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Résiliation du bail commercial : prendre ses précautions

Le bail commercial est régi par un statut particulier, issu du décret n°53-960 du 30 septembre 1953, de sorte que toute analogie avec le bail d’habitation doit, par principe, être écartée.
Le chef d’entreprise ou le commerçant qui souhaite mettre fin au bail commercial, quelle qu’en soit la raison, doit veiller à respecter une procédure spécifique dictée par le code de commerce au risque de voir le bail continuer avec toutes les conséquences que cela entraîne (paiement des loyers, obligation d’entretien des locaux, participation aux charges de copropriété, etc.).
Bien que le bail commercial soit conclu pour une durée minimum de neuf années, le locataire a la possibilité de donner congé, sans motif particulier, tous les trois ans, d’où l’expression couramment utilisée « bail 3,6,9 ».
Autrement dit, le locataire peut donner congé, aux années n+3, n+6 et n+9. 
Il ne peut le faire à aucun autre moment, d’où l’intérêt de s’assurer de la validité du congé.

1. Un acte d’huissier est-il obligatoire ?

Le congé doit obligatoirement être délivré par un Huissier de Justice.
Tout autre moyen pourrait porter à contestation : le congé adressé au bailleur par lettre recommandée ou par lettre simple pourrait ne pas être pris en compte : il vaut donc mieux jouer la prudence même si les recommandations sur le site du service public indiquent qu’il est possible de l’envoyer par lettre recommandée.
Cependant, les tribunaux ont admis dans certains cas que la remise des clefs acceptée par le bailleur pouvait produire les effets d’un congé, bien que la règle formelle n’ait pas été appliquée.
Il s’agissait alors de circonstances particulières à l’occasion desquelles le bailleur reconnaissait de manière non équivoque la validité du congé et acceptait le départ du locataire. Renonçant ainsi à toute contestation postérieure. Mais la jurisprudence est exigeante et incertaine sur ce point de sorte qu’il est toujours préférable de respecter la procédure requise par la loi.

2. Un délai de préavis de six mois doit être respecté

• Le congé donné en cours de bail :

Le locataire qui souhaite mettre fin au bail et quitter les locaux pour les échéances n+3, n+6 ou n+9 doit faire délivrer le congé en respectant un délai de préavis de six mois.
Le congé doit mentionner clairement la date pour laquelle il est donné.
La date de fin de bail correspond alors à l’expiration d’une période triennale : si le bail a démarré le 1er février, il se terminera le 31 janvier. Le congé devra avoir été notifié au plus tard le 31 juillet précédant.

• Le congé donné après la fin du bail :

A l’issue des neuf années du bail, et si aucune des parties ne se manifeste, le bail se poursuit tacitement à durée indéterminée.
Chacune des parties peut alors y mettre fin à tout moment.
Dans ce cas, le congé devra être donné avec un préavis de six mois augmenté du temps nécessaire pour atteindre la fin du trimestre civil : le congé délivré le 5 mars mettra fin au bail le 31 septembre.

• Le congé donné pour un départ à la retraite ou en cas d’une pension d’invalidité :

Le locataire part à la retraite ou Le locataire qui part à la retraite ou qui bénéficie d’une pension d’invalidité peut donner congé à tout moment, en respectant un préavis de 6 mois avant la date prévue pour la restitution des locaux.
La demande de congé peut être faite par lettre recommandée avec avis de réception ou par acte d’huissier.
En cas de congé irrégulier, le bail continue et le locataire est tenu au paiement du loyer.
Si le locataire reste dans les lieux après la date d’effet du congé, il peut être considéré comme ayant renoncé au congé délivré.
Le décès du locataire n’entraîne pas automatiquement la résiliation du bail, sauf si le contrat de bail le prévoit.
Le contrat de bail est transmis aux héritiers. C’est à eux de le résilier, dans les mêmes conditions que la résiliation opérée par le locataire qui part à la retraite ou qui bénéficie d’une pension d’invalidité

3. Quel est le destinataire du congé ?

Le congé doit être délivré au bailleur, c’est-à-dire le propriétaire du local.
Ce principe subsiste même en présence d’un gestionnaire ou d’une agence en charge de l’immeuble. En effet, le congé qui serait délivré à une personne non habilitée à le recevoir pourrait être entaché de nullité, tandis que le congé délivré au propriétaire sera toujours valable.
En cas de pluralité de propriétaires, le congé devra être délivré à chacun d’eux.

4. Attention à l’état de restitution des locaux :

Le locataire doit être particulièrement attentif à ce que prévoit le bail quant à l’état de restitution des locaux.
La restitution « en bon état » correspondra à un état d’usage tenant compte de la durée de l’occupation, les locaux devant être « entretenus » (rebouchage des trous, nettoyage des taches, etc.) tout au long du bail.
La restitution « en parfait état » correspond au contraire, à un état quasi-neuf.
Les bailleurs sont souvent tentés de conserver le dépôt de garantie, d’autant plus qu’aucune loi ne prévoit de délai pour sa restitution (contrairement au bail d’habitation).
Il est donc conseillé aux locataires de faire une visite des locaux dans un délai suffisant avant la restitution définitive des clefs, en présence du bailleur ou de son représentant, pour faire un état des lieux et lister les éventuelles réparations et remises en état à effectuer avant de rendre les locaux. Et de se prémunir contre une éventuelle retenue abusive de tout ou une partie du dépôt de garantie.

Article par Morgane Deniel

Top 10 des coups de streetmarketing

Tout aussi bien originales que créatives, il est des opérations de streetmarketing qui se veulent réussies. Pourquoi ? Parce qu’elles détiennent une valeur ajoutée qui leur est propre en se démarquant des autres. Elles parviennent à susciter l’intérêt en captivant leur cible.

1. Tropicana apporte du soleil à la ville d’Inuvik

L’agence de publicité mondiale basée à New York, BBDO met en œuvre une opération de streetmarketing pour promouvoir des jus de fruits de la marque Tropicana. L’idée ? Offrir un peu de lumière et réchauffer les cœurs des 3 500 habitants de la ville d’Inuvik fraichement implantée au Canada. Ces habitants se voient en effet privés de lumière en hiver pendant 31 jours consécutifs. Un ballon d’hélium d’un mètre de diamètre est gonflé et installé permettant l’éclairage de la ville. 1 200 briques de jus d’orange sont distribuées aux habitants. Au travers de cette opération, Tropicana reflète parfaitement l’esprit de sa campagne « Des matins ensoleillés pour des journées plus belles ».

2. Aubade se met à nu pour le plus grand plaisir des passants

La stratégie déployée par la marque Aubade fait parler d’elle. Une femme qui danse et se déshabille derrière des rideaux assez transparents de sorte à ce que l’on puisse deviner la silhouette, et ce, pendant près de 10 jours, ne peut passer inaperçu. L’information est rapidement relayée sur Internet par les passants qui se laissent bercer par l’illusion qu’il s’agit d’une véritable voisine. Chaque soir, de plus en plus de passants viennent admirer la scène, jusqu’à l’instant de vérité où la stratégie est révélée au grand jour et le site internet de la marque de la lingerie Aubade annoncé. Une opération que l’on doit à l’agence Chainsaw.

