Cette agence web de rédaction-traduction-correction de textes envisage de devenir l’un des leaders mondiaux de son marché. Et la start-up n’est sans doute pas loin de son but puisqu’elle compte déjà plus de 5000 clients à travers le monde après seulement deux ans et demi de création…
Une entreprise à fort potentiel
C’est le fondateur du site web Fotolia qui donne naissance au projet de TextMaster. Son idée est alors de répliquer le modèle à succès de Fotolia sur le marché de la photo au marché du texte, dix fois plus grand. « Nous avons voulu proposer une solution simple et rapide pour la rédaction et la traduction de contenus sur internet » explique Thibault Lougnon, CEO de l’entreprise. Arrivé en 2013, cet ancien directeur associé de Chausson Finance, société spécialisée dans le conseil en levée de fonds, est aussi un enfant de l’entrepreneuriat. « J’ai créé ma première entreprise à 19 ans, puis piqué par le virus, j’en ai monté d’autres, j’en ai cofondées, reprises ou j’ai investi dans certaines. »
TextMaster a eu la chance d’être financée très tôt par une levée de fonds de 1,6 M€, moins d’un an après son lancement. « C’est toujours plus délicat de convaincre des investisseurs quand une société est aussi jeune », précise Thibault. « L’important dans ce cas est d’attester du potentiel du marché et de la traction commerciale. Le marché de la traduction représente 40 milliards d’euros dans le monde, ce qui est significatif et la croissance de notre chiffre d’affaires était également conséquente. Le volume du chiffre d’affaires en tant que tel n’a pas tant d’importance, c’est surtout sa tendance et sa croissance qui sont fondamentales. La qualité de l’équipe et sa crédibilité font le plus souvent la différence».
Une internationalisation rapide
Aucun faux-pas pour la start-up ? « On connait toujours des difficultés dans une entreprise », affirme le directeur général. La particularité de TextMaster est de s’être internationalisée dès ses premiers jours. C’est un choix de positionnement : une start-up peut choisir de s’imposer d’abord sur son marché domestique avant de dupliquer son modèle dans le monde ou mettre l’international au cœur de son ADN dès le début. « Nous avons aujourd’hui des clients dans 50 pays mais c’est une véritable difficulté d’intégrer la dimension mondiale dès ses débuts. Celle-ci s’ajoute aux difficultés et aux contraintes classiques d’une entreprise en plein lancement ». D’autant que cette internationalisation engendre des contraintes juridiques, différentes d’un pays à un autre et le management à distance est d’autant plus délicat qu’il y a six ou huit heures de décalage horaire.
Un avenir prometteur
TextMaster permet à ses clients, les entreprises, de commander en un clic des services de traduction et de rédaction professionnelle. L’innovation par rapport à une agence dite classique est la capacité de commander directement en ligne. Habituellement les clients doivent appeler une agence, envoyer les documents qu’ils souhaitent traduire par exemple, puis l’agence établit un devis qui doit être validé. « Avec TextMaster, votre commande est prise en compte instantanément et le prix donné en temps réel. Le service est par ailleurs ouvert 24h/24, 7j/7 » ajoute Thibault. Le service propose également une API, un système qui permet d’intégrer les services proposées par l’agence web directement dans les back-offices de leurs clients. Par exemple, un site e-commerce va pouvoir automatiser la traduction intégrale de ses contenus en cliquant sur un simple bouton. Le prix est donné en temps réel et les traductions réalisées en quelques heures ou quelques jours selon le volume.
Une processus simple
Le client fait une demande en ligne et la société assure la réalisation de la prestation par des professionnels qualifiés. Les contenus peuvent être de toute taille et TextMaster peut faire intervenir 50 traducteurs pour un même projet si cela est nécessaire. « Cela nous permet de nous adresser à des besoins très simples ou au contraire très pointus ». Et l’agence web ne s’arrête pas là puisqu’elle intègre des plug-ins à sa technologie. « Nous nous sommes associés à des services comme Wordpress ou Microsoft Office. Le client peut ainsi accéder directement aux services de TextMaster depuis la dernière version de Word ». Le succès est au rendez-vous mais l’entreprise vise toujours plus loin.
Aujourd’hui « notre ambition est d’atteindre un portefeuille de plusieurs centaines de milliers de clients » assure le CEO. TextMaster triple sa croissance chaque année et cette tendance devrait continuer. La start-up a pour ambition de devenir un leader du marché de la rédaction et de la traduction en ligne d’ici deux ou trois ans.
3 questions à Thibault Lougnon, CEO de TextMaster
Quelle entreprise a pu vous inspirer dans votre parcours ?
J’ai beaucoup de respect pour Criteo, une entreprise B to B qui a longtemps cherché et persévéré avant de trouver le bon modèle avec la croissance et le succès exemplaires qu’on leur connaît aujourd’hui. Une preuve de plus que nous avons les moyens en Europe de bâtir des leaders mondiaux technologiques.
Je puise également beaucoup d’inspiration chez les entrepreneurs que j’ai pu rencontrer dans ma vie professionnelle, notamment chez Chausson Finance, qui m’ont imprégné de leurs visions, optimisme et convictions.
N’est-il pas impossible ou presque d’entreprendre à 19 ans ?
Non, c’est une question de maturité et de priorité. C’est toujours difficile d’entreprendre, quel que soit l’âge. A 30 ans, ce sont les enfants, à cinquante, la peur du chômage, etc. A 19 ans, la principale problématique est le manque d’expérience, de réseau, et la solitude qui en résulte. Le rythme était également intense, j’allais à l’école la journée comme tout le monde et quand je rentrais à la maison je devais m’occuper de mon entreprise jusqu’à 2h du matin.
Vous êtes CEO de TextMaster mais avez-vous un nouveau projet de création d’entreprise ?
C’est pour l’instant ce qui occupe toutes mes pensées mais l’avenir sera forcément également tourné vers l’entrepreneuriat.
Dans le monde de l’entrepreneuriat on peut avoir différentes phases de vie, redevenir salarié avant de créer à nouveau. On peut aussi ne pas concevoir le travail autrement. Je vois avant tout l’entrepreneuriat comme une philosophie qui ne se résume pas forcément à construire une entreprise. On peut aussi être entrepreneur dans l’humanitaire, dans le monde associatif, le sport, etc. Il faut avant tout vouloir faire bouger les choses, croire en soi et être ambitieux. De la même manière entreprendre, ne se limite pas à fonder une entreprise. Investisseur, fondateur, associé ou repreneur, tous les chemins mènent à Rome.