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10 questions à Cristiano Sereni, fondateur d’Amorino

Dynamique Entrepreneuriale pose chaque mois 10 questions à un entrepreneur pour en savoir plus sur lui ! 10 questions à Cristiano Sereni, fondateur d’Amorino

1. Votre meilleur souvenir entrepreneurial ?

A mes débuts, j’étais dans un moment difficile mais mon banquier m’a quand même dit « fonce, on te fait confiance ».

2. L’endroit (restaurant / bar) où vous sortez pour vous ressourcer ?

L’hôtel Costes, l’endroit n’est pas nouveau, mais on y fait toujours de nouvelles connaissances.

3. Un entrepreneur qui vous inspire ?

Nerio Alessandri, patron de Technogym, pour sa détermination et sa capacité à transmettre passion et énergie.

4. Le métier que vous rêviez de faire lorsque vous étiez petit ?

Menuisier, j’adore fabriquer de mes mains.

5. Une musique pour oublier vos soucis d’entrepreneur ?

Love is in the air de John Paul Young.

6. Votre dernier coup de folie ?

La montée du Kilimanjaro avec quelques très bons amis.

7. Le meilleur conseil que l’on vous ait donné ?

II me vient de ma maman : « toujours savoir ce que l’on veut ».

8. La personne qui vous soutient le plus ?

Laura, ma femme.

9. Une erreur que vous regrettez dans votre parcours d’entrepreneur ?

Avoir trop pensé que j’étais indispensable et ne pas avoir assez délégué.

10. La dernière chose qui vous a fait rire ?

Une imitation spéciale du comique italien Maurizio Crozza.

Comment retranscrire l’ADN d’une Marque sur le digital ?

Si chaque Marque sait se constituer d’instinct son propre ADN, il est pourtant plus difficile pour la plupart d’entre elles de concevoir une véritable « empreinte digitale ». Si dans les boutiques physiques elles excellent à construire une expérience client unique, elles ont davantage de mal à intégrer la notion de cohérence, de plaisir de l’achat sur le web et de retranscrire l’ADN d’une Marque sur le digital.

C’est normal, car souvent elles se sont lancées très rapidement sur le web, là où elles avaient mis des années à créer un style, une image, une histoire, des valeurs, des boutiques et un ton particulier dans leur démarche de vente. Tout d’un coup, le web et les nouveaux usages de leur clientèle les a précipités vers un univers inconnu.

Les nouveaux usages

Aujourd’hui, on veut pouvoir acheter à 4h du matin, déposer un avis sur une marque sur une page Facebook avec plusieurs millions de fans, choisir dans le métro son look, assister au défilé aux premières loges directement de son ordinateur, … et ce n’est que le début. Une nouvelle relation client est à inventer et cette remise en question doit être rapide. La Marque Burberry est l’un des exemples les plus marquants de cette prise en compte des nouveaux usages de leur clientèle.

Selon Angela Ahrendts, CIO de Burburry, les réseaux sociaux et les achats mobiles ont complètement changé la donne. Le web, fenêtre ouverte sur le monde, a responsabilisé les Marques par rapport à la maîtrise et cohérence de leur image. Sa vision est que les marques n’ont pas d’autre choix que de devenir des marques digitales et sociales. Face à la rapidité de cette résolution elle s’inquiète du business model des marques qui n’auront pas pris ce virage.

Un accompagnement pour passer au digital

Les marques doivent se faire accompagner pour entrer dans cette ère nouvelle avec un équilibre juste et une vision forte de leur avenir digital. Nous collaborons, par exemple, avec la Marque NAF NAF dont le challenge était justement de trouver cette alchimie pour continuer d’étendre leur réseau de boutiques physiques, mais aussi de redévelopper un lien fort avec une clientèle qui se tournait de plus en plus vers l’achat en ligne. Nous les avons aidés à construire un écosystème digital solide en identifiant avec eux les différents points de contacts avec leur clientèle. Dans un premier temps il a fallu définir où se trouvaient les vrais aficionados de la marque (sur Google ? Facebook ? Twitter ? Pinterest ?…)

Puis trouver le mode de relation cohérent, et le rythme, permettant de communiquer avec eux sur chacun de ces points de contact. Le site de NAF NAF (http://www.nafnaf.com/) et les réseaux sociaux (http://www.facebook.com/nafnaf.com) sont totalement et intrinsèquement reliés les uns aux autres. Cela leur a permis d’innover dans la relation client en mettant en avant des ambassadrices de la marque parmi leurs meilleures clientes. C’est encore aujourd’hui un modèle unique dans la relation entre marque et réseaux sociaux.

Une véritable ADN de la marque à construire

Mais le but pour chaque marque n’est pas de copier coller les voisines. L’enjeu est de véritablement réussir à retranscrire fidèlement l’ADN de la marque dans leur empreinte digitale. Elle se doit donc d’être unique pour chacune.

Créer un site et son Eshop, c’est un énorme travail de plusieurs mois, qui nécessite de regrouper des compétences très différentes, pour avoir une plateforme qui correspond parfaitement à l’image de la Marque. Cela permettra également aussi de développer la notoriété, de continuer d’agrandir le cercle de sa clientèle, et vendre efficacement.

Un travail de chaque jour

Une fois que le site est en ligne, le travail d’animation continue chaque jour. Comme pour une boutique physique, le merchandising des produits doit évoluer régulièrement. Il faut sans cesse développer de nouveaux contenus, optimiser le référencement, étudier de nouvelles fonctionnalités, etc… Si ces évolutions ne sont pas effectuées en permanence, il sera difficile d’accroitre la notoriété, le trafic et les ventes.

Et avec la démultiplication des points de contact sur les réseaux sociaux, une animation permanente est devenue indispensable. Facebook, Twitter et Pinterest demande la même logique d’animation. Vos fans attendent des informations, que vous échangiez avec eux, que vous répondiez à leurs questions, que vous mettiez en place des jeux concours, etc.

De nouveaux outils apparaissent chaque jour

Au-delà de cette immersion nécessaire dans le web, l’autre enjeu qui se dessine est la communication entre la boutique virtuelle et les boutiques physiques. Les boutiques à leur tour se digitalisent avec des écrans vidéos, des tablettes… Le cross canal et la diversification des supports, ordinateur, tablette, mobile sont au cœur des nouveaux usages des clients.

