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Peut-on tout vendre sur Internet ?

Avec la révolution du e-commerce et des sites de vente de particulier à particulier, il est devenu tentant de chercher à vendre en ligne des produits en tous genres. La législation se révèle assez permissive dans ce domaine, en dehors de certains cas pour lesquels la vente est encadrée. Pour les professionnels et les particuliers, est-il possible de tout mettre en vente sur Internet ? 

Tout ne peut pas être vendu

Un produit vendu sur le territoire français, qu’il soit accessible ou à destination de la France, que ce soit sur un site ou le site de tiers, doit suivre la législation française concernant d’une part le droit de la propriété industrielle (marques, brevets, dessins et modèles, droit d’auteur) et doit respecter les articles 6, 16 et 16.1 du code civil. L’article 6 rappelle qu’ « On ne peut déroger, par des conventions particulières, aux lois qui intéressent l’ordre public et les bonnes mœurs ». Ainsi des produits tels que la drogue sont prohibés à la vente sur internet. Quant à l’article 16, il dispose que « La loi assure la primauté de la personne, interdit toute atteinte à la dignité de celle-ci et garantit le respect de l’être humain dès le commencement de sa vie. » et l’article 16.1 « Chacun a droit au respect de son corps. Le corps humain est inviolable. Le corps humain, ses éléments et ses produits ne peuvent faire l’objet d’un droit patrimonial. ». Il vous faudra donc prendre en compte que le corps humain et ses produits ne sont pas susceptibles d’être vendus.

A noter que certaines activités ne peuvent pas être librement exercées, c’est le cas par exemple des activités liées aux jeux d’argent par exemple. Il sera également interdit aux particuliers de vendre des chiens et des chats en ligne à partir du 1er janvier 2016.

Les produits vendus en ligne

De manière générale, en dehors de ces cas particuliers, il est possible de tout vendre et de tout acheter sur le web. Les biens comme les services peuvent être librement proposés en ligne, selon le principe de l’offre et de la demande. Les produits susceptibles d’être vendus sur Internet se divisent en deux grandes catégories, à savoir les produits digitaux et les produits physiques. Dans le premier cas, il est possible de vendre de l’information sous forme d’un e-book, d’un logiciel ou d’un programme en ligne. Dans le second, tous les articles pouvant être proposés dans le commerce traditionnel sont concernés, des appareils électroménagers en passant par les voitures et même les maisons, au moyen d’annonces en ligne. Les seules limites existantes sont fixées par le dispositif législatif en vigueur, en mesure d’évoluer au fil des ans. N’oubliez tout de même pas que pour vendre un produit  sur votre site, vous devez vous immatriculer. Certaines mentions sont obligatoires comme le prix, la livraison, le droit de rétractation et vous devez vous munir de conditions générales de vente.

Le cas de la vente de médicaments

On peut citer un cas particulier en France : la vente de médicaments. Il est en effet possible de commercialiser en ligne ce type de produits, mais selon certaines conditions. Seuls les pharmaciens certifiés possédant un établissement en France sont autorisés à ouvrir une pharmacie en ligne, au sein de laquelle ils pourront vendre les mêmes médicaments que dans leur officine.
La vente en ligne concerne seulement les médicaments pouvant être délivrés sans ordonnance, ceux n’étant pas soumis à une prescription médicale. Les pharmaciens souhaitant élargir leur activité en ligne doivent faire une demande auprès de l’Agence Régionale de Santé. Il est ainsi possible de vendre en ligne librement des articles de parapharmacie, comme le fait le site Shop-pharmacie, leader européen du secteur avec près de deux millions de clients chaque année. Le site propose des milliers de référence en matière de produits de parapharmacie, mais uniquement des produits ne nécessitant pas d’ordonnance.

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Interview de François Bourdoncle, Cofondateur de l’entreprise Exalead

Interview de François Bourdoncle, cofondateur de l’entreprise Exalead, pionnier du Big Data et des technologies de recherche, qui a été rachetée par le géant Dassault Systèmes en 2010.

Quel est votre parcours jusqu’à la création d’Exalead ?

Je suis ingénieur de formation et je possède un doctorat informatique. Après un début de carrière en tant que chercheur, notamment au Centre de Mathématiques Appliquées de l’École des mines de Paris, ainsi qu’au centre de recherche de Paris de Digital Equipment Corporation, j’ai officié en tant que Maître de recherche à l’École des mines en 1994 et enseignant à temps partiel à l’École polytechnique puis à l’École normale supérieure. En 1997, j’ai créé un algorithme qui devait permettre de classer en temps réel les réponses d’un internaute à une requête. J’ai vendu cette technologie pour 950 000 dollars à la société Altavista. Quelques années plus tard, Altavista se désintéressant progressivement du projet, j’ai développé une technologie de moteur de recherche qui a donné naissance à la société Exalead, que j’ai créée en septembre 2000 avec un ami.

Comment se sont déroulés les premiers mois ?

À l’époque, Internet explosait. Nous nous sommes mis activement à la recherche de fonds et nous avons signé notre premier client, Bouygues Telecom, très rapidement après la création de la société. Nous avons ensuite levé 3 millions d’euros fin décembre, début janvier. Cet apport a constitué un nouveau départ pour nous, puisque nous avons pu quitter l’École des mines où nous étions incubés pour s’installer dans le XIXe arrondissement de Paris. Au démarrage, nous étions 5 ou 6 personnes au sein de l’entreprise.

Avez-vous dû faire évoluer votre stratégie initiale ?

Oui. Au départ, nous étions partis pour développer un moteur de recherche grand public. Mais après l’explosion de la bulle Internet, les investisseurs semblaient un peu frileux. Nous avons donc transformé notre technologie afin de l’appliquer à des moteurs de recherche d’entreprise. Concrètement, cela rendait notre technologie particulière puisqu’elle pouvait à la fois indexer des milliards de pages web, tout en prenant en compte les contraintes propres au domaine professionnel, que ce soit en termes sémantiques, linguistiques ou phonétiques. Pendant très longtemps, cela a constitué notre marque de fabrique. Puis en 2006, nous avons décidé de nous lancer vraiment sur la partie grand public et nous avons indexé plus de 8 milliards de pages. Ce chiffre a doublé depuis. Aujourd’hui, le moteur de recherche reste la vitrine technologique de l’entreprise, mais notre cœur de métier demeure le moteur d’indexation pour les professionnels.

