Accueil Blog Page 785

Privateaser facilite la réservation de lieux pour les groupes

En à peine un an et demi, la start-up Privateaser, qui propose aux particuliers comme aux professionnels de réserver et privatiser gratuitement en ligne bars et restaurants, affiche une belle croissance. Ses trois cofondateurs Nicolas Furlani, Raphaël Kolm et Alexandre Paepegaey nous ont ouvert les portes de l’incubateur au sein duquel l’entreprise se développe. 

Connaissez-vous l’incubateur Paris Innovation ?

C’est au cœur du 20e arrondissement de la capitale, près de la place de la Nation, que ce dernier est implanté. Regroupant près de 15 entreprises, toutes issues de l’univers digital, la pépinière abrite notamment Privateaser, une jeune start-up spécialiste de la réservation de bars et restaurants pour groupes. En moins de deux ans d’existence, elle fait déjà parler d’elle.

Une réunion mensuelle pour introduire les nouveaux-venus.

Ce matin-là, dans les locaux de l’entreprise, c’est le jour de la réunion mensuelle intitulée « réunion KPI ». L’ensemble des 20 collaborateurs de la société se réunissent dans une des trois salles partagées par les start-up de l’incubateur pour écouter la présentation du cofondateur Nicolas Furlani. Ce dernier expose les résultats de Privateaser et présente les objectifs pour les années à venir.

Au programme ce matin : souhaiter la bienvenue aux nouveaux, rappeler la vision de Privateaser, présenter un panorama de la concurrence et montrer les objectifs d’évolution du produit dans les prochains mois, ainsi que la stratégie marketing d’acquisition. Pleins de vitalité, les salariés de l’entreprise écoutent Nicolas avec attention, qui ponctue sa présentation par quelques traits d’humour. Ce bon état d’esprit qui transpire prend tout son sens à la fin de la réunion, quand Clémence, responsable du pôle opération, se lève pour annoncer la tenue d’un apéritif en l’honneur de l’anniversaire de Dani, 28 ans, responsable commercial de Privateaser. La journée commence bien.

Trois centraliens qui se forment grâce à l’associatif.

Les cofondateurs de cette entreprise pétillante, Raphaël, Nicolas et Alexandre, possèdent un parcours similaire. Tous trois âgés de 25 ans, ils sont issus de la prestigieuse école d’ingénieurs Centrale, intégrés après un baccalauréat scientifique obtenu en 2008. « Pour ma part, lors de mon passage à Centrale, je me suis engagé dans une association qui gérait l’IT sur le campus. J’y travaillais en tant que responsable informatique » explique Raphaël Kolm.

« C’est grâce à cette expérience que je me suis formé à ce que je fais aujourd’hui. J’ai géré la connexion internet des étudiants, j’ai réalisé le site d’une association sportive qui organisait un événement, développé un réseau social interne… » précise aujourd’hui celui qui est devenu le CTO de Privateaser. Comme Raphaël, Nicolas s’investit dès la première année dans l’associatif. « Avec des amis du rugby, nous avons organisé une campagne pour le Bureau Des étudiants. J’ai motivé 40 personnes pour faire partie de l’aventure ! » précise-t-il.

En seconde année, il entre à Centrale 7, une association qui organise un tournoi international de rugby. « J’y ai géré un budget de 150 000 euros. Nous avons fait venir des équipes de rugby à 7 du monde entier, notamment de Nouvelle-Zélande. Ce que je retiens de cette expérience ? Que même si l’on n’est pas expert du rugby à 7, si on se pose les bonnes problématiques, il est possible de gérer un projet de la bonne manière ! » Enfin, Alexandre, lui aussi centralien, profite de son passage en école pour s’occuper de l’organe juridique qui chapeaute toutes les associations. Il y gère un budget d’1,5 million d’euros par an. Pendant son année de césure, il ajoute à son profil administratif et financier la casquette marketing, en rejoignant l’équipe marketing d’une start-up.

Une filière entrepreneur en commun.

Après un an de césure et des parcours parallèles, les trois compères se retrouvent en 4e année dans la filière entrepreneuriale. à l’origine de ce choix, des motivations différentes. « Pendant ma césure, j’ai passé un entretien pour devenir trader à New-York » raconte Nicolas. « Un collègue de Centrale m’a fait passer l’entretien. Il a voulu me poser des colles et des questions de cours, j’ai fait un blocage total. J’ai compris que le trading et la finance, ce n’était pas du tout pour moi !

Ayant adoré l’expérience du centrale 7, j’ai rejoint une filiale en Chine d’une petite PME française, au sein de laquelle j’ai eu énormément de responsabilités. Je me suis ouvert à l’entrepreneuriat à partir de là. » Après une nouvelle expérience chez Total à la Défense, le jeune homme se rend définitivement compte que la rigidité des grands groupes ne lui conviendra jamais. Il se lance tête baissée dans la filière.

Raphaël, quant à lui, avait déjà côtoyé des entrepreneurs dans son milieu familial. En césure, il passe un an dans une entreprise qui développe un software B to B. Il y fait de l’intégration et renforce son aspect « multicasquettes ». La filière entrepreneur s’impose d’elle-même, comme une évidence. Pendant un an, de septembre 2013 à septembre 2014, les trois jeunes hommes suivent des cours de sensibilisation aux questions entrepreneuriales et assistent à de nombreux témoignages d’entrepreneurs. Ils balayent tous les sujets de façon transversale.

Des projets entrepreneuriaux avant Privateaser.

Comme tous les étudiants de la filière entrepreneur, les trois amis doivent trouver un projet entrepreneurial à développer en fin d’études. Avant la start-up qui les occupe aujourd’hui, Alexandre, Raphaël et Nicolas ont tous les trois expérimenté des échecs, dans des domaines différents : objets connectés, éducation et restauration. « Nous nous trouvions à deux mois de l’échéance, il fallait trouver un autre projet » se souvient Nicolas.

« J’ai émis l’idée d’une solution technologique qui permettrait aux clients d’un restaurant de faire leur commande directement à table, ce qui économiserait aux serveurs le temps de la prise de commande. » Alexandre le rejoint sur ce projet, mais au moment de tester l’idée auprès des restaurateurs, les deux garçons font face à un mur. En remettant leur projet en question, Nicolas et Alexandre arrivent progressivement à l’idée d’une plateforme qui permettrait la réservation de groupe dans les bars. Nous sommes en juin 2014, le projet prend forme. Les associés rejoignent les locaux de l’incubateur de Centrale pour y construire leur start-up. En parallèle, Raphaël officiait en tant que CTO pour un projet de création dans le domaine de l’éducation.

« Nous avons essayé de vendre notre idée à des clients, mais nous avons rapidement vu qu’ils n’étaient pas intéressés » précise-t-il. « En août 2014, nous avons décidé d’arrêter ce projet, et en regardant ce que mes camarades de promo lançaient, je me suis intéressé à Privateaser. Sans développeur en interne, ils avaient déjà réalisé 10 réservations de groupe, référencé 5 ou 6 établissements. Les événements avaient eu lieu, les clients étaient venus et les bars avaient payé leur commission. De concert avec Alexandre et Nicolas, nous avons décidé de m’intégrer au projet pour développer le produit technologique. » Après un mois d’essai et de développement du site, les voyants sont au vert. Les trois associés se mettent sur le projet à temps plein en novembre 2014 et créent officiellement la société Privateaser.

Une croissance rapide et une ouverture au B to B.

Rapidement, les trois associés décident de centrer leur activité sur une seule problématique client : la réservation de lieux pour les groupes. à Noël 2014, à peine deux mois après leur lancement, ils reçoivent un e-mail d’Yvan Wibaux, cofondateur d’Evaneos, qui suit leur aventure depuis le début. L’homme leur présente Antoine Freysz, ancien directeur du board de La Fourchette, responsable du fonds d’investissement Kerala Ventures, investisseur chez Doctolib et Hopwork, entre autres. « Grâce à cette rencontre, nous avons bouclé une première opération de financement en mars 2015, de 300 000 € » détaille Alexandre.

« En  février, nous avions signé notre premier contrat de travail en tant qu’employeur. Puis nous avons continué à embaucher dans les mois qui ont suivi, notamment le directeur commercial et les premiers développeurs. » Les étapes de développement s’enchaînent. à l’été 2015, Privateaser comptabilise 200 établissements. En septembre, le business décolle, et les entrepreneurs entrent au Welcome City Lab, un des incubateurs de Paris & Co. En novembre dernier, les fondateurs décident de se pencher sur une offre B to B. Ils débauchent une commerciale de chez Fauchon et décide d’étendre leur business aux professionnels.

Depuis décembre 2015, la société propose donc à tout organisateur d’événement, particulier comme professionnel, de trouver un lieu pour y réunir un groupe de personnes. « En janvier, nous avons véritablement pris conscience que notre concept était puissant » détaille Alexandre. « Mais il restait le développement technique de la solution à étoffer. Nous avons donc finalisé une seconde levée de fonds de 500 000 euros fin février auprès de nos investisseurs historiques, afin d’augmenter la taille de nos pôles développement et opération. L’objectif était également d’avoir plus de moyens sur le marketing. » à l’époque, l’entreprise compte 12 collaborateurs, dont quelques stagiaires. Aujourd’hui, ils sont 20.

« Des facilitateurs du travail des autres ».

En à peine 1 an et demi, Privateaser a donc déjà bien grandi. Et le métier des fondateurs a, lui aussi, bien évolué. « Au début, on se pose plein de questions sur la manière de mener la stratégie » détaille Alexandre. « Aujourd’hui, l’équipe est structurée, les salariés de plus en plus autonomes. C’est captivant de voir que les collaborateurs avancent sans toi sur tout un tas de sujets ! » Raphaël, quant à lui, voit son métier comme l’art de « défricher le terrain ». « Nous sommes des facilitateurs du travail des autres » décrit-il.

Grosso modo, les trois entrepreneurs sont présents au bureau entre 9h et 20h et travaillent aussi le week-end si affinités. « Je ne travaille plus le soir, sinon je frôlerais le burn-out » précise Nicolas. « Cela nous est arrivé, au début, de faire des journées de 9h à minuit. Mais nous nous sommes vite aperçus que nous n’étions plus du tout efficaces en journée ! »

De nombreux temps forts qui structurent le quotidien.

Les journées des trois entrepreneurs sont aujourd’hui bien différentes, mais tous les trois structurent leur quotidien autour de temps forts. « Je passe du temps à l’extérieur pour représenter l’entreprise et fédérer des ambassadeurs autour de la marque. D’un point de vue interne, à la fin du mois, je fais un point managérial avec les responsables des différents pôles pour prendre le pouls de la boîte » explique Nicolas.

L’équipe technologique, pilotée par Raphaël, organise tous les matins un « stand-up meeting » de trois minutes, où chaque collaborateur répond à trois questions : « qu’ai-je fait hier ? Qu’est-ce que je fais aujourd’hui ? Qu’est-ce qui me bloque ? » Toutes les trois semaines, Raphaël prend également le temps d’organiser des rendez-vous en face-à-face pour savoir si chacun des collaborateurs se sent bien chez Privateaser.

« Enfin, régulièrement, nous lançons des cycles de développement produit qui durent 2 semaines » précise le dirigeant. « Pendant ce temps, nous développons la plateforme et je me rends disponible pour aider les techniciens sur leur état d’avancement. » Quant à Alexandre, il organise sa journée en deux temps : le matin et le soir, il est Directeur Administratif et Financier et l’après-midi, il devient responsable du marketing. « Je fonctionne sur des objectifs mensuels et je fais des points toutes les semaines pour ajuster mes actions. »

Fédérer, responsabiliser et rendre convivial.

Côté management, les trois fondateurs ne cachent pas leur exigence. « Je reste cool, je peux être ami avec tout le monde » détaille Nicolas. « Mais les collaborateurs savent que lorsqu’ils sont au bureau, on ne laisse pas trop de place à l’erreur. Concernant notre produit, on va souvent, peut-être un peu trop, dire ce qui ne va pas, plutôt que ce qui va… » Alexandre confirme : « nous essayons de leur faire comprendre que c’est normal dans une start-up de faire constamment évoluer le produit. Il s’agit d’une course à la vitesse et à l’amélioration. »

Néanmoins, les trois entrepreneurs laissent une place très importante aux événements fédérateurs pour les équipes. Deux événements ponctuent le mois : la présentation des KPI, à laquelle nous avons assisté et le « privateatime », moment au cours duquel un pôle de l’entreprise réalise une présentation sur un sujet au choix, plus ou moins liée au business. « Au démarrage, chaque pôle a présenté son activité pour que tous comprennent l’action de chacun au sein de l’entreprise.

