
Choix souvent cornélien entre d’une part la liberté d’entreprendre et d’autre part en encadrement sécurisant, le salariat et l’entrepreneuriat sont diamétralement opposés. Disposant chacune de leurs avantages et leurs inconvénients en termes de revenus, de perspectives d’avenir et de débouchés, ces catégories professionnelles sont à envisager au plus haut point. Quels sont alors les principales différences et avantages entre le salariat et l’entrepreneuriat ?
Une différence avant tout de perception
Avec près de 550 000 entreprises créées annuellement ces dernières années dont la moitié sont des auto-entreprises, le monde entrepreneurial semble avoir le vent en poupe. Cependant au regard du contexte économique et de la conjoncture, une grande partie d’entre elles ne survivent pas au-delà de 2 années d’activité. Avantageux pour sa sécurité juridique et sa durée, le salariat offre aux individus une sécurité de l’emploi même si le taux de chômage dépasse 10%. Les CDD et CDI sont en effet rigoureusement encadrés par le Code du travail et les pouvoirs publics, et les licenciements autres qu’économiques ne sont pas légion. Créer sa propre entreprise passe alors par des procédures administratives parfois complexes à l’exception des entreprises individuelles et auto-entreprises, et rien ne garantit que leurs fondateurs puissent se dégager un revenu suffisant. Cependant être son propre patron et bénéficier d’une autonomie totale quant aux prises de décision et au management n’a pour beaucoup pas de prix. Orientant alors directement le choix des particuliers entre vouloir profiter d’un cadre sécurisant avec en contrepartie être assujetti à un lien de subordination ou se lancer dans la création d’entreprise, le salariat et l’entreprenariat reposent sur un choix éminemment personnel.
Une disparité importante de revenus
Plutôt jeune, masculin et auparavant demandeur d’emploi, le profil type du créateur d’entreprise repose sur une idée bien établie : vouloir quitter le salariat pour être autonome et démontrer sa créativité et son esprit d’entreprise. Avec une population active française de 25,8 millions d’individus dont 22,8 millions de salariés, la politique de l’emploi avantage historiquement depuis toujours le salariat. 59% de ces salariés occupent ainsi un CDI, qui offre le cadre réglementaire le plus sécurisant. Cependant le monde de l’entrepreneuriat semble plébiscité pour ses perspectives et débouchés car 3,2 millions des actifs sont des salariés précaires. Les indépendants sont toutefois le groupe dont les disparités de revenus sont les plus élevées. Payé de 4 à 15% moins en moyenne par an qu’un salarié, un indépendant est aussi assujetti à une taxation fiscale plus élevée. Le montant de l’impôt sur le revenu qui ne concerne pas les entrepreneurs sauf exception, bénéficie en effet d’un taux d’imposition entre 14 et 45% alors qu’un travailleur indépendant est imposé à 34% quoi qu’il arrive et doit respecter un plafond de revenus maximum.
Une forme juridique déterminante
Le statut juridique est alors déterminant dans le choix de la création d’entreprise (EI, EURL, SARL, SASU, EIRL, …), car de nombreux entrepreneurs ne cotisent pas à l’assurance-chômage et ne peuvent alors bénéficier d’une allocation en cas d’échec. Artisans, commerçants, auto-entrepreneurs, professions libérales non salariées, le choix de devenir indépendant suppose des compétences et un savoir-faire bien spécifiques. Cependant, là ou un salarié n’a que peu de chances d’être promu et de profiter d’une augmentation significative de salaire, l’entrepreneur peu selon son savoir-faire et ses compétences dégager un revenu en corrélation avec ses efforts et le temps passé à son activité. Une infime minorité d’entrepreneurs à succès est en effet celle qui dégage le plus de profits à l’instar des chefs d’entreprise du numérique les plus riches de France comme Xavier Niel ou Patrick Drahi.