D’ailleurs, vous avez un smartphone et une carte bleue dans votre poche maintenant… Vous pouvez donc, pendant que vous lisez cet article acheter une petite robe NAF NAF, prendre un billet pour Londres sur voyages-sncf.fr et tout parier sur le N°5 sur pmu.fr, à moins que ce ne soit sur Séphora.fr…

Piéger un salarié

Convaincue qu’une factrice ouvrait certaines enveloppes, La Poste avait confondu l’intéressée en faisant passer entre ses mains des lettres piégées, qui avaient la particularité de diffuser une encre bleue si elles étaient ouvertes.

Or, si l’employeur a le droit de contrôler et de surveiller l’activité du personnel pendant le temps de travail, il ne peut pas mettre en œuvre un dispositif de contrôle clandestin. II s’agit en effet d’un mode de preuve déloyal, donc illicite. Dans cette affaire, le recours à des lettres piégées à l’insu du personnel présentait toutes les caractéristiques du mode de preuve illicite. L’employeur ne pouvait donc pas utiliser les preuves recueillies au moyen de ce stratagème, de sorte que le licenciement pour faute grave était sans cause réelle et sérieuse. Cass. soc. 4 juillet 2012, n° 11-30266 FSPB

Par Jean-Luc Scemama, Expert-comptable associé d’Expertise &

Evian : le marketing comme élixir de jeunesse !

Live young, Vivons jeunes ! C’est peut-être la marque Evian elle-même qui, le mieux, applique son slogan. à près de 100 ans, la marque Evian n’a jamais été aussi créative et innovante qu’aujourd’hui. Depuis une quinzaine d’années, cette marque phare du groupe Danone s’est imposée grâce à des supports de communication originaux, touchants… et surtout parfaitement ciblés. 

Crise du marché de l’eau et renouveau

Fin des années 90, le marché de l’eau connaît un vrai bouleversement. Autrefois trusté par les seules eaux minérales, le secteur des eaux en bouteille voit arriver une nouvelle catégorie de boissons, les eaux de source. Moins précises en termes de bénéfices, elles sont surtout moins chères pour les consommateurs. Evian doit donc faire face à un nouvel enjeu, celui de justifier l’écart de prix avec les nouveaux entrants du marché. Si la marque n’est pas en situation de perte de vitesse, elle se doit tout de même de réagir vite pour réaffirmer son positionnement santé qui fait son succès.

Les bienfaits de la boisson sont clairs, mais la marque peine tout de même à se réinventer de manière forte pour rebondir dans la bataille des eaux minérales.

« Une marque n’est jamais aussi claire que lorsqu’elle est associée à un mot. L’eau minérale Contrex par exemple est associée au mot ‘‘minceur’’. Or, le bénéfice d’Evian n’était pas aussi clair dans les esprits. Quand je bois Evian, qu’est-ce que je cherche à faire ? » explique Marielle Durandet, vice-présidente de BETC, l’agence qui gère la communication de la marque depuis vingt ans. C’est finalement le mot « jeunesse » qui sera retenu pour incarner les bénéfices de cette eau minérale.

Le message de la marque prend forme : en buvant l’eau d’Evian, on préserve sa santé pour se maintenir jeune le plus longtemps possible. Le défi de l’agence de communication est alors de trouver la manière de faire passer une idée sans renier le point d’ancrage de la marque qui est d’être l’eau des bébés.

Du discours santé au message qui fait rêver

« Au départ, nous avons essayé d’adopter un discours santé qui rationnalisait les effets d’Evian sur la santé du corps… Mais les gens n’ont pas forcément envie de revivre les cours de science-nat’ de leur enfance ! On s’est donc aperçus que, pour évoquer la jeunesse, il n’y avait rien de mieux que de le faire de manière métaphorique, en parlant à leurs émotions » se rappelle Marielle Durandet.

L’époque a changé, et la santé ne se raconte plus sur un mode scientifique. L’enjeu est de faire plaisir au spectateur en proposant des films drôles, touchants, ou spectaculaires. C’est en partant de ces réflexions que les créatifs de BETC réalisent une publicité qui fera date : le ballet aquatique des bébés. Le thème des bébés, cher à la marque, est mis à l’honneur, mais au second degré pour ne pas restreindre la marque à la simple image des biberons. Ce ballet spectaculaire mis en scène avec des bébés émeut les gens et fait un véritable carton.

Le thème des bébés

Ce film reste aujourd’hui en France la publicité la plus aimée de tous les temps. Les bébés restent depuis la « grammaire » à travers laquelle Evian raconte la jeunesse. Deux ans après le ballet des bébés, la marque sort le même film mettant en scène cette fois-ci des séniors.

A partir de la diffusion de ce nouveau film, les créatifs de l’agence de communication d’Evian comprennent qu’ils tiennent le bon filon pour transmettre cette image de jeunesse. Dans les publicités d’Evian, la jeunesse devient un véritable état d’esprit empli d’enthousiasme, d’envie de vivre et d’émerveillement, quel que soit l’âge de la personne. Et puisque la jeunesse ne se trouve pas ailleurs que dans l’esprit, réveillons le bébé qui sommeille en chacun de nous ! C’est en partant de cette idée qu’Evian sort quelques années plus tard un nouveau film qui marquera fortement les esprits. La publicité est construite comme une série de portraits de jeunes, adultes ou séniors, dans des scènes de leur vie quotidienne, chantant tous « We will rock you », chacun avec leur voix d’enfant.

Cette musique, qui donne la pêche, est si bien accueillie par le grand public qu’elle sort même en disque. Le clip est diffusé partout et cartonne littéralement !

Pour les biberons des bébés… et les cheveux de Madonna !

En 2009, les dirigeants de la marque Evian analysent la présence de la marque au niveau mondial. « Evian était devenue la marque d’eau minérale préférée en France, Suisse, Angleterre et Belgique. Mais elle était également présente dans 140 autres pays dans lesquels elle était perçue comme une marque ‘‘bling-bling’’, une marque de luxe quasi-ostentatoire. L’image d’Evian était complètement schizophrénique. Nous souhaitions alors faire d’Evian une des grandes marques mondiales. Or, une grande marque n’a pas deux images différentes. Il nous fallait donc unifier la communication de la marque » explique Michaël Aïdan, directeur monde de la marque Evian.

