Si vous souhaitez séparer votre vie privée et professionnelle, vous devez acquérir certains réflexes qui vous évitent que les deux puissent s’entremêler. Si la séparation stricte n’est pas toujours possible du fait des urgences liées à l’une ou l’autre, voici quelques bonnes pratiques qui devraient vous aider à faire la part des choses et éviter que les préoccupations professionnelles.
La séparation stricte comme solution
Si vous ne souhaitez pas que vos deux vies empiètent l’une sur l’autre le premier réflexe consiste à définir tout simplement des horaires pour chaque activité. Il s’agit de la séparation la plus stricte possible qui vous évitera de travailler pendant vos heures consacrées à votre vie privée et inversement. Il s’agit de la séparation généralement pratiquée par certains salariés qui consistent à se dire que quand ils sont au travail, ils sont au travail et quand ils sont à la maison, ils sont à la maison.
Cette manière de fonctionner comporte des avantages certains mais vous enlèvent également les avantages qui vous permettent de vous organiser comme bon vous le semble. Vous disposez alors d’un vrai sas de décompression. Vous pouvez vous fixer des horaires de bureau (comme 9H – 12H ; 13H – 19H) et ainsi profiter même d’une vraie pause déjeuner. Si vous souhaitez amplifier cette séparation, vous pouvez également le faire au sein de chaque lieu en arrêtant d’effectuer des tâches de la maison au bureau et celles privées sur votre lieu professionnel. Vous pouvez encore aller plus loin en coupant vos moyens de communication professionnels comme votre téléphone et en ne consultant vos emails par exemple que lorsque vous arrivez au bureau.
Attention !
Quelques conflits peuvent naître avec votre conjoint notamment sur votre liberté en tant que chef d’entreprise à réaliser des tâches inhérentes à votre vie personnelle, car vous en avez la possibilité, alors que celui-ci n’a peut-être pas forcément les mêmes libertés, s’il est salarié. Vous devrez prévenir vos proches que vous êtes au travail pendant ces horaires et que vous n’êtes donc plus disponible. De la même manière, il faudra alors avertir vos collaborateurs que vous n’êtes désormais plus joignable en dehors de ces horaires afin d’éviter un phénomène d’empiètement, ce qui risque fort d’en déstabiliser quelques-uns.
La séparation intermédiaire généralement utilisée
Il est fortement possible que vous ne souhaitiez pas mettre une barrière stricte entre les deux vies afin de profiter de certains avantages à être un chef d’entreprise tout en évitant que votre vie professionnelle empiète sans arrêt sur votre privée. Dans ce cas quelques mesures sont à prendre. La première bonne mesure consiste à posséder plusieurs moyens de communication notamment un téléphone personnel et un professionnel ainsi qu’un email pour chacun des cas. Vous pouvez même avoir trois emails si nécessaire afin de distinguer ce qui relève de l’urgence professionnelle de celle du quotidien. Vous n’aurez ainsi que celle-ci à prendre en compte.
De la même manière, n’indiquez votre numéro personnel qu’en cas d’absolue urgence et faites de la même manière pour vos proches qui pourront vous joindre sur le numéro professionnel en cas d’absolue nécessité et sur votre portable personnel si vous êtes disponible par exemple. Surtout, vous devez avertir chaque partie de l’utilisation des outils de communication et ne pas hésiter à leur signaler en cas de confusion afin qu’ils prennent de bonnes habitudes. Cela risque de prendre du temps pour acquérir les réflexes opportuns mais, avec le temps, chacun devrait s’y conformer et y trouver des avantages.
Le second réflexe que vous devez avoir est de fixer le principe suivant : on ne ramène plus de travail à la maison et pas de tâches de la maison au bureau. Celui-ci n’aura peut-être qu’une valeur de principe mais vous permettra de limiter l’interaction entre l’une et l’autre. Dans l’idéal, ne faites une exception dans l’un que si vous l’avez fait dans l’autre afin d’équilibrer les débordements et éviter les critiques ou reproches. Enfin, et concernant le travail, il vous faudra déléguer, ce que nous verrons dans la partie suivante de ce dossier.
Désintoxiquez-vous !
Les cures de détox technologiques : pour les accros aux smartphones et autres moyens de communication, vous pouvez pour commencer votre sevrage entrepreneurial et technologique par une cure. Certains proposent des retraites silencieuses comme à Gstaad, l’hôtel Alpine : méditation, yoga, tai-chi, bain flottant pour se reconnecter à soi-même, le Vichy Spa hôtel retire les objets électroniques et les participants bénéficient d’une dizaine de soins anti-stress et de séances de coaching pour apprendre à se déconnecter. Le château de la Gravière, situé dans le Médoc, propose une pause numérique de 3 jours à ceux qui souffrent d’hyper connexion : massage, sauna, promenades à vélo, entretien avec un coach…. Et de multiples lieux qui rivalisent de beauté et de sérénité dans l’hexagone. Vous verrez que vous vous habituerez très vite et que vous risquez vite d’apprécier ces moments de calme même si une sensation bizarre risque de vous envahir au début
Une manière progressive de fonctionner : vous pouvez commencer par éteindre votre téléphone professionnel ou le laisser comme le font certains dans une corbeille en arrivant à la maison. Vous évitez ainsi d’être dérangé à certains moments de la soirée. Vous pourrez ainsi progressivement prendre l’habitude de ne plus avoir les yeux rivés sur votre téléphone portable ou connecté à vos emails. Augmentez progressivement les moments de déconnexion qui peuvent se réaliser quelques heures une soirée, puis toute une soirée pour s’élargir au week-end et finir par des vacances si cela s’avère difficile pour vous au début de la mise en place.
Une préparation avant tout psychologique
Il faut le constater la capacité à créer une barrière entre l’un et l’autre n’est pas aussi aisée que l’on peut le penser et il faudra avant tout faire un travail psychologique pour y parvenir. Vous devrez ainsi combattre certaines peurs du côté professionnel comme le fait de rater des opportunités ou encore apprendre à faire confiance à vos collaborateurs pour résoudre les éventuelles urgences qui peuvent se présenter. Il pourra être utile de vous rappeler que les urgences peuvent souvent attendre le lendemain et apprendre à cesser de vous inquiéter en permanence.
Dans tous les cas, prenez conscience qu’une entreprise qui peut fonctionner sans son dirigeant s’avère être une bonne pratique car vous représentez finalement un risque pour celle-ci. Vous n’êtes pas en effet à l’abri d’une maladie ou d’un accident comme tous vos collaborateurs. Vous augmentez d’ailleurs la valorisation de celle-ci car n’importe qui peut vous remplacer. Une pensée qui peut vous être désagréable mais qui s’avère de bon augure pour l’entreprise. Vous allez acquérir une modestie qui vous empêchera de devenir arrogant : « en tant que chef d’entreprise… ». Il est possible que vous deviez procéder progressivement comme nous le verrons dans la partie délégation et que vous mettiez du temps à vous habituer à ces changements. N’hésitez pas à vous rappeler que cette séparation est profitable pour de nombreuses raisons : votre santé et votre repos, votre productivité, votre créativité, le risque pour l’entreprise et peut-être surtout votre équilibre familial.