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Livre : L’entrepreneur qui voulait être heureux

Le sujet de cette chronique est un peu le fruit du hasard. Je profitais de la trêve des confiseurs, où même si on n’a pas prévu de vacances on y a tous été peu ou prou contraints compte tenu de la léthargie économique ambiante. J’ai alors découvert le succès de librairie de Laurent Gounelle « L’homme qui voulait être heureux » aux éditions Pocket devenu un classique.

Un apprentissage tiré du livre

Dans son ouvrage, l’auteur nous décrit, à l’occasion de vacances estivales à Bali du personnage principal et narrateur, son initiation par un vieux maître asiatique qui va lui permettre de découvrir le fabuleux pouvoir des croyances (tiens encore les vacances, elles doivent donc avoir du bon, même pour un entrepreneur qui généralement ne les affectionne pas vraiment).

Et oui les croyances, ces fameuses idées, pensées, représentations du monde que nous portons tous et qui se mettent en place en fonction de notre enfance, de notre histoire personnelle, de nos expériences et du sens que nous y donnons. Comme le rappelle le sous-titre du livre : « Ce que l’on croit peut devenir réalité ». Cet aspect est fondamental en particulier pour les entrepreneurs que nous sommes.

Analyser ses croyances

De nos croyances et paradigmes (ensemble de croyances) vont dépendre nos blocages ou au contraire nos forces. Identifier ce qui nous limite est la première étape pour s’affranchir de la peur et de l’échec. Découvrir nos croyances énergisantes et favorisent notre confiance en nous et dans notre succès est bien évidemment la deuxième.

De nos pensées et de nos émotions découlent nos actions, de nos actions dépendent nos résultats, de nos résultats dépend notre réussite, de notre réussite provient enfin notre bonheur.

Se connaître pour agir et ne plus être agi malgré nous par des peurs et des limitations qui nous freinent, expérimenter en conscience son pouvoir créateur et sa capacité à créer des résultats conforme à sa vision et à ses objectifs, telle est la voie de l’entrepreneur qui voudra être heureux en tant que entrepreneur en 2013.
J’en profite pour vous souhaiter tout l’épanouissement et le succès que vous méritez pour cette nouvelle année.

Financement des TPE : lancer son projet

Le porteur de projet doit faire face à des défis : de la nécessité de mettre en place son projet en passant par l’augmentation de la production, le recrutement, l’achat d’une nouvelle machine, la location de locaux… le financement des TPE sera au cœur des interrogations du porteur de projet – nouveau chef d’entreprise, alors même que l’entreprise est souvent à cours de trésorerie !

Les techniques de financement pour se lancer

Le pré-amorçage

Il existe des techniques de financements adaptées aux besoins des jeunes entreprises qui démarrent tout juste leur activité.

  • La love money : On appelle ainsi l’argent investi dans le capital par les proches des fondateurs. En général, les sommes ne sont pas très élevées mais permettent tout de même un bon effet de levier pour l’accès à d’autres types de financement.
  • Les aides financières : Davantage orientées vers le soutien aux entreprises innovantes ou à fort potentiel, elles peuvent s’avérer cruciales dans la survie de votre business à la période critique du lancement. Les régions et territoires sont souvent très actifs pour délivrer ces fameuses aides. Il en existe plusieurs types : subventions, prêts remboursables Nacre, garantie d’emprunt ou concours à dotations financières.
  • Les prêts d’honneur : Dédiés aux porteurs de projet qui ne disposent pas d’un apport personnel suffisant pour prétendre demander un emprunt bancaire, ces prêts sont accordés sans aucun intérêt ni demande de garantie. C’est un prêt personnel, fait directement au porteur de projet. Les organismes France Initiatives, France Active ou le Réseau Entreprendre pratiquent ce genre de prêts. Oséo propose de son côté le PCE, prêt qui doit, lui, être accompagné d’un prêt bancaire.
  • Les prêts solidaires : Apparentés au dispositif du microcrédit, les prêts solidaires, de petits montants en général, sont destinés aux petits projets qui peinent à obtenir un emprunt bancaire. On peut citer ici les associations Adie, Nef ou Racines par exemple.

L’amorçage

Une fois que l’activité est lancée, il faut souvent partir à la recherche de nouveaux financements pour gérer le développement de l’entreprise.

  • Le compte courant d’associé : Pour faire face à des besoins en trésorerie temporaires, tout associé ayant un minimum de 5 % des parts du capital peut apporter une créance à la société sous forme de compte-courant.
  • Les crédits-bails : Il en existe deux types, mobilier ou immobilier. C’est une solution de financement des investissements professionnels. Les sociétés de crédit-bail achètent le bien et le louent ensuite aux chefs d’entreprise.
  • Les clubs d’investissement : Des organismes qui investissent des petits montants dans des jeunes entreprises ayant une vocation sociale ou solidaire. Ces investissements se font sous forme de participation au capital. On peut citer ici : Cigales, Love money pour l’emploi, Garrigue, Sifa ou FinanCité.
  • Les business angels : Des particuliers, souvent rassemblés en clubs, qui décident d’investir sous forme d’entrée au capital une partie de leur patrimoine dans des sociétés à fort potentiel de croissance. Leur investissement se fait la plupart du temps dans le cadre du dispositif de réduction d’impôts ISF PME. Ils apportent des montants allant de quelques milliers à plusieurs centaines de milliers d’euros.
  • Les fonds d’investissement spécialisés en seed capital : Des acteurs un peu nouveau dans le paysage du financement en France. Comme les business angels, ils investissent du capital-risque. Leurs tickets sont aux alentours d’une centaine de milliers d’euros.