Pendant des années, si en France Evian communiquait sur son image d’eau recommandée par les pédiatres, de l’autre côté de l’Atlantique, la marque était surtout associée à Madonna qui utilisait cette eau pour se laver les cheveux ! Il faut dire qu’en Europe, on trouve facilement Evian dans chaque supermarché, tandis que dans beaucoup d’autres pays, comme en Asie ou à Dubaï par exemple, elle n’est vendue que dans les bars d’hôtels de luxe…

Lancement d’un nouveau slogan

Cette volonté d’harmonisation se concrétise très vite par le lancement d’un nouveau slogan pour tous les pays dans lesquels Evian est présent : Live young (vivons jeunes). Pour accompagner ce recentrage d’image, l’équipe marketing d’Evian décide de produire un spot qui sera diffusé au niveau mondial. Problème, seuls deux pays sur les 144 disposent d’un budget publicitaire. La contrainte devient alors de produire un film destiné au web afin de toucher l’ensemble des pays.

C’est dans ce contexte qu’est lancé le fameux spot des bébés-rollers qui tient encore aujourd’hui le record du nombre de vues sur Youtube pour un film publicitaire. Ce ne sont pas moins de 200 millions de personnes qui ont visionné cette pub et ses « remix » !

Pour que la mécanique virale prenne, les équipes de BETC louent simplement un espace publicitaire sur la page d’accueil de Youtube pour 24h. Résultat : au bout de 48h, le spot se retrouve dans son intégralité dans les journaux télévisés de BBC, CBS et Fox News aux états-Unis ! Les bébés-rollers font le tour du monde en quelques semaines. Peu de temps après, le spot est diffusé en France et y rencontre tout de suite le même succès.

Un message encore trop flou

Le succès de la campagne des bébés-rollers est sans appel : désormais tout le monde entend parler des bébés d’Evian. Seul souci, après le raz de marée du spot des bébés-rollers, l’équipe Asie de la marque reste perplexe.

Comment faire comprendre pourquoi la marque met en scène des bébés aux grosses couches qui dansent, aux clients des pays dans lesquels cette eau est perçue comme le summum du luxe ? « Il nous fallait donc rendre le message plus ‘‘fashionable’’ dans ces pays. » raconte Michaël Aïdan.

Les équipes de BETC ont l’idée de ressortir des tee-shirts qu’ils avaient fait fabriquer pour les kits de presse lors du lancement du spot des bébés-rollers. Ces tee-shirts, imprimés d’un corps de bébé, permettent, en les enfilant, de ressembler à un joyeux poupon ! Pour le marché asiatique, Evian crée donc des affiches mettant en scène des personnes de tous âges portant ces tee-shirts. L’idée est de synthétiser ainsi le fait que, quand on boit Evian, on se sent jeune. Les visuels sont réalisés par un photographe de mode afin d’apporter une touche « fashion ».

Le résultat est si concluant que l’équipe marketing d’Evian décide de les diffuser partout dans le monde. Très vite les dirigeants de la marque Evian sentent qu’il faut réaffirmer sa présence sur le web à travers le lancement d’une nouvelle campagne digitale. BETC met au point une application, disponible sur le site et la page Facebook de la marque, qui permet à chacun de prendre la pose dans un des tee-shirts bébé. Les photos sont ensuite intégrées dans l’énorme clip Let’s baby dance qui fait aujourd’hui plus de 10h et présente les photos de plus de 40 000 fans de la marque ! « L’idée était de faire en sorte que les internautes s’approprient la marque. Ce type d’opération interactives marche assez bien sur les ventes et revivifie la marque » explique Marielle Durandet.

De l’eau source de jeunesse à la marque source de jeunesse

Les résultats de cette volonté d’unifier l’image de la marque sont concluants. « Si en 2008, la marque était en décroissance de presque – 10 %, en 2010, Evian a renoué avec une croissance de plus d’1,5 %. Et la tendance semble se renforcer depuis. Nous avons gagné presque 13 points en deux ans seulement » affirme Michaël Aïdan. Mais la marque n’entend pas s’arrêter là… « Nous savions que nous arrivions à enchanter les gens à chaque nouvelle campagne de pub. Mais nous voulions maintenant réussir à émerveiller les gens au quotidien.

Nous avons créé pour cela Evian the source, une plateforme de diffusion de contenus propres à émerveiller les gens. » poursuit le président de la marque. Ce projet novateur de la marque prône une façon de voir la vie et de regarder le monde avec des yeux d’enfants. L’objectif de ce site de curation est de chercher partout sur le web des contenus qui correspondent à l’esprit du « Live Young » d’Evian. Grâce au contenu diffusé par le site The source, les commentaires des fans de la marque sur Facebook sont passés de 100 à 4 500 par jour ! Après s’être imposée comme l’eau qui maintient la jeunesse du corps, la marque s’est attribuée la mission de devenir source de jeunesse d’esprit sur le web. Plus qu’un slogan, la jeunesse est devenue aujourd’hui l’ADN et la mission de la marque Evian !

5 stratégies tirées du cas Evian et que vous pouvez appliquer dans votre entreprise

  1. Trouvez un mot qui résume clairement le bénéfice client que vous apportez. Vos prospects y verront plus clair. Si vous réussissez à faire en sorte que les clients associent tout de suite votre nom à ce mot-clé, alors vous aurez tout gagné !
  2. Ne pensez pas que la viralité fonctionne toute seule. Produisez des contenus de qualité dans vos communications web. Ce n’est pas la mécanique web en elle-même qui entraine la viralité, mais la qualité du contenu qui déclenche « l’effet web ».
  3. Unifiez votre image de marque. Faites en sorte que tous les types de publics auxquels vous vous adressez aient la même image de vous. L’objectif est de gagner en lisibilité sur le marché.
  4. Définissez la mission de votre entreprise pour ses clients. Au-delà du simple fait de vendre ses produits, quel est la raison d’être de votre entreprise ? Vous verrez, avoir cela en tête change tout !
  5. Restez jeune ! Remettez en question régulièrement vos produits, votre communication. Réinventez-vous. Il faut toujours avoir une innovation d’avance sur vos concurrents.

Interview de Céline Lazorthes, Fondatrice de Leetchi.com

Interview de Céline Lazorthes, fondatrice du service de collecte d’argent pour toutes les dépenses à plusieurs, Leetchi.

Comment avez-vous eu l’idée de Leetchi ?

Lors de ma dernière année à HEC, j’étais chargée d’organiser le week-end d’intégration de la promo. Je suis allée collecter l’argent nécessaire avec ma petite enveloppe et un fichier Excel auprès de tous mes camarades. Je me suis rendu compte à quel point il est difficile de collecter et gérer l’argent pour un groupe de personnes. L’idée m’est alors venue de créer un service qui permette de collecter de l’argent pour les dépenses communes. En faisant des recherches je me suis aperçue qu’il n’existait aucune solution de ce type.

