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Start-Up

Vaovert, une entreprise dédiée au tourisme responsable

Mélanie Mambré, fondatrice de Vaover

Pour Mélanie Mambré, fondatrice de Vaovert, la création d’entreprise est avant tout un parcours de vie.

Mélanie Mambré avait bien, avant son Master en management de l’entreprise, en tête de créer une entreprise « à un moment ou un autre ». Elle intègre par chance ou malchance une entreprise qui coule un an après, une petite PME dans la maîtrise d’œuvre de maison en ossature bois, un peu trop en avance sur son temps. L’entreprise ferme et Mélanie se retrouve en licenciement économique. Désirant davantage de stabilité, elle postule dans une « entreprise plus sereine au niveau du chiffre d’affaires, une banque ». Elle se retrouve conseillère en référant habitat et peut, pendant une période de 11 ans, assouvir sa passion des voyages.

Des voyages initiateurs


Tous les ans de 2006 à 2017, elle part pendant un mois avec « son sac à dos, découvrir un pays ». Au cours de ses voyages, véritables bulles d’oxygène, elle s’enrichit de culture en développement et « ouvre les yeux » comme elle nous le raconte : « je me suis aperçue des conséquences de notre consommation excessive pour ces pays et petit à petit je me suis rendu compte que malgré le dérèglement climatique ou encore les problèmes humanitaires, les personnes autochtones étaient toujours joyeuses et emplies d’espoir et mettaient en place des actions pour protéger leurs territoires. »

La transition vers l’entrepreneuriat


Ses clients viennent alors souvent la voir pour faire davantage leur préparation de voyage que leur prêt immobilier. « Ils savaient que j’étais une grande voyageuse et que je pouvais les conseiller. Surtout, je leur communiquais cette manière de voyager autrement, le tourisme plus responsable. ». Comme le confie la dirigeante : « Cela s’est conclu sur un Burn out car je ne me sentais pas à ma place. Il est vrai que depuis toujours j’avais un esprit entreprenant, plein d’initiatives et que je m’orientais naturellement vers les associations quand j’étais salariée ». La conscience de sa capacité à mener à bien un projet se renforce au fur et à mesure et elle décide de se mettre adéquation avec ses valeurs, de « réaliser quelque chose qui lui tient à cœur ». L’envie d’entrer dans une économie positive s’empare d’elle, car elle souhaite montrer une belle façon de consommer, et elle décide de quitter la banque

Un peaufinage nécessaire de l’idée


Elle s’accorde une année sabbatique, de 2017 à 2018, pour travailler sur une idée qui lui avait parcouru l’esprit lors de ses voyages. Elle pensait qu’il n’était pas normal qu’il n’existe pas un site de voyages qui regroupe toutes les structures touristiques qui font attention à leur environnement et qui sont dans le tourisme responsable. Or, elle est consciente que la concurrence sera sérieuse. Elle comprend vite que son souhait de créer une sorte de « Booking écolo » va devoir percer face à des acteurs importants.

Elle profite donc de cette année pour voir si le projet est viable et se renseigne sur la concurrence. Pour peaufiner son projet, elle décide de faire une formation de trois mois auprès de la BGE sur la création d’entreprise où elle reçoit des outils. Lors de la formation, elle pose à plat son projet et se fait accompagner pour structurer son projet. En fin de formation, elle part à la recherche de ses premiers conseils, notamment l’expert-comptable, ainsi que ses financements. Elle obtient le soutien des différents acteurs comme la région, la Bpifrance et la banque. Le tour de table validé, elle peut enfin lancer Vaovert en décembre 2017.

Des bureaux et des compétences avant tout

L’aventure débute enfin et Mélanie Mambré comprend que l’une des grandes étapes pour elle sera de trouver un bureau pour éviter l’isolement et rassembler de nouvelles compétences. « Je travaillais depuis un an chez moi et c’est vrai qu’il m’était nécessaire d’avoir un véritable espace professionnel, de faire ma première embauche car j’avais un réel besoin de compétences notamment sur la communication digitale que je ne maîtrise pas. ». L’embauche réalisée, elle peut enfin se faire connaître car « pour une initiative numérique, le seul moyen de se faire connaître c’est d’être très présent sur les réseaux et donc se créer une réputation numérique ». Florian vient donc compléter l’équipe, suivi six mois plus tard, de la première référente hébergement, Gaëlle, qui s’occupe d’aller chercher l’offr

