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Ces start-up qui surfent sur le monde politique

Acteurs à part entière de l’univers du numérique, les start-up profitent également de l’influence du monde politique. De nombreux entrepreneurs ont en effet innové depuis quelques années en proposant une autre vision de la politique, soit en surfant sur la sphère du crowdfunding et des réseaux participatifs, soit en modernisant la vision du grand public de la politique. Quelles sont alors ces start-up d’avenir liées au monde politique ?

Un modèle de démocratie participative

Profitant des avantages de la dématérialisation et de la succession de blogs à caractère politique, les entrepreneurs font preuve d’imagination et de créativité pour proposer des start-up innovantes liées à l’univers du politique. Copiés sur le modèle de la démocratie participative et du référendum populaire, de nombreux sites, entreprises et blogs en ligne émergent : Voxe, ClicknSign, Vote&Vous, Jaidemaville,… Concernés par la politique et l’impact du vote, les citoyens disposent alors de relais idéaux grâce aux réseaux sociaux et aux entrepreneurs de la politique. C’est ainsi l’occasion de profiter de plateformes inédites telles que celles fournies par l’application Gov-App. Fondé par deux jeunes entrepreneurs, Bobby Demri et Pierre-Alexandre Teulié, le site propose aux férus de la politique de donner son avis citoyen sur les candidats de la classe politique. Disponible sur l’Apple Store et GooglePlay, Gov-App révolutionne quelque peu la façon d’aborder la politique.

Les Hommes politiques se mettent aussi à l’entrepreneuriat

Surfant sur la vague technologique, de nombreuses personnalités politiques envisagent de posséder leur propre start-up. C’est ainsi le cas de l’ancien ministre Alain Juppé, qui a lancé un appel d’offres pour promouvoir une plateforme en ligne de communication. Mobiliz.me a en effet remporté les suffrages de l’actuel maire de Bordeaux pour sa future campagne des primaires, et est alors chargée d’établir la campagne du candidat sur les réseaux sociaux. Le lien déjà fort entre le monde numérique et le monde politique se renforce encore un peu plus, comme le démontre la start-up Ymagyn spécialisée dans les solutions digitales cross-canal. Cette dernière compte dans ses rangs Christian Estrosi, le maire de Nice et de sa région. A l’inverse, des entrepreneurs se mettent eux aussi à la politique. Se voulant également la start-up qui veut bouleverser le monde politique, Nous Citoyens est l’actuel projet de Denis Payre. Entrepreneur à succès, celui-ci possède comme objectif de redonner la parole aux individus. Le collectif Nous Citoyens œuvre ainsi en faveur d’un univers politique plus responsable dont les citoyens seraient au centre des décisions.

Favoriser une démarche citoyenne

Surfant sur la politique gouvernementale qui prône une économie numérique participative, les start-up se développent en proposant de nouveaux modèles économiques. Ainsi, le HUBFORUM 2015 animé par Vincent Ducrey le co-fondateur du HUB Institute, a reçu la Secrétaire d’Etat Chargée du Numérique Axelle Lemaire qui désire encourager la création de start-up à forte valeur ajoutée. Alliant les avantages du crowdfunding et de l’économie participative, les start-up de la tendance du « social good » fleurissent également. Œuvrant en collaboration avec les ONG, celles-ci favorisent la prise de conscience des citoyens en faveur d’un monde plus égalitaire. Charity Miles, Sleio ou encore Goodeed, sont des start-ups qui alliées aux réseaux sociaux sont chargées de relayer un message citoyen et plus responsable. Les relais voulus par les entrepreneurs permettent ainsi d’allier les avantages des blogs et la mise en relation de tous les citoyens entre eux. Susciter le débat semble alors une tendance qui s’inscrit dans une démarche citoyenne en faveur d’une politique plus juste.

Le rôle de la formation universitaire dans la création d’entreprise

Le manque de compétence fait partie des principaux facteurs causant la faillite des entreprises naissantes. Certes, certaines personnes réussissent à créer des entreprises qui prospèrent sans avoir suivi de longues études, mais des enquêtes ont prouvé qu’une formation universitaire contribue à la réussite dans l’univers entrepreneurial.

Les grands entrepreneurs sortent-ils des universités ?

L’histoire de Bill Gates, de Steve Jobs et de Mark Zuckerberg a fait le tour du monde. Ils ont tous abandonné très tôt les études supérieures pour se concentrer sur leur plus grande vocation : l’entreprise. Aujourd’hui, leurs entreprises valent des milliards de dollars. Pour diverses raisons, ils n’ont pas pu finir leurs études, mais ils ont eu la chance de s’entourer de personnes motivées et compétentes. Par contre, certains grands entrepreneurs ont réussi parce qu’ils ont développé une idée ingénieuse après de longues études universitaires. Il s’agit entre autres des fondateurs de Google, d’Adobe, de Cisco et d’Intel. On retient donc que la majorité des grands entrepreneurs a suivi une formation universitaire. Les études supérieures sont donc un pont incontournable pour la réussite d’un projet d’entreprise.

Le statut étudiant-entrepreneur est disponible depuis 2014

Le gouvernement français fait des efforts pour pallier au problème de manque de formation en entrepreneuriat. Depuis septembre 2014, le statut étudiant-entrepreneur a été créé pour soutenir toute personne désireuse de se lancer dans la création d’entreprise pendant ses études. Sur 923 dossiers déposés à l’époque, 645 ont été retenus (20 % de filles et 80 % de garçons). Parmi ces étudiants, 20,5 % suivent une formation en gestion, 9,5 % en sciences de l’ingénieur, 7,9 % en économie, 6,3 % en informatique, 5,6 % en technologies et sciences, 4,7 % en lettres, 3,9 % en droit, 3,7 % en communication, 3,2 % en biologie et les 7,4 % restant dans d’autres domaines. Les étudiants en gestion sont donc plus intéressés par l’entrepreneuriat que ceux des autres filières. Le statut étudiant-entrepreneur présente un véritable avantage pour les étudiants. À la fin de leurs études, ils auront un diplôme et une entreprise qui fonctionne déjà.