Vous avez lancé un concept complètement innovant. Est-ce que les gens ont tout de suite cru en votre projet ?

Ma grande chance était que tout le monde a déjà vécu cette frustration d’avoir à collecter de l’argent pour un cadeau et de ne pas avoir réussi à rassembler l’ensemble de la somme. Donc tout le monde avait un a priori positif sur le concept. Après c’est sûr qu’on m’a souvent dit que je n’y arriverai pas, que c’est trop complexe, que c’est un métier de banque… Mais il y a aussi quelqu’un qui m’a dit : « C’est impossible à faire, mais si tu y arrives, tu es assise sur une mine d’or » !

Et alors, vous avez cette impression d’être assise sur une mine d’or ?

Une mine d’expérience et de passion, ça c’est sûr, et ça c’est de l’or ! Cela fait trois ans que la boîte existe et nous avons parcouru un joli chemin. Depuis trois ans, nous avons sans cesse des bonnes nouvelles qui nous font avancer et nous motivent : depuis février 2011 par exemple, nous faisons 30 % de croissance par mois ! Et puis il y a beaucoup de belles histoires d’amitiés qui sont venues étoffer l’aventure : avec Stéphanie, la responsable de la communication, nous sommes amies depuis la sixième ! Il y a aujourd’hui une vraie richesse humaine et une culture forte qui s’est créée dans l’entreprise.

Cette culture d’entreprise, comment l’avez-vous construite ?

Je ne l’ai pas construite consciemment. C’est juste un état d’esprit qui correspond à ma personnalité. Je suis par exemple quelqu’un qui aime fédérer et c’est vrai que, dans l’entreprise, nous donnons une place importante aux moments de partage entre les équipes. C’est pour cela qu’au centre de nos locaux nous avons installé un espace collaboratif pour que chaque personne puisse venir faire des pauses, échanger. C’est toujours lors d’apéros de fin de journée, lorsque les différents pôles se retrouvent et discutent, que naissent les bonnes idées qui font avancer l’entreprise !

Pourquoi avoir choisi Leetchi comme nom ?

Je voulais un nom de marque qui soit facile à retenir, court, et qui fonctionne à l’international. J’ai alors pensé aux noms de fruits. Je me suis dit qu’il y avait bien Apple et Orange, alors pourquoi pas Leetchi ? Et puis les noms de fruits ont eu l’air de leur porter chance !

Votre rôle dans l’entreprise est-il le même aujourd’hui que dans les premiers temps ?

Non, c’est vrai que mon rôle change à chaque période, en fonction des challenges. Aujourd’hui, j’ai un rôle de chef d’orchestre. Mon objectif est de porter le développement de l’entreprise sur tous les gros partenariats ou sur les ouvertures dans les pays. Mon autre rôle est de fédérer les équipes et de transmettre une vision que chacun puisse partager.

Vous développez aujourd’hui Leetchi dans plusieurs pays, quelle est votre stratégie à l’international ?

Aujourd’hui, nous sommes disponibles dans 45 pays eu Europe, aux états-Unis, au Japon et en Amérique Latine. Mais notre objectif principal est de devenir le leader européen parmi la cinquantaine de concurrents qui sont apparus depuis que nous avons lancé Leetchi. Pour cela, nous avons choisi de nous développer dans quelques pays plus particulièrement et d’y investir en relations presse et marketing. Petite particularité : les country managers travaillent au sein de l’équipe française pour s’imprégner de la culture de l’entreprise.

Les concurrents qui sont arrivés sur le marché ont-ils copié votre modèle ?

C’est difficile à dire pour tous. Pour certains, c’est évident que ce sont de stricts « copycat » en termes de service comme de positionnement. Pour d’autres, je pense qu’ils ont eu l’idée plus tard et qu’ils se sont ensuite rendu compte qu’on existait.

N’avez-vous pas peur que vos « copies » finissent par vous dépasser ? Comment faites-vous pour rester leader ?

Nous avons une vision claire de notre business : nous sommes obsédés par la qualité client et le service car nous savons que ce n’est que comme ça que nous pourrons rester à la première place. Je ne m’inquiète donc pas, car les concurrents qui nous copient ont forcément un train de retard sur nos innovations.

Vous développez de nouvelles utilisations du service je crois ?

Oui, nous venons de lancer Bankiwi, la première tirelire en ligne pour enfants. Un jour, un jeune de douze ans m’a demandé ce que je faisais comme travail. Après que je lui aie expliqué, il m’a dit que c’est exactement ça qu’il lui faudrait pour pouvoir utiliser son argent de poche pour acheter ses chansons sur Internet.

Vous avez levé en tout 5,6 millions d’euros. Est-ce que ça a été difficile ?

Non, car j’ai eu beaucoup de chance. Pour la levée de fonds d’amorçage, c’est Oleg Tscheltzoff, le fondateur de Fotolia, qui trouvait l’idée géniale et voulait absolument investir ! Puis il a convaincu Xavier Niel de le suivre ! Ensuite, pour les tours de série A et B, ce sont les chiffres qui ont parlé. Le projet était bien lancé, il y avait moins de risques. Les fonds voulaient surtout savoir quelle était ma vision du développement de Leetchi.

Est-ce que ça vous aide d’avoir des business angels si prestigieux ?

Oui, par exemple, Xavier Niel est venu tourner avec moi une petite vidéo pour annoncer le lancement de Bankiwi. Résultat : plus de 10 000 vues en 3 jours ! Avoir Xavier Niel à ses côtés, forcément ça aide un peu ! l

Interview de Thierry Petit, Cofondateur de Showroomprive

Interview de Thierry Petit, cofondateur de Showroomprive, le site de ventes privées sur lequel le fonds d’investissement historique de Facebook a décidé de parier.

Avez-vous toujours eu ce rêve d’entreprendre ?

Oui, en fait j’ai toujours voulu être entrepreneur, je ne voyais pas ma vie en étant salarié… C’est terrible mais je ne supporte pas qu’on me dise ce que je dois faire. J’aime la liberté, j’aime avoir ce sentiment d’avoir un vrai impact sur les choses. Et je veux pouvoir sentir que je suis maître de mon destin.

Donc vous vous êtes lancé très vite dans la création de votre première entreprise ?

