Accueil Blog Page 1042

Le créateur salarié

Cumuler un emploi avec une activité indépendante c’est possible, à condition de respecter certaines règles. La loi de modernisation de l’économie (LME) favorise la possibilité d’effectuer ce type de cumul grâce à la mesure concernant le statut de l’auto-entrepreneur.

Le cumul est possible pour trois profils de salariés :

  • salarié non agricole ou gérance non rémunérée SARL,
  • fonctionnaire
  • retraité.

La LME a institué le statut d’auto-entrepreneur et la dispense d’immatriculation et déclaration d’activité au CFE.

Attention !

  • Si l’activité met en relation le salarié créateur avec les clients de son employeur, il convient d’avoir une autorisation écrite.
  • Le principe de concurrence déloyale est applicable.
  • Le principe d’honnêteté sur le temps de travail doit être appliqué.

Cumul d’une activité salariée et d’une activité non-salariée

• Sur le plan juridique

Le cumul est possible dès l’instant où le salarié respecte son obligation de loyauté envers son employeur. Sa nouvelle activité doit donc ne pas être susceptible de concurrencer celle de son employeur. Si le contrat de travail du salarié comporte une clause d’exclusivité, celle-ci ne lui sera pas opposable pendant une durée d’un an (ou deux dans certains cas).

• Sur le plan fiscal

Les revenus afférents aux deux activités sont déclarés dans la catégorie qui leur est propre : traitements et salaires, BIC ou BNC selon la nature de l’activité. Avec possibilité d’opter pour le régime de la micro-entreprise lorsque les revenus non-salariés n’excèdent pas une certaine limite

• Sur le plan social

L’intéressé doit cotiser simultanément aux deux régimes, salariés et non-salarié de la sécurité sociale, ainsi que des allocations familiales. Le droit aux prestations est ouvert dans le régime dont relève l’activité principale.

A noter :

  • Sont considérées comme équivalente à une période salariée (à raison de 6 heures/jour) : les périodes d’arrêt maladie, maternité, ou pour adoption ou accident, les périodes de chômage indemnisé et les périodes de formation professionnelle rémunérée.
  • Si l’intéressé est salarié par son activité principale, il n’est pas soumis à la cotisation minimale forfaitaire normalement acquittée auprès du Régime Social des Indépendants (RSI). Il cotise sur la base de ses revenus non salariés réels, même s’ils sont inférieurs à 40 % du plafond de la sécurité sociale et sera dispensé de verser la première année la cotisation provisionnelle forfaitaire d’assurance maladie.

• Détermination de l’activité principale

L’activité non-salariée est présumée être exercée à titre principal. Il en est autrement si l’intéressé a accompli au cours de l’année de référence au moins 1 200 heures de travail salarié lui ayant procuré un revenu au moins égal à celui de ses activités non salariés (article R 615-3 du code de la sécurité sociale).

• La retraite

Une double affiliation est obligatoire, mais, en contrepartie, le pluriactif cumulera les prestations acquises dans les deux régimes.

Activité salariée et gérance non remunerée de sarl

• S’il s’agit d’un gérant minoritaire, il n’aura aucune charge sociale à payer au titre de ses fonctions de gérant.
• S’il s’agit d’un gérant majoritaire, il devra s’affilier obligatoirement aux caisses sociales des travailleurs non-salariés.

Les fonctionnaires : le cumul d’activité

  • Le cumul est subordonné à l’autorisation de l’administration qui notifie sa décision dans un délai d’un mois à compter de la demande de l’agent.
  • L’exercice d’une activité bénévole (hors fonction de direction) dans une association sans but lucratif est libre, sous certaines conditions.
  • Les créateurs et repreneurs d’entreprise pourront cumuler leurs activités pendant une durée maximale d’un an, renouvelable une fois. Pour cela, cela il leur faut adresser une déclaration écrite (précisant la forme et l’objet social de l’entreprise, son secteur et sa branche d’activité et les éventuelles subventions dont elle bénéficie) à l’autorité dont ils relèvent, deux mois au moins avant la date de création ou de reprise de l’entreprise.
  • S’il s’agit d’une reprise d’entreprise, l’agent ne doit pas avoir exercé un contrôle sur celle-ci ou participé à l’élaboration ou à la passation de marchés publics avec elle au cours des trois dernières années.

Focus sur le statut d’auto-entrepreneur

Il s’agit d’un ensemble de mesures permettant d’exercer une petite activité professionnelle indépendante facilement, de façon régulière ou ponctuelle, en minimisant les coûts administratifs. Attention, le chiffre d’affaires ne doit pas excéder 80 000 euros HT pour une activité de vente de marchandises, d’objets, d’aliments à emporter ou à consommer sur place ou de fourniture de logement et 32 000 euros HT pour une autre activité de services.

Qu’en est-il des professions libérales ?

Elles ne sont pas concernées par la première mesure (dispense d’immatriculation), car elles n’ont déjà à faire qu’une déclaration de leur activité auprès du CFE de l’URSSAF. Elles pourront cependant bénéficier des autres mesures visées ci-dessus, dès l’instant où elles sont exercées en entreprise individuelle et que leurs recettes se situent en dessous du seuil d’application du régime fiscal de la micro-entreprise (32 000 euros).

Dispense d’immatriculation pour les salariés/retraites/fonctionnaires, déclaration d’activité au CFE

Personnes concernées : toute personne physique souhaitant exercer une activité commerciale ou artisanale, à titre principal ou complémentaire sous le régime fiscal de la micro-entreprise et en optant pour le régime micro-social. Concerne notamment les salariés, les retraités et les fonctionnaires qui veulent créer une activité complémentaire.

A noter

Les salariés qui créent ou reprennent une entreprise peuvent, sous certaines conditions, bénéficier d’une exonération de cotisations sociales dues au titre de leur activité indépendante. Elle a une durée d’un an et s’applique à condition de justifier d’au moins 910 heures d’activité salariée au cours des 12 mois précédant la création ou la reprise d’entreprise et d’au moins 455 heures d’activité salariée au cours des 12 mois suivants la création ou la reprise d’entreprise.

