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Est-il toujours rentable d’accueillir un évènement sportif ?

En période de Coupe du monde, mais aussi en pleine crise financière, l’économie crée la polémique. Organiser un évènement sportif de cette envergure pose la problématique de la rentabilité.

Des évènements sportifs toujours plus rentables

La Coupe du monde de football rapporte en moyenne 117 millions d’euros. Elle se présente comme la compétition de football la plus prestigieuse. Elle s’organise tous les 4 ans et réunit les meilleures équipes du monde. Cette année, la Coupe du monde au Brésil avait été estimée comme s’apparentant à un gain de 2,9 milliards d’euros de revenus, la majorité des recettes découlant des droits de diffusion.

90 millions d’euros : ce serait la somme que rapporteraient en moyenne les Jeux Olympiques d’hivers. En 2010, on note que près de 190 millions d’euros ont été recueillis en billetterie, mais aussi 40 millions d’euros en merchandising.

Les Jeux Olympiques d’été semblent rapporter plus gros que ceux d’hivers avec en moyenne 254 millions d’euros. Pour ceux de Londres, en 2012, c’est près de 1,9 milliards d’euros qui ont servis à obtenir les droits de diffusion.

Avec une moyenne de 86 millions d’euros, la Ligue des Champions se place comme la compétition de football en club la plus difficile. 1,34 milliards de dollars par an pour la période 2012-2015, c’est tout simplement le revenu commercial annoncé par l’UEFA (Union of European Football Associations).

L’évènement sportif le plus rentable au monde se caractériserait par le Super Bowl. En 2013, on compte une moyenne de 339 millions d’euros. CBS (Columbia Broadcasting System) affiche un montant de 3,75 millions de dollars pour un spot de publicité de 30 secondes (c’est 7 fois plus cher que ce que demandais NBC (National Broadcasting Company) l’an passé). Cet évènement n’est autre que la finale du championnat de football américain. Ce prix voit s’affronter les vainqueurs des deux conférences. Le titre convoité étant celui de champion de la NFL (National Football League).

Entre estimations et réalité

La notion de rentabilité émerge quand un pays ou une ville se voit attribué la réception d’un évènement sportif reconnu. Son organisation n’est, c’est le moins que l’on puisse dire, pas une mince affaire. Mais qu’importe puisque, pour ses organisateurs, outre les enjeux économiques stratégiques et diplomatiques, ainsi qu’une certaine fierté nationale, l’appât du gain suffit.

Des évènements sportifs de cette taille amènent en effet différents niveaux de recettes.  

Les touristes affluent, ce qui engendre une augmentation des recettes de billetterie, des recettes hôtelières, de restauration. 

Tout cela induit un effet multiplicateur. Cela se traduit par une hausse de l’emploi. De nombreuses infrastructures sont construites et certains aménagements spécifiques ont le plus souvent lieu.

Les organisateurs ayant accepté de prendre en charge l’évènement émettent des prévisions quant aux recettes qu’ils espèrent tirer de cet évènement. Seulement, du côté de la réalité, c’est-à-dire des retombées économiques réelles pour le pays ou la ville dont il est question, des différences se font sentir.

Reprenons l’exemple du SuperBowl, évènement sportif le plus rentable au monde. C’est aussi l’évènement le plus regardé aux Etats-Unis. Les retombées économiques d’une ville qui reçoit un évènement d’une telle ampleur seraient de l’ordre de 400 millions de dollars, d’après la National Football League (NFL) et le Sport Management Research Institute (SMRI). En regardant les données réelles, on se rend compte sur un échantillon, qu’entre 1970 et 2001, un quart du montant estimé n’est réellement constaté en comparaison avec la somme annoncée par les promoteurs, soit approximativement 100 millions de dollars.

Afin d’estimer l’impact en termes de recettes d’un évènement sportif, l’une des méthodes les plus simples restent de faire une estimation du nombre de visiteurs que l’évènement devrait amener, d’évaluer la durée approximative de leur séjour, ainsi que le budget moyen dépensé par visiteur. L’ensemble de ces évènements vous permet ainsi de calculer de façon prévisionnelle, l’impact économique de l’évènement. A cela, s’ajoute bien entendu, l’effet multiplicateur.

Notez bien qu’en faisant la somme de tous ces calculs, tous approximatifs, cela engendre certaines conséquences qui viennent creuser l’écart entre les estimations faites et les résultats réels.

De manière plus théorique

Sur l’économie on constate 3 effets devant être pris en considération afin d’évaluer l’effet net sur l’économie.
L’effet de substitution consiste à considérer le fait que, dans le cas ou un résident dépense de l’argent pour assister à l’évènement, cette dépense supplémentaire se fait au détriment des autres dépenses habituelles comme les loisirs, le cinéma. La balance s’équilibre et l’impact induit se présente donc comme étant pratiquement nul.

L’effet d’éviction, quant à lui, détient une certaine visée correctrice. Il tend à remettre les idées reçues en ordre. Certes, un grand évènement sportif attire de nombreux visiteurs qui se déplacent spécialement pour cette occasion. Mais il repousse tout de même un nombre non négligeable de visiteurs à cause de l’afflux de personnes présentes, et qui décident alors de changer de destination. Avec la présence d’un tel évènement, hausse des prix, hôtels complets, embouteillages, conflits entre supporters, … sont généralement de mise.

Le dernier effet : l’effet de fuite des retombées économiques. Une augmentation des revenus pour les entreprises locales, pour les détenteurs d’infrastructures, les hôteliers, constructeurs, et ainsi pour les détenteurs de capitaux, ne signifie pas forcément une hausse des recettes dans l’économie locale. Leurs recettes ne sont pas nécessairement réinvesties dans l’économie locale. L’effet multiplicateur, en réponse à cet effet, tend davantage à se voir surestimé.

Quelle stratégie de communication adopter pendant les soldes ?

Une semaine que le coup d’envoi des soldes est lancé. Jusqu’au mardi 29 juillet, c’est officiellement le temps des bonnes affaires et le seul moment où un magasin est autorisé à vendre à perte. Trois quart des Français déclarent vouloir en profiter, soit 5% de consommateurs de plus qu’en 2013, selon un sondage Ipsos. Les magasins ont donc cinq semaines pour se débarrasser de leurs stocks. Quelle stratégie de communication adopter pour faire le plein de clients et le vide dans les rayons ? 

Faire le buzz… en habillant à l’œil 

Pour vendre pendant les soldes faut-il se démarquer ? Voilà l’une des premières stratégies de communication : le buzz marketing et viral. La marque espagnole, Desigual, a fait parler d’elle la semaine dernière en (re)lançant dans trois villes européennes (Madrid, Milan et Paris) son concours « semi-naked » – qui s’est déjà exporté aux Etats-Unis et en Asie. Les candidats étaient invités à se mettre à nu (ou presque) pour se voir offrir deux vêtements de la boutique. 

