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Quelles solutions après l’arrêt d’Autolib’ ?

Le 31 juillet, Autolib’, le service de partage de voitures électriques s’arrêtera dans la capitale. Le nombre de voitures et de stations diminuera à partir du 2 juillet. L’entreprise appartenant au groupe Bolloré, déficitaire et endetté de 293,6 millions d’euros, a rompu son contrat avec la mairie de Paris, le 21 juin 2018. Mais quel système lui succédera entre les solutions de « free floating » et les autres services d’autopartage.

L’enjeu de la mobilité dans la capitale

Face aux difficultés financières et au manque d’intérêt de la part des utilisateurs, le service s’arrête progressivement. Le syndicat mixte « Autolib’ Vélib’ » a annoncé faire ce choix dans « l’intérêt des abonnés et des salariés ». L’entreprise, présente depuis 2011 dans la capitale, dispose de plusieurs stations au sein de Paris. Les voitures et les stations seront alors retirées de la circulation. Du côté de l’entreprise Smovengo, 5 000 velibs’ sont actuellement dans les rues et près de 19 000 courses sont réalisées chaque jour, selon le syndicat Autolib’ Vélib’ Métropole.

En attendant, la ville de Paris se retrouve avec un problème en matière de mobilité. La Mairie n’a pour le moment pas annoncé de repreneurs sur le secteur, mais le 11 juin, Anne Hidalgo s’est entretenue avec différents acteurs afin de trouver une solution au départ d’Autolib’. Quelques solutions s’offrent à la Mairie de Paris et plusieurs acteurs sont en lice pour obtenir ce marché.

Des entreprises au concept différent d’Autolib’

Des concurrents d’Autolib’ déjà présents sur la capitale se sont proposés. Les entreprises comme Ubeeqo, Communauto, Zipcar, Renault Mobility ou encore Zen’Cars offrent la possibilité de louer des véhicules en libre-service avec des places de parking prédéfinies ou des stations. Ubeeqo par exemple, détenue par le groupe Europcar, propose plus de 300 voitures dans Paris et ses alentours. Mais contrairement à Autolib’ le service demande à l’utilisateur de déposer le véhicule à son emplacement initial et les voitures ne sont pas électriques. En ce qui concerne ce dernier critère, il est une priorité pour Anne Hidalgo qui souhaite faire de Paris une ville moins polluée. Quant au service Zipcar’, les conditions de locations sont les mêmes. Pour les Parisiens, remettre le véhicule à sa place d’origine représente un problème. Avec Autolib’, ils avaient le choix de pouvoir déposer la voiture dans n’importe quelle station. Mais le point essentiel que souhaite conserver la Mairie de Paris reste l’accès à des véhicules non-polluants. Il s’agit d’une préoccupation majeure mais d’autres entreprises ont proposé de fournir des voitures électriques, dont deux géants de l’automobile.

PSA et Renault sur le qui-vive

Les deux entreprises françaises reconnues mondialement pour leurs véhicules ont-elles aussi fait partie du rassemblement du 11 juin à la mairie de Paris pour proposer leur solution après l’arrêt d’Autolib’. Elles souhaitent offrir un service en « free-floating », déjà bien connu dans la capitale. Les vélos des entreprises Mobike ou encore Ofo surfent sur ce concept des vélos en libre-service géolocalisables grâce à une application. Pour les deux entreprises françaises, il s’agirait de proposer une solution similaire à Autolib’ avec leurs modèles électriques. Elles ne débutent pas sur le secteur, elles offrent déjà ce service à Madrid. PSA pour ce service a développé une filiale (Free2move) avec l’entreprise espagnole Esya. Au cœur de la capitale espagnole, 500 Citroën C-Zéro 100 % électriques sont mis à disposition des utilisateurs. Ils seraient 180 000 abonnés selon l’entreprise. En ce qui concerne Renault, elle s’est associée à un pionnier du secteur des transports, Ferrovial, une entreprise espagnole. Ensemble, elles ont fondé Zity, un service de partage de véhicules 100 % électriques en « free floating » au sein de Madrid. Le nom provient de la combinaison de l’automobile électriquede Renault, Zoé et du mot « city ». Avec des qualités similaires à Autolib’, les deux entreprises françaises pourraient obtenir un contrat avec la Mairie de Paris.

Des grandes entreprises à l’assaut de Paris ?

En matière de « free floating », Daimler (détentrice de Mercedes) et BMW ont elles aussi fait leur proposition auprès d’Anne Hidalgo. Elles ont annoncé dernièrement avoir fusionné leur service d’autopartage, Car2go et DriveNow. Comme pour Renault et PSA, elles offrent la possibilité aux utilisateurs la géolocalisation des véhicules grâce à une application. Similaire aux deux entreprises françaises, le service ne promet pas la mise à disposition de véhicules électriques. Les deux constructeurs disposent tout de même de modèles de véhicules non-polluants. Elles envisageront peut-être de proposer ces voitures pour la capitale française.

Les concurrents d’Autolib’ sont nombreux sur le secteur de l’autopartage, mais ils possèdent tous leurs avantages et leurs inconvénients face à l’entreprise sur le départ. Pour le moment, la Mairie de Paris n’a pas annoncé une possible signature d’un contrat avec une des entreprises présentes le 11 juin.

Instagram : IGTV, un service vidéo pour détrôner YouTube

Instagram se fait une place dans le classement des réseaux sociaux les plus fréquentés au monde. Alors que le service de partage de photos et de vidéos lancé en octobre 2010 puis racheté par Facebook en 2012, ne revendiquait que 800 millions d’abonnés en septembre 2017, il vient d’annoncer en juin dernier qu’il a dépassé le cap du milliard d’utilisateurs. Le réseau social rejoint WhatsApp et Messenger, les messageries instantanées dans ce palmarès ainsi que Facebook, qui domine largement avec 2,2 milliards d’abonnés. Ses rivaux Twitter et Snapchat sont loin derrière avec respectivement 366 et 187 millions d’utilisateurs. Pour concurrencer YouTube et ses 1,5 milliard d’abonnés, Kevin Systrom, cofondateur et PDG d’Instagram a lancé le 20 juin une nouvelle fonctionnalité de vidéos longue durée et verticales, IGTV.

Sur 60,4 millions d’internautes en 2018 dans l’Hexagone, 33 millions utilisent Facebook, 19 YouTube, 12,1 Instagram, 10,9 Snapchat et 10,3 Twitter. Afin d’attirer de plus en plus d’abonnés et concurrencer YouTube en proposant des contenus équivalents, Instagram s’est lancé dans le secteur des applications vidéos de longue durée et verticales, avec sa nouvelle fonctionnalité, IGTV.

