Accueil Blog Page 904

Interview de Julien Castel et Pierre Francis, Cofondateurs de Vitalliance

Interview croisée de Julien Castel et Pierre Francis, cofondateurs de Vitalliance, entreprise spécialisée dans l’aide à domicile pour les personnes âgées et dépendantes, qui lance le premier réseau professionnel d’auxiliaires de vie.

Expliquez-nous comment, d’une rencontre en kitesurf, vous avez décidé de créer votre boîte ?

Julien : La création d’une entreprise est une conjonction entre vie professionnelle et vie personnelle. Avant 2004, je travaillais en tant qu’avocat d’affaires dans des cabinets américains. Je ressentais un manque d’épanouissement personnel et j’avais au fond de moi une envie de dynamique entrepreneuriale qui ne demandait qu’à se développer.

Pierre : Nous nous sommes rencontrés au moment où j’ai vendu la boîte dans laquelle j’étais associé minoritaire et développeur informatique depuis ma sortie d’école. Je faisais du kitesurf sur une plage de Normandie. Julien est passé en voiture quand je remballais mon matériel, il voulait essayer.

Julien : C’est vraiment un pur hasard ! J’ai hésité à faire demi-tour. Si je ne m’étais pas arrêté, nous n’en serions pas là 10 ans après. Après, tout est monté en puissance. Au bout d’un an, on discutait de nos vies… et d’entrepreneuriat !

Fin 2004, vous vous lancez. Comment se sont passés la création et le financement de l’entreprise ?

Julien : J’ai eu la chance de séduire au niveau capitalistique un investisseur qui a mis un premier ticket de 30 000 euros dans le projet. J’avais déjà travaillé avec lui en tant que bagagiste dans un de ses hôtels. Ce capital d’amorçage m’a permis de présenter six mois plus tard une offre cohérente de services et de faire les premiers recrutements. À partir de là, nous avons lancé la deuxième phase : lever des fonds. Pierre est monté officiellement à bord et a investi de l’argent en tant qu’associé. Nous sommes allés chercher un deuxième ticket de 200 000 euros auprès d’un autre investisseur particulier. Nous avons ouvert notre première agence en région en 2008, à Cannes. Aujourd’hui, nous avons 35 agences en propre et 2 000 collaborateurs.

Vous avez choisi le déploiement de réseau en propre. Pourquoi ?

Julien : Notre secteur, spécialisé dans la dépendance, se prête beaucoup plus, selon nous, au développement en propre. Le critère humain est déterminant pour la réussite du métier. En déployant des agences, nous restons très proches des directeurs, ce qui garantit la qualité de la prestation et une uniformisation au niveau humain.

Pierre : Notre capacité d’ouverture s’accélère avec le temps et au fur et à mesure qu’on grandit, chaque nouvelle agence doit être absorbée. Il faut aussi former, coordonner et accompagner les équipes. L’idée, c’est de grignoter le territoire français qui est gigantesque. Nous ne sommes pas si loin de nos débuts. Le marché de la dépendance représente plus de 10 milliards d’euros et va augmenter avec le vieillissement de la population française !

Comment vous démarquez-vous de la concurrence ?

Pierre : Nous oeuvrons sur des missions lourdes et compliquées qui font appel à la technique et à l’humain. Mais c’est en se spécialisant qu’on fait bien les choses et qu’on arrive à se démarquer. Nous avons investi, depuis le début, 2 millions d’euros dans la R&D en embauchant cinq personnes qui font du développement à plein temps et qui ont permis de mettre au point une sorte de « Viadeo Vitalliance » qui regroupe aujourd’hui plus de 42 000 auxiliaires de vie actifs et candidats en France. Nous leur avons fait passer des tests de personnalités très poussés pour dresser un profil précis de leurs compétences techniques et psychologiques, ce qui nous permet de mettre en place des missions ciblées en moins de 2 heures.

Julien : Nous sommes un facilitateur de vie quotidienne et nous croyons à l’innovation qui n’est pas juste technologique. Comme dans tous les métiers, si nous n’innovons pas, nous mourrons…

Pierre : L’outil est tellement performant en termes de gestion de carrière que nous avons décidé de pousser l’offre à l’extérieur et de la marketer. C’est l’extension naturelle de ces 2 millions d’euros d’investissement. Nagora pro, lancé en septembre, est un réseau social professionnel comme LinkedIn ou Viadeo qui uniformise le marché et qui pallie le manque de reconnaissance de professionnalisme chez les auxiliaires de vie. Ils peuvent y publier leurs évaluations, leurs certifications, leur carrière professionnelle…

Ce n’est pas se tirer une balle dans le pied ?

Pierre : Je crois vraiment que ça va faire un carton ! Nous avons un rôle de navire amiral dans le domaine. Nous devions ouvrir Nagora pro. Comme les autres réseaux, le noyau est gratuit. Les options supplémentaires restent payantes.