Aujourd’hui c’est plus varié, nous avons par exemple eu droit à une pièce de théâtre récemment ! » détaille Raphaël. Autre exemple : tous les lundis, certains membres de l’équipe préparent le « lunch presque parfait », c’est-à-dire qu’ils se mettent aux fourneaux pour l’ensemble de l’entreprise. Fédérateur. « Nous voulons vraiment faire en sorte que les collaborateurs apprécient l’entreprise et qu’ils deviennent ainsi responsables et autonomes » explique Alexandre. « Nous ne voulons surtout pas qu’ils se sentent comme des exécutants. C’est pourquoi nous faisons attention à partager régulièrement notre vision. Il faut que l’on soit tous d’accord sur l’orientation globale, cela améliore l’implication des collaborateurs. »

Des entrepreneurs… équilibrés !

Malgré ce beau succès soudain, les trois entrepreneurs n’en gardent pas moins les pieds sur terre et semblent concentrés sur les objectifs à venir. Des embauches, bien sûr, mais également le développement du concept dans d’autres villes en Europe et, plus concrètement, un déménagement des locaux près de la Gare de Lyon à Paris. Les trois copains ont tous conservé une activité extérieure pour s’échapper du quotidien. Raphaël développe : « Nicolas pratique encore le rugby et Alexandre s’occupe des jeunes promotions de centraliens. Quant à moi, j’aide les jeunes entrepreneurs, je fais du vélib’ et j’écoute de l’électro ! » Des activités simples, qui apparaissent comme la meilleure manière pour nos trois compères de conserver un équilibre personnel au milieu du rush de l’entrepreneuriat.

Les valeurs de l’entreprise

Pour l’instant, les trois cofondateurs de Privateaser n’ont pas encore formalisé de valeurs. Mais ils tiennent à certains principes :

  • L’excellence. « Certes, nous travaillons sur un projet festif et convivial » explique Nicolas, « mais nous luttons contre cette image de jeunes fêtards pas sérieux ! Au quotidien, nous cultivons la valeur d’excellence, car nous voulons toujours faire les choses de façon très professionnelle. »
  • L’image de marque. Clara et Alexandre, au pôle marketing, ont entamé un travail de définition de l’image de marque de Privateaser. Après un an et demi d’existence, le moment était venu pour l’entreprise d’affirmer son identité, caractérisée par les notions de transparence, performance et réactivité, notamment.
  • La convivialité. En parallèle de leur exigence, les cofondateurs savent décompresser. Alexandre, Raphaël et Nicolas possèdent des valeurs humaines fortes qui font d’eux des managers à l’écoute, qui ne désirent qu’une seule chose : que tous les membres de l’équipe se sentent bien chez Privateaser.

Frichti, la start-up qui a de l’appétit

Avec une spectaculaire levée de fonds de 13 millions d’euros, Julia Bijaoui et Quentin Vacher croquent à pleines dents le marché de la livraison de repas. En Juin 2015, ils font une entrée remarquée dans l’univers de la Foodtech française. Leur croissance sans précédent interroge. 

Le goût de l’entrepreneuriat.

Quentin sort du Master Banque et Finance de Paris Dauphine suivi du Master Finance de la London School of Economics and Political Science. Julia, quant à elle, est diplômée d’HEC où elle obtient son Master spécialisé « entrepreneur ». En 2011, alors âgé de 24 ans, Quentin fonde JolieBox. L’idée ? Une « boîte à beauté surprise » envoyée au domicile des abonnés. Julia ne tarde pas à le joindre dans cette aventure. Ensemble, ils finissent par rejoindre le groupe américain Birchbox un an plus tard. Le pionnier et leader en la matière promet de « révolutionner chaque mois la routine beauté de 800 000 femmes à travers le monde ».

Après leur intégration, ils évoluent très vite et finissent par absorber leurs concurrents européens. Cet e-commerce lucratif doit tout à son business model novateur, ils l’ont bien compris. Cette première expérience s’avère un franc succès et reste leur référence. En bons représentants de la génération Y, ils se sont parfaitement adaptés à l’ère numérique. Le duo de « Millenials » n’en est donc pas à son coup d’essai quand il entre dans le monde de la Foodtech.

Frichti (n.m.) : petit plat maison préraré avec amour.

En juin 2015, notre duo d’entrepreneurs lancent une application mobile de commande et livraison de repas : Frichti. Le concept se veut rapide, sain et peu onéreux. À la carte : « des plats que vous auriez pu cuisiner vous-même » annonce Julia. Il faut compter « entre 10 et 12 euros pour un menu complet, livraison comprise ». Le « manger mieux » est leur leitmotiv : sans compromis entre son emploi du temps et sa santé. Ce problème concerne une majorité de personnes actives. Leur offre s’adapte au rythme soutenu du « milieu urbain actuel ». Leur positionnement est clair : « on ne concurrence ni le fait maison du particulier ni le restaurant ». Six mois après leur début, ils livrent déjà « plus de 500 repas par jour ».

L’innovation au menu.

Pour se démarquer, Frichti possède un business model inédit. La start-up se veut éco-responsable et durable. Ils font rimer écologie et économie en « cuisinant de saison et bio quand c’est possible ». Julia nous explique comment ils ont « repensé les chaînes logistique et alimentaire pour fonctionner et cuisiner différemment ». Ils limitent le gaspillage en redistribuant les invendus à l’association Action Froid en ne négligeant pas la qualité. « On ne fait pas d’impasse sur la qualité, tout est préparé dans nos locaux, par nos chefs ». Elle parle ici de leur cuisine interne centrale, où tout est sous leur contrôle. Le menu se renouvelle chaque semaine, pour se distinguer d’un service de restauration classique.

Sans pour autant dépasser « le prix quotidien » que chacun serait prêt à payer pour manger « comme chez soi ». Dans ce cadre, Julia veut « réconcilier le producteur, le produit et le client pour améliorer l’agro-industrie ». L’innovation se poursuit dans la livraison qui se fait au choix « en scooter électrique ou en vélo dans un délai de trente minutes maximum, pour 1,50 euro ». Pour parvenir à ce résultat, un algorithme leur permet de grouper les livraisons par secteur, de réduire les temps et frais de transport. La simplicité demeure le maître-mot, pour eux comme leur clientèle.

Un esprit start-up.

Avoir et cultiver l’esprit start-up, c’est « remettre son business et soi-même en question ». La logique reste de faire fructifier et grandir son entreprise et son équipe, moteur de sa réussite. Les fondateurs insistent sur l’intérêt qu’ils portent à leurs employés, notamment par le choix de l’embauche : une quasi-totalité de CDI. « Notre particularité est d’avoir internalisé l’intégralité de la production et de la livraison » insiste Quentin. Selon lui, le livreur est « le seul visage de Frichti que le client voit ». Dans ce cas, valoriser son équipe, c’est soigner l’image de sa marque. Leur culture d’entreprise s’inscrit « dans une logique de bon sens et d’honnêteté ». Cependant « un tel rythme de croissance coûte cher à financer » précise l’entrepreneur, « d’où le besoin de lever des fonds ». Leur objectif est de « rendre viable le modèle économique ».

La recette du succès.

Fort de leur ancienne collaboration entre Joliebox et Alven Capital, les fondateurs lèvent un million d’euros au bout de quelques semaines. Six mois s’écoulent et ils renouvellent leur engagement. Dans le même moment, le fonds Idinvest Partners et les business angels Céline Lazorthes (fondatrice de Leetchi), Céline Orjubin (cofondatrice de My Little Paris) et Pierre Valade (PDG de Sunrise) apportent leur pierre à l’édifice. Quentin réalise leur chance : « C’est une première en France pour une entreprise aussi jeune ». Mais « ce n’est pas dû au hasard » poursuit-il.

Dans le jargon d’investisseurs, leur « track record » fait office de carte de visite : leur réputation les précède. « Pour lever de l’argent, vous devez donner l’équation la plus rassurante aux investisseurs. Minimiser le risque et maximiser l’espoir et l’opportunité ». Pour l’entrepreneur, il suffit d’avoir « la bonne équipe, le bon marché et le bon produit. » Dans le cas de Frichti : « Le service plaît, la clientèle est déjà fidèle » et l’alimentation est « l’un des premiers postes de consommation au monde ».

Quentin nous rappelle que tout se joue autour de « l’importance du marché, la croissance du produit et la qualité de l’équipe ». C’est un cercle vertueux, il suffit de savoir rentrer dans la ronde. Aujourd’hui « le consommateur dicte la loi du marché, il teste, compare et évalue tout ». La réputation et l’image sont primordiales pour le cofondateur, qui garde une « profonde estime de sa clientèle », qu’il considère comme « toute-puissante à l’heure d’internet. » En ce sens, Frichti incarne l’économie 2.0 iconoclaste.

Un business sur le feu.

Aujourd’hui, la foodtech intéresse des géants comme Amazon ou Uber, gagnant en crédibilité et viabilité. Avec la confiance et le soutien de leurs investisseurs, les deux entrepreneurs envisagent de s’étendre au « Grand Paris », à la province française « et pourquoi pas à d’autres villes internationales ». Quentin insiste sur leur « importante capacité d’exécution ». L’objectif pour 2017 est de doubler leur effectif en embauchant une autre centaine de personnes.

L’entreprise grandit et envisage, aujourd’hui, d’étendre ses horaires et champs de livraison. Mais le cofondateur ne s’arrête pas là : « Il n’y a pas de secret, il faut aimer le consommateur pour perdurer ». La start-up s’investit sur tous les réseaux sociaux afin de faire part de son actualité. Pour se rapprocher de ses clients, les entrepreneurs ont développé la Gazette du Supporter. Ils fidélisent et fédèrent ce qui s’apparente à la « communauté Frichti ».

Avec Julia, ils visent de nouveaux publics grâce à des partenariats originaux. Ils créent l’effet de mode pour rester « tendance ». Ils se sont notamment associés avec My Little Box et mk2 pour toucher une cible mixte et cinéphile. Pour les aficionados d’art et de décoration de table, ils ont sorti une collection « capsule » chez Heju en série limitée. Pour compléter le tout, ils organisent des opérations commerciales avec des enseignes du culinaire. Autant de collaborations rentables et gratifiantes qui accroissent leur popularité. Le duo de « Millenials » entendent créer l’exclusivité, l’ « ici et maintenant ». Le « happening » en d’autres termes. Selon les fondateurs, être dans l’évènementiel représente la condition sinéquanone au bon fonctionnement de leur business et asseoir leur e-notoriété.

Leetchi, l’entreprise qui porte ses fruits

Le temps d’une journée, nous avons vécu au rythme de Céline Lazorthes et ses collaborateurs, chez eux, dans leur hôtel particulier parisien. Ils entament la semaine en notre compagnie, plongés dans leur quotidien.

L’oasis, un écrin de verdure.

Lundi matin, 9h30, le ciel de Paris se dégage quand nous passons les portes du 4 rue de la Tour de Dames et découvrons L’Oasis. Sibylle Pichot, responsable des relations-presse, nous reçoit avec le sourire. Nous nous présentons autour d’un café dans la spacieuse salle de repos jumelée à la cuisine ouverte. Le ton est donné. Dans ce cadre idyllique, la journée ne peut que bien se dérouler. Une fois nos tasses vides, elle nous invite à commencer la visite.

D’un pas léger, nous la suivons à travers les 1 000 m2 de bureaux, dont neuf salles de réunion aux appellations plus exotiques les unes que les autres : Passion room, Pineapple Room. Les locaux s’étendent sur trois étages lumineux et sont encadrés de 200 m2 de jardin. Vous l’aurez compris, cette oasis-là n’est pas un mirage. Rien n’est laissé au hasard, le design d’intérieur est signé Cécilia Bronzini. La décoratrice se devait de « nidifier », à leur image.