Exalead a été rachetée par la société Dassault Systèmes en 2010 pour 135 millions d’euros. Dans quel cadre s’est réalisé ce rachat ?

Nous avions fait le constat qu’il était compliqué de rester indépendant, dans la mesure où la croissance de l’entreprise dépassait toutes nos attentes. Ajoutez à cela la volonté des investisseurs de sortir de leur tanière et un marché qui se consolidait progressivement, vous comprenez qu’il devenait naturel de trouver une sortie industrielle dans le but de pérenniser la société.

Que représentait l’entrepreneuriat pour vous au moment de vous lancer ?

Dans la mesure où j’étais chercheur, il ne s’agissait pas du tout d’une évidence pour moi. Mais d’une part, je ne me voyais pas vieillir dans cette profession et d’autre part, j’aime beaucoup mettre les mains dans le cambouis, je me définirais plutôt comme artisan que comme chercheur. Je ressentais une certaine frustration de ne pas pouvoir mettre en pratique les idées que je développais. L’entrepreneuriat constituait le seul moyen de concrétiser ce désir et, disons le, d’avoir la possibilité de gagner plus d’argent grâce aux idées que je pourrais mettre en place.

Quel regard portez-vous sur la révolution numérique et son impact sur le monde professionnel ?

Aujourd’hui, cette évolution a particulièrement été mise en lumière sous l’angle grand public. Or, avec les Big Data, on assiste à l’émergence de technologies qui concernent à la fois les particuliers mais qui s’appliquent aussi aux entreprises. Dans les années 1980 / 1990, nous avons pu assister à la démocratisation de l’informatique d’entreprise. Dans les années 2000, les tendances à la mode concernaient plutôt Internet ou le mobile. Aujourd’hui, nous arrivons à un moment charnière car les deux révolutions se superposent. Le digital et le réel se mélangent, certaines entreprises du monde numérique se lancent dans le concret et inversement. Globalement, je trouve que les professionnels prennent de plus en plus conscience de l’importance des technologies pour leur business.

Sensibiliser les professionnels fait-il partie de vos missions au sein du gouvernement ?

Bien sûr. Nous voulons convaincre les grands groupes de l’importance du sujet. Mais il faut passer de l’expérimentation à une réflexion sérieuse sur les raisons liées à l’utilisation des Big Datas, c’est-à-dire montrer en quoi le numérique impose le renouvellement des business models, une réaction plus vive face aux concurrents… Tout s’organise aujourd’hui autour de l’usage de la donnée. Nous espérons faire évoluer les mentalités en tirant la filière par l’aval. Nous avons ainsi préféré pousser les clients des technologies à les utiliser dans le but de répondre à des enjeux business, plutôt que d’aider directement les fournisseurs de technologie. Dans le domaine des start-ups, nous avons ainsi mis en place des centres de ressources technologiques, qui sont des structures permettant à la fois aux jeunes pousses du numérique de rencontrer les grands groupes qui pourront quant à eux bénéficier des compétences développées par les start-ups.

Quel type de chef d’entreprise êtes-vous ?

Selon moi, il existe deux profils distincts. D’abord, le manager, qui sait faire tourner des sociétés avec des processus, qui s’attache à la personnalité des gens. Puis, on peut parler des leaders, ceux qui disent « Ralliez-vous à mon panache blanc et si vous n’êtes pas contents, allez voir ailleurs ! ». Je fais plutôt partie de la deuxième catégorie. Je me considère comme une locomotive. À titre d’exemple, quand ma boîte a grossi, je n’aimais pas du tout réaliser la partie managériale. J’ai donc beaucoup délégué sur la partie opérationnelle en matière de management et je me suis concentré sur le produit, la R&D et la stratégie. La contrepartie, c’est que je me suis entièrement investi. Pendant 10 ans je n’ai pas eu de vie personnelle, je vivais pour le travail et j’étais épuisé en permanence.

Auriez-vous quelques conseils à donner aux entrepreneurs ?

D’abord, je crois qu’il est essentiel de bien comprendre à quel point créer une entreprise constitue plus un marathon qu’un sprint ! Un entrepreneur ne réussit pas sans travailler beaucoup et c’est très épuisant. Il faut essayer de bien cerner ses propres forces et faiblesses et, le cas échéant, déléguer à d’autres ce que l’on ne sait pas ou moins bien faire. Il demeure également impératif de bien s’entourer afin de trouver un soutien en cas de besoin. Enfin, n’hésitez pas à suivre vos envies et votre passion, c’est essentiel !

Interview de Boris Saragaglia, Cofondateur de Spartoo

Entretien exclusif avec Boris Saragaglia, cofondateur de Spartoo qui a su s’inspirer des États-Unis pour imposer en France son site de vente en ligne de chaussures, Spartoo

Comment a débuté l’aventure Spartoo ?

J’ai démarré à 23 ans, alors que j’étais à l’école. Personnellement, je crois en deux choses. D’abord, je suis persuadé que les business qui se développent très fortement sur les autres continents finissent toujours par arriver en Europe. Ensuite, j’aime particulièrement les belles histoires qui, pourtant, démarrent de rien. Et je remarque que bien souvent, les fonds d’investissement ne sont pas étrangers à ces succès. J’ai donc étudié les sociétés de capital-risque et j’ai regardé où elles mettaient de l’argent. En décembre 2004, Sequoia Capital et Bank of America ont investi 40 millions de dollars dans Zappos, un site américain de vente de chaussures en ligne. Partant de ce constat, avec mes deux associés et amis Jérémie et Paul, nous avons décidé de lancer le concept en Europe.

Quelles ont été les étapes dans le financement ?

Nous avons levé un premier million d’euros en 2006 avec des business angels, juste avant l’ouverture du site. Puis nous avons réalisé plusieurs levées de fonds successives, dont 4,3 millions d’euros en 2007 auprès de fonds d’investissement français et plus récemment, en 2012, 25 millions auprès du fonds belge Sofina.

Pourquoi avoir mis un pied dans l’entrepreneuriat ?

Je possède un grand goût de la liberté et j’avais la volonté de bâtir une aventure avec des personnes qui partagent les mêmes valeurs que moi. Ce qui devient intéressant, c’est de faire évoluer le projet au fur et à mesure de sa croissance. Au départ, nous faisions preuve d’une grande proximité avec les équipes. Nous avons ensuite recruté de nouvelles personnalités, mis en place un management intermédiaire et évolué dans la lecture de notre business. Progressivement, nous avons développé une multitude d’interactions avec de nouveaux acteurs. Aujourd’hui, les complexités du début ne sont plus les mêmes, car il faut trouver les nouveaux relais de croissance. C’est tout le charme de l’entrepreneuriat.