3. KLM et ses sièges conforts réalisent un tour de magie

Entre magie et illusion, la marque KLM sait attirer l’attention. Afin de promouvoir ses nouveaux sièges « Economy Comfort » principalement axés sur le confort du passager, la marque n’hésite pas à se servir de l’aéroport de Manchester. Elle y installe en plein milieu, une personne, le magicien Ramana, confortablement installé comme s’il était dans un fauteuil. Juste un détail : il n’y a pas de fauteuil. Le magicien crée l’illusion de flotter dans les airs. De quoi faire se retourner plus d’un passant.

4. Nike : la marque qui fait elle-même du sport

La marque Nike met au point une opération de streetmarketing, et le moins qu’on puisse dire, c’est que le sport bat son plein. Près de 100 joueurs de football, basketball, mais également des matchs d’exhibition de tennis se présentent aux yeux des passant d’une dizaine de sites entre Beaubourg et les Vosges. Ces démonstrations de freestyle sont faites pour célébrer l’ouverture d’une nouvelle boutique Nike Sportswear à Paris. Une stratégie de streetmaketing mise en place par l’agence Ubi Bene.

5. Rexona anime la ville de Santiago

C’est au Chilli, dans la ville de Santiago que Rexona choisit de réaliser son opération de streetmarketing. L’opération consiste à fixer un vidéoprojecteur installé du côté passager d’une voiture. La marque de déodorant anime les rues de Santiago en projetant des animations sur les diverses surfaces qu’elle traverse. Ceci, par le biais de Lumina motion. De nombreux passants démontrent une certaine curiosité envers ce concept original et novateur dans le monde de la publicité. C’est ce qu’on peut appeler une idée lumineuse.

6. Axa renverse la tendance

Avec son slogan « Une banque qui vous paie, c’est le monde à l’envers », la compagnie d’assurance et banque, Axa, décide de faire honneur à son slogan et c’est avec humour qu’elle affiche un concept … renversant ! L’agence belge Guillaume Duval renverse littéralement les supports publicitaires en plaçant le pied d’affiche en haut, à l’inverse des supports classiques. Ceci dans le but de promouvoir un nouveau système de rémunération par transaction électronique. Une idée permise par le partenariat avec l’afficheur JCDecaux.

7. eBay : des petites annonces dans le métro

Au profit du site internet eBay, dans le but de faire la promotion du lancement du service de petites annonces, c’est près de 700 mètres carrés des murs d’une station de métro de Madrid qui se voient couverts de petites annonces. Plus de 20 000 annonces sont affichées et viennent grandement susciter l’intérêt et la curiosité des passants. Pour eBay, l’objectif est de démontrer la variété des petites annonces disponibles sur le site. La marque utilise le quotidien comme support de communication. Une stratégie de marketing qui se vend plutôt bien !

8. RATP : POISSON D’AVRIL

La nouvelle opération virale de la RATP, le réseau de transport parisien a encore fait parler de lui en s’attaquant de nouveau aux noms de ses célèbres stations lors du 1er avril, en guise de « Poisson d’Avril » à ses usagers, cette fois à travers de savoureux jeux de mots, conçus par l’agence We Are Social.
« Qui a éteint la Laumière ? », « Une Bastille pour la gorge »…. « À mon Jules Joffrin baiser », « Si j’aurais su, Jaurès pas venu », « Jussieu, j’y reste », « Reste Passy près du bord »… »… » « Gentilly sur des fraises ».. 11 arrêts sur différentes lignes ont été travestis à l’aide de petits logos en forme de clins d’œil et accompagnés du slogan #StationdAvril.

9. Michel & Augustin, les trublions

Dès le début de la création de leur entreprise de en 2004, les trublions ont misé sur des opérations de street marketing pour se faire connaître et acquérir de la visibilité : balader une vache dans différents arrondissements de la capitale, parcourir les couloirs du métro déguisés en vache, parodier le moonwalk de Michael Jackson dans les rayons de supermarché, recruter dans le métro parisien … Michel et Augustin fait vivre sa marque sur le terrain pour aller à la rencontre de sa communauté et toucher personnellement les consommateurs : rue, métro, grandes surfaces…Michel & Augustin n’hésitent pas à se mettre en scène et se filment dans les situations les plus incongrues pour faire la promotion de leurs produits. Leurs vidéos hyper virales font le buzz sur le Web et les réseaux sociaux.

10. Monsieur Propre, même les passages piétons sont propres

La campagne de Street Marketing de la marque Monsieur Propre consiste également à utiliser un simple passage piéton pour communiquer sur ses produits. Une rayure est plus blanche que les autres, sur laquelle est peinte « Monsieur Propre ». Le message est très explicite et la marque se retrouve sous les pieds de tous les passants qui traversent la rue.

Sylvain Berlemont, fondateur de Keen Eye Technologies

La création de Keen Eye Technologies a été rendue possible, entre autres, par mon parcours. Ingénieur de formation, j’ai fait le choix de fonder cette entreprise en m’appuyant sur mes dix années d’expérience passées en recherche académique, en France et aux états-Unis.

J’ai commencé par faire une thèse à l’Institut Pasteur à Paris. Puis, je suis parti à Harvard Medical School, à Boston, où j’ai fait mes armes sur un certain nombre de thématiques liées à l’imagerie biomédicale. Au cours de ces expériences, j’ai développé plusieurs algorithmes et, en rentrant en France, j’ai fait le constat suivant : qu’il s’agisse d’industries pharmaceutiques, de laboratoires ou de biotechs, tous partagent cette même problématique liée aux images.

L’ensemble de ces acteurs éprouve le besoin de rechercher des informations utiles et parfois rares dans des images souvent trop grandes et y passe ainsi beaucoup trop de temps. C’est un peu comme chercher une aiguille dans une botte de foin. J’ai décidé de créer mon entreprise, aujourd’hui incubée à l’Institut de la Vision à Paris, qui permet, grâce à ces algorithmes, de rechercher, non plus manuellement mais automatiquement, des informations dans une image de biologie. L’idée est de gagner du temps dans la recherche mais également de gagner en fiabilité. Dans le domaine du life science, ce gage de fiabilité demeure essentiel, pour des essais cliniques notamment. L’utilisateur envoie l’image en question sur la plateforme, présente sur le Cloud et directement accessible depuis un ordinateur ou tablette, afin que celle-ci soit ensuite traitée par nos algorithmes. Une fois analysée, un rapport est, par la suite, envoyé au principal intéressé.

Jardins et terrasses d’entreprises, l’écologie du bien être ?