Les matières dominantes sont chaleureuses : le bois, le verre, le liège et le métal s’accordent avec sobriété. Les verrières apportent de la clarté et mettent en lumière la décoration épurée. L’Oasis se veut « entièrement dédiée à la créativité et à l’innovation » tout en étant « un lieu pour échanger, apprendre et se rencontrer ». Il s’agit aussi d’un espace de travail écologique qui s’inscrit volontiers dans une démarche durable. Des matières éco-responsables, issues du recyclage, sont utilisées, les déchets de bureau limités et triés en cuisine. Chez cette start-up green, on se met au vert !

Une idée venue naturellement.

À l’origine de tout, il y a une femme créative. Il est 10h quand Céline Lazorthes vient à notre rencontre en toute décontraction. Pour notre interview, elle revient sur son parcours. Originaire du Sud de la France, elle effectue ses études supérieures dans la capitale et obtient un Master en gestion de projets multimédia (IIM – Léonard de Vinci – Paris, La Défense).

En 2008, elle poursuit son cursus à HEC Paris, en intégrant le Master Digital Business partenaire avec Télécom Paris. Elle est chargée avec son B.D.E (Bureau des Étudiants) d’organiser le fameux week-end d’intégration de sa promotion. Elle se souvient : « À l’époque, collecter de l’argent auprès de mes camarades était mission impossible. » L’idée d’« un service web qui se chargerait de récolter à ma place » lui est naturellement venue. Elle imagine alors ce mode de paiement pour d’autres situations tels qu’un cadeau d’anniversaire, un mariage, un week-end entre amis. Leetchi naît.

La société qui a la banane !

Si l’idée lui est venue naturellement, il faut bien avouer que l’esprit start-up qui habite l’Oasis, lui ne semble pas être le fruit du hasard. La chef d’entreprise l’a bien compris, c’est en donnant un maximum à ses employés qu’elle obtient le meilleur d’eux. Elle applique un management souple et compréhensif, non moins exigeant, sur le principe « des grandes libertés pour de grandes responsabilités ». Plaisir et devoir vont de pair. L’Oasis règne une ambiance douce et reposante où chacun s’affaire dans le calme. L’atmosphère très conviviale impose sa quiétude afin que l’on trouve naturellement son rythme et ses marques.

Il n’y a pas de secret, Leetchi doit son rythme de croisière à son équipage et à sa capitaine qui gouverne sans pareil. Céline s’impose autrement, avec délicatesse et simplicité. Elle ne manque pas une occasion pour se rapprocher de ses employés et faire oublier le rapport de hiérarchie. « Je déjeune régulièrement avec eux, à la même table. » Il faut bien admettre que la bonhomie naturelle de la businesswoman est un atout dans la gestion de son entreprise. Elle transmet ses valeurs via sa culture d’entreprise : loyauté, persévérance et elle se soucie de la qualité de vie de ses employés au sein de l’Oasis. D’ailleurs, l’horloge sonne les coups de midi et il est temps de passer à table avec eux. Comme tous les lundis, la dirigeante de Leetchi fait venir un chef qui sert sur place un plat fait maison.

Un staff plein de vitamines !

Alors que certains de ses collaborateurs se détendent en jouant au babyfoot ou au ping-pong, Céline nous rappelle que si l’entreprise réussit, c’est avant tout grâce à eux. Elle peut compter sur chaque membre de son équipe dirigeante pour mener à bien leurs projets ambitieux et aller rechercher les talents. Le staff de Leetchi.com se compose à 25 % de non-francophones : anglais, espagnols, et allemands se répartissent dans des locaux basés à Paris, Londres et au Luxembourg. « L’esprit de cohésion est à l’honneur. » : les collaborateurs héritent de l’ADN acidulé et rafraîchissant de la start-up et évolue aussi vite que la structure.

Une jeune pousse qui a grandi vite.

Le déjeuner touche à sa fin quand Céline nous rappelle l’historique de son entreprise. « Le 19 novembre 2009 Leetchi.com connaît son premier clic. » Tout s’enchaîne très vite pour la start-up qui reçoit en début d’année suivante « le soutien financier de la Bpifrance et des fonds privés Kima Ventures, Oleg Tscheltzoff et 360 Capital Partners ». Ces derniers renouvellent leur investissement en octobre, cette fois-ci à hauteur d’1,2 million d’euros. En Février 2012 c’est au tour d’IDInvest d’ajouter 4 millions d’euros au capital de Leetchi.

Entre temps, « nous obtenons la licence d’Émetteur de Monnaie Électronique (EME) au Luxembourg » qui nous permet de lancer en avril 2013, MANGOPAY : la solution de paiement à destination des acteurs de l’économie collaborative. En Septembre 2014, « on continue sur notre élan en lançant Leetchi Cash, un service gratuit de remboursement entre particuliers via e-mail ». La comptabilité interpersonnelle marque ici un tout nouveau tournant. La même année, « on collecte 100 millions d’euros grâce à nos différents services ».

L’année 2015 démarre avec l’ouverture d’un bureau à Londres et en juin « on passe la barre des 40 employés ». Ils bouclent un volume prévisionnel de 200 millions d’euros. Le 22 septembre dernier, « le groupe Crédit Mutuel Arkéa rachète 86 % du capital et investit 10 millions d’euros en soutien au développement de l’entreprise ». Leetchi passe le cap des 60 salariés en avril 2016. « En sept ans, on s’impose comme le leader européen de la cagnotte en ligne » annonce fièrement Céline, avec l’ouverture des marchés allemand et espagnol et britannique. Actuellement, « le site ne compte pas moins de 6 millions d’utilisateurs originaires de plus de 150 pays et plus de 100 sites partenaires qui dispensent les usagers de frais de service ». La fièvre Leetchi prend à l’international et son succès devient viral.

Une dirigeante qui ne manque pas d’énergie.

Il est 17h lorsque nous rencontrons l’équipe dirigeante. Céline s’est entourée des meilleurs au fil du temps pour atteindre l’excellence. Depuis 2010, Romain Mazeries dirige la filiale MANGOPAY SA (anciennement Leetchi Corp SA) pour laquelle il détient la licence bancaire EME. La même année, Matthieu Pozza devient directeur-produit pour l’ensemble des services de Leetchi. Laure Némée prend, quant-à-elle, la tête du pôle technique, après 10 ans dans le développement informatique en start-up, spécialisées dans l’audiovisuel interactif et les réseaux sociaux.

En 2011, Benjamin Bianchet prend le poste de directeur marketing et communication. Ce digital natif possède une solide expérience chez l’annonceur, en régie et agence. Alexis Barba est le dernier venu, mais pas des moindres, puisqu’il devient directeur général du groupe en 2012. Auparavant, il était conseiller chez Clipperton Finance pour les jeunes entreprises en forte croissance. Son domaine d’expertise : Internet et la High Tech.

De son côté, ambitieuse et tenace, Céline mène avec maestria tous ses projets et souhaite transmettre sa jeune et riche expérience. Elle entre dans l’association France Digitale et témoigne de son vécu dans le fleuron des écoles françaises : ESCP, Sciences Politiques et bien sûr HEC. Elle participe aux conférences internationales les plus prestigieuses de la Fine Tech : Noah conférence, NEXT Berlin, Digital Life Design, Web2Day, ou encore Blend. Aussi, elle représente fièrement la France à l’édition 2011-2012 du G20 des Jeunes Entrepreneurs. En 2013, Leetchi.com est élue comme la meilleure start-up française de 2013 par Wired Europe, le magazine de référence des nouvelles technologies. L’année suivante Céline reçoit le prix Veuve Clicquot de la femme d’affaires. La jeune chef d’entreprise est reconnue et respectée de son milieu. Leetchi ne manque définitivement pas de ressources.

Une popularité grandissante.

En décembre 2014, elle teste la popularité de son service. Yougov réalise une étude pour Leetchi.com sur un panel de Français et les statistiques sont de leur côté. Selon eux, un habitant de l’Hexagone sur deux a déjà entendu parler de la « e-cagnotte » et 60 % des Français trouvent que les cagnottes en ligne sont un moyen intéressant de financer un projet. Autre résultat intéressant : 44 % des Français utiliseraient une cagnotte en complément d’un prêt pour une collecte de fonds afin de réaliser un projet. Bonne nouvelle : 16 % des Français connaissent Leetchi.com. Le crowdfunding a le vent en poupe et l’économie participative devient une véritable alternative au financement des petits et moyens projets. La chef d’entreprise sait où et à quelle vitesse elle peut aller. Le climat actuel lui est favorable, elle compte bien garder sa pole position sur ce secteur.

Mangopay, le petit dernier !

Lors de la réunion, MANGOPAY est évoqué. Pierre Lion, le directeur commercial nous rappelle que « le service est la référence des solutions de paiement pour les marketplaces et autres plateformes de crowdfunding avec déjà plus de 1 300 plateformes de 22 pays qui l’utilisent ». MANGOPAY est licencié (EME) auprès de la CSSF au Luxembourg afin de pouvoir exercer sur l’ensemble de la zone Euro. La technologie de la start-up donne accès au paiement pour le compte de tiers, à la création et au suivi des e-wallets en « marque blanche », de l’acceptation de nombreux moyens de paiement et de bien d’autres options.

Dorénavant, MANGOPAY  se charge des règlements en ligne quels que soient les terminaux. Une solution en adéquation avec les attentes de la communauté internationale qui répond parfaitement aux besoins du marché. L’interface est totalement sécurisée et réglementée. En seulement 3 ans, MANGOPAY est devenue incontournable sur la scène de l’économie collaborative, avec des bureaux commerciaux à Paris, Londres et Berlin. La plateforme vient de fêter ses 1 300 clients et a déjà été adoptée par des géants comme Vinted, Ulule. Cette offre B to B est unique en son genre, du jamais vu, ce qui explique en partie son succès rapide. Céline et son équipe ont bien cerné et intégré l’économie 2.0, essentiellement numérique et dont ils veulent être un acteur majeur. Leetchi a encore de beaux printemps devant lui.

Les valeurs de l’entreprise

  1. L’esprit start-up, jeune et vivifiant pour que l’équipe reste énergique.
  2. Le management souple et humain pour plus de responsabilité individuelle.
  3. Une proximité et une communication fluide entre les équipes, pour mieux se comprendre.
  4. Se sentir bien pour travailler plus efficacement au sein de l’Oasis.

L’entreprise qui donne un coup de pied dans la fourmilière de l’emploi

Quand elles se sont rencontrées, Aurore Crespin et Laura Lombardo ont eu un coup de cœur humain. Ensemble, elles ont décidé de créer Coop-Time, une entreprise qui devrait révolutionner le monde du travail dans les années à venir.

Aurore : 13 ans passés dans le recrutement.

C’est à la fin de ses études en 2003 qu’Aurore Crespin postule, CV sous le bras, dans différentes agences d’intérim. Elle rencontre notamment la responsable de l’agence Kelly Services qui ne lui propose aucune mission en intérim. Mais la jeune femme se voit offrir un CDI directement au sein de l’agence ! « Je n’avais pas d’expérience dans le milieu de l’intérim, mais j’ai décidé de tester » raconte Aurore. « Je suis littéralement tombé amoureuse de cette boîte, dans laquelle j’ai fait mes armes. » Rapidement promue responsable d’agence, Aurore manage deux agences en parallèle. En 2008, elle rejoint un grand cabinet, où elle expérimente une approche très industrialisée du recrutement, qui ne lui convient pas. Chassée par un autre cabinet international qui recherchait à l’époque une responsable d’agence, elle quitte l’entreprise pour manager une équipe de 8 personnes.

Laura : l’inspiration des parents.

Laura a quant à elle toujours baigné dans l’univers du recrutement. « Mes parents possèdent un cabinet » précise-t-elle. « Les mots « chasseurs de tête » ou « sourcing » faisaient partie intégrante de mon quotidien. » Néanmoins, la jeune femme décide d’orienter ses études vers un master en marketing et communication. Elle travaille au sein d’une start-up dans le domaine de l’événementiel, puis entre à l’issue de ses études au sein d’une société spécialisée dans le merchandising pharmaceutique. « Je ne trouvais pas d’intérêt dans ce job. Je n’avais pas le sourire le matin en me levant. » Elle décide de quitter l’entreprise et rejoint le cabinet de ses parents pendant une période de transition. Le milieu lui plaît énormément. Laura décide de couper le cordon et rejoint une start-up qui place des candidats chez les clients finaux en mode SSII, principalement pour des postes en lien avec le digital. L’expérience confirme son intérêt pour le recrutement.

