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Cadres : un besoin de se déconnecter de l’entreprise

Pour de nombreux salariés, l’entreprise est le principal centre d’intérêt de leur vie, au point qu’ils ont du mal à couper le cordon avec elle quand ils sont chez eux. Même si cette implication peut être appréciée par les entreprises, elles doivent tout de même ne pas en faire des personnes corvéables à merci.

Des difficultés à décrocher

QAPA, la plateforme de recrutement par l’intérim, a voulu savoir comment évoluaient cette connexion  avec le travail pendant les congés en interrogeant plus de 130 000 professionnels. Des résultats qui montrent clairement que les mentalités changent très vite. En effet, la coupure professionnelle n’est plus qu’un lointain souvenir du passé.

71 % des Français répondent aux emails ou appels professionnels pendant leurs congés. Même si cela les dérangent à plus de 56 % !

  • 49 % des Français consultent leur boite mails pro plusieurs fois par jour contre 42 % en 2018.
  • 58 % des proches acceptaient cette connexion en 2018 mais ne sont plus que 49 % en 2020
  • 58 % des proches acceptaient cette connexion en 2018 mais ne sont plus que 49 % en 2020
  • Paradoxalement, 62 % des Français disent arriver à déconnecter et à se reposer pendant leurs vacances

Pour répondre aux exigences de cadences à suivre, ils restent connectés durant leurs journées de repos. Ils sont 76% à déclarer utiliser les nouvelles technologies dédiées à un usage professionnel.
Dans cette perspective, plus de la moitié des cadres rencontrent des difficultés à se détacher de leur travail en dehors des heures de bureau. Pour rester performants, être disponibles et montrer leur dévouement rapidement en cas de problème, ils ne quittent pas leurs tablettes ou leurs portables. Même si ce sacerdoce peut avoir des avantages pour l’entreprise, il s’avère relativement nocif pour la vie du salarié. Les valeurs du bien-être se retrouvent bafouées, à cause, de leur implication dans la vie de l’entreprise.

Un risque pour la santé

Le manque de repos a des conséquences . Celles-ci peuvent se révéler nuisibles pour la santé psychologique des salariés selon les spécialistes de la santé. S’ils ne peuvent pas décrocher de leurs tâches professionnelles, le burn-out peut survenir. Un salarié sous pression au travail. En conséquence chez lui ne trouvera pas de moment de détente pour se reposer et revenir plus performant. Même si parfois, ils veulent bien faire en restant connectés, faire redescendre la pression s’avère nécessaire. La performance est importante,. Cependant pas au détriment des salariés. L’employeur doit pouvoir leur faire comprendre les risques et les aider dans cette démarche. Pour la mettre en place, pourquoi ne pas donner des règles précises et montrer son exemplarité auprès des salariés.

Des demandes de la part des cadres

Pour résoudre ce type de situation, les salariés nécessitent d’être écoutés. Dans le sondage réalisé par Vavoice pour ugict-cgt, les cadres interrogés souhaitent avoir leur mot à dire dans le cas d’une omniprésence de leur travail dans leur vie personnelle. C’est ce qui s’appelle le droit à la déconnexion, ils sont 57% à vouloir y avoir accès pour prendre du temps pour eux. Bien entendu, tout le monde ne se sent pas forcé de travailler lors des jours de repos et certains le font par envie. Les employeurs ont tout de même besoin de prévenir les salariés sur les risques encourus.

Dans l’espoir de pouvoir un peu se détacher de leur travail, les cadres ont d’autres réclamations selon le sondage de Vavoice. L’entreprise est omniprésente dans la vie d’un cadre, il est très souvent sollicité et fait de longues heures chaque jour. Pour s’émanciper un peu de l’entreprise, les salariés ne veulent plus qu’elle empiète sur leur vie personnelle et leurs valeurs en général.
Dans cette optique, les salariés déclarent à 54% être en décalage avec les pratiques et les choix de l’entreprise. Ils ne sont peu satisfaits des tâches réalisées qui vont à l’encontre de ce qu’ils envisagent professionnellement.
Pour arriver à combler ce souci qui concerne plus de la moitié des cadres, un droit d’alerte serait la solution. Il permettrait aux salariés de refuser de mettre en œuvre une directive si elle ne correspond pas à leur éthique.

Plus de droits voulus par les cadres

Une telle demande peut vraiment poser problème au sein d’une entreprise. En tant qu’employeur, il est nécessaire de communiquer sur les suggestions des salariés même si elles paraissent démesurées. Dans ce type de situation, la parole ne doit pas être brimée pour comprendre les demandes. Bien entendu, elles ne peuvent pas toujours être mises en place, c’est pourquoi il faudra envisager d’autres solutions similaires avec les équipes. Dans l’ensemble, les réclamations peuvent être nombreuses et les cadres souhaitent être d’autant plus écoutés sur ces droits :

  • L’égalité professionnelle femmes / hommes en matière de déroulement de carrière et de rémunération : 94%
  • Un droit d’alerte et de proposition alternative sans sanction pour le respect de l’éthique professionnelle : 90%
  • Le droit à une protection sociale maintenant le niveau de vie (chômage, maladie et retraite) : 90%
  • Le droit à la déconnexion et la régulation de la charge de travail pour le respect de l’équilibre des temps de vie : 89%
  • Un pouvoir de prescription pour les managers en matière de formation et de qualité de vie au travail avec un budget dédié : 89%
  • La reconnaissance du diplôme dans la rémunération dès l’embauche : 73%

Dans l’entreprise, les cadres sont souvent sollicités pour de nombreuses tâches. C’est donc normal qu’ils souhaitent se détacher un peu de leur entreprise et réclament plus de droits. Cette volonté correspond à un besoin d’une vie personnelle plus épanouie ou tout simplement d’une envie que l’entreprise corresponde à des valeurs intrinsèques.

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