A savoir

  • Dispense d’immatriculation. Une simple déclaration d’activité auprès du CFE compétent est suffisante pour démarrer l’activité.
  • L’auto entrepreneur peut cesser son activité par une simple déclaration. Attention ! Cette mesure ne le dispense pas de remplir les conditions légales et/ou réglementaires imposées pour l’exercice de l’activité en question.
  • Paiement des cotisations sociales selon les modalités du régime « micro-social ». L’auto entrepreneur paie ses charges sociales en fonction au chiffre d’affaires réellement réalisé.
  • L’application du régime fiscal de la micro-entreprise et de la franchise de TVA.
  • L’auto entrepreneur pourra payer sous certaines conditions l’impôt sur le revenu en appliquant un pourcentage sur le CA réalisé.

Le Congé création

Le congé sabbatique, le congé création et le temps partiel pour création ou reprise d’entreprise permettent au salarié créateur ou repreneur d’entreprise de se consacrer à son projet grâce à une activité salariée réduite ou en ne travaillant plus chez son employeur pour une durée prolongée.

Congé et période de travail à temps partiel pour la création ou la reprise d’entreprise

Ce congé permet d’assurer des fonctions de direction au sein d’une jeune entreprise innovante ou de créer ou reprendre une entreprise. Sa durée est d’une année au maximum et renouvelable une seule fois.

Conditions

Pour bénéficier de ce congé le salarié :

  • doit justifier d’une ancienneté d’au moins 24 mois, consécutifs ou non, dans l’entreprise ou dans toute entité du même groupe,
  • ne pas avoir bénéficié au cours des 3 dernières années d’un congé création ou d’un temps partiel pour création
  • ne pas avoir bénéficié au cours des 3 dernières années d’un congé ou d’un temps partiel pour création ou direction.

À noter que ce congé peut succéder à un congé sabbatique lorsqu’il est mis en œuvre pour créer une entreprise ou exercer des fonctions de direction dans une JEI.

Procédure

Le salarié est tenu d’informer l’employeur 2 mois à l’avance par lettre simple remise en main propre contre décharge ou par lettre recommandée avec accusé de réception. Il doit préciser :

  • la date de début du congé ou de la période de travail à temps partiel envisagée,
  • la durée dudit congé ou de ladite période,
  • la réduction du temps de travail souhaitée si nécessaire,
  • la nature de l’activité de l’entreprise créée ou reprise
  • la nature de l’activité de la JEI où sont exercées les fonctions de direction.

Possibilité de différer

Ce départ en congé peut être différé de 9 mois au maximum pour les entreprises de moins de 200 salariés et de 6 mois au maximum pour les entreprises qui comptent plus de 200 salariés.
Dans les entreprises qui comptent moins de 200 salariés, l’employeur peut refuser le congé ou le temps partiel s’il estime que son octroi aura des conséquences préjudiciables pour l’entreprise ou si le salarié envisage de créer une activité directement concurrente de son employeur.

Congé sabbatique

Aucun motif particulier n’est requis pour bénéficier d’un congé sabbatique. Ce congé a une durée de six mois minimum à 11 mois maximum. Il ne peut être renouvelé.

Conditions

Le salarié doit :

  • justifier d’une activité professionnelle de 6 ans minimum,
  • faire état d’une ancienneté d’au moins 36 mois, consécutifs ou non, dans l’entreprise ou dans toute entité du même groupe
  • ne pas avoir bénéficié au cours des 6 dernières années d’un congé sabbatique, d’un congé création ou d’un temps partiel pour création.

Procédure

Il est tenu d’informer l’employeur 3 mois à l’avance par lettre simple remise en main propre contre décharge ou par lettre recommandée avec accusé de réception. Il doit simplement l’informer de la date du départ et de la durée envisagées sans avoir à préciser le motif dudit congé qui peut être pris en cas de création ou de reprise d’une entreprise par un salarié qui ne souhaite pas révéler son projet à l’employeur.

Possibilité de différer

L’employeur peut différer le départ en congé dans la limite de 6 mois pour les entreprises de plus de 200 salariés et 9 mois pour les entreprises de moins 200 salariés. Dans les entreprises qui comptent moins de 200 salariés, l’employeur peut refuser d’octroyer un congé sabbatique.

A noter

Durant un congé création, le contrat de travail est simplement suspendu et non pas rompu. Ainsi, le versement du salaire est suspendu, à moins qu’il ne s’agisse d’un travail à temps partiel. Il est alors maintenu en fonction du nombre d’heures de travail honorées. Dans tous les cas, le salarié a obligation de loyauté et de discrétion.

Le créateur jeune

Pas besoin d’attendre d’être un sénior pour créer une entreprise ! Il existe des aides pour soutenir l’entrepreneuriat des jeunes, mineurs ou étudiants. Quels sont les types d’aides dont peut bénéficier le créateur jeune ?

L’ayant-droit d’un assuré social

Avant l’immatriculation, et s’il a été inscrit au Pôle emploi durant un trimestre sur les 18 derniers mois, il peut bénéficier de l’ACCRE qui se traduit par une exonération des cotisations sociales pendant 1 ou 3 ans sous conditions. Une fois son activité lancée et la société immatriculée, il cesse d’avoir qualité d’ayant droit et fait sien le statut social correspondant à sa nouvelle activité. S’il est bénéficiaire de l’ACCRE, il se voit appliquer une exonération des cotisations sociales pendant 1 ou 3 ans sous conditions.

Le jeune âgé de moins de 26 ans, sorti du système éducatif

Ayant droit d’un assuré social, en situation de maintien de droit ou bénéficiaire de la CMU, il peut bénéficier de l’ACCRE. Il peut aussi prétendre au dispositif NACRE comprenant une aide au montage de son projet assortie d’un appui pour son financement. Une fois son activité lancée et la société immatriculée, et s’il est bénéficiaire de l’ACCRE, il bénéficie d’exonération des cotisations sociales.