« Nous vivons trop dans les livres et pas assez dans la nature. ». Ces paroles d’Anatole France ont créé comme un déclic au sein des entreprises françaises. Depuis quelque temps déjà, les espaces verts sont mis en valeur. Aménagement écolo, potagers et murs floraux viennent maintenant décorer les bons vieux locaux traditionnels. Afin de rendre hommage à Mère Nature et à tout ce qu’elle nous apporte, de magnifiques jardins et terrasses d’entreprises sont installés dans les quatre coins de la France. Un concept tout à fait innovateur ou plutôt ‘innova-vert’, tout droit sorti des États-Unis !

C’est quoi un jardin d’entreprise ?

Extrêmement populaires aux USA, les « corporate gardens » que nous appelons les jardins d’entreprises sont réputés pour apporter bien-être et efficacité au travail. Selon une étude menée par l’Université de l’Oregon en 2011, il se trouve qu’un environnement vert a le pouvoir d’améliorer les performances professionnelles. Ce concept vise à créer une atmosphère de sérénité autour des locaux, en y installant des toitures végétaliennes, des murs végétaux ou encore des espaces de détente zen. En réalité, les idées sont multiples et cette initiative peut être modelée selon les envies.

Intégrer le « corporate garden » à votre entreprise

D’ores et déjà conquis par cette nouvelle mode, les employeurs ne tardent pas à la mettre en pratique. Pendant que certains contactent les sociétés spécialisées dans l’aménagement de jardins et terrasses, d’autres mettent la main à la pâte et le résultat est plus qu’impressionnant. Ouste les vieux petits pots solitaires au bureau et place aux somptueux jardins et potagers. L’arrangement de l’espace vert peut être relevé par de belles fleurs de saison, des systèmes d’éclairages optimisés pour les plantes et meubles en bois pour harmoniser le tout.
Le but de ce concept est de valoriser la nature et de la marier au quotidien professionnel. Par exemple, l’arrangement d’un mini-potager sur le toit de la structure pourra initier les employés au jardinage. Ce sera l’occasion pour les plus enthousiastes de produire leurs propres légumes/fruits/fleurs et de promouvoir la culture bio. Pour ceux qui préfèrent profiter de l’air pur tout simplement, ils trouveront leur bonheur dans les petits jardins regorgeant de plantes, de sympathiques cours d’eau (à faire soi-même) et d’herbe fraîche.
En parallèle, il serait intéressant d’organiser des ateliers sur l’écologie et l’impact d’un espace vert. Soulevez la curiosité de vos employés en installant une ruche d’abeilles dans un coin sécurisé du jardin d’entreprise. Ils s’interrogeront sur la question et finiront par tomber d’accord sur son importance. Invitez des professionnels du jardinage pour éclairer vos salariés sur l’utilisation des pesticides. Enfin, faites pousser des fruits et des légumes que vous pourrez déguster lors du déjeuner. Rien ne vaut une bonne cueillette ou mettre la main dans la terre pour se détendre et se relaxer !

Ils l’ont déjà fait en France

Tomates, aubergines et groseilles, c’est ce qu’on peut trouver sur le toit du Paillet de Chaillot. Et oui, une douzaine d’employés de la Cité de l’Architecture et du patrimoine à Paris a eu la brillante idée de transformer les heures de pause en des moments de pure détente. Lors du déjeuner, les membres se rejoignent sur le toit, contemplent la vue sur le Tour Eiffel et repartent avec des paniers bios. Ce partage permet de renforcer l’esprit d’équipe et de conscientiser les gens sur le nouveau savoir-vivre écolo.
Direction Toulouse pour découvrir un concept très bien réfléchi. Une clinique dans le centre-ville a décidé de se mettre au green aussi. Pour ce faire, les responsables ont décidé d’aménager 500 mètres carrés de potager sur le toit du bâtiment. Tous les légumes cultivés sont gérés par des travailleurs handicapés et sont destinés à servir dans le restaurant d’entreprise de la clinique. Voilà un excellent moyen de créer de l’emploi et de produire sa propre nourriture.

Les jardins et terrasses d’entreprise, un retour sur investissement

De tous les points de vue, le jardin d’entreprise reste un concept innovateur à intégrer dans toutes les sociétés. En faisant entrer la nature au bureau, les retours sur investissements ne font qu’augmenter, que ce soit humain, financier et environnemental. En gros, toutes les raisons sont bonnes pour aller vers un espace vert et en faire profiter à vos employés. C’est un choix judicieux qui fera certes du bien à tout le monde

Quelques exemples de cet engouement jardins et terrasses ?

– La RIVP

Depuis fin mars, les deux terrasses du siège de la régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP), située porte d’Italie (13e), accueillent des carrés potagers sur un espace de la taille d’un terrain de tennis. C’est le premier toit jardiné issu de l’appel à projets Les Parisculteurs, organisé par la mairie de Paris. Sur 33 sites proposés par la Ville à des agriculteurs urbains, quatre jardins (sans compter celui de la RIVP) sont déjà en train d’éclore : sur un toit d’immeuble de bureaux près de la Bourse, au-dessus du gymnase Jean-Dame (2e), sur un poste-transformateur d’électricité (11e), sur le centre médical de la RATP (12e).

– Le grand magasin le BHV Marais

Le BHV Marais vient d’inaugurer un vaste jardin perché sur ses 7e et 8e étages, rue de Rivoli, pour l’instant le plus grand toit jardiné de la capitale). Sur le Bazar de l’Hôtel de Ville, ce sont plus de 1.500 m² – la taille d’une piscine olympique – qui ont été réservés à des cultures maraîchères. Et 18.000 jeunes plants ont été glissés dans des poches grimpant sur des murs tendus de toile spéciale : menthe ananas ou poivrée, framboisiers, fraises, œillets comestibles, houblon, pieds de tomates, thym citron, romarin…

– Les toits des Galeries Lafayettes

Les toitures des Galeries Lafayettes se sont transformées depuis deux ans en immense potager à l’initiative de la start-up Paris sous les fraises , spécialisée dans l’agriculture urbaine et la permaculture. Les 1 000 m² de terrasses du grand magasin situé boulevard Haussmann accueillent fraises, framboises et plantes aromatiques.

Matthieu Géhin Cofondateur de Solendro

J’ai rencontré mon associé, Jules Delmas, en 2006, sur les terrains de foot de l’ESSEC. à la recherche de projets entrepreneuriaux, pendant notre scolarité, nous avions remarqué que l’e-commerce se développait fortement sur des verticales « produits », comme Spartoo ou Sarenza sur la chaussure. 

Nous étions surpris par les taux de croissance que ces entreprises pouvaient afficher, dans la mesure où le besoin d’essayage était pour nous un blocage à la consommation en ligne.