Oui, nous étions en 1999 et je sentais que la vague web commençait à vraiment s’accélérer. Je me suis associé avec deux amis pour créer Tooboo.com, le premier comparateur de prix du web français. Le succès a été très rapide : nous avons lancé le site en septembre 1999, levé des fonds en janvier 2000 et revendu la société en juillet à Libertysurf !

Avez-vous rencontré des difficultés pour créer cette première entreprise ?

Non, parce que nous étions à l’époque folle d’Internet. Avec une bonne idée, on pouvait facilement trouver des fonds. On en parle aujourd’hui de manière assez négative mais je trouve que c’était une belle époque ! La plupart des grands patrons d’Internet aujourd’hui ont vécu cette époque. Certes il y a eu de la casse, mais cela a été très formateur !

A 26 ans vous avez revendu votre entreprise 100 millions de francs. Comment avez-vous vécu le fait de devenir multimillionnaire si jeune ?

Je viens d’une famille ouvrière, je me suis construit tout seul en finançant mes études grâce à des prêts. Quand j’ai créé mon entreprise, j’ai dû emprunter encore plus d’argent. Cela aurait pu être catastrophique pour le futur car, si cela n’avait pas marché, je serai aujourd’hui encore endetté à cause de cela ! J’ai pris beaucoup de risques. Après, c’est vrai que ça a été très perturbant … Quand à 26 ans vous pouvez vous acheter un grand appartement à Paris et que tout est possible pour vous, forcément il y a une période un peu difficile. Mais au bout d’un an, les valeurs familiales me sont revenues.

Vous vous êtes ensuite lancé dans la presse, pourquoi ?

Lorsque j’ai revendu Tooboo à Libertysurf, j’ai d’abord été engagé à des fonctions de direction au sein du groupe… jusqu’à ce que l’aventure me lasse car je ne prenais plus de plaisir. Je voulais retrouver le goût de la création ! Je me suis donc remémoré mon rêve d’enfant, celui de lancer un magazine. J’ai trouvé un segment non exploité en presse et j’ai travaillé sur un projet qui n’a jamais abouti : Grands-parents magazine. J’ai ensuite eu l’opportunité de gérer le magazine Mouvement, une revue spécialisée dans les arts vivants. J’ai toujours été très fan des arts vivants, et notamment de la danse.

Puis vous avez fait un tour du monde ?

Mon deuxième rêve d’enfant était de voyager partout dans le monde. La période s’y prêtait bien et j’avais envie de passer à autre chose. Je suis parti pour voyager 11 mois avec ma femme. Au final nous ne sommes revenus que deux ans après ! Pendant tous nos voyages, je me disais que la vie était faite pour en profiter et que plus jamais je ne travaillerai autant qu’avant. Mais l’envie d’entreprendre m’a encore rattrapé et depuis que j’ai créé Showroomprive, je bosse comme un dingue !

Vous vous êtes donc lancé dans un nouveau défi entrepreneurial à votre retour ?

Oui, en revenant en 2006, j’avais envie de créer une nouvelle boîte. J’avais beaucoup d’énergie, mais pas d’idées… Alors j’ai recontacté mon réseau et un fonds d’investissement avec qui j’avais travaillé à l’époque m’a présenté la famille Dayan, des destockeurs de métier. Depuis plus de 20 ans leur entreprise concurrençait Venteprivée dans le monde physique et faisait à peu près le même chiffre d’affaires. Mais depuis quelques temps leur concurrent venait de se lancer sur Internet et cartonnait. Ils cherchaient donc un spécialiste du business sur Internet pour se lancer à leur tour sur la toile. Nous nous sommes associés en juin 2006 et avons ouvert le site en octobre. Tout est allé très vite.

Aujourd’hui, qu’est devenu Showroomprive ?

6 ans après, nous faisons 250 millions d’euros de chiffres d’affaires et avons ouvert le site dans plusieurs pays d’Europe. Nous avons aujourd’hui près de 10 millions de membres. Il y a deux ans, nous avons été contactés par Accel Partner, le fonds d’investissement historique de Facebook qui a injecté 50 millions de dollars dans l’entreprise pour que nous consolidions notre place d’acteur majeur du e-commerce en Europe.

Comment faites-vous pour vous faire une place à côté du géant Venteprivée ?

Nous n’avons pas les mêmes moyens qu’eux alors nous devons être plus malins, plus flexibles, plus réactifs. Mais nous ne nous focalisons pas sur eux. Nous nous concentrons seulement sur notre ambition qui est d’atteindre les 500 millions d’euros de chiffres d’affaires dans les 2 ou 3 prochaines années.

Arrivez-vous à équilibrer votre vie pro avec votre perso ?

J’ai un peu de mal à y arriver… J’essaie de donner tout mon temps à mes enfants le weekend et le matin, mais le soir ce n’est pas facile. Alors je prends des vacances pour rattraper, c’est en voyageant au bout du monde avec ma femme et mes enfants que j’arrive à me ressourcer.

Les 5 conseils

  1. Il vaut mieux « fait » que « parfait » ! J’aime cette idée qu’il faut faire les choses, même si ce n’est pas complètement carré, plutôt que d’attendre 8 mois que tout soit parfait avant de se lancer. C’est une philosophie qui est très développée dans la Silicon Valley.
  2. S’entourer. Pour réaliser un projet, il faut rassembler les compétences. Surtout dans nos métiers sur Internet, il y a un milliard de choses à connaître en développement marketing, en photo, en service client, en logistique… Personne ne peut avoir seul toutes les compétences nécessaires.
  3. être capable d’accepter de lâcher du capital pour faire entrer des fonds. C’est la seule façon d’accélérer le développement de l’entreprise.
  4. Penser Europe, penser monde. Car, au fond, se développer à l’international ce n’est pas si compliqué que cela.
  5. Bien doser l’intuition et le pragmatisme. Parfois, il faut se laisser aller sur une intuition sans forcément se focaliser sur le côté rationnel des idées. D’autres fois, le coté pragmatique sera essentiel. Il faut être capable de jauger ces deux aspects.