Le rôle de la formation universitaire dans la création d’entreprise

Jusqu’en 2013, très peu de grandes écoles d’ingénieurs et de commerce forment en entrepreneuriat. Elles préparent plutôt les étudiants pour occuper des postes dans les entreprises. Dès qu’un étudiant finit ses études, il est prêt à occuper un poste dans une société. D’ailleurs, une enquête réalisée sur les diplômés des promotions 2010 et 2011 révèle que seulement 0,5 % créent leur propre entreprise après les études. Le reste poursuit une carrière classique en tant que salarié afin de rentabiliser rapidement des années de formation. Mais depuis l’avènement du statut étudiant-entrepreneur, de nombreuses écoles de commerce et grandes universités insufflent à leurs étudiants la culture de l’entrepreneuriat. La fibre entrepreneuriale se glisse aussi bien dans les cursus généraux (BAC+1 à BAC+3) que dans les Masters spécialisés. Les grandes écoles comme HEC et ESSEC sont désormais dotées d’« incubateurs » : structures qui apportent aux entrepreneurs un appui de financement, de conseil et en termes de locaux.

Qu’est-ce qui est prévu pour les non-étudiants ?

L’État n’a pas oublié les non-étudiants (salariés, demandeurs d’emploi, diplômés, etc.). Il existe aujourd’hui de nombreuses formations à la création d’entreprise. Elles sont généralement accessibles en formation continue. Ces formations sont proposées par des organismes professionnels comme les Chambres de Métiers et de l’Artisanat, les Chambres de Commerce et d’Industrie, l’AFPA et le Conservatoire National des Arts et Métiers. Rapprochez-vous de l’antenne régionale la plus proche de votre domicile pour avoir plus de renseignements sur les formations en entrepreneuriat disponibles dans ces organismes.

Ces start-up du secteur photographique qui cartonnent

Les start-up ont envahi le monde des nouvelles technologies et de la communication. Mais il est un domaine pour lequel on parle trop peu souvent des start-up, c’est le secteur de la photographie. Et pourtant un certain nombre d’entreprises se sont positionnées sur ce créneau, et certaines connaissent même un véritable succès. Nous vous présentons ici des start-up du secteur photographique qui cartonnent.

1. Myphotoagency

La start-up avait, à sa création, une ambition très claire : devenir la première agence collaborative de photographes. Et on peut dire que l’entreprise est en passe de remporter son pari. A son premier anniversaire, la start-up créée en 2013 était déjà devenue leader en France, et réunissait plus de 1200 photographes du monde entier. Le principe de Myphotoagency est simple, la plateforme propose des débouchés artistiques et professionnels aux photographes adhérents. Le site héberge des concours et des appels d’offre.

2. Ooshot

La start-up parisienne fonctionne sur le principe de la centrale de réservation Booking.com, dont elle s’est d’ailleurs largement inspirée. Le site permet la réservation en ligne de photographes. Le client réserve et passe un contrat de manière très simple avec un photographe professionnel, la start-up se rémunère via une commission perçue sur la prestation. C’est aujourd’hui la seule entreprise positionnée sur ce créneau.

3. Panono

La start-up américaine Panono entend révolutionner la prise de vue par les particuliers et les professionnels, grâce à sa Panoramic Ball. Elle souhaite même concurrencer la mythique Go Pro. Le concept du produit est très simple, il s’agit d’une balle équipée de 36 capteurs. Une fois lancée en l’air, elle permet une prise de vue grand angle, totalement innovante. Et le succès semble bien au rendez-vous puisque son concepteur a déjà levé près de 800 000 € grâce au crowdfundig. Il y a donc fort à parier que nous découvrirons rapidement des photos prises par la Panoramic Ball.

4. Mytrimypic

Créée en février 2014, la start-up française se positionne sur le créneau très porteur de la photographie touristique, et plus précisément les photos de groupe en vacances. Le site référence des photographes dans les lieux touristiques, et permet aux utilisateurs du site de se faire prendre en photo en groupe et d’imprimer leur photo via le site, de manière sécurisée. Le projet de cette start-up a été finaliste du concours d’entrepreneurs Le Phare, à Marseille.

5. Printic

La start-up française, créée en 2012, a déjà tout d’une grande. Partant du postulat que la majorité des gens utilisent plus leurs smartphones que leurs appareils photo, et que l’impression des photos est souvent une étape longue et fastidieuse nécessitant un ordinateur, l’entreprise française a mis au point une application permettant l’impression des photos directement depuis son smartphone. L’application rencontre dès le début un franc succès, et la start-up emploie aujourd’hui une dizaine de personnes.

Interview de Renaud Guillerm, Cofondateur de Videdressing.com

Entretien exclusif avec Renaud Guillerm, cofondateur du site de vente en ligne Videdressing.com, passionné de mode, d’entrepreneuriat et par ailleurs Business Angel.

Comment en êtes-vous arrivé à l’entrepreneuriat ?

Mes études en gestion et finance à Dauphine m’ont amené à passer 5 ans dans le cabinet d’avocat Ernst & Young, puis 7 ans chez Ipsen, un groupe pharmaceutique français, en tant que directeur fiscal. J’ai ensuite vécu une première expérience d’entrepreneur en 1999, à 25 ans. à l’époque, tous mes amis créaient des entreprises, car la bulle internet n’avait pas encore éclaté. J’observais cet écosystème de l’extérieur lorsqu’un de mes amis m’a proposé d’investir dans sa start-up, Equesto, devenue Wcube, puis Publicis Modem. J’ai pu ainsi vivre l’aventure entrepreneuriale par procuration. En l’occurrence, j’ai eu de la chance, car la boîte a traversé la crise et a été revendue au groupe M6. Cette première expérience m’a donné envie de me lancer, ce que j’ai fait en 2009 avec Meryl Job pour créer Videdressing.com.

Pourtant, de fiscaliste à entrepreneur, on a l’impression qu’il y a un monde…

Bien sûr, ce sont deux métiers qui n’ont rien à voir. Mais la fiscalité ne constitue pas un univers si poussiéreux ! En tant que directeur fiscal, je me suis retrouvé au cœur de toutes les opérations essentielles à l’entreprise. Je ne définissais pas la stratégie à proprement parler, mais je la voyais passer devant mes yeux ! L’entrepreneur, quant à lui, réalise des tâches qu’il n’a jamais eu l’occasion de faire. Lorsque vous possédez 10 ans d’expérience, vous commencez à réaliser les tâches avec plus de confort, alors qu’un entrepreneur ne se sent jamais à l’aise à ses débuts ! Il travaille à la fois dans le domaine du service client, du marketing et du web. Ce n’est pas facile de jongler entre tous ces éléments mais une fois que la structure commence à se solidifier, cela va mieux.

Pourquoi avoir sauté le pas ?