Vous étiez jeune à l’époque du lancement de Spartoo. N’avez-vous pas eu des difficultés à être crédible sur le marché ?

Si, bien sûr. En France, quand vous êtes jeune et que vous avez un projet ambitieux, personne ne vous fait confiance… Pour être convaincants, nous avons dû combler notre déficit d’âge en recrutant des personnes plus âgées. Nous affichions également un manque d’expérience dans le secteur donc nous avons également renforcé l’équipe avec des personnes issues du milieu de la chaussure. Avec le temps, les gens nous ont apporté du crédit et nous avons fini par convaincre les investisseurs au bout d’un moment. Nous avons mis environ un an et demi à asseoir notre crédibilité. Et encore, nous avions la chance d’avoir réalisé de bonnes études ! Quand vous cumulez la jeunesse et un niveau d’études peu élevé, cela reste difficile de trouver du soutien.

Comment fait-on pour pénétrer un marché qui n’est pas encore mature ?

Il est essentiel de comprendre le client et ses attentes, d’identifier les lacunes sur le marché, ce qui frustre le consommateur. Ensuite, il faut trouver la bonne offre qui correspond à cette frustration. Cela passe par une phase où l’on se convainc soi-même que les demandes des clients peuvent être matérialisées par un produit ou un service concret. Enfin, il demeure crucial de lancer son produit au bon moment, après s’être assuré que la demande existe bel et bien.

Votre siège se situe à Grenoble. Quel regard portez-vous sur ceux qui disent que c’est plus compliqué d’entreprendre en région ?

En ce qui concerne le financement, c’est moins facile d’entreprendre en région, clairement. Sans doute parce qu’il existe un certain copinage parisien. Au dessus d’un certain montant -et il est bas !-, les décisions sont prises dans la capitale. Il faudrait décentraliser au maximum les décisions d’investissements en province, là où les richesses de nos territoires restent fortes. Cela crée beaucoup de frustrations de savoir que les mondanités parisiennes permettent un accès plus facile à des fonds. D’un autre côté, entreprendre en région offre beaucoup d’avantages, dont la capacité de capter des profils internationaux comme à Grenoble. Par ailleurs, en province, les gens n’ont pas les mêmes centres d’intérêts. Les personnes semblent plus loyales, intéressées à leur équilibre de vie. Sur le long terme, recruter ce type de profils est payant.

Quel type de patron êtes-vous ?

Un bon manager doit être assez juste dans la perception du travail de l’autre. Au fur et à mesure de la croissance d’une entreprise, il est important de donner du sens aux équipes, de passer d’expert à responsable stratégique en somme. Très peu de fondateurs parviennent à passer d’un mode start-up à un mode de groupe. Adapter son mode de management à l’évolution de l’entreprise reste incontournable. J’ai essayé de le faire au mieux, en développant ma vision stratégique. Mais je ne néglige pas pour autant le côté manuel, spécifique, proche du cœur de métier. L’essentiel pour moi, c’est que mon entreprise perdure et que je demeure en mesure de recruter les profils qui correspondent à l’organisation de demain.

Comment conciliez-vous vie professionnelle et vie personnelle ?

Paradoxalement, avec mes associés et amis, nous nous voyons peu en dehors du bureau. Nous partageons les mêmes valeurs mais pas forcément les mêmes centres d’intérêts. C’est important car je considère que la diversité des centres d’intérêt contribue à la richesse des profils. Il faut s’intéresser aux valeurs, mais cela ne veut pas forcément dire que vous passerez vos week-ends ensemble. Entre vie professionnelle et vie personnelle, il n’existe pas « d’équilibre » à proprement parlé. L’important, c’est d’être en phase avec ce qui vous rend heureux, ainsi que votre entourage. Aujourd’hui, la façon dont les choses sont réparties me rend heureux.

Comment voyez-vous votre entreprise dans 50 ans ?

Nous possédons une ambition mondiale depuis le début. Aujourd’hui, 50 % de notre chiffre d’affaires s’effectue à l‘international. Mais pour aller plus loin, nous devons convaincre d’autres actionnaires. Il faut trouver le moyen de pénétrer intelligemment d’autres marchés que l’Europe. Dans 50 ans, j’espère fortement que Spartoo sera présent dans des territoires géographiques différents de ceux d’aujourd’hui.

Les Conseils de Boris Saragaglia

  • Beaucoup écouter ses clients. Une entreprise, c’est comme une pâte à modeler. Elle possède une forme particulière à l’instant T, mais elle prendra une forme différente à T+1, car vous devrez vous adapter au marché. Lancez-vous vite, écoutez les retours des clients et faites évoluer votre offre.
  • Bien comprendre ses valeurs personnelles. Il faut que vous sachiez où se situe l’argent dans vos valeurs. En comprenant où vous placez le curseur, vous serez en mesure de trouver les bonnes personnes, celles qui sont en phase avec vous, pour compléter votre équipe.
  • Ne pas vouloir aller chercher des fonds trop rapidement. C’est un leurre, il faut avant tout construire un business model attractif. Créez d’abord des prototypes, attirez vos premiers clients et allez chercher des capitaux dans un second temps.
  • Créer de l’avantage compétitif. Pour cela, il vous faut développer des indicateurs différents de ceux du marché. Cela peut passer par des évolutions dans vos produits mais aussi par la manière dont vous comprenez votre activité. Essayez de le faire différemment.

Interview de Mickael Froger, Cofondateur de Lengow

Interview de Mickael Froger, cofondateur et président de l’entreprise Lengow, qui offre des solutions technologiques globales aux e-commerçants qui entendent rayonner sur Internet.

Quel est votre parcours personnel ?

