Beaucoup de personnes croient que la banque représente un ennemi un peu rigide et qu’une relation de rapport de force est obligatoirement nécessaire. Ébranlée par la crise, l’image de la banque auprès des professionnels a souffert. Pourtant le banquier reste un interlocuteur de premier plan dans la vie de l’entreprise. Alors mieux vaut connaître quatre règles de base pour que celui qui pourrait bien être votre meilleur allié ne soit pas un frein aux projets de votre société. Afin de mettre toutes les chances de votre côté, pour faire de votre banquier un vrai allié de votre entreprise, il suffit de suivre quelques règles simples.
Ne pas tout miser sur la relation avec votre interlocuteur
Votre banquier, même si vous pouvez le traiter amicalement, n’est pas votre meilleur ami. S’il est essentiel d’entretenir des rapports cordiaux avec lui, il est impératif de ne pas tout miser sur cet aspect, déjà parce qu’il n’est pas rare que le conseiller change. Autre aspect, une bonne relation peut vous permettre de négocier certains détails commerciaux avec votre banque mais pas beaucoup plus. En effet, dans le cas d’une demande de financement, le banquier à qui vous présentez votre projet n’a généralement aucun pouvoir de décision. C’est le plus souvent une commission qui statuera sur votre demande. Il est donc beaucoup plus important de présenter un dossier clair, complet et argumenté qui donnera à la banque l’envie de répondre favorablement à votre demande, que de passer votre temps à sympathiser avec votre banquier.
Préparer un dossier de financement complet et de qualité
Toute demande de financement est assortie d’un dossier dont la teneur varie en fonction de l’objet de la demande. Pour une création ou une reprise d’entreprise, il convient de se présenter (quel est mon parcours, mon patrimoine, mon « train de vie ») et de présenter un business plan détaillé. Point incontournable : la présentation du projet à des tiers, qui en valideront le contenu et la clarté. L’idéal est de consulter des spécialistes de la création/reprise d’entreprise tels que les conseillers en CCI, les experts-comptables,… Dans le cas de demande de financement pour des investissements ou de la trésorerie, la forme de la présentation et le dossier présentant le contexte ne doivent pas non plus être négligées. Ce sont elles qui détermineront la réponse donnée par la banque.
Ne pas ignorer les pratiques bancaires
Deux points sont incontournables :
- la durée d’amortissement des biens financés, qui doit être inférieure à la durée totale du prêt
- le remboursement annuel de l’emprunt, qui ne doit pas excéder la moitié de la capacité d’autofinancement de l’entreprise.
Il est indispensable de maîtriser ces deux points et de les comprendre lorsqu’on entame une négociation avec son banquier. Si ces deux principes ne sont pas respectés, vos chances de succès sont nulles donc autant ne pas faire de demande.
Se renseigner sur les délais d’instruction
Les délais d’étude du dossier varient en fonction du montant emprunté et peuvent être plus ou moins longs. Selon les montants sollicités, le dossier peut être étudié par une délégation départementale, régionale voire nationale. Inutile donc d’appeler votre banquier tous les jours ! A défaut, vous pourriez vite le braquer contre vous.
Informer régulièrement votre banquier
Ce n’est pas le jour où vous aurez besoin d’un financement que vous devrez aller voir votre banquier. Il doit dans l’idéal comprendre le fonctionnement de votre activité afin de pouvoir vous épauler, vous conseiller sur d’éventuels placements ou sur des solutions utiles. Informer votre banquier régulièrement vous permet d’anticiper les difficultés voire de mettre en place avant elles des solutions. Ce n’est pas quand vous n’allez plus avoir de trésorerie que vous pourrez négocier une autorisation de découvert par exemple.
Que ce soit pour financer une création ou une reprise d’entreprise, un investissement ou de la trésorerie, votre banquier peut être un allié de taille. Alors visez juste, sachez ce que vous pouvez légitimement obtenir et argumenter votre demande. Ce sont les clés de succès simples mais efficaces d’une relation réussie avec son banquier.