A Paris, il a fallu attendre de 7h à 8h30 du matin devant le magasin, en petite tenue pour gagner peut-être le droit de se rhabiller aux couleurs de la marque. Parmi le groupe de prétendants enregistrés préalablement sur Internet, seulement cent personnes ont été choisies pour leurs sous-vêtements originaux par Ayem Nour, jurée choisie par la marque, qui s’est fait connaître lors de l’émission de téléréalité Secret Story. Un buzz marketing réussi pour une première du genre en France ! 

Organiser des ventes privées… en fidélisant les « best »

Avant l’heure, c’est déjà l’heure ! Pour les « meilleurs » clients d’une marque ou d’un magasin, un mois avant les soldes, un commerçant a le droit d’organiser des « ventes privées ». Ces promotions destinées aux habitués sont annoncées le plus souvent par e-mail ou par voie postale. Elles peuvent dans certains cas être demandées directement par les clients en magasin qui souhaitent profiter de réduction inédite avant les autres.

Pour un commerçant, organiser et communiquer sur ces promotions en avant-première, permet de fidéliser les clients et de les récompenser pour leurs achats. Ils se sentent privilégiés de pouvoir profiter de réductions sur leurs produits préférés et ce, avant tout le monde et en ayant encore le choix du modèle, de la taille et de la couleur. 

Miser sur la livraison… en réveillant l’achat désir

Pendant les soldes, si les Français ne courent pas les rues et les bonnes affaires, ce n’est pas forcément qu’ils boudent les soldes. Sur Internet, comme en magasin, les démarques battent leur plein et les coups de cœur peuvent là aussi être garantis ! L’un des défis majeurs des entreprises du e-commerce est de pouvoir répondre à la demande des clients en temps et en heure. Car ce qui paie, durant cette période, c’est de pouvoir satisfaire l’achat-impulsif, le plus rapidement possible. 

Les marques misent donc gros durant ces quelques semaines, car même si le transporteur est seul véritablement responsable de la livraison, elles communiquent malgré elles sur la qualité de leur service. Dans la jungle du e-commerce actuel, le véritable défi est de montrer que l’entreprise est sérieuse, capable de tenir ses promesses, et peut répondre aux attentes de ses clients. Si le pari est réussi, peut-être que l’internaute volage aura trouvé sur le site marchand un nouveau nid pour ses coups de cœur. 

Communiquer sur les bonnes affaires…. en revenant aux fondamentaux des soldes 

Oui, car ne l’oublions pas, les soldes c’est avant tout des affaires qu’on ne pourrait pas faire ailleurs ou à une autre période de l’année (quoique). Le désir de faire des économies est important pour le client. De l’autre côté, la nécessité de déstocker est grande pour les magasins, et encore plus pour les indépendants pour qui, vendre au déstockage, serait synonyme de pertes importantes. 

Alors certains magasins ne rechignent pas à solder au taux fort jusqu’à un dixième du prix original de l’habit. Communiquer sur ses réductions en cascade que ce soit directement auprès de la clientèle, en vitrine, via les réseaux sociaux ou sur les sites internet est une logique qui paie très certainement pour tous les fanas de soldes à l’affût des bons deals de la saison. 

Profiter des dérogations et des soldes « flottantes »… 

Le calendrier des soldes est différent suivant les régions françaises que l’on soit à Paris, en Corse, dans les Alpes-Maritimes ou en Réunion. Repoussées de quelques semaines à plusieurs mois dans certains cas, les soldes profitent de certaines dérogations particulières dans les départements frontaliers et dans les territoires d’outre-mer pour le plus souvent coïncider avec les bonnes aubaines de l’autre côté de la frontière. Pour les régions qui en bénéficient, communiquer sur ses dérogations peut être d’un bon ressort pour attirer à soi, outre la clientèle étrangère, les Français, en vacances qui n’auraient pas eu le temps de faire leurs achats avant. 

Jusqu’à cette année, les commerçants sont également autorisés à organiser des soldes dites « libres » ou « flottantes ». Ils peuvent choisir la date qui leur convient pour deux semaines de soldes complémentaires, sous réserve de ne pas les fixer le mois qui précède la période de soldes nationale. Ils peuvent profiter de communiquer sur ces soldes qui n’appartiennent qu’à eux. Cependant à partir du 1er janvier 2015, les règles du jeu vont quelque peu être modifiées. Les soldes flottantes instaurées en 2009 vont être supprimées. Les soldes classiques quant à elles vont être rallongées d’une semaine à chaque saison – soit six semaines de rabais en été et en hiver. (Bonnes) affaires à suivre…

Les réussites commencent toujours quelque part !

Qu’est-ce qui fait parler le monde entrepreneurial à l’étranger ? Des inventions en attente de création, des entrepreneurs de plus en plus vieux, le Ramadan comme meilleure période pour réseauter…. Petit tour du web à l’international en passant par la Hongrie, l’Afrique, la Chine, les Etats-Unis et les Pays Arabes. 

HONGRIE : Petit pays mais grandes réussites … Les leçons à tirer de l’exemple de Prezi 

The Next Web a interviewé le co-fondateur hongrois de Prezi, Adam Somlai-Fisher. L’entreprise a été créée à Budapest, en Hongrie en 2009. Le mot “prezi” est le raccourci pour dire « présentation ».  

« Nous avons décidé d’aller sur le marché international juste après avoir lancé notre site. Bien sûr pour une start-up basée dans le web, cela signifie se rendre à San Francisco. Si vous voulez construire une marque internationale, il n’y a actuellement qu’un seul marché qui déterminera votre potentiel sur le long terme et ce sont les Etats-Unis »

L’entrepreneur ajoute : « En tant qu’Européen, je ne peux pas vous empêcher de démarrer une entreprise en Europe. En fait, je crois que la Silicon Valley sous-estime les Européens – particulièrement ceux qui se bousculent pour trouver des ingénieurs. Il y a de nombreuses success stories européennes installées de l’autre côté de l’Atlantique. (…) Ayant dit cela, la réalité est, qu’importe où tu commences, si tu es un entrepreneur qui rêve de construire une marque internationale, le marché américain sera la clé de ton succès ou de ton échec ». 

Lu sur thenextweb.com : « How to build a globally successful startup from a small country : Lessons from Prezi »

AFRIQUE : Ce que les entrepreneurs du continent n’ont pas encore inventé

Sur le continent africain, il y a plusieurs choses qui ont besoin d’être inventés et des problèmes qui ont besoin d’être résolus. Ventureburn.com a listé 9 choses qui manquent au continent. Voici trois d’entre elles. 

