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EntrepreneurSanté et bien-être

SPART, l’application qui vous donne envie de pratiquer du sport !

Interview d’André Lenquette, cofondateur de SPART

Interview d’André Lenquette, cofondateur de l’entreprise qui nous livre les secrets de SPART pour gérer son stress et son temps de manière efficace.

Comment vous est venue l’idée de créer votre application ?

L’idée est venue, avant le Covid, de plusieurs constats. Je tiens à signaler le fait que nous avons créé la société, en 2019, avant donc la crise sanitaire. La Covid ne nous a donc pas influencés même si elle a accéléré le développement de l’entreprise. L’idée est venue en réalité d’un constat assez simple qui est que la réussite d’une entreprise se réalise avec des hommes et des femmes. C’est à la fois la qualité de vie au travail, les interactions sociales entre les personnes au travail et l’engagement individuel qui font la force du collectif et contribuent à la réussite de l’entreprise. Nous avons pensé qu’il y a une verticale qui parle à tout le monde : l’activité physique, la santé et le bien-être.

De quel constat êtes vous parti ?

La question que nous nous sommes posés est : « Comment, au travers de l’activité physique, je peux me sentir mieux dans ma peau ? ». Nous avons eu l’idée de créer cette application en nous disant : « Nous allons créer quelque chose qui va être le plus inclusif possible », donc le plus large. Ainsi, nous ne nous adressons pas qu’aux sportifs mais à madame et monsieur tout le monde. Nous voulons toucher des personnes qui ont envie de prendre du plaisir et de vivre une expérience collective et conviviale. Notre application a été créée à partir de cette idée-là, en étant persuadés que nous serions utiles aux individus et aussi aux entreprises.

Qu’est-ce que fait l’application aujourd’hui ?

Nous travaillons avec les entreprises quelle que soit leur taille. C’est l’entreprise qui s’abonne à l’application SPART et la propose ensuite gratuitement à ses salariés. L’application n’est pas considérée comme un avantage en nature puisque des lois sont passées il y a environ deux ans qui permettent qu’elle ne soit pas considérée comme telle. C’est un détail peu important pour la prise de décision mais c’est bien de le faire connaître.

Qu’est-ce que fait l’application ? En fait, elle a pour but d’inciter les gens à faire davantage d’activités physiques, à améliorer dans tous les cas leur santé et à lutter contre la sédentarité. C’est une expérience ludique, globale, qui incite les salariés à s’impliquer dans les activités physiques. Quand nous parlons d’activités physiques, il s’agit de la marche, du yoga, de la méditation, du jardinage… Nous en proposons ainsi environ une cinquantaine.

Quels sont les autres apports ?

Le deuxième élément, c’est que nous intégrons du contenu santé, bien-être. Nous insérons également des informations propres à l’entreprise sur cette thématique de santé et de bien-être.

Le dernier élément, c’est que nous créons du lien social : nous favorisons les interactions sociales entre les salariés pour leur permettre de se connaître d’abord et finalement de mieux collaborer. 80 % des utilisateurs confirment d’ailleurs que grâce à SPART ils se sentent mieux dans le collectif de l’entreprise. En effet, les entreprises sont souvent cloisonnées en silos et il y a beaucoup de stress, d’exigence. Nous essayons de lutter contre ces aspects pour décloisonner et apporter une meilleure qualité de vie au travail.

Concrètement, comment faites-vous ces trois actions ?

Les salariés ont à la fois un profil individuel et font partie d’une équipe. Évidemment, ce n’est pas toujours la même équipe ou les mêmes personnes. Concrètement, nous implantons à l’intérieur de l’application des petits défis. Nous travaillons sur des thématiques et l’idée ce n’est pas de le faire sur le long terme mais par exemple pendant 15 jours. Souvent, ce qui se passe, c’est que, pendant une semaine, nous faisons un effort et puis après nous nous arrêtons donc nous nous sommes basés sur cette habitude. Nous cherchons donc à trouver des éléments de motivation qui passent par la motivation individuelle d’abord. Les salariés marchent parce qu’ils se sentent mieux, qu’ils sont plus en forme ou pour faire davantage d’activités.