Julien : Nous voulons aussi développer un réseau en B to C d’ici la fin de l’année. Forcément, nous allons perdre des clients qui voudront passer en direct. Mais le marché est tellement immense, qu’un autre acteur va le faire un jour. Qui peut le lancer actuellement à part nous ?

Avez-vous reçu des propositions de rachat ?

Julien : Nous sommes en discussion avec une vingtaine de fonds d’investissement mais ce n’est pas un projet qui nous intéresse.

Pierre : Cette option nous paraît trop court terme. La logique d’un fonds d’investissement se conçoit sur 2 ou 3 ans. À cause des marges trop minces, la logique de Vitalliance s’établit sur 5 ans minimum. Pour faire du bon boulot, il faut du temps, beaucoup de travail et de la concentration.

Quelle est la principale difficulté dans votre domaine ?

Julien : Le droit français ! Nous gérons 2 000 personnes en France et la pression au niveau de l’administration est gigantesque. Sans parler des règles juridiques et du droit du travail qui évoluent 2 à 3 fois par an. Pour nous aider, face au risque social auquel nous sommes très exposés, nous avons recruté deux cabinets d’avocats spécialisés en droit individuel et en droit collectif. L’entreprise est économiquement saine mais les difficultés internes viennent de l’extérieur. Nous avons 17 agences sous inspection du travail permanente. Plus nous devenons une grosse entreprise, plus nous sortons la tête de l’eau et plus nous sommes une cible.

Pierre : Ça ressemble un peu à la complainte de l’entrepreneur mais c’est tellement vrai…

Les start-ups qui dérangent les acteurs traditionnels

En France, de nombreuses starts-up naissent tous les jours. Parmi elles, certaines peuvent déranger les acteurs traditionnels de part la révolution du secteur dans lequel elles s’implantent, leur positionnement ou encore leur concept. Tour d’horizon.

SnapCar révolutionne les transports privé

La jeune entreprise « SnapCar » née en Juillet 2012 propose un service de Voitures de Tourisme avec Chauffeurs (VTC). Ce mode de transport fait concurrence aux taxis, qui répondent avec vigueur à la naissance de ce nouveau projet. Outre les grève de taxis parisiens, ces derniers ont manifestés leur inquiétude par des prise agressions sur la voie publique. Les taxis fonctionnent de la même manière depuis maintenant 50 ans. L’avancée technologique, qui semble pourtant positive, dérange ce secteur quasi-monopolistique.

Les testaments 2.0

L’entreprise « Testamento » propose un service de rédaction de testaments en ligne pour les procédures juridiques les plus simples, à des prix défiant toute concurrence . Cette start-up a été mise sur le devant de la scène en faisant polémique, principalement auprès des notaires. Certains approuvent le concept et s’associent à cette jeune société, d’autres se révoltent complètement : les testaments n’étant, pour eux, pas uniquement des produits à commercialiser. Au fil du temps, le site devient peu à peu toléré et rentre dans les mœurs.

La start-up qui concurrence les banques

« Prêt d’Union », créé en Octobre 2009, révolutionne entièrement le secteur bancaire en permettant le crédit entre particuliers sans intérêt. Ce service a de quoi faire pâlir les banques traditionnelles avec ses financements de 11 millions d’euros réalisés en 2012 et 43 millions d’euros en 2013. Ce parcours n’a pas été sans obstacle pour cette société qui a mis plus de deux ans pour obtenir l’agrément de l’AMF.

Le secteur l’économie participative

Airbnb, fondée en Août 2008, est une plateforme communautaire de réservation et de location de logement entre particuliers. Présente dans 192 pays avec plus de 300 000 annonces, la société fait trembler le secteur de l’hôtellerie. Les critiques fusent autour de cette création avec pour principale problématique : une concurrence non taxée jugée déloyale. Des restrictions ont notamment été prises aux Etats-Unis avec l’interdiction de sous-location d’un logement pour moins de 30 jours. En France, l’amendement au projet de loi pour l’accès au logement et un urbanisme rénové (ALUR) permettant un meilleur encadrement du changement d’usage d’un logement principal en location touristique meublée a été rejeté.

Ces créations toujours plus modernes les unes que les autres dérangent et résistent à la concurrence féroce des différents secteurs par des projets travaillés et bien préparés, pour continuer d’exister.

L’entrepreneure qui prépare la malle de bébé

Aude Michel a mis au monde « ma première valise » qu’elle considère comme son enfant.