« Une application de covoiturage. De trop nombreuses personnes ont une voiture en Afrique et de trop nombreuses villes sont embouteillées. Pourquoi ne pas utiliser le covoiturage au lieu que chacun conduise sa voiture ? Beaucoup voudraient s’y mettre mais très souvent ils ne trouvent personne à côté de chez eux qui ont le même trajet qu’eux. Pourquoi ne pas créer une application qui permette aux personnes intéressées par le covoiturage de se trouver ? »

« Les testeurs d’eau : bouée d’eau douce. En Afrique, la pollution affecte les ruisseaux d’eau douce. Voilà donc une vieille idée à reconvertir – des bouées d’eau douce. Une bouée est un appareil flottant qui peut avoir plusieurs buts et il est souvent utilisé en mer pour indications. Pourquoi ne pas créer l’une d’entre elles pour tester le niveau de contamination de l’eau et savoir si elle est bonne à la consommation et ce, avant que des personnes ne meurent de la fièvre typhoïde ? » 

« Une application pour partager la nourriture. Quand j’étais enfant, on me parlait constamment des enfants qui meurent de faim quelque part et qui pourraient bénéficier des restes de ma nourriture. Ma réponse était toujours un astucieux « Et bien, envoie leur « . Pourquoi ne pas faire ça ? Créer une application qui nous permette d’envoyer la nourriture à ceux qui sont dans le besoin. On emballe les restes qu’on veut envoyer et une application nous dit la plus proche place pour le déposer. Le même jour, le paquet sera donné à quelqu’un qui en a besoin. »

Lu sur ventureburn.com : « 9 things we wish African entrepreneurs would invent already » 

TAIWAN : Les entrepreneurs craignent de ne pas trouver de successeurs 

« Les dirigeants taïwanais expatriés en Chine pour construire leur empire s’inquiètent de savoir qui va leur succéder. Ces entrepreneurs sont devenus des personnes importantes dans les cercles économiques de la Chine mais sont confrontés au problème assez répandu dans la culture Chinoise : à qui laisser l’entreprise au moment de la retraite ? 

 » Toute ma vie, j’ai investi 100% de moi-même face à un objectif que je souhaitais atteindre. Mais quand arrive l’heure de convaincre mes enfants de me succéder, il vaut mieux ne pas trop les forcer. Le mieux serait de ne pas tenter de les convaincre du tout. Il est aisé de laisser s’envoler un oiseau que vous avez dans les mains. Plus difficile est de ne pas regarder l’oiseau voler et de ne pas s’inquiéter qu’un jour, il puisse tomber au sol  » a expliqué l’un des dirigeants taïwanais au China Times. »

Lu sur Wantchinatimes.com : « Taiwan’s entrepreneurs struggle to get their kids on board »

ETATS-UNIS : Des entrepreneurs de plus en plus âgés

« Selon la fondation à but non lucratif Ewing Marion Kauffman, les individus âgés entre 55 et 64 ans représentent 23.4% des entrepreneurs qui ont lancé leur entreprise en 2013 – 14.3% de plus qu’en 1996. Les données, écrit le directeur de la recherche Dane Stangler, indiquent que « les Etats-Unis s’apprêterait à connaître un boom entrepreneurial – non malgré leur population âgée mais grâce à elle ». 

Les raisons qui les poussent à entreprendre ? Accomplir les rêves qu’ils ont jusque là différés ou rester actifs sans pour autant connaître un travail avec des horaires de bureau réguliers. Mary Furlong, professeur d’entrepreneuriat à l’Université Leavey School of Business de Santa Clara déclare que l’entrepreneuriat est « le nouveau passeport vers la longévité. Beaucoup savent qu’ils doivent travailler plus longtemps mais ils veulent quelque chose de plus flexible et de plus amusant qu’une carrière traditionnelle »« 

Lu sur The Wall Street Journal :  » Where older entrepreneurs can find help »

PAYS ARABES : Comment utiliser le Ramadan pour réseauter ? 

 » Durant le Ramadan, plusieurs d’entre nous vont recevoir des invitations pour iftar (repas du soir) et suhour (repas du matin avant le jeûne), parmi lesquelles il y aura de bonnes opportunités pour réseauter. Le Ramadan est aussi un temps particulier pour les médias sociaux dans le monde arabe, avec des taux élevés de connexion à Internet enregistrés durant cette période.

Bien que la fin du mois de juin va voir son activité économique diminuer et les gens rentrer chez eux rapidement après le travail, il est faux de croire que la vie sociale se restreint durant le Ramadan. Au contraire, les businessmen vont attendre le coucher du soleil pour négocier les prix et clore les affaires, les chasseurs d’emploi vont pouvoir avoir des nouvelles opportunités de carrière, d’autres vont utiliser le côté social du Ramadan pour rentrer en contact activement avec des professionnels de l’industrie. »

L’Arabian business donne quelques conseils pour faire des affaires durant le Ramadan : 

« Demandez des conseils à propos des traditions et des coutumes locales en période de Ramadan si vous n’êtes pas familier avec l’Islam et sa culture. Montrer du respect pour ceux qui jeûnent. Si vous avez besoin d’organiser des rendez-vous, programmez-les en milieu de matinée si possible, et évitez de les mettre en place après trois heures de l’après-midi. Utilisez ce temps pour renforcer vos relations professionnelles avec vos clients existants avec patience et respect, et concentrez-vous également sur votre activité en interne. (…) Confirmez votre présence et arrivez à l’heure, si vous êtes invité à un iftar ou suhour et que vous décidez d’y aller. Appliquez-vous les mêmes règles que lors d’un déjeuner ou dîner d’affaire. »

Lu sur arabianbusiness.com : « Networking during Ramada »

Entrepreneur et politique : compatible ?

Etre entrepreneur implique de nombreuses responsabilités. Alors, jouer, en plus de cela, un rôle prenant dans le monde de la politique n’est pas chose facile. Et surtout, peut se montrer lourd de conséquences.

Un entrepreneur qui fait de la politique doit savoir aussi bien manier les sciences économiques que les sciences politiques. Il n’est d’ailleurs pas si rare qu’un entrepreneur décide de se lancer dans la politique.

Le pouvoir de l’entrepreneuriat

La majorité des mouvements réalisés proviennent d’entrepreneurs. Des petites décisions ont le pouvoir de provoquer un impact considérable à leur échelle et de changer les choses. Créativité industrielle et innovation en sont des exemples phares. Ces actions sont autant d’opportunités qui s’offrent aux entrepreneurs, et ainsi au monde qui les entourent. En saisir plusieurs, les tester, les mettre en œuvre, continuer à les développer, telle est la clé du succès. L’entrepreneuriat met en effet l’accent sur l’idée de création ou de développement d’entreprises. C’est l’aboutissement de projets.

La rentrée en jeu d’une dimension politique

De manière générale, la politique renvoie à notre société, son organisation et ainsi son développement. Pour être plus précis, la politique réfère à la constitution, c’est-à-dire à la structure mais aussi au fonctionnement de la société. La politique se traduit en termes d’actions et a trait au domaine du collectif.