Le format vidéos longue durée et verticale pour attirer les jeunes

La nouvelle fonctionnalité s’appelle IGTV qui signifie « IG » pour Instagram et « TV » pour de la télévision. Cette nouvelle plateforme dédiée aux vidéos longues est directement accessible via Instagram, en haut à droite de la page d’accueil, mais peut-être aussi télécharger dans une application autonome. Il suffit de cliquer sur l’icône aux couleurs orange et rouge, qui représente un téléviseur à l’intérieur de laquelle se trouve un éclair. Pour bien insister sur le côté télévision, les stories sont présentées comme des vraies « chaînes » avec la possibilité de zapper sur un autre contenu, avec un arrière-plan qui représente le grésillement et le bruit d’une télé cathodique. Les utilisateurs peuvent publier des vidéos allant de dix minutes jusqu’à une heure. Sur d’autres aspects, la nouvelle fonctionnalité reprend les mêmes codes que YouTube. Elle propose des chaînes thématiques où les utilisateurs peuvent s’inscrire pour voir les vidéos de leur star ou de leur marque préférée. L’abonné peut lui-même créer sa proche chaîne afin de se faire connaître sur les réseaux sociaux, en appuyant directement sur sa photo de profil et en sélectionnant l’ongle « créer ma chaîne ». Il lui restera juste à proposer un nom pour l’intitulé de sa plateforme. Avec IGTV, Instagram veut attirer un public jeune avec son format vertical. Auparavant, les vidéos étaient souvent filmées à l’horizontale, pour convenir à la télévision, au cinéma ou à l’ordinateur portable. Mais aujourd’hui, les contenus vidéos sont souvent regardés sur un Smartphone : plus de 58 % des vidéos en lignes vues dans le monde le sont depuis un appareil mobile selon l’étude trimestrielle Global Video Index publiée en 2017 par Ooyala (une filiale de Telstra, spécialisée dans le secteur de la publication de vidéos premium, de flux de production, d’analytique et de monétisation, ndlr). Le format remporte un franc succès puisque les utilisateurs n’ont plus besoin de tourner leur téléphone, mais de juste le tenir droit dans leurs mains. De plus, la vidéo verticale occupe tout l’écran et donne le sentiment d’une immersion totale dans l’action. De plus, elle provoque davantage d’audience. Selon le site web d’information américain, Business Insider, les vidéos Facebook au format vertical sont vues plus longtemps que les autres. Quant à Snapchat, le concurrent direct d’Instagram, il détermine que sur ses pages, les vidéos en mode portrait sont neuf fois plus vues que celle au format horizontal.

Une nouvelle forme de communication pour les marques et les célébrités

Avec sa fonctionnalité, Instagram veut aussi mettre en valeur les marques et les célébrités pour que les spectateurs restent le plus longtemps possible sur l’application. Ces personnes renommées et les entreprises sont très proches du réseau social puisqu’ils peuvent dialoguer avec leurs fans et les renvoyer sur leurs contenus YouTube, ainsi que créer un lien avec eux en leur racontant leur quotidien. La youtubeuse beauté Enjoy Phoenix ou encore le youtubeur sportif TiboInShape multiplient les vidéos sur IGTV. Des sociétés comme Nike, Netflix ou Gucci se lancent également dans l’aventure. La plateforme de vidéos à la demande a ainsi utilisé la nouvelle fonctionnalité pour une vidéos de soixante minutes avec l’acteur Cole Sprouse, qui joue dans la série Riverdale, mangeant un hamburger. La vidéo a été visionnée plus de 676 000 fois et a généré plus de 5 000 commentaires. Bacardí, l’entreprise de spiritueux, spécialisée notamment dans la production et la distribution de rhum, propose de créer le premier clip vidéo entièrement réalisé par les utilisateurs du réseau social avec l’aide du DJ A-Trak et Les Twins, groupe de danseurs originaires de la Guadeloupe. Grâce à des sondages Instagram, les internautes peuvent voter sur plusieurs aspects du clip comme les lieux, la chorégraphie, l’éclairage et les angles de caméra. Une fois les résultats terminés, Les Twins utiliseront les suggestions des utilisateurs pour créer une vidéo complète sur IGTV. Mais contrairement à YouTube qui rémunère les créateurs, la question de la monétisation des vidéos n’est pas à l’ordre du jour pour Instagram, même si Kevin Systrom l’évoque comme une seconde étape.

Pour séduire de plus en plus d’individus sur la planète, les réseaux sociaux imaginent de nouveaux concepts et format. Facebook lance ainsi des formats lite de ses applications stars. Le réseau social a sa propre application lite depuis 2015 tandis que Messenger en a une depuis avril dernier. La version pour Instagram vient juste d’être lancée. Elle pèse 573 ko, soit 55 fois moins que l’application d’origine. Objectif : attirer de nouveaux abonnés dans les pays en développement ou émergents. L’application peut s’utiliser sur des téléphones basiques, ayant peu d’espace de stockage, une connexion limitée ou un forfait contenant peu de données. Cette version permet d’examiner ses photos et de les publier, en plus de pouvoir naviguer dans la rubrique recherche. Mais il n’est pas possible de partager des vidéos ou de communiquer avec des amis. Actuellement, l’application n’est disponible qu’au Mexique, pour une période de test, sur Android et le Google Play Store.

PropTech : Ces start-up françaises qui transforment le secteur de l’immobilier

De l’assurance à l’alimentaire en passant par la santé et le tourisme, de nombreux secteurs ont vu apparaître des start-up innovantes dont l’objectif est de changer la société et de faire naître de nouvelles pratiques. Le marché de l’immobilier n’échappe pas à cette vague de changements qui se développe grâce aux nouvelles technologies et à l’avènement du Web. Les acteurs de cette évolution se regroupent depuis 2017 autour du mouvement « PropTech ». Il met en lumière les entreprises qui améliorent et transforment les services et les usages au travers de la location, la construction, la transaction ou encore la gestion des actifs, en utilisant des concepts numériques comme l’intelligence artificielle, la réalité virtuelle et le blockchain. Zoom sur ces start-up à la conquête de l’immobilier.

Le secteur de l’immobilier au départ est un marché soumis à nombreuses normes, à des géants industriels et à des réseaux traditionnels très implantés. Le marché est longtemps resté de marbre face à l’innovation. Mais c’est en train de changer. Les start-up de la PropTech suscitent de plus en plus l’engouement des investisseurs et des acteurs de l’immobilier. Entre 2012 et 2016, les jeunes entreprise dans ce domaine ont levé environ 6,4 milliards de dollars à travers 817 deals, selon CB Insights (cabinet d’études technologiques, ndlr). L’évolution est réelle puisqu’en 2012, seulement 221 millions de dollars ont été investis dans 72 deals tandis qu’en 2016, 2,665 milliards de dollars ont été investis dans 235 deals. Visites virtuelles, plateforme réunissant l’ensemble des membres de l’immobilier, agence immobilière sans commission, autant de projets qui se développent.

MyNotary : plateforme collaborative pour simplifier la vente immobilière

Lancée en 2015 par Sacha Boyer, Loick Michard, Fabrice Luzu et Samuel Olivier, la start-up MyNotary propose une plateforme collaborative qui permet de réunir tous les acteurs d’une vente immobilière que ce soit un vendeur, un notaire, un acheteur, un banquier ou un professionnel du secteur immobilier. Le programme permet de créer des liens avec chaque protagoniste et de réduire le temps nécessaire à la rédaction de documents de compromis de vente, de contrats de réservations et de actes notariés ainsi que des baux commerciaux. Les démarches sont ainsi simplifiées plus qu’il n’y a plus de besoin de se déplacer ou de communiquer pendant des heures au téléphone. Tous les partis peuvent ainsi co-construire un dossier et suivre en temps réel la progression de chaque protagoniste dans la constitution d’un acte de vente. La plateforme génère ensuite un contrat qui peut être facilement modifié et qui peut être signé en version papier ou électronique. Les notaires doivent payer un abonnement autour de cinquante euros par mois pour bénéficier de la plateforme tandis que pour les agents immobiliers, le coût varie autour de 50 à 80 euros par dossier. Quant aux bailleurs et promoteurs, le tarif est fixé en fonction du programme choisi. 1400 notaires et 3100 professionnels de l’immobilier sont déjà inscrits sur MyNotary. La start-up a réalisé une première levée de fonds d’un million d’euros auprès de CNP Assurances (compagnie français d’assurance de personnes, leader des secteurs de l’assurance-vie et de l’assurance emprunteur, ndlr)  permettant de développer la plateforme et de se concentrer sur la digitalisation de nouveaux contrats.