L’entrepreneuriat me parlait. Cela faisait dix ans que je faisais de la fiscalité, mais j’avais du mal à me projeter. Je ne voyais pas vraiment comment allait s’articuler mon avenir, si ce n’est que je me destinais à un poste de directeur fiscal dans une entreprise du CAC40. C’était donc le bon moment dans ma vie pour entreprendre. Le second élément déclencheur a été l’idée de départ. Le time-to-market était parfait pour se lancer ! Fin 2008, les bloggeuses de mode ont commencé à créer leur blog de vide-dressing, suivies de près par des milliers de lectrices. Le marché français de la mode et du luxe était mûr, ce qui nous a incités à faire le grand saut.

Le concept initial a-t-il évolué ?

Non ! Nous avons de la chance, car nous n’avons pas pivoté. Videdressing reste le premier site d’achat-vente entre particuliers de vêtements et accessoires de mode, véritable lieu de rendez-vous pour les passionnés qui se retrouvent pour vendre et acheter en toute confiance. Tous les produits qui circulent sur le site sont modérés par une équipe de juristes. Au total, nous prenons 10 % de commission sur les transactions. Le modèle fonctionne, nous l’avons donc conservé !

Comment êtes-vous parvenus à vous faire connaître ?

Nous nous sommes lancés en partenariat avec les bloggeuses de mode, qui prescrivaient notre solution à leurs lectrices. Cela nous a permis de toucher notre cœur de cible dès le départ. Mais nous avons surtout bénéficié de l’effet « Capital », puisque M6 nous a sollicités pour leur émission en mars 2011. Un reportage d’une dizaine de minutes nous a été entièrement consacré. C’est à partir de ce moment-là que l’activité a véritablement décollé. Depuis, nous nous appuyons sur deux piliers en matière de communication : les relations presse et le référencement naturel de l’autre.

En 2013, l’entreprise est passée de 12 à 80 collaborateurs en 18 mois. Comment gère-t-on une croissance si soudaine ?

C’est très compliqué. Vous passez d’une structure qui ne demande pas beaucoup d’organisation pour que l’information et la cohésion s’effectuent correctement, à un système complètement inverse ! L’inconvénient, c’est que quand la croissance s’effectue trop rapidement, vous mettez du temps à appréhender ce qui ne fonctionne pas. Il existe une période de flottement où les équipes ne comprennent pas forcément ce qui est en train de se passer. En tant qu’entrepreneur, il faut se préparer à cela, prendre régulièrement le pouls des collaborateurs, discuter avec ses amis entrepreneurs pour prendre exemple sur ceux qui sont aussi passés par là. Mais j’ai conscience que cela demeure plus facile à dire qu’à faire, car un créateur reste préoccupé par le quotidien, le chiffre d’affaires… Si c’était à refaire, j’aurais mis des processus en place plus vite !

En plus de vos fonctions, vous continuez à être un Business Angel actif…

Je suis un passionné d’entrepreneuriat. Dans ce milieu, il existe un esprit et une fraîcheur que l’on ne retrouve pas ailleurs. Lorsque vous écoutez un entrepreneur parler de son projet, vous prenez un bon bol d’air frais ! Aujourd’hui, j’ai investi dans une quinzaine de start-up, principalement dans le web car il s’agit d’un domaine que je connais bien. J’aime discuter de leur projet, de leurs problématiques. J’aime rencontrer des individus passionnés.

Quels conseils donneriez-vous aux porteurs de projet ?

J’assimile souvent l’entrepreneuriat à une course d’obstacles, dans laquelle il vous faudra successivement franchir des murs de plus en plus imposants. Un entrepreneur peut gravir ces obstacles car il se dit qu’il n’a pas réalisé tous ces efforts pour arrêter en cours de route. Alors qu’en réalité, s’il avait pu observer le parcours d’obstacles dans son ensemble, il ne se serait probablement jamais lancé… Il faut donc rester persévérant et se donner du temps pour réussir, c’est essentiel ! Parfois, l’activité ne fonctionne pas comme vous l’aviez écrit dans le business plan, ce n’est pas grave. Mon second conseil serait de s’organiser pour faire durer l’aventure.

Financièrement, il existe en France des aides à ne pas négliger, comme celles de Pôle Emploi, qui permettent de lancer un projet tout en touchant le chômage pendant un an et demi ! C’est important car si en plus du stress, de la charge de travail et des risques que l’entrepreneuriat implique, vous vous retrouvez contraints à manger des pâtes en restant chez vos parents, vous allez vite vous décourager… Enfin, dernier conseil clé : n’hésitez pas à solliciter votre entourage pour lever de l’argent. Vous vous sentirez soutenu par des personnes qui s’intéressent à vous et à votre projet. En 2009, un couple d’amis avait investi dans Videdressing. Ils me demandaient tous les quinze jours ce qu’ils pouvaient faire pour l’entreprise. C’est sympa et cela motive !

Interview de Jean-Marc Borello, Fondateur et président du groupe SOS

Interview de Jean-Marc Borello, fondateur et président du groupe SOS, une des premières entreprises sociales européennes qui répond depuis 30 ans aux enjeux majeurs de la société en matière d’emploi, de solidarité et de santé. 

Comment avez-vous entamé votre carrière professionnelle ?

J’ai commencé à travailler en 1977, à l’âge de 20 ans, en tant qu’éducateur spécialisé dans un centre d’accueil pour jeunes délinquants. En 1981, j’ai été nommé conseiller à la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie, avant d’occuper par la suite différents postes dans des cabinets ministériels. En parallèle, en 1984, j’ai créé SOS, que je dirigeais à l’époque de manière bénévole. J’ai définitivement quitté la fonction publique en 1987 pour présider pendant une dizaine d’années un groupe de PME dans le domaine de la restauration et de l’hôtellerie. Puis, j’ai décidé de me consacrer à SOS à temps plein au tout début des années 2000, car le groupe comptait déjà 300 salariés et qu’il devenait nécessaire d’en assurer la direction.

Quelle est la raison d’être de l’entreprise ?

Nous mettons en place au fur et à mesure des services qui manquent à la société. Nous avons débuté avec la toxicomanie. Il n’existait pas à l’époque de structures spécialisées sur le sujet, nous les avons donc créées. Puis, le VIH a fait son apparition. Il a fallu concevoir des services pour accompagner les malades dans la gestion de cette pathologie nouvelle. Nous agissons également sur les champs du logement et sur la difficulté de nos usagers à accéder à un emploi. Nous proposions initialement des services aux personnes victimes de « grande exclusion » et nous avons aujourd’hui évolué vers des dispositifs plus généralistes puisque nous gérons aussi des hôpitaux, des crèches et des maisons de retraite.