Gérer son BFR avec des crédits à moyen terme initiés par les experts-comptables

  • Mieux gérer son BFR. Vous venez tout juste de démarrer l’activité de votre startup ? Vous êtes sûrement en train de découvrir alors la lourde problématique de la gestion de votre trésorerie ! Conséquences de votre succès naissant, votre carnet de commande se remplit et de nouveaux projets commencent à germer. Parfait ! Mais attention à ne pas négliger votre Besoin en Fonds de Roulement (BFR) qui augmente de plus en plus. Il suffit parfois qu’un client vous paie en retard ou qu’un investissement s’avère indispensable pour que votre situation vire au rouge. La solution ? Vous adresser à votre banque qui peut vous proposer des prêts à court terme et pour des sommes assez limitées. Les crédits à moyen terme jusqu’à 25 000 € peuvent vous aider à financer votre BFR au quotidien.
  • L’accès aux crédits bancaires facilité. Agnès Bricard, le Président du Conseil Supérieur de l’Ordre des Experts-Comptables (CSOEC) a signé des conventions cadres avec la plupart des grands établissements bancaires (Banques Populaires, LCL, Groupe Crédit du Nord, Crédit Agricole) pour faciliter aux entrepreneurs l’obtention de crédits bancaires inférieurs à 25 000 € et à moyen terme (3 à 7 ans). Un document type est mis à disposition dans chaque banque signataire pour émettre une demande d’obtention d’un crédit à moyen terme. Ce prêt bancaire peut vous aider à faire face à des décalages de trésorerie, à améliorer la structure financière, ou encore à permettre le recrutement d’un salarié par exemple. Ce prêt donne la possibilité de remplacer les découverts bancaires, très coûteux, par du crédit de trésorerie à moyen terme, meilleur marché et plus sécurisant. Pour qu’un entrepreneur puisse accéder à ce prêt, son expert-comptable va examiner le besoin de l’entreprise, puis remplir avec lui le dossier modélisé en ligne. L’expert ajoute également au dossier son avis, sous forme d’une analyse prévisionnelle argumentée de l’entreprise. Il apporte ainsi son assurance modérée dans l’établissement du dossier de financement.
  • La motivation des refus bancaires pour rebondir. La banque partenaire du CSOEC s’engage à répondre dans les quinze jours ouvrés dès réception du dossier et à expliquer les causes d’un éventuel refus (insuffisance d’autonomie financière, perspectives d’avenir non probantes…). Dans ce cas, l’entrepreneur peut travailler les points faibles de ses comptes avec son expert-comptable ou bien s’orienter vers des sources de financements alternatives (financements publics, fonds d’investissement…).

3 questions à Agnès Bricard, président du CSOEC

Vous avez mis en œuvre un renforcement du soutien de la Profession au financement des TPE. Quels objectifs sous-tendent cette action ?

Dans le cadre de la réglementation de Bâle II et Bale III, il s’agit tout d’abord d’apporter plus de sécurité aux banquiers pour l’attribution des crédits aux TPE. Ensuite, il était naturel que l’expert-comptable apporte son expertise dans l’élaboration du dossier de financement. Il apporte également sa garantie sous la forme d’une assurance modérée reposant sur la validation de la cohérence des hypothèses de travail retenues pour la réalisation des prévisionnels. Aujourd’hui, les besoins de financement des TPE sont généralement axés soit sur leur poste client, soit sur la consolidation d’un découvert structurel ou encore sur le coût de la période d’adaptabilité d’un nouveau salarié à son poste de travail.

Ce soutien vise également les PME et ETI ?

Les objectifs des partenariats pour les PME et ETI sont identiques à ceux des TPE mais les besoins de financement sont très différents. Le dossier de financement prévoit des stades variés d’intervention adaptés à leurs besoins. L’expert-comptable participe à l’identification des PME qui souhaitent grandir. Il joue également un rôle clé dans l’orientation de ces entreprises vers les fonds d’investissement adaptés. Vous pouvez télécharger un document simple qui permet d’effectuer ce travail d’identification et d’orientation en amont. sur le blog www.financement-tpe-pme.com.

Quelles sont les autres actions envisagées à l’avenir en direction des entreprises ?

L’assurance santé entreprise sera l’une de nos actions prioritaires. Elle apporte aux entreprises une solution de financement des honoraires des experts. Elle permet aux entreprises de protéger leur patrimoine des risques de vulnérabilité interne mais aussi externe liés à la santé de leur secteur d’activité.

Marchés Publics : Florilège des erreurs les plus fréquentes

Quoi de plus rageant que d’être écarté d’un marché public pour une signature manquante ou une pièce oubliée? Pour remporter un marché public, il ne suffit pas d’être le mieux disant: il faut également éviter tous les écueils procéduraux: la moindre erreur est susceptible d’entacher l’offre de non conformité. Voici un petit tour d’horizon des principaux pièges guettant le candidat aux marchés publics.

La rigueur est un atout essentiel pour quiconque souhaite remporter des marchés publics. Il s’agit en effet d’une procédure exigeante, au cours de laquelle l’acheteur public est impitoyable, par souci du respect de l’égalité de traitement entre les candidats.

Pourtant, la majorité des non conformités administratives pourrait être évitée, en suivant les quelques recommandations suivantes.

Le marché public: un contrat d’adhésion

Il peut être tentant d’annoter ou de compléter un cahier des charges mal ficelé, ou obsolète. Ainsi, au moment de remettre leur offre, certains candidats modifient directement les pièces de la consultation ou indiquent au sein de leur mémoire technique en quoi leur offre ne répond pas à l’ensemble des spécifications un cahier des charges. D’autres candidats corrigent les erreurs manifestes de rédaction, ou transforment une clause afin de la rendre réalisable, ou plus favorable pour leur société.

Toutes ces modifications sont interprétées par l’administration comme étant des réserves.

Or, le marché public appartient à la catégorie des contrats d’adhésion: ceci signifie que le candidat doit s’y conformer intégralement, ou renoncer à répondre, sous peine de rejet automatique de l’offre par l’administration.
Ceci se justifie par le souci de respecter le principe fondamental de respect de l’égalité de traitement entre les candidats. Par ailleurs, accepter ces modifications empêcherait l’administration de comparer des offres répondant strictement aux mêmes besoins.

Il n’existe que deux exceptions: lorsque le pouvoir adjudicateur invite explicitement le candidat à modifier le cahier des charges d’une part, ou si les variantes sont autorisées d’autre part.

Les variantes sont l’autorisation donnée par l’administration de proposer une offre alternative au cahier des charges, sous réserve que le candidat respecte les spécifications techniques minimales requises que l’administration aura précisées. Le candidat est libre de répondre à l’offre de base, c’est à dire avec une offre strictement conforme au cahier des charges; il peut par ailleurs répondre avec une ou plusieurs variantes. Formellement, le candidat doit présenter distinctement sa variante de l’offre de base, au sein du mémoire technique (et non directement dans le cahier des charges).

Le non respect du formalisme imposé par le règlement de consultation

Le règlement de consultation (RC) constitue en quelque sorte « la règle du jeu » pour répondre au marché public.

Ce document explicite notamment les conditions de remise des offres. Ces clauses sont impératives.

Ainsi, en premier lieu, le candidat doit remettre l’ensemble des pièces demandées par le pouvoir adjudicateur. En effet, à l’exception des attestations sociales et fiscales, qui peuvent être remises par le candidat au stade de l’attribution du marché, il n’existe pas de pièces facultatives.

