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48h pour tout changer

Constatant les limites de son business model, Stéphanie Pelaprat a été contrainte de faire un choix : fermer sa boite ou la réinventer totalement.

Quatre ans après son lancement, la startup Restopolitan est proche du dépôt de bilan. Un an plus tard, c’est avec un résultat de presque 1,5 millions que la même entreprise boucle ses comptes. La même entreprise certes, mais plus du tout le même produit…

Le problème

En 2007, Stéphanie Pelaprat lance Restopolitan. Tout le monde parle de cette plateforme de réservation de restaurant promise à un fort développement et qui surfe sur un secteur en pleine ébullition. Le concept convainc même Xavier Niel et Jacques-Antoine Granjon qui investissent personnellement dans l’entreprise. « Tout le monde disait que l’entreprise était géniale ! Moi je voyais que cela ne prenait pas trop… Alors je me suis dit qu’il fallait patienter, que le concept allait bien finir par exploser. Mais rien ne bougeait » raconte l’entrepreneure. Le problème ? Les restaurateurs ont du mal à comprendre l’utilité du logiciel et les équipes de Restopolitan se retrouvent davantage à faire de l’évangélisation que du commercial. Et pendant ce temps là, le chiffre d’affaires ne rentre pas. Mai 2011, il ne reste que quelques mois de cash dans les caisses avant le dépôt de bilan. Trois options s’offrent alors à la fondatrice : fermer sa startup, refaire une levée de fonds pour tenir encore un peu ou repartir à zéro pour trouver un modèle rentable.

La solution

L’entrepreneure ne s’avoue pas vaincue ! Elle se fixe 48h avec son équipe pour concevoir le business model capable de redresser le navire. Naît alors l’idée de la carte Restopolitan qui permet, sur abonnement, de bénéficier d’un repas offert pour tout repas pris dans l’un des restaurants partenaires. L’idée plaît immédiatement au grand public aussi bien qu’aux entreprises qui l’utilisent comme cadeaux clients,
ou pour réduire les notes de frais en interne. Le temps de la mise en place de cette nouvelle formule, l’entreprise connaît une période difficile. Stéphanie Pelaprat est forcée de jongler avec les dépenses, toujours dans la légalité, mais en rusant ! Elle est très transparente avec ses équipes sur la nécessité de se serrer les coudes mais, sur ses 10 salariés, elle a tout de même une démission ainsi qu’un abandon de poste. L’entrepreneure a pu compter sur le soutien moral de ses business angels qui l’ont sans cesse encouragée à persévérer, alors même que les huissiers tapaient à la porte des locaux et qu’elle envisageait de revendre ses bureaux Ikea !

Le bilan

Près de deux ans après ce changement de modèle, Restopolitan est rentable, sans aucune dette et la fondatrice a triplé le nombre de ses salariés. Le choix de ce pivot a donc été très judicieux pour l’entrepreneure qui émet tout de même quelques réserves : « Si j’avais été une entrepreneure plus aguerrie, j’aurai fait le choix du dépôt de bilan pour repartir sur une structure neuve et plus saine. Là nous avions l’impression d’être Usain Bolt… mais qui trainerait un boulet à son pied ! Mais déposer le bilan en France demande du courage, c’est encore considéré comme une honte sociale, c’est dommage. »

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