L’idée de la cooptation.

Avec son expérience marquée dans le domaine du recrutement, Aurore observe que de nombreuses grandes entreprises recrutent énormément grâce à la cooptation, phénomène qui consiste à recommander une personne de son réseau pour un poste en particulier.

« J’ai pensé qu’en exploitant le canal internet pour faciliter la cooptation, il existait la possibilité de créer un business innovant » dévoile la jeune femme. Elle décide de créer un portail internet collaboratif de recrutement dédié aux cadres, qui fonctionnerait uniquement par la recommandation. « J’ai imaginé un cercle fermé, constitué de coopteurs qui pourraient pousser des candidats de leur propre réseau vers des postes à pourvoir dans les entreprises qui recrutent.

Par ce biais, les entreprises pourraient avoir l’opportunité de toucher une nouvelle audience de candidats qui ne sont pas forcément sur le marché de l’emploi. » L’idée de Coop-Time est née. En parallèle de son activité de directrice d’un cabinet de recrutement, Aurore commence à modeliser le site.

Une rencontre décisive.

Au travers de réseaux d’entrepreneurs, Aurore entend profiter pour entrer en contact avec des cabinets de recrutement afin d’établir des partenariats pour son projet. « Ces événements networking m’ont permis de rencontrer des chefs d’entreprise qui m’ont aidée à modéliser mon plan » détaille-t-elle. « Un jour, on m’a présenté la mère de Laura, qui possède le cabinet de recrutement Leyders Associates. Elle m’a confirmé que le projet Coop-Time était intéressant, mais qu’elle n’avait pas le temps de s’y pencher.

En revanche, elle m’a présenté sa fille ! » Les deux jeunes femmes se rencontrent et vivent un véritable coup de cœur humain l’une pour l’autre. Elles se rendent compte qu’elles partagent une vision commune du recrutement et voient que leurs deux profils sont complémentaires. « J’avais plus d’expérience sur le côté de la recherche de clients et j’avais construit la version 1 du site qui était déjà en ligne.

En revanche, il me manquait quelqu’un pour gérer le réseau de coopteurs, les candidats, l’humain en somme » détaille Aurore. Si au début, elles n’avaient pas du tout l’idée de s’associer, l’aventure en commun paraît alors une évidence. « étant issue d’une famille d’entrepreneurs, j’ai toujours ressenti cette petite frustration de ne pas pouvoir créer mon propre bébé… Quand j’ai rencontré Aurore, j’ai été emballé par le projet ! » explique Laura. Officieusement, les jeunes femmes commencent à travailler sur le site, à ouvrir des postes. Puis, en septembre 2014, alors que le réseau atteint 3 000 coopteurs, elles se lancent et créent l’entreprise.

Un intérêt évident du marché.

Dès l’ouverture de l’entreprise, Coop-Time affiche un beau succès populaire. Primée au Hub Day, la société est élue « start-up la plus innovante en transformation digitale et dans le futur des RH ». Rien que ça ! Au bout de quatre mois d’existence, Aurore et Laura sont invitées sur BFM Business pour évoquer la cooptation à l’échelle du web dans un débat. Fort de ce succès rapide, les jeunes entrepreneures décident de sortir la v2 de leur site, responsive et plus simple d’utilisation, tout juste un an après leur création, en septembre 2015.

« Nous avons bénéficié de nombreux passages dans la presse car la cooptation constitue un phénomène qui prend de l’ampleur. Au début de l’aventure, on nous a mis à l’honneur alors que nous n’avions rien demandé… » analyse Aurore. Les fondatrices sont même invitées chez Google pour présenter Coop-Time dans un événement présentant le futur du recrutement.

Un intérêt global du marché qu’Aurore attribue à l’innovation que constitue sa société : « Depuis 2005 et l’arrivée du réseau social LinkedIn, il ne s’est pas passé grand-chose sur le marché de l’emploi. Nous avons l’impression que Coop-Time est une mini-révolution dans ce domaine, même si la cooptation existe pourtant depuis toujours dans toutes les entreprises. Elle est parfois même un facteur-clé de succès au sein de certains services ! » note l’entrepreneure.

Un business model efficace.

Coop-Time fonctionne relativement simplement. Les recruteurs, clients de l’entreprise, payent 700 euros pour déposer leur offre d’emploi sur la plateforme. Cette dernière est envoyée par l’entreprise à l’ensemble du réseau de coopteurs tous les lundis matins. L’entreprise ne repaye rien ensuite, jusqu’au moment de la mise en poste du candidat. à ce moment-là, Coop-Time prélève une commission de 12 % du salaire annuel brut du recruté. Le modèle fonctionne parfaitement.

« Grâce à la cooptation, les entreprises touchent une nouvelle audience de candidats, qui ne sont pas forcément à l’écoute du marché, mais qui sont quand même intéressés par l’offre en question car c’est une personne de confiance qui leur conseille de postuler. En moyenne, en l’espace de 72h, nous recevons 15 à 25 recommandations par poste » détaille Aurore. Les fondatrices filtrent les personnes recommandées et font passer un entretien physique afin de vérifier le bien-fondé de la candidature. Après un contrôle de références de chaque postulant, Aurore et Laura envoient une « short-list » de trois candidats à l’entreprise. Enfin, cerise sur le gâteau, quand un coopteur place un candidat dans une entreprise, il remporte une prime de 700 euros, dont il peut disposer comme il le souhaite.

Développement fulgurant.

Depuis septembre 2015, Coop-Time a connu un essor rapide. En février 2016, l’entreprise a dépassé les 300 000 visites par mois ainsi que la barre des 10 000 visites par jour au début du mois de février ! Les coopteurs de l’entreprise viennent aujourd’hui de partout en France, mais également de l’étranger. L’entreprise vient de dépasser le seuil des 10 000 coopteurs inscrits et actifs sur la plateforme. « Nous travaillons énormément nos communautés sur les réseaux sociaux, de Facebook à Twitter en passant par Instagram, LinkedIn et Viadeo » précise Aurore, qui admet que le passage chez Google a donné à l’entreprise un sacré coup de boost !

Des objectifs à remplir pas à pas.

Malgré ce beau succès immédiat, les entrepreneures n’ont pas la tête dans les étoiles et envisagent l’avenir avec pragmatisme. à court terme, Aurore et Laura envisagent de lancer un v3 du site d’ici la fin de l’année 2016. Davantage de fonctionnalités devraient permettre aux coopteurs de recommander plus facilement et plus rapidement des personnes de confiance. « Nous travaillons également sur le développement d’une application mobile dédiée, afin de rendre la cooptation accessible à tous. Enfin, en parallèle, nous voulons recruter. Il faut renforcer notre équipe de consultants et de Key Account Manager » détaillent les deux jeunes femmes, pétillantes et épanouies, qui semblent aujourd’hui avoir clairement trouvé leur voie dans les méandres de l’entrepreneuriat.

L’entreprise qui redéfinit nos habitudes de lecture

Accompagnée par ses deux associés, Hélène Mérillon fonde en 2011 Youboox, une application de lecture sur Smartphones ou tablettes. Celle-ci étant encore peu connue du grand public, la dirigeante compte bien accélérer son développement et s’insérer confortablement sur le marché du livre numérique.

Un parcours qui insuffle l’envie d’entreprendre.

Ingénieure de formation, Hélène Mérillon entame son parcours scolaire en classe préparatoire scientifique, puis à l’ENSAE, une école de statistiques. Elle change d’orientation et intègre HEC. « Je n’avais pas envie de rester dans les chiffres, mais préférais me tourner rapidement vers le business » explique la dirigeante. Elle démarre sa carrière à Londres, où elle restera près de huit ans. La cofondatrice travaille d’abord cinq années dans le secteur de la finance chez Merrill Lynch.

Puis, elle est débauchée en 1998 par une start-up anglaise, Egg, première banque en ligne européenne. « Je pense que cette expérience a joué dans mon choix de vivre une aventure entrepreneuriale du fait de la forte culture autour de l’innovation » confie la dirigeante. Alors que la start-up convainc trois millions de clients en seulement deux ans, son lancement en France se révèle un échec. Hélène devient par la suite directrice marketing chez Poweo, opérateur d’énergie indépendant. « Je faisais partie de l’équipe qui a développé Poweo. Tout cela m’a donné encore plus envie d’entreprendre » explique-t-elle.

Un concept qui s’inspire des évolutions du secteur.

Hélène Mérillon passe trois années chez Generali France à la tête de la direction marketing. « Venant de racheter des sociétés d’assurance, ils avaient besoin de quelqu’un pour conduire le changement. J’ai alors lancé les premières applications mobiles d’assurance du marché, et suis rapidement tombée dans la marmite de cet écosystème mobile » raconte-t-elle. à l’heure où les Smartphones commencent à se développer, la cofondatrice voit dans les applications mobiles une nouvelle interface offrant de multiples possibilités aux utilisateurs pour se distraire comme écouter de la musique, lire… Faisant la connaissance de Vincent Daubry et Fabien Sauleman chez Generali, ils décident tous les trois de s’associer. « Fans de lecture et technologies, on a décidé de lancer une interface identique à Spotify, mais dédiée à la lecture » confie la dirigeante. De ce constat, naît le concept de Youboox.

Une offre qui se différencie sur le marché du livre numérique.

Créée en juillet 2011, Youboox entreprend trois levées de fonds pour développer la technologie et le marketing, pour un total d’environ trois millions d’euros. L’idée de ce concept est, selon la cofondatrice, de constituer « une bibliothèque que l’on peut avoir dans sa poche et emmener partout avec soi ». En comparaison avec d’autres applications de lecture numérique, Youboox se différencie d’abord par son prix, plus abordable pour le consommateur. Pour 7,99 € par mois, il offre un accès illimité à 120 000 contenus francophones, qu’il s’agisse de romans, magazines, bandes dessinées, livres de cuisine, de voyage…

Ce service permet d’avoir accès en permanence aux contenus proposés. Et enfin, il se place comme une plateforme de suggestion en proposant des lectures de deux manières. Pour la première, un membre de l’entreprise en charge de la partie éditoriale propose chaque semaine de nouvelles lectures en fonction de l’actualité ou de thématiques spécifiques. Il s’agit de suggestions globales, identiques pour chaque lecteur. Et la seconde, s’appuie sur des outils de suggestions personnalisées, qui varient selon les types de lecture de chaque utilisateur.

Se faire connaître en créant son propre carnet d’adresses.

N’étant pas issus du monde de l’édition, les trois associés n’ont, à la création de Youboox, pas de carnet d’adresses spécifique. Pour se faire connaître des éditeurs, les cofondateurs vont se positionner sur différents salons littéraires. Ils organisent également le Prix du livre numérique, qui n’existe pas à l’époque.

Hélène Mérillon revient sur les débuts de Youboox : « Nos premiers éditeurs étaient ceux de science-fiction. Ce sont les plus ouverts à l’innovation et au numérique, et ils nous ont davantage suivis par passion que par raisonnement économique. » En étant présente dans les stores partout dans le monde, sur les réseaux sociaux et autres sites francophones, l’application gagne d’autant plus en visibilité, et à l’international. « En clair, on se débrouille pour que les internautes nous trouvent ! » s’exclame la dirigeante. Aujourd’hui, près d’un million d’utilisateurs ont adopté l’application, dont 50 % en France, et ce sont plus de 250 éditeurs qui travaillent en partenariat avec Youboox.

Un business model qui passe du Freemium au Premium.

La stratégie de l’entreprise est portée sur un modèle B to B to C, c’est-à-dire que le service est commercialisé auprès d’entreprises clientes pour ensuite l’être auprès du grand public. « à plusieurs reprises, on a fait pivoter notre business model » nous raconte la cofondatrice de Youboox. D’abord partis sur un modèle Freemium, permettant de lire gratuitement en contrepartie du visionnage de bannières publicitaires, les cofondateurs se basent désormais sur un système d’abonnement. L’accès gratuit avec la publicité existe encore mais dans une logique d’essai, avec un catalogue retreint, afin d’amener l’utilisateur à aller vers le modèle Premium où l’accès est payant. Hélène nous en dit davantage sur ce choix décisif : « On a pris assez tôt ce virage parce qu’on a vite compris que la publicité ne suffirait pas à financer le développement de l’entreprise. »

Une stratégie axée sur le développement de partenariats.