L’étudiant

Ayant-droit de ses parents jusqu’à 20 ans et bénéficiaire au-delà du régime étudiant de sécurité sociale, il peut avant immatriculation bénéficier d’une double aide s’il répond aux conditions d’accès aux contrats emploi-jeunes : l’ACCRE et le dispositif NACRE.
Une fois son activité lancée et la société immatriculée, âgé de plus de 20 ans, il dépend grâce à sa nouvelle activité du régime des non-salariés qui le dispense du paiement des cotisations d’assurance maladie. S’il est bénéficiaire de l’ACRE, il bénéficie d’exonération des cotisations sociales.

Le créateur mineur

Fonction d’associé

Mineur émancipé : Il peut être associé ou membre des structures sociales suivantes : EURL, SASU, EIRL, SARL, SA, association, SNC et société civile. Dans le cas de la SCS et de la SCA, il peut être commandité sous certaines conditions et commanditaire.

Mineur non émancipé : Il peut être associé ou membre des structures sociales suivantes : EURL, SASU, EIRL, SARL, SA et société civile. Dans le cas de la SCS et de la SCA, il peut être commanditaire mais en aucun cas commandité. De même, les fonctions d’associé ou de membre de SNC lui sont interdites et sa participation à la vie d’une association est soumise à conditions.

Fonctions de direction

Mineur émancipé : Il peut occuper des fonctions de direction au sein des structures sociales suivantes : EURL, SASU, SARL, SA, association, SNC, SCS/SCA et société civile, et sous certaines conditions pour l’EIRL et s’il a qualité de commerçant. Il en va de même dans le cas de l’entreprise individuelle classique s’il est commerçant, artisan ou professionnel libéral.

Mineur non émancipé : Le mineur non émancipé se voit interdire d’occuper des fonctions de direction au sein des structures sociales suivantes : SARL, SA, SNC, SCS/SCA et société civile. En revanche, il peut, sous conditions, occuper de telles fonctions au sein d’une association et d’une EURL, SASU ou EIRL. Dans le cas de l’entreprise individuelle classique, il ne peut occuper des fonctions de direction s’il doit avoir qualité de commerçant; il y est autorisé s’il est artisan et seulement sous conditions s’il est un professionnel libéral.

Le créateur retraité

Par principe, la personne désireuse de partir à la retraite est tenue de cesser l’activité du régime au titre duquel elle demande la liquidation de sa retraite. Cette règle ne lui interdit pas de reprendre ultérieurement une activité rémunérée mais le créateur retraité peut toutefois reprendre une activité rémunérée, mais cela peut affecter le versement de sa pension de retraité.

Salarié

Il est tenu de rompre tout lien professionnel avec son dernier employeur. Une dérogation peut jouer si l’intéressé exerce une activité littéraire ou scientifique accessoire ou une activité de faible importance. Si au moment de la liquidation de sa retraite l’intéressé exerçait une activité non-salariée, il peut continuer à l’exercer s’il ne demande pas à bénéficier de ses droits à la retraite au titre du régime des travailleurs indépendants.

Travailleur non-salarié (TNS)

Il doit en principe cesser toute activité professionnelle pour percevoir une pension de retraite. Tel n’est pas le cas s’il est artisan ou commerçant. Le créateur retraité peut alors percevoir sa pension de retraite de base sans avoir à cesser son activité indépendante :

  • si ses revenus professionnels ne dépassent pas la moitié du plafond annuel de sécurité sociale (qui correspond à 17 310 € en 2010)
  • s’il exerce son activité en zone de revitalisation rurale (ZRR) ou en zone urbaine sensible (ZUS), alors que ses revenus professionnels ne dépassent pas le plafond annuel de sécurité sociale (qui correspond à 34 620 € en 2010).

Cumul libre

Les bénéficiaires d’une pension de retraite peuvent sans limitation la cumuler avec les revenus générés par une nouvelle activité si l’intéressé a liquidé toutes ses pensions de vieillesse, est âgé d’au moins 60 ou 65 ans et justifie d’une durée d’assurance qui ouvre droit à une retraite à taux plein.

Interview de Denis Gihan, Cofondateur de Dailymotion

Interview de Denis Gihan, Cofondateur de Dailymotion

Parlez-nous de vos débuts dans le monde de l’entreprise ?

Après avoir obtenu mon diplôme à HEC, j’ai démarré dans la vie professionnelle comme analyste dans une banque d’affaires à New York. Ce premier emploi ne me plaisait pas vraiment, j’avais plutôt envie de vivre l’entreprise sur le terrain. Je me suis vite tourné vers l’industrie en intégrant le groupe Schneider Electric en 1991. Après un an de contrôle de gestion industriel, j’ai rejoint l’équipe Corporate du groupe en charge des opérations de croissance externe. Après cinq ans, j’ai eu le sentiment d’avoir fait le tour de cette fonction et je suis parti.

En 1999, j’ai rencontré un jeune entrepreneur qui souhaitait introduire en bourse sa start-up dans les nouvelles technologies. Financée par une levée de fonds privés et des prêts bancaires, Keyrus s’est d’abord développée en rachetant des sociétés. Puis nous avons levé 25 millions d’euros sur le Nouveau Marché, sur une valorisation de 75 millions pré-monnaie. à mon départ, en 2002, le chiffre d’affaires de la société s’élevait à plus de 50 millions d’euros.

Et comment êtes-vous arrivé à l’entrepreneuriat ?

J’ai dirigé Keyrus pendant presque quatre ans. Puis, à un moment donné, j’ai préféré quitter l’entreprise pour repartir sur quelque chose de neuf. J’ai ensuite créé Feeloë, un cabinet de conseil positionné sur le management des technologies. Nous conseillons aujourd’hui des entreprises de toutes tailles dans leurs stratégies Internet et leurs grands projets de systèmes d’information.

C’est à ce moment que vous avez décidé de vous lancer en tant qu’investisseur privé ?