En second lieu, le candidat doit parapher, signer, dater les documents conformément aux dispositions du RC. Dans le dossier de candidature, généralement, seul le formulaire DC1 (aussi appelé « lettre de candidature ») doit être signé. En revanche, au stade de l’offre, les exigences varient d’une consultation à l’autre, excepté pour l’acte d’engagement, qui doit être systématiquement signé.

Enfin, le candidat doit expédier son pli avec les mentions et à l’adresse indiqués dans le RC.
En effet, négliger ces aspects suppose le risque pour le candidat que le pli soit perdu dans un service ou qu’il soit ouvert à tort, auxquels cas le candidat doit être évincé.

Les incohérences de l’offre

Le candidat doit veiller à ce que son offre ne contienne pas de contradictions, techniques ou financières, sous peine de voir son offre écartée.
Deux types d’exception subsistent: d’une part, s’il s’agit d’une grossière erreur matérielle d’écriture (arrondis, ou erreur de virgule…), pouvant être rectifiée de manière évidente par l’administration, alors cette dernière doit procéder d’elle même à cette rectification.

D’autre part, si la consultation a été lancée en « procédure adaptée » ou en « marché négocié », le pouvoir adjudicateur dispose de la faculté d’aborder l’incohérence en négociation: le candidat inattentif bénéficie alors d’une session de rattrapage.

En dehors de ces exceptions, au nom de l’égalité de traitement entre les candidats, et parce que l’administration ne peut prendre le risque de modifier une offre sujette à interprétation, cette offre sera déclarée non conforme, et rejetée.

Le lot : une unité indivisible

Lorsqu’un marché public est divisé en lots, le code des marchés publics impose à l’administration d’analyser séparément les lots.
Quant au candidat, il lui est interdit de proposer une offre différenciée en fonction du nombre de lots qu’il est susceptible de remporter. Par ailleurs, il ne peut répondre que partiellement à un lot.

Ainsi, toute offre technique ou financière ne répondant pas à la globalité du lot doit être évincée.
Ceci suppose de traiter dans son mémoire technique l’ensemble des thématiques abordées par le cahier des charges (et en particulier le cahier des clauses techniques particulières).

Par ailleurs, cette réglementation implique que le candidat remplisse l’intégralité des postes de prix des pièces financières. Toute ligne non remplie sera assimilée à une absence de réponse par le candidat, qui sera donc rejeté pour non conformité de l’offre.
Sur certaines consultations, jusqu’à un tiers des offres peuvent ainsi être écartées pour de simples motifs procéduraux. L’offre du candidat qui veillera à prendre ces quelques précautions d’usage sera ainsi déclarée conforme, et le candidat augmentera ainsi in fine ses chances de succès au marché public.

Article par Sylvain LE TURCQ

FBI ou CIA ?

« Il vendrait une brosse à cheveux à un chauve ! » Erreur grossière, et image désuète d’un bien piètre vendeur. Cette caricature de vente forcée ou inadéquate génère bien plus de pertes que de gains : gestion des retours, mécontentement, compensations, bouche à oreille négatif…

Comment vraiment négocier et argumenter, alors ? 

Il est d’usage de conseiller d’écouter un client potentiel : il parait qu’il dit tout. Oui, bien sûr, encore faut-il savoir ce qu’on est censé entendre, et lui poser pour cela les bonnes questions. Alors que veut-il ? Savoir comment nous pouvons améliorer son quotidien. C’est ainsi que vous parviendrez à l’accrocher réellement, en le mettant au centre de votre propos (au lieu de lui infliger votre magnifique catalogue ou votre superbe brochure !)
Cela semble simpliste, mais combien de produits ou services sont vendus avec une liste de fonctionnalités, souvent incompréhensibles, alors que les besoins des utilisateurs seraient bien plus simples à recenser.

La solution : rendre compréhensible les avantages clients

Convertir une fonctionnalité en solution est de la responsabilité du « proposeur », bien plus qu’à la charge de l’utilisateur non initié !
Donc au lieu d’asséner à un directeur Marketing, comme je l’ai entendu « ce hub 12 ports plug and play pluggé sur votre réseau IP et permettra une auto connexion de tous les utilisateurs au périphérique d’impression », dîtes par exemple : « vous allez diminuer les pertes de temps, et gagner en réactivité et efficacité, car tous les utilisateurs de votre service pourront imprimer sans effectuer de manipulation, tout cela grâce à ce boîtier hub… ».

Le principe efficace du FBI ou CIA

C’est ce que certains appellent « FBI » en anglais, ou « Features, Benefits and Incentives », ou en Français : « CIA » « Caractéristiques, Intérêts, Avantages». L’important dans une négociation commerciale étant de mettre d’abord en avant un ou plusieurs avantages (gain d’efficacité et de temps), basés sur un réel intérêt client (tous connectés ensemble, facilement), qui s’explique et se démontre par une série de caractéristiques (un boîtier hub)

Un principe trop souvent oublié

Beaucoup trop de commerciaux se concentrent sur leurs caractéristiques produits, se cachant derrière leurs connaissances techniques supposées pour abreuver leur client de jargon spécialisé, dont celui ci se sent totalement déconnecté (ou pire, s’il est vraiment technicien, dont il se rend compte de l’inanité !).

Une caractéristique technique ne fait pas vendre, elle apporte la preuve qu’un avantage supposé est bien réel. Donc au lieu de sortir une fiche technique en début d’entretien (même si elle est très belle), ne la présentons qu’après avoir validé l’intérêt et la sensibilité du client, comme une preuve. Imaginez un médecin nous assénant le « Vidal », et nous proposant de faire notre choix dans les différents produits, tout en insistant sur la promo en page 42 ?

Des besoins exprimés différemment selon l’interlocuteur

N’oublions pas non plus que les besoins s’expriment différemment selon les fonctions : pour un même équipement en imprimante, le directeur marketing sera sensible à la réactivité et aux formats, le Directeur Général à la rentabilité, les Ressources Humaines argumenteront sur les bonnes conditions de travail lors de leurs recrutements, quant au DSI, ce qui compte c’est la compatibilité avec le système installé. A nous de choisir dans notre catalogue les réponses aux besoins exprimés ou supposés.

En conclusion

L’approche CIA, ou plus justement AIC, nous permet de commencer par notre client, donc de capter son attention, pour terminer par notre solution et prendre la bonne commande.

Encore faut-il la chance d’avoir réussi à « le faire parler » ! Mais comme la chance ne doit rien au hasard..

Le capital-risque : l’arme anti-crise !