La motivation peut venir du groupe. C’est pour cela que nous plaçons les personnes dans des équipes. Le fait d’être dans une équipe fait qu’il y a un collectif qui se crée avec des salariés qui vont se rencontrer, vont conduire à inciter le salarié à s’investir dans plus d’activités parce qu’il est membre d’une équipe. Ils auront tendance à faire un effort supplémentaire parce que leurs collègues et leurs amis sont aussi dans l’équipe. En conséquence, ils ont envie de faire en sorte que l’équipe réussisse.

Quel est le troisième élément ?

Le troisième élément que nous utilisons pour motiver les participants est la mise en place des dons solidaires. Nous donnons ainsi du sens à l’action. Par exemple, nous disons à toute la communauté de l’entreprise : « Si vous faites 1 million de points d’expérience, l’entreprise va débloquer un don à une association » qui est, en général, choisie par les salariés. Nous fonctionnons avec un système de points d’expérience que les salariés cumulent à chaque fois qu’ils font des activités ou qu’ils relèvent des défis, physiques ou ludiques. Ainsi, il y a une incitation avec plusieurs leviers et nous les motivons grâce à différents aspects pour les encourager à participer aux activités.

Est-ce que vous diriez que votre application aide à diminuer le stress ou à mieux gérer son temps ?

À diminuer son stress, c’est certain. Nous réalisons aujourd’hui systématiquement des sondages auprès des utilisateurs et nous avons 80 – 85 % d’entre eux qui disent qu’ils se sentent mieux dans leur peau dans le cadre de l’expérience SPART. Nous avons un vrai impact sur le bien-être des salariés. La gestion du temps, c’est autre chose. Nous n’intervenons pas sur cette thématique. C’est vrai qu’il s’agit d’un sujet important qui parfois peut générer du stress. Nous travaillons pour prodiguer des petits conseils sur plein de sujets et la gestion du temps peut en faire partie. Nous le faisons toujours de manière bienveillante et non contraignante.

Est-ce que vous diriez que votre application est une application anti-flemme ?

Nous pouvons dire qu’effectivement cette application va inciter à être actif, au sens positif du terme. Actif, pas uniquement physiquement, parce que, comme je l’ai dit tout à l’heure, l’idée, ce n’est pas de transformer des gens en marathoniens ou en grands sportifs. L’idée, c’est que chacun fasse un petit peu plus que ce qu’il fait d’habitude. Quand vous faites 3 000 pas par jour, nous vous incitons à en faire 4 000 ou 4 500.

Nous vous convions aussi à créer des interactions au sein de l’entreprise. La définition de la santé, selon l’OMS, l’Organisation mondiale de la santé, c’est un état de bien-être physique, mental et social. Il est prouvé scientifiquement que quand vous vous sentez mieux d’un point de vue physique cela joue directement sur votre mental. Si vous arrivez à travailler les interactions sociales au sein de l’entreprise, vous avez un triptyque positif c’est-à-dire à la fois quelqu’un qui est en bonne santé, qui se sent bien en général et dans sa tête aussi et qui, au travers des interactions qu’il aura dans son entreprise, va vivre une relation sereine. Ces trois éléments font que le salarié se sentira mieux dans sa peau au quotidien.

Est-ce que vous êtes vous-même un sportif ou pas ?

Je l’ai été et je le suis beaucoup moins aujourd’hui, J’ai toujours fait un minimum d’activités physiques depuis que j’ai 5 – 6 ans et je continue à en faire. Pour moi, l’activité physique, c’est 30 minutes par jour. De temps en temps, il m’arrive de faire un 10 kilomètres ou d’aller faire une course mais, le plus important, c’est aussi le plaisir que je prends à les faire. C’est peut-être aussi lié à l’âge mais ce qui compte, pour moi, c’est de me sentir mieux dans ma peau en faisant une activité régulière.

Qu’est-ce que vous faites à titre personnel pour éviter de perdre du temps ?

C’est une question qui n’est pas simple parce que nous courons tous après le temps. Je tente de mettre en place des méthodes et j’essaie de m’organiser parce que la gestion du temps, c’est surtout la gestion des priorités. Je me pose des questions du type : « Qu’est-ce que je dois faire aujourd’hui ? Qu’est-ce que nous pourrions faire demain ? » Il faut dire que nous sommes pris par des choses qui sont soit futiles, soit qui ne sont pas forcément très pertinentes.

