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CréationSe former à la création

Le lancement d’une boîte : une phase pas dans les schémas (billet d’humeur)

Qu’on se le dise, l’entrepreneuriat n’est pas un long fleuve tranquille même si chacun aura des situations très différentes, certains pouvant parfaitement vivre un développement continu sans accroc. Ce que je constate depuis des années c’est que certains entrepreneurs rencontreront un engouement dès le lancement d’une boîte puis un ralentissement alors que d’autres vivront un début poussif et une forte accélération. En réalité, il existe de nombreuses situations intermédiaires et tout est possible surtout quand on considère qu’une entreprise n’est pas une affaire de 5 ou 10 ans.

Une représentation mauvaise

Il est difficile de faire un schéma type du développement de l’entreprise malgré tout ce qu’on peut en dire. La plupart des gens ont vu le graphique qui va de gauche à droite avec une phase de maturation du projet où il n’y a pas de chiffre d’affaires, de mise sur le marché où il commence à démarrer, d’adaptation au marché avec des oscillations puis de développement qu’on symbolise souvent par une accélération. Alors oui, il demeure parfois vrai ! Mais, dans la réalité, voire dans la plupart des cas, les gens plantent leur boîte car ils n’atteignent jamais le stade de lancement pour commencer. En bref, le projet commence un peu et ne démarre jamais vraiment. C’est la dure réalité majoritaire de l’entrepreneuriat et il ne faut pas s’en cacher.

Une fin des projets avant le début

La représentation majoritaire n’est donc pas la bonne car la majorité des projets finissent dans le fossé mais passons. Imaginons que vous ayez la chance de dépasser la phase de lancement car il ne faut pas oublier que cette phase voit mourir énormément de projets.

Petite parenthèse : beaucoup n’y arrivent jamais pour de multiples raisons que je pourrais prendre le temps de citer mais dont la plus édifiante reste la peur de confronter son offre au marché. On pourrait d’ailleurs, là-dessus, écrire un article qui pourrait faire comprendre cette peur. Résultat ? Le projet même bien rôdé reste alors à l’échelle de projet et ira droit dans un carton comme un regret d’un lancement qui ne s’est jamais fait (quelques années plus tard surtout si quelqu’un la lance et qu’il réussit). L’origine du doute provient souvent de sa réelle faisabilité et encore plus souvent sur des questions de financement ou risques personnels à financer. 

Le lancement : une épreuve personnelle

Pour ceux qui dépassent ce stade, car nous avons déjà perdu au moins à ce stade un tiers des créateurs, vient la phase de confrontation au marché. Il s’agit d’une des phases que j’estime la plus difficile car chaque créateur pense que son entreprise va connaître le succès surtout après des mois de travail intensif. Dans les faits, vous avez mis vos tripes dans le projet, embêté la moitié de vos amis et votre famille, voire risqué le burn out mais c’est le moment crucial où vous allez voir si vous avez du courage et de mettre votre égo sur le marché.

Car oui, c’est votre idée, votre façon de l’avoir portée qui va connaître plus ou moins de succès. C’est bien pour cela, qu’on aime fêter les premiers clients ou succès et qu’ils nous font aussi plaisir. Et c’est normal aussi car cela fait des mois que vous y pensez, que vous travaillez d’arrache-pied, bref que vous y donnez le meilleur de vous-mêmes.

Et pourtant compliqué

Oui mais voilà, à ce stade seule une portion minime arrive à ses objectifs. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle on conseille de diviser par deux les ventes, tout en augmentant par deux les charges. Bon ok j’exagère pour cette deuxième partie. On oublie ceux pour qui le lancement d’une boîte est un vrai bide, car parfois, même si l’idée est bonne, s’implanter et convaincre son marché, cela prend ce qu’on n’imagine pas : du temps.

Les autres étapes pourraient également être sujet à un billet d’humeur mais déjà il faudrait que ce billet d’humeur ne connaisse pas un bide, à moins que nous persévérions car cela pourrait convaincre les lecteurs. Vous l’aurez compris, rien n’est aussi simple qu’on peut le penser.

Olivier Nishimata, rédacteur en chef

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