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Focus sur le secteur du luxe

Rien ne semble ébranler le secteur du luxe  lorsqu’une crise au retentissement mondial fait son apparition. Les chiffres demeurent toujours aussi bons, et ce d’année en année. Avec un volume d’affaires annuel situé autour de 250 milliards d’euros, une croissance de 5 % en moyenne sur les cinq dernières années, les données économiques du secteur du luxe font tourner la tête ! 

Pourquoi le secteur du luxe est-il encore et toujours dans une phase de développement et de pérennisation du point de vue économique ? Pourquoi ce secteur et les entreprises qui le composent résistent-ils aussi bien aux crises économiques ? Quels sont les atouts, les forces de ce secteur qui ne cesse de se développer aux quatre coins du monde ? Toutes les réponses à ces questions dans les lignes qui suivent.

Un secteur historique qui fonctionne…

De toute évidence, le secteur du luxe est un des plus vieux secteurs de nos économies développées. Dans nos livres d’histoire comme dans les revues économiques, il reste toujours possible de trouver des traces d’entreprises ou de personnes ayant œuvré à la confection de biens précieux et de produits de haute qualité. Il demeure tout de même important de faire une distinction. Par le passé, l’ensemble des artisans qui travaillaient les matières nobles exerçaient une fonction spécialisée : tanneur, orfèvre et tant d’autres professions qui faisaient les joies et les plaisirs des plus grandes et des plus belles cours royales du monde. De nos jours, il n’est pas rare de voir les plus grandes entreprises de ce secteur vendre des produits issus de tous ces différents métiers. Dans le cas de grands groupes comme LVMH ou encore Richemont, force est de constater que les portefeuilles d’entreprises détenus par ces groupes font tourner la tête. Spiritueux, horlogerie, joaillerie, mode, tannerie…

… Grâce à sa rareté.

L’effet de rareté permet encore et toujours au monde du luxe de rencontrer le succès qu’il connaît depuis des siècles. Mais les temps ont changé. S’il s’agissait des rois, des princes, ou encore des membres de la bourgeoisie, il fonctionne aujourd’hui grâce à des grands chefs d’entreprise… Quelle que soit l’époque, les biens dits « de luxe » ont toujours rencontré un succès certain grâce à l’effet de rareté, à la possibilité d’avoir l’exclusivité sur un bien, un produit, un objet convoité par de nombreuses personnes. Les économistes l’appellent « l’effet Veblen », c’est-à-dire la volonté des consommateurs d’acquérir un bien avant tout pour qu’autrui ne puisse en faire l’acquisition. Et le mécanisme économique qui l’accompagne reste intéressant : dans le secteur du luxe, plus la demande est importante, plus le prix augmente.

Des entreprises reconnues à l’international.

Mais l’autre grande force du secteur du luxe, c’est bien le poids économique et la renommée des entreprises qui composent ce secteur du luxe. Quel que soit le pays étudié, quelle que soit le cœur d’activité de l’entreprise en question, force est de constater qu’il s’agit toujours d’entreprises détenant un savoir-faire hors du commun. Elles profitent d’une main d’œuvre extrêmement qualifiée, toujours parmi les meilleurs ouvriers du pays, et tant d’autres particularités qui confèrent à ces entreprises leur succès économique.

L’exemple de LVMH. Louis Vuitton.

Cette entreprise historique, créée en 1854, réalise aujourd’hui plus de 9,9 milliards d’euros de chiffre d’affaires dont 80 % est réalisé à l’étranger. Un succès qui ne se dément pas et qui est surtout dû au talent et au savoir-faire des employés de la marque, là encore parmi les meilleurs du monde. Si le savoir-faire ancestral demeure essentiel, chaque année et pour toutes les collections, c’est à travers l’inventivité qu’elle se distingue. Et si on prend en compte le fait que l’entreprise Louis Vuitton appartienne au groupe LVMH, un groupe qui réalise, pour sa part, plus de 35 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an, on comprend aisément qu’un phénomène économique touche le secteur du luxe, celui de l’oligopole. à l’image de ce que l’on peut trouver dans des secteurs comme ceux de l’industrie automobile ou encore dans l’industrie pétrolifère, le secteur du luxe se partage entre plusieurs mastodontes, qui disposent des plus grandes marques de luxe dans leur portefeuille. Les trois mastodontes sont LVMH, concurrencé par Richemont et Gucci-PPR. Chaque année, ces entreprises rivalisent d’investissements pour acquérir les plus grandes marques de luxe et étoffer leur portefeuille respectif d’entreprises.

Un développement incessant ?

Les chiffres sont sans appel : les produits de luxe fabriqués par les plus grandes entreprises françaises du secteur du luxe ont vu leurs prix augmenter de plus de 800 % entre 1979 et 2012, alors que dans le même temps les autres biens de consommation n’ont vu leurs prix augmenter « que » de 300 %. Une différence certaine et qui permet de comprendre aisément que le secteur du luxe n’en est qu’à ses débuts en termes de développement et que cette ascension n’est pas prête de trouver une fin. Mais ce n’est pas tout, d’autres chiffres permettent de voir plus en profondeur et de comprendre pourquoi le secteur du luxe n’est pas prêt de terminer sa phase d’ascension actuelle : pour reprendre l’exemple de Louis Vuitton, cette entreprise a affiché une marge opérationnelle de 45 % lors de son dernier exercice comptable, tout en sachant que la moyenne des entreprises du secteur du luxe est autour de 30 %. Et lorsque l’on considère que ces entreprises réalisent des milliards d’euros de chiffre d’affaires par an, on comprend tout de suite plus vite…

L’apparition de nouveaux marchés.

L’ouverture de nombreux marchés émergents aux entreprises du secteur du luxe peut donner envie à plus d’un entrepreneur de s’y lancer. La Chine fait de plus en plus parler d’elle et plus encore si l’on regarde les chiffres obtenus par les plus grands cabinets d’analyse économique. Les Chinois ont réalisé, à eux-seuls, plus de 25 % du montant total des achats pour le secteur du luxe dans le courant de l’année 2012 contre 20 % pour les Américains, 14 % pour les Japonais ou encore 11 % pour le reste des consommateurs asiatiques. Et les prévisions sont également de très bon augure : il est prévu que le nombre de milliardaires en Chine ne cesse d’augmenter dans les années à venir tout en sachant qu’il est actuellement au-dessus de la barre des 300, même chose pour le Mexique où il est prévu qu’en 2017 ce pays compte plus de 265 000 millionnaires. Les plus grandes entreprises du luxe rivalisent d’inventivité et de talent pour proposer des produits nouveaux à leurs clients. Et si l’on prend en compte l’émergence de nombreux marchés comme celui de la Chine, il est indéniable que le secteur du luxe a encore de beaux jours devant lui.

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