Rapport de Philippe HAYAT sur l’entrepreneuriat

Le rapport de Philippe Hayat vient d’être remis à la demande de Fleur Pellerin, Ministre des PME, de l’innovation et de l’Economie Numérique. Celui-ci s’articule autour de proposition ayant pour but de favoriser l’entrepreneuriat et notamment celui de croissance

Le Rapport de Philippe HAYAT se base sur plusieurs constats :

  • La présence d’une image négative du monde de l’entreprise et d’une « culture peu incitative à l’initiative ».
  • L’absence de formation et d’information sur l’entrepreneuriat
  • La méconnaissance du monde entrepreneurial par les jeunes
  • Le peu de jeunes entrepreneurs qui crée à la sortie des études et la naissance des Pôles Entrepreneuriat-Etudiants.
  • La « faiblesse chronique de la valorisation de la recherche française » ainsi que la multiplication des acteurs et des structures avec le constat qu’il existe plus d’unités de valorisation administratives qu’entrepreneuriales.
  • La faible « production d’entreprises technologiques innovantes en France, malgré un soutien affirmé des Pouvoirs Publics ».
  • L’inefficacité des outils de mesure de la croissance et la non prise en compte des potentiels dans l’enregistrement administratif des créations d’entreprises
  • La « réduction possible du taux d’échec entrepreneurial » avec le constat d’un « foisonnement de financements locaux centrés sur la création plus que sur le suivi ».
  • La fiscalité inégale de l’entrepreneur qui a un risque moins bien rémunéré et pour conséquence une tentation d’entreprendre ailleurs et une fuite future de business angels.
  • L’insuffisance en nombre de « business angels » en France et le besoin déterminant de financement d’amorçage qui pourrait être une mission de service public.
  • La difficulté « d’attirer les talents dans les jeunes entreprises et de les intéresser au capital » avec la nécessité « d’une motivation collective, mais aussi d’une certaine flexibilité »
  • L’insuffisance de la transmission de la culture et de l’envie d’entreprendre au collège et au lycée.

Pour résoudre ces difficultés et améliorer l’image des entrepreneurs, 11 propositions ont été ainsi faites autour de 5 moteurs :

  • « Populariser l’entrepreneuriat auprès du grand public,
  • Enseigner l’entrepreneuriat aux jeunes pendant leur cursus scolaire,
  • Favoriser la création d’entreprises technologiques,
  • Accompagner les entreprises de croissance dès leur création
  • Motiver les talents qui prennent le risque d’entreprendre »

Voici ainsi les propositions qui ont été faites :

  • Proposition 1 : « Lancer une campagne médiatique nationale d’encouragement à l’entrepreneuriat » afin de « donner à tous les entrepreneurs potentiels le bagage minimum nécessaire pour entreprendre ».
  • Proposition 2 : « Mettre en place des points d’information, de conseil et de formation auprès des différents publics d’entrepreneurs potentiels »
  • Proposition 3 : « Assurer une sensibilisation structurée à l’entrepreneuriat pour tous les collégiens et lycéens de 13 à 18 ans. Permettre à tout étudiant de l’enseignement supérieur de créer son entreprise sur son campus. »
  • Proposition 4 : « Généraliser les filières entrepreneuriat (de la formation à la création effective) dans l’enseignement supérieur. Pour un new deal entrepreneurial, Philippe Hayat, octobre 2012 »
  • Proposition 5 : « Structurer les unités de valorisation de la recherche selon une dynamique entrepreneuriale. Créer 1.200 créations d’entreprises technologiques à forte croissance par an d’ici cinq ans. »
  • Proposition 6 : « Organiser des écosystèmes Recherche / Enseignement / Incubation / Financement (« clusters ») dédiés à la création d’entreprises innovantes. Permettre le suivi des 7.000 (à terme 15.000) entreprises de croissance dès leur création. »
  • Proposition 7 : « Se doter des outils pour repérer les entreprises de croissance dès leur naissance. Renforcer la pérennité et le développement des 7.000 entreprises de croissance créées chaque année (à terme 15.000). »
  • Proposition 8 : « Assurer localement l’accompagnement de toute entreprise de croissance, à chaque phase de son développement. Pour un new deal entrepreneurial, Philippe Hayat, octobre 2012 »
  • Proposition 9 : « Inciter fiscalement l’entrepreneur à la croissance et la prise de risque. Augmenter le nombre d’investisseurs individuels de 8.000 à 50.000, et leur montant moyen investi à 100.000 €. »
  • Proposition 10 : « Inciter fiscalement les « business angels » à financer l’amorçage des entreprises. Inciter au recrutement des talents dans les PME ».
  • Proposition 11 : « Proposer aux salariés un « pacte social PME » pour davantage d’intéressement, de responsabilité sociale, mais aussi de flexibilité. »

Droit sur l’image ou droit à l’image ?

Entre exploitation commerciale de l’image et atteinte à la vie privée : la distinction doit être faite.
« Chacun a droit au respect de sa vie privée » indique le Code civil en son article 9, alinéa 1. C’est sur ce fondement textuel que les magistrats sanctionnent classiquement les atteintes portées à la vie privée mais aussi à l’image des personnes physiques. Ainsi, les tribunaux civils rappellent régulièrement que : « Le droit au respect de la vie privée permet à toute personne (…) de s’opposer à la diffusion, sans son autorisation expresse, de son image, attribut de sa personnalité » (voir par exemple : Cour d’appel de Paris, 25 octobre 1982). L’expression « toute personne » indique que le consentement de l’intéressé est nécessaire pour publier son image, qu’il s’agisse d’un simple quidam ou d’une personne notoirement connue. zoom sur droit sur l’image ou droit à l’image ?

Le même fondement et pourtant une différence

Les violations du droit à l’image sont donc sanctionnées sur le même fondement que les atteintes à la vie privée. Pourtant, force est de constater que toute atteinte à l’image ne correspond pas nécessairement à une atteinte à la vie privée, même s’il faut bien reconnaitre que c’est très souvent le cas. Très souvent, mais pas toujours. Les décisions rendues par les tribunaux offrent des exemples.

Le mannequin et la publication illicite de ses photographies

En mars 1999, le magazine « Entrevue » faisait paraitre plusieurs pages, dont celle de couverture, figurant Laetitia X…, célèbre mannequin et actrice française, posant nue ou en sous-vêtements. Certaines images étant d’ailleurs tirées d’un film à succès dont elle était l’héroïne. Suite à l’action en justice de cette dernière, la société éditrice du magazine fut condamnée par la Cour d’appel de Paris à payer à l’intéressée la somme de 200 000 francs (environ 30. 000 euros) à titre de dommages-intérêts mais également à publier à ses frais en page de couverture un communiqué résumant l’essentiel de la décision. Encore une fois, cette condamnation intervenait sur le fondement de l’article 9 du Code civil et la Cour d’appel rappelait que : « toute personne, fût-elle artiste du spectacle, tire du respect dû à sa vie privée le droit de s’opposer à une diffusion de son image faite sans son autorisation ». 

