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CréerLa participation au capitalStart-Up

Les femmes business angels

Interview de Béatrice Jauffrineau, fondatrice et présidente du réseau « Femmes Business Angels », lancé en octobre 2003. Consultante en management et en gouvernance d’entreprise, elle a, de plus, effectué un parcours dans les relations internationales : 2 ans en Autriche et Russie et 6 mois en Chine qui lui ont permis de prendre du recul sur le financement des entrepreneurs français.

Qui sont les Business Angels chez « Femmes Business Angels » ?

Des femmes, managers, cadres dont 20 % sont des chefs d’entreprise, 40 % des Directeurs Généraux et des consultantes. La moyenne d’âge d’une Business Angels est de 45 ans. Une proportion non négligeable n’avait jamais investi avant d’entrer dans notre réseau. Ce n’est pas parce qu’une femme n’ a pas d’expérience dans ce domaine qu’elle ne peut entrer dans notre réseau. Nous proposons même d’ailleurs un coaching pour celles qui n’ont jamais investi dans une start-up.

A qui s’adresse votre réseau ?

Le réseau « Femmes Business Angels » s’adresse principalement à toutes les femmes qui ont au moins 10 – 15 ans d’expérience professionnelle et un peu d’argent disponible. Vous allez me demander : un peu d’argent ça représente quoi : investir un minimum de 20 000 euros en 2 ans pas de maximum mais un montant appréciable serait de 50 000 euros. Cela ne veut pas dire que cet argent sera investi dans un seul projet. Pourtant nous savons que les porteurs de projets préfèrent parfois avoir des Business Angels uniques.

Quel est votre objectif ?

Notre objectif est de réunir un certain nombre de compétences juridiques, fiscales et sectorielles et en même temps, grâce au comité de sélection, limiter les risques. Actuellement, nous recevons 1 à 2 dossiers de création par jour 40 par mois et nous n’en sélectionnons que 5 par mois. Nous procédons à un écrémage certain pour présenter à nos membres des projets qui comportent non seulement le moins de risques possibles mais aussi des projets de création innovante. Une des particularité de notre réseau c’est qu’il n’est composé que de femmes en activité.

Pourquoi avoir choisi de n’être que des femmes dans votre réseau ?

Nous estimons que certains projets d’entreprise n’ont pas vu le jour auparavant car il manquait un regard féminin sur ces projets-là. En fait, les femmes ont en général une approche plus pragmatique et donc ce qui les intéresse ce n’est pas le gadget électronique mais l’intérêt pour le consommateur potentiel. Certains porteurs de projets nous parlent de façon pragmatique mais abstraite.

Or la vraie question est : cela sert à quoi ? Il est facile de se laisser embarquer par le côté un peu clinquant du projet technologique et d’oublier que la question essentielle est de savoir à quels besoins il répond. Pour une femme, il est difficile de se hisser à la tête d’une entreprise. Notre réseau, grâce à l’expertise que ces femmes auront acquise au sein de notre réseau leur permettra d’ouvrir de nouvelles portes et notamment entrer dans d’autres réseaux.

Comment adhérer à votre réseau ?

En ce qui concerne l’aspect administratif, il suffit de remplir une fiche d’information sur le site pour proposer sa candidature. Le conseil d’administration étudiera la candidature dès réception de la fiche.

Quel est le rôle de « Femmes Business Angels  » ?

Notre rôle, à part investir qui est le rôle essentiel, est de conseiller l’entrepreneur en fonction de nos compétences, selon nos connaissances du secteur mais aussi par notre carnet d’adresses pour trouver de nouveaux marchés pour les produits et services. C’est aussi consacrer du temps et du coaching pour permettre au créateur de croire toujours à son projet, l’aider à optimiser toutes ses capacités pour réussir.

Dans quel type de projets, investissez-vous ?

Dans tous types de projets, aussi bien dans les nouvelles technologies que dans les services à la personne ou encore le commerce équitable. Les projets que nous recevons sont à des niveaux variés de maturité. Si le projet paraît être à un stade trop prématuré, nous ne l’étudions pas. Cela dit, en réalité, étant donné qu’il existe une très grande marge entre le début et le développement, nous prêtons parfois attention davantage au projet et au porteur qu’à son stade de maturité. Enfin, il faut constater qu’en général plus le projet est mature plus il va être gourmand au capitaux.

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