S’attacher à une certaine dimension politique et en être acteur quand on est entrepreneur, engage un champ d’actions plus large. Cela peut faire référence à l’émergence et l’organisation de l’action collective, ou encore promouvoir des solutions pour des problèmes donnés. 

Le lien majeur entre l’entrepreneuriat et la politique repose sur la visée économique.

L’alliance entre entrepreneuriat et politique prône des intérêts collectifs ainsi que la constitution des groupes d’action. De cela découle la notion d’entrepreneur politique. Les acteurs font de ce concept un calcul rationnel basé sur une logique coûts/bénéfices. Pour ce faire, il faut constituer un groupe. La constitution de ce groupe dépend de l’entrepreneur politique. Ce dernier est représenté comme une personne supportant tous les coûts liés substantiels qui se présentent comme nécessaires à l’organisation d’un groupe. On peut noter certaines fois, une motivation d’ordre idéologique.

Pour assumer son rôle, l’entrepreneur politique se doit de détenir des qualités d’expertise ainsi qu’une certaine légitimité. Il doit également posséder des qualités de négociateur et de communication afin de promouvoir correctement ses solutions.

Parti pris

Un entrepreneur qui fait de la politique engage certainement ses positions puisqu’il est généralement contraint de choisir un parti. Et ce, même de manière indirecte, c’est-à-dire en sans afficher clairement son parti mais en œuvrant à diverses actions et missions spécifiques. En appuyant certaines décisions, et surtout, en les appliquant et en mettant en œuvre des projets, ce même entrepreneur prend parti. 

Il ne faut pas oublier que vous êtes dirigeant d’une entreprise. Vos salariés n’ont pas forcément les mêmes opinions politiques que les vôtres. Gardez à l’esprit que pour maintenir la cohésion au sein de votre équipe il est préférable d’afficher une image neutre face à l’ensemble des membres de votre entreprise. Cela passe aussi bien par vos salariés que par vos collaborateurs. Certains d’entre eux pourraient en effet se révéler d’un autre parti que le vôtre, avoir des idées différentes, et ne pas adhérer à vos idées politiques. Ces différences de points de vue peuvent impacter vos relations dirigeant/collaborateurs et induire une moins bonne image qu’ils auront de vous. Cela pourrait même aller jusqu’à créer des désaccords et des tensions.

Vos opinions politiques, si elles sont dévoilées et affichent clairement vos positions par votre discours ou vos actes, peuvent même aller jusqu’à engendrer des conséquences directement sur l’image de votre entreprise. Notamment pour les personnes dont les opinions politiques sont en contradictions avec les vôtres. La perception qu’ils auront de votre entreprise se verra ainsi fortement influencée et vous risquez de perdre certains consommateurs voire clients potentiels. Ils pourraient en effet avoir une image négative de votre entreprise car gérée par un entrepreneur aux opinions politiques différentes des leurs. Ils seront moins enclins à acheter vos produits et/ou services. Des débats d’ordre politique pourraient être lancés et les conséquences, considérables sur votre activité.

Certes, il peut s’avérer que vos idées aient l’effet inverse sur vos collaborateurs qui verront en vos opinions les leurs, ce qui créera des liens avec eux. De même pour vos consommateurs et vos clients potentiels, s’il s’avère qu’ils détiennent une idéologie politique semblable à la vôtre, l’image qu’ils auront de votre entreprise ne sera que meilleure. Indirectement, votre société sera prise comme un modèle, comme un exemple à suivre. De manière probablement inconsciente, ils ne seront que plus favorables à l’achat de vos produits et/ou services.  

C’est à double tranchant. Un pari plus que risqué.

La politique … environnementale

Toujours aussi tendance cette année, la politique environnementale animée par l’écologie semble être un choix judicieux. Un moyen de rassembler de nombreuses personnes à votre cause, d’adopter une politique saine et de renvoyer une image de vous favorable, et ainsi une bonne image de votre entreprise.

Googliser : l’outil favori de ma boîte !

Que celui qui n’a jamais googliser son nom ou le nom d’un de ses collaborateurs me jette le premier caillou ! Car chercher des informations supplémentaires sur le moteur de recherche devient un réflexe pour beaucoup d’entre nous. Google se transforme en nouvelle encyclopédie des temps modernes. Seule différence avec l’époque des Lumières : les moteurs de recherche peuvent dévoiler jusqu’à nos plus sombres parts ! 

Googliser. Le mot est rentré dans le dictionnaire depuis le début de l’année 2014. Si la recherche des informations sur Internet n’est pas l’apanage des entreprises, comment celles-ci peuvent-elles utiliser Google (ou tout autre moteur de recherche) et en quoi googliser peut-elle leur servir ? 

Googliser sa propre entreprise

En parlant de moteur de recherche et avant de s’occuper des autres, l’un des premiers réflexes doit être de se googliser soi-même, ou donc sa société. Il est fort à parier que vos clients veulent en savoir plus sur vous, sur vos activités, votre parcours en tant qu’entrepreneurs, vos précédents clients, les retours positifs et négatifs quant à vos services…. En cherchant des informations et si vous n’avez pas déjà prêté attention à votre e-réputation, ils peuvent tomber sur des pages que vous n’auriez pas vraiment souhaité affichées. 

En tant que dirigeant, vous devez par exemple gérer vos réseaux sociaux pour que votre profil personnel Facebook ne s’affiche pas automatiquement dans les recherches Google, tout comme de vieilles photos dont vous n’aviez même pas la connaissance. Vous pouvez tester votre e-réputation et votre implantation sur Internet. Vous devez surtout en prendre soin pour gérer vos points d’encrage sur le web. Pour cela vous pouvez mettre en place une veille sur le nom de votre entreprise ou sur votre propre nom. Vous devez également augmenter votre présence sur la toile en fournissant un contenu et des informations positives sur votre compte. Pour cela, la tendance est au recrutement de community managers, véritable gardien de l’e-réputation de votre entreprise. 

Toutefois, soyez averti. Google ne vous dit pas toujours la vérité. Certains résultats peuvent être influencés par les recherches que vous menez depuis quelques semaines ou quelques mois sur votre ordinateur et faire remonter des recherches qui n’apparaissent pas dans les premières pages en temps habituel sur un navigateur « neutre ». Supprimez donc les cookies et nettoyez votre historique régulièrement. 

Googliser ses clients 

Un cas a récemment fait parler de lui. C’est celui d’un des restaurants gastronomiques du quartier de Manhattan, trois étoiles au guide Michelin, qui a donné la mission a un de ses maîtres d’hôtel de googliser le nom des clients qui ont réservé une table, selon Grub Street. L’Eleven Madison Park adapte les services proposés en fonction de la région dont sont originaires les clients, leur profession, leurs goûts et les circonstances particulières (s’il y en a) liées au diner (anniversaire, fiançailles, anniversaire de mariage…). Le manager du restaurant déclare : « Nous souhaitons susciter chez nos clients le sentiment d’être à la maison » (The Times). Pour cela, les cinq membres de l’équipe qui se tiennent à l’entrée sont capables d’accueillir chacun par leur nom. 