Je n’ai aucun diplôme à part le bac ! J’ai d’ailleurs commencé à travailler 4 jours après l’avoir obtenu. Au mois de février de l’année de mon bac, j’ai participé à l’open des webmasters, qui correspond aujourd’hui aux « startups week-ends ». Le principe était simple, nous nous réunissions par équipe de 3 et il fallait créer un projet web de A à Z. Coup de chance, le chef de projet de M6 Net était en vacances dans le coin, et il en a profité pour chasser quelques têtes, car il n’existait à l’époque pas de formation de développeurs comme c’est le cas aujourd’hui. Il m’a proposé un entretien la semaine d’après et j’ai été pris chez eux, à la seule condition que j’obtienne mon baccalauréat. J’ai donc eu mon bac un jeudi, et j’ai commencé à travailler le lundi d’après ! J’ai d’abord intégré pendant quelques mois M6, puis j’ai travaillé pour Europe 2/RFM en tant que webmaster. J’ai également fait un passage très rapide chez TF1 avant de créer ma première entreprise, une agence web, au Mans en 2002. J’avais seulement 22 ans. L’aventure a duré deux ans, avant que je ne décide de rentrer travailler à Paris en 2004. C’est à ce moment là que j’ai intégré Leguide.com, un comparateur de prix au niveau européen.

Comment a été créée la société Lengow ?

Mon associé Jérémie Peiro et moi-même, nous nous sommes rencontrés chez Leguide.com. Nous avions isolé ensemble des besoins des e-marchands, notamment en matière de référencement et diffusion de leurs produits. Nous en sommes restés sur ce constat, puis nous avons entamé nos carrières respectives, jusqu’à devenir directeur commercial pour lui, et directeur technique pour ma part. C’est à ce moment là que nous nous sommes lancés dans la création de cet outil dont le but était d’aider n’importe quel marchand à diffuser ses produits n’importe où sur la toile. Nous avons quitté nos postes respectifs en février 2009 et la société a vu le jour le 1er juillet de la même année.

Pourquoi l’entrepreneuriat ?

Je ne corresponds pas au profil de l’entrepreneur traditionnel, dans le sens où je n’ai aucun membre de ma famille qui est dans le milieu. Entreprendre, ce n’est pas une passion à proprement parler. Par contre, je possède un caractère qui m’incite à vouloir réaliser les choses par moi-même, avec ma manière de faire en fédérant tout un groupe autour de moi. J’apprécie la liberté qui découle du statut d’entrepreneur, c’est-à-dire la liberté d’échouer, mais également celle de réussir ! Je possède une culture très sportive, car j’ai pratiqué le tennis de table à haut niveau, en sport-études. Cela contribue à mon caractère aujourd’hui, et au fait que je développe une culture assez autonome tout en souhaitant réussir avec une équipe autour de moi. J’ai sans doute un peu d’entrepreneuriat dans le sang, c’est certain. Peut-être que dans quelques années, je créerai à nouveau quelque chose, qui sait ?

C’est le sport qui vous donne cette maturité et cette vision lucide du business ?

Le sport vous apprend à vous prendre des claques. Lorsque je jouais, je m’entraînais six heures par jour, 7  jours sur 7. Ce passage par le haut niveau m’a apporté une culture du résultat et de la hiérarchie naturelle. Mon côté terre à terre provient sans doute de là. Le sport m’a également appris à gérer mon stress. Aujourd’hui, je ne suis pas du tout stressé par la boîte, je dors même très bien ! Je gère également mes humeurs, car je sais m’énerver quand il le faut et me calmer immédiatement si c’est nécessaire.

Comment fait-on pour réussir dans un domaine aussi concurrentiel que l’e-commerce et le webmarketing ?

L’enjeu dans ces secteurs, c’est de développer la R&D en priorité. Le marché du e-commerce est en croissance parce qu’il évolue tout le temps ! C’est donc un travail au quotidien de s’adapter et de suivre la tendance. Il faut que l’on soit toujours à la page et pour y parvenir, nous devons rester actifs technologiquement parlant.

Quel genre de manager êtes-vous ?

J’attache une importance particulière à l’autonomie, tout en demeurant très exigeant sur la manière dont les choses sont exécutées. Je possède une culture de designer. Dès qu’il y a un pixel de travers, je le vois immédiatement ! Lorsque je travaillais chez Leguide.com, le PDG de l’entreprise disait que « l’exigence est le premier pas vers l’excellence. » et je m’inscris totalement dans cet état d’esprit. Mon caractère me pousse aussi à faire confiance facilement, mais je garde un œil sur tout, pas pour surveiller, mais pour maîtriser ce qui se passe dans l’entreprise et ne pas découvrir les choses après qu’elles aient eu lieu. Sur le plan du caractère, mon associé me complète bien, car il est plus calme, plus posé alors que je suis plutôt nerveux.

Comment conciliez-vous vie professionnelle et vie personnelle ?

J’ai une fille de 3 ans donc forcément, je suis beaucoup plus détendu du côté du travail. Mais il ne faut pas se leurrer, je vis pour Lengow et c’est dur d’en réchapper. Quand je pars en vacances, le premier critère, ce n’est pas la piscine, c’est le wifi ! Cela fait rire tout le monde autour de moi, mais ça illustre bien mon ultra-connexion. Je travaille constamment, notamment quand ma fille est couchée. Même si j’arrive à couper de temps en temps, cela ne dépasse jamais 72 heures. Mais ne vous méprenez pas, je l’ai bien voulu ! Travailler reste un plaisir, pas une contrainte. L’avantage, c’est qu’en tant qu’entrepreneur, j’ai la liberté de choisir le moment où je vais travailler.

La famille et les amis, ce sont des soutiens importants en tant qu’entrepreneur ?

Oui, bien sûr. Il faut que ce soit un soutien. Mais d’un autre côté, je ne parle jamais de ma boîte en famille. C’est toujours un peu délicat, car ils ne comprennent pas bien, et en parler constamment devient un peu malsain. D’ailleurs, j’attache de l’importance à placer une barrière financière entre la vie de famille et la vie professionnelle. Je n’ai jamais mis plus de 1 000 euros dans une entreprise. Ma première boite a récolté 500 euros d’apport de ma part et nous avons monté Lengow à 3 avec 300 euros chacun. Avec mes associés, nous nous sommes toujours interdits de placer trop de billes personnelles dans le projet, pour ne pas vivre avec une épée de Damoclès au dessus de la tête et ne pas mettre en danger nos familles.

Auriez-vous quelques conseils à donner aux entrepreneurs ?

Ne pas s’isoler au démarrage ! C’est essentiel. Il faut écouter ce que vous disent les autres et si possible se trouver un mentor, un expert dans votre milieu qui vous guidera dans le projet. Restez vous-même, bien sûr, mais n’oubliez pas d’entendre ce que votre entourage a envie de vous dire. Cela constituera une aide précieuse. Et pensez également que pour entreprendre, il faut travailler. Psychologiquement, il faut être assez fort et posséder un caractère affirmé.