Proprioo, l’agence digitale sans commission

Créée en décembre 2016 par Simon Primack et Henri Pagnon, la start-up Proprioo propose une agence immobilière digitale qui a pour but de réduire le temps de vente d’un bien et qui ne demande aucune commission. Les fondateurs sont partis du constat que le marché de l’immobilier ne répondait plus aux besoins des clients avec des commissions trop élevées et qu’une proportion de personnes trouvent maintenant leur appartement ou leur maison sur internet. Le site se rémunère avec un forfait de 1.990 euros que paye le client pour tout bien proposé à la vente. L’entreprise offre plusieurs services comme l’évaluation du bien et la négociation des offres. Un expert local se rend gratuitement et sans engagement sur place pour effectuer une valorisation précise du bien à vendre. Un conseiller personnel peut assister le vendeur dans le processus de négociation avec des acheteurs potentiels, afin de fixer le prix le plus juste ou bien de formuler une contre-proposition. Le vendeur paye son forfait que lorsque la vente est effectuée. L’agence immobilière digitale a réalisé une levée de fonds de 5 millions d’euros cette année auprès des fonds d’investissements Global Founders Capital et Pictus Capital. Elle souhaite déménager, enrichir son effectif de 20 salariés à 40 et se développer dans d’autres grandes villes comme Marseille et Lyon afin de passer de 300 à 1000 mandats de vente. La start-up souhaite également investir dans de nouveaux programmes technologiques pour développer son offre.

Exalt3D, visualiser des biens immobiliers

Fondée en juillet 2015 par Yves Demange, Bruno Dupire et Pierre Lainé, la start-up aixoise Exalt3D développe une solution 3D interactive qui permet de visualiser et de personnaliser en direct des produits de l’e-commerce, de l’industrie et de l’immobilier. Le programme repose sur le cloud pour simplifier le transfert et le partage des documents. Pour le domaine immobilier, l’objectif de l’entreprise est de réduire les temps de transaction en offrant une visualisation des biens immobiliers, sans déformer les perspectives, sur internet et à travers un casque de réalité virtuelle. L’acheteur peut alors à travers une visite virtuelle visualiser et interagir à 360° sur l’environnement ainsi que configurer des espaces à sa guise, en changeant d’angle de vue ou en zoomant. La start-up a fait sensation en exposant son savoir-faire en matière d’image 3D, au CES de Las Vegas (Consumer Electronics Show, salon consacré à l’innovation technologique en électronique grand public, ndlr). Elle a signé un contrat avec une entreprise de confection de costumes et a entrepris des pourparlers avec des industriels de l’aéronautique.

Pour soutenir les start-up innovantes du secteur de l’immobilier, de l’habitation et de la construction ainsi que pour valoriser et mettre en lumière la filière, le mouvement The French PropTech a été lancé lors de la Web2Day (festival dédié à l’innovation numérique et aux nouveaux usages web, ndlr) du 13 au 15 juin 2018. Elle est le fruit d’une collaboration entre la PropTech Montpellier, un groupement de quatre start-ups montpelliéraines comme Idéalys et MaSmartHome et la Proptech Nantes, un groupe de six entreprises comme Immodvisor et Cedreo. Aujourd’hui, elle rassemble plus de trente sociétés. Les fondateurs ont pour but de déployer le mouvement au plan national en  rentrant dans la French Tech (label français qui vise à promouvoir le développement et l’innovation des start-ups tricolores, ndlr) et de pouvoir devenir une thématique importante afin de collecter des financements et investissements.

Développement web : l’entreprise theTribe au service de ses clients et ses salariés

Créée en 2014 par Benoît Vasseur, ancien directeur de la technologie chez Dolead (entreprise qui développe une technologie de gestion et d’optimisation automatique de campagnes publicitaires sur Internet, ndlr), la société nantaise theTribe de développement web propose de délivrer des applications en ligne et mobile à ses clients, en un temps record. Passionné de technologie, le fondateur a eu pour ambition de révolutionner les règles des SSII (Société de services et d’ingénierie en informatique, ndlr). Objectif : répondre aux vrais besoins des consommateurs en accomplissant des prestations sur mesure tout en rendant ses salariés heureux et en leur permettant de progresser dans une ambiance conviviale. Zoom sur cette entreprise.

L’humain et l’esprit de tribu au cœur de l’entreprise

Le dirigeant a mis en place avec theTribe, une structure composée de gens passionnés aux mêmes centres d’intérêt, afin de créer un environnement professionnel chaleureux et performant, bénéfique au développement personnel et à la créativité de tous. La société porte ainsi un certain nombre de valeurs comme la passion, l’excellence, l’humilité et l’esprit d’équipe. Si un développeur critique un client, il doit mettre de l’argent dans une tirelire commune et envoie chaque mois un questionnaire de satisfaction à celui-ci pour apprendre à s’améliorer. Le développement de l’entreprise est conduit par des squads, c’est-à-dire un groupe d’individus volontaires qui cherchent à perfectionner une fonction de la société comme le recrutement ou la méthodologie. Les salariés sont aussi entraînés pour progresser au travers de Tech’Lunch (réunions déjeuners où un intervenant présente une technologie, ndlr) ou de hackathons (rassemblement de développeurs informatiques volontaires, réunis pour faire de la programmation collaborative, ndlr).

Pour impliquer les développeurs dans la relation client et favoriser le succès de leurs projets, l’agence de développement web a également mis en place une rémunération juste. Chaque membre reçoit un salaire fixe compris entre 2 000 et 3 500 euros net par mois. Tous les ans, un salarié peut demander à changer de rémunération, sa requête sera alors examinée et validée par ses confrères selon son investissement et sa progression dans la tribu. Une prime égale à 15% de la marge est donnée à partir du cinquième mois de travail à laquelle s’ajoutent 10 % liés à la satisfaction client. Une façon de stimuler les salariés pour être au meilleur niveau possible.

Une maîtrise des nouvelles technologies

L’entreprise s’appuie, pour construire les applications web et mobile de ses clients, sur un groupe de salariés qui maîtrisent les framework (ensemble d’outils et de composants à la base d’un logiciel ou d’une application, ndlr) comme React, Node, Angular, Symfony et Laravel. Symfony est par exemple, considéré comme l’un des éléments les plus puissants et les plus maniables. Il offre des fonctionnalités optimisées permettant de simplifier et d’accélérer l’avancement d’un site en ligne. Le programme respecte les normes de PHP (langage de programmation libre, principalement utilisé pour produire des pages web via un serveur HTTP, ndlr) et peut être intégré à d’autres framework, facilitant la tâche des développeurs dans la constitution de leur projet. Avec ce composant, la société a ainsi pu créer le site en ligne du logiciel en mode SaaS (Software as a Service, « Logiciel en tant que Service » en français, programme en ligne hébergé dans le Cloud, ndlr) de la start-up nantaise Listo. Celle-ci propose un logiciel d’édition de fiches de paie qui permet de faire gagner du temps et de l’argent aux responsables administratifs ou aux dirigeants d’une entreprise.