A titre personnel, j’ai commencé à avoir des activités de business angel, mais sans vraiment savoir que cela s’appelait comme ça ! J’ai une approche d’entrepreneur et je m’associe aux fondateurs en m’impliquant dans le business développement et en apportant mes réseaux stratégiques. J’ai aidé une dizaine de start-up à se monter et à être financées. Certaines n’ont pas réussi, d’autres en revanche s’en sont bien sorties et l’une d’entre elles a connu un succès exceptionnel.

Comment vous êtes-vous lancés dans l’aventure de Dailymotion ?

En 2005, les deux créateurs du site m’ont été présentés. à l’époque, il n’y avait pas le site que vous connaissez aujourd’hui. Ils avaient un concept de site internet innovant, mais pas d’argent. J’ai donc été le premier investisseur de Dailymotion. Je me suis tout de suite impliqué et j’ai vécu cette aventure aussi bien comme business angel que comme co-entrepreneur. Ensuite, face aux énormes besoins de financement, les fonds d’investissement ont pris le relais en injectant plusieurs dizaines de millions d’euros. Je me suis alors progressivement retiré de l’opérationnel.

Que vous a apporté votre expérience de co-entrepreneur dans Dailymotion ?

Cette expérience m’a permis d’entrer dans des réseaux auxquels je n’avais pas accès, et notamment celui du monde Internet, au niveau international. J’ai rencontré ainsi de nombreux patrons de sites internets et de différents médias. Elle m’a également appris à mieux détecter les limites des modèles de financement des start-up. Les investissements faits ne sont pas toujours en phase avec les véritables intérêts de l’entreprise. Les institutionnels ont des attentes qui mettent une pression qui n’est pas toujours compatible avec le processus de développement de l’entreprise, qui demande parfois beaucoup de patience. Le système n’est pas assez flexible et peut casser des projets à fort potentiel.

Et aujourd’hui, quels sont vos nouveaux projets ?

Je passe beaucoup de mon temps en Chine où j’ai fini par y rencontrer une française installée là-bas qui est devenue mon épouse. Ensemble, nous collaborons dans l’entreprise qu’elle a créée dans le secteur de la fabrication de vêtements et accessoires. Aujourd’hui, cette société se développe bien et je me suis localisé à Shanghai, où je passe la moitié de mon temps. Mes activités sont réparties entre le pilotage des sociétés que j’ai créées, la gestion de mon portefeuille de participations, ainsi que la création de nouveaux services. J’accompagne de plus en plus d’investisseurs et d’entrepreneurs en Chine. C’est un marché attractif et singulier qu’il faut aborder avec pragmatisme et créativité.

5 conseils de Denis Gihan

  • 1. Avoir un mental d’acier. Créer une entreprise et la développer quand on n’a pas de fonds illimités relève du parcours du combattant ! C’est une course d’obstacles permanente, il faut donc avoir une bonne dose d’énergie et savoir garder le moral en toutes occasions, y compris en plein tempête, lorsque le bateau est en train de tanguer. Le dirigeant doit garder le cap et la capacité de croire en son projet quoiqu’il arrive.
  • 2. Avoir une véritable énergie commerciale. L’entreprise tire sa réussite de sa puissance commerciale. Par exemple, une société qui propose une technologie ou un produit excellent aura parfois de moins bons résultats que l’entreprise dont l’offre technique est médiocre mais qui sait bien la vendre. Beaucoup d’entrepreneurs ne sont pas des commerciaux alors qu’ils devraient être les meilleurs vendeurs de leur entreprise. Vendre doit rester la priorité de l’entrepreneur jusqu’à devenir une obsession.
  • 3. Avoir la capacité de gérer les priorités. Une petite société ne peut pas réunir toutes les compétences nécessaires à son développement. Elle doit sans cesse combler de nombreuses lacunes. L’important pour l’entrepreneur est de savoir sur quelles priorités il doit concentrer ses énergies et les ressources de la société, car on ne peut pas tout faire en même temps.
  • 4. être réaliste. Beaucoup d’entrepreneurs défendent un business plan sans avoir réellement réfléchi de manière fine et détaillée à leur marché. Il faut bien mesurer la taille du segment sur lequel on se place et ne pas confondre marché et segment. Par exemple un marché peut bien se porter, mais il est possible qu’un segment de ce marché aille mal ou n’ait pas de perspectives de développement. Cela peut être l’inverse également.
  • 5. Savoir prendre du recul en permanence. Il ne faut pas confondre vitesse et précipitation. Dans le développement de l’entreprise, chaque virage présente un danger de sortie de route, donc il faut toujours anticiper. à chaque étape du développement, il faut prendre son temps et réfléchir aux compétences nécessaires pour passer au niveau suivant.

Interview de Bruno Rousset, Fondateur d’April

Parlez-nous de votre parcours jusqu’à la création d’April ?

Je suis arrivé un peu par hasard dans le monde de l’assurance. J’ai rencontré un agent d’assurance qui avait l’air tellement passionné par son métier que j’ai senti qu’il y avait des choses à réaliser dans ce secteur. J’ai alors démarré dans un groupe mutualiste, puis j’ai intégré un groupe de retraite et de prévoyance. Aussi, j’ai pu y mener divers projets d’intrapreneuriat. Ma caractéristique est que j’ai démarré dans l’économie sociale.

Vous avez alors décidé de créer une entreprise du secteur dans lequel vous travailliez depuis 10 ans ?

Oui, j’ai choisi d’entreprendre dans un domaine que je connaissais bien, de ne pas me lancer dans l’inconnu. J’avais déjà eu affaire aux courtiers, qui étaient mes premiers clients, ou encore aux fournisseurs. Et j’avais déjà une certaine renommée dans le milieu. Cela m’a ouvert des portes et m’a beaucoup aidé lorsque j’ai créé April.

Et comment êtes-vous passé de l’intrapreneuriat à l’entrepreneuriat ?

Mon esprit entrepreneurial a fini par gêner les partenaires sociaux qui sont habitués à certains codes de la profession. Cela a entraîné des désaccords. J’ai senti que c’était pour moi l’occasion de prendre mon envol.
Votre devise est « tout homme est un créateur en puissance ». Qu’est-ce que cela signifie pour vous ?
Oui, je pense que tout homme est créateur. L’acte de créer est inhérent à la nature humaine, même s’il s’exprime plus ou moins selon les personnes. Cette pulsion créatrice, il faut l’encourager. Il faut libérer les barrières pour que les gens puissent exercer leur talent de créateur. 