Le raisonnement est habituel dans ce type d’affaires, sonnant comme un leitmotiv. A tel point qu’on en oublierait presque l’essentiel : en quoi y-avait-il atteinte à la vie privée de l’intéressée au juste ? Difficile à dire puisqu’il s’agissait précisément d’images réalisées au cours de l’activité professionnelle du mannequin et destinées à être diffusées auprès du public le plus large possible. Il n’est nullement question de contester ici l’existence d’un préjudice mais duquel s’agissait-il : d’un préjudice moral pour atteinte à la vie privée ou bien plutôt d’un préjudice économique pour atteinte à un droit patrimonial ?

L’article 9 du Code civil

La société éditrice avait son idée sur la question et forma donc un pourvoi devant la Cour de cassation en ces termes : « l’article 9 du Code civil ne garantit le respect du droit à l’image que lié à la vie privée ; (…) le fait de publier, sans justifier d’une autorisation expresse, des photographies posées et manifestement professionnelles, déjà publiées, montrant nue ou dans des tenues déshabillées un mannequin international posant habituellement de cette façon dans de nombreuses revues largement diffusées, c’est-à-dire de reproduire son image publique, ne constitue pas une atteinte au droit à l’image lié au respect de la vie privée ; (…) en estimant le contraire, la Cour d’appel a violé l’article 9 du Code civil ».

Mais le pourvoi est rejeté par la Cour de cassation, confirmant ainsi l’analyse de la Cour d’appel dans une décision en date du 2 mars 2004. Selon la Cour, il ne s’agissait pas d’un préjudice constitué par un manque à gagner, mais d’un préjudice moral pour atteinte à la vie privée. 

L’homme politique et le jeu vidéo dévalorisant

Une société avait conçu et mis sur le marché un jeu vidéo. Dans ce jeu, le joueur était confronté à un ennemi représenté sous les traits d’un homme politique français bien connu. Par le biais d’une procédure d’urgence, ce dernier fit interdire la vente des disquettes litigieuses. La Cour d’appel de Versailles confirma la mesure et reconnut le préjudice subi par la personnalité en cause, préjudice découlant de l’atteinte à la vie privée protégée par l’article 9 du Code civil

Indéniablement il y avait là une atteinte à l’image mais la société exploitante condamnée ne voyait pas en quoi elle avait porté atteinte à la vie privée du politicien. Elle forma donc un pourvoi devant la Cour de cassation. Elle indiqua que la Cour d’appel avait méconnu l’article 9 du Code civil, « le jeu litigieux, mettant en scène une image de M. Z… ne comportant aucune atteinte à l’intimité de la vie privée de nature à justifier légalement les mesures ordonnées ». Mais la Cour de cassation ne l’entendait pas de cette oreille et indiqua dans sa décision du 16 juillet 1998 que « selon l’article 9 du Code civil, chacun a le droit de s’opposer à la reproduction de son image » pour rejeter le pourvoi. 

La nécessité d’un nouveau texte de loi

Les tribunaux (à l’exception notable de la Cour de cassation) reconnaissent parfois l’existence d’un « droit sur l’image », droit patrimonial sur l’image distinct du droit à la vie privée. Cependant, ces décisions se fondent toujours sur l’article 9 du Code civil. La référence à la vie privée devrait pourtant être écartée dans ces situations. Un nouveau texte de loi se fait attendre. 

Aux Etats-Unis, la plupart des législations étatiques connaissent le right to privacy, droit à la vie privée mais aussi le right to publicity, droit protégeant l’exploitation commerciale réalisée à partir des attributs de la personnalité d’un individu, comme son image. Le législateur français pourrait donc dans ce domaine s’inspirer de la commonlaw américaine et offrir ainsi aux plaideurs et aux magistrats un fondement approprié pour ces situations où l’atteinte à l’image d’une personnesphysique ne correspond pas à une atteinte à sa vie privée.

Franchiser n’est pas jouer

En signant leur contrat de franchise, la majorité des candidats à la franchise n’ont pas conscience des risques potentiels auxquels la relation de franchise les expose. Selon Rodolphe GALY-DEJEAN, l’absence d’information entourant ces risques empêche la plupart des futurs franchisés de les anticiper et de protéger efficacement leurs intérêts, quand, le cas échéant, ils surviennent.

Trois exemples de situations réelles vécues par des franchisés

Imaginez que vous avez réussi à intégrer un réseau de franchise depuis plusieurs années et que l’une des situations suivantes se produit.

Comment réagissez-vous ?

Première situation : voilà 10 ans que vous êtes franchisé et que vos résultats vous classent parmi les meilleurs franchisés du réseau. Au terme de votre contrat, vous voulez vendre votre commerce (fonds de commerce et enseigne). Votre franchiseur, qui contractuellement peut ou non agréer l’acheteur qui va reprendre votre affaire sans avoir à se justifier, rejette les uns après les autres les candidats à la reprise que vous lui présentez, vous empêchant de vendre votre magasin comme vous le souhaiteriez.

Deuxième situation : votre franchiseur rachète un réseau. Les points de vente du réseau racheté conservent leur enseigne et mène, sous l’égide de votre franchiseur, une politique commerciale agressive pour gagner des parts de marché. L’un des points de vente du réseau racheté se situe sur votre zone de chalandise et capte une partie de votre clientèle faisant chuter votre chiffre d’affaires.

Troisième situation : votre franchiseur lance une campagne de communication. A la suite de cette campagne, la clientèle se détourne de votre enseigne, votre chiffre d’affaires plonge et les points de vente du réseau tombent en liquidation les uns après les autres.

Deux catégories de franchisés

Il existe ainsi en franchise de nombreuses autres situations devant lesquelles les franchisés ne réagissent pas de la même manière en fonction de leur capacité à gérer le rapport de force qui les lie à leur franchiseur. Cette capacité a gérer ce rapport de force est conditionnée par leur application à avoir anticipé ces situations critiques avant la signature du contrat, par leur tempérament, par leur aptitude à s’entourer de professionnels compétents, etc. Schématiquement, on peut regrouper les franchisés en deux catégories.