La satisfaction des clients comme leitmotiv

Pour satisfaire aux exigences des clients, l’entreprise met en œuvre des méthodes de management comme le « Lean » et le « Scrum », pour constituer rapidement un produit au minimum viable et performant. La première consiste à suivre un cycle clair : il faut définir les objectifs et hypothèses, apprendre, mesurer et modeler puis effectuer une série de tests jusqu’au produit final, tout en restant lié avec ses clients. La seconde s’appuie sur le découpage d’un projet en plusieurs périodes, prénommés « sprints ». Ils peuvent s’étendre de quelques heures à plus d’un mois et sont composés d’un ensemble de réunions limitées. Trois rôles sont définis : le « Product Owner » qui représente le client et sa vision, le « Scrum Master » qui garantit l’application de la méthode et l’équipe de développement qui réalise le produit. Chaque sprint s’achève par une démonstration des fonctionnalités achevées de l’élément et par l’avis du mandataire du client. Une rétrospective est également mise en place pour réfléchir à des améliorations. Le Product Owner peut alors à tout instant revoir la priorité des besoins, jusqu’à l’élaboration du produit final. Avec ces méthodes, la clientèle est comblée puisqu’elle est pleinement intégrée à l’ensemble du projet.

Depuis sa création, theTribe a conquis plus de trente clients comme Wity, le premier cabinet digital global en expertise-comptable, Case Law Analytics, la start-up qui quantifie le risque juridique par l’Intelligence artificielle ou encore Total, l’entreprise pétrolière et gazière. Aujourd’hui, la société nantaise emploie vingt-huit salariés et ambitionne d’ici 2020 d’atteindre les cent développeurs.

Ces publicités marquantes et insolites dans le monde du football

Le football ne tourne pas toujours autour d’un match et d’un ballon rond. C’est aussi une affaire de business. Les équipementiers gravitent à l’intérieur de  l’univers footballistique et se disputent des contrats mirobolants avec les sélections nationales et les clubs. Pour séduire les consommateurs, les marques n’hésitent plus à sortir l’artillerie lourde niveau publicité. Que ce soit à base d’humour, d’images de synthèse ou d’histoires décalées, elles attirent des millions d’internautes et de téléspectateurs du monde entier. Retour sur ces publicités emblématiques.

La bataille des équipementiers fait rage. Les géants du secteur se disputent la première place du marché. En 2017, le chiffre d’affaires de l’entreprise Nike s’élevait autour des 30 milliards d’euros, tandis que celui d’Adidas et Puma affichaient respectivement 21 et 4 milliards d’euros. Sur une année de Coupe du Monde, les deux leaders du secteur vendent près de 5 milliards de dollars de produits dérivés du football. Et pour conquérir les consommateurs, les marques assurent leur communication par le biais de publicités atypiques, humoristiques ou décalées.

Nike met un jeune anglais dans la peau de Cristiano Ronaldo

Nikea mis les grands moyens pour sa publicité dans le cadre de sa campagne promotionnelle sur le pack de crampons Spark Brilliance. Intitulée « The Switch », la vidéo a été diffusée sur YouTube ainsi que sur les réseaux sociaux à l’occasion de l’Euro de football en juin 2016. Elle a nécessité plus de cinq jours de tournage et reste la plus longue des publicités produites par la marque de sport. D’une durée de six minutes, ce mini-métrage impressionnant mais décalé met en lumière le joueur de l’équipe du Portugal et du Real de Madrid, Cristiano Ronaldo. Le vainqueur du Ballon d’Or 2017 est un spécialiste du genre. La liste des marques internationales dont il fait la promotion est longue et s’étend du shampoing Clear Men au Smartphone Nubia, en passant par l’opérateur téléphonique français SFR. La star du ballon rond a pu montrer toute l’étendue de son talent d’acteur à travers ce spot publicitaire. Il met en scène celui que l’on surnomme CR7 et un jeune anglais, interprété par Gerson Correia Adua, âgé de 16 ans et bilingue anglais et portugais.

Lors d’un match entre l’Angleterre et le Portugal, Ronaldo trébuche sur des panneaux publicitaires et se heurte à un ramasseur de balles, Charlie Lee. La collision est violente et provoque un phénomène inattendu. En se réveillant, le lendemain, les deux individus constatent qu’ils ont échangé de corps. L’un découvre alors la vie de luxe avec villa grandiose et voiture de sport, tandis que l’autre doit retourner à l’école et subir les moqueries de ses camarades. L’Anglais, dans la peau de la star, peine à convaincre pendant les entraînements mais tente coûte que coûte de s’améliorer et de progresser. CR7, dans le corps de l’adolescent, démontre que son talent est resté intact et gravit pas à pas les échelons en atteignant la Championship puis, en intégrant l’équipe de Manchester City et celle d’Angleterre. Tous les deux vont alors se retrouver au cours d’un match de l’Euro et se percutent de nouveau pour réintégrer leur corps d’origine. Le message de la vidéo est qu’en ayant de la motivation, tous les rêves peuvent se réaliser. Dans ce film, Nike met également en valeur plus de seize ambassadeurs aux tenues de la marque comme des joueurs de l’équipe de France, Raphael Varane et Anthony Martial, ainsi que des footballeurs anglais comme Joe Hart et Harry Kane. Selon Google, la vidéo constitue le spot publicitaire le plus vu de 2016 et 2017 sur YouTube.

Adidas et son casting cinq étoiles

À l’occasion de la Coupe du monde de football 2018, Adidas a lancé une campagne de plusieurs clips publicitaires avec « Calling All Creators » fin 2017 et « « Creativity is the answer » début juin 2018. Le casting est impressionnant : plus de soixante-dix intervenants s’y retrouvent comme des sportifs, designers et musiciens. Les deux clips invitent les individus unis par leur passion à créer, défier les conventions et à se joindre au mouvement Adidas en utilisant leur imagination pour mettre au point quelque chose de nouveau et façonner la culture sportive. Dans la première vidéo, d’une durée d’une minute, vingt-cinq célébrités comme Garbine Muguruza, joueuse de tennis d’Espagne ou encore Derrick Rose, le joueur de basket-ball américain professionnel évoluant avec les Timberwolves du Minnesota, se retrouvent autour d’une table immense pour dîner. Ils lancent alors un débat sur la créativité. Assis en face de David Beckham, ancien footballeur du Manchester United, Paul Pogba déclare : « I’ve been taking the example of you but now I have to create for myself » (« Tu m’as servi d’exemple et maintenant c’est à moi de créer », en français, ndlr). Placé en bout de table, Lionel Messi, la star de Barcelone, préside le repas sans toutefois dire un mot. La marque aux trois bandes en profite pour mettre en valeur ses innovations en matière d’équipement sportif comme la semelle Boost, les chaussures Parley, créées à partir de déchets océaniques recueillis près des collectivités côtières et sur les plages, ou encore la Futurecraft 4D, première chaussure haute performance équipée d’une semelle fabriquée avec de la résine polymère sensible à la lumière. La publicité a atteint les 37 212 375 millions de vues sur YouTube.