Un point essentiel sur lequel s’affaire Youboox depuis fin 2015 repose sur les partenariats. Ils choisissent de transformer leur service de sorte à pouvoir le distribuer en co-branding. « Nous travaillons avec des bibliothèques municipales, des grandes écoles, mais sommes aussi sur des partenariats de distribution avec de grandes marques. Et ceux issus de la grande distribution devraient se lancer très prochainement » dévoile la dirigeante de Youboox. C’est pour elle la clé du succès face à Amazone, leur principal concurrent qui, bien que disposant d’un contenu plus restreint, bénéficie d’une importante puissance de distribution. « Développer nos partenariats devrait nous être largement profitables en gagnant en notoriété puisque notre marque est, à l’heure actuelle, peu connue du grand public » précise-t-elle.

Des ambitions marquées par un profond enthousiasme.

La dirigeante revient sur un moment symbolique de l’entreprise : « Lorsque l’on a atteint un million d’utilisateurs, on a fait la fête du million ! » s’exclame-t-elle. Pour Hélène Mérillon, c’est le signe évident que l’application commence à bien fonctionner. Elle ne cache d’ailleurs pas son enthousiasme quant à la réussite du projet sur le moyen, voire long terme : « Même si Amazone devrait prendre une part importante du marché, nos arguments face à ce concurrent sont solides. Nous proposons aux lecteurs de vraies suggestions, et je pense qu’on arrivera à tirer notre épingle du jeu. » Et quand on lui pose la question de savoir quelle est la prochaine étape, c’est sans hésiter qu’elle répond viser le million d’euros en chiffre d’affaires d’ici la fin de l’année.

Selectra se positionne en expert d’économies d’énergie

C’est à l’Ouest de la capitale, près de la rue Balard et du parc André Citroën, qu’a élu domicile l’entreprise Selectra, qui développe un comparateur en ligne de fournisseurs d’énergie pour les particuliers et les professionnels. Son jeune cofondateur Xavier Pinon nous a ouvert les portes de ses locaux… atypiques ! 

« Sous le Pont Mirabeau, coule la Seine ». Sans vouloir platement paraphraser Guillaume Apollinaire, nous avons décidé de nous rendre ce mois-ci à deux pas du célèbre pont, au 66 rue Sébastien Mercier, dans le 15e arrondissement de la capitale, pour y découvrir les locaux d’une start-up en plein développement : Selectra. Le lieu est atypique. Construit par l’architecte Franck Hammoutène, président de l’Académie d’architecture entre 2008 et 2014, le bâtiment est constitué d’une maison ancienne incorporée à un immeuble moderne. L’édifice est sorti de terre en 1986. à l’époque, il s’agissait du siège de l’entreprise ATYA. C’est sous les toits en verre de ce bâtiment qu’évoluent les collaborateurs de Selectra, pilotée par ses deux fondateurs, Xavier Pinon et Aurian de Maupeou.

La notoriété, un axe stratégique.

Ce matin-là, dans les locaux de l’entreprise, les principaux décideurs sont réunis dans la salle du sous-sol, aux côtés des deux entrepreneurs, pour discuter de la notoriété du groupe. Le point est stratégique pour les équipes, car les responsables en ont fait un axe important de développement pour les années à venir. Au programme de cette réunion : présentation et analyse de la stratégie de l’entreprise en matière de Relations Presse et Relations Publiques, gestion des contenus sur les différents canaux de l’entreprise et gestion de la relation client.

La douzaine de personnes présentes dans la salle écoute avec attention le déroulé de la réunion, que Xavier présente. La mise en place d’une newsletter relayant les bons plans énergétiques est un point qui soulève quelques débats. Xavier, au milieu de la salle, intervient ponctuellement, donne des idées, essaye de réfléchir, prend les bonnes initiatives et pointe du doigt les problématiques qu’il anticipe. En somme, il agit en pilote. à l’écoute, il semble s’appuyer fortement sur l’expertise de ses collaborateurs. Très organisé, il conclut chacun des points stratégiques par la mise en place de dates clés afin que l’opération soit validée. Au moment où ils quittent la salle, les collaborateurs savent précisément quelle suite donner à leur mission.

Une société qui recrute beaucoup.

De son côté, Xavier enchaîne les rendez-vous. à peine sorti de la réunion, le jeune dirigeant doit réaliser un entretien de recrutement. Il ne s’agit pas d’un poste de salarié, mais de celui de « stagiaire ‘’bras droit’’ », comme aime l’appeler Xavier. Si l’expression peut faire sourire, elle porte tout son sens quand on sait que le stagiaire sera véritablement un touche-à-tout au sein de la boîte. Alors qu’en général, les stagiaires sont mal rémunérés par les entreprises, chez Selectra, ces derniers perçoivent 1 000 € de salaire fixe et ont droit à 500 € de salaire variable. Le profil de ce matin est intéressant.

Jeune diplômé de Sciences Po, le candidat débute le récit de son parcours. Xavier lui fait face, son CV devant les yeux, et échange régulièrement tout en posant quelques questions : « Qu’attendez-vous de ce stage ? », « Qu’est-ce qui vous rend le plus fier dans votre parcours ? »… à 21 ans, le jeune homme en face de lui fait preuve d’humilité.

Mais c’est surtout la capacité analytique qui intéresse Xavier, qui n’hésite pas à soumettre au candidat une série de tests. « Nous sommes le 24 décembre, vous êtes le Père Noël. De combien de lutins avez-vous besoin pour emballer les cadeaux en vue de la nuit de Noël ? » La question surprend, mais elle répond à une démarche analytique précise. à l’issue de l’entretien, Xavier nous explique : « à travers ces questions, je cherche à juger de la qualité du raisonnement du candidat » précise-t-il. « Je veux percevoir s’il sait raisonner par étapes. C’est une pratique fréquente en cabinet de conseil, et je sais qu’à Sciences Po ils sont formés à cela. En ce qui concerne ce candidat, je l’ai trouvé à l’aise avec les chiffres et il me semble avoir les capacités requises pour le poste. » Quelques semaines plus tard, le candidat sera d’ailleurs sélectionné pour intégrer l’entreprise.

Une idée qui émerge à Sciences Po.

Sciences Po, c’est également la formation des deux fondateurs de Selectra, qui se sont connus sur les bancs de cette école prestigieuse en 2007. Xavier, 19 ans, est en 2e année. Né d’un père courtier en assurance, il est familier d’une certaine forme d’indépendance, mais l’entrepreneuriat n’est pas nécessairement une valeur promue dans sa famille, en raison de son insécurité. Aurian, un an de plus, est alors en 3e année. Lui semble avoir la fibre entrepreneuriale. « De façon générale, Aurian bouge beaucoup » explique Xavier. « Je pense qu’il a lancé l’idée de Selectra au même titre qu’il aurait pu lancer celle de partir dans l’espace avec la NASA ! »

C’est d’ailleurs Aurian qui vient trouver Xavier en mars 2007, pour lui proposer simplement de créer une entreprise. En cherchant une idée à mettre en œuvre, les deux amis identifient une opportunité réglementaire. « Au 1er juillet de la même année, une dérèglementation allait être mise en place. Elle permettait de choisir son fournisseur d’énergie pour les particuliers. Nous étions dans le bon timing pour préparer quelque chose à lancer à ce moment-là » raconte Xavier. Avec Aurian, il réfléchit à la mise en place d’un portail web qui permettrait à chacun de comparer les fournisseurs d’énergie, tout en récupérant une commission pour chaque client apporté au fournisseur en question. La première version du site voit le jour en juin.

Des ambitions limitées au départ.

Au début de l’aventure, les deux amis n’attendent pas grand-chose de cette entreprise. « L’ambition était vraiment limitée, il s’agissait plutôt d’avoir une société à temps très partiel en parallèle des études » précise Xavier. « Nous n’avions rien à perdre, car nous n’avons rien investi dans le site au démarrage. Nous n’avions que du temps à donner ! D’autant que dans tous ces milieux de grandes écoles, la plupart des expériences extrascolaires sont très valorisées. Donc même si l’aventure n’avait pas marché, cela nous aurait permis de raconter des choses positives lors d’entretiens d’embauche. »

Au départ, Xavier et Aurian focalisent leurs sources de revenus sur les plateformes d’affiliation. Les revenus obtenus grâce aux liens restent faibles, quelques dizaines ou centaines d’euros, tout au plus. En parallèle, les deux jeunes hommes poursuivent leurs études. Xavier garde dans un coin de la tête l’envie de devenir diplomate et en troisième année, il part au Japon pendant un an. Finalement déçu par les voyages, il se rend compte qu’il préfère se réaliser dans un métier proche des siens, de ses amis et de sa famille. Il se lance dans le master « Finance et Stratégie » de Science Po. à la sortie des études, en décembre 2009, il intègre le cabinet de conseil CMI International en tant que consultant en stratégie. En parallèle, le jeune homme continue de dégager du temps afin de travailler pour le projet Selectra.

2010 et 2011 : deux années structurantes.

Aurian termine son master à Sciences Po fin 2010 et décide de se mettre à temps plein sur l’entreprise. Cette année-là, le projet commence à grandir. Des stagiaires intègrent la société qui a élu domicile dans les locaux de l’incubateur de Sciences Po. En juillet 2010, les entrepreneurs rachètent leur concurrent Kelwatt.fr. « Pour finaliser cette opération, nous avons réalisé une petite levée de fonds de 100 000 euros en loi TEPA », détaille Xavier. « Cela permettait aux grandes fortunes assujetties à l’ISF de défiscaliser à hauteur de 75 % des sommes investies ! C’est le seul frais véritablement important que l’on ait eu dans l’aventure. »

A l’époque, Selectra réalise un petit 2 000 euros de chiffre d’affaires et Aurian, à temps plein sur le projet, peut tout juste se verser le SMIC. En janvier 2011, les deux compères ouvrent un centre d’appel. Ils réalisent alors que les particuliers les appellent, non pas nécessairement parce qu’ils désirent changer de fournisseur d’énergie, mais tout simplement parce qu’ils déménagent et qu’ils doivent souscrire un contrat dans leurs nouveaux logements. Les deux entrepreneurs prennent alors conscience de la potentialité de leur business. Ils recrutent les premiers salariés en CDI pour couvrir les besoins du centre d’appels et Xavier démissionne de son entreprise en juillet 2011 pour rejoindre Selectra à plein temps.

L’entreprise croît ensuite progressivement. En avril 2012, les fondateurs décident de déménager les locaux de Strasbourg Saint-Denis à église d’Auteuil. L’entreprise compte 20 collaborateurs. En 2013, les premiers bureaux espagnols sont ouverts à Madrid et en 2015, l’entreprise affiche de belles implantation à l’international : Italie, Autriche, Turquie, notamment.

Quel quotidien pour les fondateurs ?

Aujourd’hui, Xavier possède un emploi du temps relativement structuré et équilibré. Arrivé le matin entre 9h15 et 9h30, il repart généralement du bureau entre 19h30 et 21h. « Je ne suis pas pour rester travailler jusqu’à 2 ou 3 heures du matin car j’ai toujours préféré courir un marathon plutôt qu’un sprint » explique-t-il. « Il vaut mieux être équilibré dans sa tête plutôt que de se focaliser sur le travail 24h/24 et de considérer tous les dossiers comme urgents. »

De manière générale, c’est Xavier qui se charge des rendez-vous externes et internes, ce qu’Aurian fait moins. « Je reste énormément en interaction avec le reste de notre écosystème, qu’il s’agisse de partenaires, de fournisseurs, d’entretiens d’embauche, etc. » précise-t-il. « J’essaye également de garder du temps pour adopter un recul et une réflexion sur les sujets de fond, même si au quotidien, je traite plutôt l’urgence afin que tous les dossiers soient débloqués et que chacun puisse avancer sereinement. »

Bienveillance, rigueur… et peu de réunions !