Quand vous avez créé votre entreprise, aviez-vous des compétences de gestion ?

J’en avais quelques-unes que j’avais apprises au cours de mes études. Mais la plupart des compétences essentielles pour diriger une entreprise, on ne les apprend pas à l’école. C’est lors de mes expériences professionnelles précédentes, sur le terrain, que j’avais appris à mener des équipes ou gérer des clients par exemple. Bien entendu, pour diriger une entreprise il ne faut pas être fâché avec les chiffres ou avec le monde de la finance. Et puis je pense que pour réussir il faut des idées. Et je ne connais pas d’école qui apprenne à avoir des idées ! Le plus important quand on gère une entreprise, je pense, est la stratégie. Il faut réussir à définir une stratégie et un positionnement différentiants, afin de créer de la valeur ajoutée. 

Et vous, justement, quel positionnement avez-vous adopté pour vous différencier des autres assureurs ?

Nous avons créé une société de service avant toute chose. Nous avons donc décidé de faire la différence par le sourire, la qualité et la rapidité du service. Tout cela nous permettait de nous démarquer des assureurs traditionnels.

Quelles sont les valeurs de votre entreprise et comment les appliquez-vous ?

Nous prônons tout d’abord la convivialité, et même la considération, que ce soit avec nos clients, ou au sein de l’entreprise. Ensuite nous soutenons la simplicité comme une valeur fondamentale de l’entreprise. Dans un monde où tout était affaire de procédures fastidieuses, nous avons tout simplifié : les contrats, les process, les produits… ce qui nous permet d’être rapides. Enfin, l’imagination reste une valeur clé au sein du groupe. Nous avons apporté une manière de voir très différente dans notre métier et continuons d’innover.

Avez-vous rencontré des difficultés au départ ?

La première difficulté que nous avons rencontrée a été la jalousie de nos concurrents. Nous avons fait face à de grandes compagnies, très institutionnelles, et qui ne supportaient pas qu’on puisse faire mieux qu’elles. Donc on nous a mis quelques bâtons dans les roues, en nous faisant par exemple des procès que nous avons tous gagnés. Ce qui ne plaisait pas était le fait que nous soyons très présents, très rapides et innovants. Nous étions vus comme les agitateurs dans notre secteur. Mais à part cela, nous n’avons pas eu d’importantes difficultés au départ. Je pense que nous étions suffisamment réactifs pour ne pas connaître de crises. Notre métier d’assureur nous forme aussi à cela, à prévenir les risques !

Vous avez levé des fonds ?

Nous nous sommes toujours autofinancés. Les premiers clients ont financé les coûts fixes liés à la structure. Et notre système de besoin en fonds de roulement est inversé : nous encaissons les commissions d’avance et nous sommes payés en avance. Et nous avons fait le choix d’entrer en bourse en 1997 pour faire appel au marché à des fins de croissance externe. Mais nous n’en n’avons finalement pas eu besoin car les résultats du groupe ont été suffisants pour financer cette croissance. 

Avez-vous été conseillé avant de vous lancer ?

Il y en a qui se posent énormément de questions et demandent au monde entier si leur projet est bon. Mais je ne suis pas sûr que cela serve vraiment à un moment, il faut y aller, puis ajuster son projet par la suite. Pas besoin d’essayer de partir dans la meilleure direction possible, celle qui aura été conseillée par le plus grand nombre…

Pourquoi avez-vous fondé Evolem, un fonds d’investissement ?

Plutôt que de transformer les dividendes d’April en yacht en Méditerranée, je préfère que cet argent serve à créer et surtout développer d’autres entreprises. Nous accompagnons les entrepreneurs pour qu’ils développent leurs projets. Ce qui me motive c’est de créer ou de maintenir des emplois. 

Vous avez également créé la fondation Entrepreneurs de la Cité. Pourquoi cet engagement dans l’économie sociale ?

Cette fondation a vocation à aider des chômeurs qui créent des entreprises. Personnellement je ne suis pas pour l’entrepreneuriat débridé et libéral. Je suis pour un entrepreneuriat sociétal. Au sein d’April nous avons défini des engagements pour l’entreprise. Nous sommes très attachés à promouvoir la diversité ou le handicap dans l’entreprise. Nous avons notamment mis en place des projets destinés aux séropositifs. J’ai la conviction qu’en tant qu’entrepreneur on se doit de participer à cette part de l’économie, non lucrative.

Vous tenez un blog. Quel est le message que vous souhaitez y faire passer ?

Je souhaite inciter les gens à devenir entrepreneurs, car plus on aura de créateurs, moins on aura de chômeurs. Et j’essaie aussi d’inciter les entrepreneurs à créer des emplois. Je pense que ce n’est pas par des mesures d’incitation fiscales qu’on arrivera à faire baisser le chômage. La clé se trouve dans l’initiative privée. L’entreprise a un vrai rôle à jouer dans la société.

6 conseils

  1. Ayez de l’audace.
  2. N’ayez pas peur. On ne fait pas ce métier si on n’aime pas le risque.
  3. Remettez vous en question, chaque jour. Se remettre en cause est inconfortable mais nécessaire.
  4. Ecoutez vos clients, mais pas trop ! Je ne suis pas un adepte des études de marché.
  5. Innovez. Il faut toujours prendre du recul et observer les choses avec distance, en se demandant toujours comment adopter un positionnement différentiant et durable. Il faut en permanence ré-entreprendre par l’innovation.
  6. Faites vous accompagner pour bénéficier d’un regard extérieur. Par des actionnaires par exemple. Il est indispensable d’être entouré de gens qui n’ont pas les mains dans son business, qui ont du recul et de l’expérience. Ceux-ci peuvent remettre en cause certains choix, ou poser des questions, ce qui fait beaucoup avancer.