Il y a deux ans, la compagnie d’avion British Airways avait fait parler d’elle en communiquant sur le fait qu’elle allait utiliser Google pour collecter les photographies de ses passagers VIP et ainsi pourvoir améliorer leur accueil à bord en les reconnaissant immédiatement. En les transmettant aux personnels d’accueil, British Airways affirmait sa volonté d’apporter une touche personnalisée.

Qu’est-ce qu’il y a de gênant dans ces deux démarches qui, finalement, ne souhaitent qu’améliorer le quotidien des clients ? La procédure peut paraître, aux yeux de bon nombre de clients, intrusive. C’est surtout une immersion dans la vie privée et une collecte de données qui peut paraître illégale même si les informations en elles-mêmes sont rendues publiques sur Internet parce qu’en ligne et non protégées par les paramètres de sécurité. La sécurité des données est également en jeu. Peut-on être tout à fait certains que les données récoltées ne seront pas utilisées à d’autres fins ? 

Googliser ses candidats au recrutement

Internet bouleverse les méthodes classiques de recrutement, notamment dans la mise à disposition de données personnelles et professionnelles sur le web. 

On peut distinguer trois types de recruteurs : ceux qui googlisent systématiquement les candidats avant l’entretien d’embauche. Ceux qui préfèrent se contenter de fixer leur attention uniquement sur les profils professionnels de candidats et le cas échéant leur compte Twitter suivant le profil recherché. Enfin, certains recruteurs ne se renseignent préalablement pas sur les candidats, soit qu’ils n’en voient pas l’intérêt, soit qu’ils se l’interdisent pour des raisons éthiques ou qu’ils n’en aient pas encore le réflexe…

L’e-réputation peut jouer en amont du recrutement pour les présélections de profils à rencontrer lors d’entretien. Les traces positives glanées sur le web peuvent jouer en faveur des candidats comme la part négative dévoilée par les recherches ou la mise en lumière d’inadéquation avec les valeurs de l’entreprise.

Googliser ses concurrents

Glaner des informations sur le web par rapport à la concurrence peut être un bon outil pour savoir où se situe votre entreprise sur le marché. En tapant des mots clefs concernant votre secteur d’activité sur le moteur de recherche, vous serez à même d’identifier la tendance, les nouvelles activités. Vous pouvez également suivre les commentaires qui sont déposées sur les réseaux sociaux de vos concurrents ou sur des forums annexes et vous faire une idée plus approfondie de leurs forces et faiblesses. Connaître vos concurrents est indispensable pour votre entreprise. Vous pouvez également investir dans des audits de concurrence.

De l’intérêt d’échouer… avant de créer !

En 2009, après avoir passé une quinzaine d’années au sein de groupes internationaux (Sony, Motorola, Texas Instruments) à des postes de marketing et business développement, je décide de m’offrir une nouvelle vie professionnelle – crise de la quarantaine oblige … Une opportunité se présente, je la saisis. Le projet (multimédia dans les avions) se révèle ambitieux et je décide de foncer.

Il est porté par un associé qui a travaillé 25 ans dans le secteur et un autre dans les médias et qui fournissait en contenu les compagnies aériennes. En quelques semaines, on se met d’accord : la répartition du capital est fixée, les fonds déposés, les statuts signés ; ne reste plus qu’à les déposer… C’est à ce moment-là que les difficultés commencent.

Le début des difficultés

Bien qu’ayant vocation à développer une solution innovante à base d’électronique, la maintenance et la réparation font partie intégrante de l’activité de la société en création. Néanmoins, le CFE (Centre de Formalités des Entreprises) voyant ces 2 mots dans les statuts nous impose l’inscription à la CMA (Chambres des Métiers et de l’Artisanat) ; ce que nous refusons. La rédaction des statuts par un avocat et son intervention n’y font rien. Comment négocier avec l’administration ? Ce contretemps a eu des conséquences bien plus importantes qu’originellement envisagées.

Au fil des semaines, des divergences de vues stratégiques mais aussi dans la façon de fonctionner, de travailler – seul et ensemble – se font jour entre les associés. De même, le projet se révèle par trop ambitieux eu égard aux ressources disponibles et mobilisables à court terme. Avant donc que d’avoir pu déposer les statuts de la société, le trio d’associés vole en éclat… le projet aussi !

Problème : des frais ont déjà été engagés, la capital social amputé… et sans entrer dans les détails, défaire ce qui venait d’être construit pris bien du temps, un peu de sueur… et de sang ;-(

Les enseignements de l’expérience

A l’aune de cette expérience, je me suis aperçu que ma volonté d’entreprendre était à l’époque « trop forte » : réelle envie d’entreprendre, peur de l’inaction et l’anticipation de problèmes financiers à venir m’empêchait de prendre le recul nécessaire par rapport au projet lui-même et aux conditions de mise en œuvre, notamment au niveau de l’équipe. S’interroger sur ses vraies motivations est une étape essentielle dans la construction d’un projet entrepreneurial.

Ma connaissance des deux associés était peut-être trop limitée pour l’un voire inexistante pour l’autre. Autant créer avec son meilleur ami ou la famille peut s’avérer périlleux, autant ne pas connaître suffisamment les personnes avec qui, à l’avenir, nous allons passer le plus de temps peut être très dommageable. Il faut s’assurer :

  • de partager la même vision du projet, son ambition et sa mise en œuvre
  • d’avoir des personnalités et des modes de fonctionnement au moins compatibles sans être identiques bien évidemment.
  • s’assurer d’une bonne répartition tâches : qui fait quoi ? Qui est responsable de quoi ?
  • comprendre les motivations de chacun et s’assurer des investissements des uns et des autres, en temps, ressources et implication. Dans le même esprit, si tous les associés n’ont pas les mêmes impératifs financiers, la question de la rémunération (combien se payer ? et quand ?) se posera rapidement et peut être source de conflit à venir. A défaut d’avoir les mêmes exigences au même moment, se mettre d’accord sans arrière-pensée est critique pour la cohésion de l’équipe et donc la réussite du projet.

Personnellement, cette première expérience entrepreneuriale a été des plus instructives. Premièrement, j’ai pu aborder ce monde nouveau de la création d’entreprise ; venant de grands groupes, le choc est assez violent : moyens limités, gestion du temps millimétrée, polyvalence absolue, perte de l’aura et du soutien du nom d’une grande société… J’ai pourtant persévéré en créant une seconde entreprise puis en fondant mon propre cabinet conseil en stratégie et développement opérationnel (UpSO Conseil) et prenant la direction d’un Master… « Entrepreneuriat » à EDC Paris Business School.