La recherche vocale : un secteur en plein essor

L’évolution de la technologie fait naître chaque jour de nouvelles applications. Parmi elles figure en bonne place celle de la recherche vocale qui attire davantage les entreprises. Quelles sont les entreprises qui en proposent ?

Des professionnels de la recherche vocale

Il existe des entreprises dont l’expertise revient à proposer aux fabricants de l’industrie technologique ou d’autres domaines des applications de reconnaissance vocale de qualité et innovantes.

Nuance Communications est l’une des plus grandes firmes américaines dans le domaine de la recherche vocale. Elle propose des applications de reconnaissance vocale pour tablettes, téléphones, téléviseurs et bien d’autres appareils dans divers domaines et ceci pour de grandes marques connues telles que Samsung, Panasonic, Nintendo, Daimler ou encore Apple. Elle est par exemple l’auteur de l’application de synthèse et de reconnaissance vocale musicale de l’iPhone 3GS et de l’iPod shuffle d’Apple et du logiciel de retranscription automatique Dragon Dictation pour PC. Aussi, elle est l’auteur de certains logiciels de numérisation de comptes-rendus médicaux aux États-Unis.

Wit.ai quant à elle est une jeune société californienne de reconnaissance vocale créée par des Français. Encore à ses débuts, la start-up vise la conception d’applications, de logiciels de contrôle d’un téléphone ou de régulation de la température dans un appartement à travers la reconnaissance vocale. Elle prévoit d’utiliser la reconnaissance vocale comme un vecteur de liaison avec tous les appareils connectés à Internet. L’ensemble de ses projets pourrait être mis en œuvre plus vite que prévu grâce à son rachat par le géant américain Facebook.

VocallQ est aussi une start-up qui propose une application intelligente de dialogue entre l’homme et tout appareil connecté ou non, par la reconnaissance vocale avec le moins d’effort possible pour le déchiffrage. Ce logiciel assimile automatiquement les nouveaux mots si son utilisation est fréquente. VocallQ conçoit également des logiciels pour des constructeurs automobiles. Elle a été rachetée par Apple pour renforcer les performances de l’assistant personnel Siri autrefois géré par Nuance Communications.

Des faits révélateurs

Si le secteur de la recherche vocale ne cesse de s’élargir aujourd’hui, c’est à cause de l’utilisation plus fréquente des applications sans cesse innovantes que proposent les spécialistes. Aujourd’hui, deux personnes sur trois ayant accès à ces applications l’utilisent. Ce qui procure par ricochet aux entreprises des résultats financiers assez conséquents. Notez par exemple, Nuance Communications affirmerait que la majeure partie de son chiffre d’affaires (soit 400 millions de dollars environ) proviendrait des logiciels de recherche vocale qu’elle conçoit pour numériser les comptes-rendus médicaux. Il va sans dire que la reconnaissance vocale étend sa conquête vers des terrains plus diversifiés.

Elle ne se limite plus simplement à la saisie orale de textes sur mobiles ou PC. Notez par exemple, Nuance Communications affirmerait que la majeure partie de son chiffre d’affaires (soit 400 millions de dollars environ) proviendrait des logiciels de recherche vocale qu’elle conçoit pour numériser les comptes-rendus médicaux.ai aurait d’ailleurs à son actif près de 6 000 développeurs dans ce secteur. Le défi majeur pour chaque concepteur est d’améliorer les performances de ses prédécesseurs pour se trouver une place sur le marché.

Avec le progrès technique sans cesse grandissant, l’effort humain est remplacé dans plusieurs domaines. Le secteur de la recherche vocale, vu ses multiples avantages, se trouve en pleine expansion. Elle constitue aujourd’hui un cadre idéal d’investissement pour tout promoteur d’entreprises, spécialisé dans la conception d’applications pour l’industrie mobile ou dans l’installation de systèmes de sécurité de haute qualité.

Interview de Farid Mokart, Cofondateur de l’agence Fred & Farid

Interview de Farid Mokart, cofondateur de l’agence Fred & Farid, qui a su se développer à l’étranger pour devenir aujourd’hui le premier groupe français indépendant de créativité digitale.

Quel parcours avez-vous suivi étant plus jeune ?

Après un master spécialisé dans le commerce extérieur puis un parcours à Sciences Politiques et un DEA de stratégie industrielle, je suis entré dans une agence de communication. C’est là-bas que j’ai rencontré Fred. Il occupait à l’époque le poste de planneur stratégique. Quant à moi, j’officiais comme commercial. Mais nous n’étions pas à notre place dans notre travail. Nous avons donc décidé de nous lancer dans la création. Très rapidement, nous sommes devenus les plus jeunes directeurs de création en France.

C’est à ce moment là que vous décidez de monter votre entreprise ?

Nous avons vécu d’autres expériences professionnelles auparavant. Après plusieurs prix décernés pour nos campagnes de communication, nous avons d’abord été débauchés par l’agence BBH à Londres. Nous travaillions alors sur le lancement des consoles de jeux Xbox. Puis nous avons été embauchés à San Francisco dans l’agence digitale n°1 aux États-Unis. Au bout de quatre ans et demi, un groupe nous a demandé de rentrer en France. C’est alors que nous avons lancé l’agence Marcel qui existe encore aujourd’hui. Dix huit mois après, nous avons créé la marque Fred & Farid.

Était-ce important de mener ce projet à deux ?

Lorsque l’on a la possibilité de travailler avec son meilleur ami, c’est toujours plus facile de se lancer dans une aventure entrepreneuriale. Nous partageons les mêmes valeurs de l’entreprise donc nous devions mener ce projet commun, c’était en quelque sorte un passage obligé.

Avez-vous changé votre manière de manager depuis la création de votre entreprise ?

En dessous de cent salariés, l’entreprise fonctionne à l’énergie et à la passion. Notre mode de management suivait un modèle horizontal au sein duquel tous les collaborateurs demeurent au même niveau hiérarchique. Au-delà, il faut commencer à structurer un minimum les processus. C’est ce que nous avons fait. Mais nous avons la chance d’avoir des collaborateurs talentueux qui nous suivent depuis l’aventure Marcel. Nous avons également accueilli beaucoup de nouveaux membres dans la famille Fred & Farid.