Les auto-entrepreneurs sont-ils des entrepreneurs ?

Florence Méro, Directeur général de Ciel, commente les résultats du baromètre Ciel de l’auto-entrepreneur

Le 27 janvier 2009, au cœur de la crise économique, le gouvernement mettait en place le nouveau régime de l’auto-entrepreneur. La volonté de cette loi était de faciliter la prise de risque au moment où l’économie souffre et où chaque porteur de projet manque de confiance. Les conditions de création d’une entreprise en statut classique sont assez complexes du point de vue administratif. Elles obligent le créateur à mobiliser une certaine somme d’argent. Ce nouveau régime a ainsi pour objectif de faire sauter une des barrières essentielles de la création

Presque un an après la création de ce régime, un baromètre a été réalisé par Ciel sur un panel des 90 000 auto-entrepreneurs ayant téléchargé le logiciel gratuit Ciel Auto-entrepreneur Facile. Cette étude précise du profil, des motivations et des perspectives d’avenir des auto-entrepreneurs permet de les positionner vis-à-vis de l’entrepreneur classique et de mieux comprendre ces créateurs d’entreprise d’un nouveau genre.

Un régime qui stimule l’esprit entrepreneurial 

Premier constat : 20 % des auto-entrepreneurs se projettent au-delà de ce statut qu’ils considèrent comme une amorce pour démarrer leur activité et tester leur idée tout en limitant les risques. Ils sont dans une démarche stratégique, déterminés à développer leur chiffre d’affaires et à créer des emplois. Ce statut est pour eux la première étape de leur parcours de créateur.
Le régime de l’auto-entrepreneur stimule donc chez les entrepreneurs potentiels cette soif de créer. C’est un régime marchepied vers la création, qui éveille le goût d’entreprendre et stimule la fibre entrepreneuriale de beaucoup de porteurs de projet.

Un régime qui fait tomber les barrières de l’entrepreneuriat

On remarque que les auto-entrepreneurs présentent en général la même passion pour entreprendre que les entrepreneurs classiques. En revanche, s’ils ont passé le stade de la création, c’est parce que les formalités administratives étaient simplifiées, et les risques limités : 68 % d’entre eux déclarent d’ailleurs qu’ils ne se seraient jamais lancés sans ce régime. Ce chiffre prouve bien que le régime de l’auto-entrepreneur a pour vertu de faire tomber ces freins à l’entrepreneuriat et d’inciter les porteurs de projet à franchir le cap. Il y a une vraie soif d’entreprendre en France. Qui n’a pas au fond de sa tête sa petite idée de création ? Ce régime fait passer le message clair qu’entreprendre c’est possible.

Les auto-entrepreneurs portent leur projet avec beaucoup de motivation tout en faisant en sorte de limiter la prise de risque. Ils sont très entreprenants et  souhaitent devenir de vrais entrepreneurs. Je pense que c’est ce régime qui leur permettra d’y parvenir !

Et demain, les auto-entrepreneurs ?

Où en seront, l’année prochaine, les probables 300 000 auto-entrepreneurs inscrits fin 2009 ? Selon le Baromètre de Ciel, 70 % d’entre eux se voient encore évoluer sous ce régime dans un an. Tout le monde ne souhaite pas devenir un patron du CAC40 certes, mais ce qui définit le véritable entrepreneur c’est bien sa volonté de développer son entreprise. On constate donc que dans nombre de cas, le statut d’auto-entrepreneur répond au besoin de générer des revenus complémentaires à ceux de l’activité principale. Qu’ils soient salariés ou retraités, la majorité des auto-entrepreneurs ne projettent pas de transformer leur entreprise en une SARL ou une EURL.

On retient néanmoins que 20 % des auto-entrepreneurs (soit tout de même 60 000 pour cette année) ont une véritable vision de développement de leur activité. Ils envisagent de passer à court terme le cap de la création en régime normal. Ces personnes-là peuvent être considérées comme de vrais entrepreneurs.
La prochaine étape serait-elle alors de faciliter le transfert du statut d’auto-entrepreneur vers les statuts classiques ?

Le baromètre CIEL de l’auto-entrepreneur : quelques chiffres clés

  • 55 % ont investi moins de 500 euros pour démarrer
  • 81 % ont choisi ce régime car les démarches sont simplifiées
  • 62 % se sont lancés sans étude préalable du marché
  • 64 % font leur promotion sur Internet et 36 % déclarent posséder leur propre site Internet
  • 72 % exercent leur activité à domicile
  • 32 % utilisent ce régime pour compléter leurs revenus
  • 98 % sont satisfaits de ce régime et feraient le même choix si c’était à refaire
  • 97 % recommandent ce statut à leur entourage

Portrait robot de l’auto-entrepreneur

  • L’auto-entrepreneur est majoritairement un homme (77 %) entre 30 et 50 ans.
  • Il est relativement peu diplômé (52 % ont au maximum un Bac)
  • Il capitalise sur son expérience professionnelle pour se lancer (60 % d’entre eux ont plus de dix ans d’expérience).
  • Les 2/3 des auto-entrepreneurs créent dans le secteur du service, ce qui représente 20 points de plus que dans les créations classiques.
  • Plus d’1/3 d’entre eux sont salariés au moment de la création de leur structure et un autre 1/3 en recherche d’emploi.
  • 47 % de ces créateurs travaillent à temps plein dans leur activité d’auto-entrepreneur et 21 % le font à mi-temps.
  • Pour la plupart, ces entrepreneurs n’ont pas été conseillés et créent sur la base de leur intuition. Ils ne réalisent pas d’étude de marché ni de business plan au préalable. On ne sera donc pas étonné de savoir que la première difficulté qu’ils rencontrent est celle de trouver des clients.

L’auto-entrepreneur : la nouvelle forme de statut juridique ?

En 2009, Hervé Novelli annonçait la création du régime d’auto-entrepreneur. Il affirmait ainsi que le dynamisme entrepreneurial devait passer par une simplification des processus de création et de gestion de la micro-entreprise à la française. Cette orientation consacrait la réhabilitation de l’esprit d’entreprise dans notre pays.