Dans la deuxième vidéo, d’une durée d’environ une minute également,  la créativité est de nouveau célébrée. On y voit apparaître  Stormzy et A$ap Ferg, chanteurs de hip-hop chauffant une foule au milieu d’une arène. Dans les coulisses, des entraîneurs et joueurs de football comme Zidane et Mohamed Salah savourent le spectacle, rythmé par une version remixée de la chanson « 1000 » de NERD et Future. Pharrell Williams, le chanteur de « Happy » clôture cette vidéo en tendant un micro face caméra et déclarant « Now over to you ! » (« C’est à votre tour ! », en français, ndlr). Une invitation aux spectateurs à exprimer leur imagination et leur désir de création.

Puma et ses joueurs bioniques

En 2008, Puma s’offre le réalisateur Nicolai Fulsig, qui a réalisé les spots publicitaires de Sony comme « Balls », la pub la plus vue sur YouTube en 2007, et celui de Guinness « Tipping Point », clip promotionnel le plus cher de l’histoire à cette époque, estimé à plus de seize millions de dollars. Lancée pendant la Coupe d’Afrique des Nations, la campagne fait la promotion de la paire de crampons, la Puma v.108, « Until Then ». Dans un esprit futuriste, la vidéo, du même nom que les chaussures et qui dure moins d’une minute, nous transporte en l’année 2178, lorsque l’entreprise lance les v1.178 Speed Legs, dans lesquels des joueurs ambassadeurs s’affrontent dans un match avec des jambes bioniques. Parmi ces célébrités, on retrouve Gianluigi Buffon, le gardien de but de l’équipe d’Italie, l’attaquant Samuel Eto’o de l’équipe du Cameroun ou encore Nicolas Anelka, Mario Gomez, Alexander Frei et Peter Crouch. Réalisé en images de synthèse, le graphisme est particulièrement impressionnant et l’esprit science-fiction place les spectateurs dans un autre univers.

Premier anniversaire de Station F, quel bilan ?

Inauguré il y a un an par Emmanuel Macron, Station F, le plus grand incubateur du monde de Xavier Niel, qui a accueilli 1034 start-up aux concepts multiples afin de les aider à se développer, fête sa première année. Avec pour partenaires des spécialistes et des grands groupes, elles se lancent le défi de devenir pérenne. Un sondage sur  600 résidents donnent des chiffres éloquents de sa première année.

Un lieu immense destiné à l’entrepreneuriat

Très présent dans les médias, cet incubateur fait parler de lui depuis sa création grâce aux multiples start-up accueillies dans les locaux. Reconnu comme le plus grand campus au monde, il s’agit en réalité d’une ancienne gare réhabilitée pour abriter les entrepreneurs et leur concept. Avec une surface de 34 000 m2, les résidents peuvent profiter chacun d’un espace de travail mais aussi d’un café, 5 cuisines, 2 wagons de trains mais également 3 bars. Définie comme une figure de la French Tech, les entrepreneurs doivent candidater pour intégrer l’incubateur et l’un de ses différents programmes. Le « Founders program », premier projet de la station a pour but d’aider les start-up en early stage. L’incubateur vante le contact entre les entrepreneurs pour favoriser le développement des petites structures et mener à de grandes réalisations. Non seulement, il s’agit du plus grand campus du monde pour les start-up mais il bénéficie aussi de partenariats avec des grands groupes comme Vente privée, LVMH, Ubisoft, Facebook et d’autres.

Une renommée en seulement un an

Selon un sondage réalisé auprès de 600 résidents de Station F, 58% des entrepreneurs ont la volonté d’intégrer l’incubateur pour rencontrer d’autres personnes dans la même situation. Il s’agit d’un argument mis d’ailleurs en exergue par la structure. Même si les start-up peuvent bénéficier d’un accompagnement de spécialistes et de grands partenaires, le meilleur apprentissage reste le contact entre les entrepreneurs. Le concept de cet incubateur géant consiste à miser sur l’entraide. Le réseau constitué au sein de l’édifice permet aux start-up d’avancer ensemble et de pouvoir se conseiller sur des problèmes communs. Cet accompagnement s’avère utile grâce à des évènements exceptionnels avec des start-upers de renom ainsi que des personnalités qui viennent de tous les horizons. Des dirigeants font aussi le déplacement pour venir voir le plus grand campus au monde, comme la CEO de Snapchat ou encore le CEO de Microsoft. Avec tout ce package fourni par Station F, les start-up sont vouées à vivre un développement phénoménal.

Une sélection accrue pour une meilleure réussite

En l’espace d’un an, l’incubateur connaît un succès exceptionnel tout autour du monde. Des start-up du monde entier candidatent pour intégrer l’espace. Il est constitué de 67 % de start-up françaises, mais parmi les 33 % restants, un tiers provient des Etats-Unis. En seulement un an, le campus connaît un véritable engouement, 11 271 start-up ont postulé pour intégrer les divers programmes de Station F. Sur ce chiffre, uniquement 1034 start-up ont eu la chance de pouvoir intégrer le campus, représentants en tout 4882 résidents dans les locaux de l’incubateur. Promue à plusieurs reprises par le président de la République, elle symbolise une image de start-up nation pour la France, un espoir démontré par le gouvernement français et Emmanuel Macron. Beaucoup de grands groupes n’hésitent pas à investir dans les start-up présentes sur le campus. La présélection et l’apprentissage rassurent les investisseurs. Pour la plupart ils ont confiance grâce à l’image par les grandes entreprises et par le président de la République. Au total, sur 1034 start-up présentes à Station F, 232 ont réussi à lever 250 millions d’euros en l’espace d’un an. La plupart des petites structures au sein de l’incubateur commencent à peine leur aventure mais leur développement se fait à vitesse grand V. 50 % d’entre elles représentent ensemble une valorisation d’1,9 milliard d’euros.

Quel avenir pour Station F ?

Même si la Station F accueille des entreprises en devenir, elle n’assure pas un succès fulgurant. Pour une majorité elles ne font que débuter et espèrent survivre contrairement à 90% des start-up qui échouent après 4 ans d’existence. Sur l’ensemble des petites structures présentes au sein de l’incubateur, 39 % ne peuvent pas encore se payer pour le moment. Il s’agit d’un problème récurrent pour les start-up en early stage. Les dirigeants préfèrent allouer leurs fonds pour le développement de l’entreprise et non pour leurs dépenses personnelles.

L’incubateur, créé par Xavier Niel et dirigé par Roxanne Varza renommée par la puissance de son réseau, acquiert une grande notoriété auprès des plus grands groupes et des start-up ambitieuses. En seulement un an, Station F est devenu un symbole de l’entrepreneuriat français et devrait prochainement être à l’origine de start-up florissante. Et si le lieu devenait un créateur de licorne ? C’est l’espoir de plusieurs entrepreneurs.

L’ouverture à la concurrence du réseau ferroviaire : quel bilan dans les autres pays européens ?

Le projet de loi pour réformer la SNCF présenté en conseil des ministres en mars dernier a été définitivement adopté après un vote définitif au Sénat, le 14 juin. Depuis trois mois, les syndicats de l’entreprise ferroviaire publique de l’Hexagone ont mis en place une grève pour refuser cette réforme, notamment par rapport à la question de la fin du statut de cheminots et de l’ouverture à la concurrence du réseau ferroviaire français. À partir de 2021, des sociétés privées et étrangères pourront en effet circuler sur le territoire et exploiter les lignes nationales, mais aussi régionales. Objectif : se plier aux directives européennes et mettre fin au monopole de la SNCF. Plusieurs pays d’Europe se sont lancés dans l’ouverture à la concurrence du réseau ferroviaire depuis une vingtaine d’années. Mais aujourd’hui, est-ce un échec ou un succès ?