Interview de Gilles Babinet, serial entrepreneur et ex-président du Conseil National du Numérique, nommé « Digital champion » en juin 2012 par la ministre Fleur Pellerin auprès de Nelly Kroes, la commissaire européenne chargée du Numérique.

En tant que serial entrepreneur, quelle a été votre expérience du financement ?

J’ai vécu deux types de financement extrêmement opposés. Mes deux premières entreprises ont grandi avec de l’autofinancement uniquement. Ensuite, j’ai pu financer le développement de mes entreprises suivantes avec du capital-risque et avec Oséo. Par expérience, je pense qu’il est difficile de connaître un fort développement avec l’autofinancement. Ce n’est pas une stratégie viable si l’on souhaite avoir une croissance forte. Avec l’autofinancement, le développement prend des années, et le dirigeant passe son temps à gérer des problèmes de manque de cash dans les caisses. Même avec une entreprise ayant un cash-flow positif, la croissance rapide est impossible. 

Quelle est la situation du capital-risque en France aujourd’hui ?

Le capital-risque évolue beaucoup depuis le début de la crise fin 2007 / début 2008 et le durcissement de l’accès aux crédits bancaires pour les entreprises. Il y a un vrai changement de paysage parmi les acteurs du financement. Par exemple, le capital amorçage (seed) se faisait auparavant sur des sommes comprises entre 1 et 5 millions d’euros. Aujourd’hui, une jeune entreprise lèvera plutôt des sommes de l’ordre de 100 à 500 000 euros, sur cette même phase de l’amorçage. Pour le financement du démarrage de leur projet, les entreprises s’adressent en général à des pôles de business angels. Les fonds de venture capital sont traditionnellement positionnés sur des levées de sommes plus importantes, dépassant le million d’euros, et interviennent lorsque l’entreprise a déjà fait ses preuves. A contrario, on assiste depuis peu à l’émergence de fonds d’investissement spécialisés dans le capital d’amorçage. Ces acteurs du micro-capital-risque ont une action qui tend à se rapprocher de celle des business angels. 

Comment pensez-vous que le capital-risque va encore évoluer désormais ?

Il faut savoir que la crise du financement est mondiale. Même l’Amérique, connue pour l’efficacité de ses sociétés de capital-risque, connaît un ralentissement à ce niveau. Le financement tend à se déplacer de plus en plus vers les pays émergents. Dès cette année, le deuxième pays de venture capital sera certainement la Chine ! D’ailleurs, l’horizon prévisible est que la Chine devienne le premier pays au monde en termes de capital-risque.

Beaucoup d’entrepreneurs se tournent vers les fonds américains lorsqu’ils souhaitent lever des sommes importantes. Pourquoi ?

Le capital développement n’a jamais réussi à bien fonctionner en France. En conséquence de cela, il y a dans notre pays une vraie déficience d’acteurs pour les levées de montants supérieurs à 10/12 millions d’euros.

Une entreprise française peut-elle acquérir la taille d’un acteur international sans passer par les fonds américains ?

Je pense que c’est quasi impossible. Ce n’est d’ailleurs plus arrivé depuis une bonne trentaine d’années… Dans les technologies, il faut avoir une très forte capacité à mobiliser des capitaux, ce qui n’est plus le cas en France. à l’époque, des leaders industriels comme Alcatel avaient pu émerger en France et se faire une place au niveau mondial. Mais aujourd’hui, il est rare que des entreprises françaises arrivent à mobiliser les capitaux nécessaires à un déploiement mondial. Il y a peut-être récemment les exemples de Criteo ou Deezer qui contredisent cela, mais ces cas sont très rares. 

Selon vous, les pme manquent chroniquement de fonds propres. à votre avis, pourquoi ?

Quand on compare les PME françaises aux entreprises européennes, on remarque une légère déficience de fonds propres. Cela est dû au fait que la culture du capital-risque est encore très peu répandue chez nous. En Angleterre, on compte pas moins de 50 000 business angels, quand en France on en dénombre dix fois moins ! Par ailleurs, il faut savoir qu’en Allemagne ce sont les ETI qui financent les fonds propres des petites entreprises. Le capital-risque allemand est très industriel. Or, nous avons en France 5 500 ETI, alors qu’en Allemagne elles sont 13 000. Le nombre d’ETI est à peu près comparable en Angleterre. Mais on en revient au même problème : ce qui fait la différence entre une PME et une ETI, ce n’est autre que l’accès aux fonds propres.

Il faudrait donc davantage soutenir le capital-risque en France ?

Oui, c’est ce que je pense. Et je le dis alors même que je suis totalement indépendant de cette industrie ! Je n’ai aucune part dans une société de capital-risque ! Les capitaux-risqueurs ont leurs qualités et leurs défauts, mais ils représentent la seule façon de développer l’innovation et de créer du dynamisme économique en France. Je pense que le développement du financement de l’innovation représente une des solutions réalistes et efficaces pour freiner la crise en France. 

Quelles sont vos idées pour améliorer le capital-risque en France ?

Je prône quelques actions telle que la modification au niveau européen de Solvency II et Bâle III qui empêchent littéralement les banques d’investir dans les PME. Je souhaiterais également que se développe en France le corporate venture. 230 milliards d’euros dorment dans les caisses du CAC 40. Il faudrait mettre en place des primes de fiscalité pour les entreprises du CAC 40 qui investissent dans le capital-risque. Je propose aussi que 1 % de la collecte de l’assurance vie aille vers l’innovation. Enfin, je pense qu’il serait pertinent de remonter l’ISF PME à 80 %. Rien qu’avec ces mesures, on pourrait mobiliser chaque année 6 milliards de plus dans le financement de l’innovation, c’est considérable !

C’est aussi l’objectif de la nouvelle Banque publique d’investissement. Quelle est votre sentiment sur cette action du gouvernement ?

Je suis assez dubitatif sur l’efficacité de ce genre de mécanismes qui sont par essence assez bureaucratiques. J’ai peur surtout que cela introduise de la distorsion dans la loi du marché. Dans le cycle économique, il y a malheureusement des entreprises qui sont vouées à disparaître. La pire des choses est de soutenir ces entreprises.

3 conseils pour réussir à lever des fonds d’amorçage

1. Se rendre dans toutes les conférences sur les startups et essayer de comprendre comment fonctionne cet univers. En faisant cela, vous finirez rapidement par rencontrer des fonds d’amorçage.

2. Taper sur Internet « fonds d’amorçage » ou « seed » et voir ce qui remonte. Il faut ensuite essayer de rencontrer ces fonds pour leur présenter votre projet.

3. Faire des partenariats avec des sociétés capables de vous aider, de vous tirer vers le haut. Il faut viser des entreprises qui peuvent vous soutenir d’un point de vue technologique ou au niveau de la distribution.