Une première catégorie, la plus importante, réunit les franchisés qui n’ont pas les moyens de faire respecter leurs droits et leurs intérêts dans le cadre de la relation de franchise :

  • la grande majorité des franchisés de cette catégorie subissent les comportements opportunistes de leur franchiseur sans s’y opposer,
  • d’autres se lancent dans des bras de fer juridiques qui se soldent par des accords transactionnels et des sentences arbitrales assortis de clauses de confidentialité. Quelques uns de ces bras de fer finissent devant les tribunaux et se concluent souvent par la défaite des franchisés au terme de procédures longues, coûteuses et stressantes.

Ces situations, dont les issues sont en majorité défavorables aux franchisés, ont parfois des conséquences financières dramatiques pour cette catégorie de franchisés.

Une deuxième catégorie réunit les franchisés qui, parce qu’ils en ont le tempérament, parce qu’ils ont su bien s’entourer ou parce qu’ils ont su prendre, en amont de la signature de leur contrat, les dispositions adéquates, sont en mesure de faire face à l’opportunisme de leur franchiseur. Ces franchisés parviennent à tirer des bénéfices de leur activité de manière durable.

Des solutions pour faire face à la première situation évoquée (cas de la revente d’un point de vente)

Une première solution consiste à modifier la clause prévoyant la revente de votre magasin sur deux points. Le premier de ces points doit prévoir l’obligation pour le franchiseur de justifier par écrit les raisons de ces éventuels refus. Le deuxième point doit viser à limiter, à deux par exemple, le nombre de refus du franchiseur. Ainsi, ce dernier sera tenu d’agréer le troisième repreneur que vous lui présenterez.

Une deuxième solution part du constat qu’un organisme, une entreprise, un état ou un individu peut d’autant plus facilement se livrer à des abus que les personnes victimes de ces abus se taisent soit parce qu’elles ont peur, soit parce qu’elles n’ont pas les moyens de s’exprimer. La solution consiste alors à s’inscrire dans une dynamique collaborative et participative favorisant la transparence. Par exemple et dans le cas des franchisés qui nous concerne dans cet article, en acceptant de partager son expérience, que celle-ci soit bonne ou mauvaise, avec les autres franchisés et les candidats à la franchise. Dans d’autres domaines, c’est ce que proposent des sites comme tripadvisor.fr pour les voyages, lafourchette.com pour les restaurants,

… C’est l’ambition du site meilleurs-franchiseurs.fr

Si vous voulez en savoir davantage sur les situations évoquées dans cet article, comprendre les raisons qui poussent certains franchiseurs à adopter des comportements opportunistes, étudier les moyens de se prémunir et de faire face à ces comportements, si vous voulez échanger autour d’une analyse critique des informations publiées sur le monde de la franchise, vous pouvez participer aux formations organisées par Rodolphe GALY-DEJEAN sur le site tassag sur ce thème. La prochaine visioconférence est programmée le mercredi 17 octobre à 18H00 (durée 45 minutes).

Comment changer sa boite de pays ?

La pression fiscale n’a jamais été aussi forte en France sur les entreprises… Si bien que de nombreux entrepreneurs se demandent comment changer sa boite de pays et faire jouer la concurrence fiscale.

Changer sa boite de pays : pourquoi ?

La pression fiscale a toujours été très forte sur les entreprises en France. Avec le nouveau Gouvernement et la politique qu’il applique, la fiscalité n’a jamais été aussi forte. Le droit des sociétés et le droit du travail renforcent le sentiment d’inégalité puisqu’ils ne semblent pas en phase avec les nouveaux enjeux de la société. Ils posent des problèmes de la simplicité, flexibilité et rapidité.

La France est aujourd’hui accusé d’avoir 3 décennies de retard en matière d’entrepreneuriat et de nombreux entrepreneurs se demandent comment changer sa boite de pays ! Certains considèrent déjà que ne pas le faire serait une erreur de gestion.

Changer sa boite de pays : comment ?

Selon le droit communautaire, tout citoyen peut entreprendre et faire circuler des capitaux en toute liberté.

Le transfert d’activité doit correspondre à une réalité pour ne pas être reclassé par le fisc en France.
Pour changer sa boite de pays, explorer de nouveaux marchés et booster sa fiscalité, il suffit :

  • d’ouvrir une entité juridique dans le pays correspondant à vos besoins et objectifs,
  • d’y installer une domiciliation ou mieux prendre un petit bureau,
  • d’y ouvrir un compte bancaire professionnel,
  • de transférer une partie de vos activités et salariés dans le nouveaux pays d’accueil,
  • à défaut d’y embaucher du personnel localement : stagiaire, salarié junior ou confirmé,
  • d’étudier la possibilité de vous implanter durablement et de commercer dans votre nouveaux pays d’adoption,
  • de transférer votre siège social et de faire de votre société en France une filiale…

Selon votre cas et la structure de votre entité en France, cela peut se faire dans un délai d’une semaine à une année max.

Quel pays choisir ?

  • un pays avec une fiscalité avantageuse pour l’entrepreneur mais pas que …
  • un pays avec un environnement juridique et fiscal propice aux entrepreneurs et start-ups

Le Top 3 :

  • L’Irlande qui offre un impôt société de 12,5%
  • Le Royaume-Uni qui offre un impôt société de 20% et des charges salariales de 13,8% (part patronale)
  • La Belgique qui offre une fiscalité au top pour les plus-values

Ma juridiction préférée, Londres :

  • Parce que Londres offre le meilleur rapport qualité/prix
  • Parce que Londres offre un environnement au top pour l’entrepreneur
  • Parce que Londres est « The Place To Be » pour une start-up
  • Parce que Londres est hors de la zone Euro et fait preuve de stabilité
  • Parce que Londres n’est pas un paradis fiscal, mais un paradis pour entrepreneur
  • Parce que Londres a mis son administration au 2.0 et tout se règle par e-mail en 48 h max
  • Parce que Londres offre un droit des sociétés et du travail compréhensible par tous et en phase avec la vie d’une entreprise
  • Parce que Londres bénéficie d’une excellente réputation avec La City et après les JO 2012

Légal ou pas ?

Pour répondre à cette question, il faut considérer que votre délocalisation doit correspondre à une réalité dans les faits, pour éviter d’être reclasser par le fisc du pays où vous résidez.

Vous me direz que cela est compliqué pour une TPE et ne vaut pas le coup. Et bien vous serez surpris, car cela vaut le coup si vous travaillez seul et faites au minimum 50.000 Euros de C.A. par an.

Alors prêt pour le grand saut ?