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Les start-up et les grands groupes : une relation complexe

Le baromètre 2019 de la relation entre les startups et les grands groupes révèle que les grands groupes et les start-up vivent une relation complexe et emplie de stress mais qu’ils arrivent à s’harmoniser pour finalement profiter les unes des autres.

Deux réalités de vie professionnelle qui ont tout intérêt à se soutenir mais dans les faits  même si 79% des startups et 86% des grands groupes estiment que leur culture d’entreprise est bien comprise par l’autre partie, des divergences restent encore très marquées en raison de leurs besoins et de leur manière de fonctionner. Parmi les vecteurs de création de valeur identifiés par les grands groupes, 73% d’entre eux citent l’expérience utilisateur, devant le gain en termes d’image (55%) et la réalisation d’un Proof Of Concept (55%).  Pour 74% des startups de plus de 6 mois, l’augmentation du chiffre d’affaires constitue le critère principal de la création de valeur et c’est tout simplement parce que sans paiement la start-up ne peut devenir pérenne.

Le Village by CA, écosystème unique où startups et grands groupes se rencontrent et coopèrent pour innover ensemble, a mesuré pour la troisième année consécutive et pour la première fois en partenariat avec Capgemini, l’évolution des relations entre startups et grands groupe. Le “Baromètre 2019 de la relation startup/grand groupe” ausculte ainsi l’évolution de cette relation à l’aune de quatre indicateurs principaux : la rapidité, la simplicité, la bienveillance et la création de valeur.

Des startups de plus en plus exigeantes

84% des startups souhaitent que

  • le délai entre la prise de contact et la prise de décisiondiminue et la demande est élevée puisqu’elle est 18% de plus qu’en 2018. A contrario les grands groupes ne sont que 60% à prendre en considération ce besoin, soit 10% de moins que l’année précédente.
  • les délais d’exécution, quant à eux sont estimés encore   lents ou trop lents et ce fait apparaît même en augmentation 77% des startups (vs. 75% en 2018).

Les délais de paiement, le frein au développement des start-up

Les délais de paiement qui sont estimés lents ou très lents par 80% des startups (vs. 64% en 2018) alors qu’ils ne sont que 45% dans les grands groupes à le ressentir (vs. 64% en 2018). L’écart entre les deux parties est très marqué cette année alors qu’en 2018 la perception était identique des deux côtés avec 64% des interrogés qui regrettaient ces délais.

Ainsi, Lisa Lévêque, Lead Business Developper chez Ferpection explique :

“Si la relation purement opérationnelle se passe toujours assez bien, il est toujours compliqué pour les grands groupes de comprendre nos enjeux et contraintes, notamment financières. Nous avons un nombre d’impayés ou de retard de paiement beaucoup trop important venant de groupes qui devraient être capables de payer dans les temps.” 

Les start-up, une prise de conscience de leur valeur

En 2019, les grands groupes se perçoivent plus performants dans les délais de paiement, et la rapidité en général, qu’ils ne le sont en réalité. A contrario, l’insatisfaction et l’exigence de rapidité des startups est en hausse.

Selon Seddik Jamai, en charge du Digital Financial Services & FinTech au sein de l’entité Services Financiers chez Capgemini Invent « Il semble que les startups aient pris conscience de leur valeur et soient devenues plus exigeantes dans leur relation avec les grands groupesSur le terrain, on se rend compte que les opérationnels au sein des grands groupes essaient de faire bouger les lignes pour que la collaboration avec les startups soit plus efficace. Cependant, côté fonctions supports (juridique, finance, achats…), il reste encore une belle de marge de progression ».

Compréhension mutuelle certes

En 2019, les deux parties s’accordent à dire que leur culture d’entreprise est bien comprise par l’autre. 79% des startups et 86% des grands groupes l’affirment, en forte hausse par rapport à 2018. En effet, seules 56% des startups et 64% des grands groupes le pensaient l’année dernière.  La hausse du sentiment de compréhension mutuelle est donc de 41% du côté des startups et 34% du côté des grands groupes.

… Mais l’équilibre de la relation n’est pas perçu

L’étude révèle que les deux parties déplorent des conditions contractuelles non adaptées : 47% des grands      groupes et 46% des startups sont alignés sur ce constat.

La création de valeur : une divergence notable

Pour les grands groupes, l’amélioration de l’expérience utilisateur constitue la clé de voûte de leur rapprochement avec les startups. En effet, ils citent ce critère à hauteur de 73% d’entre eux comme élément de satisfaction majeur, devant le gain en termes d’image (55%) et la réalisation d’un Proof Of Concept (55%).

Pour les start-up : le chiffre d’affaires avant tout

Pour elles, l’intérêt consiste avant tout à bénéficier de références et augmenter leur chiffre d’affaires. On peut même noter des divergences en fonction de la maturité des jeunes pousses.

Pour 74% des startups de plus de 6 mois, l’augmentation du chiffre d’affaires constitue le critère principal de la création de valeur attendue de la collaboration avec un grand groupe. L’obtention de références ainsi que l’augmentation de leur visibilité sont également deux critères plébiscités par plus de 60% d’entre elles.

Pourtant, les toutes jeunes pousses de moins de 6 mois valorisent en premier lieu l’augmentation de leur visibilité (78%), critère décisif pour leur futur développement.

Selon Fabrice Marsella, Directeur du Village by CA Paris. « Après une tendance forte d’amélioration de la relation entre startups et grands groupes en 2017 et 2018, les startups expriment une plus grande impatience à accélérer la concrétisation et l’industrialisation de leur projets. Mais ce que nous trouvons particulièrement remarquable c’est que l’envie est toujours là : startups et grands groupes restent convaincus de l’intérêt de la collaboration. Il reste à renforcer les conditions nécessaires et suffisantes à leur réussite, qui ne sont pas encore toutes atteintes ».

Méthodologie

En 2019, 159 personnes ont répondu à l’étude : 61 représentants de grands groupes et 98 représentants de startups. Le questionnaire a été administré à la fois auprès des startups et des grandes organisations des réseaux respectifs de Capgemini, du Village by CA, de Syntec Numérique et plus largement aux acteurs clés de l’écosystème français.

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