La libéralisation du rail français séduit les Français. 68 % de nos compatriotes voient d’un bon œil l’ouverture à la concurrence du marché ferroviaire, d’après un sondage Opinion Way pour Trainline (agence de voyages française, spécialisée dans la vente en ligne de billets de train et de bus, ndlr). Pour 41 % d’entre eux, leur satisfaction à l’égard des voyages en train s’est particulièrement détériorée tandis que pour 46 %, elle est restée la même. Certains pays européens se sont lancés dans une réforme de leur réseau ferré, avec plus ou moins de succès et avec des conséquences sur le prix et la fréquentation. La grève qui sévit depuis plusieurs mois nous oblige à nous interroger sur la réalité des faits.

Le succès de la libéralisation du rail allemand et italien

L’ouverture à la concurrence aurait l’avantage de provoquer une baisse du prix, une amélioration du service et une augmentation de la fréquentation. Face à des infrastructures dépassées et une dette avoisinant 35 milliards d’euros, le rail allemand est libéralisé en 1994. L’État fédéral lance alors la Deutsche Bahn, une firme anonyme dont le capital est détenu à 100 % par celui-ci. Il donne aux Länder (seize états fédérés, ndlr) l’organisation du réseau régional. Aujourd’hui, les 450 sociétés privées disposent de 30 % du réseau régional et la Deutsche Bahn a toujours le monopole sur les lignes longue distance. Avec la libéralisation, la fréquentation des trains a augmenté, à 29 % sur la période 1994-2015, selon l’Arafer (autorité publique indépendante qui veille au bon fonctionnement du marché ferroviaire en France, ndlr). Le volume des passagers est passé de 30,3 à 53,51 milliards de passagers en vingt ans. Les usagers dénoncent néanmoins des retards et une augmentation des prix. Du côté de l’Italie, c’est à partir de 2012 que l’ouverture du rail à la concurrence s’est effectuée  avec la création de deux compagnies, l’une publique, Trenitalia et l’autre privée, Italo-NTV (Nuovo Trasporto Viaggiatori, ndlr). Avec l’arrivée de la société privée, les billets de train ont baissé de plus de 40 %. 12,8 millions de voyageurs ont utilisé Italo-NTV en 2017, pour un bénéfice de 155 millions d’euros.

Une ouverture à la concurrence contestée au Royaume-Uni

Du côté du Royaume-Uni, l’ouverture à la concurrence n’a pas obtenu les résultats escomptés. Privatisée en 1994, la société British Rail est divisée en vingt-cinq compagnies, chargées des lignes locales ou nationales. Les accidents, dus à un moindre investissement dans la sécurité et l’entretien des lignes, vont se multiplier avec notamment le déraillement de Hatfield, qui fait plus quatre morts et 70 blessés en octobre 2000. Le service ne s’améliore pas avec des trains défectueux, des retards et des annulations à répétition. La privatisation devait provoquer une baisse de prix. Mais c’est l’inverse qui sait produit. En début d’année, les prix des billets de train ont augmenté de 3,4 % dans le pays. Selon le journal britannique The Independent en 2017, le coût mensuel d’un voyageur anglais est six fois plus élevé qu’en Europe et représente plus de 14 % de son revenu mensuel, contre 2 % en France. Par exemple pour aller de Londres à Luton (à 45 km au nord-ouest de la capitale londonienne, ndlr) les passagers doivent en moyenne payer 387 livres sterling (437 euros, ndlr) par mois, soit nettement plus que les 61 livres payées (68,98 euros, ndlr) par les passagers parisiens et romains. Des voix s’élèvent contre ce système comme le leader du Parti travailliste, Jeremy Corbyn. Lors des élections générales de juin 2017, il proposait dans son programme, la renationalisation des entreprises de chemins de fer, de l’eau et de l’énergie. Une proposition qui semble convaincre la population. 76 % des Britanniques seraient favorables à la renationalisation de l’ensemble des concessions ferroviaires. Le gouvernement anglais s’est même résolu à renationaliser en mai dernier, une partie de ses lignes, dont Londres-Edimbourg, dans l’est du pays. En cause : les sociétés privées Stagecoach et Virgin Trains n’étaient plus en mesure de payer la franchise qu’elle devait à l’État. La dette ferroviaire au Royaume-Uni aujourd’hui attend les soixante milliards d’euros, dépassant les 54,5 milliards d’euros de la SNCF.

Au travers des différents exemples européens, des avantages et des inconvénients sont visibles sur la libéralisation du rail. Les Français portent beaucoup d’espoir sur cette ouverture à la concurrence pour améliorer le transport. Ils estiment que cette dernière aura un impact positif dans plusieurs domaines selon le sondage Opinion Way pour Trainline. 58 % d’entre eux pensent que cela modifiera le prix des billets et 45 %  qu’il sera plus facile de trouver le meilleur tarif tandis que 55 % sont persuadés que les trains seront ponctuels et que les services proposés à bord comme la restauration ou le wifi seront améliorés. Il faudra attendre 2021 pour voir si la réforme ferroviaire a considérablement amélioré l’offre et le service sur le marché français.

Les « bus Macron », un succès ?

La loi pour la croissance, l’activité et l’égalité des chances économiques, dite « Macron », promulguée le 6 août 2015, a pour objectif de « libérer » l’activité économique pour un grand nombre de secteurs. Emmanuel Macron a fait de la libéralisation du transport régulier interurbain de voyageurs par autocar, un axe fort de son projet. Un moyen de faire jouer la concurrence et de proposer un nouveau service. En 2015, 70,9 % des internautes considéraient le train comme leur mode de transport préféré, selon un sondage publié par Kelbillet (site internet de revente de billets de train entre particuliers, ndlr). Depuis l’ouverture du marché dans l’Hexagone, différentes compagnies se disputent les faveurs des Français comme Flixbus, Isilines et même la SNCF avec Ouibus, quitte à concurrencer son propre transport ferroviaire. Mais sont-elles réellement un succès, près de trois ans après ? Les détails des « bus Macron ».

Pendant longtemps, les trajets en autocar sur les liaisons longue distance étaient interdits en France pour protéger les intérêts de la SNCF et seulement autorisés lors d’étapes sur un voyage à destination d’une ville européenne. Ils étaient alors peu utilisés par nos compatriotes jusqu’en 2013 où moins de 110 000 personnes les empruntaient.
Dans d’autres pays d’Europe, ce moyen de locomotion a su séduire les usagers : trente millions de voyageurs l’utilisent au Royaume-Uni et huit millions de personnes, habitants en Allemagne, en ont eu recours à la suite de son implantation en 2011. Mais alors, présentes depuis trois ans, les compagnies de bus ont-elles véritablement conquis l’Hexagone ?

