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LittleBig Connection, une entreprise qui voit grand

Interview de Constance Nevoret, CEO de LittleBig Connection, une entreprise qui crée un pont entre des grandes entreprises et celui des partenaires externes.

Quand a été créée LittleBig Connection ?

LittleBig Connection a été créée en 2013. Le monde du travail connaissait déjà depuis quelques années de profondes mutations : d’un côté, les entreprises avaient de plus en plus besoin de faire appel à des compétences en dehors de leurs équipes internes. Ceci est principalement dû à des pénuries de talents sur certains secteurs et à l’accélération de la sortie des nouvelles technologies. De l’autre côté, au sein de la population de travailleurs, il y eu a une augmentation du nombre de freelances, d’indépendants et de petites entreprises de conseil. C’est une tendance de fond, qui s’est accélérée depuis la pandémie. C’est notamment ce qui a entraîné l’essor du freelancing avec un nombre de freelances qui a été multiplié par deux en 10 ans, soit une croissance de 100 % de freelances.

Que faisait l’entreprise à ses débuts ?

Notre mission était de connecter ces deux parties, les entreprises et tous leurs partenaires externes, pour qu’ils puissent travailler ensemble de façon plus simple, plus directe et plus transparente.

Vous êtes arrivée quelques années plus tard…

Effectivement, je ne suis pas fondatrice de l’entreprise. Cependant, cela fait plus de 10 ans maintenant que je travaille chez Mantu, qui est le groupe qui a racheté LittleBig Connection. Au moment du rachat, j’étais en train d’ouvrir les bureaux de Mantu en Amérique du Nord. Je suis partie au Canada tout début 2014 pour lancer les activités en partant de zéro et monter les bureaux à Montréal, Toronto et New York. C’était une belle aventure, cette fois, intrapreneuriale.

Quand avez-vous rejoint l’entreprise ?

J’ai repris le poste de CEO de LittleBig Connection, il y a bientôt quatre ans, début 2020. Je suis arrivée au moment où nous étions en train de passer de la phase de start-up à une phase de scale-up. A l’époque, il y avait énormément de beaux projets, de beaux challenges à relever pour pouvoir poursuivre la croissance et la belle success story dans laquelle nous étions et sommes toujours. Il fallait à la fois continuer à innover et à proposer des solutions toujours plus audacieuses à nos clients. Ceci, en mettant en place une équipe de direction, une structure d’entreprise qui nous permette de « scaler » nos opérations.

Avant votre arrivée, quels étaient les grands défis de l’entreprise ?

LittleBig Connection a été créée en 2013, et rachetée par Mantu en 2015. C’était donc quasiment au démarrage et il n’y avait pas beaucoup d’activités à l’époque. Ce qui est essentiel à souligner, c’est que nous n’avons réalisé aucune levée de fonds du côté de LittleBig Connection. Nous avons eu un mode de fonctionnement dès le départ basé sur l’autofinancement. Si cela a pu être considéré comme une contrainte à une époque, cela a finalement été une aubaine pour développer un modèle pérenne. En effet, cela nous a obligés à nous concentrer sur les investissements les plus pertinents pour l’entreprise.

Quel a été l’apport de Mantu ?

L’apport principal de Mantu a été son ADN international qui nous a conduits à partir, sans perdre un instant, à la conquête de nouveaux marchés autour du monde, avec notamment le lancement de nos activités au Canada, Vietnam, Tunisie, Inde ou encore Espagne, pour ne citer que quelques-uns des 40 pays dans lesquels nous comptons une activité commerciale.

Quels sont les changements principaux depuis votre arrivée ?

Tout a beaucoup changé. Quand j’ai rejoint la direction, nous réalisions environ 50 millions d’euros de chiffre d’affaires. Fin 2023, nous allons atteindre les 450 millions, ce qui représente une croissance exceptionnelle. Aussi, nous étions moins de 50 personnes alors que nous sommes 350. De la même manière, nous opérons aujourd’hui dans 40 pays contre une dizaine de pays à l’époque. Il y a donc eu effectivement une phase de « scaling » très forte qui s’est réalisée ces quatre dernières années. Un élément-clé a été la montée en compétences de nos équipes. Actuellement notre plateforme est au cœur de l’entreprise. Nous avons fait évoluer nos offres en incluant, par exemple, des algorithmes d’intelligence artificielle sur lesquels nous travaillons depuis maintenant quatre ans. Nous pouvons dire qu’il y a eu des changements majeurs, notamment la nomination d’une Chief Product Officer (CPO).

« De nouveaux concurrents apparaissent chaque jour ! Ce qui fait notre différence par rapport à ces acteurs, c’est notre présence internationale et la capacité à pouvoir accompagner nos clients dans tous les pays. Ce qui est assez rarement le cas. »

Quels ont été les plus gros défis depuis votre arrivée (2020) jusqu’à aujourd’hui ?

Parmi les défis majeurs que nous avons pu avoir, il y a eu le « scaling » à l’international. Nous avons eu des facilités grâce au groupe qui nous a rachetés, notamment grâce à leur logique de mutualisation des compétences. Autrement dit, au moment du développement d’un nouveau pays, nous pouvons compter sur le support logistique, financier et humain des bureaux géographiquement proches. C’est la raison pour laquelle, nous avons gardé le même modèle. L’ouverture des activités dans un nouveau pays ne suppose pas seulement une traduction de notre plateforme et de nos offres. Il s’agit parallèlement de se faire un nom et une place sur le marché. Il a fallu également adapter notre offre aux spécificités locales, aussi bien légales qu’opérationnelles.

