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Un directeur financier à temps partagé ?

Difficile, quand on est une PME, de s’offrir les services d’un directeur financier. Pourtant, son expertise peut s’avérer utile dans de nombreuses situations. Certaines entreprises optent alors pour un directeur financier à temps partagé.

Les atouts principaux de la formule

Vous avez besoin de conseils sur des questions de gestion financière, de budget, de trésorerie, de fiscalité, mais n’avez pas les moyens de vous offrir un directeur administratif et financier à temps plein ? Partager un Daf avec une ou plusieurs entreprises peut être la solution. Pour François LEMARCHAND, membre de l’association nationale des directeurs financiers et de contrôle de gestion (DFCG), « un Daf à temps partagé est une solution adaptée aux PME car modulable. Connaissant bien les problématiques de l’entreprise, il va défricher le terrain et contribuer à organiser la fonction finance ».

Explication du fonctionnement du directeur financier à temps partagé

La formule est simple : le Daf à temps partagé est, le plus souvent, employé par deux entreprises, de secteurs différents pour éviter tout risque de concurrence. Il est présent, en moyenne, deux à trois jours par semaine. Le contrat qui le lie à la PME peut être celui d’un prestataire (le Daf à temps partagé est alors son propre patron) ou bien relever d’un CDD ou d’un CDI. Dans ces derniers cas, il intègre l’entreprise en tant que salarié à temps partiel. Toutefois, n’oubliez pas d’inclure une clause de confidentialité dans son contrat pour parer à toute fuite de données.

Les précisions initiales

Avant toute mission, il est important de réaliser un diagnostic, notamment pour préciser le temps de présence, voire la durée de la mission. Il s’agit aussi de définir les objectifs à court et à moyen termes. Le Daf à temps partagé intervient généralement, dans un premier temps, sur un chantier précis (problématique de budget, de fiscalité, recherche de financement), puis sur la gestion quotidienne de l’entreprise, comme le ferait un Daf à temps plein.

Les différences à prendre en compte

« Il faut gérer sa présence, l’optimiser et hiérarchiser ses priorités », conseille François LEMARCHAND (DFCG). Le Daf intervient-il pour une problématique d’activité (chiffre d’affaires en baisse, règlement des encours clients, besoin de financement pour un développement) ? L’entreprise souffre-t-elle d’un mauvais plan de financement ? Un contrôle fiscal est-il annoncé ? Vous ne devez pas non plus oublier de lui confier les missions quotidiennes indispensables au bon fonctionnement de l’entreprise : assurer la relation avec les banques, le juridique ou les assurances, élaborer un cahier des charges, conduire certains projets financiers, rédiger des procédures, etc. « Fort de son expertise, le Daf porte sur l’entreprise un regard différent de celui du dirigeant », souligne Isabelle Muraccioli (DFCG). « Mais surtout, en pilotant la partie gestion, il permet au dirigeant de se consacrer pleinement à son activité. »

Une formule très souple.

Cette solution vous permet de moduler la présence du Daf en fonction de vos besoins. Et, par conséquent, de réaliser des économies. Pour un Daf salarié, comptez environ 500 euros brut hors charges patronales, par jour travaillé. Le paiement se fait à la fin du mois et tient compte de la présence réelle du Daf au sein de l’entreprise. D’un point de vue pratique, le directeur financier à temps partagé est présent physiquement dans vos locaux : vous devez donc lui prévoir un bureau.

Sélectionner le bon expert

Reste à définir le profil de cet expert. Pour trouver votre perle rare, contactez les réseaux de professionnels ou les associations qui vous communiqueront les coordonnées d’un cadre disponible (voir encadré ci-contre). Benoît Garros (DFCG) conseille de privilégier un profil senior : « Un Daf à temps partagé se doit d’être efficace rapidement. Il n’y a donc pas de temps à consacrer à sa formation. » En effet, au-delà de ses compétences techniques, c’est sa connaissance du terrain et ses compétences professionnelles qui feront sa valeur. Ensuite, tout est une question d’affinités ! Pour Patrick Monteau, Daf à temps partagé depuis 15 ans, « la difficulté est de rencontrer la personne avec laquelle on s’entend bien ». Car une bonne entente entre le dirigeant et le Daf est primordiale. « Il faut qu’une vraie confiance s’instaure. Si le Daf n’a pas accès à toutes les données de la société, il ne pourra pas effectuer son travail correctement », conclut-il.

Pratique : comment le trouver ?

La formule vous séduit ? Pour trouver le bon profil, tournez-vous vers des associations telles que la DFCG (l’association nationale des directeurs financiers et de contrôle de gestion, www.dfcg.com) qui compte 3 200 adhérents, ou encore Acting finances (www.acting-finances.com) ou Effinext (www.effinext.com). Vous pouvez aussi vous rapprocher de la chambre de commerce et d’industrie de votre département pour connaître les indépendants à la recherche de nouvelles collaborations. Une fois informées de votre demande, ces structures vous communiquent une liste de Daf disponibles, selon votre besoin, mais aussi selon le domaine d’activité de votre entreprise. A vous, ensuite, de faire votre choix parmi les noms proposés et de faire passer des entretiens.

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