Trois compagnies en recherche de rentabilité

Lorsque la loi a été promulguée, cinq sociétés se sont lancées sur le marché du transport en bus longue distance. La compagnie britannique Megabus et la firme française Starshipper n’ont, cependant, pas survécu aux premiers mois. Megabus, qui propose des prix très bas, à partir d’un euro, s’est d’abord développée au Royaume-Uni sur la période 2003-2006 avec de nombreuses liaisons entre Londres et les grandes villes du pays comme Liverpool ou Édimbourg. La société s’est ensuite déployée en Amérique du Nord notamment aux États-Unis et au Canada, où elle a rencontré un franc succès, transportant en moyenne 16 millions de passagers par an. En 2012, elle décide de se développer en Europe continentale et affiche plus de trois millions de voyageurs annuels. Avec la libéralisation du secteur dans l’Hexagone, elle dessert ainsi une douzaine de villes françaises. Mais en novembre 2016, elle fait faillite à cause de la perte du contrat de sous-traitance du seul et unique client de la société, Flixbus (étant donné que celui-ci a racheté le réseau français de Megabus durant l’été de la même année, ndlr). 175 salariés sont alors licenciés. Quant à Starshipper, créée en 2014 par trente-deux petites et moyennes entreprises du groupe Réunir, elle desservait des grandes villes françaises comme Paris, Lyon et Rennes. Mais elle disparaît et décide de rejoindre Ouibus, à travers un contrat de franchise.

Aujourd’hui, elles ne sont plus que trois à se partager le secteur en France. La compagnie FlixBus, fondée à Munich par trois jeunes, André Schwämmlein, Jochen Engert et Daniel Krauss en 2013, a transporté 5,2 millions de passagers français l’année dernière. Deux millions de voyageurs ont pris des bus Ouibus, filiale du Groupe SNCF, en 2016. Quant à Isilines, son nombre de passagers était de 250 000 en 2015. Ces compagnies ont admis que leur activité n’est pas encore rentable, mais qu’elle le serait en 2018 ou 2019. En 2017, Flixbus comptait cinq millions de pertes pour un chiffre d’affaires qui dépassait les 80 millions d’euros. Ses deux concurrents, qui se partagent un marché estimé à 200 millions d’euros, sont, eux aussi, dans le rouge notamment Ouibus
avec 45 millions d’euros de pertes en 2016.

La grève SNCF, favorable au secteur

Depuis le début de la grève SNCF, début mars dernier, les compagnies d’autobus voient leurs réservations exploser, allant de 40 à 60 %. Ouibus affiche plus de 44 % d’augmentation de réservations, Flixbus, le leader du marché, 60 %, tandis qu’Isilines avoisine les 40 %. Ce mode de transport a même été choisi, sur cette même période, par les salariés, la proportion de trajets professionnels ayant doublé de 10 à 20 % pendant les jours de contestation. Les sociétés ont bien compris que la grève constitue une occasion en or d’attirer de nouveaux clients et de les fidéliser. Alors que les habitués de ces bus réservent leur place en avance pour bénéficier de prix avantageux, les non-initiés choisissent de réserver à la dernière minute. Pour se préparer à l’afflux de ces récents voyageurs, les entreprises ont décidé d’augmenter leurs offres avec plusieurs dizaines de cars supplémentaires en service lors des jours de grève. Les trajets Paris-Bordeaux, Paris-Marseille et Paris-Lille demeurent les plus prisés étant donné que ce sont les lignes de trains les plus impactées par le mouvement social.

Le marché du transport en bus longue distance s’est donc progressivement installé dans l’Hexagone mais peine encore à engranger des bénéfices. Mais les difficultés rencontrées par le secteur ferroviaire et l’arrivée de nouveaux clients vont peut-être permettre à ces compagnies d’atteindre la rentabilité en 2018.

PepsiCo Nutrition Greenhouse 2018 : la nutrition bien-être au cœur de l’incubateur

Un lieu pour progresser, collaborer et apprendre afin de favoriser le développement de marques innovantes autour de la nutrition dans le domaine de la santé et du bien-être. PepsiCo, multinationale américaine spécialisée dans l’alimentation, dans les collations et les boissons a lancé depuis 2017, son incubateur nutritionnel « PepsiCo Nutrition Greenhouse » afin de promouvoir des sociétés et leurs produits destinés au marché européen, en rupture avec les concepts traditionnels. La première édition a permis à huit entreprises d’enregistrer une croissance estimée à plus de dix millions d’euros. Après un appel à candidatures, la société a sélectionné le 16 juillet dernier pour sa deuxième promotion, dix start-up venues des quatre coins de l’Europe disposant d’un chiffre d’affaires maximum de cinq millions d’euros. Découvrez les deux entreprises françaises retenues.

Le groupe PepsiCo est l’un des géants de l‘agroalimentaire au monde avec un chiffre d’affaires d’environ 63 milliards de dollars en 2016. Capitalisant sur la revendication croissante des consommateurs pour des boissons et aliments plus sains, la multinationale a entrepris une série de projets en rachetant notamment KeVita en 2016, marque de breuvage aux probiotiques (micro-organismes vivants qui stimulent les défenses immunitaires pour équilibrer la flore intestinale, ndlr). La mise en place de l’incubateur PepsiCo Nutrition Greenhouse constitue une continuité de la politique amorcée sur la nutrition bien-être. Les dix entreprises sélectionnées recevront une subvention de 20 000 euros et six mois de partenariat avec des experts du géant agroalimentaire pour accélérer la croissance de leur activité. À la fin du parcours, une seule société recevra 100 000 euros supplémentaires afin de poursuivre son développement.

Un programme d’incubation centré sur quatre domaines

Ce programme, destiné aux entreprises émergentes du marché des produits alimentaires et des boissons, met l’accent sur quatre domaines pour sélectionner et départager les candidats. Le premier domaine se concentre sur la nutrition, avec la recherche de marques dont le produit contient des ingrédients riches en nutriments, contribuant à apporter la bonne santé auprès des consommateurs. Le deuxième est la performance, avec un modèle économique compétitif et écologique. Le troisième se base sur le développement de produits qui reflètent les différents choix de mode de vie alimentaire comme le végétarisme et le véganisme. Le dernier domaine met en avant des entreprises qui sont pleinement intégrées dans la conception de leur produit, par exemple dans la traçabilité de la chaîne d’approvisionnement ou dans l’emballage durable. Plusieurs entreprises dont deux françaises ont ainsi été choisies parmi ces différents critères.

Gryö et ses collations à base d’insectes et de plantes

Créée en 2014 par deux cousines Julia et Sarah Berdugo, la start-up Gryö propose des encas aux protéines alternatives, à base de plantes comme le chanvre ou les algues, mais aussi d’insectes comme le grillon. Leur concept est né lorsqu’elles ont découvert un article sur l’entomophagie (consommation d’insectes par l’être humain, ndlr). Les barres nutritives sont ainsi fabriquées à partir de la farine de grillon en remplacement de la farine traditionnelle. En janvier 2015, l’entreprise effectue ses premières conceptions avec le laboratoire Agrotec, en mêlant d’autres ingrédients comme des fruits secs, des épices, des herbes et du chocolat. Le projet séduit et les deux fondatrices récoltent alors 15 000 euros en septembre 2015 sur la plateforme de crowdfunding, KissKissBankBank. La start-up a choisi ces différents produits atypiques pour leurs avantages écologiques et nutritionnels. Les insectes sont ainsi constitués de 45 à 75 % de protéines soit trois plus que le bœuf tandis que le chanvre est écologique puisqu’il peut être aisément cultivé sans OGM ni pesticide et n’a besoin que peu d’eau pour grandir. Quant à la spiruline (algue séchée utilisée comme complément alimentaire, ndlr), elle permet d’agir contre les attaques immunitaires et de détoxifier l’organisme. Pour 2,80 euros, le consommateur peut alors s’offrir une barre au chocolat noir et pistache à la farine de grillon. Avec l’incubateur, l’entreprise souhaite s’étendre au niveau national et international.