Quel regard portez-vous sur le secteur de la création ?

Cela dépend du point de vue. À l’étranger, la communication a totalement changé. Il y a cinq ans, nous parlions de révolution digitale. Aujourd’hui, notre mode de vie, nos usages, nos comportements, tout demeure digitalisé, c’est un fait. Il en va de même pour notre métier, comme pour les marques que nous accompagnons. À l’international, les entrepreneurs ont pris en compte ce changement. La France reste encore dans une période de transition et c’est dommage. Mais il s’agit d’une époque fascinante. Il existe un très bel écosystème de start-ups, de créations d’entreprise, de nouveaux talents qui émergent autour du digital depuis quelques années. Ces nouveaux acteurs représentent une vraie source de collaboration et d’influence pour qui demeure suffisamment intelligent et comprend le monde dans lequel nous vivons.

Cela a-t-il changé la façon d’aborder un projet publicitaire ?

Complètement ! Avant, la communication consistait à raconter une histoire. Aujourd’hui, cette histoire représente juste le point de départ. Le plus intéressant reste l’écho que vous réussirez à faire passer auprès de votre audience. Lorsque nous acceptons une problématique, nous ne pensons pas aux supports sur lesquels nous allons axer notre travail. Ce qui nous intéresse, c’est la propagation du message et les conversations que cela va générer. La véritable créativité provient de cette caisse de résonnance.

S’agit-il de faire le buzz ?

Nous ne nous levons pas le matin en nous disant que nous allons faire le buzz. Cela ne fonctionne pas de cette manière. Une campagne réussie découle au contraire d’un long travail, bien pensé en amont. Si l’on prend l’exemple de la blague Carambar (la marque avait fait croire qu’ils arrêtaient les blagues, ndlr), il s’agit en effet d’un buzz. Mais ce dernier reste bâti sur une réalité. La marque avait oublié qu’elle pouvait faire rire les gens et que sa communication pouvait être le reflet de son produit. Si une campagne de communication devient un sujet de conversation, c’est que nous avons bien fait notre métier.

Quelles sont les qualités d’un bon publicitaire ?

Les gens n’attendent rien de la publicité. Pour eux, il s’agit d’un moment forcé. Tout notre art consiste à le transformer en un instant agréable. Pour cela, il faut les surprendre en leur transmettant une émotion particulière qui suscite le débat. En ce sens, le décalage devient nécessaire. Il faut acquérir des qualités d’observation et comprendre le monde dans lequel nous vivons, qui est à la fois physique et virtuel. Le digital fait partie intégrante des transformations de notre société. Les gens vivent de manière connectée en permanence. Je ne conçois pas l’avenir de la publicité sans la prise en compte de cette thématique. Le communicant doit toucher à cette ubiquité que possèdent les gens auxquels il s’adresse.

Quels sont les clés de la réussite de Fred & Farid ?

L’entreprise s’est construite sur la prise de risque. Nous l’assumons. Réussir devient plus facile quand la peur du risque ne constitue pas un frein au développement de la société. De fait, nous nous posons moins de questions que les autres. S’ajoute à cela le fait que nous exerçons ce métier par passion. Il est toujours plus facile de se développer lorsque l’on réalise des choses que l’on aime plutôt que de se trouver contraint de les faire.

Comment conciliez-vous vie personnelle et professionnelle ?

Nous possédons tous les deux des femmes exceptionnelles qui comprennent ce que nous faisons et qui savent nous accompagner et nous y encourager. Elles nous ont toujours soutenus et détiennent de l’influence sur ce que nous construisons. Vous savez, la vie ressemble à une table de mixage. Et c’est parce que nous mixons vie professionnelle et personnelle que nous parvenons à l’harmonie !

les Conseils de Farid Mokart

  • Être convaincu de son projet et de l’utilité de le faire. Vous devez également prendre du plaisir dans ce que vous réalisez. Si vous n’en avez pas, construisez-le !
  • Savoir s’entourer. Parce que le talent, c’est aussi celui des autres !
  • Voir les choses en grand. Il ne faut jamais perdre de vue cet objectif. Même si vous constituez une petite structure, vous devez être ambitieux. Cela vous aidera à avancer.
  • Voir plus loin que son quotidien. Il faut s’ouvrir sur l’idée que nous vivons dans un monde où il n’existe plus de distance.
  • Se projeter dans l’avenir. C’est toujours important de visualiser le point d’arrivée.
  • Ne pas s’enfermer dans des particularismes et des préjugés locaux. Cela vous bloquera et vous empêchera d’avancer.

Interview d’Henri de la Motte Rouge

Quel a été votre parcours avant de vous lancer dans l’entrepreneuriat ?

Intéressé par les questions de Droit et de politiques internationales et surtout pour œuvrer à un monde meilleur, je m’étais d’abord orienté vers un premier Master 2 en droits de l’homme et libertés publiques. Néanmoins, lors d’un stage à l’ONU, j’ai pu me rendre compte que travailler au sein d’organisations internationales ne correspondait pas à mes attentes, c’était trop bureaucratique à mon goût. C’est là que j’ai définitivement compris que ma vocation c’était d’être avocat, pour travailler à proximité des clients dans la défense concrète de leurs intérêts.

Digital native, j’ai grandi avec les technologies que j’ai toujours intégrées dans mon quotidien. Je savais que leur usage révolutionnerait le monde. Je me suis donc orienté pour être avocat dans ce secteur où se posait aussi des questions passionnantes de droits fondamentaux (cybercriminalité, vie privées et données personnelles ; liberté d’expression ; droits de propriété intellectuelle … )

A la fin de mes études, j’ai eu la chance de m’enrichir d’expériences professionnelles au sein de structures de premier plan, Direction Juridique de Lagardère Active et cabinet Nomos avant de collaborer au sein du cabinet Alain Bensoussan, leader français en droit de l’informatique.

Pourquoi vous êtes-vous lancé dans l’entrepreneuriat ?

Pour moi, c’était une évidence, à la fois parce que j’ai toujours eu des personnes intéressées par mes compétences même avant d’être avocat mais aussi et surtout car mes activités extra-scolaires et extra-universitaires ont cultivé une fibre entrepreneuriale. J’ai pratiqué jeune la voile en compétition à haut niveau, ce qui a été pour moi une école de la vie professionnelle. Le sportif et l’avocat entrepreneur ont des caractéristiques communes, tels que le goût la compétition et de la progression, le dépassement de soi, l’apprentissage de ces victoires mais aussi et surtout de ses défaites.