Ce changement de stratégie était-il nécessaire pour l’évolution de la structure ?

Cela n’a pas changé le fond, puisque notre groupe a toujours eu pour vocation de développer des structures spécialisées dans la grande précarité, mais ouvertes à tous les publics. Nous n’avons jamais voulu créer uniquement des établissements pour les personnes exclues. Cela n’aurait aucun sens car il en existe de plus en plus. Il faut tendre vers une modification du droit commun, pour que le système général puisse admettre les personnes en situation d’exclusion. D’ailleurs, si notre groupe était initialement cantonné à nos univers de prédilection, comme la toxicomanie ou la jeunesse, nous réalisons aujourd’hui 75 % de notre chiffre d’affaires sur une économie plus générale. Nous possédons des concurrents privés lucratifs comme les crèches, les maisons de retraite, les entreprises d’insertion… Une minorité de nos activités est désormais réservée à nos activités associatives initiales.

Quand vous vous êtes lancé, vous vous imaginiez devenir l’une des premières entreprises sociales européennes ?

Pas du tout ! Ce n’était même pas un objectif ! J’avais simplement trois convictions. D’abord, je restais persuadé que la fourniture des besoins fondamentaux devait constituer l’ADN de notre groupe. Ensuite, je savais qu’il nous fallait grandir. Pourtant, il ne s’agissait pas de la culture de ce secteur, qui avait tendance à considérer qu’il faut continuer à effectuer de petites actions localisées. Dans cet objectif, nous avons fortement professionnalisé la structure. Depuis 15 ans, nous embauchons des talents venus des meilleures écoles. J’avais également le sentiment que l’organisation économique, la gestion des RH et de la comptabilité restaient des éléments majeurs dans notre métier, au même titre que pour toutes les entreprises. Ce n’est pas parce que nous œuvrons dans le social que nous ne restons pas dans une logique entrepreneuriale ! L’essentiel pour le groupe, c’est d’investir, de maîtriser ses coûts et de payer les salaires à la fin du mois.

Que représente SOS pour vous, dans votre parcours ?

En tant qu’éducateur, je me suis passionné pour l’intérêt général. Puis, comme chef d’entreprise, j’ai été fasciné par la capacité d’intervention d’un dirigeant qui décide, signe, recrute, licencie… La liberté d’action de l’entrepreneur me plaisait, mais l’objectif – gagner de l’argent – restait un peu limité. Le Groupe SOS constitue la conjonction de ces deux mondes. « Mettre l’économie au service de l’intérêt général » est devenu une véritable doctrine. Alors que ce sont deux sujets que l’on oppose en permanence, ils demeurent au contraire intimement liés. Souvent, on réduit la réflexion à la question suivante : « êtes-vous pour ou contre l’entreprise ? ». Cela n’a aucun sens ! La réalité, c’est que l’on est tous pour l’entreprise, mais pas n’importe laquelle. Si l’on fait travailler des enfants chinois dans des caves dans le but de vendre des produits très chers et que les salariés sont précarisés pour que les actionnaires obtiennent des dividendes, vous comprenez bien que cela pose un problème…

Quelles difficultés avez-vous rencontrées dans votre parcours ?

Au départ, j’ai eu du mal à me familiariser avec les compétences techniques du métier d’entrepreneur. Pour l’anecdote, au moment où j’ai dirigé ma première entreprise, j’ai acheté le « Que sais-je ? » sur les entreprises commerciales. Au cours de mes premières années de dirigeant, j’ai fait des erreurs que je ne referais pas aujourd’hui. C’est le lot des autodidactes qui demeurent condamnés à apprendre toute leur vie. Parfois, ce n’est pas plus mal, car l’on garde ainsi l’habitude d’apprendre. Garder un œil neuf sur le métier est une qualité à préserver pour tout entrepreneur. Cela permet de remettre systématiquement en cause les évidences établies dans un secteur.

Quel type de dirigeant êtes-vous ?

Je demeure très exigeant sur les objectifs. La concurrence m’amuse beaucoup. Dans l’univers du privé lucratif, nous sommes une entreprise miniature, car nos concurrents sont des géants comme Domus Vie ou la Générale de Santé. J’aime être David quand Goliath est en face de moi. D’autant que mes équipes ont également envie d’en découdre car pour la plupart, il s’agit de jeunes qui en veulent. Par ailleurs, j’ai toujours eu la réputation de déléguer plus vite que mon ombre. Il m’arrive de renoncer à un projet parce que je n’ai personne pour le conduire. J’attache également de l’importance à la mise en place de dispositifs, afin que chacun puisse trouver sa place dans une équipe, sans vouloir en imposer plus qu’un autre. Enfin, je passe beaucoup de temps à convaincre mes salariés, à leur expliquer la stratégie pour qu’ensuite ils prennent le projet à cœur et qu’ils le développent à leur manière.

les Conseils de Jean-Marc Borello

  • Ne pas hésiter à se lancer ! Nous vivons à une époque où les vieilles recettes ont échoué. Le monde change, il ne faut pas avoir peur de lancer de nouvelles idées.
  • Il faut savoir repositionner constamment son concept. Soyez à la fois radical dans votre réflexion et pragmatique dans la mise en œuvre. On n’a pas inventé l’électricité en améliorant la bougie !
  • Nourrissez-vous de la diversité. Dans une entreprise, la multiplicité des profils constitue un facteur d’évolution. Le melting-pot est une richesse incroyable !
  • Voyagez, cultivez-vous ! La France est un pays sympathique mais il s’agit d’un petit pays. Allez à l’étranger, pour observer des cultures et des fonctionnements différents. Cela vous procurera une ouverture d’esprit et vous en reviendrez avec plein d’idées nouvelles dans les poches.
  • Pensez qu’il vous faudra toujours répondre à un besoin existant. Répondez à la question : quel est le besoin non-couvert, celui qui est fondamental ? Vendre du superflu, surtout en période de crise, c’est aller à l’échec.

Interview de Taïg Khris, Fondateur de OnOff Telecom

Entretien exclusif avec Taïg Khris, connu pour sa carrière de sportif en tant que champion de roller, qui a développé parallèlement un profil d’entrepreneur en lançant trois sociétés.

