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Patron et salariés : un amour possible ?

Souvent difficiles, les relations entre patrons et salariés sont au cœur de la vie de l’entreprise. Ces trente dernières années, les fermetures d’usines ont été plus nombreuses que les embauches, d’où un sentiment d’hostilité vis-à-vis des dirigeants. Ceux-ci peuvent également avoir des attitudes qui dérangent au sein de l’entreprise et nuisent aux conditions de travail. Pour quelles raisons les relations amicales entre patrons et salariés sont-elles bien souvent difficiles voire  impossibles ?

La microgestion

Une étude comparative de l’institut BVA montre que plus d’un tiers des employés français ont une opinion défavorable de leur patron. Cette défiance est causée par plusieurs comportements jugés intolérables par les salariés. Le premier reproche formulé est l’autoritarisme dont font preuve certains chefs d’entreprise. En effet, une microgestion tyrannique, visant à tout contrôler, nuit considérablement à l’ambiance de travail et à la vie des salariés. En outre, certains patrons peuvent même s’immiscer dans leur vie privée pour les pousser à travailler toujours plus.

L’agressivité

Un bon manager n’a pas besoin de manquer de respect aux membres du personnel pour asseoir son autorité. En effet, la menace de sanction est là encore un réflexe contre-productif, qui empêche toute relation amicale entre patrons et employés. Dans les grands groupes, cette attitude est trop souvent monnaie courante. En 2014, Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon, s’est ainsi vu remettre le titre peu glorieux de « pire patron du monde » par la Confédération Syndicale Internationale, ses employés lui reprochant la pression constante mise sur eux.

L’ingratitude

Nombre d’employés estiment bien faire leur travail mais ne jamais en récolter les mérites, ne serait-ce que par une approbation ou des encouragements. L’impératif de productivité pousse parfois les entrepreneurs à perdre de vue l’aspect humain du management, et à en demander toujours plus au personnel sans la moindre contrepartie. De plus, les PDG de multinationales sont considérés comme les plus injustes par leurs salariés, évoquant dans un sondage l’attitude des dirigeants de JP Morgan Chase, Koch Industries, Goldman Sachs ou encore Samsung.

Le risque du favoritisme et du manque d’autorité

Les salariés français ne sont que 27 % à considérer avoir des relations amicales avec leurs patrons. Ces résultats s’expliquent par la tendance durable à croire que ces relations sont des freins au travail. De surcroît, ne amitié entre deux personnes de niveaux hiérarchiques différents peut permettre à celui situé le plus bas dans l’échelle d’en tirer des avantages, ce qui entraînera un sentiment d’injustice chez les autres employés. Un patron se montrant trop proche de ses salariés peut également manquer d’autorité par la suite, et avoir du mal à faire appliquer ses directives.

Le cas particulier des petites entreprises

Il paraît difficile, voire impossible pour un patron d’être aimé de ses employés sans que cela nuise à la société. Pour autant, apportons ici une nuance. Les Français sont près de 90 % à aimer travailler dans une TPE, parce qu’ils se sentent proches des objectifs visés par l’entreprise. Certaines sociétés à taille humaine mettent en place un cadre de travail idéal pour leurs salariés. C’est le cas de l’entreprise française Groupe Up, au fonctionnement coopératif, qui propose hammam, sauna et espace détente à ses employés, avec des horaires de travail adaptés à chacun. 

Cependant, une nouvelle tendance se dessine grâce aux entreprises qui font du bien-être de leurs salariés une valeur et qui postulent par exemple à la certification Great Place to Work®  qui récompense les entreprises où il fait bon travailler et elles sont nombreuses à vouloir obtenir cette certification qui leur permet de recruter des talents.

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