En 2012, j’ai donc créé le cabinet, La Motte Rouge Avocat, qui intervient principalement en droit des affaires en fournissant une expertise de pointe en droit des technologies, cybercriminalité, informatique, internet, e-commerce, propriété industrielle et droit des marques. À l’époque, j’étais assez jeune par rapport à la moyenne, la tranche d’âge de création tournant plutôt autour des40 ans alors que moi, j’en avais pas encore 30.

Comment avez-vous fondé votre cabinet ?

La particularité du Cabinet La Motte Rouge tient du fait que pour répondre à un besoin identifié nous avons constitué une équipe pluridisciplinaire. En effet, le cabinet est né de l’alliance innovante d’un avocat et d’un ingénieur Antoine Lerond. Ce dernier est diplômé de Télécom ParisTech et titulaire d’une licence de Droit. Il suit actuellement la formation du CEIPI pour devenir Conseil en propriété industrielle – Brevet.

Nous avons ainsi été des précurseurs convaincus que pour conseiller nos clients au plus juste dans le domaine des technologies il fallait avoir des compétences techniques fortes. Le fait de travailler avec un ingénieur « Legal-tech » nous a aussi permis de développer des outils et méthodes au service de la productivité et de la qualité juridique.

Sur ces questions nous sommes assez en avance. C’est pour ça que j’ai été nommé co-responsable pédagogique du cycle l’ « Avocat Connecté » au côté du Bâtonnier Christiane Feral Schuhl au sein de l’Ecole des avocats de Paris.

Quelles sont les avantages de votre cabinet ?

La marque de fabrique de notre cabinet c’est l’ «excellence accessible».

Ainsi notre priorité est d’offrir un service juridique de haute valeur ajoutée orienté opérationnel et résultat pour le client. Cette expertise, nous la voulons accessible par le biais d’honoraires attractifs. Nous pratiquons une très forte transparence et de la modération sur nos honoraires. Cela nous est possible grâce à la réduction des frais de structure et le développement d’outils technologiques au service de la productivité juridique et parce que nous sommes passionnés par notre métier avant d’être passionnés par l’argent.

Vous avez développé une offre récemment, pouvez-vous nous en dire plus ?

Nous avons lancé en mai dernier une offre qui s’appelle Avomarque dédiée à l’accompagnement des entreprises dans leur dépôt de marques, leur valorisation, mais aussi dans leurs problématiques judiciaires sur le droit des marques. Déposer une marque est un acte simple mais qui présente de vrais risques, ce qu’oublient parfois de préciser certains acteurs. Nous avons développé une méthode pour visualiser ce risque, qui permet de prendre des décisions opérationnelles pour déposer une marque de manière plus sûre et s’éviter des déboires financiers et d’images qui sont très élevés dans ce domaine.

Quel est l’intérêt du crédit impôt innovation ?

Lancé en 2013, le crédit d’impôt innovation (CII) est une mesure à destination des PME qui peine à séduire en France. On estime qu’une entreprise sur trois ignore l’existence de ce dispositif ! Créé depuis deux ans déjà, le CII a du mal à faire son chemin auprès des entrepreneurs, alors que cette mesure est susceptible de donner un véritable coup de pouce à leurs activités. Quels sont donc les points forts du crédit d’impôt innovation ?

Le principe du crédit d’impôt innovation

Il s’agit d’un dispositif d’aide aux entreprises innovantes mis en place par la loi de finances de 2013, qui intervient en complètement du crédit d’impôt recherche (CIR) déjà existant. Cette mesure fiscale apporte un soutien financier aux PME qui décident de réaliser des investissements dédiés à l’innovation. Toutes les sociétés de moins de 250 salariés, avec un chiffre d’affaires n’excédant pas 50 millions d’euros, sont à même de profiter de ce dispositif. Le CII donne accès à des aides concrètes pour entreprendre des dépenses bien spécifiques au sein de l’entreprise. Cela concerne les opérations de conception de prototypes et d’installations pilote autour de nouveaux produits. Les apports financiers fournis grâce au crédit d’impôt innovation peuvent être appliqués à différents types de dépenses, comme les salaires des employés chargés de la création de nouveaux produits ou les frais de prise de brevets.

La complémentarité CII/CIR

Les PME reprochent surtout au dispositif de ne pas concerner le financement des travaux de recherche et de développement, qui entrent toujours dans le cadre du crédit d’impôt recherche. En effet, le taux applicable est de 20 % pour le CII, alors qu’il s’élève à 30 % pour le CIR. Les entreprises se concentrent donc sur le CIR et ignorent en majorité le CII, sans prendre en compte la complémentarité possible entre les deux dispositifs. Il s’agit du principal intérêt de la mesure pour les petites et les moyennes entreprises : ces deux avantages fiscaux peuvent être combinés efficacement pour réduire les frais de manière importante. Beaucoup de sociétés ignorent qu’elles sont éligibles au dispositif du CII, dont les limites sont plus floues que celles du CIR. En réalité, de très nombreuses entreprises peuvent prétendre au CII, même s’il comporte quelques limitations. Ne sont concernées notamment que les innovations produits, et pas les services.

Une augmentation des parts de marché

Si l’intérêt d’utiliser le CII semble peu évident pour bien des PME, les sociétés qui emploient le dispositif se montrent quant à elles très satisfaites des résultats obtenus. Une étude a démontré que sept entreprises utilisatrices sur dix reconnaissent que la mesure leur a permis de lancer plus facilement de nouveaux produits. Plus important encore : une sur deux estime que le dispositif lui a donné la possibilité de gagner des parts de marché, en pouvant proposer un prototype plus rapidement et dans de meilleures conditions. Cette mesure s’avère dans les faits moins simple à mettre en place pour les entreprises que le CIR, car plus restrictive, mais les bénéfices susceptibles d’en être retirés sont nombreux. Les PME souhaitant mettre au point un nouveau produit ont donc tout intérêt à réaliser un dossier solide afin de prétendre au crédit d’impôt innovation

Les applications dont il ne faut pas s’inspirer

Si les applications mobiles ont aujourd’hui le vent en poupe, toutes ne sont pas un modèle de réussite. À vrai dire, bon nombre d’entre elles _pour ne pas dire la plupart – ont essuyé un échec cuisant et sont surtout représentatives d’un modèle sur lequel il est préférable de ne pas miser. Voici quelques types d’applications dont il ne faut pas s’inspirer en raison de problèmes éthiques, de sécurité.