Le Petit Béret et son vin sans alcool

Lancée en 2015 par Fathi Benni avec l’aide de son frère Rachid et de sa femme Sabrina, la start-up biterroise Le Petit Béret offre aux consommateurs, une gamme de vins sans alcool, sans conservateurs et sans sulfites, par le biais d’une technologie sans fermentation. Objectif : partager la culture du vin avec des personnes qui ne consomment pas de boissons alcoolisées, pour des raisons culturelles ou de santé. À partir de 2012, avec l’aide de l’INRA (Institut national de la recherche agronomique, ndlr) et du CTCPA (Centre Technique de la Conservation des Produits Agricoles, ndlr), les fondateurs ont ainsi mis en place leurs recherches, pour développer une formule naturelle et un procédé qui prélève le meilleur du raisin. Afin de mettre en œuvre les caractéristiques aromatiques des vins comme le rouge, le blanc ou le rosé, l’entreprise fait appel depuis 2014 à Dominique Laporte, meilleur sommelier et ouvrier en sommellerie de France 2004. Elle utilise également dans la composition, des fruits de vignes provenant de producteurs locaux du Languedoc-Roussillon. Gagnante du concours « Coup de Pousse » 2015 consacré à l’innovation, la start-up a pu ainsi commercialiser ses premières bouteilles en 2016 dans la grande distribution, notamment dans les magasins Carrefour pour un prix minimum de cinq euros. L’entreprise a réalisé en début d’année une levée de fonds de 600 000 euros auprès des investisseurs comme Terralia Venture Innovation, InVivo Invest, Angels for food, Crédit Agricole et Bpifrance. Avec un but précis, celui de s’imposer sur le marché international notamment en Amérique du Nord et au Moyen-Orient.

Huit autres start-up ont aussi été sélectionnées dont trois issues du Royaume-Uni et d’Israël ainsi qu’une d’Espagne et de Bulgarie. L’entreprise anglaise Nibble Protein, fondée par Erin Moroney en 2016, par exemple, se concentre sur l’aspect santé. Elle propose toute une gamme de mini-biscuits et brownies sans produits laitiers, sans soja et sans gluten, avec le moins de sucre possible. Les produits sont fabriqués à partir de deux ingrédients, la protéine de pois, qui permet un équilibre du corps et des prunes séchées, qui possèdent des bienfaits antioxydants. Ils conviennent principalement aux personnes végétariennes ou aux individus souffrant de diabète.

Manners : Il n’y a pas d’âge pour entreprendre

Nicholas de Roüalle, 26 ans, s’est lancé il y a deux ans dans l’aventure de Manners, aux côtés de ses deux associés. Son ambition : rendre le travail temporaire accessible, transparent et instantané grâce à une plateforme intelligente qui simplifie et automatise la mise en relation entre entreprises et indépendants.

À peine sorti d’un master en commerce international, Nicholas de Roüalle lance sa propre entreprise, Cucumber, à l’âge de 23 ans. Le pied à l’étrier, le jeune entrepreneur crée, un an plus tard, Manners, un service de mise en relation entre des indépendants qualifiés et des entreprises qui ont des besoins ponctuels en personnel. À croire qu’il a l’entrepreneuriat dans le sang.

Faire le pont entre entreprises et indépendants

Nicholas de Roüalle, vêtu d’un jean et d’un simple polo noir, tire l’idée de Manners de sa propre expérience personnelle : « Je suis moi-même passé par des agences d’intérim. J’étais mal payé et ne pouvais récupérer mon chèque qu’à la fin du mois, lance le dirigeant, cheveux bruns, yeux marron et laissant s’exprimer nerveusement sa gestuelle italienne. Les agences de travail temporaire sont coûteuses, peu réactives, pas assez digitalisées et les offres qu’elles proposent ne correspondent pas toujours avec nos attentes », enchaîne-t-il. Renforcer ses équipes lors d’un évènement, d’une opération marketing ou lorsqu’on enregistre un pic d’activité. Autant de besoins auxquels répond le service depuis sa création en mars 2016.

Côté indépendants, micro-entrepreneurs ou freelances, il s’agirait de bénéficier d’offres d’emploi adaptées à leur localisation, disponibilités et compétences pour bénéficier de compléments de revenus. Côté entreprises, une sélection sous forme d’entretiens individuels réalisée au préalable par l’équipe de Manners facilite leur recherche de profils qualifiés. « « Manners » signifie « Bonnes manières » en anglais. Ce nom souligne nos gages de qualité et un savoir-être », assure-t-il, légèrement courbé sur sa chaise du fait de sa grande taille. Le leitmotiv ? « A brand is a promise. »

Embarquer, mais accompagné

Le jeune dirigeant n’en est pas à son galop d’essai en matière de création d’entreprise. Cucumber, une map pour se retrouver entre amis, proposer des évènements et du contenu, en est la preuve. Le succès n’étant, certes, pas au rendez-vous, mais la détermination de celui que ses associés qualifient de « fédérateur » le pousse à retenter une nouvelle aventure. Premier objectif : dénicher des associés.

Parmi ses amis d’enfance, il intègre Benjamin Delacour (au poste de Directeur Général, ndlr), un maillon « solide et rigoureux », dans l’aventure. « Je suis quelqu’un d’un peu fou et qui va à dix mille à l’heure. J’avais besoin de rigueur », confie Nicholas de Roüalle dit aussi « le capitaine », comme le surnomment ses associés. Six mois plus tard, les deux cofondateurs sont rejoints par Mathias Villar, le créatif, qui s’occupe notamment de la partie technologique. L’équipe au complet, le bateau peut prendre le large.

Partir de rien

L’aventure de Manners débute dans une chambre de 9 m² transformée en bureau, une première « landing page » (« page d’atterrissage », en français, sur laquelle arrive un internaute après avoir cliqué sur un lien, ndlr), un chien qui vagabonde dans l’appartement et des « Manners » qui font la queue dans le couloir. Deux livrets A de 15 000 euros chacun et de la « love money » (dont le montant ne nous a pas été communiqué, ndlr) leur permettront par la suite de s’installer dans de vrais locaux, avenue Marceau, dans le VIIIème arrondissement de la Capitale.

Aujourd’hui, ils forment une équipe de quatorze personnes, comptent 350 entreprises clientes et plus de 1 000 « Manners » actifs. Pour l’heure, les trois associés se concentrent sur une levée de fonds dont l’objectif est d’atteindre les 600 000 euros. « Elle devrait nous permettre de passer de 14 à 20 collaborateurs, d’améliorer notre algorithme et de renforcer notre maillage sur le territoire national », se réjouit le dirigeant. Réalisée sur Sowefund, la levée permet aux business angels comme aux particuliers d’investir. Nicholas de Roüalle revient sur ce choix stratégique : « Chez Manners, la communauté est essentielle. Nous voulions nous ouvrir à elle en lui donnant la possibilité de devenir actionnaire. » Si tout se passe bien, un nouveau tour de table pourrait avoir lieu, cette fois, pour dupliquer le modèle en Europe.