« Ma première valise, c’est mon troisième enfant ! » s’exclame Aude Michel en se souvenant avec humour de la « grossesse entrepreneuriale », les neuf mois de maturation du projet qui ont conduit au site Internet nouveau-né.
Avant d’en arriver là, la jeune femme s’est formée à l’Espème de Lille (aujourd’hui BBA Edhec). Elle intègre à la sortie des études l’agence publicitaire Havas Média, pour laquelle elle travaille durant 6 ans. Ce n’est qu’en 2007, alors enceinte de son premier enfant, que l’idée de monter sa société émerge. Aude se retrouve confrontée à une situation d’un nouveau genre que seuls les futurs parents peuvent connaître. Préparer la valise pour la maternité, en accord avec la liste fournie par l’hôpital ou la clinique ! En fouillant le web, elle se rend compte qu’aucun site ne propose une solution pratique et adaptée aux « mères débutantes ». Le projet de créer quelque chose trotte dans sa tête. Et il se confirme en 2009, lors de sa seconde grossesse.
Alors qu’elle a déménagé, entre-temps, à Aix-en-Provence, elle décide de se lancer et de mettre au point un site Internet destiné aux futurs parents pour créer la première valise de leur enfant.

Aude Michel travaille quatre mois sur le projet, entourée par des professionnels au sein de l’IRCE (Institut Régional pour la Création et le développement des Entreprises) et monte un Business Plan. Elle s’appuie dans un second temps sur la plateforme d’accompagnement « Pays d’Aix Initiative », réseau associatif de financement des créateurs d’entreprise.
Grâce à ce dernier, elle bénéficie d’un prêt à taux zéro de 18 000 euros et emprunte 30 000 euros à la banque. Elle développe également ses contacts professionnels et réussit à être parrainée par Francis Doolaeghe, ancien PDG du groupe Marèse, avec lequel elle fait des bilans réguliers de l’avancée de son entreprise.

Mapremierevalise.com est immatriculée en octobre 2012, et le site internet ouvre en mai 2013. Les collections en coton bio, qu’Aude conçoit, permettent de préparer les affaires indispensables pour accueillir bébé en douceur. Pour aider les parents, la jeune femme a répertorié l’ensemble des lieux d’accouchement en France ainsi que la liste de maternité, différente selon les hôpitaux. Les commandes peuvent concerner un article ou une valise complète. Le site a commencé à gagner de l’argent en mai 2013. Aude Michel mise sur les réseaux sociaux, en organisant notamment des jeux concours sur Facebook. Elle s’appuie sur le bouche à oreille des bloggeuses et sur des personnalités comme Nadège Maé, compagne du chanteur Christophe Maé, Rachel Legrain-Trapani, ex-miss France 2007 ou l’actrice Mylène Jampanoï, alors enceintes, en n’hésitant pas à les contacter et à publier leur interview sur le blog du site. « Qui ne tente rien n’a rien ! » s’amuse-t-elle à dire. Et la phrase a aussi une valeur personnelle… « Je m’éclate dans ce que je fais et ce n’est pas incompatible d’être entrepreneure quand on a des enfants en bas-âge ! ». Le message est lancé !

ITINÉRAIRE D’UNE TOUCHE-À-TOUT DE L’ENTREPRENEURIAT

Maria Astoul arrive en France à l’âge de 13 ans en provenance du Portugal, son pays natal. Elle quitte l’école trois ans plus tard et commence à travailler, d’abord en tant que gardienne d’immeuble alors qu’elle n’a que 17 ans. Puis, la jeune femme enchaîne les petits boulots dans des magasins de prêt-à-porter et des solderies. Elle reprend les études de coiffure à l’âge de 25 ans et s’installe à son compte. C’est une réelle volonté que de travailler seule.

Maria recherche avant tout une certaine indépendance. Elle revend son salon en 2000, donne naissance à deux garçons et décide de changer d’orientation professionnelle en devenant assistante maternelle. « Je ne supportais pas l’idée que je doive juste m’occuper de mes enfants, il fallait que je veille sur ceux des autres également » se souvient-elle.
Toujours tentée par le désir d’autonomie, elle se lance ensuite dans le marketing relationnel pour des produits cosmétiques. « Le modèle du marketing de réseau m’a tout de suite plu. J’ai pu créer mes propres équipes indépendantes en France, au Portugal, en Espagne et en Australie. » Du fait du décalage horaire, Maria travaille la journée en lien avec ses équipes européennes et la nuit avec son équipe austra- lienne. Le rythme est imposant mais le plaisir est là. Seulement voilà : au bout d’un an, Maria met fin à l’aventure, à la suite d’un burn-out, « Je compare souvent cette expérience à un coma. On ne sait jamais si l’on va s’en sortir mais une fois terminé, on en ressort complètement différent » analyse-t-elle.

Grâce à ses amis, l’entrepreneure parvient à sortir de cette mauvaise passe. Mais il lui est impossible de reprendre la même activité. Elle décide de céder son entreprise gratuitement à une personne de confiance.
Pendant un an, la jeune femme se remet tout doucement de cette mauvaise expérience et apprend à se servir des réseaux sociaux. En parallèle, elle participe à un projet d’entrepreneuriat social avec un de ses amis.
Elle décroche un rendez-vous avec les fondateurs d’Activ’H.A, une entreprise de service et de conseil auprès des TPE-PME. « Je ne souhaitais pas me rendre à cet entretien car j’étais fatiguée » se souvient Maria. « Mais après la rencontre avec les deux fondateurs, j’avais à nouveau envie de me battre pour un projet. ». La jeune femme, qui a des idées plein la tête, accepte l’offre sans hésitation.

