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Suivre le secteur de la restauration rapide

Le premier restaurant rapide est fondé aux états-Unis en 1948 par les frères McDonald. 65 ans plus tard, le marché de la restauration rapide, appelée aussi « vente au comptoir », dégageait un chiffre d’affaires de 45,86 milliards d’euros selon le cabinet Gira Conseil. Quelle est la réalité du secteur aujourd’hui ? 

La société française en mouvement

La société française a beaucoup évolué ces dernières années. Les habitudes de consommation des français aussi. La part consacrée à l’alimentation dans le budget des ménages français n’a cessé de diminuer depuis 1970, atteignant 13,6 % en 2009 selon l’Insee. La population est donc plus encline à se nourrir pour un prix de plus en plus bas. C’est sur ce créneau que les restaurants rapides se sont positionnés : proposer des menus pour quelques euros seulement. Le secteur a également connu une émergence croissante en raison de l’évolution du rapport des actifs au temps qui passe. Nous vivons dans un monde où l’individu recherche à gagner du temps en accélérant les choses. Le temps consacré au déjeuner est passé de 1 heure 38 minutes en 1975 à 31 minutes aujourd’hui. Les gens ne prendraient plus le temps de manger et donc de prendre du plaisir, mais le feraient seulement par nécessité. Les chaînes de restaurant l’ont bien compris !

Des acteurs traditionnels…

Cette évolution des habitudes alimentaires a fait la part belle aux restaurants rapides, dont McDonald’s reste le pionnier en France. Il est apparu sur le territoire en 1969 et demeure en 2015 le leader incontesté avec plus de 1 200 enseignes. L’Hexagone représente même son deuxième marché mondial avec un chiffre d’affaires de 4,35 milliards d’euros en 2012. Le groupe Quick, son principal concurrent, arrive deuxième avec 379 enseignes et 801 millions d’euros de chiffre d’affaires. Originaire de Belgique, la marque voit le jour en 1970. Ses cofondateurs Maurice Cauwe et Paul Halstead avaient la volonté de développer le modèle américain de la restauration rapide en Europe. Troisième acteur traditionnel du secteur, Burger King a vu le jour en 1954 à Miami. L’enseigne a débarqué en France en 1980. Avec seulement 39 restaurants, principalement situés en région Ile-de-France, la marque est obligée de se retirer du marché en 1997. En 2012, la chaine de restauration rapide annonce son retour et ouvre trois restaurants à Marseille, Reims et Paris.

… qui évoluent avec le temps

Souvent critiquées par l’uniformisation de leurs restaurants, les chaînes traditionnelles de restauration rapide s’adaptent malgré tout aux pays dans lesquels elles s’implantent. Aux Philippines, McDonald’s remplace le pain à hamburgers par des galettes de riz très appréciées de la population locale. En France, l’enseigne américaine a lancé un hamburger au camembert ou encore le McBaguette. Quick était même allé plus loin en proposant en 2010 des hamburgers hallal dans certains de ses restaurants français. L’arrivée des nouvelles technologies n’a pas non plus échappé au secteur de la restauration rapide. Dans un monde ultra connecté, il a su prendre le virage technologique. Au premier trimestre 2010, la France comptait plus de 35 millions d’internautes selon un baromètre Fevad / Médiamétrie. Parmi eux, 14 % avaient acheté de l’alimentation sur Internet au cours des six derniers mois fin mai 2010. Les pizzerias sont les premières concernées par ce nouveau mode de consommation. Selon la marque Pizza Hut France, une pizza sur cinq livrée en France à domicile a été au préalable commandée sur Internet.

De la « mal bouffe » à la « bonne bouffe »

L’évolution des acteurs traditionnels connaît ses limites. Le BigMac, hamburger emblématique de la marque McDonald’s, n’a pratiquement pas évolué depuis son apparition en 1967 ! Les produits proposés dans ces chaînes n’ont pas pour caractéristique première d’être sains. Ces marques ont même connu pour la plupart plusieurs scandales alimentaires à travers le monde. Ces déboires profitent à de nouveaux acteurs qui s’implantent sur le marché de la restauration rapide en alliant rapidité et qualité. Et cela fonctionne ! Les clients sont prêts à mettre un peu plus cher pour avoir de meilleurs produits. Les derniers restaurants rapides arrivés sur le marché sont spécialisés dans les produits biologiques. Le leader français Cojean, qui a été lancé en novembre 2001 à Paris, a atteint 18,5 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2010 et compte aujourd’hui 24 établissements principalement situés à Paris et en Ile-de-France. Arrivent ensuite la chaîne belge Exki et la française Bert’s qui sont également présentes à l’étranger. Ces trois chaînes entrent dans la catégorie restauration rapide mais ne proposent pas uniquement des hamburgers, à l’inverse du nouveau venu Bioburger, créé en juillet 2011, qui ne vend que ce type de produit issu à 100 % de l’agriculture biologique. Son chiffre d’affaires s’élève à 330 000 euros en 2012 et il compte deux enseignes dans le 9e et le 2e arrondissement de Paris.