Comment en êtes-vous arrivé à l’entrepreneuriat ?

Après avoir débuté ma carrière de sportif, je me suis rapidement rendu compte que mon sport, le roller, n’était pas une discipline très médiatique. Il fallait que je développe d’autres activités en parallèle, que je devienne rapidement mon propre manager si je ne voulais pas m’enfermer. à 23 ans, j’ai donc créé un magasin de rollers pendant quelques années. Comme j’étais très jeune, mon père m’a conseillé sur ce projet, dont il s’occupait lorsque j’étais en déplacement pour les compétitions.

En 2001, mon activité a évolué vers l’événementiel et le conseil puisque j’ai lancé « Taïg Khris Events », une société qui organisait des spectacles de glisse urbaine et des initiations au roller, skate et BMX. Je me suis aperçu que de nombreuses mairies avaient besoin de l’appui d’un professionnel pour construire les skate-parks. J’ai donc conseillé les municipalités dans ce cadre. J’ai sous-traité la fabrication de ces espaces à des sociétés externes et je coordonnais le tout.

Qu’avez-vous réalisé ensuite ?

J’ai véritablement basculé dans l’entrepreneuriat au moment où je me suis cassé la jambe en 2006. Sur mon lit d’hôpital, j’ai eu l’idée de lancer une gamme de papeterie pour les enfants. Je sortais clairement de ma zone de confort puisqu’il ne s’agissait pas d’une activité en lien avec mon sport ! Mais je me suis lancé quand même et j’ai nommé mon entreprise « TK Concept ». J’ai réussi à convaincre des centrales d’achat dont Carrefour et Casino pour qu’ils achètent des collections de papeterie scolaire à mon effigie.

La seconde année, j’ai vendu des produits à l’effigie de Tony Parker et de M Pokora, dont j’avais racheté les droits. Cette expérience a été très formatrice, puisque je réalisais seul le design des produits la nuit sur Photoshop, je gérais des usines de productions dans différents pays, j’ai dû négocier la distribution dans les grandes surfaces, référencer les produits, positionner mes prix par rapport à la concurrence… Nous avons atteint 1,2 million d’euros de chiffre d’affaires même atteint. L’expérience a duré six ans. Avec la crise, j’ai subi une baisse d’environ 60 % des commandes et nous avons dû arrêter l’activité.

Comment avez-vous vécu cette fermeture ?

Cela fait toujours un pincement au cœur car en tant qu’entrepreneur, notre mission reste de sauver l’entreprise quoi qu’il arrive. Je me suis toujours réservé plusieurs portes de sortie, j’ai toujours eu plein de projets en tête donc je pouvais rebondir à tout moment. En quelque sorte, le sport m’a appris à tomber et à me relever. D’ailleurs, ironiquement, c’est bien souvent quand je me suis cassé la jambe que j’ai monté des entreprises.

Après « TK Concept », j’ai relancé des projets autour de mon sport. J’ai produit des événements dans le but d’établir des records. J’ai sauté du premier étage de la Tour Eiffel en mai 2010, puis j’ai battu le record du monde de saut en longueur à rollers depuis le Sacré-Cœur de Montmartre à Paris en juillet 2011. Il s’agissait d’événements que j’ai coproduits de A à Z avec deux associés. J’ai obtenu les budgets et convaincu les chaînes pour la diffusion.

Et en 2013, vous décidez de vous investir dans un nouveau projet…

Oui. Il s’agissait d’une période charnière pour moi. Je m’étais à nouveau cassé la jambe. J’essayais de monter un troisième record et je n’arrivais pas à avoir les autorisations. Les quelques contrats de sponsoring que j’avais signés arrivaient à échéance. Et je me rapprochais de la quarantaine ! Je voulais trouver un projet beaucoup plus stable et qui touche le grand public, ce que ne faisait pas le roller. Côté business, je désirais être propriétaire de ma marque. Je voulais me développer dans le monde entier sans dépendre d’une société externe ni travailler encore autour de mon image de sportif. Ainsi, je suis parti d’une feuille blanche et je me suis demandé quel était le secteur dans lequel il y avait du potentiel. Je me suis très rapidement orienté vers internet et le monde de la téléphonie.

Quel est le principe de votre nouvelle entreprise, OnOff Telecom ?

La carte SIM n’a pas évolué depuis 30 ans. Aujourd’hui, nous avons tous internet à disposition, mais nous ne possédons qu’une seule carte SIM avec un numéro unique. Il fallait que je réinvente le numéro de téléphone mobile. L’idée m’est venue lorsque j’étais en Indonésie avec des amis en février 2013. Je leur en ai parlé et j’ai perçu un enthousiasme général, j’ai commencé petit à petit à chercher comment mettre la technologie en place. J’ai rencontré de nombreux ingénieurs, qui m’ont confirmé que c’était possible techniquement. J’ai réalisé un business plan et à partir de là, tout est allé très vite. En décembre 2013, j’ai lancé mon entreprise. Mi-janvier, j’ai pris contact avec les investisseurs et quelques semaines plus tard, je clôturais un premier tour de table d’un million d’euros.

Comment conciliez-vous vie professionnelle et vie personnelle ?

Il n’y a pas véritablement de place pour ma vie personnelle… Je suis en train d’essayer de gravir une montagne. J’essaye de monter une boite de télécoms mondiale ! Je dors quatre heures par nuit, je ne vais plus boire un verre avec mes amis, depuis plusieurs mois. En ce moment, je n’ai pas une minute de break. Je démarre la journée en retard et je la termine à 4 heures du matin… en retard ! Et j’ai arrêté les compétitions de roller, même si j’aimerais bien réaliser encore un ou deux records avant d’être trop vieux pour le faire.

Quels conseils donneriez-vous aux porteurs de projet ?

Au-delà des conseils évidents, qui sont le travail et la persévérance, je leur dirais d’observer le monde qui les entoure, car il est en pleine mutation avec l’arrivée du numérique. De nombreux modèles établis vont être chamboulés et tous les nouveaux entrepreneurs peuvent facilement les faire évoluer. WhatsApp a par exemple démocratisé le sms via internet, Skype a rendu facile d’accès les appels grâce au web, Uber a révolutionné la façon de prendre le taxi… Le conseil clé, c’est de s’attacher à répondre à un besoin pour l’utilisateur. Une fois que cette ligne directrice est établie, cela devient facile de lever des fonds ou de motiver des troupes. Je l’expérimente moi-même avec OnOff ! à partir du moment où vous répondez à un véritable besoin, tout se débloque facilement. Et c’est d’ailleurs plus facile de convaincre les médias d’en parler.