Je me demande ainsi une fois par semaine « Qu’est-ce qu’il faut que je fasse ? Qu’est-ce qui est important cette semaine ? Quelles sont les 2 – 3 actions qui sont importantes cette semaine ? ». Je cherche au travers de ces questions à prioriser les actions qui sont essentielles au détriment de celles qui le sont moins. J’ai un petit carnet dans lequel je note tout cela et j’essaye une fois par semaine minimum, entre une à deux fois par semaine en moyenne, de revoir ce petit carnet, de noter et de prioriser.

Cela me permet de visualiser. Après, chacun a ses conseils à prodiguer ou en tout cas sa méthode. A titre personnel, visualiser les choses à réaliser me permet de me déstresser. Rien de pire que de se retrouver noyé dans quelque chose où, nous avons l’impression qu’il y a tellement de travail que nous ne savons plus par quel bout commencer. Le fait de noter ou d’écrire me permet de structurer ma pensée ainsi que de la qualifier et de prioriser.

Est-ce que vous avez téléchargé des applications pour gagner du temps ?

J’ai des applications que j’utilise pour prendre des notes par exemple, qui peuvent dans certains cas améliorer la productivité. J’ai quelques applications mais j’évite d’en avoir trop. Certaines me permettent notamment de prendre des notes ou de mieux structurer ma semaine mais je n’en ai pas énormément.
Quand on parle de temps, il faut évoquer les réseaux sociaux. Même si nous en avons besoin pour le travail, par exemple j’utilise, à titre professionnel, beaucoup LinkedIn, je tâche de déterminer des moments précis pour m’y consacrer. Je structure mes journées avec des plages dédiées pour éviter de faire trop de choses en même temps. Sinon on perd le fil de son organisation. Par exemple, quand je dois écrire un message sur LinkedIn et que je dois insérer une publication, je m’efforce de les faire plutôt tôt le matin ou tard le soir.

Vous parlez de calepin, est-ce que vous faites une To-do list ?

Oui, toujours. Je note les choses que je dois faire et leur priorisation. Autrement dit, je hiérarchise les actions pour les avoir mentalement en tête et les faire en début de semaine. C’est pour cela que j’essaie de l’appliquer au moins une fois ou deux par semaine. Parce que c’est ce qui me permet de redémarrer la semaine, souvent avec une vision claire des actions à effectuer. Ce n’est pas toujours évident parce que c’est plus facile à dire et à écrire qu’à réaliser.

Mais dans tous les cas, depuis que j’utilise cette méthode, cela m’est plutôt utile et me permet aussi de ne rien oublier. Il faut dire que dans le quotidien du dirigeant, il y a des sujets financiers, RH, les collaborateurs, le management, les prestataires, les actionnaires, les fournisseurs, le board. Bref, vous avez 15 000 actions et donc si vous ne planifiez pas, si vous ne structurez pas votre pensée, vous pouvez partir dans 15 000 directions.

Comment vous organisez-vous ?

D’abord, je laisse de la liberté au collaborateur. S’il doit se concentrer sur un dossier ou qu’il a quelque chose d’un peu spécifique à faire, cela peut être un peu compliqué de venir au bureau parce qu’on est en open space. Comme tout, je pense que le juste milieu, c’est souvent ce qu’il y a de mieux. C’est exactement pareil pour le travail hybride. Sur ce dernier sujet, je suis convaincu qu’il ne faut ni être entièrement en télétravail ni en présentiel. La meilleure façon de travailler intelligemment, c’est de faire un mix des deux.

Je préconise ainsi à mes collaborateurs (et à moi-même) de faire de temps en temps des petites pauses « bureau ». Quand ils doivent travailler sur un dossier ou se concentrer sur quelque chose, il est vrai que ce n’est pas toujours évident au bureau. Aujourd’hui, nous sommes plutôt sur trois jours de présentiel et 1-2 jours de télétravail. Le télétravail permet aussi d’accomplir des actions spécifiques que nous n’avons pas forcément toujours l’occasion de pouvoir mettre en œuvre quand on est en collaboratif.

Comment est-ce que vous arrivez à équilibrer vie perso, vie pro ?