Pour nous, si les avantages d’internet sur les magasins physiques étaient indéniables pour le client (ne pas avoir à se déplacer et pouvoir commander à toute heure, pour ne citer que ces deux-là), ce canal de distribution prenait vraiment tout son sens pour un produit que l’on n’essaie pas, de toute façon, en magasin. De là, nous est venue l’idée de se pencher sur la commercialisation de sous-vêtements masculins en ligne puisqu’il s’agit d’un produit que l’on ne teste pas pour des raisons autant d’hygiène que de facilité à trouver sa taille. Ce produit a 4-5 tailles maximum : S, M, L, XL et parfois XXL. Notre logique de départ s’est par la suite vérifiée puisqu’après avoir levé 1 million d’euros en 2014, on a ensuite levé 3 millions d’euros fin 2016.

Salon professionnel : les avantages d’y participer

Les salons professionnels prennent de l’ampleur au sein de nombreux pays. La participation à cet événement a principalement pour but d’accroître les ventes et de souligner l’aspect marketing déployé par une entreprise. Idéalement organisés pour établir des contacts commerciaux, les salons professionnels offrent surtout la chance aux jeunes entrepreneurs et aux ambitieux de se faire connaître. Sans conteste, participer à un Salon professionnel présente une multitude d’avantages pour l’entrepreneur et son entreprise. Explications.

Qu’est-ce qu’un salon professionnel ?

Evènement thématique, le salon professionnel a pour mission de réunir les entrepreneurs et les prestataires de divers services sous le même toit. La plupart du temps, il est organisé par rapport à différents thèmes. On retrouve par exemple le salon de médecine, le salon de la maison, le salon de l’informatique ou encore le salon de la restauration. Les prestataires de diverses régions y apportent leur participation dans le seul et même but : celui de vendre leurs produits et de séduire les potentiels clients.

De nouveaux clients

Les avantages de participer au salon professionnel sont multiples. Cette collaboration vous apportera d’abord une toute nouvelle clientèle. Une exposition réussie ramènera en effet toujours plus de clients. Curieux, ces derniers voudront savoir ce que vous faites et comment votre produit/service pourra les aider. Ils viendront vers vous pour avoir plus d’informations et ce point fort avantageux vous fera gagner un maximum de contacts à court terme. D’ailleurs, ce sera l’occasion de fixer plusieurs rendez-vous que vous n’auriez pas forcement pu prendre en dehors de cet événement.

Un chiffre d’affaires qui prend l’ascenseur ?

Entrepreneurs, préparez-vous à voir grimper votre chiffre d’affaires grâce au salon professionnel ! Et oui, le but de cet événement étant de booster les ventes. Pour ce faire, il est indispensable de mettre en place une stratégie marketing efficace. Optez pour des séances de démonstration et jouez sur l’originalité. Il est bien connu que les gens sont attirés par tout ce qui est nouveau, innovant, alors, profitez-en pour marier les tendances du moment à votre produit/service et les revisiter. L’objectif est de se démarquer face à la concurrence. Ce sera aussi l’occasion de faire des analyses du marché ; savoir ce que le public recherche et pourquoi.

Apprendre, analyser et modeler

Le dernier avantage, mais pas le moindre, reste l’analyse et l’évaluation de vos produits. Jetez un œil sur vos concurrents et voyez comment ils s’y prennent. Qu’il s’agisse de marketing, d’étiquetage de produits ou encore des prix fixés, vous pourrez facilement vous en inspirer. En les observant, vous trouverez la stratégie idéale à adopter pour ramener plus de monde autour de vous et ainsi améliorer vos produits/services. De ce fait, vous parviendrez à développer un apprentissage continu et pourrez maîtriser parfaitement vos campagnes de ventes.
En tout cas, il est clair que participer à un salon professionnel confère de nombreux avantages. Entre les ventes doublées, voire triplées, l’élargissement du portefeuille clients et l’analyse du marché, il existe suffisamment de raisons pour que les dirigeants d’entreprise y apportent leur collaboration. Alors, n’hésitez pas, participez !

Bien choisir le salon professionnel

Près de 350 salons professionnels sont organisés en France chaque année. Pour sélectionner ceux qui sont les plus pertinents, vous pouvez vous adresser à BusinessFrance ou aux CCI. Pour faire le bon choix, posez-vous d’abord les questions suivantes :
• Ce salon correspond-il vraiment à mon cœur de métier ?
• Quel est le profil des visiteurs / est-il en adéquation avec ma cible principale ?
• Quel est le nombre de visiteurs ? Est-il en augmentation constante d’une année sur l’autre ?
• Quels sont mes objectifs chiffrés (afin de mesurer le retour sur investissement) ?
• Quelles sont les modalités de participation et le budget nécessaire pour exposer ?
N’hésitez pas à visiter le salon ciblé une première fois avant d’exposer : une bonne façon de valider la pertinence d’une participation future. Vous pouvez aussi vous rendre sur le site du salon des manifestations précédentes qui vous donnera le nom des exposants, les intervenants, les acteurs.

Mais quel budget ?

Devenir exposant est souvent onéreux : il vous faudra en amont bien calculer le coût de la manifestation.
Voici trois conseils pour limiter les coûts :
• Partager son stand avec une marque partenaire (veillez à la cohérence et la complémentarité des produits/services proposés).
• Profiter des offres de bouclages des organisateurs : certains stands non loués sont bradés à la dernière minute… Attention toutefois, vous n’aurez pas le choix de l’emplacement.
• Aménager vous-même le stand sans passer par un standardiste. Cette option nécessite un minimum de savoir-faire et ne vous dispense pas de respecter le cahier des charges de l’organisateur en termes de consignes de sécurité, d’assurances…
Et si votre budget ne vous permet pas d’y installer un stand, vous pouvez vous y rendre et établir des contacts intéressants lors des conférences et ateliers.

Bien gérer ses finances

Pour un dirigeant, une mauvaise gestion des finances peut mener à des situations difficiles, voire critiques. Ces erreurs de trésorerie sont fréquentes, notamment chez les jeunes entrepreneurs. Pour les éviter, il n’y a pas de secret : le tout est de savoir maîtriser ses coûts et anticiper.

La trésorerie : nerfs de la guerre

Trop d’entreprises confondent augmentation du volume d’affaires avec augmentation de la trésorerie. Vendre plus, contrairement aux a priori, met en général en danger votre trésorerie dans un premier temps. Pour réaliser vos prestations, il vous faut la plupart du temps de la trésorerie ne serait-ce que pour acheter le matériel nécessaire ou payer les salaires des personnes qui vont oeuvrer à la réalisation de votre offre. L’ensemble de vos prestataires acceptent rarement d’être payés a posteriori et ils arrivent parfois que les clients payent avec un décalage. Augmenter son chiffre d’affaires revient la plupart du temps à demander plus de trésorerie en attendant que vos clients vous payent. Alors pour ne pas tomber à court de trésorerie, n’oubliez pas de vérifier si votre Besoin en fonds de Roulement (BFR) est positif ou négatif.