Les cache-oreilles : Le retour d’un grand classique !!

Les idées de création d’entreprise sont partout et parfois même dans le passé. En témoigne le grand retour des cache-oreille.

Alors que le moment des savoureux repas, des coupes de champagne et des sapins bien décorés arrive à sa fin, une seule chose persiste, s’invite parmi nous et nous rappelle que nous sommes en hivers, le froid !

Pour lutter contre cet ennemi, chacun s’offre le choix des armes ! Doudounes, écharpes en laine, bonnets et gants en polaire. Tout est utile pour s’équiper contre le froid. Dans cette vague d’accessoires passepartout et parfois très originaux, nous assistons à un grand retour des cache-oreilles ! Et oui, la mode est un éternel recommencement. Les enseignes comme C&A, H&M ou Zara surf sur la vague du cache-oreilles et proposent des modèles bandeaux pour les hommes et des modèles classiques et fashion pour ces dames !

Sur ce marché quelque peu atypique, de nouvelles marques apparaissent, capitalisant sur un concept ou un état d’esprit. UNITED LINKLESS www.unitedlinkless.fr fait partie de l’une d’entre elles, dont la mascotte est un ours polaire. La marque propose un concept intéressant, les linkless. Peu connu en France les linkless ne possèdent aucun lien reliant cache-oreille gauche et droit. De forme ovale, ces derniers se clipsent d’un simple geste et couvrent les oreilles sans gêne !

Cet exemple montre bien qu’il est possible de réinventer des concepts classiques pour créer son entreprise… Les idées de business demeurent partout.

Les cache-oreilles, un classique qui se réinvente et une idée de cadeau intéressante en ce début d’année !

Les règles Twitter pour les entreprises néophytes

Cela fait 6 ans déjà que l’oiseau Twitter a pris son envol avec un principe simple, celui de partager des informations. Il est devenu le deuxième réseau social le plus influent. Ce qui le différencie des autres réseaux sociaux c’est que vous développez votre réseau par centres d’intérêt.

Twitter en quelques Chiffres :

  • 500 millions : c’est le nombre de comptes à ce jour
  • 750 tweets par seconde sont envoyés dans le monde
  • Celui que vous devez retenir : actuellement, plus de 50 % des internautes actifs sur Twitter suivent des marques ou des entreprises avec leurs comptes.

Faites donc de Twitter votre complice.

Twitter mode d’emploi : 

1) S’inscrire et établir son pseudonyme

2) Remplir les informations à votre propos : ne pas hésiter de remplir le block Biographie dans la partie profil dans le module de paramétrage. Vous pourrez à l’aide # vous faire référencer dans les sujets qui vous touchent le plus et être sélectionné par des « Twittos » pour faire partie de groupes spécialisés. »

3) Personnaliser la page de votre compte. Exemple : https://twitter.com/tailorcorner, https://twitter.com/Dynamiquemag

Une fois que vous aurez procédé à ces étapes, il faudra apprendre utiliser les arobases et les hashtags et d’autres codes tels que le RT.

  • Les @ s’utilise pour mentionner quelqu’un
  • Les # pour donner son avis sur un sujet qui vous intéresse. Exemple : #Florange pour intervenir sur l’actualité de l’industrie Arcelor Mittal à Florange.
  • Les RT pour reprendre une information en changeant la forme du message. Enfin, sur Twitter, la courtoisie est de mise. Il est recommandé, de ne pas oublier de remercier vos nouveaux « Followers », ceux qui vous ont mentionné.

Comment Optimiser l’utilisation de Twitter ?

Il s’agit dans un premier temps de fonder une structure solide : – Se constituer un nombre de « Followers » important- repérer vos «Followers » les plus influents- devenir un « Twittos » influent- être sollicité par de nombreuses mentions

Afin que votre communication soit la plus percutante possible vous pourrez développer un réseau ciblé composé de « leaders d’opinion », de clients potentiels et de journalistes spécialisés.

Grâce à Twitter, vous pourrez être informé rapidement sur les sujets qui vous concernent et partager vos informations à d’autres qui seront intéressés.

Communiquer sur Twitter :

Il a été conçu dans ce sens : établir des relations cohérentes et plus profondes avec les clients pour des prestations futures. Une fois les bases de votre communauté fondées vous pourrez communiquer et mettre en avant votre société, vos produits ou votre marque vers des clients. La maîtrise de Twitter vous permettra de cibler vos messages pour optimiser l’impact de votre communication. L’objectif est d’obtenir la participation de vos « followers ».

Vous pouvez communiquer sur vos événements en indiquant où il aura lieu avec un hastag bien choisi, vous pourrez également publier des photos, des vidéos ou des liens vers votre site officiel, votre chaine YouTube ou votre page Facebook. En partageant vos idées de manière très efficace avec des liens pertinents et des titres accrocheurs ils pourront générer du trafic vers votre site.

Partagez quelque chose de spéciale:

En partageant des informations de qualité et utiles, vous construirez ainsi une forte notoriété sur la Toile. Sur Twitter vous n’aurez que 140 caractères pour y arriver. C’est tout l’art du micro-blogging

Nous conseillons donc pour les entreprises voulant se lancer sur Twitter de préparer un retro-planning avant afin d’organiser la publication des informations.

Tout comme un bon Théorème de mathématique, utiliser Twitter nécessite une gestion quotidienne et rigoureuse pour:

  1. Développer sa communauté
  2. Répondre aux mentions
  3. Participer aux Salons #
  4. Profiter d’un événement pour créer un salon # et être mentionné en @votrepseudonyme
  5. Profiter des tendances quotidiennes Twitter qui font des millions de vus
  6. Profiter de twitter pour développer votre communauté vers d’autres réseaux sociaux, YouTube, Facebook etc.

Communiquer sur Twitter c’est aussi accepter :

  • les critiques et les plaintes des clients : En acceptant les plaintes des clients sur votre réseau, les autres consommateurs verront que vous avez une éthique et ce que représente votre entreprise réellement. Twitter vous permet de réagir quasiment instantanément pour stopper la propagation des plaintes sur tout le réseau. Communiquez efficacement avec chacun de vos clients et demandez-leur d’être honnête sur leurs opinions.