Je progresse. Avant de créer cette entreprise, j’ai dirigé une autre entreprise et je voyageais énormément. Je faisais 40 – 50 voyages par an et sur des destinations lointaines, parfois aux États-Unis, en Chine, etc. Si vous m’aviez interrogé il y a 10 ans, j’aurais été complètement en mode hybride. Le week-end, j’étais à Hong Kong et je pouvais être à New-York le lundi. Je pouvais travailler le samedi ou pas. C’était vraiment très particulier.

Aujourd’hui, je veux vraiment me déconnecter… Et d’ailleurs, nous sommes une entreprise à mission. Le droit à la déconnexion fait ainsi partie de notre mission dans les contrats de travail. Il est intégré dedans comme l’égalité salariale. Ainsi, j’évite par exemple d’envoyer des mails à mes collaborateurs le week-end. Je les prépare car il m’arrive de travailler le week-end mais ils ne partent que lundi pour ne pas « polluer. » C’est quelque chose qui évolue, qui entre de plus en plus dans les mœurs pour mieux gérer la vie perso et pro et je me l’applique à moi aussi finalement cette maxime.

Le sport et l’activité physique m’y aident. C’est là où nous nous rendons compte qu’il faut savoir aussi déconnecter, aller au théâtre ou au cinéma. Moi, j’aime beaucoup lire et cela me permet de me déconnecter. Aussi, j’ai encore un enfant qui est assez jeune à la maison donc, il me prend du temps. Il faut savoir aujourd’hui se déconnecter et trouver l’équilibre entre la vie perso et la vie pro. La réussite professionnelle est concomitante avec une vie personnelle épanouie. Je suis convaincu qu’un secret de la réussite réside dans la capacité à gérer les deux de manière fine et astucieuse.

On conseille parfois de mettre dans la To-do list le sport comme une obligation professionnelle. Qu’est-ce que vous en pensez ?

Je suis contre les obligations. Par définition, je pense qu’effectivement, il faut inciter les gens à s’engager. La chance que j’ai, c’est qu’au travers de l’application que j’ai créée, c’est mon quotidien. Je suis convaincu que ce que j’apporte en plus est très utile aux individus et à la société en général. Parce que, malheureusement, nous ne l’avons pas évoqué, derrière la sédentarité se cachent les maladies chroniques, comme le diabète, etc. Comme je vous l’ai dit, je pense que l’activité, c’est un des meilleurs anti-stress qui existe aujourd’hui. Et quand nous parlons d’activité, cela peut être de la méditation, du yoga, de la natation, du jardinage ou du bricolage.

De plus, il est compliqué de contraindre les gens et en France encore plus parce que nous sommes dans un pays très jacobin. Les Français n’aiment pas les contraintes et à juste titre d’ailleurs. Nous essayons, au travers de l’entreprise que nous avons créée, d’en démontrer les bienfaits. De plus en plus de gens sont convaincus de cela, parce qu’effectivement, il y a quand même beaucoup aujourd’hui d’ouvrages, de personnes connues, médiatiques comme Michel Cymes et d’autres comme des médecins qui ont su démontrer aujourd’hui de manière scientifique, les bienfaits de l’activité sur le stress, sur la vie globale, la vie professionnelle et surtout le mieux vieillir.

Nous parlons aujourd’hui beaucoup du report de l’âge de la retraite, mais la question est comment nous vieillissons ? Il ne s’agit pas de travailler deux ans de plus. Ce qui compte, c’est aussi comment nous allons vivre ces deux années ou comment demain, nous allons vieillir. Parce que si on est en retraite à 62 ans ou 64 ans et qu’on meurt à 65 ans ou qu’on devient malade à 65, ce n’est positif pour personne.

Est-ce qu’il y a un point que je n’ai pas abordé et que vous souhaitez évoquer ?

Il s’agit plutôt de deux défis que je voudrais lancer aux lecteurs. Nous faisons souvent, dans les petits challenges que l’on pousse, des défis de plogging. Il s’agit quand vous allez marcher ou courir de ramasser des déchets. Aussi, je recommande le « walk and talk » c’est-à-dire de faire des réunions en marchant. Si vous ne l’avez jamais fait, je vous incite à le tester et vous verrez que globalement vous faites une réunion de la même façon mais que vous vous sentez mieux ! 

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