Côté ressources humaines, les deux jeunes hommes clament les deux mots-clés qui fondent aujourd’hui les valeurs de Selectra : bienveillance et rigueur. Mais un bémol subsiste : la communication. Ces valeurs ont été formalisées sur le tard, et les managers intermédiaires qui sont régulièrement recrutés ne sont pas forcément au courant que ces valeurs existent. Mais les fondateurs y travaillent. « Afin de diffuser la bonne parole aux équipes, nous éditons régulièrement le ‘’Selectra Times’’, un journal interne qui présente chaque mois un nouvel aspect de l’entreprise » explique Xavier. « Pour plus d’impact, nous l’affichons dans les toilettes car il s’agit d’un bon endroit où les gens passent du temps et s’ennuient ! »

Afin que chaque membre de l’équipe puisse avoir une idée des axes stratégiques pris par la direction, les responsables organisent parfois des réunions comme celle de ce matin. Mais hors de question de tomber dans la réunionite ! Trois ou quatre points par an suffisent largement. « Nous sommes anti-réunion car nous ne voulons pas mobiliser trop longtemps les collaborateurs sur des tâches qui ne sont pas directement productives » détaille le cofondateur.

Jeunesse et responsabilisation des équipes.

Avec une moyenne d’âge qui tourne autour de 25 ans, Selectra semble être l’une des entreprises les plus jeunes de France de cette taille. Une jeunesse qui confère à la société une culture flexible, comme en témoigne la politique des fondateurs sur le télétravail. « Au-delà des salariés du centre d’appel qui possèdent des horaires précis, nous sommes assez coulants sur les heures de présence. Nous laissons chacun s’adapter à son rythme plutôt que de fixer des règles.

De même, nous favorisons le télétravail, du moment que c’est possible et que l’on a confiance dans la personne qui le demande » détaille Xavier qui admet néanmoins se poser des questions sur ce fonctionnement. « Au final, beaucoup de nos collaborateurs arrivent très tard le matin. Est-ce que l’on a intérêt à mettre en place un cadre plus précis ? Je ne sais pas, cela mérite réflexion. » En interne, Xavier et Aurian essayent d’encourager chaque collaborateur à se saisir des sujets qui comptent ou qui posent problème.

Mais ils avouent que la tâche est difficile. « C’est mon principal souci dans le recrutement » précise Xavier. « Je trouve plein de gens compétents mais j’ai toujours peur qu’ils se placent en position d’exécutant. Mon objectif, c’est de trouver des collaborateurs avec un fort sens de l’initiative et capables de se responsabiliser face à une obligation de résultat. »

De la fierté… mais de l’humilité !

Quand il regarde dans le rétroviseur, Xavier ressent de la fierté vis-à-vis du chemin accompli. « Cela fait plus de sens que les alternatives que j’avais à l’époque, à savoir travailler dans le conseil » précise-t-il. « Cela dit, je n’ai pas non plus créé Médecins sans frontières ! Mais je travaille dans un domaine, l’énergie, qui m’intéresse fortement, et j’apprécie la liberté de décision offerte par l’entrepreneuriat. » Le jeune homme avoue que ce côté décisionnaire pourrait lui manquer s’il revenait un jour au salariat.

Mais à la question « l’entrepreneur est-il un homme libre ? », il n’hésiterait néanmoins pas à répondre par la négative. « Nous ne sommes jamais libres de faire ce que nous voulons. D’un côté, vous répondez aux exigences d’un patron et de l’autre, à celles d’un client. Et ces derniers ne sont pas nécessairement les moins exigeants ! » conclut le jeune homme, qui voit son entreprise atteindre les 12,5 millions d’euros de chiffre d’affaires à la fin de l’année.

Les valeurs de l’entreprise

Bienveillance. Si un problème entre deux personnes émerge, les fondateurs invitent à prendre du recul sur la situation. En pacifiant les conflits, Xavier et Aurian essayent de faire avancer les choses, de considérer chaque situation comme particulière et de la prendre avec plus de recul. L’atmosphère de l’entreprise n’en est que plus humaine.

Rigueur. Les deux fondateurs sont exigeants avec la performance des collaborateurs, tout simplement car c’est de cette rigueur que dépend la bonne santé de l’entreprise. Si un collaborateur ne remplit pas sa mission avec succès, Xavier et Aurian s’attachent à lui dire, tout en donnant des clés pour qu’il puisse s’améliorer.

Just Eat (Allo Resto), l’entreprise où il fait bon travailler

Le célèbre service de restauration livrée à domicile, Just Eat (Allo Resto), nous ouvre ses portes le temps d’une immersion dans l’entreprise. Au menu, visite guidée par la responsable du bonheur, Nathalie Forestier. 

Un petit coin de paradis caché. 

Sous un ciel gris, ce jeudi nous amène dans le 15e arrondissement de Paris, au pied de l’immeuble de l’enseigne. Passé les portes tournantes, un escalator nous conduit dans un grand hall marbré de blanc qui donne une vague impression de vide. Après nous être présentés à l’accueil, nous empruntons un ascenseur qui nous mène au quatrième étage. Les portes de l’ascenseur s’ouvrent et l’ambiance change du tout au tout. L’espace devient chaleureux, et non moins original. Un mur rouge orné du logo de Just Eat inscrit en grosses lettres sert de fond. Devant ce mur, un scooter blanc et fleuri siège au milieu de petits canapés noirs.

Nous avons à peine le temps de mesurer toute l’originalité du décor que la responsable du bonheur, Nathalie Forestier, nous accueille avec le sourire. En route pour une visite guidée des locaux ! D’une taille conséquente, 980 m², ils regroupent les différents services de l’entreprise, entrecoupés par des fauteuils, ou des salles de réunion modulables. Un décor entièrement aménagé puisqu’à leur arrivée, les locaux étaient entièrement nus ! Et surtout, « pensé par les salariés eux-mêmes » comme nous le confie Nathalie.

L’idée du concept, née d’un simple constat. 

Pendant que nous découvrons les locaux, Nathalie nous raconte les fondations de Just Eat par Sébastien Forest, qui a quitté la direction opérationnelle début juillet 2015, lors du rachat de la boîte par Just-Eat, même s’il est resté actionnaire de l’entreprise. Nous regardons une frise chronologique sur un mur qui retrace l’histoire de l’entreprise depuis sa création en 1998. Plus tard, nous apprenons en détail l’histoire au complet lors d’une interview avec Sébastien. à cette époque, en période d’examen et après avoir révisé toute la journée, la faim guette notre fondateur. Il décide de se faire livrer son repas à domicile.

En appelant les différents restaurateurs, il subit plusieurs rejets avant d’en trouver un qui accepte de prendre sa commande. « Il a fallu convaincre le restaurateur de me livrer, ce qui ne fut pas une mince affaire. J’ai aussi dû me faire lister tous les plats de la carte pour pouvoir faire mon choix » se remémore le fondateur de Just Eat en riant. Il parvient finalement, au bout de trois quart d’heure, à se faire livrer. En raccrochant, il réalise qu’il n’est sûrement pas le seul à s’être trouvé dans cette situation.

De là, il imagine un service qui permet aux internautes de consulter la carte de chaque restaurant, assez proche de chez eux, et de passer commande depuis leur ordinateur. Au lancement de la société, ils sont les seuls à proposer cette offre : «En commandant sur internet, on se faisait livrer en moyenne deux à trois jours plus tard. En proposant de livrer en 30 minutes, nous étions perçus comme des extraterrestres » ironise le fondateur.

Une fonction qui change tout. 

Nous poursuivons notre visite de l’entreprise et nous découvrons le poste de Nathalie Forestier : Chief Happiness Officer (CHO), qui tire son origine de certaines entreprises américaines. Nous traversons la salle dite « de détente », qui occupe près d’un tiers des locaux de l’entreprise ! Une surface colossale pour le moins inhabituelle. Nous décidons de nous réfugier dans une petite pièce dite « La salle de créativité » pour en savoir davantage sur ses missions. Recouverte de pelouse artificielle, c’est dans une ambiance verte et détendue que nous abordons cette entrevue.

En charge du bien-être des salariés, Nathalie a d’abord occupé le poste de responsable en communication interne et culture d’entreprise, pour devenir responsable du bonheur par la suite. Plusieurs définitions semblent exister de cette fonction mais « chez Just Eat, il y a deux missions principales : organiser les événements en interne et développer des pratiques managériales spécifiques » d’après Nathalie Forestier. « L’idée est de donner du sens à la mission du salarié pour qu’il se sente bien et détienne une vraie liberté d’expression » ajoute la responsable du bonheur.

Et du côté des événements en interne, au menu : présence d’un coach sportif chaque semaine, professeur de yoga deux fois par mois, conférences entrepreneuriales (l’occasion  de développer la fibre entrepreneuriale des collaborateurs), birthday party des salariés, séminaire deux fois par an, la Word Party chaque année près de Londres et chaque troisième jeudi du mois, un déjeuner offert par l’entreprise. Pas le temps d’en savoir plus, un salarié ouvre la porte de la salle et crie « Manger ! ». Aucun doute, au vue de l’enthousiasme pour le déjeuner, nous sommes bien le premier jeudi du mois…

Un déjeuner festif sous le signe des « bagels ». 

Afin de tester l’ambiance du déjeuner, et parce que la faim nous suggère que cela est une bonne idée, nous nous y rendons sur l’invitation de Nathalie Forestier. Ce déjeuner, offert aux salariés par Just Eat, est aussi l’occasion, pour nous, de tester leurs partenaires et la qualité de leurs produits et services, preuve de notre professionnalisme. Ce jeudi, la thématique du menu tourne autour des bagels. Quasiment vide à notre arrivée, la salle est désormais remplie d’une cinquantaine de personnes. Espace cuisine, table de ping-pong, télévision et console de jeux, dispositif de choix de musiques, micro, petits canapés…, tout est fait pour le bien-vivre des salariés.

Le repas livré, chacun y prend part et s’attable par petits groupes autour d’une table ou sur des canapés, disposés à divers endroits de la pièce. Alors que nous pensions à ce stade être difficilement surpris, un jeu commence. Une boîte est à disposition où les salariés peuvent y insérer des petits papiers, anonymes ou non, sur lesquels sont écrits des questions et le nom de destinataires. En fin de repas (ndlr : très bon choix de restaurateur), Nathalie prend le micro et entame le rituel qu’est le jeu des questions. « La boîte aux questions permet de favoriser la spontanéité et la transparence puisque les questions ne sont pas connues à l’avance » précise-t-elle. Le jeu terminé et les salariés retournés travailler, nous en profitons pour accaparer une nouvelle fois notre responsable du bonheur et lui poser quelques questions. Direction la salle de créativité.

Faire partie du palmarès « Great Place to Work ». 

Appartenant au groupe Just-Eat, la société se doit de répondre à certains objectifs et est en plus de cela présente dans le palmarès des Great Place to Work (ndlr : place où il fait bon travailler), nous explique la CHO. La stratégie de bien-être des salariés, assurée en grande partie par Nathalie Forestier, semble porter ses fruits puisque Just Eat est entrée cette année au classement des entreprises où il fait bon travailler.

Nous apprenons plus en profondeur le fonctionnement de l’entreprise. « On veut que tout le monde aille dans la même direction. Des objectifs globaux sont établis mais chaque salarié définit ses propres objectifs pour aller vers ceux du groupe » explique Nathalie. « Les évaluations des salariés n’ont plus lieu chaque année mais tous les trimestres pour que cela ait plus de sens pour eux » ajoute-t-elle. Au niveau des horaires, ceux-ci restent classiques bien qu’assez souples et aménageables quand cela est possible. Le « home office », ou télétravail, est autorisé du moment qu’il ne s’avère pas récurrent. Du côté des salariés, au vue de leur bonne humeur, le défi du bonheur semble relevé avec succès.

Reculer pour mieux sauter. 