Un concept qui s’est élargi

Si au début de l’aventure, l’entrepreneure se focalise sur la réservation de séjour, elle s’aperçoit aujourd’hui que ce n’était qu’une première brique à l’édifice. « Au bout d’une année ou de deux, en voyant tout le soutien et l’intérêt qu’il y avait autour du projet, je me suis dit que la vente de séjour pouvait être simplement la base de tout un univers que l’on pouvait développer au fil des années. Nous avions une ambition de développement qui nous permettrait à trois ou quatre ans de diversifier notre chiffre d’affaires et de devenir le vrai compagnon du tourisme durable auprès des professionnels comme des voyageurs ». Un projet qui a donc pris de l’ampleur. Aujourd’hui, Vaovert est devenue une véritable plateforme de réservation d’hébergement touristique éco-responsable en Franc

Une innovation comme avantage

« Si le principe est simple, c’est bien l’innovation » derrière l’entreprise qui est reconnue. Il s’agit du fameux « indice Vaovert » qui permet de donner un score et de qualifier l’engagement de l’éco-responsabilité de l’établissement. « Nous avons beaucoup investi en temps et en heures sur ce sujet dès l’origine de l’entreprise » et l’entrepreneure Mélanie nous confie « la première année de création de Vaovert, nous étions vraiment dans la recherche et le développement. Il s’agissait de peaufiner le processus de qualification. Notre algorithme est aujourd’hui reconnu comme notre innovation et nous différencie. ».

Des défis encore à relever

L’ambition de l’entrepreneure ne s’arrête pas là puisqu’elle souhaite se développer pour les professionnels pour les aider à transiter vers le tourisme durable. Le défi pour demain reste « d’être encore plus visibles. Nous voulons devenir une véritable alternative éthique française aux acteurs standards existants ».

Mais pour l’heure, elle a déjà dû répondre à un autre challenge comme beaucoup d’entreprises : La Covid. « Aujourd’hui, de manière immédiate, on subit la Covid. Il a fallu que nous actionnions des leviers pour que l’offre qui a subi une première baisse reprenne de l’ampleur. Cela nous a mis un coup d’arrêt et donc un bond en arrière car nous avons perdu la moitié de notre offre. Nous avions 300 établissements en février 2020 et en avril de la même année nous sommes passés à une centaine ». Pari réussi puisque l’entreprise réaugmente son nombre d’établissements, aujourd’hui, à 150 même si elle doit encore convaincre les acteurs de passer le pas de faire appel à une entreprise qui démarre. A noter tout de même qu’il s’agit d’une offre assez conséquente pour répondre à tous les voyageurs, malgré la modestie de la dirigeante.

La transformation en opportunité

Si la Covid a pu s’avérer être une difficulté pour bon nombre d’entreprises, la dirigeante s’interroge : « Aujourd’hui nous constatons que cela remonte à fond. Est-ce finalement une opportunité ? ». Pour la dirigeante, la pandémie « a fait accélérer les consciences et, surtout, elle a fait prendre conscience auprès des institutionnels et des politiques qu’il fallait aller sur ce chemin pour l’industrie du tourisme en France ». Une opportunité qu’elle compte saisir en s’appuyant sur les pouvoirs publics, pour qui l’idée, avant la Covid, était peut-être trop précurseur alors qu’elle génère aujourd’hui beaucoup d’intérêt. Si ceci est vrai pour les pouvoirs publics, il s’agit également d’une prise de conscience généralisée. « Je ne suis pas sûre que s’il n’y avait pas eu la pandémie, les actes d’achat n’auraient pas autant évolué. Il y a une certaine corrélation avec l’envie d’aujourd’hui ».

Lauréat d’un appel à projet

Pour l’entrepreneure qui a su dépasser la pandémie, une nouvelle étape vient de se concrétiser notamment grâce au fait d’être « lauréate de l’appel à projets d’Atout France. Il s’agit pour nous d’une consécration et d’avoir été sélectionnés comme une des 10 entreprises françaises qui va relancer le tourisme en France, cela montre que nous pouvons encore avancer. Le comité interministériel a considéré que nous pouvions contribuer à sauver le tourisme et le relancer. Nous sommes arrivés en troisième place, ce qui va constituer un véritable coup d’accélérateur avec l’appui des institutionnels ». Une étape qui pourrait permettre à l’entreprise de lever des fonds pour poursuivre son développement et atteindre toutes les ambitions de l’entreprise et notamment celle de devenir le véritable compagnon de la transition d’un comportement de voyage plus responsable. 

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