Interview de Christophe Crémer, Fondateur de Sybel Informatique

Entretien exclusif avec Christophe Crémer, fondateur de Sybel Informatique, de MeilleurTaux.com et plus récemment de Fantouch.

Comment a débuté votre parcours professionnel ?

Petit déjà, j’essayais de fabriquer des planches de surf avec Alain, mon jumeau. Nous avons également tenté de vendre des planches à voile, pendant nos vacances à Jersey, avant d’importer des shampooings de Hong-Kong pour les redistribuer en France. Nous avons toujours été dans une dynamique de business. J’ai commencé à travailler à Singapour pendant 1 an et demi, avant d’entrer pour 4 ans à la Silk Bank en tant que chargé de relations bancaires et des financements spéciaux. Pour l’anecdote, lors de ma première évaluation au sein de cette banque très structurée, mes supérieurs ont noté que j’avais tendance à demander des instructions et à n’en faire qu’à ma tête par la suite. Je me suis heurté à la hiérarchie inhérente à tout grand groupe et je me suis aperçu que ce fonctionnement ne me convenait pas. J’ai donc quitté l’entreprise en 1984.

Et vous vous êtes lancé dans votre première expérience entrepreneuriale ?

Exactement. Avec mon frère, qui était alors employé chez Accenture, nous avons monté Sybel Informatique, une entreprise de logiciels de gestion, de comptabilité et de facturation, à 5 dans sa chambre ! N’ayant pas les moyens de lever des fonds, notre père nous a prêté de quoi financer les produits de première nécessité, et notamment notre premier ordinateur. En 1995, nous avons revendu la société, qui comptait alors 350 personnes à l’entreprise multinationale Sage pour l’équivalent d’environ 20 millions d’euros. Nous en étions d’ailleurs relativement fiers car en décembre, dernier mois avant le rachat de l’entreprise, nous avions vendu pour 1 million de francs de produits.

D’autant qu’il s’agit d’un secteur compliqué…

Oui, dans le domaine du B to B, se démarquer de ses concurrents n’est pas chose facile. Il fallait donc miser sur la partie marketing. Nous devions faire accepter l’idée, aujourd’hui reconnue par tous, qu’il demeurait stupide que chaque entreprise développe elle-même son propre logiciel de gestion. Même si l’usage du micro-ordinateur n’en était qu’à ses débuts, nous avions à cœur de prouver à nos clients que nous pouvions vendre le même logiciel à plusieurs entreprises, ce qui permettait un partage des coûts maîtrisé et des performances intéressantes. Cette première expérience entrepreneuriale a constitué un vrai challenge car créer sa société n’était pas si simple. Il fallait surtout se faire reconnaître en tant que fabricants de logiciels et convaincre les entreprises que ce logiciel était plus rentable qu’un logiciel standard dans le but de gérer efficacement l’ensemble de son activité.

Vers quelle nouvelle aventure vous êtes-vous tourné ensuite ?

J’ai d’abord développé pendant trois ans une société qui faisait de la publication dynamique sur internet, avant de fonder MeilleurTaux.com en 1999, afin d’aider les particuliers dans leur choix d’un prêt immobilier. L’idée m’est venue en discutant avec mon beau-frère de ses difficultés à en trouver un lui-même. Avant l’existence de MeilleurTaux.com, quiconque désirait souscrire un prêt devait prospecter 5 ou 6 banques différentes, sans avoir la garantie d’obtenir la meilleure offre. J’ai donc songé à améliorer cela grâce à internet, qui me semblait une plateforme intéressante pour permettre à l’internaute de faire son choix de façon plus éclairée. Aujourd’hui, n’importe qui peut déposer un dossier sur le site et obtenir un retour des organismes bancaires sous 48 heures. Il s’agissait du premier site à se placer sur ce marché. Pour lancer l’aventure, j’ai levé 1 million d’euros en octobre 1999, puis 4 millions en mars de la même année.

Comment avez-vous développé l’entreprise ?

En 2000, nous avons dépensé 1 million d’euros en publicité avant de nous rendre compte que nous ne pouvions pas nous aligner sur les budgets de communication déployés par les banques elles-mêmes, qui tournaient autour de 15 millions d’euros. Nous nous sommes donc lancés dans une stratégie de relations presse, ce qui nous a fait connaître. Notre premier business model reposait sur un forfait que nous facturions par dossier. Ce fut un échec car aucune banque n’en voulait. Nous avons pivoté en choisissant de prendre un pourcentage pour chaque prêt réalisé. L’entreprise a commencé à croître à ce moment-là. à partir de 2001, nous avons ouvert une centaine d’agences dans toute la France. Nous sommes entrés en bourse en 2006 et avons réalisé un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros en 2007.En juillet de la même année, le groupe Caisse d’épargne a acquis l’entreprise au prix de 130 millions d’euros.

Que représente l’entrepreneuriat pour vous ?

C’est une façon de gérer mon propre projet, en parfaite autonomie. à travers mes aventures entrepreneuriales, j’espère également changer le mode de vie des gens. Depuis 1 an, j’ai créé Fantouch, une société spécialisée dans la musique qui aide les artistes à gérer leur communauté de fans sur les réseaux sociaux. Des personnalités comme Youssoupha ou Oxmo Puccino proposent déjà leurs applications grâce à Fantouch. Nous avons déjà plus de 6 000 inscrits et les retours sont excellents. L’entreprise compte 14 salariés et 2 associés, Alexandra Monaury et Edmonde Chiesa.

Quel type de chef d’entreprise êtes-vous ?

Je suis exigeant et pointilleux, mais je note que beaucoup de mes anciens employés souhaitent à nouveau collaborer avec moi. Ils savent qu’ils peuvent compter sur moi à la fois pour la convivialité et pour la rigueur dans le travail. Ce qui est certain, c’est je ne me vois pas derrière un bureau. Les cadres en entreprise possèdent une vie professionnelle intéressante avec souvent de lourdes responsabilités, mais ils demeurent tributaires d’une organisation. Je préfère ma liberté d’entrepreneur, qui consiste à prendre des risques, à les assumer et à faire grandir une société !

Vous avez des enfants entrepreneurs. à quel point cet aspect « transmission » est-il important chez vous ?

