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Le crowdfunding ou l’art de fédérer autour de son projet

Le financement participatif ou crowdfunding est une manière de financer son projet. Utilisant généralement internet, il met en relation les porteurs de projets et les investisseurs pour un projet qui peut avoir des natures très variées.

Les différentes plateformes permettent aux entrepreneurs de présenter leurs projets et aux épargnants de choisir le projet dans lequel ils souhaitent investir. En échange la plateforme reçoit une commission sur les sommes récoltées (de 5 à 12 %). Autrefois critiqué pour la qualité des projets présentés, le crowdfunding est devenu une véritable méthode de financement qui plait et qui devrait prendre une place considérable dans les années à venir.

Les différentes formes d’investissement

Contrairement à l’investissement classique, on distingue trois contreparties possibles pour l’investisseur qui peuvent se rejoindre dans un même projet.

• La participation au capital. Comme pour les autres formes d’investissement, l’investisseur perçoit des parts de la société. Il est rémunéré à l’aide des dividendes ou lors de la vente/ cession de ses titres par la plus-value.

• Le prêt. Toutes les plateformes peuvent désormais proposées cette forme depuis le 1er octobre 2014 qui supprime le monopole bancaire sur les prêts rémunérés même si cette possibilité est encadrée par le décret du 16 septembre 2014. Ils sont limités à 1000 € par prêteur pour les prêts avec intérêt et à 4 000 € pour ceux sans intérêt. Tout ceci dans la limite de 1 000 000 € par projet.

• Le don contre don. Il s’agit d’une forme dans laquelle l’investisseur ne perçoit pas de contrepartie financière mais un objet, un service, …

La diversité des projets

Les projets à financer peuvent être très divers même si en général les différents sites se distinguent par thématiques : culturels, sociaux, environnementaux, innovants, numériques, …

L’exemple d’un projet en crowdfunding : « Dakar, ta nostalgie »

Présentation : Le projet consiste en un long métrage documentaire sur la fragilité de la vie en Afrique. Il est porté par une productrice de documentaires, gérante de sa société Neri Productions (EURL) depuis 16 ans, qui a produit une quarantaine de films, diffusés sur les télévisions en France, à l’étranger et primés dans les festivals. Le film sera diffusé sur la chaîne locale TVMEst Parisien et envisage une sortie dans les salles de cinéma. Il utilise la plateforme TOUSCOPROD.

Les raisons du financement recherché : l’objet du financement est de terminer la post-production d’un premier long métrage d’un film d’une durée de 65′, (mixage, étalonnage, enregistrement voix, version anglaise).
L’entrepreneure, qui a récolé à ce jour plus de 5000 euros, recherche à récolter une somme de 12 000 euros.

Soutien : Ce film, a déjà reçu le financement et le soutien d’Ousmane Sow (membre de l’Académie Française), du Centre National de la Cinématographie (CNC), de l’association Périphérie-Cinéastes en Résidences, de la Bourse Brouillon d’un Rêve de la SCAM (Société Civile des Auteurs Multmédia).

Comment la porteuse de projet à procéder :

1/ Aller au workshop : « en participant au workshop organisé par Touscoprod, j’ai tout appris. Pendant 1 heure très agréable, passée dans un café parisien, la responsable projets nous a éclairés sur le crowdfunding. Nous étions une petite dizaine de participants, de tous âges et venus de tous les horizons (courts métrages, documentaires, réalisateurs, producteurs, auteurs…). La jeune femme nous a donné les clés pour réussir une campagne, chiffres à l’appui, démonstrations vidéo. Ce workshop a été déterminant pour moi pour mieux comprendre comment communiquer aujourd’hui, comment se vendre, comment être persuasive »

2/ Faire un trailer : « J’ai réalisé un trailer de 6′ donnant un avant-goût de mon film. Ayant déjà effectué le tournage, j’avais un avantage : il m’était possible de montrer les images de mon futur film. »

3/ Rédiger la page de présentation : « il a fallu rédiger un résumé du film (pitch de 3 lignes), donner les bonnes raisons de nous rejoindre, dire à quoi va servir l’argent, comment chacun peut nous aider. J’ai choisi de baser mon argumentaire sur ma personnalité, afin de mieux faire comprendre en quoi le film que je réalise est singulier, que le regard que je porte sur mon sujet peut s’adresser à chacun et, qu’au final, mon film apportera un autre point de vue. J’ai souligné également la mobilisation de mon équipe sur le tournage, montré des photos du tournage, des techniciens, des personnages interviewés dans le film. J’ai détaillé les différentes phases des travaux de postproduction restant à effectuer, ventilé le coût pour chaque étape, donnant une connaissance précise des enjeux financiers »

4/ Trouver Les contreparties : « c’était important pour moi que chaque donateur reçoive, en échange de son investissement, un cadeau lié au film et à la culture Sénégalaise. J’ai pris contact avec une association regroupant des artisans africains afin de m’entendre sur des tarifs préférentiels selon le nombre d’articles achetés, et, à partir de là, j’ai fixé une gamme de cadeaux en fonction de l’importance des dons. Cela va du DVD du film, à l’affiche, en passant par des objets décoratifs, des bijoux, des livres, des CD, voire une oeuvre d’art originale d’un artiste peintre ou photographe, des Sénégalais de renom »

5/ Un vrai travail de communication : « J’ai rassemblé tous mes carnets d’adresse (en 20 ans de métier, on accumule beaucoup plus de contacts que l’on imagine !), j’ai envoyé des centaines de mails, créé une page Facebook dédiée au film « Dakar, ta nostalgie » que j’actualise régulièrement, intégré des groupes Facebook dont les thématiques sont en résonance avec mon film et fait connaître mon projet, mis des post sur des forums de discussions, mis un lien et la vidéo en ligne sur le site de ma société, rédigé un dossier de presse que j’ai envoyé aux médias susceptibles d’être intéressés (plusieurs articles sur Africultures ont permis de relayer la campagne, d’autres devront prochainement paraître sur Africa n°1, Africa 24, Rue89). Et surtout me suis basée sur les premiers donateurs afin de les fédérer afin qu’eux-mêmes diffusent la campagne auprès de leurs contacts. Effet boule de neige garanti ! Au final, en dehors de mon premier cercle (famille, amis), des contributeurs venus de partout, des inconnus ont participé. Tous ces gens sont importants car ils représentent également un panel du public potentiel de mon film »

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