La mise en place de toute cette organisation où le salarié est au coeur n’est pas la seule clé du succès de Just Eat qui, avant de connaître un envol fulgurant, a d’abord connu des périodes instables et difficiles. Lancé en 1998, à la veille de la Coupe du monde de football, le service fonctionne tout de suite. « On a reçu la première commande environ une demi-heure après le lancement du site » se rappelle le fondateur. Rapidement, le site est bien considéré par l’ensemble des médias et en 1999, ils décident de lever des fonds. Malgré un beau lancement, le concept reste particulièrement en avance pour l’époque. Sébastien Forest nous en dit plus à ce sujet : « En dépit des fonds levés, il y avait un décalage entre les résultats prévisionnels et la réalité du terrain. C’était les débuts d’internet ! »

Les investisseurs cessent de croire au projet et décident d’arrêter de financer l’activité. Sébastien est contraint de recourir au licenciement et passe de 30 à 3 salariés. Mais rien n’y fait. Au bord du dépôt de bilan, le fondateur refuse toutefois de s’y résoudre. Aidé d’un ami, ils décident tous deux de racheter la part des investisseurs et construisent ensemble un nouveau Just Eat, étape par étape. Pour sauver la boîte et parvenir à l’équilibre, les deux associés comprennent assez vite que l’objectif est de doubler le chiffre d’affaires. « Nos clients commandaient une fois tous les trois mois.

Pour être rentable, il fallait qu’ils commandent une fois tous les mois et demi » explique le fondateur. Ils décident alors d’administrer un sondage en 2002. Grâce à ce dernier, ils constatent que nombreux sont ceux à vouloir être conseillés sur les différents restaurants proposés. De ce bilan, naît l’idée de donner la possibilité aux clients d’émettre leur avis sur leur commande en indiquant une note, ce qui, à l’époque, n’existe nulle part ailleurs. Ce moment marque le début du redémarrage de Just Eat.

Un déménagement qui influe sur le management. 

En nous approchant de la sortie, l’ameublement (salles informelles, petits canapés, couplés à des espaces plus structurés, salles de réunion plus conventionnelles) et les spécificités du décor, nous interpellent à nouveau. Nous posons quelques questions et nous apprenons que le véritable déclic de la mise en place du « cool management » semble avoir été le déménagement, en 2013.

Partant de locaux, à la base nus, ils décident de réinventer et concevoir ce que l’on pourrait appeler « l’Allo Resto du futur », aussi bien en termes d’aménagement de l’espace que de relations entre les équipes. Chacune d’entre elles est impliquée dans le projet. « On est parti d’une feuille blanche en sachant que nous avions un grand espace et on s’est demandé comment l’aménager » nous confie plus tard le fondateur. Une étude interne auprès de l’ensemble des salariés est menée afin de faire ressortir certains besoins, faire évoluer l’organisation et les bases de travail.

En clair, le fondateur misait beaucoup sur l’ambiance : « Je pense que l’on est dans un univers où il faut qu’on soit créatif, qu’on soit capable de se réinventer très souvent. » Il ajoute d’ailleurs : « La relation manager/salarié doit être sincère et reposer sur de vraies valeurs humaines pour faire comprendre à chacun que l’entreprise est là pour grandir avec eux. » Un état d’esprit qui semble s’être perpétué après le départ de Sébastien : « J’étais simplement là en tant que guide philosophique si l’on peut dire. Les équipes sont véritablement impliquées. Elles ont récupéré un témoin et le font vivre brillamment aujourd’hui. »

Les valeurs de l’entreprise

  1. Être passionné par ce que l’on fait, de son métier.
  2. La franchise au sein de l’équipe mais également vis-à-vis de l’extérieur.
  3. L’innovation, en se demandant chaque matin ce que l’on peut faire de plus aujourd’hui pour son client.
  4. Le sentiment d’appartenance à une équipe : on ira toujours plus loin ensemble que séparément.

Comment réparer soi-même sa voiture, son scooter ou sa moto

Bien entretenir son véhicule, c’est prolonger son utilisation et optimiser sa durée de vie. Au-delà du contrôle technique, rendu obligatoire par la législation depuis janvier 1992, comment bien réparer sa voiture, son scooter ou sa moto ? Il faut veiller à respecter un certain nombre de règles et avoir envie d’apprendre par soi-même. Voici les étapes à suivre.

Un entretien régulier et préventif du véhicule

L’entretien se fait généralement en fonction du kilométrage. Cela consiste à faire la vidange régulièrement, vérifier l’état des freins de temps en temps ainsi que des phares, des pneus et des suspensions. En faisant cela, votre véhicule devrait durer plus longtemps. Pour le scooter, il faut faire très attention à la batterie et la nettoyer régulièrement. Evitez de laisser vos véhicules à l’humidité. Les garder au sec rallonge leur durée de vie. Faites des inspections régulières et vérifiez les points mentionnés ci-dessus.

Un apprentissage pas à pas

L’une des solutions pour apprendre à prendre soin de votre moto est de vous procurer un manuel d’entretien. Commencez par effectuer des petits entretiens ou réparations qui sont simples, comme changer l’huile, régler la tension de la chaîne, changer le pot d’échappement si nécessaire. Cela dit, les motos sont devenues des véhicules très sophistiqués de nos jours, alors il faut vraiment procéder pas à pas. Vous pouvez suivre des tutoriels ou cours en ligne et également le faire avec un ami tout aussi passionné que vous. Nous y reviendrons plus loin.

Se procurer les pièces détachées pour faire les réparations soi-même

Vous trouverez sur Internet des sites de vente de pièces détachées, comme ici l’exemple de disques de frein du fabricant BREMBO. Ce fabricant est particulièrement réputé dans le milieu du sport automobile. Beaucoup de marques sont disponibles en ligne et vous garantissent la meilleure qualité pour vos voitures. Il suffit juste de choisir le type de pièce détachée, sélectionner votre véhicule et sa catégorie, et le site fait le reste ! La pièce est livrée à votre domicile à un prix défiant toute concurrence.

Il y a aussi l’option des casse-autos. C’est parfois une option parfaite pour trouver la pièce qui vous manque, et cela à un prix très abordable. Il faut fouiner et y retourner régulièrement, mais cela vous plonge dans l’ambiance. Des pièces détachées partout, des pros pour vous guider. C’est un peu au petit bonheur la chance mais certaines personnes préfèrent ce système, surtout s’il s’agit de réparer un véhicule qui n’est pas votre véhicule principale. Si vous avez besoin d’une pièce dans l’urgence, mieux vaut tout de même commander sur Internet ou bien chez un détaillant.

Le garage self-service ou le garage solidaire

Ces garages sont des alternatives aux garages traditionnels où vous venez déposer votre véhicule pour un entretien régulier. Depuis la crise économique de 2008, beaucoup de personnes ont du mal à assumer la charge financière d’un véhicule. Dans ces garages alternatifs, vous pouvez apprendre à entretenir et réparer vous-même. Il suffit de louer un emplacement et vous disposez de tous les outils nécessaires. Ces garages sont gérés par des professionnels qui vont vous guider dans l’apprentissage de la mécanique. C’est une solution très intéressante pour faire soi-même la vidange de votre véhicule, ou bien de simples réparations.

Les tutoriels sur Internet

Aujourd’hui, de nombreux sites Internet, ainsi que des blogs, aident à réparer son véhicule sans trop d’effort. Certes, l’exercice demande de l’habileté à faire du bricolage et surtout un intérêt, de la curiosité. Mais sur la toile on peut presque tout apprendre.

Les tutoriels se présentent le plus souvent sous la forme de vidéos. Vous pourrez également trouver des méthodes décrites pas à pas avec des photos pour illustrer le tout. Petit à petit, vous allez apprendre à vous outiller correctement et serez capable de réparer votre véhicule. Nous conseillons cependant, pour les opérations complexes, de passer par un professionnel. Mais pour toutes les pannes mineures, vous trouverez des explications simples et précises pour vous guider. Suivez ce lien pour changer la clim d’une voiture soi même.

Trouver un mentor dans votre entourage

Cela peut être un membre de votre famille, voisin, collègue de travail si vous ne travaillez pas loin de votre domicile, ou tout simplement un passionné de moto ou de voiture comme vous. Souvent à deux, on accomplit plus de choses. On apprend plus, c’est une certitude. Par exemple, les amateurs de motos vintage partagent souvent du temps autour de leurs motos à tenter de réparer et d’améliorer le fonctionnement de leur engin. Rien de remplace l’expérience mécanique et le partage des idées.

Il y beaucoup de choses qu’un manuel ou qu’une vidéo ne vous dit pas, c’est de partager instantanément et de pouvoir poser des questions. Il faut pouvoir mettre en pratique un savoir accumulé. On peut visionner beaucoup de vidéos et les mettre ensuite en pratique avec une personne qui s’y connait mieux que vous.

Votre mentor n’a pas besoin d’être un mécanicien aguerri, mais juste quelqu’un qui est passionné, a de l’expérience et qui est prêt à donner de son temps pour sa passion et pour aider.

L’entreprise qui repense le concept d’apprentissage des langues

Speaking-agency, entreprise créée par Antoine Gentil et Julien Viaud, a démarré sur le créneau de l’apprentissage des langues pour évoluer vers le recrutement de personnel multilingue pour entreprise ! Proposant initialement des services de baby-sitting en langues étrangères au contact d’intervenants natifs, la société a su se différencier et innover pour s’adapter à son marché.

Des études à la création de la boîte il n’y a qu’un pas.

Après avoir suivi la formation post-bac de management international du groupe ESSEC, Antoine Gentil couple cet apprentissage à un double diplôme de marketing et économie à l’Université de Tongji en Chine. De son côté, Julien Viaud étudie quatre ans à HEC Montréal et se spécialise en finance. Les deux étudiants se retrouvent à l’ESCP Europe en mastère « innover et entreprendre » et créent la société avant la fin de leurs études. « Au cours de notre parcours scolaire, nous avons réalisé quelques stages. La création de notre entreprise s’est faite directement à la sortie de l’école » précise le cofondateur. « L’une des difficultés que nous avons rencontrée provient du fait qu’avec Julien, nous n’avions jamais travaillé dans une entreprise auparavant » explique-t-il. Les entrepreneurs doivent rapidement progresser sur le management, point sur lequel ils rencontraient quelques difficultés à leurs débuts.

Une expérience de vie qui pousse à entreprendre.

L’idée du concept de Speaking-agency vient à Antoine de son vécu : « J’ai habité deux ans aux états-Unis, dans le Texas, avec mes parents et mes trois petites sœurs. Nous en sommes tous revenus avec un très bon niveau d’anglais » raconte-t-il. Le cofondateur retient de cette expérience une problématique simple et se demande pourquoi il ne proposerait pas des services d’immersion linguistique à domicile. « à l’époque, tout un ensemble d’agences de garde d’enfants se développait et nous nous sommes dit : pourquoi ne pas proposer ce service en langue étrangère » précise Antoine.

Les deux associés creusent l’idée : « Nous avons pas mal discuté avec des parents pour essayer de mieux comprendre le besoin et l’intérêt liés au service ». Avec l’aide d’une amie graphiste, ils commencent à établir un site internet. Et en 2009, Speaking-agency est née : « Nous ne nous sommes pas posés de question. Nous avons foncé et puis c’était parti ! » s’exclame le dirigeant. Pour le développement de leur activité, ils choisissent l’autofinancement et la dette bancaire. « Pour l’instant, nous nous développons grâce à nos fonds propres et à de la dette, nous envisageons de lever des fonds à court-moyen terme pour développer nos nouveaux services » déclare Antoine Gentil.

Changer de nom pour marquer une diversification de l’activité.

Ne proposant à l’époque que de la garde d’enfants, l’entreprise voit d’abord le jour sous le nom de Baby-speaking. Trois années plus tard, les deux cofondateurs font évoluer le nom de leur société pour prendre celui de Speaking-agency. Le baby-speaking ne constitue plus le seul service proposé par l’entreprise et le changement de nom semble nécessaire pour désigner l’ensemble de l’activité. La société, spécialisée dans l’apprentissage des langues, n’intervient plus seulement sur la garde d’enfants en langue étrangère mais propose également des cours de langues à domicile.

Antoine Gentil explique : « Nous avons choisi de faire évoluer le nom de la marque pour que les personnes puissent facilement identifier ce que l’on propose désormais, à savoir, en plus du baby-sitting, des cours de langues pour enfants et pour adultes. » à la suite de plusieurs demandes de parents concernant des cours de langues étrangères pour adolescents notamment, cette diversification s’est faite naturellement. « Ils nous faisaient part de leurs autres besoins. Nous avons donc fait évoluer l’offre en créant ce service de cours de langues pour s’adapter à notre marché » ajoute-t-il.