Des formalités simplifiées

Alors comment devient-on auto-entrepreneur ? Dans le concept, tout semble très simple  

  • un simple clic suffit pour faire identifier son activité d’auto entrepreneur,
  • une seule déclaration et l’on acquitte ses charges sociales et l’impôt sur les revenus perçus de l’activité d’auto entrepreneur,
  • une comptabilité simplifiée à l’extrême.

L’identification de l’activité se fait sur le site des CFE ou celui du CFE de l’URSSAF à partir d’un imprimé à l’écran. L’entreprise une fois immatriculée, vous aurez à déclarer en ligne vos recettes (facturées ou encaissées selon que vous êtes commerçant ou prestataires). De la même manière, vous vous acquitterez de l’impôt et des charges sociales liés à votre activité. Pour prouver vos opérations, vous aurez à tenir un registre des achats et un livre des ventes ou des factures.

Un petit rappel :

« auto-entrepreneur », n’est pas un statut, mais plutôt un régime en matière fiscal et social issu du régime des micro-entreprises pour les entrepreneurs individuels. Il permet notamment d’opter pour le prélèvement à la source, sur ses revenus réels, de son impôt sur le revenu et ses charges sociales (régime obligatoire de base).

Quelques points à savoir avant de se lancer

  • Pour s’inscrire en qualité d’auto-entrepreneur, il faut auparavant bien examiner sa situation, soit à l’égard de pôle emploi si l’on est demandeur d’emploi, soit à l’égard de son employeur. Les salariés doivent bien veiller à l’éventuelle clause d’exclusivité d’emploi qui peut être inscrite dans le cadre de leur contrat de travail. Les retraités doivent bien appréhender le dispositif cumul emploi retraite pour ceux des séniors qui ont cessé leur activité professionnelle.
  • Votre activité se développe et vous dépassez les seuils  c’est-à-dire 80 000 euros (chiffre de 2009) pour l’activité de négoce et 32 000 euros (chiffre de 2009) pour une activité de prestations. Vous sortez alors du régime de l’auto entrepreneur et dépassez alors les seuils du régime micro. Vous entrez alors dans le régime simplifié. Sachez cependant que le régime micro peut être maintenu pendant les deux premières années de franchissement.
  • Même si tout cela peut paraître simple, il faut se faire accompagner par un expert comptable qui vous aidera à réussir votre projet d’auto-entrepreneur.
  • Attention : le régime de l’auto entrepreneur ne permet pas de prévoir une couverture sociale au-delà du régime obligatoire et notamment la constitution d’une retraite comme d’autres régimes de l’entreprise individuelle.
  • Partez pour l’aventure de l’entreprenariat, la nouvelle forme de statut d’auto-entrepreneur vous facilite son accès !

Article par André-Paul Bahuon, Président de CREATIS/DIFFERENCE

L’agenda électronique de la jeune entreprise

Simplifiez vos démarches administratives et maîtrisez facilement vos échéances sociales et fiscales grâce à l’agenda personnalisé de la jeune entreprise. Un service gratuit à tester… pour se faciliter la vie !

Un nouveau service en ligne pourrait bien alléger le quotidien des créateurs et jeunes chefs d’entreprise. L’agenda de la jeune entreprise leur permet de maîtriser leurs échéances et de ne plus être victimes des nombreuses sollicitations commerciales qui leur sont présentées sous forme d’obligations légales.

Une perte de temps pour les chefs d’entreprise

La gestion de la complexité administrative se fait au détriment du développement de l’activité, pour les chefs d’entreprise qui viennent de créer leur boîte. Toute nouvelle entreprise fait l’objet de nombreuses sollicitations, certaines officielles, d’autres à des fins plus commerciales. Alors qu’il devrait consacrer 100 % de son temps et de son énergie à développer son affaire, le nouveau chef d’entreprise doit se retrouver dans ce maquis de déclarations, d’échéances à respecter, de cotisations à payer, d’interlocuteurs variés…

Des sondages qui appuient ce constat

Spontanément 75 % de ces chefs d’entreprise interrogés avouent avoir rencontré des tracasseries qui les ont empêchés de se concentrer sur le développement de leur entreprise. Les plus citées sont les démarches administratives, l’accès aux financements, le respect des normes et de la réglementation. Le témoignage de cet entrepreneur est tout à fait représentatif de ce qui vivent nombre de créateurs d’entreprise : « Je ne sais pas comment j’ai fait mais je me suis inscrit à 2 caisses sociales en même temps ! Celle des commerçants et celle des indépendants, et en plus je n’en avais pas besoin, je bénéficiais toujours pendant la première année de la sécu des salariés. Outre la paperasse pour me sortir de là, voilà que la caisse des commerçants m’annonce, en même temps que ma radiation que je leur dois 460 € : pour qui et pour quoi ? »

Interrogés sur ce qui pourrait leur faciliter la vie sur ce point précis, les dirigeants répondent spontanément : le recours à un interlocuteur unique. Pour répondre à cette demande, CCI-Entreprendre en France qui fédère le réseau des CCI en matière de Création – Transmission – Reprise, s’est rapprochée de Comptanoo, éditeur de solutions de gestion pour les TPE. De ce partenariat est né l’agenda électronique de la jeune entreprise.

L’agende de la jeune entreprise en quelques mots

L’Agenda de la jeune entreprise est un agenda électronique et interactif couplant :

  • Des alertes relatives aux échéances sociales, fiscales et administratives, personnalisées en fonction du profil de l’entreprise,
  • De l’information sous forme de fiches pratiques relatives aux premiers pas de la jeune entreprise,
  • Des dates d’événements (forums, salons clubs) dédiés aux jeunes entreprises, fournies par sa CCI. Les échéances et informations pratiques qui concernent le profil de l’entrepreneur lui sont rappelées par l’envoi d’emails réguliers. L’inscription des utilisateurs se fait via un formulaire en ligne, grâce à un login et un mot de passe.

Réaliser une étude de marché : qui peut m’aider ?