Ne pas cramer l’argent de sa levée de fonds

Autre écueil des jeunes entreprises : confondre levée de fonds et fin de l’histoire. En réalité, elle constitue une première étape, et n’est en rien une finalité. L’enjeu réside dans la manière dont on investit cet argent. Avant de vous jeter à l’eau, assurez-vous d’avoir une bonne visibilité sur le long terme. Pour profiter du « retour sur investissement », ne vous reposez pas sur vos lauriers et faites des choix judicieux. Ne vous laissez pas non plus aveugler par un chiffre d’affaires prévisionnel, qui peut être amené à fluctuer, car tout ne se passe jamais comme prévu…

« Mieux vaut prévenir que guérir »

Anticiper les fluctuations de sa trésorerie en réalisant des prévisions permet de prendre de meilleures décisions. Construit en fin d’exercice comptable à l’aide des autres budgets déjà utilisés, le budget de trésorerie peut vous être utile. Il prévoit l’évolution de votre trésorerie de l’année qui suit, mois par mois. Le plan de trésorerie glissant, quant à lui, est actualisé en permanence, à court terme. Issu du budget, il s’agit d’un système de vérification et de prévision pour le mois suivant. Un bon moyen pour confronter vos décaissements aux encaissements, et éviter des dépenses qui n’ont pas lieu d’être. Prévoyez aussi une marge de sécurité. Dans le cas d’imprévus, cela vous assurera de ne pas vous retrouver en défaut de paiement.

Veiller au suivi de son activité

Au-delà de prévoir, il faut d’abord savoir comment se porte votre entreprise. Surveiller ses activités, et particulièrement leur rentabilité, permet de connaître la marge réalisée sur chacun de vos produits/services. Pour prendre des décisions stratégiques, des données comme celles des ventes, les liquidités, actifs nets, bénéfices nets ou encore rotation des stocks, demeurent fondamentales. De même, en ce qui concerne vos investissements, suivez-les ainsi que leurs impacts. Tout cela devrait vous permettre d’anticiper certains problèmes rencontrés et d’y trouver une solution assez rapidement.

Les magasins éphémères : une nouvelle tendance

Les boutiques éphémères ont le vent en poupe et prennent place dans les grandes villes de France, notamment à Paris. Les raisons d’un tel engouement soudain sont multiples mais répondent en priorité au besoin de rencontrer ses clients sans passer exclusivement par la fenêtre du web. Cette approche marketing se caractérise par l’ouverture de boutiques pour des courtes durées. À la différence des boutiques traditionnelles, les magasins éphémères se mettent à la disposition de leurs clients de manière temporaire.

Les boutiques éphémères : une nouvelle tendance

Très tendance depuis les années 2000, ces boutiques à durée limitée fascinent et séduisent les consommateurs. Connu sous le nom de Pop-up store ou de pop-up shop, cette stratégie marketing trouve son origine aux États-Unis. Elle permet aux entreprises d’attirer les plus curieux et d’optimiser leur vente. Conçu par de grands distributeurs généralistes américains, ce système gagne rapidement du terrain et touche tous les secteurs de la consommation. Il n’intéresse pas que les PME et les petits fournisseurs proposant des produits en quantité limitée. Même, les plus grands fabricants de produits de marque s’y mettent pour développer leur notoriété auprès des consommateurs.

Quels sont les enjeux des magasins éphémères ?

Contrairement aux boutiques traditionnelles, les magasins éphémères ne visent pas uniquement à favoriser la vente de produits. Les marques usent de cette technique pour marquer un évènement particulier tel que la fête d’anniversaire, le lancement d’un produit ou encore faire parler d’un évènement. Les professionnels de plus petite taille l’utilisent pour vendre un ou des produits saisonniers, écouler des stocks restants sans pour autant compromettre les points de vente habituels. Pour éviter les risques liés à l’acquisition d’un nouveau magasin, certains professionnels préfèrent faire usage des boutiques éphémères pour tester un quartier ou une zone déterminée avant de s’y implanter définitivement.

Les raisons du succès

Le magasin éphémère ne sert pas uniquement de lieu de vente. Il représente un espace dédié à la marque. Le principal avantage de ce type de boutique réside dans son faible coût. Il peut constituer un investissement rentable, même s’il ne garantit pas systématiquement le succès. Ce type de magasin présente l’avantage de pouvoir s’incruster dans toutes sortes de manifestations (sportives, théâtrales, culturelles…). Ce système permet aux professionnels de l’e-commerce de disposer d’une boutique physique leur permettant de se mettre directement en contact avec leurs clients et prospects. Les boutiques éphémères connaissent énormément de succès en raison de leurs caractéristiques qui répondent à plusieurs problématiques de notre société actuelle. Sans engagement à long terme, elles constituent une solution alternative.

Les précautions à prendre

Même si ce n’est qu’une activité temporaire, il faut éviter de s’y prendre au dernier moment. La mise en œuvre d’un tel projet exige de la préparation, de l’organisation et de la communication. Certes, le magasin n’est ouvert que pour quelques jours mais préparer une bonne stratégie marketing est toujours de mise pour assurer son succès. Inciter les milliers de consommateurs à visiter un magasin qui ne s’ouvre que temporairement et de manière irrégulière n’est pas simple, ni facile. Il faudra parfois utiliser de nombreux supports de communication pour atteindre un maximum de consommateurs et garantir une vente optimale.

Et surtout ne pas oublier de s’inscrire au registre du commerce !

La création d’une boutique éphémère nécessite une inscription au Registre du Commerce et des Sociétés. Cette mention doit être faite un mois avant l’ouverture et au plus tard 15 jours après le début de l’activité.
Si la boutique éphémère n’est qu’une émanation d’une entreprise déjà immatriculée, le CCRCS (Comité de Coordination du registre du Commerce et des Sociétés) a considéré dans un avis de 2015 (n°2015-027) que le magasin éphémère était un établissement secondaire, peu importe la durée de l’activité. Du fait de cette qualification, il est nécessaire soit de demander une inscription complémentaire (si l’établissement secondaire est situé dans le ressort du tribunal d’instance où l’entreprise est immatriculée) ; soit de demander une immatriculation secondaire (si ce n’est pas le cas).
Attention !
L’absence d’immatriculation ou l’immatriculation incomplète après injonction du juge peut être sanctionnée par une amende pouvant aller jusqu’à 4 500 € et par une peine d’emprisonnement de 6 mois maximum.

Interview de Emilie Daversin, Cofondatrice de VO2 GROUP

Cofondatrice de VO2 GROUP, une société de conseil en transformation digitale qu’elle a créée avec son mari, Emilie Daversin enchaîne avec une deuxième entreprise. Seule cette fois-ci, elle lance Feminalink. Rencontre.

Comment en êtes-vous arrivée à l’entrepreneuriat ?

