
Les Français ont toujours eu une réputation de râleurs, jamais contents et se plaignant constamment. Ils ont aussi pour réputation d’être des résistants et ces derniers temps, ils en ont fait la démonstration aussi bien lors des grèves à répétition, des manifestations et il y a peu de jours dans le fait de ne pas se confiner. Ils veulent tout et leur contraire : ils râlent parce qu’ils ont trop de travail, parce qu’ils voudraient faire du télétravail, ne pas prendre les transports mais contre mauvaise fortune ils agissent pour le bien de l’entreprise. Ils aiment être reconnus avant tout. Cependant, dans un service, le râleur influe sur les autres et peut être source de démotivation. Selon une étude menée par la filiale américaine de Cornerstone, une personne toxique dans un service de 20 personnes augmenterait de 54 % le nombre de démissions.
Pourtant une sérieuse étude américaine publiée par Leadership IQ et menée par un cabinet de conseil d’Atlanta aux Etats-Unis révèle que les employés les moins performants sont ceux qui sont engagés, prêts à se donner à 100% pour leur entreprise et toujours satisfaits de leur travail et de leur patron.
Efficacité et motivation
L’étude nous révèle que les employés qui déclarent être parfaitement heureux dans leur travail sont les moins efficaces. Cela veut-il dire que les râleurs sont plus compétents ? Oui ! C’est en tout cas les conclusions de l’étude américaine. Les « jamais contents », ceux qui râlent constamment et qui réclament toujours plus, sont généralement plus compétents.
Cependant ne généralisons pas. Ce n’est pas parce que vous êtes un éternel râleur que vous êtes forcément meilleur, et surtout, ce n’est pas en devenant râleur que vous deviendrez meilleur.
De plus, il n’est pas impossible d’être motivé, impliqué ainsi que très compétent.
Les meilleurs râleurs en fuite
Cependant, les personnes qui lient performance et bien-être au travail sont excessivement rares et la plupart du temps, les employeurs ne savent pas comment gérer ce type de salariés et adoptent un comportement inadéquat.
Résultat, les meilleurs ne restent en général pas longtemps dans les entreprises. La souffrance qu’ils ressentent dans leur travail est mise en cause. En effet, les plus compétents ne se sentent pas appréciés à leur juste valeur car leurs supérieurs ne leur manifestent aucune reconnaissance.
De plus les plus compétents ont beaucoup de mal à accepter le mauvais travail des médiocres car ils ne se sentent pas plus valorisés qu’eux mais ont pourtant conscience de la supériorité de leur efficacité.
Les médiocres eux ne se rendent pas compte que le travail qu’ils ont fourni en moins, par rapport aux compétents, a été compensé par la bonne productivité de ces derniers. Par conséquent, ils ne prennent pas conscience de leur infériorité, ce qui a tendance à énerver encore plus les meilleurs qui sont souvent déjà… des râleurs.
Ces erreurs de management ont des conséquences néfastes pour les entreprises, car les plus compétents ont tendance à ne pas rester longtemps dans les entreprises à cause de la souffrance qu’ils ressentent et divulguent une mauvaise image de l’entreprise. A l’inverse, les moins bons et qui ont des attitudes très positives, restent généralement longtemps dans les entreprises et la recommandent à leur entourage.
Rappelons que l’étude n’exclut pas l’existence de râleurs, non compétents. N’y pensons pas !