Sur mes 4 enfants, 3 ont créé une société. Ils ont fondé l’entreprise Sampleo dans le domaine des avis consommateurs et la société Kazaden dans le secteur des activités sportives. Ils ont su constituer leur propre clientèle, croire en leur projet et convaincre des clients.

les Conseils de Christophe Crémer

  • Savoir qui vous voulez être dans 3 ans. Lorsque l’on connaît à l’avance son objectif, il est plus facile de l’atteindre !
  • S’entraîner dans le domaine commercial. Il faut prendre le temps d’apprendre le vocabulaire adapté à la vente. Même si un entrepreneur n’est pas nécessairement un bon vendeur, il le deviendra !
  • Montrer que l’on est un gagnant. Il faut prouver que vous apportez un service différenciant, et montrer ce pour quoi vous êtes doué !
  • Avoir l’envie de progresser et d’apprendre.
  • Parler rapidement comme un leader. L’âge ne compte pas. Dire « c’est ma première expérience et je suis jeune » ne sert à rien !
  • Mettre son cerveau en mode créatif. Si vous avez une idée d’entreprise par jour, vous allez forcément tomber sur une bonne idée ! Cela ne sert à rien de se concentrer uniquement sur la recherche d’un concept génial.
  • Persévérer. J’assimile souvent la création d’entreprise à du sport car cela demande beaucoup d’énergie.

Conseils pour une carte de visite réussie

La carte de visite est un outil marketing et de communication qui n’a plus besoin de faire ses preuves. C’est grâce à elle qu’un futur client se souviendra de vous. Il est donc essentiel de bien la soigner.

Pourquoi utiliser une carte de visite ?

Une carte de visite a généralement deux objectifs principaux : la publicité et la communication. En effet, elle permet au client de garder une trace de votre conversation mais elle renseigne aussi sur la qualité de votre entreprise. Votre carte de visite doit être capable de vous décrire, vous-même, ainsi que votre activité au sein de l’entreprise. Elle doit donner à la personne concernée l’envie de vous recontacter. Elle est facilement personnalisable, vous en trouverez donc forcément une qui vous correspond. Pour faire votre choix, il existe de nombreuses solutions en ligne. Elle doit donc toujours se trouver à portée de main. Gardez-en toujours sur vous car vous ne savez jamais quand vous en aurez besoin !

Que faut-il faire apparaître sur une carte de visite ?

Toutes les informations vitales doivent être présentes sur votre carte de visite : votre nom, votre prénom, votre profession, l’adresse postale de l’entreprise, son nom (ou son logo), son site internet et un numéro de téléphone où vous joindre. Vous devrez aussi précisez l’activité de l’entreprise ainsi que votre fonction exacte au sein de celle-ci. Si vous exercez plusieurs activités, utilisez une carte de visite différente pour chacune d’entre elles. Si vous souhaitez faire dans l’originalité, vous pouvez aussi changer la typographie et les couleurs tout au long de l’année pour vous adapter aux saisons ou à des évènements spéciaux. Une carte de visite de qualité donnera une bonne impression sur votre entreprise. Il est donc préférable de choisir un papier épais qui coûtera un peu plus cher qu’un papier standard. Cela permettra au client de la conserver plus longtemps et vous aurez donc plus de chances qu’il vous recontacte. Utilisez des tailles de police différentes selon l’importance de l’information. Votre slogan ou phrase d’accroche devra être rédigé dans une police assez grosse pour bien être visible. Sur le verso de la carte, vous pouvez faire imprimer un plan d’accès ou toute autre information utile. Vous pouvez aussi choisir de le laisser vierge, afin que la personne à laquelle vous donnez votre carte puisse écrire des renseignements par elle-même.

Quelles sont les erreurs à éviter ?

Ne mettez pas trop d’informations sur votre carte car le client (ou futur client) ne parviendra pas à identifier celles qui sont vraiment importantes. Les informations essentielles seraient noyées au milieu d’autres moins importantes et le but ne serait pas atteint. Innovez dans le modèle que vous choisirez, soyez créatif. N’utilisez pas des modèles ressemblant à ceux utilisés par vos concurrents car il vous sera alors difficile de vous démarquer des autres. Utilisez une police assez grande pour être lue sans difficulté (pas en dessous de 8). Si les lettres sont trop petites, il est fort probable que le client ne lise pas la carte jusqu’au bout et passe donc à côté d’informations importantes sur votre entreprise. Ne mélangez pas trop de couleurs. En général, il est préférable d’utiliser au maximum 3 couleurs différentes, pas plus. Optez pour une taille standard de carte de visite qui se glissera facilement dans un porte-monnaie et sera donc conservée plus longtemps.

Les cartes de visites du futur !

L’entreprise Moo vient de développer une carte de visite intégrant une puce NFC. NCF signifiant Near Field Communication. C’est une technologie qui permet notamment de transmettre des données à proximité comme c’est le cas pour les cartes bancaires pour le paiement sans contact. Moo a pensé à intégrer cette puce dans l’objectif d’y afficher des informations de votre choix comme votre site internet, votre profil sur vos réseaux sociaux, votre boutique en ligne ou votre application. Tout cela est géré à travers une plateforme de gestion dans lequel vous pouvez ajouter, modifier ou supprimer ces actions. Vous avez même un système de tracking en temps réel. Le seul bémol est que cette technologie n’est intégrée que dans certains téléphones. Voici la liste ici : http://www.nfcworld.com/nfc-phones-list/#available

La vidéo ci-dessous vous permettra de mieux comprendre le principe. C’est la carte de visite 2.0 !!

Qu’est-ce qu’un serveur cloud ?

Quel que soit son secteur d’activité, l’entrepreneur ne peut aujourd’hui ignorer Internet. La présence sur le Web et la bonne utilisation de cet outil sont aujourd’hui des éléments clés de la réussite. Cette obligation s’impose à tout créateur ou gérant d’entreprise, indépendamment de la taille de celle-ci, et oblige ce dernier à développer une maîtrise de la digitalisation. Dans ce contexte, focus aujourd’hui sur une solution très en vogue d’hébergement, le cloud.

Utiliser des ressources informatiques non possédées

Le cloud (nuage en anglais) permet un accès permanent, facile et à la demande à un réseau partagé ainsi qu’à des ressources informatiques importantes (des réseaux, des serveurs, du stockage, des applications et des services). Ce modèle informatique permet de disposer de fonctionnalités via un service online sans avoir à posséder localement et physiquement les ressources ou le matériel nécessaire.

