Échouer permet de mieux rebondir… vraiment ?

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La vie n’est pas un long fleuve tranquille. Au lieu de commencer à se dénigrer et à se répéter en boucle que l’on aurait dû faire autrement, il est davantage légitime d’ouvrir de nouvelles perspectives.  Aujourd’hui, échouer est perçu comme le signe prédicateur d’un succès certain. Mais jusqu’à quel point ? Doit-on absolument glorifier l’échec ? 

Réussir ou échouer fait partie du rythme de la vie

Ce rituel qui symbolise la frontière du passage en classe supérieure est gravé dans l’inconscient collectif des Français et pèsent comme une menace. Le sportif regarde ce que l’on appelle l’échec comme un entrainement. Ainsi pour dépasser la barre, à chaque saut en hauteur, elle est montée de quelques millimètres ou centimètres mais à force d’échouer le sportif finit par la dépasser. A l’échec est liée la notion de honte et du jugement des autres et s’en affranchir demande de gagner en liberté intérieure et de vivre en fixant son objectif. La notion d’échec en entreprise connaît une évolution considérable allant du tabou le plus condamné jusqu’à un véritable éloge. D’abord méprisée, elle devient acceptée pour faire ensuite l’objet d’un véritable culte venu tout droit des Etats-Unis. 

Le tabou de l’échec entrepreneurial en France

Alors qu’aux Etats-Unis l’échec est perçu comme un apprentissage nécessaire avant d’atteindre ses objectifs, La France y voit un réel tabou. En effet, notre pays voue un véritable culte à l’excellence et n’accorde pas de droit à l’erreur. Même si celle-ci peut finalement déboucher sur une réussite encore plus spectaculaire. En France, chaque société fermée était fichée et notée sur une durée qui peut atteindre les 3 ans. L’indicateur « 040 » montrait que l’entreprise était en situation de faillite. Les banques refusaient alors d’accompagner ce type de société dans n’importe quel autre projet.

Aujourd’hui, de nouvelles réformes tentent de bannir ce système de notation afin de donner une nouvelle chance aux entreprises qui ont échoué. Mais avec l’ouverture sur la culture économique des USA, l’échec a pu se défaire du tabou qui le définissait pour devenir un passage obligatoire qui conditionne le succès. En d’autres termes, quelques années ont suffi pour inverser la tendance de manière catégorique.

Transformer l’échec en réussite ou l’optimisme à l’américaine

En regardant de plus près la conception de l’échec aux Etats-Unis, nous y voyons aisément un certain culte élogieux. L’ancien PDG de Google Eric Schmidt met en place des conférences intitulées « Failcon » où il énumère les différents échecs qu’il a connus dans sa carrière et se réfère aussi à l’expérience des autres entrepreneurs présents à son colloque. L’idée maîtresse de ces conférences se résume dans la fameuse citation de Paolo Coelho : « Toutes les batailles de la vie nous enseignent quelque chose, même celles que nous perdons. » Alors si Google ne peut définir la réussite en dehors de l’échec, pourquoi pas nous ? Voilà comment la culture économique française a commencé à glorifier l’échec, jusqu’à en abuser parfois !

L’échec en entreprise : une condition nécessaire au succès ?

La tendance s’est inversée à tel point qu’on se pose aujourd’hui la question : « Échouer permet-il vraiment de mieux rebondir… ? » Certes, la déculpabilisation des échecs est un acquis considérable qui peut réellement doubler la motivation de tout entrepreneur. Mais de là à voir dans la succession d’échecs une condition nécessaire au succès, peut-être pas ! La réussite peut vous arriver sans nécessairement passer par des obstacles. Il est vrai que plusieurs noms illustres font l’éloge de l’échec et y voient une condition nécessaire au succès comme Bill Gates, Akio Morita (créateur de Sony), Soichiro Honda ou encore Walt Disney…. Et la liste est longue ! Néanmoins, il serait totalement réducteur de lier la réussite à l’échec. Disons alors que l’échec constructif est celui qu’on sait gérer et dont on sait tirer les meilleures conclusions. Pour nous permettre de rebondir, il doit se transformer en leçons aussi bien sur le plan professionnel que sur le plan humain.

Et pour conclure, inspirons-nous de ce proverbe japonais « Tomber sept fois et se relever huit fois. »

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