Conseil : Il faudra donc répondre de manière réfléchi…

  • D’interagir avec vos concurrents :
  • Vous pouvez consulter les tweets de vos concurrents régulièrement et rester en contact avec eux. Bien que cela arrive rarement dans le “monde réel”, Twitter a eu ce pouvoir énorme de changer les mentalités et notre façon de voir la concurrence. Cette plate-forme libre vous permet de suivre les entreprises, les experts, les responsables et les concurrents de votre secteur

Conclusion : Pour communiquer sur Twitter il faut être rapide et avoir un esprit de synthèse prononcé car les phrases partagées sur Twitter ne pas les 140 caractères.

L’entrepreneur qui parle cash !

Interview de Roger Beille, Cofondateur de Cash express

Vous avez un parcours assez atypique pour un entrepreneur. Racontez-nous comment vous êtes arrivé à l’entrepreneuriat.

Je suis un vrai autodidacte. J’ai démarré ma vie professionnelle à 14 ans en me spécialisant dans le dépannage de télé-radio. à 18 ans je suis entré en tant que plus jeune cheminot de France à la SNCF. Ensuite, j’ai fait mes premiers pas dans le monde du commerce en devenant chef de rayon chez Metro. J’ai gravi les échelons dans la grande distribution jusqu’au jour où, un peu avant mes 40 ans, j’ai souhaité avoir un peu plus de liberté dans ma vie professionnelle. Alors j’ai trouvé un grand supermarché au bord du dépôt de bilan et qui avait des dettes colossales, et l’ai racheté pour 1 franc symbolique.

N’était-ce pas un peu risqué de reprendre une entreprise en difficultés alors même que c’était votre première expérience entrepreneuriale ?

Oui, tout à fait ! Mais je pense que pour entreprendre, il faut de toute façon être un peu téméraire, et même limite inconséquent ! Mais je n’avais aucun capital et c’était la seule solution qui s’offrait à moi pour entreprendre. Je me suis dit qu’après tout je n’avais rien, alors je ne risquais rien… Sauf qu’en rachetant l’entreprise, je faisais aussi l’acquisition du passif, donc des dettes. Heureusement, en 4 ans nous avons triplé le chiffre d’affaires du supermarché, juste en appliquant correctement les règles de base du commerce.

Puis vous avez cédé ce supermarché qui était devenu très rentable. Pourquoi ?

Tenir un supermarché demande un investissement humain énorme. Au bout de 4 ans, je me suis posé et j’en suis arrivé à la conclusion que mon objectif n’était pas d’être le plus riche du cimetière ! Alors j’ai cédé à un prix très intéressant le supermarché au groupe Carrefour dont j’étais franchisé. Ma première décision a été de prendre trois ans de vacances ! Pendant ces années sabbatiques, je n’ai rien fait d’extraordinaire. J’ai juste fait toutes ces petites choses simples que je n’avais plus eu le temps de faire, j’ai pris le temps de vivre. Puis, au bout de trois ans, j’ai repris la vie active.

Pourquoi ? était-ce une nécessité financière ?

Non, en fait j’avais suffisamment d’argent pour vivre de façon confortable, sans non plus être riche, jusqu’à la fin de ma vie. Mais j’ai été un peu poussé par ma famille. Alors j’ai créé un pressing Clean Discount en tant que pur investisseur, sans m’en occuper. Parallèlement, je suis devenu franchisé de l’enseigne Cash Converters.

L’enseigne Cash Converters n’a pas tardé à connaître alors des difficultés ?

Oui, je suis arrivé en 1998 et, dès 1999, nous avons commencé à sentir les premières secousses. En 2000, la master franchise française de l’enseigne est partie en liquidation judiciaire. Ses difficultés étaient dues au fait qu’il n’y avait pas assez de soutien de la part du franchiseur pour qui nos franchises ne représentaient qu’un bon moyen de ramasser des royalties. Ce qui a provoqué la déconfiture complète est une opération boursière qui a été mal gérée, puis la parution d’un article dans Les echos dénonçant les dérives du système Cash Converters.

Comment avez-vous réagi à cette liquidation de votre franchiseur ?

Il a fallu rebondir… Cela n’a pas été facile, car avec les autres franchisés nous nous sentions comme orphelins. Alors j’ai réuni une quinzaine d’autres franchisés et je leur ai tout simplement proposé de créer une nouvelle enseigne, Cash Express. Je pensais sincèrement qu’il valait mieux que nous nous regroupions afin d’être plus forts tous ensemble, plutôt que de nous lamenter chacun de notre côté. Nous avons donc créé une SAS à 15 associés et j’en suis devenu le président. Pendant trois ans nous avons professionnalisé notre métier, apporté des outils beaucoup plus performants, revu notre politique commerciale, mis en place une nouvelle communication… Et quand nous avons estimé que le concept était finalisé, nous avons décidé de le dupliquer.

En 2005, nous avons lancé la franchise. Aujourd’hui, nous avons plus de 100 magasins.

Pourquoi avoir choisi de ne pas laisser tomber un concept qui venait pourtant de connaître une liquidation judiciaire ?

Parce que nous avions quand même les magasins physiques, il y avait le savoir-faire, notre clientèle, les fonds de commerce ; ça représentait une certaine valeur. Et puis changer de métier ce n’est pas facile. Nous pensions malgré tout que le business model était bon et que le concept avait un fort potentiel de développement. Nous n’avions pas tort… Si, à l’époque, les gens avaient encore quelques réticences à acheter des produits d’occasion, avec l’arrivée de la crise, les modes de consommation ont été bousculés. Les gens ont remis en question leur façon même de consommer. La crise a basculé les projecteurs sur nous.

Avant d’être franchiseur vous avez été vous-même un franchisé. Que vous a apporté cette expérience ?

L’avantage quand on a été franchisé et qu’on devient franchiseur est qu’on sait exactement ce qu’il ne faut pas faire en tant que franchiseur ! On a pu ressentir soi-même l’attente qu’ont les franchisés vis-à-vis de leur franchiseur. On ne sait pas vraiment quoi faire, mais on sait quoi ne pas faire !

Que retenez-vous aujourd’hui de vos débuts dans le monde ouvrier ?

Le monde ouvrier est un milieu simple, où il n’y a pas beaucoup d’égoïsme et où l’on trouve beaucoup de solidarité. Je me suis imprégné de cet état d’esprit que j’essaie d’impulser dans le réseau. C’est un vrai défi car, dans une entreprise, il est question d’argent, et l’argent a plutôt tendance à séparer les hommes qu’à les réunir… Mais j’essaie de concrétiser cet esprit de solidarité en prenant par exemple toutes les grandes décisions avec des représentants des magasins, pour ne pas prendre d’options qui pourraient nuire d’une façon ou d’une autre aux franchisés. La clé de notre succès est peut-être que nous privilégions avant tout la rentabilité de nos franchisés.