Aujourd’hui, j’aime à penser que cette expérience m’aide dans mes relations avec mes interlocuteurs actuels – étudiants du Master Entrepreneuriat à EDC, futurs ingénieurs de l’école Centrale, dirigeants de start-up (via Scientipôle et Paris Incubateurs), TPE et PME : les guider, les conseiller mais aussi les comprendre pour cheminer ensemble sur le chemin plein de détours de l’entrepreneuriat.

L’Art de diriger à la manière de SUN TZU

« L’Art de la guerre » est le tout premier traité de stratégie militaire écrit au monde (IVe siècle avant J.C.) dans lequel SUN TZU développe des thèses originales qui s’inspirent directement de l’ancienne philosophie chinoise. Domitille Germain a repris ces principes pour les transposer au monde de l’entreprise dans son livre récemment publié : « SUN TZU : de l’Art de la guerre à l’Art de diriger ».

Le parallèle paraît d’emblée assez évident :
Au souverain correspondent les actionnaires,
Au général le dirigeant,
Aux officiers les cadres,
Aux soldats les salariés,
À la nation l’entreprise,
À l’autre tout ce qui peut menacer la pérennité et la croissance de l’entreprise,
À la guerre entre soi et l’autre la lutte de l’entreprise contre une menace quelle qu’elle soit

Et enfin, à la victoire la survie et la prospérité de l’entreprise.

Cependant, le plus important pour le dirigeant ne consiste pas, contrairement aux idées reçues, à se lancer dans la bataille contre un concurrent afin de le vaincre, mais bien au contraire à s’appliquer d’abord à construire l’invincibilité de son entreprise.

Les 5 facteurs de l’invincibilité

Les 5 facteurs de l’invincibilité devraient permettre de déterminer avec une quasi-certitude l’issue du combat dans lequel l’entreprise veut s’engager. Il s’agit de :

  • La Vertu qui représente le sens porté par l’organisation. C’est elle qui donne un but au travail réalisé chaque jour par les salariés au sein de leur entreprise et qui leur permet de comprendre le pourquoi de leur engagement. Elle se traduit par des actions concrètes portées par le dirigeant qui mobilisent le personnel et l’encadrement
  • Le Ciel qui concerne l’environnement de l’entreprise qu’il soit économique, politique ou résultant d’une catastrophe naturelle. Le dirigeant doit prendre toutes les mesures susceptibles de protéger son entreprise et tenter d’anticiper ces événements d’autant qu’ils peuvent avoir une incidence à court, moyen ou long terme sur elle. Il ne les maîtrise cependant pas
  • La Terre qui constitue le terrain d’action privilégié de l’entreprise. Il s’agit, en effet, de ses activités, de ses marchés, de ses clients, de la concurrence et de ses partenaires. Elle peut les étudier tout à loisir pour mieux les comprendre (études de marché, business intelligence…) et les utiliser pour développer sa stratégie en relation avec le Ciel
  • Le Commandement qui s’identifie en la personne du dirigeant, c’est-à-dire qu’il est directement le reflet de sa personnalité, de ses qualités personnelles et professionnelles, de son expérience et de son réseau de relations
  • La Règle enfin qui concerne la discipline, la hiérarchie et la logistique, c’est-à-dire l’ensemble des règles, des procédureset des processus mis en œuvre par l’entreprise pour réaliser ses activités au jour le jour etpour assurer une bonne gouvernance et des conditions de fonctionnement adéquates.

S’agissant de facteurs sur lesquels le dirigeant a la maîtrise, la Vertu, le Commandement et la Règle doivent être des terrains d’action à privilégier. Il conviendra donc de vérifier que les actions engagées atteignent bien les objectifs assignés pour, le cas échéant, y apporter les mesures correctives qui conviennent, mais également d’engager tous les changements et toutes les améliorations susceptibles de renforcer l’entreprise et d’accroître sa performance. Ce n’est qu’en travaillant sur elle-même qu’elle assurera son invincibilité.

A ce moment, elle sera en mesure de se préoccuper de sa concurrence à qui elle devra appliquer une analyse s’appuyant sur les 5 mêmes facteurs afin d’identifier un point faible et par là même, la meilleure façon de la vaincre. C’est sur cette base que le dirigeant déterminera une stratégie victorieuse. Domitille Germain l’a qualifiée de « mouvement stratégique ».

Faire la grève, est-ce que ça paie ?

L’actualité sociale foisonne d’exemples de grèves qui se succèdent et semblent se ressembler. Depuis quelques semaines, les mouvements sociaux qui paralysent certains secteurs se sont multipliés. D’un côté, certaines professions (salariés de la SNCF, contrôleurs aériens et chauffeurs de taxi) revendiquent certains droits, défendent leurs acquis ou s’opposent à une nouvelle règlementation. De l’autre, les usagers peinent à comprendre les tenants et aboutissants de ces mouvements de grève, leurs causes et leurs conséquences. Une certitude : le seul point commun entre tous ces mouvements tient dans les conséquences de la grève sur le contrat de travail et sur le salaire des grévistes.

Les effets de la grève, quels sont-ils ?

Il faut distinguer ses effets sur …

Pour toute la durée de la grève, le contrat de travail se trouve simplement suspendu. (art. L. 2511-1
du code du travail)
Le salarié en grève, bien qu’il cesse d’être tenu de fournir le travail, continue de faire partie du personnel de l’entreprise : il ne peut aller travailler chez un autre employeur, sous peine de se voir imputer la rupture du contrat.
A l’inverse, l’employeur ne peut, pour le licencier, prendre prétexte de l’absence prolongée d’un salarié, dès lors que cette absence est due à une grève de caractère licite, suivie par une partie du personnel de l’entreprise.

  • le salaire

La suspension du contrat de travail pour faits de grève emporte celle de l’obligation pour l’employeur de payer les salaires et ce, en raison de l’inexécution momentanée de l’obligation de travail.
En principe, la retenue opérée sur la rémunération du salarié gréviste est proportionnelle à la durée de l’arrêt de travail. Pour ce faire, l’abattement de salaire doit être calculé sur l’horaire mensuel des salariés et non par jours calendaires, même lorsque la convention collective prévoit que les nécessités inhérentes à la profession ne permettent pas de déterminer la répartition des heures de travail.


Qu’en est-il du forfait jours ?

A défaut d’accord collectif ayant fixé d’autres modalités, la retenue sur salaire encas de grève d’un salarié en forfait jours se calcule en fonction d’un salaire horaire « fictif » lorsque la grève est d’une durée inférieure à la journée complète ou à la demi-journée.
En revanche, lorsqu’un accord collectif précise qu’aucune retenue sur salaire ne peut être effectuée en cas d’absence inférieure à une demi-journée, cette règle doit être appliquée en cas de grève.

