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Ces start-up françaises innovantes de l’AssurTech

À l’ère du numérique et de la dématérialisation des données, le secteur de l’assurance est encore marqué par des compagnies réfractaires à la digitalisation de leurs produits et services. Ce domaine doit s’adapter aux nouvelles habitudes de ses clients qui ont assimilé le numérique dans leur vie quotidienne et dans leurs modes de consommation. Pour le réinventer et le moderniser, des start-up de l’AssurTech font bouger les lignes en s’appuyant sur l’innovation technologique ainsi que sur des concepts novateurs. Zoom sur ces jeunes entreprises françaises innovantes.

Plus de deux milliards d’euros ont été investis dans les start-up de l’AssurTech à l’international en 2017, selon l’étude de Klein Blue Partners (un cabinet de conseil en innovation, ndlr). Du côté de l’Hexagone, ces entreprises ont levé 80,9 millions d’euros contre 26,1 millions en 2016 et on en comptait plus de soixante-six sur le territoire l’année dernière. Elles offrent une multitude de services et bousculent le monde de l’assurance avec des offres à la carte comme les « smart contracts » (des contrats numériques reposant sur la technologie blockchain, nldr). Comparateurs d’assurance, aides à la vente, services aux assurés, autant de champs d’application pour ces sociétés.

+Simple, courtier pour les indépendants et les TPE

Fondée en septembre 2015 par Éric Mignot, Anthony Jouanneau et Salah Hamida, +Simple se présente comme une plateforme de courtage en assurance. Dès son lancement, elle a levé près d’un million d’euros. Destinée aux petites entreprises jusqu’à cinq salariés et aux travailleurs indépendants, la start-up propose de les faire souscrire à plusieurs assurances comme la responsabilité civile professionnelle, l’assurance bureau, la protection juridique, l’e-réputation ou la complémentaire santé collective. Les dirigeants de +Simple ont conçu un algorithme qui analyse les besoins de leurs clients avant de rechercher les garanties les mieux adaptées. Par le biais d’un robot courtier, l’entrepreneur peut alors gagner du temps sur la souscription, sur la gestion et sur la compréhension des assurances. Quant aux prix, ils sont négociés au plus juste selon les options, de six à trente-cinq euros par mois. La firme revendique un million de consommateurs potentiels par le biais de ses partenaires de distribution et plus de six mille clients actifs en janvier 2018. La start-up vient également de boucler une levée de fonds de dix millions d’euros en début d’année. Elle devrait lui permettre de passer de dix-huit à cinquante salariés et de renforcer son dispositif.

AOC Insurance Broker, comparateur destiné aux expatriés

Créée par Olivier Le Faouder en 2012, AOC Insurance Broker propose un comparateur d’assurances à échelle mondiale, dédié exclusivement aux expatriés. La plateforme multilingue combine toutes les offres santé du marché, en fonction des besoins des clients et de leur destination. Elle compare, analyse et recommande les assurances qui conviennent le mieux aux besoins des personnes travaillant à l’étranger, qu’elles soient des particuliers ou des entreprises. Les assurés peuvent ensuite choisir librement entre les différentes propositions envoyées, sur le site web ou sur l’application mobile AOC Expatcare. Une partie préventive est également intégrée au programme pour aider les expatriés dans un parcours de santé qui vise à réduire les maladies graves. Ils ont alors accès à une plateforme de raisonnement médical en machine learning AI leur permettant de prendre en main leur santé et la prévention, jusqu’à la prédiction de maladie via des marqueurs génétique. L’entreprise a par ailleurs fait partie des 54 start-up gagnantes de l’année 2017, sélectionnées par Innovator Edge à Chicago, représentant la mecque des « insurtech » dans le monde. AOC envisage également une levée de fonds en 2019 afin de poursuivre sa croissance et son développement international.

Wizzas, l’achat groupé d’assurances

Élaborée en juillet 2017 par Christine Sales, Thierry Delcupe et Julien Renauld, Wizzas donne la possibilité aux consommateurs de se réunir sur une plateforme collaborative. L’entreprise est partie du constat que les clients sont seuls devant des choix d’assurances et que, face à la complexité, ils prennent parfois une décision qui ne répond pas nécessairement à leurs problèmes. Elle a donc pour objectif d’offrir aux demandeurs des propositions répondant aux meilleures conditions. Des commerçants, des particuliers, des artisans et des associations peuvent ainsi exprimer leurs besoins et échanger avec d’autres, aux nécessités similaires. Ensemble, ils seraient ainsi mieux entendus. La start-up se charge de traduire l’expression des demandes de toute cette communauté en cahier des charges et l’adresse à un réseau d’assureurs partenaires. Ces derniers proposent alors leurs meilleurs produits et Wizzas sélectionne trois offres qu’elle pense les mieux adaptées aux souhaits du groupe. La décision finale s’opère avec un représentant du collectif, dénommé l’initiateur, et un référant de la société qui se charge de faciliter le contrat. Les membres, individuellement, ont ensuite le choix d’acheter le produit et de le payer directement en ligne. Nouvelle arrivée sur le marché, Wizzas a dévoilé, en mars dernier, les trois contrats co-construits avec Albingia, Altima et Mavit, qu’elle propose aux trente mille propriétaires français d’un vélo à assistance électrique, commercialisé par Moustaches Bikes.

Les start-up qui se lancent dans le secteur de l’assurance doivent faire face à de multiples obstacles, non seulement pour entrer sur le marché, mais aussi pour s’y installer durablement. L’un des freins au développement demeure le financement. Les assureurs mutualistes traditionnels comme Groupama, Maaf, Maif, Macif ainsi que le groupement Inter Mutuelles Assistance viennent, à ce propos, de lancer un accélérateur de start-up, French Tech, à Niort en février 2018. Leur but : mettre leur expertise et leur connaissance du marché au service de l’innovation et de la créativité pour permettre l’émergence de vingt-cinq à trente jeunes entreprises en trois ans. Avec un budget de deux millions d’euros, l’association sélectionne plusieurs sociétés qui bénéficieront d’un programme d’accompagnement de neuf mois, d’un soutien managérial et d’un marché potentiel de douze millions de foyers. Cinq jeunes firmes ont déjà été retenues pour la première édition comme Testamento, plateforme numérique de planification successorale et Fotonower, système d’expertise automobile à distance ayant recours à l’intelligence artificielle.

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