BAZARCHIC… ET CROISSANCE CHOC !

Interview de Liberty Verny

Bazarchic n’est pas votre premier succès entrepreneurial. Pourquoi avoir cédé votre première entreprise ?

Très jeune j’ai monté Victoria, une SSII que j’ai développée jusqu’à ce qu’elle embauche plus de 1 300 personnes. Je l’ai finalement cédée en 2006 à deux entreprises cotées. Ce choix était motivé par le fait que j’avais le sentiment qu’il était temps d’intégrer nos métiers dans des ensembles plus importants. Et puis le projet de Bazarchic était en train de germer… J’ai monté cette seconde entreprise avec mon associée Nathalie Gillier qui avait déjà depuis 15 ans une entreprise spécialisée dans la vente évènementielle en offline.

Cela n’a pas été trop difficile de passer du monde de l’informatique à celui de la mode ?

Je pense que le chef d’entreprise est par définition quelqu’un qui peut épouser tout type de projet, tout type de métier. Et il ne faut pas oublier que, derrière l’aspect « mode » de notre concept, il y a toute une dimension informatique.

D’après votre expérience, trouvez-vous qu’il soit plus facile de monter une entreprise sur le web ?

Oui et non. Sur le papier, il est plus facile de monter un site web qu’un autre type d’entreprise. Cela demande moins de capitaux. Mais dans les faits, les choses ne se passent pas exactement comme cela. Dès lors que vous avez de grandes ambitions, le jeton d’entrée est très élevé. Si vous voulez être un site marchand reconnu, il faut bien communiquer. Il y a des investissements cruciaux à réaliser, qui sont déterminants pour le développement de la société.

Quelles sont selon vous les bases pour créer un site e-commerce à succès ?

Déjà il faut mettre en place un solide applicatif informatique, aussi bien pour le consommateur que pour l’utilisation en interne. Puis ce n’est pas tout d’avoir un bon outil, il faut aussi générer du trafic. J’aime faire le parallèle entre les boutiques physiques et les sites d’e-commerce. Pour qu’une boutique fonctionne, il faut choisir une rue passante, se placer sur le côté ensoleillé de la rue, préférer le tronçon de la rue le plus animé… tous ces critères se retrouvent en quelque sorte pour les sites e-commerce : le secret, c’est là aussi de miser sur votre visibilité, en mettant l’accent sur un marketing puissant qui va générer du trafic. Enfin, il ne faut pas oublier qu’un site n’est rien sans de bons produits qui répondent aux attentes des clients, d’où l’importance de soigner son sourcing.

Vous avez opté pour un positionnement très précis dans votre secteur de la vente privée. Ce positionnement ne limite-t-il pas votre développement ?

C’est sûr que le choix d’un segment de marché nous limite car cela nous empêche d’accéder au mass market* où nous pourrions avoir des gisements de clients beaucoup plus importants. Mais le fait d’avoir fait ce choix représente aujourd’hui notre richesse et notre signe distinctif. Leader sur notre marché, nous ne serions qu’un site parmi tant d’autres si nous visions une cible moins segmentée « haut de gamme ». C’est un choix que nous avons fait et que nous ne regrettons pas, même si nous savons que nous ferions certainement bien plus de chiffres d’affaires en étant positionné sur le marché de masse.

Sur le marché de la vente privée sur le net, il règne une concurrence assez agressive entre les différents acteurs. Qu’en pensez-vous ?

Nous étions très nombreux sur le marché il y a 4/5 ans, et nous le sommes beaucoup moins aujourd’hui. La concurrence est devenue plus faciale, plus intense. Nous avons la chance d’avoir un positionnement différenciant qui nous épargne un peu de cette concurrence féroce. Mais cela n’empêche que, dès que nous sortons un nouveau concept, dès le lendemain, il est déjà en train d’être travaillé par les concurrents. Je pense que, tant qu’un tel niveau de concurrence sera là, notre marché sera dangereux, difficile à maîtriser.

Vous avez récemment ouvert une première boutique physique. Pensez-vous que l’avenir des purs players va se jouer dans le monde physique ?

Aujourd’hui, il paraît évident à tout acteur présent uniquement sur le marché physique de porter son enseigne sur le net. Il est donc tout à fait normal que les acteurs du net s’interrogent sur l’opportunité d’avoir des passerelles sur le offline. Dans notre cas, la première boutique test de Bazarchic a été un beau succès que nous essayons de dupliquer.

Comment faites-vous pour vous ressourcer, recharger vos batteries ?

Je pense que le propre de l’entrepreneur est que son bien-être est intimement lié à son entreprise, à sa performance. Quand mon chiffre d’affaires est excellent, je suis parfaitement ressourcé ! Quand il est en baisse, je m’interroge sur ce qui ne va pas. C’est sûr que ce n’est pas évident pour un entrepreneur de se ressourcer… Je ne vais pas jouer au football le weekend par exemple ! Dès que j’ai du temps libre, j’en profite pour m’informer, m’instruire, rencontrer, échanger, voyager… pour intégrer tout ce qui pourrait constituer les nouvelles composantes de mes activités. Dans nos métiers du web, il faut rester très connecté à son sujet, tout le temps. Les Google ou Amazon ne s’arrêtent jamais. Ils ne vont pas vous attendre pour trouver sans cesse de nouveaux gisements de création de valeur. Se ressourcer pour moi c’est rester au centre de la réflexion. On ne peut pas se permettre de se couper, même un peu, de cet immense puits d’énergie et d’effervescence. Se dire « ça y est, j’y suis » lorsqu’on est un entrepreneur du web représente la faute capitale !

Les 5 conseils

  1. Ne pas sous-estimer le rôle que doit jouer l’applicatif informatique pour les business du web. Pour un site e-commerce, l’informatique reste la base de la réussite du projet.
  2. Faire preuve de ténacité. Vous avez un projet ? Alors il faut aller au bout ! Par contre, avant de se lancer, il faut bien mesurer tous les aspects nécessaires pour que le projet se concrétise. On ne peut pas appréhender un marché en ayant fait l’impasse de la réalisation d’un solide business plan.
  3. Ne pas sous-estimer vos besoins en fonds propres avant de vous lancer, au risque sinon de ne pas pouvoir aller au bout de votre projet.
  4. Ne pas vous disperser. Restez focalisé sur le cœur de votre projet, sans cela vous perdez en efficacité.
  5. Ne pas lésiner sur la formation professionnelle de vos collaborateurs. Cela leur permet de rester toujours au fait de leur domaine.