En tant qu’auto-entrepreneure, sa mission consiste à développer la marque dans la région parisienne. « Activ’H.A m’a ouvert les yeux sur un univers inconnu. En travaillant sur le terrain, je me rendais compte des réels besoins des clients. C’est un challenge professionnel car ce que nous proposons correspond vraiment à tous les besoins de l’entreprise. Mais il s’agit aussi d’un défi personnel puisque je suis passée des produits cosmétiques à du conseil en entreprise » conclut Maria, aujourd’hui épanouie dans sa nouvelle activité. Une reconversion réussie pour cette serial entrepreneure qui ne souhaite pas en rester là !

Steripure, garant de la qualité des produits industriels

Parcours d’Olivier Bourgois, fondateur de Steripure

Créée en 2012 par Olivier Bourgois, la société Steripure a pour mission de sécuriser certains ingrédients dits « secs » pour les industries agro-alimentaires et cosmétiques. Le procédé utilisé par l’entreprise s’appuie sur une technologie d’injection de vapeur saturée.

D’abord basée à Eguilles, près d’Aix-en-Provence, l’entreprise montre une croissance assez rapide et obtient trois soutiens successifs de Bpifrance dans le cadre de son développement. « En 2012, au moment du lancement, nous avons bénéficié d’une aide à l’innovation, dispositif non remboursable de 50 000 €.
Cet apport a eu deux effets positifs. D’abord, il s’agit d’une somme d’argent sonnante et trébuchante qui nous a permis de supporter les coûts des premières machines. Mais cette aide constituait aussi un élément déclencheur puisqu’elle nous a ouvert des portes en matière de financement et a renforcé notre crédibilité sur le marché » explique Olivier Bourgois. 

Bpifrance intervient alors en soutien auprès de la société qui demande l’appui financier des banques. Puis, en avril 2014, l’entreprise obtient de Bpifrance un PTZI (Prêt à Taux Zéro dédié à l’innovation) de 200 000 €. Des fonds qui ont d’ores et déjà permis à l’entreprise de passer à l’échelon supérieur, d’améliorer la productivité de ses machines et de constituer une équipe aux compétences solides pour développer un service de qualité. Steripure, qui affiche un chiffre d’affaires d’environ 400 000 € en 2014, ambitionne de dépasser les 900 000 € en 2015.

Interview de Romain Niccoli, Cofondateur de Criteo

Interview de Romain Niccoli, cofondateur et directeur technique de l’entreprise Criteo qui a su adapter son business model et boucler des levées de fonds jusqu’à faire entrer son entreprise au Nasdaq.

En quoi vous associer vous a-t-il aidé ?

Pour résumer, nous avons fusionné deux projets. Le premier où j’étais avec Franck Le Ouay que je connaissais depuis très longtemps (ndlr : colocataire puis ils ont travaillé ensemble chez Microsoft) et celui de Jean-Baptiste Rudelle qui lançait à peu près le même projet en parallèle. Nous nous sommes rencontrés par hasard dans les locaux d’Agoranov.

Jean-Baptiste venait pitcher son projet en expliquant qu’il était le seul dans le monde à faire cela, les participants lui ont répondu qu’il y avait deux autres personnes qui faisaient la même chose de l’autre coté de la porte. Au bout de quelques semaines, nous nous sommes revus et nous avons fusionné les projets. Lui avait déjà créé une société qu’il avait revendu et nous avions développé une technologie. Cette association « naturelle » nous a permis de lever des fonds dans de bonnes conditions. Seuls, nous n’aurions pas pu lever cette somme dès le premier tour (ndlr : 3M€).

Qui s’occupait de quoi ?

Dès le départ, nous avons réussi à déterminer les fonctions de chacun, et ce que nous envisagions pour l’avenir. L’essentiel, pour nous, était que les conditions restent identiques entre tous les associés. Jean-Baptiste s’est concentré sur les levées de fonds, ce qui est extrêmement chronophage. Franck a travaillé sur la partie scientifique, c’est-à-dire sur le développement de l’algorithme et moi sur le développement de la plateforme.

Est-ce que vous aviez imaginé le succès qu’aurait Criteo en 2005 quand vous étiez chez Agoranov ?

C’est difficile d’imaginer ce que l’entreprise va devenir. Nous aurions signé pour un succès bien moins grand que celui d’aujourd’hui. Nous aurions été ravis de faire quelque chose qui marche simplement. Mais l’appétit vient en mangeant et quand nous avons franchi certaines étapes, nous nous sommes dit que nous pouvions en faire encore plus. Nous avons donc continué. Et c’est l’état d’esprit dans lequel nous sommes encore aujourd’hui.

Qu’est-ce qui fait aujourd’hui la qualité de votre technologie ?