Après une école de commerce, j’ai entamé ma carrière à New York, dans le domaine de l’évènementiel. Pendant plusieurs années, j’ai également fait ce qu’on appelle de l’entertainment en France ainsi qu’à l’étranger. Je travaillais pour des corporates, de grandes structures dans la mode ou le luxe, issues de capitales européennes ou encore de Moscou ou Miami. J’ai décidé de faire un break. Cette vie s’avérait assez prenante et je voulais en changer. Beaucoup rêveraient d’avoir le début de carrière que j’ai eu. Mais moi, je rêvais d’entrepreneuriat. J’ai d’abord aidé mon mari, Florent Daversin, sur un projet, une sorte de premier essai. Quelques mois plus tard, je l’ai rejoint dans l’aventure de VO2 GROUP, au moment de sa création. Étant donné qu’il vient du monde du CRM (ndlr : il était un consultant en informatique), j’ai pu lui apporter un certain regard sur la manière de se développer. J’ai joué ce rôle un peu structurant alors que lui, était davantage au contact des clients et du marché.

Quelles ont été les étapes de développement de VO2 GROUP ?

Mon mari détenait, dès le départ, un bon réseau de freelances, grâce à son métier en tant que consultant indépendant. Il souhaitait le développer afin de monter sa propre structure, avec seulement une dizaine de consultants. À ce moment-là, je lui ai proposé de l’accompagner et de travailler son réseau de proximité, là où nos concurrents détenaient, sans doute, une approche plus commerciale. Structurer ce petit réseau nous a permis d’intégrer plusieurs grands comptes, pour nous élargir progressivement par la suite. Après cela, nous avons commencé à recruter sur la demande de nos clients, puisque le marché indépendant à tendance à faire un peu peur. Nous avons ensuite poursuivi notre développement de façon plus classique en structurant commercialement l’entreprise. Pour l’anecdote, nous avons dû revoir le site car certains pensaient qu’il s’agissait d’une boîte de sport à cause de l’indicateur de performances, VO2. Depuis 2015, nous détenons une première filiale étrangère, implantée au Canada. L’approche s’avère différente de la précédente, qui était 100 % axée sur le réseau. De plus en plus d’entreprises procèdent comme nous l’avons fait étant donné qu’il y a davantage d’indépendants.

Vous n’avez donc pas eu besoin de lever des fonds ?

Non, cela n’était pas nécessaire au moment de la création de l’entreprise. Florent continuait à effectuer des missions auprès de nos clients pendant six mois/un an, ce qui fait que nous n’avions aucun besoin de financements extérieurs. Cela a très bien marché tout de suite. L’intérêt de disposer de grands comptes demeure qu’il s’agit de missions pour le long terme, solides et fiables. Et puis, nous avons commencé dans notre salon, au sens littéral du terme. J’ai conservé les photos des premières soirées que nous avions réalisées avec notre réseau de consultants indépendants ! Nous n’avons jamais pris de bureaux avant d’en avoir réellement besoin. En revanche, nous avons fait le choix, dès le début, d’investir dans des bureaux comme placement immobilier, pour ne pas avoir à payer la location par la suite et pouvoir les louer si besoin. Au final, nous nous sommes toujours débrouillés pour rester complètement autonomes.

Qu’est-ce qui est le plus difficile dans le choix de ce modèle ?

La première difficulté demeure de sortir des modèles classiques. Nous ne faisons pas partie de ceux issus de métiers créatifs avec un directeur artistique et quelques freelances. D’emblée, nous étions face à de sérieux concurrents, qui disposaient d’importantes équipes et collaborateurs, majoritairement en CDI. Le fait que nous travaillions exclusivement avec des indépendants avait pour incidence que les gens ne comprenaient pas bien notre business model. Personne ne croyait en la capacité de VO2 GROUP à se développer comme nous l’avons réalisé. Il y avait également le fait que nous travaillons « en famille ». Mon mari n’avait pas d’associé classique avec des études équivalentes ou un profil plus technique. Sur le marché, la norme reste deux ou trois partenaires, sortis de grandes écoles. Nous ne représentions pas le profil type de créateurs donc il a fallu s’imposer.

Et au niveau structurel ?

Notre culture freelance engage certaines particularités liées à l’organisation. Lorsque nous avons commencé à recruter des salariés, il nous a fallu structurer une équipe. Généralement, les gens font l’inverse : ils détiennent des salariés et découvrent l’univers freelance. En ce qui nous concerne, les salariés que nous recrutons doivent faire preuve d’un esprit très freelance, c’est-à-dire qu’ils doivent se montrer autonomes et détenir l’envie de se dépasser. Cela constitue notre « baseline » (ndlr : ligne de conduite). Chacun vient avec ses ambitions, une envie de les défendre et d’aller au-delà de celles-ci. Nous avons tenu à garder ce mix entre indépendants et collaborateurs, et ne faisons pas de différence, ce qui, selon moi, fait le succès de la boîte. Quand nous organisons des évènements, les indépendants comme les salariés, sont réunis. Une culture qui s’avère pourtant très loin des standards actuels dans le métier.

Justement, quelle est votre vision du marché ?

Aujourd’hui, personne n’est capable de dire exactement comment sera le marché demain. De grands sujets comme le Big Data, les réseaux sociaux, le digital, avancent. Mais il ne faut pas oublier que, derrière cela, il y a toute une transformation qui doit s’opérer au sein des entreprises, ce qui prend énormément de temps. Le temps du journalisme, des consommateurs, n’est pas celui de la structuration des entreprises. Cela fait maintenant quatre ans que nous allons au salon du Big Data. Nous étions les premiers. Aujourd’hui, on commence à peine à voir émerger des projets. Il s’agit de la partie immergée de l’iceberg. Je ne parle pas de la publicité sur les réseaux sociaux, qui constitue encore autre chose. Selon moi, il reste de très belles perspectives pour l’univers du digital, mais il faut d’abord tout faire matcher, ce qui nécessite un savoir-faire spécifique.

Récemment, vous avez créé, seule, Feminalink. Pouvez-vous nous en dire plus ?

À l’époque, je me trouvais dans un milieu très masculin, et j’ai ressenti la difficulté d’avoir une carrière au féminin. Cela passe par des collaborateurs qui ne comprennent pas toujours votre place, votre rôle… Je suis quand même restée très longtemps simplement la femme du boss. J’ai alors décidé de me rapprocher d’un certain nombre de réseaux professionnels, et j’ai constaté qu’un réel enjeu existe pour les femmes. Elles sont confrontées à de nombreux challenges, quels que soient leur âge ou leur profession. Certes, il y a LinkedIn, mais cette plateforme n’est pas forcément la plus adaptée pour une femme issue du monde professionnel, qui souhaite rester 100 % authentique. L’idée principale demeure de démocratiser ce statut de femmes entrepreneures au même titre que celui des cadres en créant le premier média social professionnel pour les femmes. Voilà pourquoi j’ai eu l’idée de créer un réseau digital ambitieux avec des corporates, des recruteurs, des profils professionnels féminins et surtout des outils premiums. Je disposais déjà des équipes pour le développer. Nous sommes d’ailleurs incubés dans les locaux de VO2 GROUP.

Ne pensez-vous pas que les femmes influentes détiennent déjà leur propre réseau ?