Mais, il existe des exceptions.

L’employeur est tenu de payer les salaires pour la durée de la grève dans plusieurs situations,notamment, lorsque des salariés grévistes assurent un service minimum à la demande de l’employeur ou en application d’un accord d’entreprise, ou lorsque le principe de la suppression du salaire des grévistes est écarté par accord de fin de conflit.

  • le paiement des primes

Réduire ou supprimer une prime à un salarié en raison de sa participation à une grève est discriminatoire, à moins que d’autres absences, autres que celles que la loi assimile à du temps de travail effectif (jours RTT, congés payés…), entraînent la même suppression.( art. L. 2511-1
du code du travail)
Ainsi n’est pas discriminatoire la suppression d’une prime pour fait de grève dès lors qu’une absence pour maladie, qui n’est pas légalement assimilée à du temps de travail effectif, a les mêmes conséquences.
Cette solution s’applique qu’elle que soit la prime : prime d’assiduité, prime de fin d’année, prime d’ancienneté…

L’exercice du droit de grève suspend l’exécution du contrat de travail pendant toute la durée de l’arrêt de travail de sorte que ces jours ne sont pas assimilés à des périodes de travail effectif pour le calcul des congés payés.
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  •  l’indemnisation des salariés en inactivité

Salarié malade avant la grève

Le complément conventionnel de rémunération doit être versé dès lors qu’une partie du personnel a pu continuer à travailler pendant la période de grève sansavoiràsedemandercequelesalariéauraitfaitdanslecasoùiln’auraitpasétémalade. Toutefois, lorsque l’ensemble du personnel non gréviste n’a pu travailler et que l’employeur ne leur a pas versé de salaire, celui-ci n’est pas tenu de verser les indemnités complémentaires pour maladie (sauf dispositions conventionnelles contraires).

Gréviste malade


Lorsqu’un salarié participe à une grève avant de tomber malade, l’employeur n’est pas tenu de lui verser des allocations complémentaires et ce, jusqu’à la cessation de la grève, date à laquelle elles commenceront à lui être versées.


Accidents du travail

L’accident survenu au cours d’une grève ne peut être considéré ni comme un accident du travail, ni comme un accident du trajet, puisque le contrat de travail est suspendu pendant la grève.

  • les salariés non grévistes

Durant la grève, l’employeur est tenu de fournir aux salariés non grévistes les moyens d’effectuer leur travail et de leur verser le salaire correspondant.
 A défaut de situation contraignante, l’employeur ne peut diminuer la rémunération contractuelle des salariés non grévistes au motif qu’il les a affectés à un travail différent de celui qu’ils accomplissent habituellement. Cette règle s’applique aussi aux entreprises de travail temporaire.

L’employeur est libéré de ses obligations si et seulement s’il apporte la preuve qu’il s’est trouvé dans l’impossibilité de faire fonctionner l’entreprise notamment, lors de piquets de grève, d’une occupation des locaux ou d’impératifs de sécurité.

Néanmoins, même si l’employeur a été contraint, du fait de la grève, d’arrêter totalement les installations de l’atelier de production pour des impératifs de sécurité, il lui incombe, dans la mesure du possible, de fournir aux salariés non grévistes des tâches supplétives en rapport avec l’exécution de leur contrat de travail. A défaut, il sera tenu de rémunérer tous les salariés qui s’étaient tenus à sa disposition.

Pour plus de détails sur ce thème

Nous vous invitons à consulter l’ouvrage intitulé « Le travail de demain : rénovation ou révolution ? », pages 104 et suivantes, par Haïba OUAISSI, publié aux éditions LGDJ, juin 2014.

La formule magique de l’innovation en Europe : retour à la dictature scolaire ?

Dans le domaine de l’éducation, la liberté est à la mode. En Europe, des écoles avant-gardistes en entrepreneuriat et innovation développent de grands espaces de libertés pour leurs élèves, des espaces ouverts au développement personnel, permettant un apprentissage ludique par des pédagogies innovantes.

Les exemples sont multiples : une école de leadership créatif dans une ancienne usine à Amsterdam ; les « Pilotes du chaos » (Kaospiloten) dans une maison d’habitation au bord de la mer au Danemark ; des ateliers dans la nature entre kayak et escalade en Bourgogne. Et les offres se multiplient chaque année.

Un nouveau style d’apprentissage

Ce qui caractérise ces écoles, c’est une transparence totale dans l’espace, les contenus et les échanges, un apprentissage par l’expérience et la passion, et l’abandon des rôles classiques professeur/élève. Telles sont les marques de fabrique de la nouvelle génération de formations en entrepreneuriat, notamment dans les pays nordiques et en Europe centrale. Leur objectif est la création de profils véritablement « entrepreneuriaux », très demandés par l’Union Européenne depuis le début du siècle.

En y regardant de plus près, ces programmes n’affichent souvent ni objectifs visibles ni cadre délimité. « Ce matin je me suis levé et me suis demandé ce qu’on allait faire aujourd’hui » nous confia un jour le directeur d’une école d’entrepreneuriat à Amsterdam… Cette absence de cadre et de direction peut sembler déstabilisante, mais elle est voulue. Cela doit préparer les étudiants à la réalité économique – imprégnée d’incertitude et de complexité. Et ainsi considéré, cet écosystème scolaire parait pertinent.

Un effet secondaire parfois indésirable 

Pourtant, après des études au pays des merveilles, nos jeunes super-héros, confrontés à la réalité, se retrouvent souvent privés de la magie de l’espace éducatif et de leurs co-aventuriers. Ces visionnaires créatifs se sentent alors étrangers dans un monde qui ne parle pas leur langue. Être capable d’innover, c’est bien, mais à quoi bon si l’on n’est pas entendu ? Faut-il dès lors abandonner la liberté d’esprit et cet apprentissage centré sur l’individu ?

Car à l’autre extrême se situent les écoles de tradition ancienne. La discipline, le cadre et le respect des règles y règnent. Paradoxalement, dans ces systèmes rigides et stricts, les élèves sont poussés à trouver des niches, contourner les règles et se créer des espaces de liberté pour respirer. Ils apprennent de fait à s’adapter dans tous les circonstances – pour survivre.

C’est l’effet secondaire d’une formation trop (en)cadrée. Ces jeunes sont capables de s’adapter à une réalité incertaine et complexe. Mais sont-ils pour autant capable d’innover ?« Nos étudiants savent survivre en entreprise, mais souvent ils imposent leur manière de fonctionnertrop rigidement aux autres » confesse un enseignant d’une école d’ingénieur en France.

La nécessité d’un équilibre

Il semble donc nécessaire de rechercher un équilibre. Les individus tendent naturellement vers la liberté. Nous en avons besoin – non seulement pour survivre, mais pour vivre. C’est de cette liberté que des solutions créatives à nos problèmes peuvent émerger. Cependant, sans limites, nous nous perdons. Sans souhaiter un retour à la dictature scolaire, il faut rester prudent avec les aires de jeux trop libres, qui ne permettent pas aux futures générations de s’adapter au langage de nos challenges.