D’abord, ce sont les chiffres de performance de la campagne publicitaire. Nos clients font des comparatifs, des tests entre les technologies. Celle de Criteo, ce n’est pas la formule de Coca Cola, ce n’est une invention que nous gardons secrète dans un coffre. Ce sont des algorithmes que nous améliorons en permanence et qui deviennent de plus en plus performants au fil des mois. Il y a deux grandes parties dans notre technologie. Celle de la « recommandation » qui est le choix du contenu, de la présentation, de l’animation, des produits dans la bannière publicitaire. Le deuxième aspect est de prédire la performance à l’avance avec la probabilité qu’un internaute clique et achète un produit.

Comment se sont passées vos levées de fonds ?

La première levée de fonds a eu lieu en mars 2006. Il n’y avait pas encore de business, aucun revenu et pas de produit formalisé. Les investisseurs cherchent trois choses : d’abord vérifier qu’il existe bien un marché ou que nous pouvons le créer et vérifier ensuite que l’équipe tient la route. Le troisième critère porte sur l’innovation technologique et l’approche du marché qui va permettre d’avoir un angle d’attaque efficace. Nous sommes allés directement sur du capital risque car le projet le permettait. Nous étions plutôt dans l’optique de lever un maximum de fonds le plus vite possible pour optimiser les chances de succès, de ne pas trop réfléchir à la dilution, aux pourcentages de parts.

Et comment avez-vous réussi votre seconde levée de fonds ?

Celle de fin 2007 s’est révélée la plus difficile. Le Business n’était pas à zéro mais le chiffre d’affaires demeurait très faible, nous restions très en retard sur le business plan et nous n’avions pas le niveau de succès espéré. Six mois plus tard, le business a décollé. Nous nous sommes entretenus avec le conseil d’administration du changement de stratégie et avons déduit que c’était là que résidait l’avenir.

Comment arriver à faire une seconde levée de fonds sans avoir connu le succès ?

Il a fallu expliquer aux investisseurs pourquoi la première n’avait pas porté ses fruits et ce que nous faisions de différent. Nous étions entre la version 1 et la version 2 de notre produit principal et la version 2 améliorait significativement les choses. Nous venions de la sortir mi-2007 quand nous avons débuté  les discussions. Fin 2007, nous avions développé le chiffre d’affaires, et même plus que prévu. Au printemps 2008, nous avons tout focalisé sur le modèle de la publicité à la performance.

A l’époque combien d’argent avez-vous levé ?

La deuxième levée de fonds (fin 2007) était de 7 millions d’euros. La 3e levée, en 2010, auprès d’un fonds d’investissement américain de 5 millions d’euros. Cette dernière nous a permis de mettre un pied aux États-Unis en nous donnant des contacts et une crédibilité avec un fonds d’investissement de premier plan. Entre la deuxième et la troisième levée de fonds, nous en avons réalisé une autre en 2009, que j’appelle 2 bis. Elle nous a apporté 2 millions d’euros, ce qui n’était en soi pas indispensable, mais nous voulions maximiser les chances de réussite. Chaque levée de fonds possède son utilité propre.

Comment avez-vous réussi à conquérir les États-Unis entre 2008 et 2012 ?

Nous avions une ambition mondiale dès le départ. L’idée consistait à dire : « on y va, on verra bien ce qui marche, ce qui ne marche pas, on ne se fixe pas de limites d’entrée de jeu ». En Europe, nous étions en mode évangélisation, nous expliquions comment cela marchait, les gens ne connaissaient pas. Aux États-Unis, quand nous sommes arrivés, on nous a répondu : « on a déjà essayé ce genre de choses, cela ne marche pas ».

Nous avons eu du mal à convaincre nos prospects de faire un test technique et à recruter l’équipe commerciale qui avait le bon carnet d’adresses pour faire le test. Autre difficulté, quand nous faisions un test et que cela marchait bien, nous nous sommes aperçus que la personne qui a le pouvoir de faire le test n’a pas forcément le pouvoir de faire plus ! Il faut donc avoir le bon contact chez le client. Cela a été la grande difficulté et a pris un peu de temps -quelques années- pour les convaincre. Et finalement, le business a bien pris fin 2011 avec 20 % du chiffre d’affaires mondial réalisé aux États-Unis.

Les Conseils de  Romain Niccoli

  • Ne pas s’autolimiter. Si le produit fonctionne, autant se lancer. Il faut qu’il soit finalisé et c’est sûr que si vous n’essayez pas, vous n’allez pas y arriver.
  • Recruter les meilleurs. Jouez pour le succès et donnez-vous les moyens de réussir vos ambitions. C’est un peu l’histoire de Criteo : nous embauchons les personnes les plus talentueuses dans tous les domaines. Il n’y a pas les fondateurs d’un coté et les salariés de l’autre. C’est une aventure collective qui dépasse largement les fondateurs.
  • L’association. Il est important qu’il y ait une complémentarité. Si tout le monde veut tout faire cela peut poser des problèmes.
  • être en mode lean start-up. Clarifiez les facteurs de risques ou d’incertitudes dans le projet. Il ne suffit pas simplement d’essayer de maximiser les profits et revenus le plus vite possible mais cela consiste à modéliser. Vérifiez les hypothèses que vous faites et les plus incertaines le plus vite possible.
  • Ne pas s’arrêter à la première difficulté. Insistez suffisamment car ce n’est pas facile. Il ne faut pas non plus aller dans une impasse mais prenez le recul nécessaire. Il n’y a pas de recette magique pour le savoir mais il est nécessaire de se donner des méthodes de succès, de vérifier ses hypothèses. Bien analyser est essentiel.