Aujourd’hui, quelle est la différence avec tout ce qui se fait sur le marché ?

Tout d’abord, il faut savoir que nous avons deux offres. La première est une solution Vendor Management System (VMS ou système de gestion des fournisseurs en français) qui permet de piloter toutes les prestations externes de l’entreprise. Dans cette partie, nous sommes en concurrence avec des acteurs internationaux où notre différenciation repose sur l’aspect « plug-in » de notre solution qui s’intègre directement aux systèmes d’information de nos clients. Notre seconde offre est une marketplace sur laquelle nous connectons nos clients avec des experts indépendants. Il existe de nombreux acteurs internationaux comme Upwork, mais aussi des acteurs locaux. De nouveaux concurrents apparaissent chaque jour ! Ce qui fait notre différence par rapport à ces acteurs, c’est notre présence internationale et la capacité à pouvoir accompagner nos clients dans tous les pays. Ce qui est assez rarement le cas.
Le deuxième élément, c’est le fait que nous avons, dès le départ, eu une orientation grands comptes. Aujourd’hui, nous travaillons avec de nombreuses entreprises internationales. Si nous prenons l’exemple de la France nous collaborons avec 75 % des entreprises du CAC 40. Nous sommes capables, finalement, grâce à notre plateforme, de pouvoir nous adresser à de très grands comptes. Nous proposons à nos clients des talents externes quelle que soit leur localisation dans le monde et leur statut : freelances, mais également freelances, cabinets de conseil ou encore ESN. Cela fait la différence par rapport à d’autres marketplaces qui se concentrent sur les freelances.

Quels vont être les défis à venir ?

Un défi majeur et central chez LittleBig Connection est celui de la durabilité. Depuis deux ans, nous accélérons notre action dans la transition durable et solidaire de l’économie. Nous utilisons notre pouvoir de catalyseur pour servir la transformation durable des entreprises. Nous avons notamment lancé une offre qui s’appelle Connect for Good, grâce à laquelle nous accompagnons nos clients pour trouver les meilleurs experts du secteur du développement durable. Par ailleurs, nous avons également développé en parallèle une calculatrice carbone qui permet à nos clients de pouvoir prendre des décisions, en fonction de l’empreinte carbone des sociétés avec lesquelles ils vont travailler. Pour LittleBig Connection, la transition durable et inclusive des entreprises est un axe de développement majeur et, globalement, un enjeu sociétal impondérable. Il s’agit d’un aspect essentiel de notre développement à venir. Ces enjeux de durabilité sont au cœur du développement de LittleBig Connection.

Quelles sont vos valeurs ?

Nos trois valeurs principales peuvent être résumées avec l’acronyme TOP, c’est-à-dire Trust, Openness et Performance, donc en français, confiance, ouverture et performance. Confiance parce que nous faisons confiance à des jeunes en leur confiant des responsabilités, en leur permettant de mener des projets de grande ampleur. L’intrapreneuriat est un formidable accélérateur d’initiatives sur lequel nous misons beaucoup.
La deuxième, c’est l’ouverture, ouverture à la fois internationale, mais aussi dans le sens de curiosité d’esprit. Aujourd’hui, nous avons plus de 350 personnes, dont plus de 40 nationalités différentes dans l’entreprise. A mon arrivée, il n’y avait pas de femmes dans la direction et aujourd’hui, nous sommes 50 % de femmes dans le comité de direction et le comité opérationnel.
La troisième valeur, c’est la performance. Nous avons réalisé une très bonne performance au cours des dernières années. Cependant, nous avons encore des ambitions très fortes pour la suite.

Est-ce que vous savez pourquoi Mantu a racheté LittleBig Connection ?

Mantu a racheté LittleBig Connection en 2015 parce qu’il y avait cette certitude que le monde du travail était en train de changer, que les entreprises n’avaient plus uniquement besoin du service des sociétés de conseil, mais qu’elles avaient un besoin d’immédiateté et de pouvoir être connectées instantanément aux bonnes expertises.

Est-ce qu’il y a un point que je n’ai pas abordé et que vous souhaitez aborder ?

Nous avons évoqué rapidement l’IA. Elle est pourtant au cœur du développement de notre produit et de notre capacité à pouvoir identifier le plus rapidement possible les bonnes compétences pour nos clients. Ceci, à la fois grâce à des algorithmes de matching, pour faire correspondre le bon candidat avec le besoin du client, mais aussi, ce sur quoi nous travaillons beaucoup aujourd’hui, le prédictif. Notre objectif, c’est de mieux comprendre et anticiper leurs besoins de demain et mieux gérer leurs compétences.

Conseil de Constance Nevoret

Un conseil fondamental : s’avoir bien s’entourer.
Je pense que c’est le premier atout de n’importe quel dirigeant, qu’il soit en phase de création d’entreprise ou en phase de  » scaling « , la capacité à aller identifier les bons talents qui vont l’aider à créer l’entreprise et à la faire grandir un jour. C’est un élément absolument indispensable. Il est important de savoir donner sa confiance pour permettre aux talents qui composent son entreprise de porter le relais.

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