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BusinessCréerCréer son entreprise ou non ?

Ces entrepreneurs handicapés qui ont réussi

Vie quotidienne ou professionnelle, art, sport ou aventure, les personnes handicapées ont depuis longtemps démontré leur capacité à se hisser au plus haut niveau. L’entreprenariat n’échappe pas à cette conquête et la réussite de certains entrepreneurs handicapés démontre que la volonté brise toutes les barrières. Cinq portraits de ses entrepreneurs encore plus courageux que les autres !

Olivier Prêtre, Dialogues et Solutions

Alors étudiant en école de commerce, la maladie frappe Olivier Prêtre et le laisse très malvoyant (moins d’un dixième par œil). Cela ne l’empêche pas de mener une carrière commerciale en devenant chef de publicité d’un journal puis cadre d’un grand groupe média. En 2001, il se lance dans l’entrepreneuriat et crée Dialogues et Solutions, une agence de communication qui réalise en 2014 3 196 000 € de chiffre d’affaires. L’agence d’Olivier emploie une dizaine de personnes et compte des clients prestigieux comme Sodexo, Geoxia ou Saupiquet.

Vincent Ferry, Clair de Lorraine

En 2008, Vincent Ferry est patron de Clair de Lorraine, une PME qui fabrique et distribue des produits régionaux. Il est alors victime à 38 ans d’une chute à moto qui lèse ses vertèbres cervicales et le rend tétraplégique. Depuis l’hôpital, il adresse une vidéo à ses 45 salariés pour les rassurer sur leur emploi et leur annoncer qu’il reste à la tête de l’entreprise. Il apprend à déléguer et développe un sens aigu du management. Son énergie et son talent lui permettent de développer son entreprise qui compte désormais 76 collaborateurs et réalise 11 millions de chiffre d’affaires.

Denis Marliac, Lilial

Une simple partie de ballon sur une plage du Médoc laisse Denis Marliac, alors âgé de 22 ans, tétraplégique. Obligé d’abandonner son métier de commercial itinérant, Denis Marliac reprend ses études et obtient une maitrise de gestion. A l’issue d’un passage à la Banque Populaire, il devient directeur départemental chez les Paralysés de France. En 2001, il perd pied et sombre au plan psychologique. Il en ressort plus fort et crée sa société en 2003. Lilial se spécialise dans la livraison de fournitures médicales adaptées aux handicapés. Le bébé de Denis Marliac, né à Anger dans un petit local décrépi compte aujourd’hui une centaine de salariés et réalise près de 9 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Jérôme Adam, J’en crois pas mes yeux.

Aveugle depuis l’âge de 15 ans, Jérôme Adam aborde son handicap comme une difficulté relative. Diplômé de Sciences-Po Paris et de l’Essec, il créé en 2000, avec 3 associés « Visual Friendly » puis, en 2005, l’entreprise « Easylife conseil », agence spécialisée dans la conception de solutions innovantes et accessibles pour simplifier le quotidien. Il cède Easylife qui comptait 15 salariés pour créer à Paris son agence de communication, JCPMY (J’en crois pas mes yeux). La jeune agence réalise déjà 239 000€ de chiffre d’affaires.

Pascal Smith, GroupAFIS

Sourd, Pascal Smith n’a pas eu peur d’entreprendre avec sa différence. Son crédo : la formation à la langue des signes. GroupAfis est une holding qui regroupe Clips (2009) qui assure un interprétariat pour les particuliers 7 jours sur 7, 24 heures sur 24 et LSF Formation (2010) qui enseigne la langue des signes pour améliorer l’accueil des malentendants dans le public comme le privé. Ainsi, Pascal Smith, après 25 années de professorat associatif, a su se muer en dirigeant d’entreprise et gère près de 500 000€ de chiffre d’affaires.

Les biographies d’Olivier, Vincent, Denis, Jérôme et Pascal sont un encouragement pour tous ceux qui rêvent d’entreprendre. En fait, c’est la preuve par l’exemple que les difficultés doivent toujours être ramenées à leur juste poids et que la réussite se nourrit de constance.

Charlotte de Vilmorin, Co-fondatrice, Wheeliz

Tétraplégique de naissance, Charlotte de Vilmorin a commencé comme blogueuse, partageant des histoires de sa vie en fauteuil roulant sur son blog Wheelcome. En réalité, depuis 2015, elle gère Wheeliz, un site qui loue des voitures adaptées aux personnes handicapées entre particuliers et compte actuellement plus de 10,000 utilisateurs.  « J’ai eu un déclic le jour où j’ai dû renoncer à aller au mariage d’une amie, faute de pouvoir me déplacer de la gare au lieu de la cérémonie ».

Jean-Philippe Murat, Écrivain & Handipreneur

Jean-Philippe Murat, dirigeant devenu tétraplégique en 2006 à la suite d’un accident est à l’initiative de ce projet avec pour objectif d’accompagner et de soutenir les handipreneurs qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat. Ainsi, obtenir l’aide d’experts pour réaliser un projet, des informations sur les démarches à suivre ou sur les aides envisageables et connaître les organismes et institutions à contacter en fonction de son secteur d’activités est possible par l’intermédiaire du site leshandipreneurs.org, qui ouvre des portes souvent difficiles à franchir seul.

Mais ce qui est particulièrement intéressant, c’est l’opportunité d’obtenir un soutien financier par le biais de dons. De quoi s’agit-il ? Comme sur les plateformes habituelles de crowdfunding , chaque créateur ou repreneur d’entreprise présente son projet. Les donateurs (des particuliers, des entreprises ou des associations) peuvent alors contribuer financièrement mais ce qui peut intéresser les contributeurs, c’est le fait que cette plateforme est reconnue d’utilité publique et donc que les dons réalisés peuvent bénéficier de déductions fiscales.

Didier Roche, « serial entrepreneur ». Le fondateur non voyant du concept des restaurants Dans le noir

 L’entrepreneur français Didier Roche a fondé il y a près de dix ans le premier réseau de travailleurs indépendants handicapés en France : l’association H’up. Ainsi, elle a décerné cinq trophées pour récompenser et mettre en lumière des parcours d’entrepreneurs. Didier Roche l’affirme : « on peut être handicapé et monter sa boîte, ce n’est qu’une question de comment déployer toute son ingéniosité au service de son projet professionnel ».

Confronté aux difficultés pour créer une entreprise, il décide avec d’autres handicapés de fonder l’association H’up, anciennement Union Professionnelle des Travailleurs Indépendants Handicapés, pour accompagner les personnes en situation de handicap qui veulent créer une entreprise, et qui ont des besoins particuliers. Mais aussi, pour accompagner les chefs d’entreprise qui deviennent handicapés à la suite d’un accident de quelle que sorte qu’il soit, de les accompagner grâce à des experts bénévoles sur des problématiques de droit, de comptabilité et de management. L’association aide à mettre en œuvre le business model avec la dimension handicap, mais aussi à chercher des aides pour faciliter l’obtention de prêts.

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