Il est vrai qu’une femme influente dispose déjà de son réseau et n’a pas nécessairement besoin de cette solution. En ce sens, nous ne visons qu’une petite tranche de la population. L’approche n’est pas globale, mais s’avère très segmentée. Je pars du principe que les personnes qui vous inspirent au quotidien sont celles qui font partie de vos cercles de proximité. En règle générale, les femmes savent le faire dans le secteur privé mais pas dans celui professionnel, ce qui est vraiment dommage. Je pense qu’il reste nécessaire de recréer un lien avec l’ensemble du marché féminin. Après, du côté des difficultés, cela constitue un réel défi que d’expliquer ce positionnement à trois ou quatre millions de femmes, face à tous les autres réseaux professionnels déjà présents sur le marché. À l’heure actuelle, aucun investissement de ce type, aussi lourd, ne s’effectue. Il est question d’un véritable projet tech’ avec d’importantes ambitions. On ne trouve pas d’équivalent sur le marché.

Sur le plan personnel, j’imagine que vous avez dû faire des sacrifices… Lesquels ?

J’ai des amies entrepreneures qui présentent des difficultés à trouver une nounou… Pour moi, cela demeure non négociable. Mon mari et moi, avons rapidement eu quelqu’un qui venait faire les repas à la maison. J’ai la chance de ne pas aimer faire à manger (rire), même si cela constitue un moment agréable à passer en famille. Certains investissements rattachés à la vie personnelle demeurent tout aussi importants que ceux professionnels. Quand on est entrepreneur, investir pour pallier certaines contraintes de nature personnelle aide énormément. J’ai deux petites filles et suis tombée enceinte du troisième pendant la période où je créais Feminalink. La surprise en pleine création de boîte ! L’un de mes premiers investissements a été de prévoir quelqu’un pour se lever la nuit durant les semaines qui suivirent l’accouchement. Le sommeil, c’est aussi non négociable. Autrement, on n’y arrive pas. Je ne suis pas non plus pour le télétravail car il reste difficile d’expliquer à ses enfants qu’on est là mais qu’on n’est pas disponible. L’entrepreneuriat confère néanmoins certaines libertés. Les horaires peuvent plus facilement être aménagés et il est possible de partir en plein milieu de la journée faire une activité avec ses enfants comme du poney. Je prends également le temps de marcher une heure par jour et on a fait construire une douche au bureau.

4 Conseils D’Emilie Daversin

  • Ne pas se tromper sur ses investissements. Certains ne sont pas nécessaires alors que d’autres s’avèrent très importants. Il s’agit de préserver son équilibre pro/perso.
  • Rester proche de ses équipes. La tentation est souvent grande de se mettre en retrait, surtout quand on est en open space. Il faut garder un peu de temps pour soi mais ne jamais exclure les équipes.
  • être prêt à faire un autre métier que celui de départ. Il faut savoir s’adapter et être prêt à lâcher si quelqu’un se révèle meilleur que soit ou si on éprouve plus de plaisir à faire ce qu’on fait.
  • Ne pas avoir peur de laisser partir les gens. Accepter de voir partir certains collaborateurs afin qu’ils gardent une bonne image de l’entreprise fait partie de la croissance. Si on ne l’accepte pas, cela peut provoquer des situations douloureuses.

« Beaucoup rêveraient d’avoir le début de carrière que j’ai eu. Mais moi, je rêvais d’entrepreneuriat. »

Interview de Marc Menasé, Tech serial entrepreneur et investisseur en Europe et en Afrique

Marc Menasé fait partie de cette nouvelle génération d’entrepreneur, à la fois créateur et business angel. Il s’investit dans les aventures nouvelles, utilise les succès comme les échecs pour aider les start-up à grandir et leur donner une vraie valeur ajoutée au sein d’un écosystème entrepreneurial dynamique.

Comment en êtes-vous arrivé à devenir entrepreneur ?

J’ai eu un parcours assez traditionnel. Je suis allé à la faculté et j’ai obtenu une maîtrise de science de gestion. Étudiant à la fin des années 90, au début d’internet, je dépiautais des ordinateurs. Parallèlement, j’ai appris à développer des sites et j’ai créé des sites affiliés qui me permettaient de me faire un peu d’argent de poche. J’ai effectué quelques stages dans le conseil et la banque d’affaires. Puis j’ai eu la chance de rencontrer Pierre Chappaz, qui lançait un business nommé Kelkoo, que j’ai intégré fin 2001. J’y suis resté pendant trois ans.

La société a ensuite été revendue à Yahoo, au sein de laquelle j’ai occupé un poste de business développer et de marketing au niveau européen. En 2005, j’ai décidé de cofonder Nextedia, une agence dans le marketing digital. L’agence a rapidement grandi puisqu’elle est passée de 4 à 350 personnes en seulement trois ans. Elle opérait dans le marketing online pour de grands comptes tels que le groupe Accor, LVMH, Michelin, mais également pour des pure players. Nous gérions notamment toute la partie liée à l’acquisition de trafic, la création de contenu et le CRM. En 2007, le groupe Lagardère rachète l’entreprise dans laquelle, je suis resté quelques années avant de créer, trois ans plus tard, le groupe MenInvest, une société de production de sites e-commerce et médias. Et parmi eux, Menlook.

Pourquoi ce choix de la mode masculine ?

Je voulais lancer un business dans le e-commerce et plutôt dans le « life style » parce que cela me parlait. Rapidement, j’en suis venu à la mode. Une profusion de choses étaient déjà réalisées dans le féminin mais très peu du côté du masculin. L’homme constituait, en plus de cela, une cible intéressante online et suréquipée. Les hommes sont très fainéants donc ils aiment bien le shopping en ligne. Ils sont aussi très fidèles à leurs marques et achètent toujours auprès des mêmes. Tous ces éléments nous faisaient converger sur un modèle économique assez intéressant et plutôt innovant. Ce qui est formidable c’est que la mode repose sur le fait que, lorsqu’on achète de grandes marques, celles-ci sont généralement connues partout ! Et puis du stade de l’idée, on passe à celui de l’exécution. Comme tout entrepreneur, ce qui me caractérise, c’est ce savoir-faire.

Vous avez quitté vos fonctions, il y a peu de temps chez menlook. Où en êtes-vous ?

Menlook, c’est une aventure collective, une histoire de pionniers car c’est une vraie création. Nous nous sommes confrontés à un secteur inexistant à l’époque, celui de la mode masculine en ligne et nous avons créé un marché et en sommes devenus le leader. C’est aussi un défi sectoriel car nous savons tous que le e-commerce est un marché extrêmement dur, violent et compétitif. Le seul secret étant un volume critique à réaliser pour durer. Menlook est un défi européen car nous nous sommes implantés physiquement dans 4 pays : la France, l’Espagne, l’Angleterre et l’Allemagne, avec toutes les difficultés d’alignement de travail et de production que cela peut demander.

