votre site internet à l’aide de lien dans vos publications.

Mais avoir une page n’implique pas que vous serez forcément visible. Faut-il encore que les personnes décident de « liker » votre page et d’en devenir ainsi fan. Pour affirmer votre présence en ligne, il est souvent recommandé d’établir une stratégie et d’y développer un contenu de qualité. Autre nécessité : réagir face aux avis, aux commentaires et aux critiques des internautes.

Avoir un site web

Pour se faire connaître et augmenter votre visibilité en ligne, un site internet s’avère avantageux, notamment en termes de contrôle et de flexibilité.
Vous pouvez d’abord créer un site vitrine à l’aide de solutions peu coûteuse proposer par Amen ou 1&1 ou encore gratuite comme WordPress. La limite du site vitrine réside dans le fait qu’il reste souvent difficile de remonter dans les moteurs de recherche si votre site reste statique.

Afin que votre lancement en ligne devienne une réussite, il vous faudra garantir une mise à jour de vos contenus sur votre site web et que des liens extérieurs de site reconnus pointent vers votre site.

Ne négligez pas votre nom de domaine ! Il constitue à la fois votre adresse virtuelle et votre identité sur la toile. Il doit en général correspondre au nom de votre société ou de votre produit phare afin que les internautes désirant vous trouver puissent effectivement le faire en tapant vos mots clés dans les moteurs de recherche. Le nom de domaine s’avère également capital si vous souhaitez propulser votre entreprise à l’échelle internationale. Les domaines en .com ou .net sont recommandés pour gagner en fiabilité et en crédibilité dans ce cas.

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L’entrepreneure qui aide les TPE/PME à optimiser leurs performances logistiques

Après quinze années à travailler dans l’amélioration des chaînes logistiques des grandes entreprises, Maud Herbreteau fonde Eclera consulting, son propre cabinet de conseil. Le but ? Aider les petites structures à exceller elles aussi dans leurs performances opérationnelles. Portrait d’une entrepreneure pionnière en la matière.

« La performance logistique n’est pas destinée uniquement aux grandes entreprises ! » Maud Herbreteau, 37 ans et fondatrice d’Eclera consulting fait partie des entrepreneurs qui n’ont pas peur de frayer de nouveaux chemins.

Une expérience à l’étranger formatrice

Après l’obtention d’un BTS commerce international en 1999, elle décide de partir s’installer à Dubaï. Pendant dix ans, elle acquiert une solide expérience dans l’univers de la logistique export. Al Ghandi building materials, Alstom, Canon, Dubai aluminium, de grandes firmes dans lesquelles elle accède à des postes à responsabilités. Elle confie à ce sujet : « Je suis très reconnaissante d’avoir vécu cette expérience professionnelle à l’étranger. Avec un simple BTS en poche, ces différentes sociétés auraient pu ne pas me faire confiance. Mais elles m’ont jugée sur le terrain. C’est peut-être la grande différence avec la France d’ailleurs. »

Un retour en France pas si simple

Début 2009, elle décide de rentrer en France pour se rapprocher de sa famille. Mais trouver un nouveau poste à responsabilités dans son secteur n’est pas si simple. « Malheureusement, ici les diplômes priment encore beaucoup. Mais je ne suis pas découragée et j’ai trouvé du travail ! », déclare l’entrepreneure.

D’octobre 2009 à décembre 2015, elle approfondit son expertise dans la logistique import/export chez Colgate Palmolive, Hutchinson, LVMH et GEFCO. Entre-temps, elle obtient un master 2 en supply chain management à la KEDGE Business School. C’est à ce moment-là que l’appel de l’entrepreneuriat s’est fait sentir. Elle détaille : « Après quinze ans de logistique au service des grands comptes, je me suis dit qu’il était temps de mettre mes compétences au service des petites entreprises. Ce choix correspondait à ma personnalité. J’ai toujours aimé le contact humain direct et j’avais envie d’aider. »

Du consulting au service des petites structures

En combinant ses fonds propres, un prêt d’honneur et un prêt bancaire, elle lance officiellement le cabinet Eclera consulting en février 2016. « Eclera » est un acronyme signifiant « L’excellence de la chaîne logistique équivaut à la résilience et à l’agilité ». Le but est d’accompagner très concrètement les TPE/PME, collectivités locales et associations humanitaires dans leur excellence opérationnelle. Pour cela, le cabinet propose une analyse qualitative et quantitative des flux logistiques, financiers et d’informations de chaque structure. « Au bout du diagnostic et du plan de progrès, nos clients vont pouvoir réduire leurs coûts, leurs délais, augmenter leur chiffre d’affaires, obtenir une meilleure satisfaction client et une meilleure cohésion des équipes », complète-t-elle.
Elle propose également aux créateurs d’entreprise/start up/ porteurs de projets des ateliers collectifs ou individuels pour les aider à organiser leur chaîne logistique globale (stocks, transport, achats, prévisions de vente, commerce international, service clients…) et démarrer leur activité de façon optimale.

Un bon début et des challenges encore à relever

Avec six clients à son actif actuellement, Maud Herbreteau estime que sa société a fait un bon démarrage depuis son lancement il y a quatre mois. « Mais le challenge continue, confie la consultante. Vous savez, il est difficile de trouver de nouveaux clients, car le conseil est assez mal vu chez les TPE/PME aujourd’hui. Elles ont été déçues par des grands cabinets qui, bien souvent, ont fait des audits trop abstraits, ne leur permettant pas de résoudre des problématiques concrètes. Des cabinets comme le mien sont un peu des pionniers en fait. On défriche et c’est par conséquent plus difficile de convaincre les prospects ».

Persévérance et passion

Mais Maud Herbreteau n’est pas du genre à se débiner. Elle persévère et ne compte pas ses heures pour développer son activité, car elle aime ce qu’elle fait. Pour rien au monde, elle n’abandonnerait l’entrepreneuriat qui représente « la liberté, le partage, l’épanouissement, la créativité et le dynamisme ».

Pour le futur, elle espère constituer une petite équipe de consultants en charge des clients français, tout en développant son business dans les pays du Golfe, l’Afrique du Nord et de l’Ouest.

Et l’entrepreneure de conclure avec une pointe d’émotion : « J’ai rencontré beaucoup de gens qui souffraient dans leurs postes de salariés et qui, aujourd’hui, sont heureux dans l’entrepreneuriat. C’est un merveilleux médicament pour s’épanouir professionnellement, mais aussi humainement. »