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A quel type d’entreprise profite la guerre ?

Certaines entreprises peuvent tirer des bénéfices indirects de la guerre, en fournissant des biens et des services aux forces armées, ou en profitant de l’instabilité politique et de la destruction pour acquérir des ressources naturelles à bas prix ou pour établir leur domination économique. Ces entreprises sont souvent impliquées dans l’industrie de la défense, la fourniture de services de sécurité, le secteur énergétique et les matières premières. A quel type d’entreprise profite la guerre ?

Les principaux secteurs gagnants de la guerre 

Les industries de la défense sont évidemment les premières affectées par la guerre en Ukraine qui a eu des conséquences économiques pour les entreprises de la défense impliquées dans le conflit. Certaines entreprises ont ainsi bénéficié de la demande accrue pour des produits et services liés à la défense, tels que des armes, des équipements militaires et des services de soutien logistique. 

La guerre en Ukraine a également eu des conséquences pour les entreprises qui fournissent des services de sécurité, tels que des entreprises de sécurité privées et des sociétés de conseil en sécurité. La demande pour des services de sécurité a augmenté en raison de l’instabilité et de la violence dans la région. Les entreprises de sécurité ont été sollicitées pour fournir des services de protection pour les personnes et les biens, ainsi que pour des missions de sécurité liées à la guerre. Certaines entreprises ont également fourni des services de renseignement et de conseil en sécurité aux gouvernements et aux forces armées impliquées dans le conflit.

Elle a eu également des conséquences pour les entreprises du secteur énergétique, qui sont impliquées dans la production et la distribution d’énergie, notamment le gaz naturel et le pétrole. La guerre a perturbé les marchés de l’énergie dans la région. La fourniture de gaz naturel en provenance de la Russie a été interrompue dans bon nombre de pays ou fortement réduite. Cela a entraîné des perturbations dans la distribution de gaz naturel dans plusieurs pays d’Europe. Certaines entreprises ont pu profiter de la situation pour augmenter leurs prix et leurs marges bénéficiaires, mais cela a également affecté négativement les consommateurs et les entreprises qui dépendent du gaz naturel pour leurs activités.

Des gains à contraster 

Toutes les entreprises de ces industries ne sont pas totalement gagnantes. La guerre en Ukraine a également eu des conséquences négatives pour elles comme des coûts qui ont pu augmenter comme ceux associés à la fourniture de services de sécurité, de production en raison de l’instabilité économique et politique ou de sécurité des travailleurs et des installations dans la région, ce qui a réduit la production et la distribution d’énergie dans certaines zones. Les entreprises du secteur énergétique ont également été confrontées à des perturbations dans les chaînes d’approvisionnement et les opérations logistiques en raison des tensions et des conflits. Elles peuvent donc avoir subi des réductions de marge. 

Quelques grandes entreprises françaises gagnantes

Les entreprises du CAC40 ont affiché un record de 142 milliards de bénéfices en 2022 avec des secteurs du luxe et de l’énergie en tête. Leurs chiffre d’affaires de 1 729 milliards d’euros, selon l’Agence France-Presse (AFP), en hausse de 19 % sur un an, ont notamment été affectés par des ventes gonflées par l’inflation, elle-même due à la guerre, pour de nombreux groupes. A noter : le bénéfice net est en recul de 9 % par rapport à 2021, où il se situait à près de 156 milliards. Cependant la guerre n’est pas toujours à l’origine de leur gain. 

Ainsi, Vivendi 25 milliards sont en réalité dus à une cession. En 2022, l’entreprise est en réalité même passée dans le rouge avec 1 milliard d’euros de perte. Cependant des entreprises comme TotalEnergies, avec 19,5 milliards d’euros ou encore CMA-CGM, troisième armateur mondial, non coté en Bourse, qui a pu annoncer 24,9 milliards de dollars. De la même manière, le secteur du luxe (LVMH, Kering, Hermès, L’Oréal) a profité de la hausse des coûts de production pour augmenter ses prix de vente et a vu ses profits s’envoler de 23 %, soit 4,5 milliards d’euros de plus sur un an. Certaines entreprises comme le fabricant de semi-conducteurs STMicroelectronics (+ 118 %), ont également vu la demande s’envoler pour la denrée rare des puces électroniques.

Certaines grandes entreprises sont cependant perdantes comme ArcelorMittal, qui a annoncé un milliard de dollars de provisions pour couvrir ses pertes ukrainiennes.

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