Menlook a réalisé les premières années 70% de son chiffre d’affaires à l’international. C’est un défi d’agilité car comme toutes les entreprises du web, Menlook a subi des assauts multi-concurrentiels et aussi une croissance extrêmement rapide ce qui a demandé une adaptation de chaque instant et des décisions extrêmement rapides à prendre et à déployer. Il s’agit avant tout d’une entreprise et donc un organe vivant, et le rachat allemand n’a pas été un choix de croissance et malheureusement l’intégration s’est révélée difficile. J’ai décidé de quitter la direction de la société fin novembre 2016 mais j’en reste actionnaire. Malgré la recapitalisation de décembre de plusieurs millions réalisés par les fonds et à laquelle j’ai participée, l’entreprise est désormais en redressement judiciaire. Nous sommes mobilisés pour que l’aventure Menlook se poursuive avec un repreneur responsable.

Vous semblez vous être rapidement développé à l’international. Comment cela s’est-il fait ?

La France constitue une formidable marque pour le secteur de la mode et le monde est désormais global. Nous avions vraiment envie de relever rapidement le défi de l’international. Aussi , nous avons commencé par racheter, en 2013, nos concurrents situés en Angleterre, Oki-Ni. Nous nous y sommes installés avec des équipes et des bureaux afin de conférer une réelle légitimité.

Puis, en 2015, nous avons lancé un certain nombre de pays européens et avons racheté notre principal concurrent en Allemagne, Frontline Shop. Cette acquisition s’est révélée extrêmement complexe car le marché allemand possède une culture très différente de la nôtre. Tout le monde veut tenter sa chance et créer des aventures européennes, mais cela demeure un challenge énorme. Il n’y a que les Américains qui pensent que l’Europe est un pays, alors qu’en réalité, il s’agit d’une multitude de pays, de cultures et de langues. L’enjeu est de savoir, à chaque fois, créer une offre locale reconnue, ce qui n’est pas toujours évident.

Qu’est-ce qui est, selon vous, le plus difficile dans le e-commerce ?

Les difficultés sont là tous les jours. Le e-commerce reste un métier particulièrement compliqué parce qu’on n’a pas d’autre choix que d’être excellent dans chacun des compartiments du jeu (approvisionnement, logistique, service client, IT, marketing, fidélisation…). Sur le marché, beaucoup de gens sont bons dans ce qu’ils font. Ils peuvent constituer des spécialistes ou de très importantes structures. Il y a une statistique qui dit que moins de 1 % des sites e-commerce européens font plus de 1 million de chiffre d’affaires. Être plébiscité demande d’énormes investissements, tant sur le plan humain que technologique ou marketing.

Chaque nouveauté que nous rapportons au sein de l’entreprise représente un challenge en tant que tel. Le doute est permanent dans la manière de développer son business. La difficulté réside dans le fait de créer une entreprise européenne et d’aller conquérir de nouveaux marchés. Quand on détient une boîte européenne, il y a un véritable choc des cultures. Nous avons beaucoup travaillé là-dessus et sommes les premiers à nous être lancés dans le marketplace, plutôt comme un hybride entre le e-commerce et la marketplace. Il s’agissait-là d’un réel défi destiné à mettre en place un modèle qui ne repose pas seulement sur notre capacité à stocker, mais également sur la création de partenariats avec des entreprises plus ou moins reconnues et sur le référencement de leur offre.

Menlook est-il un échec ?

C’est 6 ans d’aventure, une entreprise en croissance pendant 4 ans, une entreprise européenne, la création d’un nouveau segment pour la mode masculine donc évidemment non ! Menlook doit trouver un repreneur, je suis confiant et je laisse le soin aux personnes en charge de doter l’entreprise des meilleurs. Si votre question est :  ai-je fait des erreurs ? Referai-je les choses de la même façon ? Sans doute non, mais réécrire l’histoire est facile a posteriori. En tant qu’entrepreneur, j’aime le réel, moins la fiction, et je reste persuadé qu’il n’existe pas de pire risque que celui de ne pas en prendre.

Quel regard portez-vous sur le monde de l’entrepreneuriat ?

Ces dernières années, il y a eu une évolution considérable qui porte sur la valorisation de l’entrepreneuriat. Pendant très longtemps, l’entrepreneur était considéré comme un patron qui exploite ses employés, alors que c’est avant tout quelqu’un qui sait fédérer des gens autour d’un projet pour le faire passer du stade de l’idée à celui de l’exécution. Ma génération voulait d’abord la sécurité de l’emploi. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Ce qui prime, c’est la liberté, la volonté de créer, d’apporter une valeur ajoutée. Je suis moi-même un business angel très actif et finance de nombreux d’entrepreneurs qui détiennent tous cette vision. Quoi qu’il en soit, la base de l’entrepreneuriat repose sur le fait de prendre des risques. Le moment le plus important se trouve lors du démarrage : c’est comme se lancer dans le vide.

Les entreprises du numérique ont-elles une durée de vie limitée ?

Pas plus qu’une autre entreprise. Le numérique est exigeant car le temps ne s’arrête pas et il génère souvent des croissances très rapides qui demandent une agilité de chaque instant en termes d’organisation et d’ajustement du business model. Si vous êtes entouré de personnes compétentes et  bienveillantes, l’aventure en vaut la peine. Je crois aux rencontres, je crois à l’apprentissage continu.

Qu’allez-vous faire désormais ?

Après 6 ans d’aventure Menlook, de sprint et de mise entre parenthèses de ma vie personnelle, je me ressource, car j’ai besoin de vivre un moment d’inspiration nécessaire et salutaire avant de repartir. Quand on est entrepreneur, le plus difficile demeure qu’on n’est jamais complètement détaché du boulot, les vies sont très hybrides entre le perso et le pro. On a beau passer du temps avec ses enfants, si tout ce temps on est sur son téléphone, on n’est pas vraiment disponible. Je vous rassure par ailleurs, je ne reste pas inactif, cela n’est pas dans mon tempérament. Je partage mon expérience avec d’autres entrepreneurs et je continue de vivre des aventures avec des créateurs extraordinaires commes mes partenaires de Petits Ballons, ou encore de Teeds. Un nouveau départ sans doute en septembre, nous en reparlerons !

4 Conseils de Marc Menasé

  • Ne jamais se lancer dans un marché trop de niche. Il faut évaluer la taille de son marché et se dire que, même si l’on ne crée pas une boîte importante, comme ce dernier est large, on trouve toujours quelque chose.
  • Ne pas sous-estimer l’importance de la complémentarité de l’équipe parce que c’est ce qui fait la réussite de l’entreprise.
  • Maîtriser sa croissance en dessinant un modèle robuste et en le faisant croître de manière solide.Difficile à faire dans l’écosystème digital mais tellement plus serein pour l’avenir.
  • Ne pas hésiter à trouver des personnes externes avec qui échanger pour s’ouvrir l’esprit. Il faut aussi être conscient de ses faiblesses en s’associant ou en recrutant toujours meilleur que soi.

« Quand on est entrepreneur, le plus difficile demeure qu’on n’est jamais complètement détaché du boulot, les vies sont très hybrides entre le perso et le pro. »