Créer une entreprise parce que l’on a une idée de génie qui séduit notre entourage mais qui finalement se réduira à une clientèle de niche sera loin de permettre à votre entreprise de devenir pérenne. Vous avez constaté que d’autres entreprises ont réussi sur ce marché et que le nombre de clients est exponentiel. Ce qui marche du tonnerre de feu dans un pays, vous voulez l’appliquer dans l’hexagone et peut se révéler porteur. Vous devez quand même bien réfléchir à définir un business model rentable pour ne pas regretter votre investissement.
La rentabilité constitue le fondement de l’entreprise puisqu’elle détermine sa survie. Faire du chiffre d’affaires ne suffit pas. Il faut impérativement qu’au bout d’un certain temps, le plus rapidement possible même, elle devienne rentable.
Bien établir son business model
Par définition, le business model ou modèle économique, désigne le moyen par lequel l’entreprise va gagner de l’argent. À ne pas confondre avec le business plan, plus global, qui comprend notamment l’explication de la stratégie ou encore le chiffre d’affaires. C’est ici que le bât blesse souvent puisque de nombreux entrepreneurs se contentent de savoir à quel prix ils peuvent vendre leur produit et de vérifier en contrepartie qu’une fois l’achat de marchandises effectué, l’équation reste positive. Or, pour vérifier que votre business model fonctionne, il vous faut prendre en compte d’autres données.
Ainsi, il se peut que, plus votre activité se développe, plus votre entreprise perde d’argent. Si vous oubliez d’inclure votre masse salariale ou le temps que vous passerez sur chacune de vos ventes, les conséquences peuvent se révéler désastreuses. L’idéal, même si vous ne vous payez pas pendant une période, reste de vérifier si vous restez rentable en vous remplaçant par une personne salariée. De plus, vous devez appréhender tous les coûts sans en oublier un seul : le coût de vos locaux par exemple, de l’électricité, de l’acquisition clients (notamment si vous faites de la publicité). Ne négligez aucune source de dépenses. À la fin de votre analyse, demandez-vous combien de ventes vous devez atteindre pour parvenir à l’équilibre ou point mort en n’omettant pas de tenir compte du fait que dépasser un certain volume de ventes, il est fort probable que vos charges augmentent de manière proportionnelle.
L’exemple de la restauration
Dans le cas de la restauration, il est courant de prendre en compte le loyer, l’électricité et l’achat de marchandises, qui augmentent proportionnellement aux ventes afin de déterminer le « point mort » ou le nombre de repas qui doivent être vendus pour être rentable. Mais il est souvent négligé dans le calcul de la rentabilité, l’augmentation du personnel car la capacité de gains de votre restaurant n’est pas extensible à l’infini.
C’est en prenant en compte de toutes les dépenses que vous pourrez calculer le nombre de couverts que vous devrez effectuer pour réaliser un chiffre d’affaires. Attention, la guerre des prix entraîne la baisse des marges. Pensez que vous battrez vos concurrents en vous contentant de baisser votre prix omet deux points cruciaux : la nécessité de faire un volume beaucoup plus important pour obtenir le même gain et la capacité d’adaptation de vos concurrents car ils auront peut-être les reins plus solides que vous.
Des modèles divers et variés
Pour ceux qui auraient encore besoin d’appréhender le rôle d’un business model, voici quelques exemples (ndlr : cette liste n’est pas exhaustive). Les business model basiques comme ceux de la production de produits ou services et celle de la distribution, qui consiste à adresser directement le produit ou service au consommateur ou grossiste ; les business model low-cost, développés au sein de nombreux secteurs d’activité, dont l’objectif est de réduire au maximum le coût de revient pour le consommateur comme celui de la désintermédiation.
On remarque aussi le modèle d’abonnement ou le commissionnement, qui consiste à vendre un produit ou service par un intermédiaire et à en récupérer une commission. Un autre type de business model est celui des enchères, où les clients fixent, eux-mêmes, le prix pour lequel ils sont prêts à acheter le produit. Mix entre le gratuit et le payant, le freemium s’avère en vogue ces dernières années, notamment pour les applications mobiles. Enfin, dernier exemple, le modèle de l’imprimante. Astucieux, il consiste à vendre un produit à bas prix, tel qu’une imprimante ou comme Net expresso, pour ensuite vendre ses recharges sur le long terme. En somme, il existe une multitude de business model, il faut néanmoins savoir choisir celui qui vous correspond, selon votre activité.