Validez votre idée avant de vous lancer !

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Interview de Michel Jez, responsable du pôle Accompagnement des entrepreneurs à l’APCE.

Comment passer d’une idée de création à un véritable projet ?

Tout dépend des caractéristiques du projet lui-même. Certains porteurs de projet trouvent une idée de création innovante, qui n’existe pas sur le marché, mais qui pourrait faciliter la vie de nombreuses personnes. D’autres reprennent un concept déjà existant. Selon la source de l’idée (sa propre invention ou un concept développé par ailleurs) la validation de celle-ci prendra plus ou moins de temps.

Lorsque le créateur part d’une idée totalement novatrice, cette étape sera longue car il faudra valider l’idée auprès de clients potentiels et se rendre sur le terrain pour la tester et bien souvent la faire évoluer. Dans le cas d’une idée qui existe déjà, comme pour la franchise par exemple, la validation sera plus rapide puisque l’idée a déjà été éprouvée. Le problème de beaucoup de futurs créateurs est qu’ils ont peur de se faire piquer leur idée et qu’ils n’en parlent pas autour d’eux. Or, pour valider son idée, il est indispensable de la présenter à ses proches, ses partenaires, aux clients potentiels. Il existe toujours une manière de «vendre» son idée sans tout dévoiler.

Comment savoir si l’idée de création correspond bien au profil du futur créateur ?

Beaucoup d’éléments rentrent en compte pour définir cela. Ainsi, il ne suffit pas d’être motivé pour faire réussir son projet. Le futur créateur doit avant tout bien analyser ses contraintes personnelles pour définir si son idée lui correspond. Ensuite, le porteur de projet doit se demander sur quoi repose sa motivation avant de se lancer. Est-ce une question d’opportunité ? Est-ce une envie d’indépendance, de diriger sa propre vie ? Est-ce pour compléter ses revenus ? Dans tous les cas, les motivations ne doivent pas occulter les contraintes techniques, financières, légales… du projet. Pour ne rien oublier, l’APCE propose un document à compléter et téléchargeable sur son site « Validez son idée de création d’entreprise » www.apce.com

Quand entamer l’étude de marché ?

En fait, tout de suite après la validation de l’idée. Même si cette étape de validation renferme une mini-étude du marché, il faut la compléter avec une analyse plus poussée sur le terrain. Plus vous connaîtrez vos clients mieux vous pourrez leur proposer vos produits et services. Il est également nécessaire de mesurer l’importance de la concurrence et de ne surtout pas la minimiser. Les informations récoltées donneront au porteur de projet une idée des besoins en financement ou du type de communication qu’il faudra adopter pour faire connaître l’entreprise. C’est là qu’il va se rendre compte s’il a besoin de s’associer ou de trouver des investisseurs.

Faut-il se faire accompagner lors de la période de la transformation de l’idée en projet ?

Plus l’accompagnement est présent en amont, puis ensuite en phase de lancement, plus l’entreprise multiplie ses chances de pérennité. Le maître mot est de ne pas rester seul face à son projet, et ce, dès le début. Si le porteur de projet est demandeur d’emploi, il peut obtenir un appui du Pôle emploi et bénéficier de l’accompagnement d’organismes habilités. S’il est salarié, Il pourra selon sa situation bénéficier du CIF ou du DIF pour se former et préparer son projet. Dans certaines grandes entreprises, le système de l’essaimage permet de développer son projet en bénéficiant de l’accompagnement de la part de l’employeur. Il existe des types d’accompagnement à la carte, ou presque !

Quand entamer le travail sur l’offre et le positionnement ?

A l’étape de la validation de l’idée, le porteur de projet détermine une typologie de clientèle (séniors, ados, ménagères, etc.) concernée par les produits/services de sa future entreprise, mais c’est réellement l’étude de marché sur le terrain qui confirmera ou modifiera l’offre qui sera proposée aux clients, d’après leurs besoins. Quant au positionnement, celui-ci doit prendre en compte l’importance de la concurrence, le mode de distribution (vente en boutique, en ligne) et l’arrivée de nouveaux produits/services sur le marché (qu’il soit local, national ou international). Toutes ces notions permettent de fixer le chiffre d’affaires à réaliser pour couvrir les charges et rembourser les investissements… En fait, vérifier la viabilité du projet !.

3 questions à Christian Sautter, président de France Active

Qu’est-ce qu’un « bon dossier » pour un porteur de projet ?

Un bon dossier de projet est avant tout un dossier qui prouve que l’entreprise sera viable et assurera un revenu correct au créateur. Les bons dossiers sont ceux qui montrent la transformation d’une idée de création en un véritable projet d’entreprise. Pour cela, il est indispensable de passer par la réalisation d’un plan d’affaires qui comprend une présentation du projet, une étude de marché, un plan de financement et un budget prévisionnel. Les bons dossiers sont ceux qui présentent un plan d’affaires solide, un plan de financement bien calibré et la présence d’un banquier. Sur ces derniers points, France Active peut les aider.

Comment séduire les banquiers avec son projet de création ?

C’est là la spécialité de France Active ! Nous accueillons des porteurs de projets qui souhaitent créer leur propre emploi en créant leur entreprise. Avec ces personnes, nous travaillons le plan de financement pendant 10 à 20 h pour qu’il soit tout à fait viable. Le porteur de projet passe ensuite devant un comité pour pouvoir bénéficier du label France Active et obtenir une garantie d’ emprunt bancaire à hauteur de 65 %. Ce label et cette garantie permettent de convaincre les banquiers les plus réticents. C’est le cercle vertueux du microcrédit bancaire garanti !

Comment le porteur de projet peut-il s’assurer un cadre sécurisant à moyen et long terme ?

Lorsqu’un créateur bénéficie d’un accompagnement pendant l’élaboration de son idée et de sa transformation en projet, la probabilité de réussir est grandement optimisée. Le futur entrepreneur doit prendre le temps de mûrir son projet, rien ne sert de se précipiter. De multiples réseaux adaptés à chaque profil proposent de l’accompagnement et permettent aux porteurs de projets d’obtenir de très bons résultats. Accompagné par France Active, un créateur a 4 chances sur 5 de voir son projet passer le cap des 5 ans.

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