L’entrepreneure qui mêle le créatif au commercial

Parcours de Juliette Parcevaux, fondatrice de Dessine Moi Un Soulier

Pendant son parcours étudiant à Science Po Bordeaux puis à l’ESC Toulouse, Juliette Parcevaux enchaîne les stages dans le domaine du marketing. À l’issue de sa formation en 2009, elle est recrutée par La Halle aux Vêtements en tant que chef de produit.

Mais l’expérience ne lui plaît que moyennement. Travailler au sein d’une grande chaîne, dans le rayon textile pour bébés, un domaine éloigné de sa passion première (la chaussure, ndlr), ne lui convient pas. Un an après sa première embauche, elle plaque tout et décide de lancer son business. « J’ai un petit problème avec l’autorité et la hiérarchie. J’avais envie de sortir du cadre, de pouvoir réaliser ce que je désirais vraiment, c’est-à-dire créer des produits, monter une marque et développer mon côté commercial. » confie-t-elle.

Mêler le créatif à l’aspect commercial et vendre des chaussures sur-mesure fabriquées en France, voilà l’idée. Mais pas question de se lancer immédiatement pour la jeune femme. Pendant près d’un an et demi, Juliette se forme aux métiers de la chaussure et au dessin. Elle étudie les patronages, les cambrures, la technique pour pouvoir dessiner et monter toute une collection. En septembre 2011, le site Internet de la société « Dessine Moi Un Soulier » voit le jour.

Malgré son enthousiasme, la jeune femme se heurte au début de l’aventure à des difficultés qu’elle n’avait pas forcément prévues. Le business décolle difficilement et surtout, Juliette est une femme. « Il existe encore énormément de sexisme et de misogynie en France, particulièrement dans l’industrie. On m’a claqué de nombreuses fois la porte au nez, j’ai même eu droit à des propositions indécentes ! La plupart des fabricants ne m’ont pas prise au sérieux. J’ai dû me battre pour m’imposer. » raconte l’entrepreneure.

À force de pugnacité, Juliette tient le coup. Elle parvient à trouver un atelier capable de produire rapidement et qualitativement des paires de chaussures à l’unité. Progressivement, le nombre de clientes grandit et les portes s’ouvrent. La créatrice vend même ses produits à l’international, en Belgique, en Suisse, en Angleterre, en Espagne et un peu aux États-Unis. Les ventes mettent environ un an et demi à grimper réellement et la société devient rentable en 2014, pour la première fois. « J’ai clôturé 2014 à 400 000 € de chiffre d’affaires et j’emploie deux personnes en plus de moi. J’observe que mon chiffre d’affaires double chaque année, c’est plutôt très bon signe pour la suite. » se réjouit alors Juliette.

Bien sûr, elle n’entend pas s’arrêter là. Doubler son chiffre tous les ans reste une volonté, au même titre que le développement des ventes en Asie et aux États-Unis et l’extension de la gamme. Juliette semble avoir trouvé sa voie dans l’entrepreneuriat. Et l’aventure est loin d’être terminée, puisque l’objectif est de devenir la référence de la chaussure sur-mesure en France. Assurément, un beau « pied-de-nez » à la crise…

Le jeune fonceur qui mise sur le réseau

Le chemin qui mène à l’entrepreneuriat, Elie Wague l’a emprunté très tôt. Après le collège, il s’oriente au lycée professionnel par choix, puis se lance dans des études variées : psychologie, sociologie, japonais, arabe et enfin une licence en communication à Paris 8 qu’il interrompt au bout de deux ans. « Je m’étais dirigé vers cette filière par instinct, mais au bout de ces deux années, j’estimais avoir atteint mes objectifs. Je ne souhaitais pas obtenir le diplôme et rentrer dans la case « communiquant ». C’est pour cela que j’ai quitté la formation. » explique-t-il. 

En 2008, alors qu’il travaille comme assistant d’éducation, Elie lance sa première start-up, Avogoo, en association avec son meilleur ami. Ce réseau social met en relation les restaurateurs et consommateurs, qui peuvent y noter les enseignes, donner leur avis et le partager avec leur communauté. En retour, les restaurateurs peuvent en profiter pour lancer des campagnes promotionnelles auprès des utilisateurs. Le projet semble bon, mais la mayonnaise ne prend pas. « Cela a été un échec. Nous étions novices dans le domaine de l’économie numérique et l’association avec mon meilleur ami n’a pas fonctionné.
Je m’investissais beaucoup alors que lui restait un peu timoré. Le projet traînait en longueur, nous avons fini par abandonner. »
 précise Elie. 

