A mi-chemin entre capital-risque et micro-crédit, le financement participatif ou crowdfunding s’est imposé comme un acteur majeur dans la chaîne de financement des entreprises, en à peine une décennie.
Le crowdfunding, en quelques mots ?
Derrière cet anglicisme se cache un concept simple et porteur d’espoir pour de nombreux porteurs de projets. Le financement participatif vise à fédérer une communauté d’individus autour d’un projet, d’une œuvre ou d’une entreprise pour en assurer le financement.
Le crowdfunding vient répondre à des besoins de capitaux allant de quelques milliers à plusieurs centaines de milliers d’euros. Ce type de financement bien que récent rencontre une très forte évolution depuis son émergence au milieu des années 2000, rendue possible par Internet. Il se décline sous différents modèles.
Il permet l’accumulation de petites sommes qui finissent par générer des montants conséquents pour le porteur de projet. Parfois, ils permet de récolter des sommes importantes lorsque les projets le nécessitent et attirent des investisseurs à la recherche d’innovations prometteuses.
1. Le don contre don
Le phénomène a connu un véritable essor suite au succès de KICKSTARTER aux Etats-Unis dès ses débuts en 2012. Parmi les plus grands succès, la plateforme a récolté plus de 10 millions de dollars auprès de 65 000 donateurs pour un projet de montres « connectées ». En mars 2022, 7,5 millions de dollars en six heures. 10 millions dès le début de la deuxième journée, 20 millions atteints en cinq jours à peine. C’est la performance inédite réussie par Brandon Sanderson, auteur de fantasy. L’écrivain avait pour objectif officiel celui de dépasser le cap du million de dollars (environ 915.000 euros). La fin de sa campagne de financement participatif était d’une durée de trente jours. Pari tenu.
Le principe est simple, l’internaute donne un certain montant (à partir de quelques dollars) et se voit en contrepartie attribuer une rétribution non financière. Cette rétribution évolue en fonction du montant « donné ». Il s’agit donc bien de don contre don. En effet, l’internaute donnera le plus souvent dans l’optique de recevoir un cadeau en contrepartie.
En France, des plateformes comme ULULE et MY MAJOR COMPANY proposent des modèles similaires.
2. Le peer to peerlending ou prêt participatif
Directement issu des initiatives de micro-crédit rendues célèbres par Muhammad Yunus, qui fut à l’origine de la première institution de microcrédit (prix Nobel de la paix en 2006), le peer to peerlending se développe au sein des pays industrialisés depuis quelques années.
Des plateformes françaises comme FRIENDSCLEAR ou (YOUNITED CREDIT (PRET D’UNION) permettent de fédérer des préteurs pour accorder des crédits à des particuliers, des entreprises locales ou même des agriculteurs aux quatre coins du monde.
3. Le crowdfunding equity based – en fonds propres
Le crowdfunding equitybased est une des dernières évolutions de cette industrie. Les plateformes en France, comme ANAXAGO, OCTOBER, WISEED, KISSKISSBANKBANK FINPLE, FINPLE, HAPPY CAPITAL, WERAISESTARTUP, LOOK&FIN, RIVERBANK, SOWEFUND, SPREDS, EDULIS, HEXAGONE FINANCE, LENDOSPHERE, RAIZERS, STONERAISE,WESHAREBONDS permettent à des particuliers d’investir sans difficultés dans de jeunes entreprises en échange d’actions ou parts sociales.
Cette forme de financement communautaire génère un certain nombre de défis réglementaires à relever pour les acteurs de ce secteur en devenir. Les mesures réglementaires limitent notamment le nombre d’investisseurs et nécessitent l’obtention d’agréments auprès des autorités de tutelle (ACP et AMF).
Aujourd’hui, l’investissement dans les PME est un enjeu majeur de l’économie réelle. Ces entreprises connaissent d’importantes difficultés à se financer. Cela génère un ralentissement aggravé de la croissance du tissu entrepreneurial français. Ouvrir leur capital aux investisseurs particuliers est une méthode qui commence à prendre de l’ampleur. Elle devrait permettre de compléter la chaîne de financement des jeunes entreprises.
Bien qu’encore très jeune, l’industrie a un avenir prometteur puisqu’à travers le monde. En effet, les plateformes devraient récolter des sommes inédites cette année
Le crowdfunding représente potentiellement une réelle alternative aux sources classiques de financement. Il peut être l’occasion de redonner un certain sens à l’investissement. Ceci, notamment en offrant à des investisseurs particuliers la possibilité de devenir à leur tour et conformément à leur capacité d’investissement les acteurs de la croissance de demain.