Parce que s’habiller devient « Facil »

Cette jeune entrepreneure, Hélène Martial, possède l’envie d’entreprendre. C’est ainsi avec enthousiasme qu’elle décide de lancer sa propre marque : Facil, une ligne de vêtements pour femmes rondes.

Un projet, un concept

Après une licence professionnelle spécialisée sur le marché US, Hélène Martial décide de sauter le pas. Dirigeante mais aussi fondatrice, elle lance la marque Facil. Le concept ? Valoriser la femme ronde en apportant un choix de vêtements à la fois tendance et coloré, et ce, à un prix abordable.

La provenance de l’idée

Hélène Martial, se veut également une personne empathique puisque c’est en discutant avec une de ses amies que lui apparaît l’idée de créer ce projet. « Cette amie se trouve être une très jolie femme mais ronde. Elle prétendait ne pas arriver à s’habiller et ne se trouvait pas belle. Cela m’a fait beaucoup de peine car c’est une très belle femme et elle ne doit pas se dévaloriser ainsi », confie la dirigeante.

Elle décide alors de se lancer dans la création d’une ligne de vêtements pour femmes rondes. Ayant travaillé dans l’univers de la mode, elle a toujours eu le désir d’entreprendre. Si elle prévoit de travailler dans le textile car c’est un domaine qui lui parle, elle ne s’imagine pas forcément se lancer dans la création d’une ligne de vêtements de grande taille. Pourtant à ce moment précis, cela lui apparaît comme une évidence.

Une stratégie simple mais bien pensée

Bien que la commercialisation ne prenne effet qu’en septembre prochain, la dirigeante souhaite faire pas mal de « home marketing ». Cette notion se définit comme des réunions chez elle, entres filles en l’occurrence. Les femmes ont l’occasion de discuter, boire un verre, etc. Et à la suite de cela, la fondatrice peut proposer ses différents produits, et les convives ont la possibilité de les acheter.

Pour ce qui concerne la stratégie promotionnelle, Hélène Martial crée une page Facebook. En relation avec la plupart des associations de femmes rondes d’Ile de France, elle s’appuie fortement sur les associations pour femmes rondes ainsi que sur les groupes, notamment ceux de Facebook. Elle publie de nombreux post sur Facebook autour de la femme (produits de beauté et autres).

Elle met astucieusement ses compétences commerciales, acquises de par sa formation, au service de sa marque.

La fondatrice ne s’arrête pas là puisqu’elle crée également un magazine qui complète l’univers de la marque.

Croire en son projet et aller au bout de son idée …

Au départ, Hélène Martial cherche à construire son business plan, mais ne sachant comment s’y prendre, elle se tourne vers un organisme qui l’aide à poser sur papier son projet. Elle suit alors le programme de CréaJeunes de l’Adie. Ce qui lui permet de mettre en place son business plan, d’avoir une idée de ce qui l’attend.

Entre temps, la dirigeante tombe enceinte de son 2ème enfant. Elle décide de tout mettre entre parenthèses le temps d’agrandir sa petite famille et reprend son projet fin d’année 2013. Elle suit une autre formation nommée Stand up, en partenariat avec HEC (Ecoles des hautes études commerciales). Lauréate d’un prix, la créatrice gagne la mise à disposition gratuite d’un bureau pendant 3 mois.

Puis, début 2014, en janvier, la dirigeante réfléchie : « Peu importe si j’ai du financement ou pas, je me lance quoi qu’il arrive. Je ne veux pas faire du manque d’argent un frein. Que j’ai beaucoup d’argent ou pas, je veux créer avec cet esprit-là ». En fin de compte, elle obtient un financement très rapidement. Elle fait en effet appel à Initiative qui lui accorde un prêt d’honneur.

Juste avant cela, elle va voir deux banques : une lui dit qu’elle ne peut pourra pas vendre des vêtements car elle n’est pas styliste de formation. Elle trouve cette réflexion absurde. Mais le 2ème banquier, partenaire d’Initiative (la Banque Populaire) qu’elle rencontre croit de suite en son projet et le finance.

Passer outre les difficultés

A l’époque demandeur d’emploi, Hélène Martial éprouve le besoin de trouver un organisme afin de faire un business plan gratuitement. Elle se rend dans des salons d’entrepreneurs, puis se tourne vers CreaJeunes.
Jeune maman, il n’est pas facile pour elle de concilier le tout.

Enfin, elle souligne un manque de soutien : « Quand on parle de son projet, tant que les gens ne voient rien de concret, ils considèrent que l’on ne fait rien, alors que nous, en tant qu’entrepreneurs, on fait malgré tout de nombreuses choses. La morale est donc d’avoir les bons interlocuteurs. La difficulté c’est de s’enlever la barrière de l’autocensure surtout de l’argent, et de ne pas se dire que si on n’a pas d’argent, on ne peut rien faire. »

Ambitions & développement

La fondatrice ambitionne d’offrir un CDI à sa styliste freelance et construire, son équipe, « sa petite team », quand la marque sera plus développée.

Sur le long terme, la dirigeante aimerait, simplement, que ses clientes soient satisfaites en France, pour ensuite viser le marché américain. Elle donne d’ailleurs un nom français à son produit dans cette optique. « Les américains aiment bien les petits noms français tout comme nous aimons les noms américains ». Hélène Martial envisage, sur le long terme, un développement à l’international et d’exporter ses produits outre-Atlantique.

3 questions à Hélène Martial, fondatrice et dirigeante de Facil

Quel type d’entrepreneure êtes-vous ?

« Enthousiaste ! »

Si vous aviez un conseil à donner à de jeunes ou futur entrepreneurs ?

« Etre convaincu, vraiment croire en son projet. Si on ne croit pas soit même en son projet, les autres n’y croiront jamais. Si on n’a pas cette confiance en soi, infaillible, alors que des personnes prétendent que notre projet n’est pas qualitatif et qu’ils ne feraient pas appel à ses services, si toi tu y crois vraiment, lances-toi. Le conseil c’est de vraiment avoir confiance en soi parce qu’une fois qu’on a confiance, qu’on sait vraiment bien défendre son projet, tout le monde adhère. Ensuite, de ne pas voir le manque d’argent comme un obstacle. Sur le papier, il y a beaucoup d’offres, d’aides, cela semble très simple au départ mais c’est difficile. Pour que l’argent soit effectivement viré sur un compte bancaire c’est une vraie galère, il faut être déterminé, ne rien lâcher. »

Votre projet en 3 mots ?

« Mon projet se définit par le partage, l’accomplissement, ainsi qu’une belle perspective d’avenir. »