Réaliser une étude de marché est un point crucial pour la réussite de la jeune entreprise. Mais comment s’y prendre si on n’est pas un spécialiste de la question ? Heureusement les entrepreneurs ont la possibilité de se faire aider.

Point de salut sans une bonne étude de marché…

Oui mais comment m’y prendre pour réaliser une étude de marché concrètement cette étude, comment me dégager le temps nécessaire alors que toutes les phases de mon projet se bousculent ? Rappelons au passage que 80 % de la valeur d’une étude de marché réside non dans une compilation de documents récupérés sur Internet ou dans une bibliothèque mais bien dans la réalisation d’une enquête sur le terrain, en allant directement interroger… les futurs clients. Les prestataires d’études des marchés sont finalement assez nombreux mais avec des rapports qualité/prix très variables. Essayons donc d’y voir un peu plus clair…

Les sociétés spécialisées dans les études de marché : des coûts souvent élevés pour un créateur…

Aux côtés de quelques grands noms aux tarifs en conséquence, coexistent une multitude de petites sociétés et d’indépendants. En matière de coûts, de nombreux facteurs sont à prendre en compte : le temps passé, les moyens techniques utilisés, les déplacements prévus, le recours à des enquêteurs supplémentaires… à titre indicatif, le coût journalier d’un prestataire spécialisé peut se situer entre 800 € et 1 800 € HT jour (avec l’équivalent d’une personne à temps plein).

Les organismes consulaires…

Certaines Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI) et Chambres de Métiers proposent des études sur un secteur d’activité représenté localement. Exemple : le marché des énergies renouvelables en Côte d’Or. Les informations ne sont en général pas assez affinées pour une implantation purement locale. Quelques études plus personnalisées peuvent aussi être proposées, notamment par les Observatoires du Commerce et de la Consommation mis en places par certaines CCI.

Ces Observatoires surveillent régulièrement un panel de plusieurs centaines de foyers. Il sera possible, par exemple, de savoir quel pourcentage de la population de Chambéry en Savoie effectue ses achats vestimentaires sur place ou à Grenoble… On saura également la fréquence et le montant moyen des achats. Mais on ne saura pas quelles marques les gens achètent. On ne saura pas non plus comment les consommateurs locaux réagiraient au projet du futur créateur.

Les établissements d’enseignement supérieur

Les études sont réalisées soit par des Junior Entreprises (marque déposée), soit par d’autres formes d’associations d’étudiants qui offrent les mêmes prestations mais sans la renommée du label. Le coût journalier se situe dans une fourchette de 250 à 300 € HT jour. Les études menées peuvent être d’excellente qualité sous réserve que les étudiants aient une approche suffisamment opérationnelle. Le conseil que nous donnons ici est de rencontrer les étudiants pressentis et l’enseignant référent avant de prendre une décision finale.

Recourir directement aux organismes et associations d’accueil des créateurs ?

D’autres structures d’accueil que les CCI et les Chambres des Métiers existent. Elles sont souvent associatives comme les Plates-formes France Initiative. Le créateur pourra être utilement conseillé sur la réalisation de son étude de marché mais ces associations n’ont pas pour objectif de réaliser elles-mêmes l’étude. Pas plus d’ailleurs que les nombreux clubs de créateurs d’entreprise. En réalité, le créateur avisé devra mettre la main à la pâte…

Un mal pour un bien ! En effet, une étude de marché est une étape trop importante pour être entièrement sous-traitée. Outre le coût probable, le futur créateur risquerait de perdre des informations essentielles. Un enquêteur extérieur, même sérieux, ne captera pas forcément tous les dits et non-dits émanant des personnes interrogées. La bonne démarche est certainement de mixer les moyens : réaliser une partie de l’étude soi-même et, par exemple, se faire aider pour réaliser l’étude de marché par une équipe d’étudiants.

Mais attention aux vrais pièges de toute étude de marché !

Il n’est certes pas politiquement correct de le dire mais plus de 80 % des études de marchés se trompent lourdement dans leurs conclusions, menant parfois le créateur (ou même la très grande entreprise) tout droit à l’échec. Le risque fondamental est de confondre « besoin potentiel » et « demande réelle ». Autrement dit, les personnes interrogées ont toujours tendance à dire « oui » tant qu’elles n’ont pas à sortir le porte-monnaie ou la carte bancaire. Les conseils fondamentaux pour fiabiliser les résultats de son étude :

1/ Ne pas être obnubilé par le nombre des personnes interrogées.

Disons-le carrément, les études dites « quantitatives » sont souvent dangereuses : on interroge beaucoup de personnes mais très brièvement avec des réponses généralement peu fiables. Les formules statistiques appliquées ensuite donnent l’illusion de résultats « scientifiques ». à tort, car si les formules sont fiables en elles-mêmes, elles sont appliquées à des informations qui ne le sont pas.

2/ Toute personne interrogée a une nette tendance à ne pas exprimer ce qu’elle pense réellement.

Pourquoi ne pas commencer tout simplement par délivrer le message suivant : « C’est en répondant en totale franchise que vous me rendrez vraiment service… Donnez votre avis purement personnel. N’ayez surtout aucune crainte de me choquer. Je suis là pour recueillir de vraies opinions »

3/ Lorsque l’on souhaite obtenir des réponses fiables, il est également indispensable que la personne puisse visualiser le produit ou le service qui fait l’objet de l’étude.

En pratique il faut au moins pouvoir montrer des maquettes de plaquettes, de dépliants qui décrivent la future activité.

4/ En fin d’entretien, il convient de valider les intentions positives en mettant la personne interrogée au pied du mur 

« Imaginons que j’ai avec moi un lot de cette crème antiride bio évoquée à l’instant… Seriez-vous prête, en toute franchise, à m’en acheter immédiatement un exemplaire ? ». Bien entendu, à ce stade, il ne s’agit pas réellement d’essayer de vendre car on choquerait bien la personne interrogée. La vraie vente, ce sera plus tard.

Article par JEAN-MARC GANDY | DIRECTEUR | NOVASUN