Comment ne pas reproduire les erreurs des entrepreneurs qui s’y sont heurtés ? Petit tour d’horizon des maladresses fatales à ne jamais commettre au travers de véritables insuccès.

Une concurrence accrue

Quelque soit votre statut ou votre influence, n’oubliez jamais qu’il vous sera difficile de percer dans un marché d’ors et déjà saturé.

L’univers du streaming musical en est un exemple poignant; Jay-Z lançait en mars 2015 son application musicale « Tidal », censée révolutionner l’écoute et le téléchargement de titres musicaux. Si le coup de communication faramineux permit à l’application de figurer dans le top 20 des téléchargements de la semaine, Tidal fut un véritable naufrage commercial, rapidement relayé au rang de la 50 ème application musicale la plus téléchargée.
Le constat est évident ; face aux géants Deezer et Spotify, il paraît improbable d’espérer décrocher la première place d’un marché occupé, à moins de proposer une véritable innovation.

En juin 2014, Facebook décida d’officialiser « Slingshot ». Se voulant devenir la concurrente directe du fameux Snapchat, l’application sombra dans l’échec. Aux dires des utilisateurs, aucune nouveauté assez « étonnante » ne suffisait à démarquer Slinshot de Snapchat.

Aussi, une logique entrepreneuriale doit être le fondement de toute création, quelque soit le milieu visé, le but premier étant la séduction d’un public de plus en plus exigeant face à un contenu en perpétuel mouvement. Originalité, innovation et démarcation sont les maîtres-mots de l’entrepreneur numérique.

Ergonomie et utilité

Certaines enseignes se sont brûlées les ailes en tentant le développement d’applications « commerciales ». En 2010, Zara lançait sa première application pour iPhone afin de présenter au public ses nouvelles collections, fréquemment actualisées en fonction des arrivages. En somme, l’idée d’un catalogue virtuel aurait pu être bonne. Plantage absolu ; la navigation fluide et le design épuré n’ont visiblement pas suffi à charmer les acheteurs. Pourquoi ? L’application s’est rapidement révélée comme étant assurément inutile. L’absence de prix, de bons de réduction ou d’informations sur les stocks lui furent fatals.

Une logique économique essentielle

En 2009, Pierre-Olivier Latour inaugurait Everpix, une application révolutionnaire dont l’algorithme était en charge du tri et de l’organisation des photos des utilisateurs. Un concept simple, une idée excellente et de surcroît innovante ; tout convergeait vers un succès retentissant. Celui-ci dura un temps, puis s’écroula sous le poids de contraintes financières de plus en plus éparses. En réalité, une bonne idée ne suffit pas à la durée de vie d’un projet. Les développeurs d’Everpix passèrent une année entière à la création de leur application et déboursèrent près d’un million d’euros, après quoi il proposèrent l’application en téléchargement libre. Seulement, des faiblesses en marketing furent le talon d’Achille d’une application trop peu monétisée.

Dans un monde évolutif et de plus en plus exigeant, il est indispensable d’être à l’écoute des utilisateurs et de rester à l’affût de chaque opportunité. Notons qu’une idée seule ne suffit pas ; un accompagnement en communication et marketing est bien souvent crucial, surtout s’il est agrémenté d’une solide culture numérique nécessaire au développement d’une application à succès. Cet audacieux challenge est dès-lors à votre portée, à condition d’être rigoureux en la matière.

Il surfe sur les opportunités du numérique !

Yves Attias crée son entreprise spécialisée dans le digital à l’âge de 22 ans, alors qu’il est encore étudiant. Huit ans après, il compte parmi ses clients des TPE, des Grands Comptes et des institutions.

Dès l’âge de 18 ans, Yves Attias se passionne pour la création de projets, particulièrement dans l’univers du numérique. « J’ai toujours aimé l’informatique et je me suis intéressé assez vite aux sites internet » raconte l’entrepreneur. Il commence par créer des sites web pour lui-même avant d’en réaliser pour quelques clients. Quatre ans plus tard, en janvier 2006, alors qu’il étudie à l’Institut de Préparation à l’Administration Générale (IPAG), une école de commerce située à Paris, il décide de se lancer en créant une société spécialisée dans le web et le digital qu’il nomme Yateo. « à l’époque, je ne possédais pas forcément de compétences sur Photoshop, ni en matière de développement informatique. Mais mes quelques connaissances et ma passion du digital m’ont convaincu d’entreprendre dans ce domaine » relate le créateur.

En parallèle, Yves poursuit son parcours étudiant. Un an après la création de Yateo, il est recruté par une agence web en qualité de stagiaire. « Je me suis vite intégré car je possédais déjà des compétences dans ce secteur par rapport à d’autres qui découvraient ce milieu » se souvient-il. Malgré le fait que son entourage lui conseille d’abord d’intégrer une grande entreprise avant de se lancer seul, Yves refuse le CDI que lui propose la société afin de poursuivre le développement de son entreprise. « Il faut être têtu lorsque que l’on débute une aventure entrepreneuriale. Si l’on ne croit pas en son projet, il demeure difficile d’aller bien loin » affirme le fondateur.

En 2007, Yves acquiert ses propres locaux à Paris et embauche son premier salarié. « Le lancement a été beaucoup plus lent que je ne l’imaginais. Nous devions petit à petit nous bâtir une réputation, un réseau et une équipe » poursuit l’entrepreneur. Aujourd’hui, l’entreprise emploie une dizaine de collaborateurs. Elle intervient dans quatre domaines principaux : la création de sites web sur mesure, le search, l’optimisation des performances commerciales d’un site et le développement d’applications iOs et Android.

Les clients de l’entreprise demeurent très variés. Ils vont de la TPE-PME aux grands comptes comme BNP Paribas et Lipton.

Avec le recul, l’entrepreneur reste convaincu que l’arrivée d’internet a constitué une chance incroyable pour sa génération. « Avec un peu d’argent et beaucoup de volonté, on peut inventer quelque chose qui est susceptible de changer le monde. En réalité, nous ne sommes qu’au début de la digitalisation du monde » assure Yves qui souhaite désormais continuer la croissance de Yateo pour en faire une grande agence web internationale.