Des concurrents d’un nouveau genre

Outre les restaurants qui se positionnent sur un secteur de niche, un nouveau concept est venu concurrencer les acteurs traditionnels : le « food truck » ou « camion alimentaire ». Venu tout droit des états-Unis, le concept serait apparu pour la première fois en 1872 ! Mais ce n’est qu’à partir de 2005 que cette nouvelle tendance s’amplifie. L’idée est de proposer à la vente des plats cuisinés à emporter dans la rue. Le restaurateur peut ainsi se déplacer comme bon lui semble et aller à la rencontre des passants. Les plats proposés demeurent très variés et de qualité ! Le premier camion alimentaire français, « Le camion qui fume », a été lancé en 2011 par une américaine, Kristin Frederick. Pour aider le consommateur dans ses choix, des sites de géolocalisation en direct des camions ambulants en France sont apparus, à l’image de pouet-pouet.com ou tttruck.com. Daily Wagon, une chaîne de restaurant ambulant,a même vu le jour en mars 2013. De quoi donner un coup d’accélérateur au secteur de la restauration rapide !

Malgré une année 2020 marquée par la crise sanitaire du coronavirus, le marché de la restauration rapide en France continue d’enregistrer des chiffres à la hausse. En effet, pris par leur activité professionnelle, aussi bien que par leurs loisirs, les Français sont toujours plus nombreux à déjeuner à l’extérieur et notamment dans les enseignes de restauration rapide. Les amateurs de burgers, de fish & chips, de pizzas ou encore de salades bio sont de plus en plus nombreux, et cela se ressent dans le chiffre d’affaires généré par ce secteur en pleine croissance.

Pratiques, tendances, et bien évidemment synonymes de rapidité, les établissements spécialisés dans la restauration rapide répondent parfaitement aux attentes des consommateurs qui souhaitent manger sans perdre de temps. Particulièrement attractive pour les entrepreneurs qui souhaitent lancer leur affaire, la restauration rapide éveille donc bien des vocations chez les porteurs de projet mais n’en reste pas moins très concurrentielle. Choisir le bon concept et passer par la franchise peut s’avérer être le meilleur moyen de tirer son épingle du jeu et de s’imposer durablement dans le secteur. 

Marché de la restauration rapide : où en est-on ? 

Le marché de la restauration rapide a connu une nette progression l’année dernière caractérisée notamment par une hausse des dépenses des ménages, mais aussi par un fort taux de fréquentation. En effet, d’après les chiffres publiés par NPD Group en début d’année, les Français ont dépensé en 2019 près de 57,3 milliards d’euros pour manger hors de leur domicile, soit une hausse de 1,7% par rapport à 2018. Cette augmentation s’explique également par une croissance des services de livraison à domicile, qui ont pris encore plus d’ampleur durant le confinement. A noter qu’avec une augmentation de 8,1% en 2019, ce segment présentait déjà une bonne capacité de croissance en concentrant un quart de l’ensemble des gains du marché. Pour Audrey Adnet, en charge de la restauration à domicile en France pour le compte de NPD Group, si cette tendance se confirme, le marché va devoir « entamer une mutation pour devenir plus durable et plus recyclable »

S’il reste évidemment synonyme d’efficacité et de plaisir, le marché de la restauration rapide a su évoluer en fonction des nouvelles attentes de consommateurs toujours plus sensibilisés au manger sain et à la protection de l’environnement. Le secteur affiche une dynamique remarquable mais doit faire face à de profonds bouleversements en matière de consommation. 

Une nouvelle approche de la restauration

Les habitudes de consommation des Français ont beaucoup évolué au cours de ces dernières années, et le marché de la restauration rapide suit de près cette évolution afin de continuer à proposer une offre dans l’air du temps.

En effet, l’émergence de concepts répondant aux nouvelles attentes de consommation a permis à la restauration rapide de se renouveler et, surtout, de se départir de l’image de piètre qualité qui lui était associée. En effet, s’il a longtemps été assimilé à la malbouffe, ce secteur peut désormais être lui aussi associé à une alimentation saine et qualitative. Forts de leur bonne compréhension des nouveaux enjeux, les professionnels du secteur ont pleinement saisi la tendance du moment et les aspirations des consommateurs qui veulent manger vite mais bien ! 

Cette nouvelle approche d’une restauration rapide mais de qualité se matérialise d’abord dans le choix de produits locaux, de terroir, et bio pour certaines enseignes. L’attention portée aux ingrédients va évidemment de pair avec l’invention de recettes plus saines privilégiant saveurs, santé et bien-être. Les tendances 2020 en termes de restauration rapide s’orientent inévitablement vers le fast casual et la restauration healthy. On observe également une déstructuration du temps des repas et un étalement de la consommation tout au long de la journée. 

Aujourd’hui, le marché de la restauration rapide a adopté dans son fonctionnement la volonté de « mieux manger » de la part des consommateurs. Le secteur se veut donc désormais plus sain, plus écologique avec des formules qui incluent des produits bio, vegan, sans lactose ou gluten tout au long de la journée. Le plus qui peut paraitre anecdotique mais qui peut également faire la différence : proposer des produits et un décor instagrammable ! C’est-à-dire qui suscitent l’envie d’être partagés par les consommateurs sur leurs réseaux sociaux. 

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