Les avantages de l’hébergement cloud

Le cloud offre de nombreux avantages. Il est désormais couramment utilisé par tous les internautes pour stocker leurs documents, photos ou vidéos. Ce type de stockage permet de libérer de l’espace sur leur disque dur et de mettre à l’abri ceux-ci d’un crash irrémédiable de ce dernier. Une solution de sauvegarde délocalisée particulièrement sûre. Cette même démarche est évidemment possible à l’échelle de l’entreprise. En outre en matière d’hébergement de site, contrairement aux solutions d’hébergement classiques, les entreprises ne payent sur le cloud que l’espace qu’elles utilisent réellement. On parle dans ce cas de « pay as you go ». L’hébergement cloud offre en outre une grande souplesse en matière d’expansion. Imaginons par exemple un site marchand qui en période de solde a besoin soudainement de plus d’espace ou de bande passante. Le cloud permet au site concerné de croître aisément et immédiatement en utilisant plus de ressources en son sein. Une réactivité impossible et dans tous les cas coûteuse en cas d’hébergement traditionnel.

Les inconvénients possibles

Les inconvénients relèvent essentiellement de la sécurité et de la confidentialité des informations. L’hébergement nuage implique de par sa nature, un groupe d’ordinateurs en réseau, certains risques de sécurité. Les informations confiées au cloud ne sont en effet pas stockées sur un serveur dans un seul endroit mais transmises régulièrement entre plusieurs serveurs. Ce mouvement de données génère des vulnérabilités qui peuvent rebuter les entreprises qui tiennent à protéger des savoir-faire particuliers ou des informations sensibles. Une solution de cryptage des données peut être proposée.

Quel cloud choisir ?

Bien choisir son cloud, c’est opter pour une offre qui vous fait payer que ce que vous utilisez réellement tout en vous offrant une capacité d’expansion quasi instantanée. Vérifiez les options disponibles, l’existence d’outils de création de site et des modules de e-commerce. Enfin, optez pour une solution cloud disposant d’un solide support technique disponible 24h/24 et 7j/7. Les problèmes techniques sont rares mais évitez-vous un arrêt de votre site prolongé et pénalisant.

Pour vous aider à choisir en toute connaissance de cause et sans dépasser votre budget, l’étude comparative du cabinet Cloud Spectator 2016 a établi un classement des serveurs cloud selon leur rapport qualité prix, et a comparé les services de grands groupes et fournisseurs, tels que Google Compute, IBM Softlayer ou encore Amazon Web Services pour ne pas les citer. Cette étude a classé le serveur cloud de l’hébergeur 1&1 en première position, notamment pour la performance de ses processeurs et de sa mémoire et pour un rapport qualité/prix le plus intéressant du marché. Vous pouvez retrouver la synthèse de l’étude sur ce post de blog.

Mise à part les entreprises évoluant dans une sphère de haute sensibilité, la défense par exemple, le cloud offre plus d’avantages que d’inconvénients. Il offre une ressource informatique comme EDF fournit de l’énergie. Une simplicité et une source d’économie qui font du cloud une solution crédible pour les entrepreneurs désireux de rejoindre la toile.

CPF : quelles obligations pour l’employeur ?

Le CPF garantit à chaque personne le droit d’évoluer dans son parcours professionnel, grâce à un système de formation, sans pour autant devoir renoncer à son travail. L’employeur joue ainsi un rôle capital pour préserver son entreprise tout en encourageant l’ascension de ses employés.

Qu’est ce que le CPF ?

Le CPF est un compte personnel de formation en ligne créé en 2015. A partir de 16 ans, chaque personne y a droit quelque soit son statut professionnel : salarié ou chômeur à la recherche d’un emploi. Ce compte personnel est valide depuis sa création jusqu’à l’âge de la retraite.

Regardons alors de plus près l’intérêt d’un compte CPF :

1-Connaître les horaires disponibles de formation pour chaque profil
2-Trouver les certifications adéquates pour tout type de projet professionnel
3-Prendre connaissance des modalités de financement pour bénéficier des formations proposées

A savoir : Il en va de la responsabilité de l’employeur d’informer ses salariés de la nécessité d’utiliser ce compte et de les diriger dans son utilisation.

Quelles sont les obligations de l’employeur pour le CPF ?

Le CPF se définit en dehors de la relation employé-employeur. Pourtant, l’employeur joue un rôle capital dans l’utilisation de ce dispositif numérique :

1-Fournir une autorisation : L’employeur est tenu de donner son autorisation pour consulter le compte CPF uniquement si cela se produit durant les horaires de travail.
2-Proposer un financement : Dans le cadre de l’OPCA (Organisme Paritaire Collecteur Agréé), l’employeur prend en charge la formation des employés, mais de manière limitée. Par ailleurs, les coûts salariaux seront entièrement à sa charge.
3-Donner des informations précises : Les organismes paritaires collecteurs agrées obligent tout employeur à s’engager auprès de leurs salariés en leur donnant des renseignements exacts pour remplir les dossiers de demandes.
4-Négocier l’abonnement : L’employeur doit connaitre les conditions de mise en œuvre du CPF dans les entreprises qui comptent plus de 3000 salariés. Il se pourrait qu’il soit éligible à l’abonnement employeur.

A savoir : Les employeurs sont tenus d’informer leurs employés par écrit du nombre d’heures acquises et non utilisées au titre du Dif au 31 décembre 2014, et ce avant le 31 janvier 2015.

CPF : Quelles sont les nouvelles obligations de l’employeur en 2016 ?

En 2016, de nouvelles mesures concernant les modalités d’usage du CPF ont été mises en vigueur. Le CPF sera alors alimenté en heures pendant le premier semestre de chaque année. Tout salarié bénéficie d’un maximum de 150 heures de formation. Ces volumes horaires concernant les salariés à temps plein devront être répartis comme suit :

-24 heures chaque année pendant 5 ans
-12 heures chaque année pendant 3 ans

Pour que l’employé puisse bénéficier de ces formules, l’employeur doit effectuer un certain nombre de démarches ayant pour but d’alimenter les comptes grâce à des déclarations annuelles de données sociales (DADS).

Délai pour présenter une demande à l’employeur : tout salarié doit présenter une demande complète à son employeur 60 jours avant de début de la formation. Ce délai ne s’applique que pour les formations de moins de 6 moins. Au-delà de cette période, il faudra transmettre une demande 120 jours à l’avance.