Interview de Kevin et Julia Hartz, Cofondateurs d’Eventbrite

En plus d’être un des entrepreneurs phares de la Silicon Valley, Kevin Hartz est aussi un des investisseurs de PayPal, Yammer, Pinterest ou Airbnb. Interview de Kevin et Julia Hartz, Cofondateurs d’Eventbrite

Comment vous êtes-vous lancé dans l’entrepreneuriat ?

Kevin : J’ai monté ma première entreprise quand j’étais à l’université. C’était un annuaire des étudiants, un réseau social un peu du même type que Facebook. Mais à l’époque, il n’y avait pas encore Internet et mon idée était arrivée un peu trop en avance. Dommage ! Plus tard, j’ai créé Connect Group, un fournisseur d’Internet haut débit pour les hôtels. J’ai revendu très rapidement cette entreprise. L’argent gagné grâce à la vente de Connect Group m’a permis d’investir dans d’autres entreprises, comme PayPal, qui n’était alors qu’une startup.

Mais vous n’avez pas pour autant abandonné votre passion pour l’entrepreneuriat ?

Kevin : Non, bien sûr. Lorsque je travaillais dans des sociétés de capital-risque, j’ai été fasciné de voir que, malgré l’éclatement de la bulle Internet, PayPal continuait à grandir très vite. Je me suis donc intéressé au business du paiement en ligne et j’ai quitté l’agence de capital-risque pour monter Xoom, une plateforme d’échange d’argent au niveau international. Puis j’ai rencontré Julia qui travaillait alors dans la production télévisuelle à Hollywood. Elle m’a rejoint en Californie et nous avons créé ensemble Eventbrite avec Renaud Visage, un entrepreneur français.

N’est-ce pas difficile de monter une entreprise en couple ?

Julia : Au tout début du projet, Michael Birch, le fondateur de Bebo, qui était l’un de nos mentors, nous a donné le conseil de « diviser et conquérir » pour que cette création à deux fonctionne bien. Nous avons divisé le travail de manière à ce que nos tâches ne se superposent pas. Cela nous a permis d’avancer plus vite et d’éviter des situations délicates, génératrices de conflits.

La société a été placée dans le top 5 des PME où il fait bon de travailler dans la Silicon Valley. Comment avez-vous réussi cela ?

Julia : L’entreprise s’est développée très rapidement. Je me suis rendu compte que je devais ne plus regarder les collaborateurs comme des salariés, mais comme des êtres humains afin de créer une entreprise durable. Je ne leur ai pas imposé une culture d’entreprise, mais je leur ai laissé l’espace et l’autonomie nécessaires pour qu’ils la créent d’eux-mêmes. Nous avons, par exemple, commencé à organiser des cours donnés par les salariés pour leurs collègues. Dans la même logique qu’Eventbrite permet aux gens d’échanger, nous encourageons les salariés à partager leurs passions.

Comment expliquez-vous vos nombreux succès entrepreneuriaux ?

Kevin : Je suis curieux, j’aime apprendre des autres et partager des connaissances. C’est cet état d’esprit que l’on retrouve dans la Silicon Valley et qui explique le succès des entreprises qui s’y développent.

Le secret pour bâtir une Silicon Valley en France serait donc de promouvoir l’échange entre entrepreneurs ?

Kevin : Oui, et avec les professionnels d’autres secteurs également. Mais il y a une certaine ironie sur ce point, car l’esprit d’échange et de partage des idées, c’est une chose que l’Amérique a appris de la France ! Regardez les époques les plus créatives dans l’Histoire française : ce sont toutes des périodes où il y avait une vraie émulation des idées dans une dynamique de partage. Toute la Révolution française par exemple s’est préparée dans les salons où les intellectuels venaient échanger avec des artistes, des scientifiques… Il y avait une vraie réflexion sur le futur, comment le préparer, comment s’y adapter. Cette atmosphère de partage a donné naissance à de grandes innovations, comme dans l’art par exemple avec la naissance du mouvement impressionniste. C’est vraiment la même dynamique que dans ces salons que l’on retrouve partout dans la Silicon Valley.

C’est toujours cette volonté de partage qui vous a inspiré la création de Youniversity Ventures ?

Kevin : Tout à fait. Avec les cofondateurs de Youtube et de PayPal, nous avons créé Youniversity Ventures pour aller au contact des jeunes, dans les universités, où beaucoup de projets bouillonnent, pour les conseiller sur leurs idées. Nous sommes convaincus que l’innovation sort de la jeunesse ! Et ce qui n’était au début qu’une démarche de mentors s’est petit à petit traduit en investissements. Ce contact avec les jeunes est devenu une grande source d’inspiration pour moi. Les étudiants sont ce qu’on appelle les « early adopters », les premiers à adopter les technologies innovantes. Rester en contact avec eux permet de mieux identifier les tendances sociétales naissantes, les nouveaux usages qui vont se développer.

Comment avez-vous su repérer des startups à succès comme Pinterest ou Airbnb pour investir dedans ?

Kevin : Pour choisir mes investissements, je me concentre surtout sur l’équipe fondatrice. Je recherche des personnes intelligentes et qui ont une bonne éthique de travail. J’analyse ensuite leur parcours familial et ce qui les motive. Est-ce que ce sont des personnes qui veulent gagner à tout prix ? Ont-ils eu des parcours difficiles, comme les enfants d’immigrés par exemple, et qui ont la rage de réussir ? Je cherche également des personnes ayant une vraie expertise. Lorsqu’il y a plusieurs associés, je regarde chaque personne, mais aussi comment chacun travaille avec ses coéquipiers.

Les 5 conseils

  1. Ayez plusieurs options. Comme on ne peut pas prédire le futur, il ne faut pas que le développement de son entreprise dépende du capital-risque. Il faut être prêt à monter sa boîte en travaillant comme salarié le jour et en avançant sur son projet la nuit.
  2. Ayez au moins un cofondateur. Entreprendre à deux, c’est bien, mais quand il y a d’autres associés, c’est mieux. Il faut choisir des associés qui sachent vous complimenter dans ce que vous faites de bien et qui puissent vous soutenir. La création d’entreprise est une aventure qu’il est très difficile de traverser tout seul. En tant qu’investisseur, je ne choisis que des projets où il y a au moins deux fondateurs.
  3. Trouvez des mentors qui pourront vous conseiller et vous aider à avancer. Soyez bien à l’écoute de leurs conseils.
  4. Pensez grand. C’est aussi difficile de construire une entreprise sur un petit marché que sur un grand. Puisque le challenge est le même, autant penser dans une perspective globale.
  5. Trouvez les bons employés et investissez sur eux car ce sont les salariés qui font tout le succès d’une entreprise.