L’entrepreneur poursuit son métier d’assistant d’éducation jusqu’en mai 2012, date à laquelle il se lance dans une seconde aventure entrepreneuriale.
Il crée Dream2web, une agence de création de sites web. Mais le dirigeant n’est pas réellement satisfait de cette idée. Le 7 décembre de cette même année, une amie entrepreneure lui précise que son entreprise manque de visibilité mais qu’elle ne peut pas se permettre financièrement de se lancer dans une stratégie digitale globale. C’est le déclic. 

Le lendemain matin, il crée Beuzy, réseau social de mise en relation de professionnels. Unique en son genre, cette plateforme répond à une problématique différente des réseaux traditionnels. Au lieu de permettre à l’entrepreneur de se mettre en avant, Beuzy propose à l’entreprise de gagner en visibilité et de faire connaître son produit, sa spécialité, ses partenaires.

Son échec précédent l’ayant forgé, Elie entend bien ne pas répéter deux fois les mêmes erreurs. Seul cette fois, il fait le nécessaire pour être encadré, il se forme, lit avec intensité sur le sujet et développe son outil pendant deux ans. En mai 2014, après avoir longtemps étudié les différentes fonctionnalités et posé les bases d’un modèle économique viable, il met sa solution en ligne. Quelques mois après, la plateforme affiche plus d’une centaine de membres inscrits et l’entrepreneur peut commencer à viser plus loin. Il se focalise aujourd’hui sur sa campagne de communication et entend séduire les investisseurs dans le but de lever au minimum 15 millions d’euros dans les prochains mois.

Impulsif, passionné, Elie voit aujourd’hui l’entrepreneuriat comme le seul et unique moyen d’être libre. Celui qui ne supporte pas de suivre les règles à part celles qu’il a construites lui-même affiche des objectifs ambitieux pour sa start-up. Et fonceur comme il est, il y a fort à parier qu’il parviendra à ses fins.

L’entrepreneur qui valorise l’apprentissage des langues

A 41 ans, Olivier Haquet est le fondateur d’ADomLingua, organisme de formations linguistiques pour les entreprises, les salariés et les particuliers. Rencontre.

Quel est votre parcours (professionnel et personnel) avant la création de votre entreprise ?

Après des études d’ingénieur et un MBA, j’ai commencé ma carrière professionnelle aux États-Unis. J’ai débuté à l’Ambassade de France dans le domaine de la coopération culturelle et scientifique puis j’ai déménagé sur la côte ouest pour aider les entreprises américaines à s’installer en France. C’était au tout début des années 2000 et à force de côtoyer les start-ups qui allaient devenir les géants du web, le virus de l’entrepreneuriat m’a pris. Une amie de promotion m’a alors contacté pour me proposer de prendre avec elle la direction d’une jeune société internet à Paris et je suis rentré en France. L’expérience a été intense et j’ai beaucoup appris sur le développement et la structuration d’une société. C’est après un bref passage dans le conseil en stratégie que j’ai créé ADomLingua.

Pourquoi s’être lancé ?

J’ai créé ADomLingua en 2004 par goût de l’entrepreneuriat et par intérêt pour les langues. J’en ai moi-même appris 5, même si mon niveau reste bien modeste ! Au départ, je me suis intéressé au secteur des services à la personne qui était alors en plein boom. Je me suis demandé si je pouvais développer un positionnement différent des sociétés existantes, qui proposaient pour nombre d’entre elles un soutien scolaire « toutes matières ». Je souhaitais également pouvoir me développer sur le marché des adultes. Les langues sont alors apparues comme une évidence et ADomLingua, cours à domicile pour les particuliers était née. En 2005, j’ai créé l’entité « ADomLingua Communication » qui est un organisme de formation continue. Cette deuxième activité est rapidement devenue majoritaire et compte aujourd’hui pour 80% de notre chiffre d’affaires.

Que représente l’entrepreneuriat pour vous ? 

C’est le moyen de s’épanouir, de se réaliser, de s’accomplir. Le fait d’être autonome, même si c’est parfois lourd à gérer, constitue également un gros plus. L’entrepreneuriat permet aussi d’avoir un rapport au travail complètement différent. Je n’ai d’ailleurs pas souvent l’impression que c’est du travail ! On progresse tout le temps en investissant son énergie et ses ressources sur des sujets variés afin de servir un objectif que l’on a fixé. C’est exaltant.

Quelles ont été les principales difficultés rencontrées ? Inversement, les principales satisfactions ? 

En matière de difficultés, je note que la législation est particulièrement lourde dans notre pays. L’environnement fiscal, administratif et social est complexe mais surtout trop fluctuant. Parmi les satisfactions, je relève le sentiment d’être utile : l’entrepreneur crée des services, des emplois, des richesses, il contribue aussi à l’épanouissement des autres. Je me rappelle d’un salarié qui est entré chez AdomLingua avec peu de bagages académiques mais un beau potentiel intellectuel.