Miser sur le réseau.

Pour se faire connaître et trouver leurs premiers clients, Antoine et Julien utilisent leur réseau d’anciens d’école. La deuxième stratégie de communication adoptée repose sur le référencement. L’idée est, pour eux, de remonter dans les moteurs de recherche pour mieux se positionner lors de recherches effectuées par des parents en quête d’une solution de garde d’enfants ou autres les concernant.

D’un autre côté, ils disposent aujourd’hui d’une communauté de plus de 50 000 candidats multilingues qu’ils animent et qu’ils font intervenir auprès de leurs clients. Le dirigeant confie : « Nous avons embauché 1 500 personnes sur la dernière année scolaire et cette année nous recruterons un peu plus de 2 000 personnes. » Dès le début de l’entreprise, un procédé de recrutement très précis a été mis en place. « Nous sommes capables de trouver à nos intervenants un job qui répond à leurs disponibilités et qui met à profit leurs compétences » ajoute Antoine.

Mettre en avant la valeur ajoutée face à la concurrence.

Pionnier sur le segment de la garde d’enfants en langue étrangère, Speaking-agency perçoit « de nouvelles offres qui voient le jour et le marché au noir reste notre premier concurrent ». La réponse de Speaking-agency ? « Nous créons de la valeur aussi bien pour le client que pour notre ‘Speaker’ : notre client a une prestation de qualité, le ‘Speaker’ est formé, reçoit du matériel pédagogique, et fait partie de la plus grande communauté multilingue en France, participe à nos évènements… » Pour l’entrepreneur, la première expertise de Speaking-agency est bien de disposer d’une base de données de plus de 50 000 candidats multilingues pour répondre à la demande croissante !

Des ambitions pour l’instant limitées à l’hexagone.

Speaking-agency n’intervient pour le moment qu’en France, au sein de six grandes villes : Paris, Lyon, Lille, Bordeaux, Nantes et Toulouse. « Nous n’envisageons pas dans un futur proche un développement à l’international nous souhaitons devenir un leader national avant de nous exporter » explique le dirigeant. La majeure partie de leur activité se trouve sur Paris, avec environ 80 % des demandes, et 10 % sur Lyon (le reste, minoritaire, est reparti entre les quatre autres villes). Leur objectif demeure de devenir le premier recruteur en France de personnel multilingue.

L’essor d’une nouvelle activité.

Cette année marque pour les deux cofondateurs la création d’une nouvelle activité sous l’appellation de Speaking-talent. Se définissant comme la plus grande communauté de talents multilingues en France, leur objectif est de répondre aux besoins linguistiques des entreprises en élargissant leur activité au B to B. « Une trentaine de clients nous font déjà confiance sur des services de traduction, pour des vendeurs multilingues et d’autres métiers » explique Antoine.

Une autre spécificité est de répondre au besoin linguistique sous différentes formes : l’entreprise cliente peut embaucher l’intervenant ou payer un taux horaire. Le mot d’ordre ? « On colle aux besoins des entrepreneurs : gain de temps, économies, fiabilité et flexibilité ! » argumente Antoine. « étant entrepreneurs et très exigeant… on a fait comme si c’était pour nous ! ». Speaking-talent s’articule autour de six métiers : le service client, la traduction, la vente, le tourisme, l’enseignement et l’accueil.

Plus concrètement, lorsqu’une entreprise fait appel à Speaking-talent, cette dernière consulte d’abord sa base de « talents » pour les sélectionner selon les critères souhaités, puis valide ou non le niveau de langue, de compétences et d’expérience des candidats. Il ne reste alors plus qu’à l’entreprise à choisir ceux qu’elle estime les plus en adéquation avec ses attentes.

En plus de leurs 7 ans d’expérience, les deux cofondateurs n’hésitent pas à se servir de leur première entreprise, Speaking-agency, comme d’un véritable atout en matière de création de réseau. « L’avantage formidable dont nous disposons demeure dans la base de données qualifiée de 68 000 talents multilingues capables de répondre à la demande des entreprises ! De là, nous allons pouvoir contacter les recruteurs de chaque secteur » précise le dirigeant. Une diversification pour le moins logique et qui devrait permettre à l’entreprise de se développer toujours plus.

L’entreprise familiale qui cartonne dans le domaine de la petite enfance

Avec son frère Edouard, Rodolphe Carle a lancé l’entreprise Babilou en 2003, premier réseau privé d’accueil petite enfance en France. Après un parcours riche et parfois semé d’embûches, les deux entrepreneurs ont réussi à développer un acteur majeur sur le secteur des crèches privées.

La finance pour « apprendre à compter ».

Rodolphe Carle possède un parcours plutôt classique. Après une grande école de commerce, en l’occurrence l’ESSEC, et un parcours effectué dans la filière entrepreneuriat, il décide pourtant de s’orienter vers le monde de la finance, secteur dans lequel il évolue pendant deux ans. « à la sortie de l’école, je ne me sentais pas prêt pour entreprendre » précise-t-il. « J’ai commencé à travailler quelques mois dans la banque d’affaires Morgan Stanley en fusion/acquisition à Londres, puis je suis entré en Italie dans un petit fonds d’amorçage avant de retourner à Londres travailler dans un autre fonds d’investissement. Je considérais la finance comme un tremplin vers l’entrepreneuriat plutôt que comme une finalité professionnelle. »

Ce bref parcours professionnel confère à Rodolphe une expérience intéressante. à 24 ans, il fait déjà partie du « board » de 6 entreprises dans 5 pays européens et commence déjà à tirer des leçons et à percevoir les ingrédients du succès et de l’échec des entrepreneurs qu’il croise. « J’ai baigné dans l’environnement excitant de l’entrepreneuriat, mais du côté des investisseurs » explique-t-il. « Nous recevions énormément de dossiers par semaine, ce qui m’a permis d’accéder à toute la créativité et aux idées auxquelles réfléchissent les gens qui veulent entreprendre dans le monde. » Pour autant, le jeune homme conserve son pragmatisme.

Un entrepreneur qui garde la tête froide.

Alors que tout le monde sautait sur n’importe quelle idée au début des années 2000, Rodolphe, lui garde la tête froide. « Cette frénésie de création d’entreprises me faisait peur. J’avais l’impression que les créateurs oubliaient les fondamentaux : si vous n’avez pas de quoi payer les salaires à la fin du mois, cela ne fonctionnera pas ! » De son expérience en finance, l’entrepreneur retient également plusieurs leçons, dont le fait qu’aller chercher des fonds constitue un acte accessible dès lors que le fondateur fait preuve d’énergie et qu’il a de bonnes idées. « J’ai également appris que l’argent n’était pas le plus important » détaille-t-il. « Il faut s’associer avec des personnes de qualité. Ce sont elles qui feront la réussite du projet et qui donneront du recul à l’entrepreneur quand il avance trop la tête dans le guidon. »

Séduit par le secteur de la petite enfance.

Fort de ce pragmatisme à toute épreuve, c’est par hasard que Rodolphe va s’intéresser au milieu des crèches d’entreprise. Au cours de son parcours en tant qu’investisseur à Londres, il est notamment sollicité par des groupes anglais qui se développent dans le secteur de la petite enfance et qui requièrent des fonds pour créer des crèches et accélérer leur développement.

En réalisant un benchmark de ce qu’il se passe sur ce secteur en France et à l’international, le jeune homme tombe littéralement amoureux de l’environnement de travail de ces entreprises. « J’ai rencontré des entrepreneurs du secteur et j’ai vraiment été séduit par les enjeux professionnels, l’impact sociétal et l’environnement quotidien de la gestion d’une entreprise de crèche » précise-t-il. à l’été 2002, sans doute mué par un vieux réflexe d’ancien étudiant en classe préparatoire, il lit une vingtaine de livres sur le sujet et se prend d’un fort intérêt pour le contenu relatif à la petite enfance. Rapidement, il évoque le sujet avec son frère et ils décident de se lancer début 2003.

Un accident en pleine création.

En mars 2003, au moment où les deux frères déposent les statuts, Edouard subit un grave accident de moto. « Il s’agit d’un moment assez fondateur pour nous, car tous les soirs, je finissais mes journées de travail dans sa chambre d’hôpital pour débriefer des avancées de la boîte. Il s’est raccroché à la vie avec ce projet de création d’entreprise » raconte Rodolphe. Conscient que Babilou donne à Edouard une raison de se battre, il n’hésite pas à continuer d’impliquer son frère dans les décisions stratégiques.

Les dix premiers salariés de la première crèche sont recrutés en partie dans sa chambre d’hôpital. Après 18 mois passés en convalescence, Edouard en ressort grandi. « Cet événement lui a apporté une qualité en matière de relations humaines. Quand vous avez vécu un accident si important, plus rien ne vous paraît grave au quotidien ! Edouard a développé une résistance au stress incroyable. Il apporte à la fois cette solidité et une patte très opérationnelle, que je n’ai pas » raconte Rodolphe, qui se concentre quant à lui sur les aspects structurels et de gestion de l’entreprise.

Un développement d’abord local.

Les deux fondateurs ouvrent une première crèche en 2003. En 2004, ils créent une crèche interentreprises conventionnée par la CAF, et un an plus tard, une crèche publique-privée voit le jour dans la commune de Rueil-Malmaison (92). En 2006, Rodolphe et Edouard ouvrent la première crèche dédiée à une entreprise, l’Oréal. Le développement est rapide, mais les fondateurs ne veulent pas s’emballer. Alors que la concurrence apparaît et que les entreprises du secteur commencent à lever des fonds par millions, Edouard et Rodolphe continuent de garder la tête froide. « Nous nous sommes dit qu’avant de développer massivement nos établissements, nous devions comprendre notre métier et ses enjeux et bâtir des outils pour consolider nos bases. Nous avons donc passé du temps sur le terrain, proche des équipes, des Caisses d’Allocations Familiales, des institutions locales… En effet, Nous ne voulions pas nous éparpiller » dévoile Rodolphe.

La croissance dopée par la loi de 2004.

En 2004, la Caisse nationale d’allocations familiales (CNAF) ouvre ses dispositifs financiers au secteur privé et les entreprises qui investissent dans des places en crèches pour leur personnel bénéficient désormais de 50 % de crédit d’impôts famille (CIF) sur les dépenses engagées. Le marché met quatre ans à décoller. « Les entreprises ont commencé à solliciter Babilou et ses concurrents en 2007/2008. Alors que nous avions jusqu’à présent plutôt orienté notre développement sur les crèches en collectivités, c’est à ce moment-là que l’on a ouvert des dizaines de crèches chez des clients privés comme L’Oréal ou GDF Suez » explique Rodolphe. En 2007, l’entreprise réalise déjà 8,5 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Une des plus importantes levées de fonds françaises.

Alors que les deux fondateurs avaient décidé de ne pas passer par une levée de fonds pour soutenir leur développement, ils ont dû y venir, par la force des choses. Poussés par les banques et par l’impact de la crise financière, les deux entrepreneurs décident en 2015 de financer leur développement en externe. Après une première levée de 20 millions d’euros auprès de Raise et Cobepa en mai de l’année dernière, Babilou a ensuite bouclé un placement privé auprès des fonds NOVO et ouvert une nouvelle ligne de dette auprès de plusieurs banques françaises pour une somme de 55 millions d’euros.

Avec 75 millions d’euros au total, Babilou réalise ainsi en 2015 l’une des plus grosses levées de fonds françaises pour financer son développement en France et à l’international. Fort de cette croissance exponentielle et de ses multiples activités autour de la petite enfance, Babilou, par l’intermédiaire de ses fondateurs, ambitionne légitimement une croissance continue à l’avenir. Rodolphe précise : « Nous aimerions faire partie du top 3 mondial des acteurs de la petite enfance d’ici 2020 et devenir le premier réseau européen en nombre de crèches. » En 2012, l’entreprise réalisait 150 millions d’euros de chiffre d’affaires et les fondateurs prévoient de dépasser les 250 millions l’année prochaine. Côté recrutement, la société compte embaucher 500 personnes par an, qui viendront s’ajouter aux 4 500 salariés actuels du groupe.