Il a pu accéder à un Master en alternance et ainsi envisager un développement de carrière ambitieux. De même, il est satisfaisant de pouvoir accompagner et promouvoir les personnes les plus méritantes autour de soi. Quand on est entrepreneur, on peut faire la différence ! Même s’il s’agit d’une goutte d’eau, nous contribuons à l’évolution de notre société. Je tire enfin un grand plaisir d’avoir structuré notre activité en optimisant les processus pour produire un service de qualité et ce, avec efficacité.

Comment vous êtes-vous financé ? 

Nous avons entièrement fonctionné sur fonds propres. J’ai initialement investi 10 000€ de mes économies personnelles. Puis, nous sommes passés à l’autofinancement, en ne prélevant aucune rémunération sur la société pendant deux ans.

Pouvez-vous me donner les chiffres de votre entreprise (date de création, nombre de salarié, chiffre d’affaires…) ?

ADomLingua a été créée en 2004 et ADomLingua Communication, organisme de formation en 2005. Nous avons atteint un million d’euros de chiffres d’affaires en 2010. Du fait de notre activité, plutôt que le nombre de salariés, mieux vaut indiquer le nombre d’équivalents temps plein qui est d’une douzaine.

Comment conciliez-vous vie professionnelle et vie personnelle ?

Pas si facilement que ça… Mais je suis aidé par ma conjointe qui est très conciliante et qui possède, elle aussi, une activité passionnante et chronophage puisqu’elle est chirurgienne. Je réalise qu’au-delà du temps passé pour ADomLingua, c’est surtout le fait d’avoir en permanence l’entreprise en tête qui use de l’énergie. En revanche, en vacances, je coupe complètement et les personnes présentes au bureau savent qu’il ne faut pas me déranger.

En tant qu’entrepreneur, la frontière entre vie professionnelle et vie personnelle est partiellement abolie, car on prend plaisir à développer son entreprise, à y réfléchir et finalement à s’y épanouir. En plus de cela, on a en partie la maîtrise de son emploi du temps. Quand je sors de rendez-vous et qu’il fait beau je rentre tranquillement en vélib’ en profitant de notre belle ville ! Par ailleurs, dans la mesure où AdomLingua est mécène de plusieurs concerts de musique ainsi que d’une pièce de théâtre cette année, j’ai l’occasion de découvrir de nouveaux univers, c’est plaisant !

Avez-vous une anecdote à partager ?

Je pense à la plus simple et en même temps la plus excitante : le premier cours d’anglais vendu. Nous avions passé des semaines à lancer notre activité, à nous investir jours et nuits jusqu’à ce qu’un matin, un client passe une première commande. Un sacré souvenir ! Je peux également citer comme anecdote l’arrivée des premiers clients renommés, qu’il s’agisse de VIP, d’entreprises connues, de PDG de grandes entreprises à former, de palaces parisiens… Il y a quelques années, nous avons même été sollicités par l’Élysée. J’ai aussi une pensée pour notre cliente la plus fidèle dont nous avons accompagné la fille depuis la maternelle. Cette dernière rentrera l’année prochaine au lycée.

Quelles sont les perspectives d’avenir pour votre entreprise ?

Les perspectives à court terme sont liées à la mise en place de la réforme de la formation professionnelle et notamment à l’apparition du CPF (Compte Personnel de Formation) qui secoue notre secteur. A plus long terme, l’impact des nouvelles approches pédagogiques comme les MOOCs est un sujet d’attention.

Le prêt à la création d’entreprise (PCE) a disparu

L’aide destinée aux jeunes entrepreneurs a été abrogée le 1er avril, Le PCE remplacée par des garanties de prêts pour des projets plus importants. Qu’est-ce que le PCE ?

Qu’est-ce que le PCE ?

Le prêt à la création d’entreprise (PCE), offrait des prêts bancaires de 2000 à 7000 euros prévus pour le financement de projets de création d’entreprise, sans caution personnelle ni garantie. Cette aide permettait aux entrepreneurs de s’installer, la durée du prêt étant fixée à 5 ans et le remboursement du capital et des intérêts différés de 6 mois.

Remplacement du prêt à la création d’entreprise

Un autre dispositif de Bpifrance, consistant en une garantie de prêts destinés aux entreprises de moins de 3 ans, a vu le jour. Cette nouvelle possibilité permet de financer jusqu’à 70% du projet. Des demandes simplifiées, ne comprenant plus qu’un dossier unique, pourront être effectuées pour des projets atteignant jusqu’à 200 000 euros d’investissements.

Cette « garantie création » propose une couverture de 50 à 60% du concours bancaire pour les PME (Petites et Moyennes Entreprises) de moins de trois ans et dont le chiffre d’affaires annuel reste inférieur à 50 millions d’euros. Cela permettra notamment de financer le BFR (Besoin en Fonds de Roulement) et les investissements.